Pierre herMé - Galeries Lafayette Haussmann
Pierre herMé - Galeries Lafayette Haussmann
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Jean-Michel Duriez<br />
<strong>Pierre</strong> <strong>herMé</strong><br />
Au cœu r d u go û t
préface André Holley<br />
introduction Charles Znaty<br />
texte Isabelle Rabineau<br />
coMMuniqué<br />
De Presse<br />
220 x 280 mm, 240 pages, relié avec jaquette, 45 euros<br />
en librairie le 15 novembre 2012<br />
Quel gourmand n’a jamais rêvé de pénétrer Au Cœur du goût ? Le pâtissier <strong>Pierre</strong><br />
Hermé et le parfumeur Jean-Michel Duriez invitent le lecteur à embarquer à<br />
leurs côtés. Dans un ouvrage original où audace se conjugue avec équilibre des<br />
saveurs, ils laissent libre cours à leur imagination.<br />
Fruit de plusieurs années de recherches et de dialogues passionnés, Au Cœur du<br />
goût permet de se plonger littéralement dans les univers de goûts, de sensations et<br />
de plaisirs des deux créateurs.<br />
Quand Jean-Michel Duriez compose des accords inédits, <strong>Pierre</strong> Hermé les<br />
orchestre (Mont-Blanc Himalaya ; Paris-Agadir). Quand les complices s’attaquent<br />
aux fragrances qui ont marqué l’histoire de la parfumerie, ils transposent<br />
l’ivresse du parfum en bonheur du goût (Tarte Femme de Rochas, Pêche,<br />
Rose et Cumin). Des fulgurantes associations de saveurs (Glace Milena, Menthe<br />
fraîche et Fruits rouges) de l’un à la connaissance alchimique de l’autre (Sorbet<br />
eau de Cologne, Biscuit au piment Jamaïque, salade d’Oranges ; Océan à boire :<br />
Concombre et Mandarine), les idées s’entremêlent dans un dialogue jubilatoire<br />
à dévorer avec délice.<br />
Depuis ce qu’ils nomment Les Évidences de la pâtisserie jusqu’aux Évocations<br />
de parfums de luxe, les deux auteurs partagent leurs plaisirs gourmands favoris.<br />
Dans Au Cœur du goût, <strong>Pierre</strong> Hermé révèle recettes inédites et secrets sucrés.<br />
Gâteaux, tartes, confitures, macarons, huiles parfumées, glaces et sorbets, cakes,<br />
desserts à l’assiette et créations originales sont ici rassemblés dans un ouvrage<br />
dense et intense.<br />
À la fois documenté et ponctué d’anecdotes, tantôt sérieux, tantôt malicieux, ce<br />
texte dévoile les échanges de <strong>Pierre</strong> Hermé et de Jean-Michel Duriez et éclaire<br />
leur dialogue créatif. Comment ils imaginent, élaborent puis construisent, peu à<br />
peu, les goûts qui leur trottent dans la tête.<br />
Superbement illustré, assorti d’un carnet d’adresses, Au Cœur du goût se veut<br />
également un ouvrage pratique permettant au néophyte comme à l’amateur<br />
éclairé de réaliser parfaitement les recettes originales de <strong>Pierre</strong> Hermé.<br />
TarTe Femme de rochas, Pêche, rose eT cumin<br />
photographies Dominique Dieulot<br />
rédaction des recettes et stylisme Coco Jobard<br />
directrice de collection Frédérick e. Grasser Hermé
12 heures 30 précises. Jean-Michel Duriez arrive à<br />
l’heure. Comme à son habitude. Ce vendredi 24 août,<br />
nous déjeunons avec <strong>Pierre</strong> Hermé, tous les trois. Les<br />
deux hommes ne se sont pas vus depuis juillet. <strong>Pierre</strong><br />
complimente son ami sur son polo noir, orné d’un<br />
crocodile inhabituellement grand. « Une série limitée,<br />
répond Jean-Michel, créée il y a deux ans par la<br />
