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P LITIQUE ET LITTERAIRJ.JA doet - Bibliothèque de Toulouse

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Ni, Gasc : Mais les souliers <strong>de</strong>s frères ne portent bas <strong>de</strong><br />

xts<br />

Coi-rnès est rappelé Les déclarations <strong>de</strong> Al. le jugé u " msaction<br />

s'accor<strong>de</strong>nt avec les miennes. J'ai aussi vu un piétineent.<br />

L'audience est levée à 4 heures.<br />

Audience du 25 mars.<br />

A dix heures et <strong>de</strong>mie, l'audience est reprise.<br />

Bounhour, marchand <strong>de</strong> chevaux : Le 15 avril, au matin,<br />

M. Salinier m'a conduit chez les Frères, où nous sommes arrivés<br />

après huit heures sonnées. Nous entrâmes au !parloir ; un quart<br />

d'heure api è,, arrivèrent Vidal et Ru<strong>de</strong>l. Puis viril le fière Jubrien.lui<br />

parla-',mes, I. Salinier et moi, d'une jument qui<br />

était à vendre.<br />

Le témoin décrit la position qu'occupaient les diverses personnes<br />

qui étaient dans le parloir.<br />

Après avoir visité la jument, nous allâmes voir les vaches, puis<br />

nous sortîmes; neuf heures avaient alors sonné. Nous sommes<br />

restés à peu près une heure.<br />

D. Quand vous êtes entré dans le parloir, il n'y avait personne<br />

? - R. Oui, .Monsieur; Vidal et Ru<strong>de</strong>l sont entrés ensuite.<br />

D. Il va <strong>de</strong>s frères qui se rappellent tout, ce n'est pas étonnant,<br />

mais sons ? - R. On m'a appelé pour m'en faire souvenir.<br />

-- D. Qui vous a appelé ? - R. Un fière, je ne sais lequel. -<br />

D. Ce c'est pas quelques jours après le 15 avril, mais pins <strong>de</strong><br />

cinq trois après, que vous vous rappelez tout et vous fixez les<br />

heures, les minutes. Mais, voyez-vous, Ru<strong>de</strong>l et Vidai déclarent<br />

qu'il n'y avait personne quand ils sont entrés. De plus , jusqu'à<br />

l'audience d'aujourd'hui, Jubriena dit qu'il n'était pas venu. Les<br />

Frères oïl[ (lit qu'ils ne vous avaient pas vu. Maintenant, il est<br />

vrai, un d'eux le dit. - R. Mais , moi , je m'en souviens. Il y<br />

a une circonstance essentielle qui m'en fait rappeler ; c'est l'acci<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la jument ; je sais allé trois fois chez les Frères le 15<br />

avril. - D. Vous m'avez dit la première fois : voyous la <strong>de</strong>uxième<br />

et la troisième? Le témoin raconte avec détails les autres<br />

visites qu'il a faites le 15 avril dans l'établissement.<br />

D. La jument était-elle blessée <strong>de</strong> manière à tic pouvoirpas marcher.?<br />

-- R. i\aoi, je l'aurais laissé reposer <strong>de</strong>ux mois, avant <strong>de</strong><br />

la:faire travailler. - D. Dans votre déposition, ce qui surprend,<br />

c'est que votre mémoire ne se réveille qu'au mois d'octobre, c'est<br />

que vous vous souveniez alors <strong>de</strong>s moindres détails ? - R. Les<br />

circonstances avaient fixé les faits dans ma mémoire.<br />

M. le procureur-générai fait retirer le frère Jubrieu.<br />

Bounhour , n'avez-vous pas vu le frère Jubrien dans un autre<br />

endroit que le parloir , avant d'y entrer ? - R. Non. -<br />

D.- Dans votre première déposition vous fixiez les heures d'une<br />

manière plus positive; vous disiez je suis entré à 8 heures 10<br />

minutes ; nous avons été à: l'écurie à 8 heures et <strong>de</strong>mie , et nous<br />

avons quitté à 9 heures et <strong>de</strong>mie à peu près? - R. Je n'avais pas<br />

une montre à la main. - D. Et vous avez vu Vidai et Ru<strong>de</strong>l à 8<br />

