la lettre - Filmer en Alsace

AUTOMNE
HIVER 2009
Filmer
dans le Grand-Est
la lettre

Films Alsace
Annuaire de la production 2007-2008
Vidéo Les Beaux Jours recense tous les deux ans l’état
de la production sur le territoire régional et rassemble
une grande partie de ces fi lms à la vidéothèque de la
Maison de l’image. L’annuaire Films Alsace 2007-2008
est sorti cet automne, le sixième d’une série qui couvre
désormais la période 1995-2008.
Il est disponible à :
Vidéo Les Beaux Jours
Maison de l’image
31 rue Kageneck 67000 Strasbourg
téléphone 03 88 23 86 51
www.videolesbeauxjours.org

éditorial
Le lac de Gérardmer, rencontres Grand-Est de mars 2009.
PHOTO DAMIEN FRITSCH
PHOTO DR
L’automne est aux débats, notamment avec les cafés culture à Strasbourg.
Espérons que l’hiver verra certains changements : la profession bataille
pour continuer à réaliser et à produire.
Profi tons de cet éditorial pour un exercice d’admiration. Pour Alain
Cavalier qui nous donne Irène. Un fi lm magnifi que, plus qu’un fi lm,
un acte. Alain Cavalier renoue avec un art ancien qui croyait à la
convocation des morts pour réouvrir l’espace mental de nos propres
vies. Il invente un rituel cinématographique pour faire revivre Irène
sous nos yeux. Nous pourrions très bien ne pas nous sentir concernés,
nous demander en quoi cette histoire, son histoire, nous regarde. Et
nous sommes, au contraire, comme investis. Irène que nous n’avons
pas connue est présente, c’est elle qui nous accompagne et devient la
proche de nos propres disparus. Ainsi, Alain Cavalier, en convoquant
Irène, convoque le peuple des morts.
Et puis, sans abandonner nos batailles, comment ne pas être touchés
par la leçon qu’il nous donne : « J’ai rendu l’argent neutre » dit-il. Les
moyens ne font pas les fi lms. Un très grand fi lm peut se faire avec
une petite caméra à peine professionnelle. Alain Cavalier fi lmant le
monde qui l’habite nous emmène à imaginer aussi comment il est
possible d’habiter le monde et le cinéma autrement qu’à partir de nos
habitudes.
L’équipe de La Lettre
Merci pour ce numéro à : Regina de Almeida, Charlotte Béfort, Estelle Cavoit,
Afsaneh Chehregosha, Alain Chrétien, Pascal Cling, Laurent Dené, Brigitte
Daudé, Jean-Marie Fawer, Johanna Flecheux, Estelle Furstenberger, Anne-Noëlle
Gaessler, Gauthier Gumpper, Georges Heck, Abel Kavanagh, Julia Laurenceau,
Yannis et Alexis Metzinger, Isabelle Pantic Guillet, Julien Rancoule, Jean-Philippe
Rameau, Raoul Sangla, Serge Steyer, Raphaël Soatto, Bruno Tackels.
la lettre
en Alsace
Filmer en Alsace
qui regroupe l’Association
des producteurs audiovisuels
d’Alsace (APAA)
représentée par Josiane
Schauner et Yannis Metzinger,
la Safi re représentée
par Damien Fritsch
et Zouhair Chebbale,
Vidéo Les Beaux Jours
représenté par Georges Heck,
l’Agence culturelle d’Alsace
représentée par Brigitte Daudé,
iconoval représenté
par Michèle Clément-Théclé,
l’Ina Grand-Est représenté
par Isabelle Pantic Guillet,
l’Université de Strasbourg
représentée par
Jean-François Moris
en Franche-Comté
Institut régional de l’image
et du multimédia (Irimm)
représenté par
Jean-Philippe Rameau
en Bourgogne
Association des
producteurs audiovisuels
Rhin-Rhône (Appar)
représentée par
Estelle Cavoit
en Lorraine
Safi re Lorraine
représentée par
Alain Chrétien, Julien Drapier,
Philippe Thomine
en Champagne-Ardenne
Offi ce régional culturel
de Champagne-Ardenne
(Orcca) représenté par
Raphaël Soatto
Filmer en Alsace
est soutenu par :
- le ministère
de la Culture
DRAC Alsace
DRAC Lorraine
- la Région Alsace
- le Département
du Haut-Rhin
- la Ville de
Strasbourg
et par :
- la Scam (Safi re).
SOMMAIRE
Éditorial .............................................1
Édition ................................................2
Qu’est-ce
que le scénario
en documentaire ? ....................3
Propositions de la Safi re .....3
Histoires de fi lms.......................4
Production ......................................6
Chiffres Grand-Est ...................8
Programme
des Journées
professionnelles
Filmer en Alsace ...............I à IV
Qu’est-ce
que le scénario
en documentaire ? ................13
Grand-Ouest .............................14
Histoires de fi lms...................20
Filmer en prison .....................18
Retour de .....................................20
Portrait ...........................................24
Films
en fabrication ..................3 à 17
sortis de fabrique ......19 à 23
primés, sélectionnés............25
L’INVITÉ
Raoul Sangla
en cahier central
Responsable
de la publication :
Filmer en Alsace
Coordination
et secrétariat de rédaction :
Marie Frering
Graphisme :
L’intranquille
Impression :
Gyss imprimeur, Obernai
4e trimestre 2009
ISBN en cours
Contact :
Filmer en Alsace
c/o La Maison de l’image
31 rue Kageneck
67 000 Strasbourg
téléphone 03 88 23 86 51
info@fi lmerenalsace.eu
www.fi lmerenalsace.eu
Contact pour La Lettre :
la-lettre@laposte.net
1

2
édition
En Champagne-Ardenne, les formes du soutien à la création et à la
diffusion se veulent multiformes et à l’écoute des réalités du terrain. C’est
ainsi qu’est née la collection Portraits d’artistes.
Christian Lapie. Des jours et des lunes de Rémi Duhamel
Portraits d’artistes
La Région Champagne-Ardenne a souhaité mettre en œuvre une politique
de soutien à l’image de manière globale et diversifi ée. Comme beaucoup,
elle accompagne la diffusion cinématographique, l’éducation à l’image,
mais aussi les pratiques amateurs. Elle s’est également dotée en 2003
d’un fonds d’aide à la création cinématographique et audiovisuelle qui
lui permet de soutenir de jeunes réalisateurs pour la création de courts
métrages et de documentaires. Dernièrement, la Région s’est inscrite, pour
la première fois, dans le fi nancement d’un long métrage de fi ction qui
sera tourné en Haute-Marne dans le courant de l’année 2010, poursuivant
ainsi le développement de son soutien à la création cinématographique.
En 2006, afi n de répondre le mieux possible aux demandes émanant du
terrain, il a été initié une nouvelle aide, consacrée à des réalisateurs et
des sociétés de production implantés en Champagne-Ardenne. Dans ce
cadre, elle a accompagné la réalisation de différents documentaires dont
une série de portraits d’artistes champardennais produits par Marie-Noëlle
Hennegrave, productrice indépendante rémoise. D’une durée de 26’, ces
portraits favorisent la découverte du travail de plasticiens, écrivains,
musiciens, circassiens…
À ce jour, ceux des artistes Franz Bartelt, écrivain, Christian Lapie, sculpteur,
Ismaël Kachtihi del Moral, plasticien, le photographe Gérard Rondeau, le
créateur de bandes dessinées Benoit Sokal, le musicien Vincent Segal, le
circassien Jean-Baptiste André ont déjà été produits. D’autres devraient
voir le jour prochainement, notamment sur le stylisme.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En effet, afi n d’assurer la plus large
diffusion possible, le pôle cinéma de l’ORCCA a souhaité s’investir dans
une nouvelle aventure : l’édition de DVD, afi n de constituer une galerie
de portraits. Ces fi lms, loin d’être didactiques, se construisent plutôt dans
l’accompagnement de l’artiste et d’une réfl exion sur son propre travail.
Ils ont la volonté de s’ouvrir à la parole et de s’attarder sur les gestes de
chaque spécialité, sur le rapport corporel que l’artiste entretient avec la
photographie, la sculpture, l’écrit, la danse…
C’est le sculpteur Christian Lapie qui a ouvert
le bal il y a un an avec la sortie du fi lm de Rémi
Duhamel, Des jours et des lunes, où on peut le
voir travailler pas à pas, des repérages jusqu’à
la mise en œuvre, sur le montage d’une sculpture
monumentale à Jaipur, en Inde. Dans sa
recherche de formes archaïques et symboliques,
mémorielles et mémorables, ce sont d’abord les
esquisses et la douceur de la main, puis rapidement
la tronçonneuse, la force physique à
l’œuvre entre deux pensées en train de se faire
qu’il nous est proposé d’observer. Le travail de
l’écrivain Franz Bartelt ou celui du photographe
Gérard Rondeau sont également rendus, entre
la sensibilité et l’engagement physique, dans la
poésie de leur médium respectifs.
Cette collection est distribuée dans les bibliothèques,
les musées, les CDI du milieu scolaire
sur tout le territoire champardennais, les centres
d’art, les partenaires associatifs, et se propose
d’être ainsi le relais culturel et contemporain
non seulement des œuvres, mais des artistes
qui vivent et travaillent toujours au cœur d’une
société. C’est le rôle de la collection que de
proposer un zoom sur la poésie et la force de
l’artiste dans des contextes donnés, les plus
divers soient-ils.
Le prochain numéro prévu sera dédié à Jean-
Baptiste André, circassien se défi nissant luimême
comme distortionniste, où la réalisatrice
Mireille Jacquesson nous propose de nous
attarder sur un artiste qui met en scène la transversalité
entre les arts du cirque, les nouvelles
technologies et l’art contemporain comme un
moteur de recherche et de création.
Une histoire à suivre…
Raphaël Soatto,
Offi ce régional culturel
de Champagne-Ardenne (ORCCA)
www.orcca.asso.fr

scénario
La Lettre avait initié au numéro précédent cette série qui propose à chaque
fois à deux réalisateurs des régions de répondre à la question « Qu’est-ce
que pour vous le scénario dans le documentaire ? » Réponse ci-dessous
d’Alain Chrétien, réalisateur en Lorraine.
Cristallisation des tensions
Pour obtenir le fi nancement qui permet de débuter le tournage d’un
fi lm, il faut un dossier épais, écrit, avec de la technique, de la prose
et un scénario. Un scénario que le producteur et le diffuseur lisent,
triturent, torturent, analysent, critiquent, commentent, mais un
scénario qui donne une idée du sujet, des propos des intervenants,
des lieux de tournages, bref, une plaquette promotionnelle, pleine de
bonnes intentions et de tape-à-l’œil.
Le message à destination des fi nanceurs est simple : croyez à ce que
vous lisez, imaginez-vous le fi lm, son histoire, ses images et ses sons,
faites-nous confi ance et payez avant de voir. Ceci n’est pas propre au
documentaire mais à toute forme de production unique, prototypale.
C’est le lot des architectes, des paysagistes, des agences de voyage et
des restaurants découverts lors d’un périple.
Il existe pourtant deux types de voyage : celui de la fi ction et celui du
documentaire. Par opposition au premier, le documentaire serait un
fi lm sans scénario, sans continuité dialoguée ni découpage. Mais peuton
fi lmer sans intention, sans savoir de quoi il retourne et pourquoi on
le fait ? D’où l’importance du dossier de départ.
C’est l’ensemble de ce dossier qui cristallise toutes les tensions, qui
est “scénario”. C’est un échafaudage (et non une maquette) qui permet
d’imaginer la future construction telle qu’elle existe dans la tête de
l’auteur-réalisateur. En creux, il permet aussi d’expliquer ce que
le fi lm ne sera pas. Il est important de désamorcer les constructions
imaginatives des lecteurs du dossier.
Alain Chrétien
Auteur-réalisateur, son dernier fi lm Au-delà du bitume
a été tourné à Metz-Borny et dresse le portrait de jeunes
pris dans l’engrenage de la drogue et de la violence.
Propositions de la Safi re
à la politique audiovisuelle
de la Ville de Strasbourg
Dans le cadre des assises de la culture de la Ville de Strasbourg
et suite au café culture que la Safi re a organisé le 30 juin 2009 au
café La Hache, l’association a rédigé un cahier de propositions
portant sur les types d’aides et leurs conditions d’attribution ; le
fi nancement de l’écriture et du développement des projets ; le
fi nancement des diffuseurs locaux et leur politique de coproduction ;
le fonctionnement et la composition des commissions du fonds de
soutien audiovisuel de la Ville et de la Région ; l’éducation à l’image
et les lieux de diffusion à Strasbourg.
Le cahier a été remis aux élus en charge de l’audiovisuel de la Ville.
Il est consultable et téléchargeable sur le blog de la Safi re :
http://safi re.hautetfort.com/
fi lms en fabrication
Résonances
Documentaire de 52’ de Serge Fretto (HD)
Peut-être avez-vous déjà entendu parler des ondes électromagnétiques
? Celles-ci sont généralement asso ciées
à l’électrosmog – cette pollution électromagnétique
générée par les appareils de notre quotidien… Parallè lement
aux voix qui s’élèvent et qui considèrent ces champs
électromagnétiques comme néfastes pour l’homme,
de nombreux chercheurs ont fait des découvertes
étonnantes en biophysique. Ce champ d’investigation
scientifi que questionne la nature et le rôle des ondes
électro magnétiques sur le vivant.
Coproduction Ana fi lms, Mosaïk TV, Domino production
fi lms en fabrication
Charles de Foucauld,
chemin d’humanité
Docu-fi ction de 26’ de Daniel Ziegler (HD)
La vie d’une communauté de sœurs dans le diffi cile
quartier des Coteaux de Mulhouse, dont l’exemplarité et
le sacrifi ce se veulent à l’image des principes de Charles
de Foucauld. Ce dernier n’a néanmoins pas eu le parcours
simple qu’on pourrait imaginer. La première moitié de
sa vie comme offi cier de cavalerie a été fertile en excès
de tous genres. La découverte du Maroc et du Hoggar
l’amènera vers une quête spirituelle où la foi en Dieu
lui permettra d’accomplir son destin. La réalisation de
l’humain montre des parcours dont la singularité peut
surprendre…
Clap production
Hubert Nyssen,
la mémoire sous les mots
Documentaire de 52’ de Sylvie Deleule (HDV)
En Provence et en Belgique à la rencontre d’Hubert
Nyssen, fondateur des éditions Actes Sud, né belge puis
naturalisé français. « Écrivain d’abord, éditeur ensuite »,
il se considère avant tout comme un passeur. À 84 ans, il
manifeste une incroyable vitalité et reste un merveilleux
conteur. En l’écoutant faire sonner les mots, on a toujours
le sentiment qu’il raconte sa vie pour la première fois,
tout simplement parce qu’il ne la raconte jamais de la
même façon.
Coproduction Crescendo fi lms,
France 5 (collection Empreintes)
Tito
Documentaire de 52’
de Sabina Subasic et Robin Hunzinger (Betanum)
Sabina est une jeune femme qui a grandi dans un pays
qui n’existe plus, la Yougoslavie de Tito. Membre des
Jeunesses communistes comme la plupart des jeunes
de sa génération, elle se souvient des grandes manifestations
organisées dans les stades en commémoration de
l’anniversaire de Tito, de la fête de la jeunesse ou de celle
de l’indépendance. Avec elle, nous questionnerons aussi
l’héritage de Tito aujourd’hui, l’héritage de l’idéologie
d’une époque.
Coproduction Ère production, Real production,
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne, TG4 Irlande, BIH TV, VRT
3

4
histoires de fi lms
Ce n’est pas une surprise, c’est un étonnement. Que Franck Vialle ne cède rien, dans le genre documentaire, du regard sur le réel qu’il
avait développé dans ses précédentes fi ctions, c’était le moins qu’on pouvait attendre de lui. Que son art s’épanouisse à ce point,
que la musique et l’image se déploient et s’enlacent ainsi dans une même durée, voilà qui provoque l’étonnement. Que se passe-t-il ?
À quoi assiste-t-on ? À un fi lm ? À quelque chose de plus qu’un fi lm ?
And I Ride and I Ride
de Franck Vialle et Emmanuel Abela
La chevauchée
Ce fi lm est un portrait du musicien Rodolphe Burger, originaire de la vallée
de Sainte-Marie-aux-Mines. Rodolphe Burger n’hésite pas à parler à la
caméra à quelques reprises – sans qu’il y ait de véritable interview posée –,
on rencontre également quelques personnes qui ont croisé le parcours
du musicien à un moment ou à un autre, mais aucun musicien, aucune
célébrité. À côté de ces rencontres, le fi lm se concentre beaucoup sur la
musique, sur les répétitions en Alsace, à la Maison de la radio ou ailleurs,
fi lmées le plus souvent en longs plans séquence.
Si le fi lm a été écrit à quatre mains avec le journaliste Emmanuel Abela, le
lien avec les précédents fi lms de Franck Vialle est évident. Il y a d’abord
la musique, et sa manière toute particulière de revisiter la présence de
la musique à l’écran. Un genre (du rock expérimental), et une forme : la
musique jouée à l’écran, en de longues plages sonores. Ce qui, dans les
fi ctions, ouvrait la trame narrative vers un ailleurs plus proche de l’essai
ou de la rêverie poétique, trouve dans ce documentaire une place naturelle
– presque trop naturelle ! Mais Franck Vialle se garde bien de déjouer les
attentes en fi lmant de simples “captations” : les longs travellings sinueux
épousent et enlacent la musique jusqu’à ne former plus qu’un avec elle,
l’image et le son se déploient, s’étirent, se répètent, jusqu’à créer une durée
enivrante, hallucinée.
Mais ce n’est pas là le seul point commun avec ses précédents fi lms. On
retrouve aussi l’Alsace. Après le centre-ville de Avec les mots des autres,
après le retour dans la banlieue de son enfance dans Pétunia et Naphtaline
et HOM (Heart of Mine) qui, toujours en Alsace, porte sur quelque chose
comme la recherche d’un lieu où fonder une maison (et une famille),
Franck Vialle se rend au fi n fond du Val d’Argent à la rencontre du voisin
de Rodolphe Burger, un paysan absolument incroyable. Dans tous les fi lms
de Franck Vialle il y a cet attachement à la terre, à un lieu, qui rentre en
confl it avec la tentation de la fuite et de l’errance. Et il a trouvé un parfait
compère dans Rodolphe Burger, souvent en voyage ou en tournée, mais
sans jamais cesser de “travailler” son lien avec sa Sainte-Marie-aux-Mines
natale. Qu’il s’agisse de documentaire ou de fi ction, Franck Vialle avance
dans la même direction, développe une même œuvre.
And I Ride and I Ride n’en est pas moins le portrait d’un personnage réel.
Mais un portrait paradoxal. On ne nous dira rien de la vie ni de la carrière
de Rodolphe Burger : pas de voix off, pas d’interviews, pas de témoignages
de proches ou de stars. Rodolphe Burger arbore un peu une image
de rocker philosophe mais ici, c’est tout juste si le réalisateur le laisse
mentionner une seule fois le philosophe Gilles Deleuze. (Mais les auteurs
sont suffi samment habiles pour que l’essentiel soit dit malgré tout !).
Mais que voit-on, qu’apprend-on alors de
Rodolphe Burger ?
And I Ride and I Ride peut être vu comme
un portrait en creux, en miroirs : ce n’est pas
Rodolphe Burger qui nous renseigne sur luimême,
mais les autres, ces autres personnes
que nous présente ou qu’évoque le fi lm, et
qui incarnent autant de “rock’n roll attitudes”
décalées et attachantes. C’est d’ailleurs une
technique littéraire et picturale éprouvée : à la
suite du Portrait de l’artiste en jeune chien de
Dylan Thomas, on aurait ici un « portrait de
l’artiste en paysan de la Vallée », ou un « portrait
de l’artiste en guitariste mulhousien en tournée
avec Bob Dylan », etc. On n’est pas loin du
procédé de Todd Haynes dans son I’m not there :
Bob Dylan y était incarné par plusieurs acteurs
ou actrices très différents les uns des autres, seul
procédé possible pour incarner la multiplicité
des facettes de l’artiste.
Si les autres sont Rodolphe Burger, Rodolphe
Burger, lui, qui est-il ? Sans jamais tomber dans le
narcissisme ou l’artifi ciel, And I Ride and I Ride
est peut-être aussi un « portrait du réalisateur en
Rodolphe Burger »…
Car le réalisateur n’est jamais très loin – en voix off
ou même carrément allongé dans l’herbe devant
la caméra aux côtés d’Emmanuel Abela. Histoire
de rappeler régulièrement, en gage d’honnêteté,
le dispositif de tournage du fi lm. « Une fi ction
est toujours un documentaire sur son tournage »
a dit Jacques Rivette. Le documentaire And I Ride
and I Ride est aussi cela. Il n’est pas anodin que
les premières paroles de Rodolphe Burger dans
le fi lm s’adressent à l’équipe de tournage, pour
marquer son plaisir à voir une caméra 16 mm.
Ce n’est pas un simple clin d’œil. C’est rappeler
que le fi lm n’est pas qu’un fi lm sur un chanteur,
mais aussi le fi lm d’un regard. La caméra (et le
micro, que l’on aperçoit en conclusion cocasse
d’une jolie scène dans une barque !) sont des
acteurs du fi lm à part entière.