marque pour célébrer la collection 2010. » Un compliment<br />
discret, un propos aimable. Leur manière<br />
pudique de fêter leurs retrouvailles après quelques<br />
semaines de vacances. Les deux hommes sont heureux<br />
de se retrouver et cela fait plaisir à voir. Je<br />
m’assieds en face d’eux. Nous déjeunons dans la salle<br />
à manger de la Maison <strong>Pierre</strong> Hermé, notre lieu<br />
consacré à la création, l’hôtel particulier dont nous<br />
rêvions depuis l’origine de notre odyssée gourmande<br />
et que nous occupons avec <strong>Pierre</strong> Hermé depuis deux<br />
ans. En les observant côte à côte, la fraternité d’esprit<br />
qui les rassemble semble plus évidente que jamais.<br />
Quelques années que je croise Jean-Michel Duriez,<br />
avec un bonheur sans cesse renouvelé. Infailliblement,<br />
s’il reconnaît le parfum que l’on porte, il le<br />
note avec un sourire. Tout comme j’ai toujours vu<br />
<strong>Pierre</strong> le faire avec ses intimes. Les deux amis ont, en<br />
commun, le goût immodéré du plaisir et celui d’avoir<br />
choisi de faire de leur passion, un métier.<br />
On pourrait aussi s’amuser à chercher leurs différences.<br />
Jean-Michel est fougueux, méditerranéen, expansif. Il<br />
parle avec animation et saute vivement d’un propos<br />
à l’autre. Il s’exalte, toujours avec délicatesse, même<br />
s’il avoue être capable de s’emporter, parfois. <strong>Pierre</strong><br />
est mesuré, réfléchi, discret. Sa pudeur, qu’il porte<br />
toujours à fleur de peau, en impose. De lui, je pourrais<br />
dire qu’il est un parfait « homme aimable » comme on<br />
disait « honnête homme », autrefois. Me voilà donc<br />
installé en face de l’eau et du feu. Quel bonheur !<br />
Au menu, une bento box – sushi et sashimi<br />
impeccables – préparée par Hissa Takeuchi, le plus<br />
4<br />
introDuction<br />
charles znaty<br />
parisien des chefs japonais. En quelques années,<br />
il a su imposer son style et son originalité dans un<br />
domaine éminemment encodé de traditions et de<br />
préjugés. <strong>Pierre</strong> réclame la sauce soja qu’il a l’habitude<br />
de rapporter lui-même du Japon… Ce n’est<br />
pas par hasard si le chef espagnol Ferran Adrià dit de<br />
<strong>Pierre</strong> Hermé qu’il est le dégustateur le plus précis et<br />
le plus attentif qu’il connaisse.<br />
Parlons donc de l’ouvrage Au Cœur du goût. Nous<br />
sommes là pour ça ! Jean-Michel Duriez commence :<br />
« Certes, il y a la technique, mais seul compte le<br />
plaisir. » Justement le vin est arrivé dans nos verres.<br />
Les effluves minérales se déploient instantanément.<br />
À moins que la présence des deux amis ne me rende<br />
plus sensible… par osmose ? <strong>Pierre</strong> Hermé souligne :<br />
« C’est un Sylvaner de 2002 ; pourtant, on ne décèle<br />
pas une once d’oxydation. » En régional de l’étape,<br />
il ajoute : « Habituellement, c’est le cépage alsacien<br />
dont on dit qu’il donne la moins belle expression… »<br />
Jean-Michel s’extasie : « Vous remarquez comme on<br />
sent la peau du raisin tout de suite après la note de<br />
tête ? J’adore ça ! »<br />
Alors comment s’est fait cet ouvrage ? « Nous sommes<br />
partis de rien, commente <strong>Pierre</strong> Hermé, laconique,<br />
mis à part le chapitre Les Évidences de la pâtisserie,<br />
c’est une construction de toutes pièces. » De fait, le<br />