heures 10 minutes, eux qui ne sont entrés qu'à 9 heures , près<br />

avoir <strong>de</strong>mandé l'heure à un homme , qui leur a répondu : 9<br />

heures viennent <strong>de</strong> sonner à St-Etienne.<br />

D. Vidai et Ru<strong>de</strong>l , vous n'avez pas vu le témoin Bounhour ?<br />

'lar<strong>de</strong>l et Vidal : Oh', non. - D. S'il y avait été, vous n'auriez<br />

pas pu ne pas le voir ? Ru<strong>de</strong>l : Le parloir n'est pas assez<br />

grand pour ça. - D. Voilà un témoin , Ru<strong>de</strong>! , qui na jamais<br />

menti , qui nous affirme être entré à 9 heures et n'avoir vu petsonne<br />

dans le parloir. Bounhour, vous dites aujourd'hui elle<br />

sorti à 9 heures et quelques minutes par une porte débouchant<br />

dans la rite Riquet; ces jeunes gens arrivant à 9 heures par la<br />

vue Riquet , n'est-ce pas là que vous les auriez rencontrés ? -<br />

R. Oh! non. (Avec chaleur". D'ailleurs je dis la vérité.<br />

D. L'énergie,quc vous mettez ne donne pas plus <strong>de</strong> vérité à<br />

vos paroles ; cela me prouverait tout au plus que vous recevez<br />

les inspirations <strong>de</strong> la maison, car là on en met aussi beaucoup<br />

d'énergie. - R. Je me souviens même que le frère Jubrien m'a<br />

touché au bras gauche pour m'emmener.-D. Au bras gauche..<br />

ait ! c'est fort , ce souvenir arrivant après six mois. - R. Enfin ,<br />

dans tout ça , N. Salinier dit comme moi. - D. Oh ! nous le savons<br />

bien , seulement il ne précise pas le jour ; il dit simplemen.<br />

qu'il g' a été avant son déjcûner.<br />

Aie Gasc : Il y a trois points qu'ils ne faut pas perdre <strong>de</strong> vue.<br />

Bounhour est allé le 15 avril chez les Frères , le jour où Vidal<br />

s'est trouvé dans le parloir...<br />

h1. le procureur-général Mais c'est là la question...<br />

AI, Gasc : Je pose simplement les faits : il y a ce fait que Bounhour<br />

s'est trouvé d ans le parloir, le jour où Vidal s'y est aussi<br />

trouvé....<br />

M; le procureur-général : Mais pas du tout , nous ne pouvons<br />

accepter cela comme un fait acquis; Vidal et Ratel disent<br />

ne pas avoir va le témoin. Vous n'avez donc pas le droit <strong>de</strong> dire<br />

que le fait est acquis.<br />

Me Gasc: Je n'ai pas 'dit un fait acquis; je pose ce fait, que<br />

Bounhour dépose qu'il s'est trouvé dans le parloir , lor_que Vidal<br />

y était lui-même; que c'est le 15 avril ; que ce jour-là même ,<br />

le fait important est la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la rencontre <strong>de</strong>s individus.<br />

L'heure est un fait accessoire. Je prie MM. les jurés <strong>de</strong> suspen<br />

dre leur jugement jusqu'après avoir entendu tous les témoignages.<br />

M. le procureur-général : Messieurs les jurés remarqueront que<br />

d'une part , Bounhour dit que ces jeunes gens étaient là ; <strong>de</strong><br />

l'antre, ces jeunes gens le nient. De plus, Bounhour dit qu'il<br />

est entré après 8 heures , qu'il est sorti à 8 heures 40 minutes<br />

d'autre part., les jeunes gens (sent leur arrivée à 9 heures<br />

passées.<br />

Voilà les faits: jetés pose tels qu'ils sont. Nous verrons si nous<br />

n'arriveronspas à prouver s'il y a erreur ou mensonge d'un côté.<br />

Bounhour : J'ai dit, quinze jours après le 1 s avril , à l'oncle<br />

<strong>de</strong> Vidal , que j'avais vu sou neveu.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt.- Nous sommes convaincus que vous avez vu ces<br />

jeunes gens; mais le doute reste pour les circonstances accessoires.<br />

il s'agit <strong>de</strong> faire coïnci<strong>de</strong>r l'heure <strong>de</strong> l'entrée et <strong>de</strong> la sortie <strong>de</strong><br />