Comme dans un fi lm policier, ces deux scènes (celle où Burger parle
de la caméra, celle où l’on aperçoit le micro) installent les indices
qui nous serviront à comprendre l’incroyable scène de la voiture à la
(presque) fi n du fi lm…
Dans cette scène, Rodolphe Burger est au volant d’une vieille voiture,
dans une route de montagne enneigée, et tout en roulant, il commence
à nous raconter l’histoire de Freddy Koella, un guitariste de Mulhouse
qui, parti jouer à la Nouvelle Orléans, a fi ni par accompagner Bob Dylan
lors d’une de ses tournées. L’anecdote dure longtemps et Franck Vialle
n’arrête pas de fi lmer. Comme l’aération est coupée pour ne pas gêner
la prise de son, Rodolphe Burger doit régulièrement essuyer la buée
du pare-brise. Et comme les bobines de 16 mm ont une durée limitée,
chaque changement de bobine se traduit par quelques secondes de
blanc (tandis que le son, lui, continue). On comprend alors qu’il était
indispensable de souligner dès le début du fi lm l’importance de la
caméra et du micro dans le principe même du fi lm. La scène dure,
dure… L’histoire de Freddy Koella est passionnante, la manière dont
Rodolphe Burger la raconte est drôle, et Franck Vialle ne lâche pas une
minute sa caméra.
Et c’est alors que l’on comprend que And I Ride and I Ride n’est pas
le portrait d’un homme, encore moins une enquête sur un type particulier
de musique. Au cœur de ce fi lm, il y a l’appréhension d’une
certaine durée. Rodolphe Burger avec sa guitare, Franck Vialle avec sa
caméra, tous deux étirent les notes ou les images au maximum, créent
un même rythme lent, hypnotique. Le dispositif de “représentation”
induit par le cinéma, par le montage, déjà mis à mal par les rappels
réguliers de la présence de la caméra et de l’équipe de tournage, se
délite progressivement au fi l des plans séquences, des longs travellings
sur les instruments lors des répétitions, de la scène de la voiture… À
l’image de ce que produisent certains morceaux de Rodolphe Burger,
c’est une forte impression de présent, et de présence, que l’on ressent.
Le temps construit se déconstruit, quelque chose de l’ordre de la durée
pure advient, affl eure l’image.
And I Ride and I Ride. C’est bien cela qu’avait pointé Gilles Deleuze
dans L’image-temps, le deuxième tome de son ouvrage sur le cinéma : la
fuite et l’errance ont bousculé les repères spatio-temporels du cinéma
classique pour faire advenir un autre regard sur le réel. Une approche
que n’aurait pas reniée notre musicien-philosophe…
Yannis et Alexis Metzinger
http://ledeuxiemesouffl e.blogspot.com
fi lms en fabrication
La pensée vient en marchant
Documentaire de 52’ de Anja Unger
(DV, Super 8 noir et blanc)
Un temps seul. Un temps en dehors de tout, comme un
cadeau. Prendre le temps pour réfl échir. Une retraite
du monde. Se retrouver. Ralentir l’incroyable vitesse de
nos vies. Pour chacun engagé sur ce chemin, il semble
qu’il est à un moment charnière de sa vie. Est-ce que
la marche aide à voir plus clair ? Un fi lm de rencontres,
de moments partagés sur cette longue route qui mène
les protagonistes vers Santiago de Compostela, lieu d’un
pèlerinage millénaire.
Coproduction Crescendo fi lms, Cityzen Tv,
Regards.doc, Les Films Jack Fébus
fi lms en fabrication
Mon Amérique
Documentaire de 52’ de Claudia Marschal (HD cam)
Dans un monde où les langues sont mortelles, que perd-on
lorsqu’une langue disparaît ? Le fi lm propose une exploration
ludique entre l’Alsace et le Texas pour tenter de
répondre à cette question.
Coproduction Crescendo fi lms,
France 3 Alsace, France 3 National
Reichshoffen
Fiction de 45’ de Gareguin Zakoyan (35 mm)
Reichshoffen, petite ville alsacienne de 5 500 habitants…
Comme par stances, l’instantané du quotidien exhale
la mémoire du passé… Parce que l’identité est faite par
l’Histoire, la vie, les émotions, les espoirs.
Coproduction Le Deuxième Souffl e, Louys fi lm (Arménie)
Comme le brouillard
monte de la terre
Fiction de 45’ de Marie Frering (35 mm)
Sur les versants géorgiens du Caucase, les montagnes
sont vertes jusqu’aux alpages. Durant les mois d’été,
c’est là-haut que l’on s’installe avec les bêtes. Plus haut
encore, on se réunit pour les sacrifi ces rituels, tributs aux
dieux préchrétiens. Ici, Lela et Vaja vivent chacun leur
vie de montagnards. Leurs maisons sont voisines, d’une
montagne à l’autre, néanmoins distantes de longues
heures de marche. Un amour naît entre eux à presque
cinquante ans, nourri des vers qu’ils se disent et d’une
idée de l’amour qui s’entend en poésie.
Coproduction Le Deuxième Souffl e, Atopic
Les gens ne savent pas peut-être
Long métrage fi ction de 100’ de Roland Edzard (35 mm)
Thriller dans les Vosges. Une famille aux secrets bien
gardés, un fusil à portée de main, la pluie, la tempête.
Quand le fi ls révolté est accusé à tort d’avoir mis le feu à
la voiture de sa mère, il disparaît dans la nature. Et plus
personne ne sera le même à l’aube du quatrième jour…
Coproduction Unlimited, Pijo productions,
Poly-Son post-production, Le Fresnoy, Les Films de l’étranger
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6
production
Ana fi lms, société de production basée à Strasbourg, créée en 1993, a à son actif une dizaine de courts métrages de fi ction, une
vingtaine de documentaires et de nombreux fi lms de commande, principalement à caractère social. Un long compagnonnage entre
Gauthier Gumpper et Jean-Marie Fawer, l’un à la production, l’autre à la réalisation. À l’heure de la retraite de Jean-Marie, les deux
compères trouvent un autre lien de transmission, et inversent les rôles.
De la transmission
et du passage
Jean-Marie Fawer : Nous avons monté cette boîte
ensemble, c’est Gauthier qui était chargé de la
production, mais j’ai toujours été au cœur de
cette société et ce n’est pas un hasard si la société
porte le nom de ma fi lle Ana, la question de la
fi liation y est inscrite. Je crois beaucoup au fait de
transmettre. Avec Gauthier on forme une équipe,
et après tant d’années, ce compagnonnage me
réchauffe. Car c’est toujours avec Ana fi lms que
j’ai pu monter les projets qui me tenaient le plus
à cœur.
Marie Frering : Racontez-nous les débuts…
Gauthier Gumpper : J’ai rencontré Jean-Marie quand
il était intervenant au lycée Jean Sturm à
Strasbourg, et il a vu très rapidement que j’étais
motivé par ce métier, plus que par l’école… Moi,
j’imaginais que c’était un métier qu’on pouvait
apprendre sur le tas, ce qui est vrai, encore vrai.
Très vite Jean-Marie m’a proposé de venir sur
des tournages professionnels, d’être assistant,
pour le son d’abord et d’aider à toutes sortes de
tâches. J’étais fasciné par tout, par le matériel,
les gens, l’organisation, les fi lms. Les moments
de la fabrication des fi lms m’ont toujours rendu
très heureux. Et alors que j’étais en train d’écrire
mon premier fi lm, un court métrage, Jean-Marie
m’a proposé de monter une association pour
gérer nous-mêmes les fi lms de commande que
nous faisions ensemble, et pour produire mon
fi lm. De fi l en aiguille on a créé une société, c’est
comme cela que Ana fi lms est né, j’ai pu y faire
mes premières armes. J’ai été le gérant de cette
société pendant 15 ans, Jean-Marie était un peu
le papa, j’ai grandi avec lui, et maintenant qu’il
est à la retraite c’est lui qui devient gérant.
J’avais 20 ans à la création de la société, mais on
n’est pas producteur à 20 ans, on n’est d’ailleurs
pas grand-chose à 20 ans et les cinq, six premières
années, j’ai été producteur et réalisateur. Mais
depuis 10 ans que nous sommes installés dans
nos locaux et que nous avons commencé à
produire du documentaire pour la télé, je n’ai
plus fait de fi lms, mais je ne suis pas frustré
du tout, ces années ont été extrêmement enrichissantes
avec des rencontres humaines et des
sujets passionnants. J’ai aussi beaucoup voyagé
à travers les fi lms, dans ma tête et en vrai,
nous avons tourné en Amérique, au Vietnam, en
Afrique noire, en Afrique du Nord…
Et maintenant je me suis remis à écrire et je
reviens à la réalisation.
J-M.F : Quand Gauthier a eu son bac, je l’ai aussi emmené au lycée Sturm
pour encadrer, car sa jeunesse et son ouverture d’esprit étaient des choses
très importantes vis-à-vis des élèves. Et là, dans ce vivier, nous avons fait
des rencontres formidables, et les fi lms les plus marquants ont été faits
avec ces gens-là, Joseph Tran Tien Duc, Nadège Bühler et d’autres. Ce
sont tous des gens de l’âge de Gauthier, c’était génial de voir ça et sans a
priori, car ce qui nous intéressait c’était de voir les histoires, les histoires
humaines que ça dégage. C’était des vrais fi lms, pas des exercices, de
réelles expériences et par ailleurs les fi lms les plus diffi ciles à monter.
Des aventures de gens debout, dignes, sincères et qui avancent dans leurs
convictions d’ouverture au monde.
G.G : Oui, ce sont les aventures qui nous intéressent. Nous avons produit
récemment des fi lms à connotation catholique, je suis athée mais le
réalisateur a réussi à me prendre avec lui dans son univers, parce qu’un
fi lm c’est raconter une histoire, ce qui importe c’est le lien que le réalisateur
a avec son sujet, qu’il n’y ait pas de bluff, que la personne soit vraiment
habitée par son sujet et alors ce qu’on a envie c’est de lui offrir les meilleures
conditions possibles pour que le fi lm qu’il a dans sa tête existe.
J-M.F : Si on avait une ligne à dire ce serait ça : la vision la plus large possible.
Bien sûr nous avons fait des fi lms qui sont moins bons que d’autres mais
nous ne regrettons pas d’avoir travaillé avec cet esprit-là parce que c’est
ça qui est important. Au fi l des années, ça ne nous a pas quittés et c’est
encourageant car quelquefois fois le business fait, l’économie fait qu’on est
obligé de perdre un peu de sa conviction, certains disent de son âme, oui
aussi un peu. Nous n’avons pas perdu notre âme là-dedans et continuons
sur la même lignée. Et ce qui est encourageant, c’est peut-être paradoxal,
mais c’est que le travail n’est jamais fi ni, il faut toujours remettre le métier
sur l’ouvrage.
M.F : Comment analysez-vous cette diffi culté à produire des fi lms indépendants ?
J-M.F : Je pense que c’est l’ultralibéralisme qui provoque l’écrasement.
Les années Lang, si on veut les situer, c’était un moment où il y a eu
une démocratisation des moyens de production cinéma et vidéo, il y a
eu aussi les nouveaux formats qui ont donné un accès plus facile et il y
a eu une poussée des jeunes que nous étions qui n’étaient pas étiquetés
“professionnels”. Nous étions des espèces d’électrons libres pour enfoncer
les grands monopoles, la télé etc. Tout cela s’est fait en même temps car il
y avait une effervescence politique, on avait l’impression que la démocratie
était quelque chose de réel. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, nous sommes
dans un recul démocratique, les grands trusts de l’image c’est l’image du
pouvoir qui se concentre et il y a de moins en moins de place. Il y a toujours
les strapontins on pourrait dire, on est encore là à pouvoir faire des fi lms
mais quelquefois je me demande si ça va encore durer. Pour l’avenir, je
ne sais pas car j’aurais tendance à être plutôt pessimiste. Je dis souvent,
par boutade, qu’il y a de plus en plus de contrôleurs dans cette société, y
compris dans la fabrication des fi lms. Il y a plus de contrôleurs que de gens
créatifs et pour moi c’est grave, une société qui se coupe du risque.
G.G : Le problème est que souvent ce n’est plus la valeur des fi lms qui
compte, mais le réseau qu’on a. Et nous sommes souvent perdus face à cela
car il est très rarement question de la matière des choses et beaucoup plus
souvent des contingences.
M.F : Quels sont les fi lms que tu as réalisés, Jean-Marie, qui te tiennent le plus à cœur ?
J-M.F : Mes fi lms sur l’Algérie, car c’est quelque chose que je porte toujours
en moi et qui n’en fi nit pas de m’interroger.
Propos recueillis par Marie Frering
www.anafi lms.fr

L’héritage sans le testament de Jean-Marie Fawer
fi lms en fabrication
Samucha, le berger du Causase
Documentaire de 52’ et 43’ de Andreas Voigt (HDCam)
Samucha, un “cow-boy” du Caucase, mène une vie solitaire
avec ses moutons, une grande partie de l’année, dans
une région de Géorgie à la frontière de la Tchétchénie.
Il fait partie des Touches, un peuple de bergers et de
guerriers fi ers de leurs traditions. Cette année, Samucha
va transmettre le troupeau à ses deux fi ls, pour qu’eux
aussi puissent vivre de cet élevage, trouver une femme
et fonder une famille. Continueront-ils à mener la même
vie que leur père ?
Coproduction Seppia, BEFP (Berlin)
fi lms en fabrication
La belle vie
Documentaire de 52’ de Roland Muller (Betacam)
À Seltz, à quelques kilomètres de Strasbourg, un petit
lac autour duquel s’est installé un camping. L’endroit
n’est pas franchement exotique, ne profi te pas d’un cadre
de verdure exceptionnel, ni d’une situation touristique
privilégiée. Pourtant ce camping affi che toujours complet.
Il est devenu le cadre de vie de Strasbourgeois et d’Alsaciens
à la recherche de vie en plein air, de rencontres
avec les autres, avec à la clé une impression d’être en
vacances, six mois dans l’année.
Coproduction Ère production,
France 3 Alsace, France 3 National
Cœur de brousse
Documentaire de 52’ et 43’ de Nicolas Gruaud (HDCam)
À la frontière du Cameroun et du Tchad, une poignée
d’hommes camerounais, français, tchadiens et allemands
ont décidé de réhabiliter un parc naturel en impliquant
fortement les populations locales dans la sauvegarde.
Le parc est une mine de biodiversité et un refuge pour
des espèces tout à fait uniques d’antilopes, de rhino -
céros, d’oiseaux…
Seppia
Nancy jazz pulsations 2009
Kouyaté & Neerman
60’ de Jean Marc Birraux (HD CAM)
Concert de Kouyaté & Neerman, enregistré lors du festival.
Sun Ra Arkestra
60’ de Jean Marc Birraux (HD CAM)
Concert du Sun Ra Arkestra, enregistré lors du festival.
Coproduction Supermouche productions,
Mezzo, Images plus télévision Vosges
Mariana Ramos
60’ de Sylvain Pierrel (Digital Betacam)
Concert de Mariana Ramos, enregistré lors du festival.
Terry Callier
60’ de Sylvain Pierrel (Digital Betacam)
Concert de Terry Callier, enregistré lors du festival.
Coproduction Supermouche productions,
France télévisions Pôle France 3,
Images plus télévision Vosges
7