livre a énormément mobilisé les deux hommes. Ils y<br />
ont travaillé avec autant d’énergie que de plaisir. Pour<br />
avoir participé à la genèse de nombreux ouvrages<br />
de recettes – et pas uniquement aux côtés de <strong>Pierre</strong><br />
Hermé – je leur fais remarquer que leur engagement<br />
a largement dépassé les frontières habituelles de ce<br />
genre d’exercice. « Oui dit Jean-Michel, ce livre nous<br />
a beaucoup mobilisés, mais le temps que nous y avons<br />
consacré était littéralement jubilatoire. Ce travail ne<br />
fut jamais pesant ; même lorsque nous abordions des<br />
aspects complexes, nous portions toujours ce projet<br />
avec légèreté. » Il ajoute immédiatement :<br />
« Je crois qu’il était en nous bien avant de commencer<br />
le livre. Quand <strong>Pierre</strong> imagine dans sa tête l’accord<br />
rose-framboise, puis ajoute la note de letchi, il ne le<br />
sait pas encore, mais, déjà, il a commencé à écrire<br />
le livre. Et, de mon côté, très tôt dans le métier, j’ai<br />
commencé par apprendre les notes gourmandes. Ce<br />
sont des bases indispensables. »<br />
<strong>Pierre</strong> renchérit : « C’est bien plus qu’un simple livre.<br />
C’est le résultat d’une réflexion sur le goût. » Puis<br />
sobrement, il conclut : « On va continuer à travailler<br />
ensemble. » Jean-Michel acquiesce à cette évidence<br />
d’un sourire approbateur.<br />
Justement, ne craignent-ils pas que leur démarche<br />
soit mal interprétée ? Le pâtissier et le parfumeur…<br />
deux domaines de la création devenus récemment<br />
plus médiatiques ? Un sujet « dans l’air du temps » ?<br />
Immédiatement, les deux hommes protestent. Que<br />
l’on ne compte pas sur eux pour faire du « gadget »<br />
à l’instar de cet apprenti-sorcier qui se targue de<br />
« mettre du parfum sur une tarte ».<br />
Aussitôt, le débat s’installe entre eux et renaît une<br />
discussion qu’ils semblent avoir interrompue à<br />
propos de François Coty, magnat de la parfumerie<br />
au début du xx e siècle et surtout précurseur et<br />
inventeur génial de fragrances qui se sont imposées<br />
partout dans le monde. <strong>Pierre</strong> et Jean-Michel<br />
évoquent leurs souvenirs olfactifs, leurs idées, leurs<br />
préférences et leurs détestations. Les idées, les noms,<br />
les dates fusent. Le rythme augmente. Je préfère<br />
poser le crayon et laisser passer l’orage.<br />
Le travail en commun sur cet ouvrage a donc<br />
commencé en 2005. « Il nous aura fallu du temps<br />
pour passer de l’envie au contenu proprement dit »,<br />
reprend Jean-Michel. <strong>Pierre</strong> complète : « Nous avons<br />
d’abord pris le temps d’écarter tout ce que nous ne<br />
voulions pas faire, puis Jean-Michel m’a fait passer<br />
un premier découpage, que j’ai repris de mon côté.<br />
Plus tard, nous l’avons retravaillé ensemble. »<br />
De <strong>Pierre</strong> Hermé, il me semble que je sais tout de<br />
sa vie et de sa vocation. La petite enfance dans les<br />
effluves de la pâtisserie familiale à Colmar. L’apprentissage<br />
dès l’âge de 14 ans auprès de Gaston Lenôtre,<br />
qui le prend sous son aile, sévère et bienveillante,<br />
et lui transmet la rigueur, la technique et surtout sa<br />
passion du métier. Encore aujourd’hui, à chaque<br />
fois qu’il évoque le nom de celui qui fut son mentor,<br />
<strong>Pierre</strong> Hermé laisse transparaître un peu du bonheur<br />