Bounhour avec celle <strong>de</strong> l'entrée et <strong>de</strong>-la sortie <strong>de</strong> ces jeunes gens.<br />

lls'agit <strong>de</strong> savoir si par une malheureuse confusion , vous placez<br />

fans le parloir ce qui s'est passé dans la rue... Plus vous êtes<br />

affirmatif moins vous nous donnez <strong>de</strong> convictions.<br />

Bounhour : J'affirme que j'ai vu l'oncle <strong>de</strong> Vidal ; je lui ai<br />

lit que j'avais vit son neveu ; il m'a dit que ce jeune homme<br />

avait vu sortir la jeune fille.<br />

AI=Saint-Gresse: Il faut savoir si M. Salinier atTrrrera avoir<br />

vu au parloir Vidal et Ru<strong>de</strong>l. Ce fait établi sertira à fixer les<br />

heures.<br />

AI. le prési<strong>de</strong>nt : Messieurs les jurés , tenez pour sûr que si<br />

AI. Salirüer affirme le fait dont cri parle , la situation offrira toujours<br />

la mème difficulté ; celle <strong>de</strong> savoir qui se trompe : Bonnhorir<br />

et Saliuicr , ou Vidal et Ru<strong>de</strong>l. Vous apprécierez les cir-<br />

,<br />

,<br />

constances qui peuvent vous inspirer <strong>de</strong> la confiance. AI. le procu eut eau.: Failcs rert(rcr le<br />

frère 3ubriçn : Lejour<br />

où vous avez vu Iiouuh quel costume avait-il ? -<br />

uar au p arloir ,<br />

11. Je ne me rappelle par. D. Le frère<br />

lboueicn a déclaré que<br />

vous avez rencontré ni, pl=an au bas <strong>de</strong> l'escalier, au moment<br />

où vous alliez peser le pair ) ? - R. Je ne sais plus. -- D. C'est<br />

ga'Iban tort n'a jamaisvarié vous avez rencontré un Paysan; eh<br />

cn r.:<br />

! ce paysan n'était-il pa; s I;auulaour que vous avez unau<br />

vis Ru<strong>de</strong>l etVidal dans la cour <strong>de</strong> l a di l i gence qu i part<br />

<strong>de</strong> Lavaur<br />

Al. le procureur-général à Bounhour : Quel costume portiez- Nous parlâmes du malheur et ttu<strong>de</strong>l dit qu'il était dans la<br />

eus et, jour-la - R. Une blouse à carreaux. communauté ce jour-là. Vidal ajouta : oui, et j'ai vu cette petite<br />

bas<br />

et les corbeilles , et même elle sortit en passant <strong>de</strong>rrière moi.<br />

Comment peux-tu parler comme ça, reprit alors iiu<strong>de</strong>l, j'y étais<br />

comme toi, et'si c était vrai, j'aurais sa comice loi.<br />

Jacques Gasc, menuisier, e rencontré, quelques jours après<br />

l'éiénemcut , Vidal , qui lui a dit avoir vu sortir la petite , et<br />

pouvoir même décrire son costume.<br />

'<br />

d<br />

' M. Bouissac <strong>de</strong> Riyals<br />

e l escaliet r e non pas au parloir a i vu bouuhour au<br />

, propriétaire à Lavaur : J'ai vu Vidai<br />

? --. R J<br />

à Lavaur, il nie raconta qu'il avait vu une jeune fille appuyée<br />

parloir. - I). Iboncien, vous vous rappelez ce fait du paysan, -<br />

sur<br />

l'arc-boutant <strong>de</strong> là porte <strong>de</strong>s Frères et'qu'un instant après, il.<br />

Iboncien : Est-ce que je sais, moi?... Le frère a pesé le pain avec<br />

avait été obligé <strong>de</strong> l'aire un pas en avant pour la laisser sortir.<br />

moi, et voilà... - D. Enfin vous avez cu le paysan? - R. Si je<br />

Il<br />

me défini t sen costume et inc parla d'une robe <strong>de</strong> Castres et d'en<br />

l'ai vu, c'est qu'il y était le paysan. (Ilires). - mouchoir bleu à pastilles blanches. Il m'indiqua même la<br />