8
chiffres grand-est
Les aides de la CUS et de la Région Alsace, sessions 1 et 2 de 2009 CUS Région Alsace
DOCUMENTAIRES
demandé obtenu demandé obtenu
Tomi Ungerer, un regard sur l’Amérique, 52’ RÉALISATION Tania Rakhmanova PRODUCTEUR Vision internationale 15 825 € 12 000 € 20 000 € 10 000 €
L’épuration en Alsace, 52’ RÉALISATION Luis Miranda PRODUCTEUR Crescendo fi lms 15 825 € 15 000 € 15 000 € 15 000 €
La voix vivante, 26’ RÉALISATION Laurence Mouillet PRODUCTEUR Ana fi lms 8 440 € 8 000 € 8 000 € 8 000 €
Kapitalisme, notre recette secrète, 52’ et 90’ RÉALISATION Alexandru Solomon PRODUCTEUR Seppia 15 825 € 0 € 23 000 € 23 000 €
Douze édens et retour, chroniques du paradis, 90’ RÉALISATION Albert Knechtel PRODUCTEUR Seppia 28 000 € AJOURNEMENT 43 000 € 0 €
Purim, les tunnels de la mémoire, 52’ RÉALISATION Mariette Feltin PRODUCTEUR Seppia 10 000 € 10 000 € 15 000 € 0 €
Albert Schweitzer, 52’ RÉALISATION Georg Misch PRODUCTEUR Seppia 10 550 € 10 000 € 12 000 € 10 000 €
Lalique, sculpteur de cristal, 26’ RÉALISATION Camille Guichard PRODUCTEUR Bix fi lms 10 000 € 10 000 € 15 000 € 15 000 €
De père en fi lle, 60’ RÉALISATION Jean-Baptiste Mathieu PRODUCTEUR Les Films de l’étranger 25 000 € 0 € 25 000 € 15 000 €
La belle vie ou la cité des Peupliers, 52’ RÉALISATION Roland Muller PRODUCTEUR Ère production 18 990 € 10 000 € 25 000 € 15 000 €
Les imams vont à l’école, 52’ RÉALISATION Kaouther Ben Hania PRODUCTEUR FilFil fi lms 15 825 € 12 000 € 15 000 € AJOURNEMENT
Ma plus belle histoire, 52’ RÉALISATION Sarah-Myriam Poirson PRODUCTEUR Human Doors 17 935 € 0 € 17 000 € 15 000 €
Archéologue aérien, 52’ RÉALISATION Denis Becker PRODUCTEUR CasaDei productions 5 275 € 5 000 € 10 000 € 0 €
Jean-Georges, l’Alsacien de Manhattan, 52’ RÉALISATION Jean-Louis André PRODUCTEUR Armoni productions 21 100 € 0 € 20 000 € 0 €
Alfonso et compagnie, 52’ RÉALISATION Damien Fritsch PRODUCTEUR Dora fi lms 15 825 € 10 000 € 15 000 € 10 000 €
Rendez-vous par temps de crise, 52’ RÉALISATION Pierre Toussaint PRODUCTEUR Bix fi lms 15 000 € 0 € 15 000 € 0 €
Zuber, impressions panoramiques, 52’ RÉALISATION Philippe Poirier PRODUCTEUR Bix fi lms 10 000 € 10 000 € 15 000 € 10 000 €
Une école dans un théâtre, 52’ RÉALISATION Sandrine Dumarais PRODUCTEUR Comic Strip production 21 100 € 10 000 € 20 000 € 10 000 €
De quel côté des cordes ?, 52’ RÉALISATION Thomas Ermel PRODUCTEUR Real productions 15 825 € 15 000 € 15 000 € 10 000 €
Mon Amérique, 52’ RÉALISATION Claudia Marschal PRODUCTEUR Crescendo fi lms 18 990 € 10 000 € 18 000 € 15 000 €
L’appel des bonbonnières, 52’ RÉALISATION Christophe Berthaud PRODUCTEUR La Curieuse 15 825 € 0 € - -
Le tribunal des vaincus, 52’ RÉALISATION Christophe Gargot PRODUCTEUR Le Deuxième Souffl e 16 880 € AJOURNEMENT 16 000 € AJOURNEMENT
Mission paradis, 90’ et 52’ RÉALISATION Albert Knechtel PRODUCTEUR Seppia 40 000 € 15 000 € - -
Voyeur voyant voyou, 52’ RÉALISATION Olivier Stephan et Vincent Roy PRODUCTEUR Des Jours meilleurs 20 045 € 15 000 € 20 000 € 0 €
Hellofl ore, Samuel Rousseau au château d’Andlau, 52’ RÉALISATION André de Roux PRODUCTEUR Double Éléphant - - 20 000 € 0 €
Leptis Magna, la Rome de l’Afrique, 90’ et 52’ RÉALISATION Baudouin Koenig PRODUCTEUR Seppia - - 35 000 € 20 000 €
COURTS MÉTRAGES
Dans la jungle des villes, 22’ RÉALISATION Denis Eyriey PRODUCTEUR Année Zéro 11 605 € 11 000 € 15 000 € 15 000 €
Une âme voilée, 12’ RÉALISATION Sylvain Bresson PRODUCTEUR Skopitone productions 19 000 € 15 000 € 20 000 € 0 €
System, 14’ RÉALISATION Alexandrine Wagner PRODUCTEUR Médias associés 34 815 € 20 000 € 33 000 € AJOURNEMENT
Les grands-mères, 10’ RÉALISATION Frédéric Malegue PRODUCTEUR Goyave production 15 825 € 10 000 € 20 000 € 15 000 €
Le jour de la comète, 28’ RÉALISATION Hervé Freiburger PRODUCTEUR Forge 42 200 € 10 000 € 58 000 € 15 000 €
Crash, 10’ RÉALISATION Marc Lahore PRODUCTEUR Melting productions 15 825 € AJOURNEMENT 14 500 € 0 €
Chronique de l’Afrique sauvage, 15’ RÉALISATION Issam Mathlouti PRODUCTEUR Mysteo 20 000 € 0 € 35 000 € 20 000 €
S’en retourner, 20’ RÉALISATION Anne-Sophie Lepicard PRODUCTEUR Les Films après la pluie 17 935 € AJOURNEMENT 16 000 € AJOURNEMENT
PZB, 20’ RÉALISATION Y. Kerninon et S. Lecordier PRODUCTEUR Le Deuxième Souffl e 15 000 € AJOURNEMENT - -
Duo de volailles, sauce chasseur, 6’ RÉALISATION Pascale Hecquet PRODUCTEUR Médias associés 15 825 € 8 000 € 15 000 € 10 000 €
La rampe, 15’ RÉALISATION Jean-Michel Fete PRODUCTEUR Orok fi lms - - 15 000 € 0 €
Pierre, 30’ RÉALISATION Guillaume Schmitter PRODUCTEUR Axel fi lms - - 35 000 € 0 €
La fée sommeil, 22’ RÉALISATION Émile Gavois-Kahn PRODUCTEUR Black Bird production - - 40 000 € 0 €
Un 45 tours de cheveu, 10’ RÉALISATION Franck Beauvais PRODUCTEUR Red Star cinéma - - 10 000 € 0 €
La prise en passant, 15’ RÉALISATION Yvan Delatour PRODUCTEUR Triade fi lms - - 35 000 € AJOURNEMENT
AIDES AU PILOTE
L’insaisissable Monsieur Kahn, 5’ RÉALISATION Robin Hunzinger PRODUCTEUR Bix fi lms - - 5 000 € 5 000 €
TÉLÉFILMS
Les invincibles (saison 2), 8 x 52’ RÉALISATION P. Gantelmi D’Ille et A. Castagnetti PRODUCTEUR Makingprod 237 375 € 165 000 € 225 000 € 180 000 €
LONGS MÉTRAGES
Nos résistances, 90’ RÉALISATION Romain Cogitore PRODUCTEUR Cinéma defacto 105 500 € 75 000 € 100 000 € 100 000 €
Captifs, 90’ RÉALISATION Yann Gozlan PRODUCTEUR Sombrero fi lms 100 000 € 55 000 € 100 000 € 85 000 €
Carjacking, 120’ RÉALISATION Lars Blumers PRODUCTEUR Cassidy 105 500 € 70 000 € 100 000 € 100 000 €
Les fi ls du vent, 90’ RÉALISATION Bruno Le Jean PRODUCTEUR Les Films du Veyrier 47 475 € AJOURNEMENT 45 000 € 45 000 €
Turning Point, 92’ RÉALISATION Suzy Cohen PRODUCTEUR Babylone production - - 100 000 € 0 €

Les aides de l’Agence culturelle d’Alsace, 2009 (3 sessions)
AIDES À LA PREMIÈRE ŒUVRE (MONTANT FORFAITAIRE DE 10 200 €)
ACA
demandé obtenu
L’appel des bonbonnières, documentaire, 52’ RÉALISATION Christophe Berthaud PRODUCTEUR La Curieuse 10 200 € 10 200 €
Robert Mitchum est mort, long métrage fi ction, 90’ RÉALISATION Fred Kihn et Olivier Babinet PRODUCTEUR Ferris & Brockman 10 200 € 10 200 €
Détours, court métrage fi ction, 15’ RÉALISATION Yannis Metzinger PRODUCTEUR Cerigo fi lms 10 200 € 10 200 €
AIDES À L’ÉCRITURE
Un pont sur le Tonlé Sap, documentaire, 52’ RÉALISATION Iv Charbonneau et Jérémy Knittel NC 1 500 €
Entre Sophie et Soo Jin, documentaire, 52’ RÉALISATION Gabriel Laurent et Choi Yun-Junge NC 1 500 €
Monkey business, documentaire, 52’ RÉALISATION Laure Brasseul NC 1 500 €
Hermann Billing, portrait de l’architecte, documentaire, 52’ RÉALISATION Mélissa Décaire NC 1 500 €
AIDES AU DÉVELOPPEMENT
Vacances à la Montagne verte, documentaire, 52’ RÉALISATION Anne-Noëlle Gaessler PRODUCTEUR Dora fi lms NC 2 500 €
Labyrinthe vert, documentaire, 52’ RÉALISATION Abel Kavanagh PRODUCTEUR Zaradoc NC 3 000 €
Mon Amérique, documentaire, 52’ RÉALISATION Claudia Marschal PRODUCTEUR Crescendo fi lms NC 3 000 €
Des bus à Beyrouth, documentaire, 52’ RÉALISATION Aïdan Obrist PRODUCTEUR Ana fi lms NC 3 000 €
Dans le jardin du temps, documentaire, 52’ RÉALISATION Clément Cogitore PRODUCTEUR Seppia NC 3 000 €
L’île, documentaire, 60’ RÉALISATION Julia Laurenceau PRODUCTEUR Dora fi lms NC 3 200 €
Certainement s’il y a des sorcières, cette fi lle-là en est une, documentaire, 52’ RÉALISATION Amanda Beaugé Rubinstein PRODUCTEUR ADR productions NC 4 000 €
Sous les tilleuls, documentaire, 52’ RÉALISATION Anja Unger PRODUCTEUR Crescendo fi lms NC 3 200 €
Avoir quinze ans sous l’Occupation, six Alsaciennes racontent, documentaire, 52’ RÉALISATION Nadège Buhler PRODUCTEUR Des Jours meilleurs NC 2 500 €
Les aides de la Région Bourgogne, premier semestre 2009
AIDES AU LONGS MÉTRAGES
Région Bourgogne
demandé obtenu
Captifs, 90’ RÉALISATION Yann Gozlan PRODUCTEUR Sombrero fi lms 150 000 € 0 €
Évidences, une enquête de Tom Joad à Pernand-Vergelesses, 100’ RÉALISATION Vincent Gérard et Cédric Laty PRODUCTEUR Lamplighter fi lms 100 000 € 0 €
Alice au pays des merdailles, 90’ RÉALISATION Anne Commode PRODUCTEUR Wall Works 50 000 € 0 €
Les meilleurs amis du monde, 90’ RÉALISATION Julien Rambaldi PRODUCTEUR Kare productions 150 000 € 0 €
Chère Calamity, 90’ RÉALISATION Christine Allen PRODUCTEUR Spoutnik productions 150 000 € 0 €
Je suis un no man’s land, 90’ RÉALISATION Thierry Jousse PRODUCTEUR Les Films Hatari 150 000 € 150 000 €
Pour de vrai, 100’ RÉALISATION Jean-Louis Leconte PRODUCTEUR Dela prod 150 000 € 0 €
AIDES A LA PRODUCTION DOCUMENTAIRE
Je passais, par hasard, 52’ RÉALISATION Dominique Debaralle PRODUCTEUR Couleur du monde production 25 000 € 0 €
Le temps de l’école, 52’ RÉALISATION Marc Grün PRODUCTEUR Ère production 20 000 € 20 000 €
Partir, c’est déjà réussir, 52’ RÉALISATION Jean-Michel Dury PRODUCTEUR Dynamo production 30 000 € 20 000 €
Le joueur de cerf-volant, 52’ RÉALISATION Kean-Paul Mignot PRODUCTEUR Ligne de front 25 000 € 20 000 €
TÉLÉFILMS
La Commanderie, 8 x 52’ RÉALISATION Didier Le Pêcheur PRODUCTEUR Tetramedia 100 000 € 100 000 €
AIDES COURTS MÉTRAGES
Le guetteur, 12’ RÉALISATION Carl Lionnet PRODUCTEUR Les Films de l’Avalée 25 000 € 0 €
Plume, 20’ RÉALISATION Cécile Ravel PRODUCTEUR Les Productions aléatoires 25 000 € 15 000 €
Les bassins de vie, 16’ RÉALISATION Steed Cavalieri 25 000 € 0 €
Le miraculé de Saint-Sauveur, 15’ RÉALISATION Caroline Chu Vandevelde PRODUCTEUR Cinelora 24 800 € 0 €
Le 21 décembre, 20’ RÉALISATION Jérôme Debusschere PRODUCTEUR Satourne productions 20 000 € 0 €
La ville est calme, 25’ RÉALISATION Alexandre Labrussiat PRODUCTEUR Satourne productions 20 000 € 0 €
Claire visage, 12’ RÉALISATION Brice Blanqué PRODUCTEUR Inward productions 23 050 € 0 €
Crash, 10’ RÉALISATION Marc Lahore PRODUCTEUR Melting productions 25 000 € 0 €
Mauvaise graine, 25’ RÉALISATION Nicolas Habas PRODUCTEUR CLC productions 25 000 € 0 €
Fracture, 20’ RÉALISATION Nicolas Sarkissian PRODUCTEUR De fi lms en aiguille 25 000 € 20 000 €
At Home Crochu, 18’ RÉALISATION Lionel Mur et Nicky Marbot PRODUCTEUR La Terre tourne 25 000 € 0 €
Peintre en résidence, 12’ RÉALISATION Christophe Gand PRODUCTEUR Parfum de fi lms 25 000 € 0 €
Des arbres à abattre, 25’ RÉALISATION Raphaël Étienne PRODUCTEUR Kazak productions 25 000 € 0 €
Les trois sœurs, 30’ RÉALISATION Véronique Bettencourt PRODUCTEUR JPL productions 25 000 € 25 000 €
La rhapsodie des omelettes urbaines, 10’ RÉALISATION Jean-Luc Annest PRODUCTEUR Constance production 25 000 € 0 €
Alibi, 15’ RÉALISATION Hervé Lavayssiere PRODUCTEUR Romance production 25 000 € 0 €
Boucles d’or, 18’ RÉALISATION Richard Martin-Jordan PRODUCTEUR Palladium productions 25 000 € 0 €
La vie continue, 52’ RÉALISATION Salim Torki PRODUCTEUR Salim 25 000 € 0 €
Coup de foudre, 15’ RÉALISATION Tibo Pinsard PRODUCTEUR Comme 1 image 25 000 € 0 €
Simon et Suzanne, Ninon, 20’ RÉALISATION François Guignard PRODUCTEUR Les Films du Veyrier 20 000 € 0 €
Cut, 15’ RÉALISATION Éric Ducher PRODUCTEUR Studio Kremlin 25 000 € 0 €
Notre ennemi, 45’ RÉALISATION Pierre Chosson PRODUCTEUR Les Films de la Grande Ourse 5 000 € 0 €
Cosmorgasmique, 20’ RÉALISATION Marjolaine Solaro PRODUCTEUR 4 A 4 productions 25 000 € 0 €
Les cybernautes rêvent-ils d’amours digitales ?, 20’ RÉALISATION Gilles Bindi PRODUCTEUR R ! Stone productions 20 150 € 0 €
9

10
chiffres (suite)
Les aides de la Région Bourgogne, premier semestre 2009
Région Bourgogne
demandé obtenu
La vie à l’envers, 18’ RÉALISATION Laetitia Manbert PRODUCTEUR Envie de tempête productions 25 000 € 0 €
La révolte des sapins, 8’ RÉALISATION Michel Leray PRODUCTEUR Gulliver productions 25 000 € 0 €
Assurance-vie, 15’ RÉALISATION Bruno Lefevre PRODUCTEUR Utopie fi lms 25 000 € 0 €
Plusieurs fois la commune, 45’ RÉALISATION Katharina Bellan PRODUCTEUR 25 fi lms 25 000 € 0 €
Chez l’épicier, 11’ RÉALISATION Raphael Canard PRODUCTEUR Syloe production 25 000 € 0 €
Gamin, 25’ RÉALISATION Stéphane Noël PRODUCTEUR Kaléo fi lms 25 000 € 0 €
La résurrection des natures mortes, 10’ RÉALISATION Bernard Mandico PRODUCTEUR Société parisienne de production 25 000 € 21 000 €
On Air, 15’ RÉALISATION Rémy Baudequin PRODUCTEUR Unik Baudequin 25 000 € 0 €
Génie, Kaspar et les autres, 50’ RÉALISATION Florence Pezon PRODUCTEUR 25 fi lms 24 000 € 24 000 €
AIDES PROJETS ASSOCIATIFS
Le cri, 15’ RÉALISATION Coline Ferchaud ASSOCIATION Asso Proddij’ 4 000 € 0 €
Saint Pantaléon, l’histoire de…, 40’ RÉALISATION Gérard Simon ASSOCIATION Asso imago du hanneton 5 000 € 0 €
J’ai pas de face, 20’ RÉALISATION Arnaud Lebrun et Jean-Baptiste Soulier ASSOCIATION KSM 5 000 € 0 €
9 November, 26’ RÉALISATION Stéphane Castang ASSOCIATION L’Épatante 5 000 € 3 000 €
Mil ou la vanité des songes, 60’ RÉALISATION Clément Schneider ASSOCIATION Les Films d’argile 5 000 € 0 €
Anost fait son cinéma, 45’ RÉALISATION Philippe Dodet ASSOCIATION Anost cinéma 5 000 € 0 €
Ligne de démarcation, 26’ RÉALISATION Jean-Michel Dury ASSOCIATION Les Films du tilleul 5 000 € 5 000 €
Néopallimum, 9’ RÉALISATION Gaetan Laloge ASSOCIATION Camera club Côte d’Orien 5 000 € 0 €
Le premier jour, 22’ RÉALISATION Simon Gillet ASSOCIATION Les Yeux voyageurs 5 000 € 4 000 €
La rose de Stendhal, 60’ RÉALISATION Gaëtan Bailliet ASSOCIATION Éva fi lms 4 500 € 0 €
L’averse, 20’ RÉALISATION Anne-Gaëlle Jourdain ASSOCIATION Un Temps pour les anges 5 000 € 0 €
La tête de l’emploi, 26’ RÉALISATION Muriel André-Petident et Éric Lefebvre ASSOCIATION Les Grandgousiers 5 000 € 4 000 €
Dégénération, 22’ RÉALISATION Annabel Lannier ASSOCIATION Décadrage 5 000 € 4 000 €
AIDES À L’ÉCRITURE
Trois villages, documentaire, 52’ RÉALISATION Annick Filley 6 000 € 0 €
Elles dansent seules, documentaire, 135’ RÉALISATION Sabrina Karine 5 500 € 0 €
Les pérégrinations de Dominique Vivant Denon, documentaire, 52’ RÉALISATION Patrick Nasles 5 000 € 3 000 €
État d’Israël contre X, documentaire, 90’ RÉALISATION Sou Abadi-Klein 6 000 € 6 000 €
Humus, documentaire, 52’ RÉALISATION Frédéric Labonde 6 000 € 0 €
Fugue, documentaire, 50’ RÉALISATION Didier Mercier 6 000 € 0 €
Emirates City, documentaire, 52’ RÉALISATION Julien Godret 6 000 € 0 €
Retour à Wysoka, documentaire, 52’ RÉALISATION Anaïs Vincent 6 000 € 0 €
Éducation surveillée, documentaire, 52’ RÉALISATION Édith Farine 5 000 € 5 000 €
Le luthier de Siegburg, fi ction télévisée, 90’ RÉALISATION Laurent Pascaud 6 000 € 0 €
Étrangers à la terre, fi ction télévisée, 90’ RÉALISATION Yves Pontonnier 3 000 € 0 €
L’arbre de vie, fi ction télévisée RÉALISATION Xavier Morel 6 000 € 0 €
Sur un air d’autoroute, fi ction télévisée, 8 x 52’ RÉALISATION Franck Lebon, Vincent Burgevin… 10 000 € 6 000 €
Les jours sombres, long métrage, 90’ RÉALISATION Samuel Jacquemin 6 000 € 5 000 €
La dernière plaine, long métrage, 75’ RÉALISATION David Deppesseville 5 000 € 0 €
Trio, long métrage, 90’ RÉALISATION Amélie Covillard 6 000 € 0 €
Une mort empêchée, long métrage, 95’ RÉALISATION Philippe Claudel et Pascal Garnier 6 000 € 0 €
Ida, long métrage, 120’ RÉALISATION Juline Husson 6 000 € 0 €
Tanarive, long métrage, 90’ RÉALISATION Marc Eacersall 6 000 € 0 €
L’arme à gauche, long métrage, 105’ RÉALISATION David Deffendi 6 000 € 5 000 €
Mater Apis, long métrage, 120’ RÉALISATION François Breniaux 6 000 € 0 €
Sans vouloir te commander, long métrage RÉALISATION Stéphanie Vasseur 6 000 € 0 €
Les aides de la Région Champagne-Ardenne, premier semestre 2009
AIDES A LA PRODUCTION COURT MÉTRAGE
Champagne-Ardenne
demandé obtenu
Regarder les morts, 30’ RÉALISATION Jean-Gabriel Periot PRODUCTEUR Local fi lms 35 000 € 35 000 €
Johnny, 28’ RÉALISATION Bruno Ballouard PRODUCTEUR Offshore 35 000 € 35 000 €
Le lapin immobile en plein phare, 12’ RÉALISATION Vincent Damon PRODUCTEUR Stromboli fi lms 22 780 € 22 780 €
La ville est calme, 23’ RÉALISATION Alexandre Labarussiat PRODUCTEUR Satourne productions 35 000 € 35 000 €
Mars, 30’ RÉALISATION Emmanuel Saget PRODUCTEUR Bathysphere productions 35 000 € 35 000 €
Voyage chez les vivants, 40’ RÉALISATION Éric Forestier PRODUCTEUR Red Star cinéma 35 000 € 35 000 €

