Qui sème en vacances, récolte la conscience - CCAS

Dossier
Michaël Fieschi
> Président de la
Commission assurance et
prévoyance, il nous éclaire
sur l’accord de branche
de prévoyance collective
obligatoire signé par
les fédérations syndicales
et les employeurs.
www.ccas.fr
Événement
Ingrid Franchi
> Aux Rimes, Rencontres
de l’image et du multimédia,
cette réalisatrice,
fille d’agent, a vu son
film L’abaya sélectionné
au Festival international
de courts métrages de
Rio de Janeiro.
Rimes :
une première
réussie
Vos activités
Olivier Coustere
> Avec la 23 e Course
du cœur, son directeur
Olivier Coustere, aussi
fondateur de l’association
Trans-Forme, a voulu,
en partenariat avec
la CCAS, sensibiliser
l’opinion au don d’organes.
mensuel
d’information
du personnel
des industries
électrique
et gazière.
1,5 euros euro
n° 292 301
Juillet-Août mai 2009 2008
Qui sème
en vacances,
récolte
la conscience

Photos couverture :
Les Arts Production / CCAS,
Didier Delaine / CCAS,
Christian Petit / CCAS,
Didier Le Scour / CCAS.
Mensuel d’information
du per sonnel des Industries
électrique et gazière.
Immeuble René- Le Guen,
8, rue de Rosny, BP 629,
93104 Montreuil Cedex
Tél. : 01 48 18 64 46
Fax : 01 48 18 66 93.
Directrice de la publication :
Évelyne Valentin.
Rédacteur en chef :
Pierre Chaillan.
Assistante :
Nathalie Harlé.
Ré dac tion :
Samy Archimède,
Éléonore Gratiet-Taicher,
Pierre Michaud,
Philippe Poupard,
Jean Santon,
Marie-Line Vitu.
Se cré tariat de rédac tion :
Aude Brédy
Comtown Productions.
Pho togra phie :
Carole L’Hermitte,
Christine Lemore.
Chef de fa bri cation :
Domi nique Brégier.
Ont collaboré à ce nu mé ro :
Audrey Bernard,
Nicolas Chevassus,
Amine Kheloufi,
Thierry Maricourt,
Rachel Prizac,
Laïla Saïdi.
Con ce p tion gra phi que
et réalisation :
Comtown Productions.
Photo gra vure, im pres sion,
ex pé di tio n :
Rivet,
24-27, rue Claude-Henri-Gorceix,
BP 1577,
87022 Limoges Cede x 9.
ISSN 0295-6365.
Commission pa ri tai re :
N° 1111 M 05267.
Abon ne ment :
12,20 euros (individuel),
6,10 euros (collectif).
Site internet :
www.ccas.fr
CCASinfos 301 - Mai 2009
© Élise RebiffÉ / CCAs
Votre
participation
ÉveLyne vALenTin,
PRÉSidenTe de LA CCAS
Du 22 au 26 juin auront lieu des élections déterminantes
pour l’avenir de nos activités sociales.
Il s’agira d’une part d’élire les membres des
conseils d’administration des CMCAS, et d’autre
part les membres du conseil d’administration de
la Camieg.
Je vous invite à vous impliquer massivement dans
ces élections, car le taux de participation aura une
influence directe sur l’autorité et la légitimité de
ces organismes. De ce point de vue, votre participation
à cette double échéance électorale sera
scrutée à la loupe par les directions des entreprises
des IEG et par le gouvernement.
Et parce que la crise économique, financière, sociale et environnementale
grave que nous connaissons met en lumière la validité de
nos valeurs de justice et de solidarité, la seule façon de renforcer
nos activités sociales et de leur donner un nouvel élan, c’est un vote
massif en juin prochain.
Pour beaucoup, je l’ai déjà écrit, nos organismes sociaux
représentent une hérésie sur le plan économique parce
qu’ils ne sont pas basés sur l’objectif d’un profit maximum.
J’ai l’immodestie de penser que cette forme de répartition
des richesses collectives et solidaires est une référence
incontournable pour un nouveau mode de développement
et d’organisation de notre société.
Le chacun pour soi, la fuite en avant de l’accumulation de
richesses pour une minorité n’ont plus de sens et d’avenir.
La pérennité et le développement de nos activités sociales, qui est
notre désir et notre volonté commune, doivent s’inscrire dans une vision
globale. Il serait illusoire, sinon suicidaire, d’imaginer un avenir
serein sans marquer par notre participation et notre vote, notre attachement
aux valeurs passées et présentes de nos activités sociales.