NI. te prési<strong>de</strong>nt renonce à intrroger le témoin et l'envoie à sa<br />

taille<br />

<strong>de</strong> la jeune fille. Je parlai <strong>de</strong> cette version <strong>de</strong> Vidai à 3J . Cau-<br />

p'ace.<br />

bel , substitut à Lavaur.<br />

M. Silirtier, propriétaire : .A la foire du trois d'avril , je fus M. le procureur-général : Pourquoi rte cherc63tes,tous pas à<br />

avecBouuhour pour voir un cheval à l'établissement <strong>de</strong>s frères, et confronter Ru<strong>de</strong>l avec Vidai ? -R. Je ne connais_ais pas Ru<strong>de</strong>l<br />

nous y restâmes quelque temps. Voilà tout ce que je puis affirmer, je n'avais entendu que Vidai lui-même.<br />

Je puis dire que le ne suis resté que le temps (le voir le cheval . A1. Barthe , prési<strong>de</strong>nt du tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> La-<br />

qui ne me convint pas à premièrevue , et qu'on tac toucha pas. vaur, a appris les révélations <strong>de</strong> Vidal et a su que Vidal était ap-<br />

Dix minutes au parloir , et le temps d'aller aux écuries , c'est à pelé à <strong>Toulouse</strong> pour déposer. Il a dit qu'il y aurait <strong>de</strong>s difficultés<br />

peu près une <strong>de</strong>mi-heure que nous sommes restés à l'établisse- à ce que ce jeune homme s'y rendit accompagné d'un frère.<br />

ment. - D. Quand vous -ètes entré au parloir les jeunes gens y M. Cauhet, substitut à Lavaur , dépose <strong>de</strong>s mêmes faits.<br />

étaient ? - R. Ils étaient quatre, et il n'y avait qu'un frère là.- Il a vu Vidal, le 17 avril , à Lavaur , et l'a engagé à se tendre<br />

D. Il y a là encore équivoque , et ce frère n'est pas le frère Na- à <strong>Toulouse</strong>, pour déposer;dcs faits qu'il avancait. Le témoin vit son<br />

varre?-- R. Oh! non. C'est uti frère très-fort.<br />

oncle, 141. le juge d'instruction Cauhet , le len<strong>de</strong>main<br />

Al I Gaic : il reste toujours un fait , c'est qu'à quclqu heure que<br />

, qui pa-<br />

q raissait déjà noir <strong>de</strong>s doutes sur la déposition <strong>de</strong> Vidal.<br />

Vidai ait été au parloir, M. Salinier l'a vu.<br />

M. Lugan Dclasalle a vu également Vidal et lui a entendu<br />

Ai. le proeureur-général : Ce n'est pus là ur, fait acquis. tenir les mornes propos.<br />

M' Gasc : C'est incontestable.<br />

MI. Milhès : Je fus prévenu par le rapport ordinaire qu'une<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt : pardon, 51' Gase, il est clair que la défense jeune fille avait été trouvée morte dans le cimetière Saint-Aubin;<br />

regar<strong>de</strong> comme incontestable tout cc qui lui est favorable. MM, je ne m'y transportai pas d'abord , mais on vint me dire que le<br />

les jurés apprécieront les différentes dépositions.<br />

peuple se portait <strong>de</strong> ce côté, j-' me déterminai à m'y lransporterà<br />

M. le procureur-général donne lecture <strong>de</strong> la lettre que le mon arrivée ; j'y trouvai M. le juge d'instruction , AI le procu-<br />

frère Jubrieu a adressée à AL Salinier pour réclamer son té reur du roi qui avaient exploré le cimetière et qui se livraient<br />

moignage.<br />

à la même opération dans la maison <strong>de</strong>s Frères.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt : Maintenant, il est évi<strong>de</strong>nt que M. Salinier Me Gasc : Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai au témoiu quelle a été l'impression<br />

et Bounhour ne sont pas d'accord sur les heures. Il résulterait qui lui fut laissée par la vue <strong>de</strong> la position du cadavre<br />

cependant qu'ils auraient quitté le jardin à 9 heures ou 9 heu- R. J'avoue que l'idée ne me vint pas que le crime eût été<br />

res quelques minutes. Ce qui ne rendrait pas impossible la pré- commis chez les Frères. Je ne vis rien sur les parois <strong>de</strong>s murs<br />

sence <strong>de</strong> Jubrien à 9 heures 1/4 au vestibule, c'est-à-dire à l'en- qui indiqult qu'on avait jeté un cadavre , mais je n'avais pas<br />

trée <strong>de</strong> Conte.<br />

vu le mur du côté du jardin <strong>de</strong>s Frères; <strong>de</strong>puis, les investigations<br />