Les aides de la Région Franche-Comté, session de septembre 2008
AIDES À L’ÉCRITURE
Région Franche-Comté
demandé obtenu
Aire 33, long métrage RÉALISATION Kevan Stevens 7 600 € 4 000 €
Amin, long métrage RÉALISATION Philippe Faucon PRODUCTEUR Istiqlal 7 600 € 3 000 €
La petite Sibérie, long métrage RÉALISATION Laurence Ferreira Barbosa PRODUCTEUR Alfama fi lms 7 600 € 0 €
La Servante, long métrage RÉALISATION Éric Nivot PRODUCTEUR Sensito fi lms 7 600 € 0 €
L’arme à gauche, long métrage RÉALISATION Jean-Pierre Denis PRODUCTEUR Récifi lms 7 600 € 4 000 €
Ida, long métrage RÉALISATION Guillaume Leiter PRODUCTEUR Les Films du rat 7 600 € 0 €
Lady, long métrage RÉALISATION Kim Massee 7 600 € 0 €
La vie en face, long métrage RÉALISATION Patricia Cesbron 5 500 € 0 €
Les couleurs du temps, long métrage RÉALISATION Guy Beaujard 7 600 € 0 €
Mon père, long métrage RÉALISATION Lanis Guerrero 7 600 € 4 000 €
Ni fl eurs ni couronnes, long métrage RÉALISATION Gérard Pautonnier PRODUCTEUR 7e Apache fi lms 7 600 € 0 €
L’école de la liberté, téléfi lm RÉALISATION Jean-Philippe Nicolas 6 000 € 0 €
Tata Fatima, téléfi lm RÉALISATION Karim Traïdia PRODUCTEUR Sarah fi lms 5 000 € 0 €
Un cadeau pour Noël, téléfi lm RÉALISATION Jérémy Hugues PRODUCTEUR Sarah fi lms 5 000 € 0 €
AIDES À LA PRODUCTION COURT MÉTRAGE
Gamin RÉALISATION Stéphanie Noël PRODUCTEUR Kaleo fi lms 25 000 € 25 000 €
Henri, la cadence RÉALISATION Rodolphe Clémendot PRODUCTEUR Milodon productions 25 000 € 0 €
Jacques et Juliette RÉALISATION Lee Sullivan PRODUCTEUR Butterfl y productions 25 000 € 0 €
Jalousie RÉALISATION Bibi Naceri PRODUCTEUR Carlito 25 000 € 0 €
Lâcher la rampe RÉALISATION Jean-Michel Fête PRODUCTEUR Orok fi lms 25 000 € 0 €
L’annonce RÉALISATION Rodolphe Viémont PRODUCTEUR Soleil cherche futur productions 45 000 € 0 €
L’annonciation RÉALISATION Laurence Balan et David Bart PRODUCTEUR Red Star cinéma 25 000 € 0 €
L’épouvantail RÉALISATION Corinne Garfi n PRODUCTEUR Tara fi lms 25 000 € 0 €
Les grands-mères RÉALISATION Frédéric Malègue PRODUCTEUR Goyave production 16 000 € 0 €
Les neiges éternelles RÉALISATION Philippe Prouff PRODUCTEUR Sensito fi lms 25 000 € 20 000 €
Majorité opprimée RÉALISATION Éléonore Pourriat PRODUCTEUR Shadows fi lms 25 000 € 0 €
Mardi RÉALISATION Gilles François PRODUCTEUR Parfum de fi lms 25 000 € 0 €
Peintre en résidence RÉALISATION Christophe Gand PRODUCTEUR Les Productions du Bled 25 000 € 0 €
Rendez-vous sur Mars RÉALISATION David Vernier PRODUCTEUR Filmacran 25 000 € 0 €
Ta bouche RÉALISATION Nils Hamelin PRODUCTEUR Prométhée productions 25 000 € 25 000 €
Temps de chien RÉALISATION Viva Delorme PRODUCTEUR Carlito 25 000 € 0 €
Coup de foudre RÉALISATION Tibo Pinsard PRODUCTEUR Comme une image 25 000 € 0 €
Du plomb dans l’aile RÉALISATION Sandrine Poget PRODUCTEUR Tarmak fi lms 25 000 € 15 000 €
Droit d’asile RÉALISATION Anthony Combet PRODUCTEUR Bruixa productions 25 000 € 0 €
Du poil de la bête RÉALISATION Sylvain Drécourt PRODUCTEUR Barking Dogs productions 20 000 € 0 €
El Ninjo RÉALISATION Olivier Jean PRODUCTEUR Pitbull fi lms 25 000 € 0 €
Farces et attrapes RÉALISATION Patrick Hernandez PRODUCTEUR Bagan fi lms 25 000 € 0 €
Good luck charm RÉALISATION Romain Cole PRODUCTEUR Yukunkun productions 25 000 € 0 €
L’accordeur RÉALISATION Olivier Treiner PRODUCTEUR 24 25 production 25 000 € 0 €
L’amour-propre RÉALISATION Nicolas Silhol PRODUCTEUR Kazak productions 25 000 € 0 €
La nuit du Leviathan RÉALISATION Jean-Yves Fischbach PRODUCTEUR Inward production 25 000 € 0 €
Le grand combat RÉALISATION Nicolas Rivat PRODUCTEUR C fon fi lm productions 25 000 € 0 €
Le lapin immobile en plein phare RÉALISATION Vincent Damon PRODUCTEUR Stromboli fi lms 22 780 € 0 €
Le miroir RÉALISATION Sébastien Rossignol PRODUCTEUR Gladys Glover fi lms 25 000 € 0 €
Le vivier RÉALISATION Sylvia Guillet PRODUCTEUR Paris-Brest productions 25 000 € 25 000 €
Les brasiers d’Erzurum RÉALISATION Thibaut Oskian PRODUCTEUR Fireland productions 25 000 € 0 €
Pas de cadeaux RÉALISATION Lewis Eizykman PRODUCTEUR Prométhée productions 25 000 € 0 €
Que puis-je te souhaiter avant le combat RÉALISATION Sofi a Babluani PRODUCTEUR Kometa fi lms 25 000 € 0 €
Quittée RÉALISATION Emmanuel Vernières PRODUCTEUR Sedna fi lms 25 000 € 0 €
Rêves et paix RÉALISATION Anthony Combet PRODUCTEUR Bruixa productions 25 000 € 0 €
Sacerdoce RÉALISATION Sébastien Sort PRODUCTEUR Avalon 25 000 € 0 €
AIDES À LA PRODUCTION DOCUMENTAIRE
Christophe RÉALISATION Dominique Garing et Jean-Baptiste Benoit PRODUCTEUR Vie des Hauts production 25 000 € 25 000 €
Dancing RÉALISATION Loïc Mahé PRODUCTEUR Faites un vœu 22 000 € 20 000 €
Entendez-vous dans nos campagnes ? RÉALISATION Gilles Perez PRODUCTEUR Treize au Sud 40 000 € 15 000 €
Les crampons de la gloire RÉALISATION Pierre Cholbi PRODUCTEUR Comic Strip production 20 000 € 0 €
Les secondes vies de M. Proudhon RÉALISATION Anne Argouse et Hugues Peyret PRODUCTEUR Antoine Martin production 15 000 € 15 000 €
Jacques Livchine, l’homme de l’unité RÉALISATION Martine Deyres PRODUCTEUR Groupe Galactica 21 000 € 0 €
Jean-Paul Goude, grand imagier RÉALISATION Jill Emery PRODUCTEUR Calisto productions 40 000 € 0 €
Un trésor sauvé des eaux RÉALISATION Jean-Luc Bouvret PRODUCTEUR Le Miroir 40 000 € 0 €
Voyeur voyant voyou RÉALISATION Olivier Stephan, Vincent Roy PRODUCTEUR Des jours meilleurs 25 000 € 20 000 €
GéNéRiQ # 09 RÉALISATION Alexandre Perrier PRODUCTEUR v 27 000 € 15 000 €
No man’s land RÉALISATION Jean-Philippe Macchioni PRODUCTEUR Vie des Hauts production 25 000 € 0 €
11

12
chiffres (suite)
Les aides de la Région Franche-Comté, session de septembre 2008
Région Franche-Comté
demandé obtenu
Princesses peluches RÉALISATION Virginie Valissant-Brylinski PRODUCTEUR Virginie Valissant-Brylinsk 25 000 € 0 €
Un jour la pandémie viendra RÉALISATION Jill Emery PRODUCTEUR Stella productions 40 000 € 30 000 €
AIDES AU LONG MÉTRAGE
Chère Calamity RÉALISATION Christine Allen PRODUCTEUR Spoutnik productions 100 000 € 0 €
Elle ne pleure pas, elle chante RÉALISATION Philippe de Pierpont PRODUCTEUR Perspective fi lms 150 000 € 0 €
Je suis un no man’s land RÉALISATION Thierry Jousse PRODUCTEUR Les Films Hatari 130 000 € 130 000 €
Réenchanter le monde RÉALISATION Jérémy Forni PRODUCTEUR Compagnie des phares et balises 100 000 € 30 000 €
En ville RÉALISATION Valérie Mréjen PRODUCTEUR Aurora fi lms 150 000 € 0 €
L’arme à gauche RÉALISATION Jean-Pierre Denis PRODUCTEUR Récifi lms 150 000 € 125 000 €
Louise Wimmer RÉALISATION Cyril Mennegun PRODUCTEUR Zadig productions 150 000 € 125 000 €
Pour solde de tout compte RÉALISATION Pierre Lacan PRODUCTEUR Sombrero fi lms 150 000 € 0 €
Mes chères études, téléfi lm RÉALISATION Emmanuelle Bercot PRODUCTEUR Les Films du kiosque 100 000 € 100 000 €
AIDES FILMS SANS DIFFUSEURS ET ASSOCIATIFS
Buster & Charlie RÉALISATION collective PRODUCTEUR Forgetten Fridge production 2 000 € 0 €
Les yeux de Simone RÉALISATION Jean-Louis Porchet PRODUCTEUR CAB productions 20 000 € 0 €
Clair soleil 2 RÉALISATION Damien Maheu PRODUCTEUR Two Tone Club 25 000 € 0 €
Les aides de la Région Lorraine, session de mai 2009
Région Lorraine
demandé obtenu
AIDES À L’ÉCRITURE
Myosotis RÉALISATION Jonathan Rescigno 2 000 € 2 000 €
L’avenir est au hasard RÉALISATION Loïc Millot 2 000 € 0 €
Aberrant RÉALISATION Sébastien Voignier 2 000 € 0 €
En cas d’erreur RÉALISATION Denis Herzog 2 000 € 2 000 €
AIDES A LA PRODUCTION COURT MÉTRAGE
C’est gratuit pour les fi lles, court métrage, 25’ RÉALISATION Claire Burger PRODUCTEUR Dharamsala 32 000 € 30 000 €
La crèche, court métrage, 12’ RÉALISATION Francis Grosjean PRODUCTEUR Gulliver productions 15 000 € 15 000 €
Peintre en résidence, court métrage, 12’ RÉALISATION Christophe Gand PRODUCTEUR Parfum de fi lms 15 340 € 0 €
AIDES AU DÉVELOPPEMENT
Rue des singes, documentaire, 52’ RÉALISATION Denis Robert PRODUCTEUR Nomades TV 5 000 € AJOURNEMENT
Bankable, documentaire, 52’ RÉALISATION Denis Robert PRODUCTEUR Nomades TV 5 000 € 4 000 €
Le choix, téléfi lm, 90’ RÉALISATION Patrick Basso PRODUCTEUR Timecode productions 5 000 € 0 €
Art et squats, documentaire, 52’ RÉALISATION Emmanuel Jolly PRODUCTEUR Hors Série fi lms 5 000 € 2 000 €
Entre-temps, documentaire, 52’ RÉALISATION Laetitia Giroux PRODUCTEUR La Bascule 5 000 € 4 000 €
Le secret de Kaidi Aïda, documentaire, 52’ RÉALISATION Alain Chretien PRODUCTEUR Faites un vœu 5 000 € 4 000 €
Poilus d’Alaska, documentaire, 52’ RÉALISATION Daniel Duhand PRODUCTEUR Bonne Pioche 5 000 € 0 €
Monsieur X, documentaire, 53’ RÉALISATION Régis Caël PRODUCTEUR Ère production 4 000 € 3 000 €
D’une prison à l’autre, documentaire, 52’ RÉALISATION Guy Girard PRODUCTEUR La Huit 5 000 € 0 €
AIDES À LA PRODUCTION DOCUMENTAIRE
Yves Wernert, itinéraire d’un sampleur, 26’ RÉALISATION Stéphane Le Gall-Viliker PRODUCTEUR Veilleur de nuit 13 000 € 13 000 €
L’horizon caché, 52’ RÉALISATION Pierre Hornberger PRODUCTEUR Prodaction 28 000 € 28 000 €
Centre Pompidou Metz, 2 x 26’ RÉALISATION Michel Quinejure PRODUCTEUR Mirage illimité 20 000 € 0 €
L’autre école, 52’ RÉALISATION Éric Mutschler et Jérôme Plessy PRODUCTEUR Oxygène productions 22 500 € 0 €
Émaux de Longwy, un trait de génie, 26’ RÉALISATION Jean-Baptiste Mathieu PRODUCTEUR Jean-Baptiste Mathieu 12 000 € 12 000 €
La République alsacienne des conseils, 52’ RÉALISATION Jean-Noël Delamarre PRODUCTEUR Ère productions 20 000 € 18 000 €
Le geste ordinaire, 52’ RÉALISATION Maxime Coton PRODUCTEUR Ère productions 14 000 € 14 000 €
La belle vie ou la cité des peupliers, 52’ RÉALISATION Roland Muller PRODUCTEUR Ère productions 25 000 € 25 000 €
Verdun, 2 000 ans d’histoire, 52’ RÉALISATION Régis Caël et Régis Latouche PRODUCTEUR Ère productions 25 000 € 25 000 €
Entendez-vous dans nos campagnes, 3 x 52’ RÉALISATION Gilles Perez PRODUCTEUR Treize au sud 25 000 € AJOURNEMENT
De père en fi lle, 52’ RÉALISATION Jean-Baptiste Mathieu PRODUCTEUR Les Films de l’étranger 25 000 € 25 000 €
AIDES AU LONG MÉTRAGE
Le bonheur qu’ils disaient, 120’ RÉALISATION Laetitia Giroux PRODUCTEUR La Bascule 75 000 € 75 000 €
Henry, 100’ RÉALISATION Pascal Remy PRODUCTEUR Les Films en hiver 200 000 € 125 000 €
Proie, 90’ RÉALISATION Antoine Blossier PRODUCTEUR Quasar Pictures 100 000 € 0 €
The Hunters, 90’ RÉALISATION Étienne Huet PRODUCTEUR Humal productions 200 000 € 0 €
Nos résistances, 90’ RÉALISATION Romain Cogitore PRODUCTEUR Cinema de facto 200 000 € 100 000 €
Robert Mitchum est mort, 90’ RÉALISATION Olivier Babinet et Fred Kihn PRODUCTEUR Ferris et Brockman 75 000 € 0 €
Pour solde de tout compte, 90’ RÉALISATION Pierre Lacan PRODUCTEUR Sombrero 200 000 € AJOURNEMENT
Départ
Brigitte Daudé, responsable du département audiovisuel et cinéma de l’Agence Culturelle d’Alsace, quitte ses fonctions le 30 novembre. En sept ans, Brigitte aura
fortement marqué l’audiovisuel alsacien par ses initiatives et ses actions, notamment par la mise en place d’une aide au développement, un accompagnement
pertinent des producteurs sur les marchés, la promotion des fi lms de la région, les stages d’analyse fi lmique, ou encore par son engagement fort dans Filmer en
Alsace. Sa curiosité vis-à-vis de nos métiers, sa présence aux rencontres profes sionnelles, sa fi délité lors des projections, son caractère bien trempé et son ouverture
d’esprit nous étaient chers. Après celui de Denis Darroy de la DRAC au printemps dernier, nous regrettons aujourd’hui à nouveau le départ d’un interlocuteur de
qualité et d’un partenaire engagé. Les producteurs de l’APAA

Filmer en Alsace
9-12
déc
2009
Je voudrais aimer personne
de Marie Dumora
MERCREDI 9 DÉCEMBRE JEUDI 10 DÉCEMBRE VENDREDI 11 DÉCEMBRE
| |
À L’UNIVERSITÉ DE STRASBOURG,
INSTITUT LE BEL, AMPHI 5
20 h Jeunes Talents
Sélection de fi lms
d’étudiants de l’IUT
de Mulhouse (services et
réseaux de communication),
de l’École supérieure
des arts décoratifs
de Strasbourg,
du Master pro réalisation
documentaire de
l’Université de Strasbourg.
Invitée : École régionale des
beaux-arts de Besançon
Deux prix de 1 000 euros
dotés par l’Université
de Strasbourg.
Jury composé de Julien
Mathis (Safi re), Josiane
Schauner (APAA), Michèle
Clément (iconoval), Raphaël
Soatto (ORCCA Champagne-
Ardenne) et Florence
Gautier (Région Lorraine)
Merci à Michaël Gaumnitz
(ESAD Strasbourg),
Luc Maechel (IUT Mulhouse),
Jean-François Moris
(Université de Strasbourg),
Vassili Teriakidis
(ERBA Besançon)
Les Journées professionnelles
AU MUSÉE D’ART MODERNE
ET CONTEMPORAIN
10 h 30 Atelier
Ouverture
par Jean-François Moris,
président de Filmer
en Alsace
Le web documentaire
en présence d’un auteur
d’un web-docu
et d’un producteur
13 h Pause déjeuner
15 h Atelier
Le scénario
dans le documentaire
De l’écriture
à la production
Étude d’écriture
scénaristique
Invitée : Marie Dumora
Lecteur : Martin Adamiec
18 h Projection
Je voudrais aimer
personne
de Marie Dumora, 2008,
109’, Quark production
|
AU MUSÉE D’ART MODERNE
ET CONTEMPORAIN
Les inventions
bretonnes
Journée d’échange
interprofessionnel
et interrégional à partir
de l’expérience bretonne
10 h 30 Atelier
Comment exister
en région alors
que tout se centralise ?
avec Serge Steyer
(Films en Bretagne)
et Ariel Nathan (Arbre)
13 h Pause déjeuner
15 h Projection
Olivier Bourbeillon,
de Paris-Brest productions,
présente une série de
courts métrages.
Nathalie Marcault,
réalisatrice, présente
À la gauche du père,
documentaire, 2009, 66’,
coproduction Moviala
fi lms, Tarmak fi lms
SAMEDI 12 DÉCEMBRE
|
À L’AUDITORIUM
DE FRANCE 3 ALSACE
15 h Projection de f ilms
régionaux inédits
Nourrir l’animal
de S. Louis, 2009,
13’, Redstar Cinéma
La vie sombre trois fois,
se relève sept et neuf fois
fl otte à la dérive
de Xuan-Lan Guyot,
2009, 48’
Chroniques
de l’Afrique sauvage
de Issam Mathlouti, 2009,
15’, Mysteo
La légende du chou
de Pascale Hecquet, 2009,
9’30, Ambiances… asbl,
Les Médias associées
Merci à Brigitte Daudé
pour la sélection
17 h 30 Clôture
et prix Jeunes Talents
Temps de restitution,
remise des prix Jeunes Talents
et projection des fi lms primés
Cocktail de clôture
I