Nous savons que nous avons besoin de nous adapter, d’évoluer, bref
d’être pleinement présents dans le réel, c’est-à-dire le quotidien.
La tâche est immense et nous mettons tout en œuvre pour y parvenir,
elle nécessite l’implication de tous dans sa diversité et sa créativité.
Permettez-moi de conclure par la citation célèbre de Sénèque :
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous ne faisons
rien, c’est parce que nous ne faisons rien que les choses sont
difficiles. »
La seule façon
de renforcer
nos activités
sociales et de leur
donner un nouvel
élan, c’est un vote
massif en juin
prochain !
édito
3

Dossier
Prévoyance, dépendance,
obsèques, habitation, scolaire,
automobile, protection
juridique et loisirs : ce sont
les nombreux domaines
dans lesquels peuvent
s’assurer les agents
des industries électriques
et gazières grâce aux contrats
souscrits par la CCAS, dont
il faut saluer le travail après
les récentes tempêtes.
Lire page 12
Vos activités
« Bien-être et gourmandise »,
la colonie, à La Chaussée-
Tirancourt du 5 au 11 avril,
qui a accueilli des enfants
âgés de 12 à 14 ans,
portait à ravir son intitulé :
sportivement intense,
elle était axée sur l’initiation
au tai-chi, avec un détour
par la boxe thaïe, tout en
rappelant des principes
essentiels d’égalité.
Lire page 24
Culture
Pour sa 6 e édition, le Festival
du moyen métrage
de Brive-la-Gaillarde
a une nouvelle fois comblé
ses aficionados, dont
les agents qui, grâce à
un partenariat signé avec
la CCAS et la CMCAS Tulle-
Aurillac, ont profité d’un
accès illimité et gratuit
à toutes les séances
des rétrospectives et
des 16 films en compétition.
Lire page 40
CCASinfos 301 - Mai 2009
© OlivieR ClÉMent / CCAs © Julien Millet / CCAs
© Julien Millet / CCAs
L’Édito d’Évelyne Valentin 3
Votre participation
ACtuALitÉ événement 6
Rimes : « Reçus comme des pros »
ACtuALitÉ en bref 8
Sports • Social • Séjours • Vous écrivez, on vous lit •
Précision • Culture • Clubs • Avis de recherche •
Santé • Solution jeux n°300
initiAtiVeS 11
Résistons sous les pins
doSSier assurances 12
L’assurance, ou quand protection rime avec solidarité
VoS activités 22
L’économie ? Sociale et solidaire, évidemment ! •
S’initier au tai-chi et s’épanouir • Rencontres
solidaires au Liban • Les meurtrissures du peuple
libanais • Petites foulées pour grande cause •
Du nouveau pour vos transports • Joker pour
les vacances • Moins de clics pour plus de services
SAntÉ 32
La Camieg : le point !
VoS droits 34
Invoquer son droit au logement opposable •
Réagir face à une discrimination
SCienCeS et environnement 36
Mettre la science en culture • Quelle politique
de recherche ?
point de vue sur 38
Pour un « protectionnisme réfléchi »
CinÉMA Je suis de titov Veles 39
Un film de Téona Strugar Mitevska
CuLture 40
Mention spéciale pour le Festival du moyen métrage
LiVreS Frédérique Clémençon 42
Créer du sens au fond du désordre
nouVeLLe droit de chasse 44
Par Thierry Maricourt
JeuX et jardin 46
Côté jardin : La saison fleurie
Jeux : Mots croisés et sudoku
Encart : communication transports ferroviaires
sommaire
5

évènement
rimes :
« reçus coMMe Des pros »
Du 27 au 29 mars dernier à Merlimont, amateurs
et professionnels ont échangé sur leur passion
de la vidéo ou de la photo. en partenariat avec
le Figra 1 , ces premières rencontres de l’image
et du multimédia ont trouvé leur public.
Les tentes du village numérique
ont poussé sur la pelouse du
centre de vacances. Entrez et suivez le
tapis rouge. Il longe l’atelier multimédia,
vous emmène ensuite sur la plate-forme
où vous pouvez choisir entre
l’atelier « Montage du sens »,
baptisé Espace Maurice Pialat,
et l’atelier « lumière », avec sa
grosse caméra tournée vers
un studio équipé « comme si
vous y étiez. » Ici, une exposition
dévoile les étapes du film
relatant la visite de Papous en
France, tiré du film L’exploration
inversée. Et au bout, dans
l’immense salle de cinéma,
asseyez-vous le temps d’une
projection, d’un débat.