immense que lui ont laissé ses années d’apprentissage.<br />
Oubliées, les longues heures passées au « labo »,<br />
les petits matins froids, les jours de fête durant<br />
lesquels il faut redoubler d’efforts, les soirées que l’on<br />
passe entre collègues, une fois la journée finie, pour<br />
« tirer du sucre » ou emmagasiner du savoir, quand<br />
les plus anciens veulent bien montrer leur dextérité<br />
ou partager leurs connaissances. Il n’a retenu de cette<br />
époque qu’un souvenir vivace, joyeux, créatif, qu’il<br />
s’attache aujourd’hui à faire vivre et évoluer au gré<br />
de ses inventions gourmandes. À ce métier, ce travail,<br />
cet Art, cet artisanat, <strong>Pierre</strong> Hermé continue encore,<br />
chaque jour, à se dévouer corps et âme.<br />
La vocation de Jean-Michel Duriez s’est présentée<br />
sous la forme d’une révélation, quasi mystique. Le<br />
parfumeur raconte qu’à l’âge de 12 ans, voulant offrir<br />
de son propre chef un présent pour la fête des Mères,<br />
il se rendit, seul, pour la première fois dans une<br />
parfumerie. Comprenant qu’il lui faut choisir une<br />
fragrance qui puisse convenir parfaitement à sa<br />
maman, il prend alors le temps de sentir chaque<br />
flacon. Jusqu’à découvrir le Graal. « C’était comme<br />
du sur-mesure. J’ai flashé. C’est celui-là qu’il me<br />
faut », s’est-il écrié.<br />
Ce premier émoi olfactif devait décider de son avenir.<br />
Ce n’est que quelques années plus tard qu’il apprit,<br />
par hasard, qu’il avait offert à sa mère le parfum<br />
qu’elle portait, douze années auparavant, au moment<br />
de sa naissance. Cette histoire résume aussi pour<br />
Jean-Michel Duriez la part de souvenirs indélébiles<br />
que les odeurs inscrivent en nous et la façon unique<br />
dont elles façonnent notre imaginaire.<br />
Depuis leur rencontre en 2002, les deux créateurs<br />
ont partagé quelques collaborations. À commencer<br />
par le macaron Enjoy. « C’était ma<br />
première création pour Jean Patou. Les débuts<br />
d’une nouvelle vie pour cette Maison que j’adore, dit<br />
Jean-Michel Duriez. Rose, cassis et patchouli… Dès<br />
le départ, nous savions qu’une transposition littérale<br />
était trop risquée. » <strong>Pierre</strong> Hermé confirme : « Impossible<br />
d’être littéral, d’autant qu’à l’époque j’avais un<br />
certain rejet du patchouli, qu’a priori, j’assimilais<br />
aux parfums de pacotille de l’époque hippie. Avec<br />
Jean-Michel, même si j’ai appris à apprivoiser cette<br />
5
senteur, je continue de ne pas apprécier son<br />
côté terreux et humide… Et en bouche “ça sent<br />
pire” conclut-il, amusé. « En revanche, du cassis, tu<br />
as voulu utiliser la feuille », lui rappelle Jean-Michel.<br />
« C’était une façon élégante de transposer l’esprit<br />
de ce parfum. Il n’est ni nécessaire, ni intéressant<br />
de vouloir faire un macaron qui ait le goût d’un<br />
parfum », souligne-t-il encore. <strong>Pierre</strong> Hermé ajoute,<br />
définitif : « Il ne faut pas être littéral, c’est sûr. »<br />
Les deux amis évoquent encore pêle-mêle le « Kir<br />
royal à la bergamote », le Macaron Mandarine et<br />
Poivre de Sechuan… Mais, au fait, par quel hasard se<br />
sont-ils rencontrés ?<br />
C’est à Jean-Michel Duriez que revient l’initiative<br />
de la première rencontre. « J’avais lu un article paru<br />
dans Air France Magazine, illustré par un portrait de<br />