Me Gaze : Mais il y a un fait qui domine tout, c'est la rencon- auxquelles s'est livrée la justice, ont singulièrement modifié mon<br />

tre <strong>de</strong> M. Salinier et <strong>de</strong> Vidal et Ru<strong>de</strong>l au parloir.<br />

opinion , et aujourd'hui je crois que le crime a été commi-- dans<br />

M. le procureur-général : Toujours selon la défense. N'empié- l'établissement.<br />

tons pas sur la discussion.<br />

AI. Biraguet fait une déposit icn sans importance.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt : Faites venirr Bounhour.-D. Comment êtes- Aie Rameau : Une personne a entendu dire que le témoin n'a<br />

vous sûr qu'il fût neuf heures quand vous étiez dans l'écurie pas retiré son fils du pensionnat ,<br />

<strong>de</strong>s frères. - R. (Hésitant) Parce que je l'ai vu en rentrant<br />

parce qu'on l'avait prié <strong>de</strong> l'y<br />

laisser.<br />

chez moi. (Rires). - D. C'est votre seul renseignement... Je AI. le prési<strong>de</strong>nt r Qui a tenu ce propos?<br />

crois que nous n'obtiendrions rien <strong>de</strong> plus sur cet inci<strong>de</strong>nt. Il hie Rumeau : Mme Trouilhet...<br />

reste tout-à,fait à l'appréciation <strong>de</strong> MM. les jurés.<br />

Mme Trouilhet : Il m'a parlé <strong>de</strong> l'intention où il était <strong>de</strong> retirer<br />

M. Dessort , noiai:e à Ustou (Arige) , entendu pour la pre- son fils <strong>de</strong> l'établissement ;<br />

mière fois : Je vins dans la première quinzaine d'avril à Tou-<br />

trois mois après je m'étonnais qu'il<br />

n'eût pas fait cela ; alors il me dit :<br />

louse pour acheter un cheval. Le 14 avril , je rencontrai Boun-<br />

on m'a prié <strong>de</strong> le laisser<br />

heur qui me donna ren<strong>de</strong>z-vous pour le len<strong>de</strong>main. Le 15<br />

jusqu'après le procès; on a d'ailleurs diminué le prix <strong>de</strong> la pen-<br />

, vers sien.<br />

m'di , nous allâmes ensemble au noviciat , nous visitàmes l'éta-<br />

M. Biraguet : Je ne me rappelle pas cela. Je n'ai pas tenu<br />

blissement ; puis nous trouvâmes un frère qui nous mena à l'écu-<br />

ce<br />

propos.<br />

rie. Nous examinâmes la jument qui était blessée ait genou ; je<br />

la montai ;<br />

AI- Gasc : C'est la belle-smur <strong>de</strong> Ct)mlrettes.<br />

arrivée sur l'allée Lafayette , elle s'abattit et me<br />

lithographia sur la boue (rires) ; il fallut la ramener par la bri<strong>de</strong><br />

M. le prési<strong>de</strong>nt : Oui , MM. les jurés apprécieront.<br />

à l'établissement, où nous arrivâmes vers <strong>de</strong>ux heures. On me<br />

Af. Biraguet fils du précé<strong>de</strong>nt témoin , âgé <strong>de</strong> 17 ans : J'ai<br />

<strong>de</strong>manda une in<strong>de</strong>mnité , je refusai <strong>de</strong> la donner parce que<br />

vu le 15 avril le frère Léota<strong>de</strong> dans la couture ; j'allais faire<br />

raccommo<strong>de</strong>r ma tunique.<br />

j'avais pris la jument à l'épreuve. J'étais désolé, démoralisé <strong>de</strong><br />

n'avoir pu faire cet achat , et je partis à cinq heures du soir par<br />

Briol, interrogé sur ce fait , ne se rappelle rien.<br />

la diligence.<br />

M. Biraguet fils , ne se souvient pas d'être allé chez Ms'-<br />

Trouilhet.<br />

D. Pensez-vous que cette jument aurait pu faire un voyage D. Vous avez écrit votre déposition ?<br />

le len<strong>de</strong>main ? - R. Elle au: ait pu le faire , mais difficilement ;<br />