« On ne s’attendait pas à autant de
moyens, nous sommes reçus comme
des pros, on se croit à Cannes », plaisante
Gabriel, venu avec son épouse
Marie-Hélène de Nancy. Ces amateurs
« La vraie
réussite de ces
premières
Rimes
repose sur
l’appropriation
du festival par
les agents. »
Fiore d’Ascoli,
administrateur
en charge
de la culture
de vidéo n’ont pas quitté l’Espace montage
depuis le matin. Les onze ordinateurs
sont occupés par des élèves très
sérieux, tous désireux d’apprendre ou de
se perfectionner. Et ce jour-là, Patricia,
la spécialiste, enseigne à partir
d’un énorme écran quelques
subtilités : comment ne pas
laisser apparaître les coupures,
par exemple. Chacun s’amuse à
faire avancer ou reculer sur les
différentes pistes du montage
le mannequin qui se déhanche
sur le podium. Gabriel attend
de cette formation particulière
une meilleure approche
des logiciels sophistiqués.
« Nous, les amateurs, nous
faisons toujours quelque chose
de chronologique, nous oublions qu’il
est possible de créer une histoire. Nous
apprenons à construire des phrases avec
des images. On réalise qu’il faut donner
aussi un sens aux images. » Cet agent en
L’atelier « Montage du sens », Espace Maurice Pialat
inactivité, familier du matériel, a déposé
une production, réalisée en famille, qui
raconte le voyage en Norvège effectué
avec la SLV de Nancy. Nicolas, le fiston,
que l’on aperçoit dans un médaillon,
assure le sous-titrage en langue des
signes derrière un drap blanc de la
maison. Marie-Hélène présente elle
aussi son travail : des diapos photos
du même voyage. Une histoire de famille,
de générations et de grande débrouille.
« On peut passer la journée avec
certains, la plupart pratiquent et apprennent
très vite », explique Michel
Poomeyreau, chef opérateur en charge
de l’atelier « lumière » à l’Espace
Diane Arbus. « Ils attendent le petit
élément qui fait qu’ils vont progresser,
j’ai l’impression que j’ai affaire à des
gens qui en font beaucoup. » Cela peut
aller jusqu’à trente-quatre heures par
semaine pour Patrick, qui « a créé un
labo dans les toilettes ». Dans cette passion,
il a entraîné une ancienne collègue,
Thérèse. Ils ont tous les deux un beau
palmarès. Plusieurs concours remportés
à leur actif. Direction la très belle
salle Chambre noire. En arrivant dans le
lieu, l’œil peut englober l’ensemble des
œuvres. Avec audace, le dispositif scénique
mêle films et photos projetés sur
des écrans. Au total, plus de 750 prises
et 72 films. Yvette et Gilbert n’en sont
pas, eux non plus, à leur première réalisation.
Depuis 2001, date de la création
de la section vidéo à la CMCAS Besançon,
l’équipe a produit 90 films. « Ce que
nous sommes venus chercher, c’est une
6 CCASinfos 301 - Mai 2009

L’atelier « Lumière », Espace Diane Arbus
certaine philosophie qui permet de
décrypter la manière dont les médias
transforment l’information. » Ne pas
être simple consommateur d’images,
l’autre volet de ces rencontres, il en a
été beaucoup question. Les discussions
ont attiré du monde. Lors d’une table
ronde sur les pratiques de l’image en
amateur, Beaudouin Koenig, un réalisateur,
insiste devant une salle pleine
sur l’importance de comprendre les
images qui sont véhiculées.
Didier Thibault, lui, est compositeur de
musique, il met l’accent dans son atelier
sur les obligations des amateurs et
les pièges à éviter, notamment lors de
« l’utilisation de la musique commerciale
quand la réalisation est diffusée
Ingrid Franchi
CCASinfos 301 - Mai 2009
hors du champ privé ». Yann, de l’association
Calysto 2 , rappellera les règles
d’or en cas de création de sites ou de
blogs : « Ce sont peut-être des espaces
de créations, mais attention à ce que l’on
écrit sur son blog. » Les informations
peuvent être récupérées. « On s’imagine
qu’on est à l’abri, mais en fait on n’est
pas forcément au courant de tout »,
explique Véronique, attentive à ce qui
vient d’être dit. « Nous avons tous un
ordinateur. C’est intéressant d’avoir des
outils supplémentaires. » « J’attendais
des réponses des professionnels pour
utiliser correctement Internet », ajoute
Jean-Pierre, qui continue de griffonner
sur un bout de papier.