<strong>Pierre</strong>, debout dans l’escalier en colimaçon et sur les<br />
pavés de verre de la boutique de la rue Bonaparte qui<br />
venait tout juste d’ouvrir, dit-il. Cet article mettait<br />
un visage sur des créations qui m’avaient ému. J’ai<br />
donc organisé un déjeuner au café de l’Alma. J’étais<br />
rempli de questions tandis que <strong>Pierre</strong> était plutôt<br />
silencieux et réservé. Par exemple, mon drame dans<br />
la vie était de n’avoir jamais réussi parfaitement un<br />
feuilletage. J’ai eu l’impression que <strong>Pierre</strong> n’avait pas<br />
beaucoup apprécié ce déjeuner. » « Au contraire !<br />
révèle <strong>Pierre</strong>. Je t’avais trouvé formidable, mais je ne<br />
savais pas comment l’exprimer. » Jean-Michel poursuit<br />
: « À propos de feuilletage, je fantasme dessus depuis<br />
deux jours. Ce week-end, je vais aller chercher un<br />
2 000 feuilles à la boutique. »<br />
Justement, on nous apporte le dessert : Tarte<br />
aux pêches, à la rose et au cumin. Jean-Michel<br />
s’exclame : « C’est la star du livre ! Et, en ce moment,<br />
c’est la saison des pêches… Pourtant, hier, j’ai acheté<br />
des pêches blanches et en les ouvrant, elles étaient<br />
un peu jaunes… Quelle déception. » <strong>Pierre</strong> lui<br />
adresse un sourire compatissant et enchaîne : « Avec<br />
Jean-Michel, j’ai mieux compris les parfums. Cela<br />
m’a influencé et m’a permis de mieux appréhender<br />
ma façon de travailler. Comment faire varier les<br />
éléments qui constituent une saveur dans leur intensité<br />
? Quand les faire apparaître ou disparaître ?<br />
Par exemple, lorsque nous avons travaillé ensemble<br />
la cardamome, ses explications m’ont ouvert des<br />
perspectives… Des accords de goût se sont présentés<br />
dans ma tête comme des instantanés… Parfois, cela<br />
m’a conduit à aller complètement ailleurs. Dans tous<br />
les cas, c’était extrêmement stimulant. »<br />
Jean-Michel complète le propos : « Nous sommes au<br />
cœur du livre. La technique ne peut pas tout faire.<br />
Elle doit s’effacer devant le plaisir. C’est bien de<br />
savoir que la cardamome, c’est à la fois de l’eucalyptol<br />
et de l'acétate de terpényle qui apportent une<br />
certaine fraîcheur, car, quand on pense cardamome,<br />
on pense plutôt à une saveur chaude. » « Une fraîcheur<br />
un peu citronnée, en effet » ajoute <strong>Pierre</strong><br />
Hermé. Et Jean-Michel d’ajouter : « C’est bien de<br />
savoir les choses, mais c’est encore mieux de dépasser<br />
son propre savoir. Cela s’appelle l’audace. Comme<br />
dans la Tarte aux pêches, à la rose et au cumin, on<br />
se dit qu’il faut oser le cumin dans un dessert… Et<br />
puis l’on goûte. Et l’évidence s’impose. Parfait équilibre.<br />
Un bonheur ! » On nous apporte de la Glace<br />
Milena. Crème glacée à la menthe fraîche et fruits<br />
rouges. « Chic ! En ce moment, c’est ma favorite… »<br />
lance <strong>Pierre</strong> Hermé. Il ajoute : « Je trouve que cette<br />
glace est intellectuellement stimulante ! » C’est amusant<br />
car, lorsque l’on goûte la glace en question,<br />
un propos abstrait comme celui-ci paraît limpide.<br />
Mystères insondables de notre système sensoriel…<br />
Qui donc nous dira un jour où se nichent les molécules<br />
du bonheur ?<br />
À propos, messieurs : qu’avez-vous découvert chemin<br />