- R. Non , j'étais stir<br />

il y avait <strong>de</strong> la cruauté à la forcer à ce voyage. - D. Comment<br />

<strong>de</strong> bien m'en souvenir. - D. .Mais on vous l'a recommandé ? -<br />

R. Oui.<br />

fixez-vous la date au 15? - R. Je sus par les journaux qu'on Ale Rumeau : Je voudrais savoir si<br />

soupçonnait un frère <strong>de</strong> l'établissement. Cela a taxé mes sou-<br />

le témoin n'a pas<br />

eu une<br />

venirs.<br />

conversation avec un ouvrier <strong>de</strong> M ' Trouillet.<br />

Le témoin : Je ne me rappelle pas.<br />

M. le procureur-général : N'avez-vous rien reçu qui pût fixer hie Rumeau : MIDe Trouillet pourrait donner <strong>de</strong>s<br />

ces souvenirs ?<br />

renseignements.<br />

Aime T'ouille( : Ce jeune homme a causé avec<br />

Le témoin r J'ai reçu une lettre du frère Jubrien , où il me<br />

un ouvrier <strong>de</strong><br />

chez aloi , et liai a dit qu'il en savait plus qu'on ne<br />

disait : J'ai presque perdu la mémoire , dites-moi donc le jour<br />

croyait<br />

que, si le prési<strong>de</strong>nt le pressait trop , et<br />

, il le<br />

et l'heure <strong>de</strong> votre visite à l'établissement. Je lui ai répondu que<br />

dirait. Et il a ajouté<br />

qu'étant le soir du 15 avril dans la chapelle<br />

j'y avais été le 15 , et comme je ne savais pas le nom du frère<br />

avec un frère, en<br />

train d'arranger <strong>de</strong>s fleurs pour le mois <strong>de</strong> Marie<br />

qui m'avait guidé ,<br />

, j'ai donné son signalement.<br />

ils avaient entendu<br />

du bruit dans le jardin.<br />

M. le procureur-général : Oui , c'est vrai. Je suis surpris D. Vous enten<strong>de</strong>z, témoin? -R. Je ne nie rappelle pas bien.<br />

même , en le lisant , <strong>de</strong> le voir aussi précis , pour une personne - D. C'est clair; vous avez dit, que vous étiez dans la<br />

que vous n'aviez vue qu'une seule fois ; je lis : 38 à 40 ans chapelle<br />

, avez un frère ? - B. Ce n'est pas moi, je l'ai<br />

taille 70 à 72 centimètres , teint pâle , cheveux noirs... Après<br />

entendu dire par<br />

les élèves. - D. Selon vous, c'était un bruit suspect, puisque<br />

six mois , c'est singulier.<br />

vous en parliez à cet ouvrier. Voyou., dites toute<br />

Le témoin , avec mo<strong>de</strong>stie : Comme on liait poète , cri naît votre âgé on peut subir <strong>de</strong>s influences,<br />

votre pensée; à<br />

mais on ne doit pas<br />

observateur. (Rire général).<br />

aimer à mentir? - R. Eh bien ! J'ai entendu dire qu'il<br />

A1. le prési<strong>de</strong>nt r C'est une prédisposition spéciale... Vous n'a- eu du bruit. - D. Vous vous êtes y avait<br />

exprimé autrement avec<br />

vez pas comparu aux premiers débats , maigri; l'assignation qui ouvrier. Comment s'appelle cet ouvrier<br />

cet<br />

vous a été envoyée , quel en est le motif ? - R. J'étais absent , Aime Trouillet : Forobert.<br />

je n'ai vu l'assignation qu'à mon retour et j'ai été peiné <strong>de</strong> A]. le prési<strong>de</strong>nt : J'ordonne,<br />

l'arrêt prononcé contre moi. - D. Il n'y avait pas intention chez<br />

en vertu <strong>de</strong> mon pouvoir<br />

crétionnaire , que Forobert<br />

dissoit<br />

appelé immédiatement<br />

vous <strong>de</strong> vous y soustraire? -- R. (avec dignité) : Oh ! monsieur le débats.<br />

aux<br />

prési<strong>de</strong>nt, je connais trop mes <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> citoyen.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt, au témoin<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt : La Cour rapporte l'arrêt <strong>de</strong> défaut prononcé<br />