Pour Fiore d’Ascoli, administrateur en
charge de la culture, c’est là l’enjeu de
l’événement fédérateur : « La vraie réussite
de ces premières Rimes repose sur
l’appropriation du festival par les agents,
d’abord parce qu’ils s’y sont impliqués
en déposant leurs réalisations ; ensuite
parce qu’ils puisent dans les outils mis
à leur disposition : expositions, ateliers
de travail mais aussi échanges avec des
professionnels ». Entre 150 et 200 personnes
par jour issus de 30 CMCAS
ont déambulé sur ce fameux tapis
rouge. L’administrateur souhaite voir
se créer des liens numériques, « l’activation
de réseaux entre les territoires
afin de dynamiser les clubs photos, les
sections vidéo. Les Rimes ont pour objectif
d’être un élément ressource pour
venir chercher des idées ». Certains ont
participé à la première édition pour y
juger le défi. Des CMCAS en ont profité
pour faire leur demande ce week-end-là.
À qui le tour ?
Texte : Laïla Saïdi
Photos : Didier Le Scour / CCAS
1 figra : festival international
du grand reportage d’actualité
et du documentaire de société.
2 Calysto : agence au service
de la maîtrise des enjeux liés
aux usages de l’internet et aux
technologies de l’information.
Un public venu en nombre
Fille d’agent et réalisatrice
Des longs et courts métrages produits par des professionnels ont été
diffusés, dont celui d’Ingrid Franchi. Cette fille d’agent, réalisatrice
et photographe, n’est pas une inconnue de la CCAS. Déjà en 2001,
elle est primée aux Rencontres audiovisuelles de Proyart. Son dernier film,
L’abaya, qui parle de la situation des femmes au Maghreb, a été sélectionné à
la compétition du Festival international de courts métrages de Rio de Janeiro.
7

en bref
SPORTS
LA CCAS ET LES RENCONTRES
D’ÉCHECS DU CAP D’AGDE
RÉCOMPENSÉES
Dans le cadre de son assemblée
générale qui se tenait
les 28 et 29 mars aux Pyramides
de Port-Marly (Yvelines), le trophée de
la meilleure organisation de tournoi
d’échecs 2008 a été remis par la FFE
à la CCAS. Il a été décerné par un jury
de journalistes et de professionnels
des échecs. C’est la première fois que
la CCAS se trouve récompensée pour
ce tournoi de renommée mondiale
se déroulant tous les 2 ans depuis
1994. Michel Lebouc, vice-président
de la CCAS, Christophe Gaston,
administrateur de la CCAS,
et Pascal Lazarre recevaient
ce trophée des mains du président
de la FFE, Jean-Claude Moingt.
SÉJOURS
EMBRUN : AVIS
AUX TRIATHLÈTES
Du 9 au 16 août
2009, un nouveau
séjour Triathlon
sur le centre CCAS
d’Embrun a été créé,
en partenariat avec
la CMCAS Alpes
du Sud (Gap).
Il est proposé aux
ayants et ouvrants droit des IEG,
aux participants à l’Embrun Man
le 15 août 2009, et permet
de bénéficier d’un hébergement
de proximité et d’une restauration
adaptée. Ce séjour, d’une semaine
propose aux bénéficiaires
des conditions idéales pour une
préparation de qualité. En effet,
la localisation centralisée du lieu
d’hébergement, facilitant les
reconnaissances des parcours,
et l’accès immédiat au plan d’eau sont
autant d’atouts indispensables pour
les athlètes en vue de tels efforts.
PRÉCISION
Les réservations pour les centres
de Paris-Richerand et Opéra se font
par l’intermédiaire de la centrale
de réservation 6 mois avant la date
de début du séjour et pour une durée
maximale de 6 nuitées par résidence
et par année, et non un mois comme
indiqué précédemment.
Appeler au 0 810 228 225.
© DiDieR DelAine / CCAs
LA RÉVOLUTION
DE L’ESPRIT
« Appel à
l’engagement
humain des
peuples par
la révolution
de l’esprit, pour
l’humanisme en
action », telle
est l’ambition
de Guy Créquie,
retraité EDF. Des droits fondamentaux
de la femme au principe de laïcité
française, en passant par la situation
de la jeunesse et de l’éducation
citoyenne, un tour d’horizon des
problématiques contemporaines
est dressé dans ce livre, à travers
une analyse qui tente de décrypter
certains de nos questionnements
contemporains.