faisant ? Comme souvent, Jean-Michel répond le<br />
premier : « Du côté terrestre, j’ai ressenti une très<br />
grande émotion avec le Sorbet Cologne. Il faut être parfumeur,<br />
je crois, pour ressentir une émotion pareille.<br />
C’est très compliqué d’avoir en bouche quelque chose<br />
qui a le goût du parfum et qui reste plaisant. »<br />
<strong>Pierre</strong> ajoute : « Il y a une fine barrière… » Et Jean-<br />
Michel, de reprendre : « Côté extra-terrestre, j’ai<br />
découvert qu’il y a une véritable osmose entre nous.<br />
Sur le plan professionnel, ce cheminement fut une<br />
ascension… Stairway to Heaven… »<br />
<strong>Pierre</strong> : « J’ai eu beaucoup de plaisir à mettre en forme<br />
les fantasmes gourmands de Jean-Michel : les cubes<br />
à la poudre de riz grillé, le Mont-blanc au sésame… »<br />
Je leur rappelle qu’ils ont même conçu un parfum<br />
ensemble. « Oui, mais, cette fois, c’est Jean-Michel<br />
qui était aux manettes, précise <strong>Pierre</strong>. Tout cela reste<br />
un jeu entre nous. »<br />
6 Glace milena
soMMaire<br />
chaPiTre 1 : les évidences de la pâtisserie<br />
Apple-pie 39<br />
Émotion Infiniment Citron 40<br />
Chou Infiniment Citron 44<br />
Tarte « Opéra-Bouche » 47<br />
Plénitude 51<br />
Tarte croustillante aux Griottes 55<br />
Tarte Linzer 56<br />
Ispahan 58<br />
Victoria 60<br />
Tarte Mahogany 63<br />
chaPiTre 2 : les évidences et les évocations d’accords classiques de la parfumerie<br />
Poire tiède à l’orientale 80<br />
Suede Cheese-cake Violette, Safran, Thé fumé (Note Cuir 1) 83<br />
Riz au lait fumé, Cardamome noire (Note Cuir 2) 86<br />
Macaron Jardin Secret (Note Œillet) 88<br />
Macaron Jardin Marin (Note Océan 1) 92<br />
Macaron Jardin Merveilleux (Note Océan 2) 95<br />
Océan à boire, Concombre et Mandarine (Note Océan 2) 99<br />
Mille-feuille tiède au Melon, sorbet Océan (Note Océan 3) 100<br />
Sorbet eau de Cologne, biscuit au piment de la Jamaïque, salade d’Oranges 102<br />
Sorbet Chypre, Bergamote et Jasmin, glace à la Rose, mousse de Chêne 103<br />
Tarte Rose Jasmin 106<br />
Gâteau Fleur d’oranger, Pêches, Mangues 110<br />
« Fausse » crème brûlée à l’Anis vert et Violette, Patates douces cuites au four 115<br />
Sorbet Tom Yam, Coco, Citron vert et Citronnelle 118<br />
Sorbet chocolat, Fève tonka et Lavande (Note Fougère) 118<br />
chaPiTre 3 : les construction de goûts et d’arômes<br />
Pannacotta Marshmallow 139<br />
Paris-Agadir 140<br />
Mont-Blanc Himalaya 143<br />
Fraisier des Baux, à l’Huile d’olive et Vanille 144<br />
Sorbet au Citron vert, Guimauve à la Noix de Coco 147<br />
Délice Noix de Coco et Citron vert 151<br />
Cake au Citron et Cardamome 153<br />
Salade de Pêches, Safran, Cannelle, Citron et Gingembre 156<br />
Salade d’Oranges, Carottes des sables et Lait d’Amande 159<br />
Financier à l’Orange, Carottes et Baies roses 162<br />
Mandarine curd 163<br />
Pâte à tartiner Infiniment Praliné Noisette 166<br />
Pâte à tartiner au Riz grillé 167<br />
Cake Noisettine et Riz grillé 168<br />
Émotion Magnifique 171<br />
Émotion Délicieux 173<br />
Crème glacée au Fromage blanc, Citronnelle et Gingembre 176<br />
Gaspacho Fraise, Tomate et Menthe 179<br />
Glace Milena 180<br />
Yasamine 182<br />
Tarte Miraflorès 185<br />
chaPiTre 4 : les confitures<br />
Confiture d’Abricot, Anis, Cumin 192<br />
Confiture de Rhubarbe, Oranges, Pommes 193<br />