II
MERCREDI 9 DÉCEMBRE JEUDI 10 DÉCEMBRE
Jeunes Talents
|
|
Projection
à 20 h
École supérieure
des arts décoratifs
de Strasbourg
L’opération
schmittienne
de Caroline
Cutaia, 7’
Statistiquement
en communiquant
avec tous les Schmitt
de Strasbourg, j’ai plus
de chance de tomber
sur mon voisin.
Une journée
ordinaire
de Bérangère
Magaud, 4’10
Triptyque vidéo
des temps simultanés,
des espaces
et des atmosphères
de la ville, au sein
d’une journée
poétique.
L’épaisseur
de la route
de Maud
Guerche, 4’53
Entre départ et
arrivée. Ce qu’il y
a entre – ce nulle
part – est rarement
cité, puisqu’invisible,
impalpable,
insaisissable.
Samy
d’Olivia
Grandperrin, 12’
Un cas de synesthésie :
particularité
neurologique
selon laquelle deux
ou plusieurs sens
sont mélangés.
Molloy. Elle est
si con la lune
de Coline
Aguettaz, 4’26
Sur un texte de
Samuel Beckett.
I don’t know
d’Emma
Lidbury, 13’
Sur les contreforts
de l’Himalaya.
Gobbledigook
de Delphine
Roux, 3’15
Sur une musique
de Sigur Ros,
une animation
au scanner…
Université
de Strasbourg
Ranrupt, sa place,
ses forêts et
autres histoires…
de David
Richardier, Hélène
Orth et Sophie
Balland, 30
Un petit village
vosgien dévoile
son quotidien.
Le lac des brumes
de Mariette
Auvray, 29’
Phuong Thao a grandi
en France. Ses parents
pensent à fermer leur
restaurant et repartir
au Vietnam. La jeune
fi lle et ses parents
s’affrontent.
IUT de Mulhouse
Chat planté
de Florian
Coulon, 6’50
La triste et
inquiétante rencontre
entre un vagabond
errant dans la nature
et un épouvantail…
Invitée
École régionale
des beaux-arts
(ERBA) de Besançon
I’m runing free
de Thierry
Vizzaccaro, 2’03
N’avez-vous
jamais eu cette
sensation de vivre
à contre-courant ?
J.T.K.
de Gerald
Colomb, 5’10
Parallèle entre
la sculpture, l’écriture
et la marche.
Quid du web
documentaire ?
|
|
Atelier à 10 h 30
Cela fait maintenant une demi-douzaine
d’années que l’on parle de ce genre documentaire,
sans que l’on sache bien de quoi il en
retourne. On peut avancer que c’est un documentaire,
créé avec d’autres outils, ceux qu’on
appelle encore les nouvelles technologies :
internet, multimédia, vidéo… En sachant que
l’on y retrouve les éléments habituels, images,
sons, textes, et les mêmes fi nalités : un point
de vue, un propos, des informations, une écriture…
Après les inévitables balbutiements,
le web documentaire semble aujourd’hui
s’affi rmer et s’affi cher comme un domaine à
part entière.
Raison de plus d’y voir de plus près, de découvrir
quelques exemples d’œuvres qui ont montré
la réalité d’une forme avec laquelle il faut
désormais compter, un terrain qu’il faudrait
investir parce que canal supplémentaire de
diffusion, avec ses contraintes spécifi ques.
France Télévisions et des chaînes locales ont
déjà emboîté le pas à Arte qui a été pionnière
dans ce domaine. Le CNC a lancé des appels
à projets et souhaite accompagner les premiers
essais pour prendre précisément la mesure de
ce qui se présente comme un nouveau champ
prometteur.
À la suite de Doc’Ouest en septembre dernier,
poursuivons cette exploration, pour se situer
de manière raisonnée, sinon raisonnable, sans
attendre davantage !
En présence d’un auteur
et d’un producteur de web documentaire
Atelier coordonné
par l’APAA

JEUDI 10 DÉCEMBRE
Le scénario
dans le documentaire
|
|
Atelier à 15 h
Présentation de la genèse
de Je voudrais aimer personne
par son auteur Marie Dumora,
accompagnée de la lecture
du scénario par Martin Adamiec
Problématique abordée : mise en lumière de
ce qui s’élabore dans cette phase initiale, dont
on ne connaît pas bien l’importance autant
dans le temps qu’il faut y consacrer que dans
l’enjeu même. Il est demandé à un auteur de
dévoiler ce qu’a été pour lui ce moment du
fi lm et d’en livrer quelques fragments donnés
à entendre, avant de découvrir le fi lm que
l’on verra ensuite. Dans cet exercice, le fi lm
déjà se met à exister mentalement, y compris
sa nécessité, au travers de l’engagement tout
entier de son auteur.
Atelier coordonné par l’APAA
et Vidéo Les Beaux Jours
Projection à 18 h
Je voudrais aimer personne
de Marie Dumora, 2008, 109’,
Quark production
Avec ses bottes blanches et ses seize ans, Sabrina
marche vite. Elle arpente les routes qui la séparent
des siens entre Mulhouse — où elle vit avec
d’autres jeunes fi lles à L’Hermitage — et Colmar.
Sabrina ne peut compter que sur elle et son fi ls
Nicolas, dix mois. Elle trace pour garder son cap
tandis que tout vacille autour d’elle. Un beau jour,
Sabrina décide de baptiser son fi ls, comme pour
mieux se protéger de l’ombre qui gagne.
Marie Dumora a réalisé :
Le square Burq est impec (1997)
Après la pluie (1999)
Tu n’es pas un ange (2000)
Avec ou sans toi (2002)
Emmenez-moi (2004)
VENDREDI 11 DÉCEMBRE
Les inventions bretonnes
|
|
Atelier à 10 h 30
Comment exister en région alors que tout se centralise ?
La Bretagne a vécu ces dernières années d’importantes transformations,
dans lesquelles chaque acteur a tenu un rôle clé. Comment
la Bretagne (qui dispose d’un TGV depuis un peu plus longtemps que
nous !) s’est structurée ? Nous explorerons la manière dont ils ont
appréhendé les réalités régionales, fait face aux diffi cultés, dessiné
des perspectives…
Interventions de Serge Steyer, réalisateur,
président de Films en Bretagne,
et de Ariel Nathan, réalisateur, membre de l’Association
des auteurs et réalisateurs en Bretagne (Arbre).
Ils présenteront la manière dont Films en Bretagne s’est constituée et
a évolué et rendront compte également du précieux travail d‘analyse
qui a conduit à la publication de deux monographies : Photographie de
l’activité audiovisuelle et cinématographique en Bretagne (80 pages),
sortie en juin 2009 et publié avec l’aide de la Région Bretagne, et
Le centralisme audiovisuel en France (64 pages), conduite par Philippe
Baron, réalisateur, et sortie en septembre 2009.
Projection à 15 h
Olivier Bourbeillon, de Paris-Brest Productions,
présente une série de courts métrages
et en particulier l’exemple de Nue, qui s’est prolongé
par une collection suscitée par Arte et reprise régionalement.
Nue de Catherine Bernstein, 2009, 8’, documentaire
Le serrurier de Sylvia Guillet, 2008, 8’, fi ction
La femme serpent de Marie Hélia, 2008, 38’, fi ction
La dernière journée de Olivier Bourbeillon,
2005, 12’, documentaire
Nathalie Marcault, réalisatrice,
présente son fi lm À la gauche du père, 2009, 66’,
coproduction Moviala fi lms, Tarmak fi lms
Chaque soir, je voyais mon père monter la rue en titubant. Il est mort, il y a
18 ans, des suites de son alcoolisme. Depuis, je cours après un fantôme.
J’ai demandé à ma famille de m’aider à lui redonner chair pour m’en libérer.
Journée coordonnée
par la Safi re
III

IV
SAMEDI 12 DÉCEMBRE
Films régionaux
inédits
|
|
Projection
à 15 h
Nourrir l’animal
de S. Louis,
2009, 13’,
Redstar Cinéma
Au fond d’une
vallée alsacienne,
un quartier ouvrier
s’est peu à peu
dépeuplé. L’usine de
recyclage de papier
trône au centre de ce
monde. À l’intérieur
du bâtiment, la
mécanique des
machines fait rage.
Les hommes, eux,
font leur travail.
La vie sombre
trois fois,
se relève sept
et neuf fois
fl otte à la dérive
de Xuan-Lan
Guyot, 2009, 48’
Retour sur le destin
brisé d’une femme
fi lmé par sa petite fi lle
qui revient, à l’heure
où ses os seront
réenterrés, sur les
événements violents
de son histoire, et
à travers eux, sur
l’histoire violente
de son pays.
Chroniques de
l’Afrique sauvage
de Issam
Mathlouti,
2009, 15’,
Mysteo
Cette fable urbaine
met en scène six
jeunes de banlieue
qui se réunissent
toutes les nuits dans
un abribus une fois le
service terminé. Un
beau soir, un ouvrier
maghrébin d’une
soixantaine d’années
vient à leur rencontre.
Le dialogue s’installe.
La légende
du chou
de Pascale
Hecquet,
2009, 9’30,
Ambiances… asbl,
les Médias associés
On dit que les bébés
naissent dans les
choux… Une étrange
expression dont
l’origine reste encore
fl oue à l’heure
actuelle… Quoique !
Toupie la taupe en sait
quelque chose, et nous
assure d’ailleurs qu’il
est loin d’être étranger
à cette rumeur !
Clôture
|
|
Remise des
prix à 17 h 30
Conclusions
des Journées,
projection
des fi lms primés
et cocktail
de clôture.
Les Journées
professionnelles
de Filmer en Alsace
seront aussi l’occasion
pour l’Interrezo,
regroupement
des associations
de réalisateurs des
régions de France,
de se réunir le samedi
12 décembre
au matin.
Images
Samy
d’Olivia Grandperrin
Gobbledigook
de Delphine Roux
Je voudrais aimer personne
de Marie Dumora
Le serrurier
de Sylvia Guillet
Chroniques
de l’Afrique sauvage
de Issam Mathlouti
Filmer en Alsace
Filmer en Alsace est une association
regroupant l’APAA, la Safi re,
l’Agence culturelle d’Alsace,
iconoval, Vidéo Les Beaux Jours,
l’Université de Strasbourg et l’Ina Grand-Est.
Renseignements et inscriptions
Filmer en Alsace
c/o Maison de l’image
31 rue Kageneck 67000 Strasbourg
téléphone 03 88 23 86 51
info@fi lmerenalsace.eu
www.fi lmerenalsace.eu
Adresses utiles
Amphi 5 de l’Institut Le Bel,
Université de Strasbourg,
4 rue Blaise Pascal
Musée d’art moderne et contemporain
1 place Jean Arp
France 3 Alsace
place de Bordeaux
Avec le soutien de la Région Alsace,
de la Ville de Strasbourg,
du Conseil général du Haut-Rhin,
du ministère de la Culture DRAC Alsace
Remerciements
au Musée d’art moderne
et contemporain,
au service de l’action culturelle
de l’Université de Strasbourg,
à France 3 Alsace.

scénario
Autre réponse à la question « Qu’est-ce que pour vous le scénario dans
le documentaire ? ». Pascal Cling a écrit et réalisé depuis une quinzaine
d’années des fi lms ayant trait à la transmission de l’Histoire et à l’espérance
humaine, fi lms multiformes, parfois à la lisière de la fi ction et du documentaire.
Intervenant dans le cadre d’ateliers, auprès de publics jeunes et moins
jeunes, il aime à dire : « Je fais des fi lms, dont les miens… »
À l’épreuve des mots
Un diffuseur ou un producteur m’a plongé un jour dans un profond
embarras en me demandant un scénario. Pour ce qui est de mes fi lms
hors commandes, j’ai l’habitude de présenter des séquenciers, qui
constituent un enchaînement de scènes plausibles, et vois franchement
mal lequel de mes fi lms aurait pu donner lieu à un scénario.
Si ce terme convient à des documentaires très prémédités, écrits à la
virgule près, avalisés par des experts, voire storyboardés, ainsi qu’aux
docu-fi ctions avec acteurs, pour beaucoup d’autres projets l’emploi
d’un tel jargon frise l’incongru. Il va de soi, par exemple, qu’en matière
de cinéma direct les paroles que prononceront des personnages et les
gestes qu’ils feront revêtent un caractère imprévisible, et c’est ce qui
fait la force de ce cinéma-là.
Au demeurant, la nature même de certains fi lms gagne à être préservée,
qui ne doivent pas à tout prix entrer avec un chausse-pied dans la
pantoufl e de partenaires frileux, au risque d’y perdre leur moelle.
J’entends d’ici la mouche du coche me dire : « Après tout, même pour
un fi lm en cinéma direct, trouver des fonds suppose de présenter une
version écrite, alors à quoi bon faire tout un plat du mot scénario,
comme s’il était tabou ? Apprenons à mettre notre projet à l’épreuve des
mots, d’autant plus qu’il faut rompre avec l’idée reçue selon laquelle
qui dit scénario dirait forcément dialogues… »
Certes sur le fond. Mais vous oubliez, chère mouche du coche, que
nous les auteurs-réalisateurs documentaristes sommes inégaux face à
la forme scénaristique. Ceux d’entre nous qui manient à merveille la
langue française, ne serait-ce que parce qu’ils ont une fi bre littéraire,
sont plus à même de convaincre grâce à un dossier bien fagoté. D’autant
qu’à la différence de ce qui a cours dans le domaine de la fi ction, nous
disposons généralement de moyens trop réduits pour pouvoir nous
adjoindre les compétences d’un spécialiste de l’écrit. En somme, quand
bien même parfois nous voudrions procéder autrement, nous faisons
avec les moyens du bord.
Il est notoire que les aides au cinéma offrent la part belle aux auteurs à
l’aise avec l’écrit. Plutôt que de nous réclamer des scénarios, pourquoi
ne pas nous permettre tout type de présentation ? Qu’on nous laisse
assortir notre dossier de diverses “pièces à conviction” : bande-image,
dossier photo, bande-son, objet, etc., en plus d’une trame écrite évidemment,
d’un continuum ; qu’on nous reçoive au lieu d’exiger de
nous ce qui va quelquefois à l’encontre des projets dont nous sommes
les auteurs. Pourvu qu’à l’avenir les miens ne doivent pas passer à
tout prix par les fourches caudines de décideurs friands de scénarios,
peut-être parce qu’eux-mêmes ont cette culture de l’écrit.
Conscient du temps qu’il me faut pour faire aboutir un fi lm, je veille à
ne pas fi ger mon imaginaire, en évitant de prêter à mes personnages,
êtres vivants, une montagne de paroles fi ctives qui, le moment du
tournage venu, scléroseraient ma spontanéité. Essayer de me plier à
des formes attendues reste pour moi un exercice épineux. Les fi lms
que j’initie ayant un lien avec mon histoire, autant je suis à l’aise avec
la note d’intention (ou le séquencier), autant je rechigne à l’idée de
rédiger un scénario d’après des critères établis. Sans compter le fait
que – aussi aberrant que cela puisse paraître – contourner le problème
en écrivant un scénario à partir de rushes, de paroles déjà dites face à
la caméra, expose nos projets à être jugés irrecevables : rares sont en
effet les subventions accessibles aux fi lms tournés en partie ou dans
leur intégralité…
Pascal Cling
fi lms en fabrication
No man’s land
Documentaire de 52’ de Jean-Philippe Macchioni (HDCam)
Nobert Bournez est berger à la Petite Échelle, ferme
d’alpage située sur la Haute-Chaîne du Jura. En hiver,
il y accueille les randonneurs et les skieurs de passage.
Dès le début du mois de juin, une transhumance originale
fait monter à l’alpage de la Petite Échelle un troupeau
de génisses dont Norbert aura la charge durant quatre
mois. Plusieurs dizaines d’alpages seront ainsi occupés,
avec une curieuse tradition : les éleveurs suisses peuvent
également louer et occuper ces espaces en territoire
français, au nom d’un très ancien traité noué entre la
France et la Suisse, toujours en vigueur aujourd’hui.
Coproduction Vie des Hauts production,
France 3 Bourgogne Franche-Comté
Claude Monet à Giverny
Documentaire de 52’ de Philippe Piguet,
avec Jean Breschand (HD)
43 années durant, de 1883 à sa mort en 1926, Claude
Monet a vécu à Giverny. Exactement la moitié de sa
vie. En s’installant dans sa maison de Normandie, une
nouvelle vie commence pour le peintre. Veuf et père
de deux enfants, il s’y installe avec Alice Hoschedé, six
enfants, qu’il n’épouse qu’en 1892. À l’écart des rumeurs
de la capitale, Monet a trouvé ses marques et porté la
peinture au plus haut d’une aventure prospective qui
devait éclairer le XX e siècle. Le fi lm relatera la vie de
Monet à Giverny à travers lettres et photos familiales
inédites, mises en relations avec les décors d’aujourd’hui.
Coproduction Bix fi lms, Musée d’Orsay
fi lms en fabrication
Un triptyque protestant
Documentaire de 3 x 26’
de Philippe François et Jean-Paul Fargier (HD)
Une anthologie fi lmée de la poésie protestante. Trois fi lms
de 26’, Création(s), Histoire(s) et Vision(s), composés de
poèmes protestants, d’auteurs divers, de siècles divers,
de Clément Marot à Blaise Cendrars, d’Agrippa d’Aubigné
à Francis Ponge, de Du Bartas à Dadelsen. En faisant
entendre des textes choisis lus par Charles Berling, Diane
Niedermann, Denis Podalydés, Christian Rist ou chantés
par Anne Azéma, chaque fi lm s’efforce de tramer visuel -
lement leurs liens théologiques, esthétiques et historiques.
Bix fi lms
Alfonso et compagnie
Documentaire de 60’ de Damien Fritsch (DV cam)
Alfonso est le fondateur, la cheville ouvrière et la fi gure
emblématique d’une chorale chantant le gospel : les Gospel
Kids ne cessent de grandir, réunissant des enfants des
quartiers de Strasbourg. Le fi lm raconte l’histoire d’un
jeune homme qui, par le gospel, transmet l’idée d’un
monde égalitaire au-delà des différences sociales, culturelles
ou religieuses. Mixité, oecuménisme, communion
humaine prennent tout leur sens, sans prosélytisme, uniquement
par le partage du chant.
Coproduction Dora fi lms, Alsace 20
13