La révolution de l’esprit,
TdB Éditions, 19,50 e.
ÇA ROULE
MA POULE
Zoom sur
le livre pour
enfants J’ai l’air
d’une vache
de Christine
Thybert,
graphiste
à la CCAS.
Inspiré d’un
pré normand,
l’ouvrage met
l’accent sur un graphisme décalé,
© bORDAs / sipA
SOCIAL
LA CCAS AVEC LES
AGENTS EN LUTTE
« Je tiens (…) à apporter
tout mon soutien aux
salariés qui ont fait le choix
d’agir et de ne pas accepter
que la crise ait
des répercussions
inacceptables sur leurs
conditions de vie et de
travail. » Par la voix
de sa présidente,
Évelyne Valentin, la CCAS
exprime sa solidarité
et apporte concrètement
son soutien en organisant,
en relation avec les CMCAS,
un dispositif aux agents
en lutte, notamment la mise
à disposition gracieuse
de la restauration.
VOUS ÉCRIVEZ, ON VOUS LIT
où pelages et plumes d’animaux
sont remplacés par une alternance
de tissus scannés, de la dentelle au
jersey. L’occasion d’initier les enfants
aux différentes matières à travers des
animaux champêtres et loufoques.
À partir de 4 ans.
J’ai l’air d’une vache,
Éditions Sarbacane, 12,50 e.
HISTOIRE EN
HAUTE-GARONNE
À travers les
affaires criminelles,
Gisèle Vigouroux,
femme d’agent
EDF qui se définit
comme une
« raconteuse
d’histoires »,
s’attache avec
brio à raconter
dans ses livres
l’évolution de la société et de
la justice en parcourant les sentiers
du crime.
Après avoir publié Les grandes
affaires criminelles du Gard
et Les grandes affaires criminelles
des Pyrénées, où l’auteur retrace
deux siècles d’événements
énigmatiques et dramatiques
allant de Louis XVI à nos jours,
Gisèle Vigouroux nous propose
maintenant une autre façon de
revisiter l’histoire en Haute-Garonne.
Les grandes affaires criminelles
de la Haute-Garonne,
de Gisèle Vigouroux,
Éditions De Borée, 24 e.
8
CCASinfos 301 - Mai 2009

CCASinfos 301 - Mai 2009
CULTURE
CINÉ-REBONDS EN CORSE
La Semaine
internationale
de la critique,
la cinémathèque
de Corse,
la CMCAS
de Corse
et la CCAS
s’associent
pour vous présenter l’une des plus
anciennes sélections parallèles
du Festival international du film
de Cannes. Venez vous projeter dans
l’actualité du cinéma de création avec
la projection de 4 courts et longs
métrages de la programmation 2009
à Borgo les samedi 30 et dimanche
31 mai. Ces projections se tiendront
en présence des réalisateurs.
En organisant désormais des Ciné-
Rebonds (soit la reprise de grandes
manifestations), les organismes
sociaux des IEG veulent faire
vivre ces partenariats au-delà
de l’événement festivalier.
FESTIVAL
« ALORS… CHANTE ! »
La 24 e édition du Festival « Alors…
chante ! » se déroulera du 18
au 24 mai 2009 à Montauban
(Tarn-et-Garonne). Le festival
programme des artistes reconnus,
tels que Cali, Bénabar, Tryo, Jamait et
pleins d’autres… et entend également
promouvoir de nouveaux talents
dans le cadre des découvertes.
En partenariat avec la CCAS et les
CMCAS Toulouse et Agen, le festival,
organisé par l’association Chants
libres, promet d’être un grand
cru ! Tous les styles et toutes les
générations seront à nouveau réunis
avec un point commun : le talent !
Programme sur www.alorschante.fr
et réservations auprès des SLV de
Montauban et Golfech. Les places
sont à retirer sur place au point
rencontre.
© DiDieR le sCOuR / CCAs
UNE NOUVELLE ÉQUIPE À L’ANEG
Lors de l’assemblée générale
de l’Aneg (Aéro-club national des
électriciens et gaziers) en mars
dernier, un hommage appuyé a été
rendu à Fernand Durand, qui fut
président du club pendant 20 ans.