Confiture Figue-Jasmin 196<br />
Confiture de Citron, Pastèque, Orange et Noix 197<br />
chaPiTre 5 : les enfleurages<br />
Huile parfumée à la Rose 202<br />
Huile parfumée à la Vanille 202<br />
Huile parfumée au Café et à la Cardamome 204<br />
Huile parfumée au Safran et à l’Anis 207<br />
Huile parfumée au Yuzu ou à la Mandarine 207<br />
Madeleines au Melon 208<br />
Œufs brouillés au Melon 208<br />
chaPiTre 6 : les évocations de parfums de luxe<br />
Tarte Femme de Rochas, Pêche, Rose et Cumin 218<br />
Émotion Christmas 219<br />
Irish Coffee Réglisse-Rhum-Cannelle 221<br />
Émotion Champaca 222<br />
Guimauve du Taj Mahal 225<br />
Cocktail Pure Joy 226<br />
Une touche de Rose et Pamplemousse au confit de Rhubarbe 228<br />
« ENTRE » Eau Sensuelle, Fleur d'Oranger, Oranges sanguines et Baies roses 230<br />
Émotion Eau de Rochas 231
cockTail Pure Joy<br />
Pour 6 verres<br />
Préparation : la veille 2 minutes ; le lendemain, 5 minutes<br />
Infusion à froid : 8 heures<br />
Thé au jasmin<br />
1 litre d’eau minérale froide<br />
30 g de thé au jasmin<br />
CoCkTail<br />
(par personne)<br />
100 g de thé froid au jasmin<br />
135 g de sirop de rose<br />
3 à 4 glaçons<br />
1 c à café de sucre cristallisé<br />
100 g de limonade (ou d’eau gazeuse)<br />
24 pétales de rose rose non traité<br />
La veille<br />
Versez l’eau minérale froide dans une cruche. Ajoutez le thé au jasmin ficelé<br />
dans une mousseline. Laissez infuser 8 heures.<br />
Filtrez le thé. Gardez-le au réfrigérateur.<br />
Le lendemain<br />
Par personne<br />
Dans un verre à whisky, mélangez le thé froid au jasmin avec le sirop de rose,<br />
3 à 4 glaçons, le sucre cristallisé, la limonade et 4 pétales de rose par verre.<br />
Servez aussitôt.
iz au laiT Fumé, cardamome noire<br />
Pour 4 personnes<br />
Préparation : la veille, 25 minutes<br />
Cuisson : environ 30 minutes<br />
60 g de copeaux de bois de chêne<br />
2 capsules de cardamome noire<br />
650 g de lait frais entier<br />
35 g de sucre en poudre<br />
1 pincée de fleur de sel<br />
45 g de riz rond (Arborio ou Carnaroli)<br />
2 jaunes d’œufs<br />
25 g de beurre<br />
La veille<br />
Mettez les copeaux de bois et les capsules de cardamome écrasées en<br />
morceaux à mi-hauteur dans un ustensile supportant le feu (par exemple<br />
une vieille cocotte en fonte, ou un fumoir). Versez le lait dans un récipient<br />
supportant aussi le feu. Posez-le sur les copeaux. Enveloppez l’ensemble de<br />
papier aluminium. Pratiquez un trou afin que la vapeur s’échappe. Faites brûler<br />
les copeaux de bois. Laissez enfumer le lait jusqu’à ce que les fumées soient<br />
dissipées.<br />
Versez le lait enfumé dans une casserole avec le sucre et le sel. Portez à<br />
ébullition. Versez le riz en pluie sur le lait bouillant. Mélangez. Laissez mijoter<br />
jusqu’à ce que le riz ait absorbé le lait.<br />
Vérifiez la cuisson, le riz doit être tout juste cuit.<br />
Mélangez les jaunes d’œufs dans un bol. Ajoutez une partie du riz au lait puis<br />
le restant du riz au lait en remuant vivement l’ensemble. Mélangez le beurre en<br />
noisettes dans le riz en remuant délicatement. Mettez au réfrigérateur jusqu’au<br />
lendemain.
sorbeT Tom yam, coco, ciTron verT eT ciTronnelle<br />
15
suede cheese-cake violeTTe, saFran, Thé Fumé (noTe cuir 1)<br />
Agnès Viénot Éditions<br />
1, rue Frédéric-Sauton Paris V e<br />
www.agnesvienoteditions.fr