14
grand-ouest
Certains acteurs de Films en Bretagne sont nos invités pour les journées professionnelles. Ce texte reprend les fi nalités et missions de
Films en Bretagne. Le texte ci-après est fondateur de la deuxième phase de développement de Films en Bretagne. En 2006, l’association
avait atteint son déploiement maximum sur la base du bénévolat et d’une équipe salariée réduite, il s’agissait de passer la
vitesse supérieure par une professionnalisation de la structure. L’expérience a failli mal tourner, avec quelques erreurs de pilotage, des
tensions et des ruptures. Depuis un an, la tourmente est passée et les actions ont repris le pas sur la gestion de crise.
Membres du conseil
d’administration
de Films en Bretagne
(2008-2009)
Philippe Baron, réalisateur
Jean-Jacques Rault,
réalisateur
Serge Steyer, réalisateur,
président de l’association
Marie-Laurence Delaunay,
productrice Candela
productions
Jean-François Le Corre,
producteur Vivement Lundi
Gilles Padovani,
producteur Mille et une
Films, vice-président
de l’association
Florence Blondeau,
comédienne
Frédéric Le Gall, régisseur,
trésorier de l’association
Jean-Yves Gourvès,
comédien
Alain Mottais,
L’ImagiMer
Muriel Avrit,
Le Groupe Ouest
Gilbert Le Traon,
Cinémathèque de Bretagne,
secrétaire de l’association
L’association
Films en Bretagne
bénéfi cie du soutien
de la DRAC Bretagne,
du Conseil régional
de Bretagne,
du Conseil général
des Côtes d’Armor,
de Cap l’Orient,
de la Ville de
Pléneuf Val-André,
de la Procirep
et de la Scam.
Nue de Catherine
Bernstein
Films en Bretagne
Créée en 1999, Films en Bretagne réunit et
représente les professions de l’audiovisuel et
du cinéma en Bretagne, avec pour vocation de
favoriser le développement de la production et de
la création audiovisuelles et cinématographiques
en Côtes d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-
Atlantique et Morbihan. L’association développe
les quatre missions suivantes.
Fédérer les professionnels
Films en Bretagne fédère en quatre collèges les
structures représentatives du paysage audiovisuel
breton : l’association des producteurs
audiovisuels de Bretagne (APAB), l’association
des auteurs et réalisateurs en Bretagne (Arbre),
l’association des techniciens et comédiens de
l’Ouest (Actions Ouest) et plusieurs organismes
œuvrant dans les domaines de la recherche, de
la diffusion, de la gestion d’archives et de l’éducation
à l’image. L’association est un lieu unique
d’échange et de travail. Elle se fi xe comme
objectifs d’animer le réseau de professionnels –
mission qui est la base du travail de l’association
depuis sa création – et d’intégrer de nouveaux
acteurs en étant ouverte aux nouvelles pratiques
de l’image et aux acteurs concernés, afi n
d’accroître sa représentativité et la pertinence
de ses propositions au regard de l’évolution du
secteur audiovisuel et de rencontrer les futurs
professionnels. En effet, le diagnostic de la
profession fait apparaître la disparition de la
transmission du savoir-faire aux générations
suivantes et la diffi culté des nouveaux entrants
à intégrer le secteur professionnel après une
formation initiale.
Observer et proposer
En fédérant les acteurs de l’audiovisuel et du
cinéma, en aidant à la structuration du secteur,
Films en Bretagne a permis des avancées par le
débat, la réfl exion et la proposition concertée.
L’association, au cœur de l’activité et de ses
problématiques, est un représentant objectif, un
interlocuteur privilégié, un partenaire et une
structure ressource pour aborder de manière
transversale les questions concernant l’audiovisuel
et le cinéma en Bretagne. Elle a aussi une
Photo DR

fonction de veille sur un secteur en mutation.
Informer et promouvoir
C’est une des missions historiques de l’association. Films en Bretagne
est au cœur de l’information et organise sa diffusion pour enclencher un
réseau de réfl exion et un courant d’échange d’idées. Ainsi l’asso ciation
a pour but de partager la connaissance, notamment par la Lettre de
Films en Bretagne qui, au fur et à mesure de ses six années d’existence,
est devenue non seulement une référence en Bretagne et en France mais
également un lieu d’information et de débats pour l’ensemble de la
profession ayant un intérêt pour la production en région. L’association
publiera prochainement la seconde édition régionale d’un annuaireguide
de l’audiovisuel et du cinéma. Le site www.fi lmsenbretagne.com
est un outil de service et d’information complémentaire qui s’adresse
à la fi lière professionnelle, aux partenaires du secteur et au public
curieux. Les statistiques de fréquentation confi rment son rôle d’information
et de promotion du paysage audiovisuel breton (de 6 000 à
9 000 visiteurs par mois).
La volonté de promotion des productions et des savoir-faire a donné
lieu à la création, en 2001, des rencontres documentaires Doc’Ouest
qui souhaitent confronter les expériences et ouvrir de nouvelles pistes
de réfl exion sur la création et la production de documentaires. En
accueillant les professionnels des autres régions, en invitant les responsables
d’unités documentaires de chaînes nationales, les rencontres
se sont peu à peu ouvertes à d’autres horizons documentaires. En
2006, les 13 tables rondes, ateliers-débats et 28 projections ont réuni
260 profes sionnels. L’identité de Doc’Ouest s’est affi rmée comme un
rendez-vous interrégional essentiel : un lieu où fi lms d’ici et de très loin
se confrontent, un lieu d’accueil pour la diversité des professions et
des personnes qui travaillent à l’émergence d’un cinéma en région.
Dans la continuité du travail entrepris depuis 2005 sur la diffusion
culturelle, pour favoriser la rencontre avec les publics, des initiatives
collectives sont prises pour favoriser une réfl exion commune pour
renforcer aussi la promotion et la diffusion des productions réalisées en
Bretagne. Films en Bretagne développe aussi la présence des professionnels
de la région sur les festivals et marchés français et européens.
Accueillir les tournages
Répondant à une demande exprimée depuis une dizaine d’années, la
création du Bureau d’accueil des tournages (ou Commission du fi lm) est
effective depuis le 1er juillet 2005 par délégation du Conseil régional de
Bretagne, de l’État (DRAC) et du Centre national de la cinématographie
(CNC). En incitant les productions à venir tourner dans notre région,
Films en Bretagne – accueil de tournages a pour objectif de valoriser
le territoire et les compétences régionales, de maximiser les retombées
économiques et en particulier l’embauche locale. Pour cela, l’association
développe des outils comme la base de données de décors qui permet
une première approche des décors (consultable en ligne) recherchés par
les professionnels pour leurs tournages. La base techniciens, artistes,
fi gurants (TAF) recense plus de 300 professionnels de Bretagne. La base
de données prestataires et fournisseurs est consultable sur le site dans
la rubrique annuaire-guide. Des réunions sont organisées à destination
des comédiens et techniciens de la région selon des thématiques
particulières (besoins en formation des régisseurs, etc.). Le bureau
d’accueil des tournages propose également des séances photos à l’usage
des comédiens de la région, indispensables pour leur inscription sur
la base TAF. L’association mène également un accompagnement des
collectivités territoriales pour la mise en valeur de décors potentiels,
la réfl exion sur les procédures d’information et de décision au sein des
collectivités, etc.
Du côté du développement des partenariats, de multiples contacts
ont été établis afi n de favoriser la mise en valeur des territoires et des
compétences : comité régional du tourisme, comités départementaux,
offi ces de tourisme, Petites Cités de caractère, Villes d’art et d’histoire…
Serge Steyer
www.fi lmsenbretagne.com
fi lms en fabrication
Dancing
Documentaire de 52’ de Loïc Mahé (HD)
C’est l’histoire de Yasmine, Roger et Simone, Franco… Ils
sont à la retraite. Chaque dimanche, ils fréquentent les
pistes de danse. Ils s’habillent, s’apprêtent, se font beaux.
Dans la semaine ils y pensent, comptent les jours. À leur
façon, ils cultivent le même art de vivre, en rythmant leur
vie autour du bal, autour de ces danses de couples.
Coproduction Les Films de l’Avalée, Faites un vœu,
France 3 Bourgogne Franche-Comté
fi lms en fabrication
Terre à terre
Documentaire de 52’ de Jean Will (HDcam)
Claude et Lydia Bourguignon, ingénieurs agronomes
dissidents, ont créé, il y a près de 20 ans, le Laboratoire
d’analyse microbiologique du sol. Leurs préconisations,
qui contribuent à une agriculture vraiment durable,
commencent aujourd’hui à faire école…
Seppia
Disparus
Documentaire de 52’
de Monique Seemann et Laurent Lutaud (HDcam)
Parmi les 130 000 Alsaciens et Mosellans incorporés de
force dans l’armée allemande, on estime à 10 500 le nombre
d’hommes disparus, dont le décès n’a pu être établi. Les
familles continuent toujours à faire des recherches, dans
l’espoir de savoir ce qu’est devenu ce père, frère ou oncle,
dont on ne sait rien depuis 1944.
Seppia
Mission paradis
Documentaire de 90’
de Albert Knechtel et Jacques Maigne (HDCam)
Le documentaire prendra la forme d’une quête fantaisiste,
incongrue, celle du Jardin des origines, d’un éventuel
paradis terrestre…
Coproduction Seppia, Mischief fi lms (Autriche), ARTE, ORF
Purim, les tunnels de la mémoire
Documentaire de 52’ de Mariette Feltin (HDV)
À Linz, ville dont Hitler voulait faire sa capitale, les
coulisses et le travail de création d’une pièce de théâtre
bien peu conventionnelle qui sera jouée pendant purim,
le carnaval juif.
Coproduction Seppia, Alsace 20
Albert Schweitzer
Documentaire de 52’ et 90’ de George Misch (HD)
En 1953, le Time Magazine sacrait Schweitzer The
greatest man in the world. Derrière cette image publique
véhiculée par les médias, le fi lm part à la découverte de
la véritable personne qu’était Schweitzer. Il cherchera
à comprendre comment un jeune cancre est devenu
un génie et éclai rera la personnalité et la pensée de
Schweitzer à la lueur de ses deux plus grandes infl uences,
la nature et la musique de Jean-Sébastien Bach.
Coproduction Seppia, Mischief fi lms (Autriche),
NFP (Allemagne)
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histoires de fi lms
De RG Films à Dijon, il est dit sur leur site web : « Deux expériences, un seul
regard ». Pierre-Antoine Rousseau est réalisateur et producteur, Julien Glowinski
auteur, producteur et pilote de ligne. Coup de projecteur sur Pierre-Antoine
Rousseau qui, à son retour en France, a été fondateur de RG Films.
Pierre-Antoine Rousseau,
résistances afghanes
Après des études de cinéma à l’ESEC, Pierre-Antoine Rousseau a débuté
son parcours dans le montage et l’habillage de clips et de vidéos publicitaires
ainsi que dans le domaine des fi lms institutionnels. Dès le départ,
Pierre-Antoine Rousseau s’est intéressé plus particulièrement à la forme
et à la mise en forme. Il a également travaillé sur des courts métrages de
fi ction, en régie et en assistanat, en particulier avec Philippe Lubac des
Films du requin. C’est là qu’il a découvert le métier de comédien, ce qui
représentait une fracture avec ce qu’il connaissait auparavant. Il décide
donc de suivre cette piste et s’inscrit au cours Florent. Il découvre alors
le théâtre en jouant dans trois spectacles en même temps, des pièces de
Claudel, Gogol, Ionesco… En parallèle il effectue des démonstrations
techniques pour la FNAC.
En 2005, il part pour l’Afghanistan, au départ pour quelques mois. Il y restera
deux ans et demi. Vidéo manager pour une agence de communication, il
travaille pour des ONG, l’ONU, le ministère de la Culture afghan. Il réalise
tout d’abord des fi lms sur l’armée afghane qui est en pleine reconstruction
à ce moment-là. Ces fi lms de 20’ sont diffusés sur la télévision nationale
et sont destinés à inciter les jeunes à rejoindre l’armée.
Il travaille également avec le Théâtre national de Kaboul qui organise des
tournées de théâtre itinérant éducatif dans les villages. Ces tournées sont
destinées à informer la population sur les enjeux des élections et sur le
fonctionnement de la nouvelle administration locale. À la demande de
Handicap international et de l’Unicef, il réalise
également des fi lms destinés à l’intégration des
personnes handicapées victimes des mines.
Et réalise un documentaire et une fi ction sur
ce thème.
Sur place, Pierre-Antoine Rousseau travaille
avec des Afghans qu’il forme aux métiers de
l’audiovisuel : tournage et montage, il y découvre
des gens qui vont se former et s’adapter très
vite. Dans le pays, la devise semble être « tout
est possible ». Malgré la faiblesse des moyens
disponibles dans un pays en guerre et en pleine
reconstruction, la matière grise, l’amitié et la
solidarité sont les moteurs du travail. Avec ses
nouveaux collaborateurs, il réalise des fi lms
documentaires sur les douanes, le théâtre itinérant,
l’opium, la police afghane, un fi lm interactif
sur la sécurité routière ainsi qu’un fi lm sur
les conseils de province.
De retour en France, il s’installe à Dijon et monte
une société de production : RG Films. Il choisit
cette voie afi n de préserver son indépendance
dans la réalisation des projets qu’il veut mettre en
œuvre. Refusant les compromis, il veut réaliser
des fi lms qui correspondent aux valeurs qu’il
défend : volonté de continuer à travailler avec les
PHOTO DR PHOTO DR

Afghans, conserver son identité, « résister ». Il veut prendre le temps de
connaître les gens. Conscient du rêve et de l’idéalisme de sa démarche
face aux contraintes économiques du secteur, il revendique son côté
syndicaliste et sa diffi culté à rentrer dans des cases.
Touche-à-tout, Pierre-Antoine Rousseau n’abandonne pas le théâtre et
a monté La dernière nuit de Don Juan de Edmond Rostand au théâtre
du Nord-Ouest. La pièce s’est jouée de juillet à septembre 2009. Dès son
arrivée en Bourgogne, Pierre-Antoine Rousseau est allé à la rencontre
des acteurs de la fi lière audiovisuelle, il vient d’adhérer à l’Association
des producteurs audiovisuels Rhin-Rhône (APARR).
Il développe actuellement trois projets documentaires :
Improvisation afghane, un documentaire de 90’ débuté lors de son
séjour en Afghanistan. Masih, acteur du théâtre itinérant, va se marier.
À travers le portrait de ce comédien partagé entre tradition et attrait
pour l’Occident, il veut évoquer l’avenir du théâtre en Afghanistan sur
fond de reconstruction, et poser la question de quelle identité artistique
pour ces gens ?
Séparation est un documentaire de 52’ qui raconte l’histoire de Pierre,
49 ans, lourdement handicapé après un arrêt cardiaque survenu lorsqu’il
avait 30 ans. Vivant depuis 12 ans chez sa mère, il doit intégrer une
maison de retraite. Le réalisateur suit sa fi lle Camille qui traverse la
France pour le retrouver.
Les naufragés du Bosphore, un documentaire de 52’ coréalisé avec
Julien Glowinski, traite des “marins perdus” de la mer Noire, marins
victimes de bateaux “poubelles” et d’armateurs peu consciencieux, qui
se retrouvent abandonnés dans des ports, sans salaire et sans aucune
aide. Les auteurs suivent les marins géorgiens d’un cargo, le Nemesis.
Des projets de courts métrages de fi ction sont également en cours à RG
fi lms : Le réveil, un fi lm de Pierre-Antoine sur un scénario de Julien
Glowinski, où Bernard Menez, le présentateur du journal télévisé, se
trouve enfermé dans la télévision et sauvé par Goethe, et Ouverture de
Gwénael Brac de la Perrière, où un cascadeur décide de passer en plein
ciel d’un avion à un autre, sans parachute…
Pierre-Antoine Rousseau est à la recherche de diffuseurs pour fi naliser
ses projets.
Jean-Philippe Rameau, Irimm
www.rgfi lms.com
PHOTO DR
fi lms en fabrication
Le premier jour
Court métrage fi ction de 20’ de Simon Gillet (HD)
Une femme, séquestrée par un homme depuis dix ans,
se libère de son bourreau. Ses derniers moments d’enfermement,
son premier jour de liberté…
Les Yeux voyageurs
Bret Brothers & cie
Documentaire de 52’ de Guillaume Bodin (P2)
Le documentaire présente la vie d’une exploitation viticole
en biologie et biodynamie : Les Bret Brothers et
La Soufrandière dans le Mâconnais. Le but est de faire
interagir différents acteurs du monde viticole et du
monde de la bio afi n d’avoir un fi lm constructif sur les
bases de ces techniques ainsi que tout le concept spirituel
qui amène à produire dans cette logique. L’auteur a une
formation viticole et vit dans ce milieu depuis une dizaine
d’années. Il est possible de vivre différemment que la
machine capitaliste dans laquelle nous sommes. Avec
la mise en ligne de nombreuses interviews de vignerons
ainsi qu’une base de données pour la compréhension de
l’univers du vin sur le site www.universditvin.com.
Autoproduction, Défi jeune Bourgogne
fi lms en fabrication
¡Ojo ! Plein les yeux
Long métrage de Julia Blagny
et les enfants des rues de La Paz, Bolivie (HD)
Le but de ce projet est de réaliser un fi lm avec les jeunes de
Sarantañani, association qui soutient les enfants vivant
dans les rues de La Paz, en Bolivie. Il s’agit de constituer
un groupe de jeunes riches d’idées, pour lequel sera mis
en place un stage d’écriture de scénario, de réalisation et
de préparation au tournage.
Autoproduction, Défi jeune Bourgogne
Séparation
Documentaire de 52’ de Pierre-Antoine Rousseau (DV)
Pierre a 49 ans. Depuis 12 ans il habite chez sa mère,
assis dans un fauteuil. À l’âge de 30 ans, Pierre a eu
un arrêt cardiaque, il était marié et père de trois fi lles.
Aujourd’hui, il part en maison de retraite. Avec Camille sa
fi lle de 20 ans, nous traversons la France pour retrouver
son père.
RGfi lms Dijon
Dans le jardin du temps :
Ely et Nina Bielutin
Documentaire de 52’ de Clément Cogitore (HDcam)
Ely et Nina Bielutin possèdent l’une des collections privées
d’art de la Renaissance (Le Caravage, Titien, Van Eyck ou
Léonard de Vinci…) les plus importantes au monde. Sous
l’œil des chefs-d’œuvre de cette collection mystérieuse
et jalousement gardée à Moscou dans leur appartement,
l’artiste et l’historienne de l’art tentent d’écrire leur
propre légende.
Seppia
Ô racines !
Documentaire de 26’ de Cécile Couraud (HD)
La caméra racontera ici l’histoire d’une tribu de nomades
sahraouis en quête d’eau, un liquide retenu par les dents
du barrage El Mansour Eddahbi près de Ouarzazate, la
porte du Grand Sud marocain. Aujourd’hui, l’oued Drâa
ne peut plus atteindre l’océan, se perdant dans les sables
près de M’Hamid. Les pâturages réduisant comme peau
de chagrin, rares sont ceux qui n’ont pas opté pour la
sédentarisation. Et pourtant certaines familles continuent
de perpétuer la tradition nomade. Un futur largement
compromis par cette absence d’eau…
Autoproduction
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fi lmer en prison
Le projet mené à la centrale d’Ensisheim par Regina De Almeida et son équipe était ambitieux : proposer
de donner caméra et micro à des personnes détenues condamnées à de longues peines, en les invitant à
porter leurs regards sur le monde à partir de leur situation particulière. Quel sens donner au temps de
la peine ? Comment vivre la perpétuité ? Espérer une sortie conditionnelle qui peut être rejetée ? Quelles
constructions possibles entre le dedans et le dehors ? Le fi lm, intitulé À la limite… Traces est là comme un
concentré d’expériences et de questions.
Une expérience :
un fi lm en forme de questions
Sortir des images réalisées par des personnes incarcérées s’inscrit dans
la recherche d’une représentation sociale de la prison et du prisonnier
qui dépasse les stéréotypes. Soulever ce questionnement en prison, c’est
proposer à la société de s’interroger sur elle-même. La prison, comme les
personnes qui y sont détenues, fait partie intégrante de la société. Les
premières interrogations sont là : quel fi lm, quelles images, quel discours,
pour qui ?
L’aventure pour moi a commencé en juillet 2005 quand La Filature m’a
proposée de prendre en charge un atelier d’analyse fi lmique et de
programmation pour l’extérieur. Il s’agissait de créer un espace de réfl exion
sur l’image et le cinéma par le visionnage et la discussion autour des
fi lms. Ces fi lms étaient ensuite présentés à La Filature, à Mulhouse.
Si regarder la télévision en prison est une activité banale, analyser et
comprendre la fabrication du sens par l’image et le son le sont moins. Et
se rendre compte des possibilités de s’exprimer en fabricant soi-même
ses images et ses sons a été pour certains une découverte formidable. La
formation Réaliser un documentaire faisait suite à une première formation
d’initiation. La réalisation envisagée, d’environ 30’, serait collective et
destinée à une diffusion hors les murs. Prévue sur douze mois (de janvier
à décembre 2008), la formation va fi nalement durer quinze mois, jusqu’en
mars 2009. Huit professionnels sont intervenus à tour de rôle, parfois à
deux ou trois en simultané.
Mais quel fi lm faire ? Une chose était claire : sortir des stéréotypes fabriqués
par les médias. D’un commun accord, le groupe a décidé de « ni remettre
en cause notre quotidien, ni de mettre en scène ce que nous vivions au
jour le jour. Nous voulons éviter les clichés et les caricatures trop connus
comme les grilles, les barreaux, les bruits de clés, les coursives… Au
contraire, il faut montrer la banalité de notre quotidien, les répétitions au
jour le jour qui peuvent, d’ailleurs, ressembler au quotidien de beaucoup
de gens à l’extérieur. »
Donc ce ne sera pas un fi lm de témoignage, ni de dénonciation des
conditions d’incarcération, ni de doléances auprès de l’administration
pénitentiaire. « Lorsqu’on m’a proposé de faire partie de cette aventure,
je ne me doutais pas des diffi cultés et de tout ce que cela impliquerait.
Il m’a fallu vaincre ma timidité, apprendre à travailler en groupe, à me
dévoiler aux autres et surtout faire tomber la barrière des différences ou,
du moins en faire abstraction. Au début nous étions dix détenus autour
d’une table, chacun avec un vécu différent. Nous étions d’accord sur un
point : notre documentaire ne parlerait pas de la prison, du moins pas
comme cela a été fait jusqu’à présent dans tous les documentaires réalisés
en prison. » (Charly). Cela a été, peut-être, l’une des grandes diffi cultés
du projet : travailler en groupe.
À la limite… Traces
Visage découvert ou visage caché ?
Même si la législation donne aux personnes
incarcérées la possibilité d’apparaître à l’image,
sous réserve de leur consentement éclairé, quelle
position prendre ? Allait-on faire un fi lm avec les
visages découverts ? Pourquoi cacher ou montrer
le visage ? Est-ce qu’un visage est une identité ?
Pourquoi s’interdire d’être vu ? La question se
posait alors d’elle-même : « Comment démontrer
au public que les détenus, bien que leurs parcours
de vie les aient amenés en prison, n’en demeurent
pas moins des êtres humains, contrairement à
l’éti quette de “monstres” qui peut parfois nous
être attribuée ? » (Luc).
Un grand travail de documentation sur le visage
a démarré avec la lecture de textes, le visionnage
de fi lms, la recherche de représentations iconographiques
et picturales. « Mon visage ? Il y a le
visage du matin, puis vient le visage de midi, bien
tendu, en pleine forme, tout souriant, qui avec
la lumière du jour donne une bonne mine. Alors
la nuit arrive ! Et là mon visage soudainement
est plus sombre, les yeux un peu plus fermés, les
rides plus perceptibles et le faciès plus sombre.
Si je devais choisir le visage, je favoriserais celui
du soir, lorsque je pleure, mais cela est tellement
rare, que j’ai le sentiment profond que ce visage
avec ces larmes qui coulent sur mes joues est le
plus beau ! » (Nordine).
Comment construire un fi lm sans visages ? Quelle
mise en image où l’absence de visage serait un
choix et non pas un interdit. Comment faire
exister un personnage sans visage ? Une absence
qui ici ferait sens…
Le personnage qui se dessine alors pour le
fi lm ne sera pas représenté par un visage. Ce
personnage se trouve dans chaque participant du
groupe, c’est un “il” dont on ne découvrira pas
la couleur de peau, la forme du nez, la longueur
des cheveux. C’est un homme du quotidien.
Ses gestes sont banals, simples. Comme les
gestes qu’une personne incarcérée est amenée
à accomplir chaque jour. « Porte, fenêtre, le
cadre dans le cadre, sortir, extrait, extraire,
sortir, exclure, sortir du cadre, sortir, sortir,