Il a passé le relais à Daniel
Maitrerobert, qui a tenu au nom de la
nouvelle équipe à affirmer : « Nous
(…) allons faire en sorte de continuer
cette œuvre magnifique en prenant
toute notre place au sein des activités
sociales de la CCAS et à œuvrer pour
que l’Aneg ait toute sa place au sein
de la nouvelle organisation de nos
organismes sociaux. »
Renseignements sur http://aneg.free.fr
AVIS DE RECHERCHE
ÉCOLES DE MÉTIERS EDF-GDF
Les anciens élèves des écoles
de métiers d’EDF et de GDF
possèdent eux aussi leur propre
site de retrouvailles.
Gratuit et sans publicité, leur portail
web, www.poulettou.fr/Guppy,
contribue à renouer des liens
entre d’anciens camarades
de promotion. Des documents
d’époque (8 660 photos,
dont les plus anciennes datent
de 1942), l’annuaire des membres
(3 080 inscrits) et les listes
des élèves passés par ces formations
y sont répertoriés.
En 55 ans, 33 000 jeunes,
soit plusieurs dizaines de
générations, ont donné ce qu’ils
avaient de meilleur pour construire
le fleuron européen et mondial
des compagnies d’électricité.
Si vous recherchez des photos,
si vous souhaitez retrouver
vos camarades et organiser
des retrouvailles, ou si vous possédez
des souvenirs, alors rejoignez-les.
Renseignements sur
www.poulettou.fr/Guppy
ou à philippe.pons@asmeg.org
DR
CLUBS
AUTOS RÉTRO
L’Aronde Messagère pour les 20 ans
du club
Chaque année, le Rétro automobile
club des électriciens et gaziers
de France propose une maquette au
1/43 e , qui reproduit une auto qui a
marqué l’histoire des services publics
de l’énergie. Pour 2009, le RAC-EGF
nous propose l’Aronde Messagère de
Simca. Afin de célébrer les 20 ans de
son existence, le RAC-EGF organise,
pour sa sortie nationale 2009,
un rallye touristique en Limousin,
du 21 au 24 mai.
Pour commander, merci d’envoyer
un chèque de 28 e, accompagné
de vos nom, prénom et adresse
à M. Christian Cayrol :
222, rue de Belleville 75020 Paris.
Renseignements au 01 46 36 37 79,
sur http://pagesperso-orange.fr/rac.
egf/ ou à rac-egf@wanadoo.fr
SANTÉ
CANCERS DE LA PEAU :
PRÉVENTION
En 2009, la Journée nationale de
dépistage des cancers de la peau aura
lieu le jeudi 28 mai. À cette occasion,
les dermatologues se mobilisent
massivement dans toutes les régions
de France et examinent bénévolement
(et de façon anonyme) les patients.
La CCAS est partenaire de cette
initiative avec son Centre national
de santé situé 4, avenue Richerand
à Paris 10 e , en organisant une matinée
de dépistage gratuit.
Les rendez-vous sont ouverts
dès à présent au 01 40 03 38 17.
SOLUTION JEUx N° 300
Horizontalement :
I. Blanquette. II. Repoussées. III. Avaient.
Sp. IV. Iris. Ôté. V. Liserés. Ar. VI. Lee. Asie.
VII. Armement. VIII. Égéries. Ix. Dinar.
Élue. x. Atlas. Eau.
Verticalement :
1. Braillard. 2. Lévrier. La. 3. Apaisement.
4. Noise. Égal. 5. Que. Ramera. 6. Usnée.
Er. 7. Est. Sanie. 8. Té. Stèle. 9. Testai.
Sua. 10. Espérer. Eu.
9

« Résistons sous les pins »,
c’est avec cette formule, en clin
d’œil au festival Chantons sous les
pins dont elle est partenaire, que la
CMCAS Bayonne a lancé, le 26 mars
dernier, un appel à la mobilisation et à
la résistance pour des services publics
dignes de ce nom. « Nous avons tous, à
notre niveau, relevé leurs défaillances,
notamment celle d’EDF. La suppression
de milliers d’emplois, particulièrement
la fermeture des agences, sont
à l’origine de ces graves dysfonctionnements.
Il est primordial de réfléchir
ensemble, de formuler des propositions
pour exiger des services publics de
qualité, capables de remplir leur mission
auprès des usagers », déclare en
préambule Eddy Combret, président de
la CMCAS. Amer constat partagé par
les communes, les usagers et les salariés
sur place : celui des carences inadmissibles
des services publics après la
tempête du 24 janvier 2009.
