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Enterrer la hache - Libération Afrique

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4 <strong>Enterrer</strong> <strong>la</strong> <strong>hache</strong><br />

2 Résumé<br />

Ce rapport montre le vrai visage de l’industrie<br />

forestière au Liberia. Il met en évidence que le<br />

bois a remp<strong>la</strong>cé les diamants comme nouvelle<br />

source de financement du conflit de Liberia et<br />

que le bois déstabilise <strong>la</strong> région. Ce rapport<br />

porte sur le rôle de nombreuses compagnies forestières<br />

dans l’importation et le transport illicites d’armes ainsi que<br />

sur <strong>la</strong> participation active de ces compagnies dans le conflit<br />

du Liberia, alors qu'elles commettent de graves vio<strong>la</strong>tions<br />

des droits de l'homme contre <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion libérienne. Ce<br />

rapport met aussi en évidence les actions des compagnies<br />

et des pays importateurs, en particulier <strong>la</strong> France et <strong>la</strong><br />

Chine, et illustre l’impossibilité d’acheter du bois<br />

provenant du Liberia qui ne soit pas relié au conflit.<br />

Début 2001, lorsque Global Witness a recommandé<br />

pour <strong>la</strong> première fois un embargo total sur le bois 1 , il<br />

existait déjà des données suffisantes pour que <strong>la</strong><br />

communauté internationale reconnaisse le rôle joué par<br />

l’industrie forestière. En mai 2001, le gouvernement du<br />

Liberia a été sanctionné par <strong>la</strong> Résolution 1343 (2001)<br />

du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Liberia<br />

pour son rôle central dans l’alimentation de <strong>la</strong> guerre<br />

civile en Sierra Leone. Aucune action n'a été entreprise<br />

à l'égard de l’industrie forestière libérienne. La situation<br />

au Liberia, due <strong>la</strong>rgement au rôle de l’industrie<br />

forestière a continué à se détériorer, alors que <strong>la</strong><br />

communauté internationale a choisi de tourner le dos à<br />

toute action décisive. Les groupes d’experts de l’ONU<br />

sur le Liberia ne sont pas mandatés pour enquêter au<br />

sein des compagnies forestières, et les recherches<br />

effectuées pour évaluer les impacts possibles des<br />

sanctions sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sont – selon un enquêteur<br />

qui a fait <strong>la</strong> recherche pour le rapport compilé par<br />

l’Office du secrétaire général et l’Office pour <strong>la</strong><br />

coordination des affaires humanitaires (OCAH) –<br />

fortement erronées 2 . Global Witness maintient qu’un<br />

embargo total sur le bois libérien est nécessaire pour<br />

obtenir une paix durable aussi bien au Liberia qu'en<br />

Sierra Leone. L’industrie forestière contribue<br />

directement à amener de plus en plus le Liberia vers un<br />

désastre humanitaire, tout en menaçant constamment <strong>la</strong><br />

paix fragile qui existe en Sierra Leone.<br />

L’information contenue dans ce rapport est le<br />

résultat de recherches étendues effectuées au Liberia et<br />

sur un p<strong>la</strong>n international.<br />

● Le gouvernement du Liberia achète activement<br />

des armes et des produits connexes, en<br />

contrevenant à <strong>la</strong> Résolution 1408 (2002) du<br />

Conseil de Sécurité sur le Liberia, surtout par le<br />

biais de l'industrie forestière. La pratique de<br />

l’importation illégale d’armes a bénéficié de<br />

l’aide de <strong>la</strong> Libye, du Tchad, du Burkina Faso, du<br />

Niger, de <strong>la</strong> Gambie, de <strong>la</strong> Côte d’Ivoire et peutêtre<br />

de Hong Kong (voir « L’industrie du bois et<br />

l’importation d’armes en 2001-2002 », page 7).<br />

● De nombreuses compagnies forestières<br />

libériennes et leurs milices perpètrent des<br />

vio<strong>la</strong>tions des droits de l'homme avec impunité et<br />

avec l’appui du gouvernement du Liberia.<br />

● Le rapport du secrétaire général de<br />

l'ONU/OCAH, publié après enquête sur <strong>la</strong><br />

situation au Liberia, était erroné. La vérification<br />

des données a révèlé leur inexactitude et un<br />

membre de l'équipe d'enquêteurs a admis que les<br />

statistiques sur l'industrie forestière étaient<br />

fortement inexactes.<br />

● La France et <strong>la</strong> Chine affirment toujours qu'il<br />

n'existe pas assez de preuves liant le trafic d'armes<br />

à l'industrie forestière du Liberia pour justifier des<br />

sanctions contre les bois tropicaux libériens. La<br />

France et <strong>la</strong> Chine sont les principaux<br />

importateurs de bois du Liberia et détiennent un<br />

droit de veto au sein du CSNU. (Voir « Les<br />

importateurs des grumes de <strong>la</strong> guerre », page 11.)<br />

Camion de carottage MWPI près du port Harper. Août 2002.<br />

Importations des grumes Forum-Liberia par Theodore Nagel tel que<br />

vu à Sète, France, le 5 octobre 2001. Greenpeace.<br />

Le vil<strong>la</strong>ge Koindu dans le « Parrot's Beak » en Sierra Leone, près des<br />

frontières guinéennes et libériennes. Le résultat de <strong>la</strong> guerre civile<br />

menée par le FRU. Août 2002.<br />

Pharmacie et clinique MSF à Gendema, situés en Sierra Leone à<br />

l'autre côté de <strong>la</strong> rivière de Mano du Liberia. Août 2002.

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