construire du dehors, sortir du cadre, le cadre, le monde, la vision
sociale, le sensible, le cadre. » (Le groupe). Le groupe entreprend alors
de travailler les images sur les lieux, avec des angles de prise de vue
serrés, avec des très gros plans et sur des ambiances ne permettant pas
de reconnaître la prison.
Mon intimité, ma gestuelle
L’idée est venue de Charly, qui a proposé de tourner dans sa cellule
son intimité, sa gestuelle. L’idée était intéressante : le fi lmeur sera aussi
fi lmé. Que peut-on tirer de cette expérience ? Quatre autres tournages en
cellule ont suivi. Chacun avec la liberté de faire comme il voulait, se
mettre en scène ou laisser aller le hasard… « Il y des soirs, comme ce
soir, comme tant d’autres peuvent les vivre. Tu allumes ta télé et tu
noies ta solitude dans un grand bol d’actualités. Tremblement de
terre en Chine, cyclone en Birmanie, guerres. Images insoutenables
de visages exprimant la souffrance, l’incompréhension. Tu zappes,
l’esprit rempli de vide face à l’impuissance de ne pouvoir changer le
cours des événements. » (Charly).
Le tournage continue, le montage commence. Anne Toussaint et
Kamel Regaya entreprennent un dialogue avec le groupe devant la
table de montage. Les idées de montage sont tout de suite essayées.
« La découverte des multiples possibilités d’agencement des plans et
le travail du son ont permis de faire sentir la faisabilité de création
d’espaces et la création d’images plus sensibles, au-delà de ce qui
est vu. » (Anne Toussaint). « La réalité qu’on veut se construire dans
le futur est imaginaire » dit le groupe.
Un bilan
« Ce fi lm est avant tout une aventure humaine, parce que dix personnes
ont décidé de réaliser un fi lm. Dix personnes donc dix réalisateurs. Dix
personnes donc dix personnalités. Dix personnes donc dix fois plus
d’idées. Dix personnes donc dix fois plus complexe. Le fi lm qui en
est sorti m’a permis de voir que, grâce au montage, les images et les
sons tournés peuvent dire autre chose que ce qu’ils montrent, à savoir
un sentiment, une émotion. Faire ressentir plutôt que de montrer. Ce
fi lm ne nous “raconte” pas, il ne “montre” pas, il essaye de vous faire
“ressentir”. Du moins je l’espère. » (Luc).
Et après ?
Mais pour les auteurs-réalisateurs qu’ils sont devenus, pourrontils
rencontrer le public de leur fi lm ? Pourront-ils échanger, discuter,
expliquer certains choix, certaines absences ? La question reste la même
avec le fi lm fi ni : pourquoi faire un fi lm en prison ? C’est peut-être et
surtout une production de temps différent, une façon d’envisager
d’autres actes possibles et par là sortir du “subir” en interrogeant
ensemble, et non plus chacun pour soi, ce que c’est que d’être enfermé.
Regina de Almeida
fi lms sortis de fabrique
Un piranha sous la capuche
Documentaire de 52’ de Zouhair Chebbale (Betacam et HD)
Bix fi lms
Diffusion France 3 Alsace, Images plus
Lalique, sculpteur de cristal
Documentaire de 26’ de Camille Guichard (HD)
Bix fi lms
Diffusion France 3 Alsace
fi lms sortis de fabrique
La Passagère
Court métrage de fi ction de 28’ de Florent Darmon (DV cam)
Le Deuxième Souffl e
Un bout d’chemin
Court métrage fi ction de 20’
de Cyril Sobaszek et Emmanuel Georges (HD et 35 mm)
Coproduction Supermouche productions,
Images plus télévision Vosges, REC
Diffusion Images plus télévision Vosges, REC
Tomi croque New York
Documentaire de 52’ de Tania Rakhmanova (HDCam, DVCam)
Coproduction Seppia, Vision internationale,
France 3 et France 3 Alsace
Diffusion France 3 Alsace 5 décembre 2009
L’union et la force
Documentaire de 52’ de Jean Quatremer
et Jean-Michel Meurice (DVC pro)
Coproduction Seppia, Arte
Diffusion Arte, juin 2009
Kapitalisme, notre recette secrète
Documentaire de 52’ et 90’ de Alexandru Solomon (HDCam)
Coproduction Seppia, HiFilm (Roumanie),
Arte, TVR, HBO East Europe, RTBF
Diffusion 1 er décembre sur Arte et RTBF,
en 2010 sur HBO East Europe et TVR
Émaux de Longwy,
un trait de génie
Documentaire de 26’ de Jean-Baptiste Mathieu (Betacam)
Bix fi lms
Diffusion France 3 Lorraine
Zuber & Cox,
impressions panoramiques
Documentaire de 26’ de Philippe Poirier (Betacam)
Bix fi lms
Diffusion France 3 Alsace
Le vrai trésor
Documentaire de 52’
de Régis Latouche et Régis Caël (Betanum)
Coproduction Ère production,
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
Diffusion France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
19

20
retour de…
Lussas, arrivée du nouveau ministre de la Culture
PHOTO GEORGES HECK
DOKFest Leipzig
La 52e édition du festival international DOKfest de Leipzig aura accueilli
environ 31 000 visiteurs se plongeant dans douze salles obscures, pour
découvrir 330 fi lms venant de 69 pays. Une intense semaine proposant
un mélange éclectique et sensuel de fi lms documentaires et d’animation.
Cette édition est surtout celle d’un important anniversaire : les 20 années
des Montagsdemonstrationen (les manifestations du lundi) de Leipzig
– prélude à la chute du mur de Berlin. L’heure était donc propice à
la réfl exion autour de cette ligne imaginaire qu’est une frontière – pure
construction.
C’est en pleine forêt amazonienne entre le Brésil, le Pérou et la Colombie
que le concept de territorialité et de frontière ethnique vient perdre sa
validité et laisse place à l’utopie. Terras, fi lm essai de Maya Da-Rin nous
amène à Leticia – île urbaine – où le fl euve vient se transformer de par ses
rives, son amont et son aval en un point de rencontre et d’échange. Mais
qu’en est-il lorsque vous êtes incarcéré pour meurtre, trafi c de drogues ou
vol à main armée ? C’est dans la prison berlinoise de Tegel, modèle unique
en son genre que des criminels cherchent à trouver leur liberté intérieure
en revenant sur leurs actes à travers la philosophie socratique. Les réalisateurs
Aleksandra Kumorek et Silvia Kaiser dans leur fi lm The Conquest
of Inner Freedom viennent habilement scier les barreaux d’un univers
trop souvent stéréotypé. Un modèle pour nos sociétés (sur)répressives,
récompensé par le Prix du jury de la Filmschule Leipzig.
Point besoin de cellule pour subir la violence de l’enfermement : Le temps
presse de Xavier Marquis – jeune réalisateur à suivre – nous démontre
en 52’ qu’une simple horloge suffi t. Une exploration historique qui vient
nous rappeler qu’en ce début de jeune siècle où tout va trop vite, le temps
est devenu l’une des denrées les plus rares et constitue ainsi une quatrième
dimension de l’espace.
Le programme des Pink Elephants proposait une sélection des meilleurs
fi lms d’animation du moment, le tout suivi d’une délicieuse fête ! Orgesticulanismus
de Mathieu Labaye – Prix du public – nous invite à franchir
les démarcations de nos corps en conjuguant les thèmes du mouvement et
du handicap.
Le prestigieux Prix de la colombe d’or fut attribué à Claudine Bories et
Patrice Chagnard pour leur fi lm Les Arrivants. Un regard humain suivant
des demandeurs d’asile face à la rigidité d’une Europe toujours trop
ancrée derrière ses frontières et schèmes de pensées colonialistes. Certains
politiciens au pouvoir devraient se rendre plus régulièrement au cinéma…
Abel Kavanagh
www.dok-leipzig.de
Lussas, États généraux
du fi lm documentaire
D’une édition à l’autre, se poursuit une belle
aventure avec un succès qui ne faiblit pas. Même
si les motifs d’inquiétude ne manquent pas. Les
différentes collectivités présentes à l’ouverture
n’ont pas manqué de les partager, elles, qui
apportant un soutien sans faille, ne savent pas
si elles pourront continuer à le faire dès lors que
les projets de révision des politiques publiques
pourraient à l’avenir interdire aux départements
de soutenir des projets culturels…
Raison de plus pour saluer à nouveau ce
rendez-vous incontournable, fréquenté par des
professionnels, mais aussi par de nombreux
jeunes étudiants en cinéma et jeunes cinéastes
venus chercher là des raisons de s’investir dans
un cinéma qui regarde le monde dans lequel
nous vivons, et qui fait aussi retour sur l’histoire
d’un art majeur du XX e siècle.
Raison de plus de regretter le peu de professionnels
de notre région présents à Lussas, à
peine une demi-douzaine. Des lieux comme
Lussas, les festivals aussi certes, Doc’Ouest
comme nos Journées professionnelles, sont des
occasions trop rares de ressourcement, de remises
en questions.
Intéressants les séminaires et surtout la sélection
de près d’une trentaine de documentaires
récents, regroupés dans Incertains regards. Ce
qui a été relevé par tous, c’est l’inversion qui s’est
effectuée d’année en année : au début des États
généraux, il y a une vingtaine d’années, les fi lms
étaient dans leur très large majorité coproduits
avec des chaînes de télévision ; aujourd’hui, ce
n’est plus qu’une petite part d’entre eux qui l’est,
s’agissant de chaînes du “premier cercle”.
Dans tout cet ensemble, retenons quelques
moments et thèmes forts.
La Pologne, où Marcel Lozinski, qui est le
maître du documentaire polonais, proposait une
sélection parcourant près d’un demi-siècle de
cinéma, avec ses fi lms bien sûr, mais aussi ceux
d’autres cinéastes confi rmés ou plus jeunes.
À côté, un cycle sur la Roumanie montrait
comment le documentaire a pu être marqué
durement par un système qui le bridait jusque
dans les moyens prolongeant ses effets bien
après 1989. L’Afrique était très représentée avec
une série de fi lms que Jean-Marie Barbe au nom
d’Ardèche images a accompagnée et qui forment
une première collection, Lumière d’Afrique : s’y
constatait l’émergence d’une nouvelle génération
de jeunes cinéastes, déterminés et prometteurs.
Le continent africain lève la tête en proposant

des fi lms qui parlent de sa culture comme des problèmes économiques
et politiques. Les séances spéciales se sont avérées des lieux de
découvertes majeures.
L’association des amis de Lussas, créée lorsque les États généraux avaient
été menacés dans leur pérennité, proposait ainsi pour la première fois
une journée de rencontre autour de la question de l’espace public,
proposant de croiser le regard de cinéastes et de plasticiens, comme
Marcel Trillat et Ernest Pignon-Ernest.
La Scam laissait de côté cette année ses Brouillons d’un rêve, projets de
fi lms faisant l’objet d’un soutien déterminant pour leur aboutissement.
Elle présentait un fragment d’une programmation dont elle a eu
l’ini tiative, en écho à la crise, une série de fi lms parlant du système
éco nomique actuel et de ses effets pervers : fi lms effi caces, terrifi ants
parfois, diffusés le plus souvent par les chaînes publiques. Leur juxtaposition
décuplait leurs effets, de prise de conscience comme d’angoisse :
on se serait cru en plein fi lm d’horreur, n’était cette froideur des
constats et des démontages des systèmes bien rodés qui gouvernent un
territoire supra-national, qui laissent les pays relativement impuissants
face à ces échanges souterrains. 1
Quant au séminaire sur l’actualité politique du documentaire, nous
nous sommes essentiellement intéressé à la saga de Denis Gheerbrant :
La république Marseille. Le grand documentariste s’est immergé dans
la métropole méditerranéenne à la rencontre des gens qui habitent ces
nombreux quartiers qui du centre à la périphérie forment cette cité
composite. De ces multiples rencontres, il en a tiré un fi lm en plusieurs
volets, visibles ensemble ou séparément et que l’on aura l’occasion de
découvrir à Strasbourg fi n novembre. Il s’agit de rencontres marquantes,
où la caméra devient le vecteur d’une relation portée par une empathie
à la fois puissante et affectueuse. C’est ce que le cinéma de Denis
Gheerbrant nous donne de fi lm en fi lm : la possibilité de la rencontre,
trop rare dans le documentaire contemporain qui laisse à distance les
sujets fi lmés par une caméra d’entomologiste.
Face aux fantômes, c’est le fi lm que Jean-Louis Comolli a consacré
au travail de l’historienne Sylvie Lindeperg qui a publié en 2007
Nuit et Brouillard, un fi lm dans l’histoire (aux éditions Odile Jacob),
aboutissement d’un long travail d’enquête et d’analyse sur le fi lm
d’Alain Resnais. Cette recherche a mis en évidence aussi bien les
déterminations multiples qui ont été à la source du fi lm de Resnais
que ce qu’il en est advenu d’une œuvre qui avait fait le pari de l’art,
pour décrire l’indicible. C’est cette démarche portée par la parole de
l’historienne que restitue parfaitement le fi lm de Comolli. Disons-le,
cette cure, artistique et politique ensemble, est irremplaçable pour
redonner un élan au défi que constitue le projet de parler du monde
en cinéma.
Georges Heck, Vidéo Les Beaux Jours
1 Ce thème sera repris avec certains de ces films et d’autres
en janvier prochain par Vidéo Les Beaux Jours.
www.lussasdoc.com/etatsgeneraux
fi lms sortis de fabrique
fi lms sortis de fabrique
Parole de moines
version France 3 Alsace
Les moines blancs de l’Œlenberg
version Arte
Documentaire de 52’ pour la version France 3 Alsace,
de 43’ pour la version Arte de Jean-Luc Nachbauer (HV)
Coproduction JLN vidéo productions, Les Films de l’Europe
Diffusion France 3 Alsace janvier 2010,
Arte Géo 360° 18 décembre 2009 et 4 janvier 2010
La pomme.
Du jardin d’éden aux OGM
Documentaire de 52’
de Catherine Peix et Corinne Ibram (HDCam)
Coproduction Seppia, Längengrad Filmproduktion (Allemagne)
Diffusion Arte, France 3 Alsace, MDR, RTBF
Les héros de papier
ne meurent jamais
Documentaire de 52’ de Xavier Truti
et Jean Michel Dury (Betanum)
Coproduction Ère production,
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
Diffusion France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
Les nouvelles aventures
de Jeanne d’Arc
Documentaire de 52’ de Régis Latouche (Betanum)
Coproduction Ère production,
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
Diffusion France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
et Bourgogne Franche-Comté
Quand le drapeau rouge
fl ottait sur la cathedrale
Documentaire de 52’ de Jean-Noël Delamarre (Betanum)
Coproduction Ère production,
Les Films de la Lanterne, France 3 Alsace
Diffusion France 3 Alsace
L’école de la première chance
Documentaire de 52’ de Caroline Philibert (Betanum)
Coproduction Ère production,
France 3 Bourgogne Franche-Comté
Diffusion France 3 Bourgogne Franche-Comté
21