Clair lien entre privatisation
et désorganisation
La salle polyvalente de Tartas est
pleine. Élus des communes landaises,
salariés des secteurs publics et de la
filière bois, syndicalistes et élus des
comités d’entreprise, beaucoup sont
venus témoigner, chercher des explications.
Pourquoi les usagers sont-ils
restés tant de jours sans électricité ?
Jusqu’à huit jours… Venus également
s’exprimer sur les conséquences économiques,
sociales et environnementales
de la tempête : quel avenir pour la
filière bois ? « ERDF était désorganisée.
Des électriciens venus d’autres régions
ont passé leur temps à chercher des
transformateurs. Si je n’avais pas eu,
dans ma commune, des agents EDF
CCASinfos 301 - Mai 2009
résistons
sous les pins
Quels enseignements tirer des défaillances
des services publics deux mois après
la tempête Klaus ? le 26 mars dernier, à tartas
dans les landes, la cMcas Bayonne a lancé
un appel à la mobilisation pour un service public
de qualité et de proximité.
locaux, connaissant le réseau, qui les
aident, ça aurait été catastrophique »,
s’insurge Jean Cazaux, éducateur,
élu municipal de Pontonx. Établissant
clairement le lien entre privatisation
et désorganisation, l’élu dénonce les
fermetures des districts et revendique
le maintien d’un service public
de proximité. Car, conclut-il, « avoir
des électriciens et gaziers sur place
est le gage d’une réactivité immédiate
et d’une plus grande efficacité ».
Lien d’interdépendance entre
salariés du public et du privé
Jean-Yves Arrestat, maire de Perquie,
raconte de quelle façon des inactifs,
venus spontanément offrir leur aide
comme en 1999, se sont vu refouler par
EDF. « Les entreprises nationalisées
avaient l’obligation de fournir du courant
à tous. Aujourd’hui, ces sociétés
anonymes organisent la pénurie et le
délestage pour faire du fric en bourse »,
s’offusque Georges Darricau, pensionné,
membre de l’Institut d’histoire sociale
des Landes. Alain Siberchicot,
président du Syndicat départemental
d’électricité et d’eau des communes
(Sydec) landais met en garde les élus
municipaux contre « la volonté d’ERDF
d’imposer à chaque municipalité un
correspondant censé pallier l’absence
des techniciens d’EDF ». Un employé
de Tembec, l’usine de papeterie de
Tartas, souligne le lien d’interdépendance
entre les salariés du privé et du
public, exhortant à un combat contre la
fermeture des usines et la disparition
programmée des services publics, et à
une solidarité pluri-corporatiste.
Cahier de revendications
collectives à la préfecture
Concernant l’avenir de la filière bois,
il précise que, là encore, la fragilité des
pinèdes résulte d’une surproduction et
d’un rendement intensif dont la seule
finalité reste l’argent. « Aujourd’hui, les
pins n’ont pas le temps de pousser pour
s’enraciner. Au moindre coup de vent,
ils se couchent », note l’expert. Après
ces échanges fructueux, Eddy Combret
propose à l’assemblée un appel commun
à la mobilisation et un cahier de
revendications collectives qui sera porté
à la préfecture afin de « renverser le
processus de déstructuration des entreprises
publiques, et d’exiger l’arrêt
de la casse des services publics ».
Texte : Marie-Line Vitu
Photos : Olivier Clément / CCAS
initiatives
11

dossier
© Julien Millet / CCAs
l’assurance,
ou QuanD protection riMe aVec
solidarité
les agents des industries électriques et gazières (ieG) peuvent s’assurer
dans de nombreux domaines grâce aux contrats groupe souscrits
par la ccas : prévoyance, dépendance, obsèques, habitation, scolaire,
automobile, protection juridique, loisirs. Dans ce dossier*, nous revenons
aussi sur le travail accompli par la ccas, les assureurs et les cMcas
lors des récentes tempêtes. après le drame d’aZF à toulouse, la ccas
avait tiré les enseignements qui se sont ensuite avérés efficaces lors
des tempêtes. comme quoi protection et solidarité sont intimement liées.
12 CCASinfos 301 - Mai 2009
*Document non contractuel
dR

pas d’actions nationales
sans initiatives locales
Michaël Fieschi,
administrateur
de la ccas, président
de la commission
assurance et prévoyance
et président
de la commission ass
et santé, répond
à nos questions.
Pourquoi un accord de
branche de prévoyance
collective obligatoire ?