r Tout le mon<strong>de</strong> était couché<br />

o-n entendit ce bruit? q-uand<br />

contre le témoin aux assises-du mou <strong>de</strong> février.<br />

- R. Ou'éi. - D. A quel]<br />

ton? -R. A 8 heures. heure recouche<br />

L'audience est levée à midi et reprise à midi et <strong>de</strong>mi.<br />

-D. Ctait après 8 heures alors ?<br />

Ni. Plassan, pharmacien, s'est rendu au cimetière le 16 avril.<br />

Mais... je ne sais pas au juste. Il.<br />

- D. Ali !... Et quel est ce fière<br />

Il n'y avait personne ci' ce moulent autour du cadavre.<br />

qui arrangeait <strong>de</strong>s fleurs dans la chapelle?<br />

gicè<strong>de</strong>. (Sourires).<br />

- C'est le frère Eue-<br />

On rappelle Raspaud, qui n'a pas vu le témoin.<br />

Le fière Irli<strong>de</strong> r<br />

M. Plassan : Je connais Raspaad, je ne l'ai pas aperçu. J'ai<br />

Il est dans l'établissement.<br />

D. Au témoin r Est-ce ce frère<br />

touché les branches <strong>de</strong> cyprès à l'angle du - mur, en les soulevant<br />

qui vous a dit avoir<br />

<strong>de</strong> bas en haut.<br />

bruit ? - R. Non, les élèves le disaient.<br />

entendu du<br />

D. Il ne l'a pas dit ?<br />

MM. Gaussait et Ressayre, rappelés, disent qu'ils ont vu sur<br />

- R. Pas à moi. - D. Pourquoi<br />

vous à Forobert : si le prési<strong>de</strong>nt m'inquiète disiez-<br />

les branchés <strong>de</strong> cyprès <strong>de</strong>s traces d'un abaissement <strong>de</strong> haut R. Personne ne me l'avait trop, je le dirai ?<br />

en bas. NI. Plassan, d'après ces témoins, n'a pu rien changer à<br />

dit. - D. Et <strong>de</strong><br />

l'état <strong>de</strong>s lieux.<br />

avez arrêté <strong>de</strong> cacher quelque chose à vous_même vous,<br />

la justice. -<br />

monsieur. - D. Tout à l'heure, nous - R. Noir,<br />

Ai. Raynaud, entrepreneur, fait une déposition sans intérêt. Forobert. vous confronterons avec<br />

-<br />

Il dit seulement, sur l'interpellation <strong>de</strong> Ale Gasc, qu'il avait fait Le frère Inglebert : Le frère Léota<strong>de</strong><br />

planter le piquet en bois blanc sur le mur <strong>de</strong> la rue Riquet, une une maladie caractérisée par <strong>de</strong>s évacuations m'a dit qu'il avait eu<br />

vingtaine <strong>de</strong> jours avant l'événement,<br />

tes.sanguinolen-<br />

Jean Noë, maçon : Quinze ou vingt jours avant l'événement il a Ni. le prési<strong>de</strong>nt: A quelle époque ?<br />

planté ce piquet en bois blanc. il a vu la petite couchée sur le naval. - D. Mais Léota<strong>de</strong> qui a signalé<br />

-. R. Vers la fin du carte<br />

côté droit; il était 7 heures et <strong>de</strong>mie.<br />

parlé.<br />

ce propos, n'en a pas,<br />

M. Gaussail, consulté par'hs. le procureur-général, ne pense 1 éota<strong>de</strong> : Je vous en ai parlé, ici,<br />

aux précé<strong>de</strong>nts débats.<br />

pas que la plantation du piquet ait pu donner lieu aux dégrada- M. le prési<strong>de</strong>nt . Oui, c'est vrai,<br />

tions qu'on a observées sur le mur.<br />

témoin et la mort <strong>de</strong> M. Lafont, car<br />

mais vous avez attendu le.<br />

M. Bonhomme, <strong>de</strong> Lavaur ce n'est qu'à la mort <strong>de</strong><br />

: Le il avril à trois heures je M. Lafont que vous avez dit eu avoir parlé au frère Inglebèrt.<br />

- D, Vous n'aviez donc qu'un confi<strong>de</strong>nt. Si vous en<br />

<strong>de</strong>ux, nous nous serions fait un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> les aviez eu,<br />

frère Inglebert :) précisez bien l'époque.<br />

entendre. (Ait<br />

- B. Je crois lui<br />

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