22
retour de…
PHOTO DR
Doc’Ouest
Les neuvièmes rencontres documentaires de Doc’Ouest se sont tenues à
Pléneuf Val-André du 23 au 26 septembre 2009. Face à la mer. Et marquées
par de très beaux moments de cinéma.
Affaires de grandes familles de Samuel Gantier explore l’univers des
grandes familles du Nord, de l’industrie textile, leur rêve de grandeur, leur
reproduction, leurs lois sociales et familiales, leur souci de transmission
et leur effondrement. Lui-même petit-fi ls d’une de ces grandes familles,
le réalisateur soumet à la question ses oncles, cousins, parents qui, du
fait qu’ils s’adressent à une personne de leur clan, peuvent exprimer sans
complexe leurs évidences (un monde d’entre soi, un monde de belles
demeures), mais aussi leurs douleurs (la culpabilité d’être la branche qui a
connu l’effondrement et qui a trahi la descendance). De lents panoramiques
initient chaque entretien révélant l’environnement de celle ou celui
interrogé et ainsi, les signes de richesse qu’il expose ou au contraire dénie.
Très beau également, Six de Guillaume Giovanetti et Çagla Zenciri met en
scène la vie des habitués d’un bar à Tokyo nommé La Jetée (!) et dont la
propriétaire est partie un soir sans prévenir, en laissant la porte ouverte.
L’événement inhabituel, provoqué en réalité par les deux réalisateurs, va
permettre aux uns et aux autres de se dévoiler (et de boire) plus que de
coutume. Ce que ces deux auteurs nomment « la fi ction sincère » repose
une fois de plus la question des frontières entre documentaire et fi ction,
une question qu’on devrait peut-être cesser de se poser, tant les fi lms qui
en font fi détiennent souvent une justesse rare.
La matinée du vendredi consacrée à la création d’une unité régionale de
programmes coproduite par le groupement de trois télévisions locales
(Tv Rennes 35, Ty Télé et Tébéo) a lancé des pistes de réfl exion qui
pourraient être transposables à notre région, vues les diffi cultés à établir en
Alsace des coproductions sur des documentaires de création. Tv Rennes 35,
porteur du projet, a signé une convention d’objectifs et de moyens avec la
Région Bretagne qui aide la plateforme à hauteur de 590 000 euros, dont
150 000 alloués au fi nancement de la mutualisation des télévisions et le reste
aux coproductions de programmes “d’intérêt régional”. Si Tv Rennes 35
assurait que les fi lms seraient coproduits avec plus de 100 euros/minute
pour être au-dessus du minimum CNC, la notion “d’intérêt régional”,
semblant défi nir la ligne éditoriale de la future plateforme, n’a pas été
clairement défi nie. Espérons que de donner une part importante à la
coproduction de documentaires de création sera jugé comme tel.
Toujours en ce qui concerne la diffusion, le responsable de France 3 Ouest,
Jean-Michel Le Guennec, a affi rmé lors de la présentation de la ligne
éditoriale de la chaîne, que France 3 Ouest, tout comme les France 3 Régions,
continuerait sa politique de soutien et de coproduction du documentaire.
Sachant, concernant la “quantité” et ce d’après les rapports du CNC, que
les coproductions documentaires des France 3 Régions ont baissé en 2008
d’environ 20 % par rapport à 2006-2007, et que, au niveau “qualité”,
Jean-Marie Barbe a rappelé cet été à Lussas qu’à
l’origine des États généraux, 20 ans en arrière,
80 % des fi lms sélectionnés étaient produits par
les télévisions contre 16 % aujourd’hui ; on ne
peut que se montrer confi ants.
Doc Ouest consacrait également une journée
entière au web doc. Ainsi sachez que pour un
web doc, il faut considérer que votre spectateur
ou plutôt, pardon, votre internaute, passera à
autre chose au bout de dix minutes ; qu’il faut
penser « navigation secondaire » et non « dramaturgie
» ; préférer les mots « habillage sonore »
au mot « écriture » et que votre grande chance
sera que sur le web, le spectateur est actif alors
que l’on sait bien que devant un fi lm de cinéma,
il est passif (et ne venez pas me parler des deux
écrans, celui physique de la projection et celui
mental du spectateur, ce sont des élucubrations
d’intellectuels).
Mise à part cette petite déception, Doc Ouest a
été une belle occasion pour les réalisateurs de
l’interrezo (l’interrégionale des réalisateurs) de
se retrouver et de remettre à plat leurs objectifs
de travail. Nous avons ainsi défi ni les dossiers
sur lesquels l’interrezo compte travailler et se
mobiliser, que ce soit concernant la suppression
de la participation du CNC aux aides à l’écriture
et au développement dans la plupart des régions
ou de la place des télés locales dans le dispositif
de coproduction aujourd’hui. Une prochaine
réunion de l’interrezo est prévue à Strasbourg à
l’occasion des journées de Filmer en Alsace.
Enfi n, les rencontres ont été l’occasion pour le
réalisateur Philippe Barron de présenter son
travail sur Le centralisme audiovisuel en France,
publié par Films en Bretagne et téléchargeable
sur le site de l’association. Un travail de fond
qui fait à la fois un état des lieux précis de
la production dans chaque région française
(chiffres et cartes à l’appui), qui donne à lire
des témoignages accablants de producteurs,
comédiens, techniciens et réalisateurs concernant
les différences de traitement subis en tant
que “locaux” et parisiens. Un travail à lire, un
terreau de propositions concrètes pour une
politique de l’audiovisuel décentralisée.
« Ce serait un grand bonheur pour
la belle France si, au lieu d’un centre,
elle en possédait dix répandant
tous la lumière et la vie » Goethe
Julia Laurenceau
www.fi lmsenbretagne.com

Festival tourné monté
Le week-end du 23 et 24 octobre était bien chargé à Strasbourg et
en Alsace. J’ai choisi d’aller voir la magie du super 8 et la neuvième
édition du Festival tourné monté Super 8.
Au palais des fêtes de Strasbourg où avait lieu le festival, le logo de
l’association Ma Lucarne annonce les organisateurs. L’idée est de faire
un fi lm qui se réalise sans montage, la première prise doit être la bonne
et le fi lm est tourné chronologiquement. On envoie la pellicule super 8
au laboratoire de développement qui retourne directement la pellicule
à l’association Ma Lucarne. Les réalisateurs découvrent leurs fi lms en
même temps que les spectateurs. Le public vote pour ses fi lms préférés.
De plus, à la fi n du festival, après avoir vu l’ensemble des œuvres en
compétition, un jury a été, pour la première fois cette année, invité à
remettre trois prix spéciaux. Parfois, pourtant, il arrive que certains
fi lms ne soient pas visibles ou qu’ils ne soient pas synchrones avec
le son.
Pendant ces deux soirées, 28 courts métrages avec des thèmes et des
genres complètement différents, c’est l’expression libre de ce festival.
Les fi lms venaient de partout en France, assez peu d’Alsace. Le premier
soir, pas de musique live pour accompagner les fi lms mais, le
lendemain, on pouvait voir des orchestres, des ensembles, des voix…
On pouvait y entendre un groupe de rock, un contrebassiste, et même
un ballon éclater. À mon sens, le meilleur fi lm du premier soir fut
Theat d’Alexandre Moisescot. Et le meilleur fi lm du deuxième soir
Le grand déballage de Hubert Barrion qui a été récompensé par le prix
du meilleur fi lm. En deuxième partie de soirée, chacun des deux soirs
et après un entracte bien mérité, ont été présentées des sélections de
fi lms issus des festivals Super 8 européens Toma Unica (Espagne),
Tourné monté (Suisse), Szeged (Hongrie), Cambridge (Angleterre).
Afsaneh Chehrehgosha
festivalsuper8.free.fr
PHOTO DR
fi lms sortis de fabrique
Le dossier textile ou le temps fi ni
Documentaire de 52’ de Alain Guillon (Betanum)
Coproduction Ère production,
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
Diffusion France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
Paroles de sourds
Documentaire de 52’ de Laurent Lutaud (DVCam)
Coproduction Seppia, CRDP Rhône-Alpes
Diffusion TLM, CNDP, France 3 Alsace
Séquences
Documentaire de 26’ de Alain Guillon (Betanum)
Coproduction Ère production,
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
Diffusion France 3 National
À la limite… Traces
Documentaire de 32’ de Luc Bitsch, Charles Cretello,
Christian, Didier, Hakim El Bachir, Joël, Marcel,
Nordine Benziane, Philippe Tolila,
mise en œuvre de Regina de Almeida,
Kamel Ragaya, Anne Toussaint
Les Yeux de l’ouïe
Diffusion Écrans documentaires
Tartine et Fine.
L’affaire du coq chauve
Animation de 7’ de Annetta Zucchi, scénario,
Marion Moreau, auteur graphique,
et Prakash Topsy, réalisateur (35 mm, HD)
Coproduction Les Médias associés,
aaa production, Ambiances… asbl
Diffusion en cours
fi lms sortis de fabrique
23

24
portrait
Dans le cadre de conférences sur Les perdants magnifi ques, l’École des arts
décoratifs de Strasbourg invitait fi n octobre le cinéaste Boris Lehman. L’occasion
rare de rencontrer ce drôle d’oiseau du cinéma. Nous avons le privilège, partagé
seulement avec Bruxelles et Lausanne, de pouvoir consulter l’ensemble des
œuvres de Boris Lehman à la Maison de l’image (fonds de Vidéo Les Beaux Jours).
Boris l’espiègle au pays des fi lms
Il ressemble à un personnage de BD. Il ressemble à Lambic, pour être
précis, le héros de Bob et Bobette, une bande dessinée très populaire en
Belgique, malheureusement inconnue des Français. Une sorte de mixte de
professeur Nimbus et de Jean-Luc Godard en version surréaliste. Sa posture
de juste l’apparente à Tintin, mais son absence de surmoi le rattache
aux délires de Gaston Lagaffe. Quelques que soient les références, sa vie
s’abreuve à l’imaginaire de la BD du plat pays. Il tient une caméra dans
la main depuis l’âge de 14 ans, et depuis quarante ans, il ne l’a jamais
lâchée. Pas un jour sans qu’il ne fi lme, et même quand il ne fi lme pas, il
vit sa vie comme un plan. Le désir de fi lmer prime sur la commande
bordée à l’avance. Les fi lms naissent d’un temps d’arrêt, pendant lequel
la matière fi lmée fait naître une histoire possible. Boris Lehman prend à
rebrousse-poil toutes les pratiques en vigueur dans le cinéma professionnel.
Et pourtant il produit ! On peut même dire qu’il est prolifi que, porteur
de plus de cinquante fi lms – même si la diffusion reste très artisanale,
et toujours en présence de leur “auteur”, qui les porte donc littéralement
avec lui pour les projeter.
Car Boris Lehman ne se sent pas l’auteur de ses fi lms, plutôt celui qui les
révèle. Ce qu’il y a à fi lmer s’impose toujours, avec nécessité, c’est-à-dire
par pure intrusion du hasard, l’allié le plus précieux du cinéaste-fl âneur.
Mais paradoxalement ce cinéaste d’une “politique sans auteur” affi rme
sans concession que le cinéma est subjectif, et chacun de ses fi lms parle à la
première personne. Quoi de plus naturel pour dire « je » que d’apparaître
directement à l’écran ? Et les apparitions de Boris Lehman sont essentielles
à son cinéma. Elles font voir à la fois un acteur très puissant, et un auteur
très faible. Un exercice d’équilibre vertigineux, qui nous plonge au cœur
de l’histoire, celle de la Belgique, celle des juifs, celle de celui qui nous
raconte ces histoires.
Sa passion du cinéma l’a mené à un point-limite : la décision d’arrêter de
faire des fi lms… qui ne peut s’énoncer que dans un fi lm, qui n’en fi nit pas
de commencer à fi nir. Même phénomène pour commencer un fi lm : Boris
Lehman ne peut s’empêcher d’entrer dans le plan pour nous faire vivre,
avec lui, ce commencement qui ne va pas de soi. Dans Babel, un fi lm qui
dure plus de six heures, on ne dénombre pas moins de six démarrages
du fi lm !
Tout se passe comme si le cinéaste cherchait à faire du cinéma en dehors
du format contraignant du fi lm, prisonnier d’un système de production
étouffant. Le cinéma de Boris Lehman n’est pas seulement l’héritier du
surréalisme belge, il distille avec malice quelques leçons de politique qui
dépassent largement le seul champ du cinéma.
Boris Lehman aura passé sa vie à redonner au cinéma ses lettres de liberté,
revendiquant de fabriquer du cinéma avec la même autonomie qu’un
sculpteur, un musicien ou un poète. En s’entourant de ses “amis”, il échappe
à la lourdeur castratrice des carcans habituels de la production ciné matographique.
« Quand je cherche un décor pour tourner, je me promène
dans mon appartement et, pour trouver des acteurs, j’ouvre mon carnet
d’adresses et j’appelle mes amis. Et alors la fi ction peut commencer. »
Ainsi que les ennuis de diffusion. En ramenant le cinéma au rang d’un
artisanat du quotidien, il déclare la guerre au Capital cinématographique,
drapé dans les ors de la Fiction formatée par Hollywood. Assumant
d’emblée le rôle du “perdant magnifi que”, Lehman est sans aucun doute le
cinéaste qui pousse à bout la logique d’un fi lm sans aura. Il assume donc
courageusement la réception déceptive de ceux qui ne sont pas sortis de
l’illusionnisme du cinéma des origines, et défend les formats inclassables
d’un cinéma qui instruit le documentaire autant que la fi ction.
Conversation avec Boris Lehman de Clémentine Lemaître
Et puis l’humour belge, le profond, n’est pas
forcément aussi universel que voudrait nous le
faire croire la vague branchée fl amandophile…
En refusant à la fois les conventions du scénario
de cinéma et les conditions (privées) de sa production,
Boris Lehman fait fi gure de hors-la-loi
et de clochard céleste. Qui va au bout de sa
démarche, sans aucune concession au pouvoir,
quelle qu’en soit la forme. Il défend naturellement
l’abolition immédiate des droits d’auteur, et
revendique la libre circulation des œuvres, sans
aucune contrainte fi nancière. Avec ses fi lms,
il renvoie à ses contemporains un miroir qui
dérange leurs certitudes endormies. Et le personnage
qu’il y vit ressemble fi nalement davantage
à Tijl Uilenspiegel, un personnage de conte
populaire, né en Basse-Saxe au XIV e siècle. Ce
saltimbanque farceur et malicieux a donné en
français le beau mot d’espiègle, et ses tours
ressemblent comme deux gouttes d’eau aux plans
de Boris Lehman : prendre les mots et les choses
au pied de la lettre, pour moquer les travers et
les abus de son temps. Boris l’espiègle a encore
de beaux fi lms devant lui.
Bruno Tackels
www.borislehman.be
Muet comme une carpe de Boris Lehman
L'ensemble des œuvres de Boris Lehman est visible à la
Maison de l'image, dans le fonds de Vidéo Les Beaux Jours.
www.videolesbeauxjours.org

fi lms primés, fi lms sélectionnés
Alamo
Court métrage fi ction de 22’ de Jean-François Pey
Coproduction Ana fi lms, Starlight productions
Grand Prix du Jury, Bischheim, 2009
And I Ride and I Ride
Long métrage documentaire
de 107’ de Franck Vialle et Emmanuel Abela
Coproduction Le Deuxième Souffl e,
Atopic, Aurora fi lms, Alsace 20
Sélections :
- Séance spéciale FID, Marseille 2009
- Séance spéciale, Vendôme 2009
- Compétition internationale DOX,
Copenhague 2009
DOR
Court-métrage expérimental
de 35’ de Ramona Poenaru
Coproduction Le Deuxième Souffl e, Le Fresnoy
Sélection hors compétition
Filmer à tout prix, Bruxelles 2008
Sélection Exils, Corsica.doc 2009
Sélection offi cielle, Vendôme 2009
fi lms primés, sélectionnés
Éco-crimes
Documentaire de 3 x 52’
de Thomas Weidenbach et Heinz Greuling
Coproduction Seppia,
Längengrad Filmproduktion (Allemagne)
Grand Prix au Envirofi lmfestival (Slovaquie)
Prix du Jury international au festival
du fi lm Tech Film à Prague (République tchèque)
Gold Award et Prix spécial
Global Awareness Award
à World Media Festival (Hamburg)
Silver Screen Award à l’International Film US
& Vidéo Festival, West Hollywood (États-Unis)
Merit Award à l’International Wildlife Film
Festival,Missoula, Montana (États-Unis)
Grand Prix à la 5th European, Environnement
Festival Green Wave - 21 e siècle (Bulgarie)
La belle image en Bolivie
Documentaire de 45’ de Julia Blagny
Autoproduction, Bourgogne
Sélection compétition régionale,
Fenêtres sur courts, Dijon 2009
L’affaire du faux poisson
Documentaire de 52’ de Vincent Gérard
Coproduction Seppia, Lamplighter fi lm
Sélection Biennale du verre 2009, Strasbourg
La légende du chou
Animation de 8’ de Pascale Hecquet (HD et 35 mm)
Coproduction Les Médias associés,
Thierry Zamparutti, Ambiances… asbl (Belgique)
Sélections :
- 27 e édition du festival ciné-jeune de l’Aisne,
Saint-Quentin, 2009
- 24 e édition du festival du fi lm international
du fi lm francophone de Namur, 2009
(Belgique)
- 18 e édition du festival Séquence court-metrage,
Toulouse, 2009
- 29 e édition du festival international
du fi lm d’Amiens, 2009
La Paloma,
une chanson nommée désir
Documentaire de 90’ et 52’ de Sigrid Faltin
Coproduction Seppia, Whitepepper fi lms
Golden Palm, 2009 (Mexico)
Best Film of art, Parnu, 2009 (Estonie)
Nomination au Prix allemand du documentaire 09
La première séance
Documentaire de 18’ de Daniel Coche
Dora fi lms
Sélection Fida Doc’souss,
Festival international du documentaire d’Agadir, 2009
Le mulot menteur
Animation de 20’ de Andréa Kiss
Coproduction Les Médias associés,
Ambiances… asbl (Belgique), Keckskemetfi lm Ltd (Hongrie)
Sélections :
- 9 e festival du fi lm court francophone
de Vaulx-en-Velin, 2009
- 20 e Festival Travelling Junior, Rennes, 2009
- Freeze Frame, Winnipeg, 2009 (Canada)
- 17th International Animation Festival of Brazil,
Anima Mundi, Rio de Janeiro, 2009
- 39 e festival du fi lm de Giffoni, 2009 (Italie)
- 15 e festival international
du court-métrage de Drama, 2009 (Grèce)
- Miskolc International Festival of Young Filmmaker,
Cinefest 2009, Miskolc, 2009 (Hongrie)
- EKWA, festival international du fi lm de l’Océan indien,
Ile-de-La Réunion, Ile Maurice, 2009
- 26th CICFF, Chicago International
Children Film Festival, 2009
- 7th International Animation Film Festival Tindirindis,
Vilnius, 2009 (Lituanie)
- 6th China International Animation and Digital Arts
Festival (CICDAF), Changzhou, 2009 (Chine)
Mention spéciale du jury Trickywomen fi lm festival,
Vienne, 2009 (Autriche)
Mention spéciale du jury 17th Mediterranean Festival
of New Film-Makers, Larissa, 2009 (Grèce)
Prix du meilleur court-métrage du 32 e festival
du fi lm pour enfants, Lucas 2009, Frankfort, 2009
L’énergie de l’espoir
Documentaire de 52’ de Jean-Marie Fawer
Coproduction Ana Films, RFO-FÔ, TéléAlsace, Mosaïk TV
Sélection festival international du fi lm
des droits de l’homme, Paris et Strasbourg 2009
Les nomades du Cercle polaire
Documentaire de 52’ de Andreas Voigt
Coproduction Seppia, Barbara Etz Film Produktion, Berlin
Prix Bergfi lm Festival Graz 2009 (Autriche)
Rêve général
Documentaire de 63’ de Julia Laurenceau
Coproduction Dora fi lms, Label vidéo
Sélection 12 e festival international
du documentaire d’Istanbul, 2009
Trompe l’œil
Fiction expérimentale de 13’ 50
de Séverine Hubard
Les Films de l’Avalée
Sélection compétition régionale,
Fenêtres sur courts, Dijon 2009
De haut en bas :
La belle image en Bolivie
Alamo
L’énergie de l’espoir
And I Ride and I Ride
DOR
Trompe l’œil
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Le Filmeur de Alain Cavalier
Séminaires
et ateliers d’analyse f ilmique
|
AUTOMNE HIVER 2009-2010
|
Samedi 7 et dimanche 8 novembre à la Maison de l’image
atelier d’analyse f ilmique
Alain Cavalier
avec François Niney
en partenariat avec l’Agence culturelle d’Alsace
Samedi 5 décembre de 10 h 30 à 18 h
à l’auditorium du Musée d’art moderne et contemporain
séminaire
Face aux fantômes
avec Jean-Louis Comolli
et l’historienne Sylvie Lindeperg,
auteur de Nuit et brouillard,
un fi lm dans l’histoire (2007, éd. Odile Jacob)
en partenariat avec l’Université de Strasbourg
Samedi 20 et dimanche 21 février 2010
à l’auditorium du Musée d’art moderne et contemporain
atelier d’analyse f ilmique
Roberto Rossellini
1. Le temps du cinéma
avec Alain Bergala
suivie d’une deuxième partie en avril sur le temps de la télévision,
en partenariat avec le Musée d’art moderne et contemporain
et l’Université de Strasbourg
Samedi 6 mars 2010 de 14 h 30 à 18 h
à la Médiathèque Neudorf
séminaire
Johan Van der Keuken
avec Georges Heck
en partenariat avec la Médiathèque Neudorf
Inscription
Vidéo Les Beaux Jours
Maison de l’image
31 rue Kageneck
67000 Strasbourg
téléphone 03 88 23 86 51
www.videolesbeauxjours.org