De longue date, les fédérations syndicales
revendiquent le financement
patronal pour une protection sociale
améliorée et couvrant tous les risques
de la vie : infirmité, invalidité, dépendance
et décès. La CCAS proposait, et
propose toujours, sur la base du volontariat
et à charge seule du salarié,
les garanties IDCP. Après plusieurs
mois de négociations entre les fédérations
syndicales et les employeurs,
le 27 novembre, nous avons signé un
accord de branche prévoyance, assurant
tous les salariés pour le risque
de décès et d’invalidité permanente
totale nécessitant la présence d’une
tierce personne. L’accord s’applique à
tous les salariés actifs de la branche.
Qu’est-ce que cela change ?
Avant la négociation, le conseil d’administration
de la CCAS a mis en place
un groupe de travail interfédéral sur
la prévoyance. Celui-ci a contribué à
faire évoluer le contrat IDCP.
Assuré ou non aux anciens contrats
IDCP, vous avez la possibilité de souscrire
à de nouvelles garanties jusqu’au
30 juin 2009 sans questionnaire médical.
Le nouveau contrat est cumulable
avec la couverture obligatoire.
De plus, nous avons pu négocier des
baisses tarifaires, élargir la population
couverte, notamment aux conjoints.
Par contre, les prélèvements IDCP sur
salaire cesseront en décembre 2009,
CCASinfos 301 - Mai 2009
ce qui oblige les salariés à opter pour
le prélèvement sur compte et ainsi
bénéficier des baisses tarifaires négociées.
Reste que l’accord de branche
ne couvre pas les infirmités accidentelles,
contrairement à IDCP. Ainsi
donc, entre cet accord et les modifications
du contrat IDCP, la couverture
des agents est améliorée et à moindre
coût, ce qui est un plus pour le pouvoir
d’achat. L’objectif que vise la CCAS,
c’est une évolution permanente des
garanties pour maintenir, prolonger
et améliorer la solidarité intergénérationnelle.
Les récentes tempêtes
vous ont-elles conforté
dans vos choix concernant
les assurances de biens,
vous ont-elles apporté des
enseignements nouveaux ?
Les efforts des personnels des CMCAS,
de la CCAS, ainsi que la présence des
élus des activités sociales dès les
premières heures sur le terrain, ont
confirmé le bien-fondé de l’orientation
politique faisant de la solidarité le
socle de nos actions. Ainsi, les réseaux
solidaires mis en place par les CMCAS
avec leurs SLV, les bénévoles acteurs,
ont été le lien social permettant réac-
tivité, soutien, réconfort et actions du
local au national.
Concernant le champ des assurances,
le conseil d’administration de la CCAS,
en lien direct avec chaque président de
CMCAS, est intervenu auprès de l’assureur
afin d’améliorer les garanties
existantes pour tous. Des garanties
non couvertes par le contrat souscrit
personnellement par l’agent ont pu
être indemnisées. Mais aussi, un suivi
particulier par chaque CMCAS a permis
de vérifier auprès des adhérents
l’adéquation ou non des réponses
faites par l’assureur.
Ainsi les premières avances financières
aux bénéficiaires, sans justificatifs,
ont été réalisées à notre demande.
Afin de répondre aux attentes des
agents des industries électriques et
gazières ayant souscrit aux contrats
CCAS Auto et Multirisques habitation,
des mesures exceptionnelles ont été
négociées par la CCAS auprès d’AXA.
Nous sommes confortés dans l’idée
qu’il ne peut y avoir d’actions nationales
coordonnées sans l’action de
la proximité, celle des CMCAS et des
SLV : c’est cette complémentarité qui
permet l’adaptation permanente des
contrats groupe en fonction de ce que
vivent les électriciens et gaziers.
© DiDieR DelAine / CCAs
13

dossier
un nouveau contrat
iDcp
la nouvelle offre regroupe les garanties a, M et F. elle est plus large que
la précédente et peut multiplier le nombre des personnes assurées.
L’objectif de la CCAS : maintenir, prolonger et améliorer la solidarité intergénérationnelle
Un nouveau contrat d’assurance
Invalidité, décès, complément
prestations (IDCP), est mis en place
depuis le 1 er janvier 2009. Il regroupe
les garanties des contrats IDCP A, M
et F. Il est aussi devenu un contrat à
options permettant aux adhérents de
choisir les garanties qui correspondent
le mieux à leur situation.
En plus des garanties invalidité et
décès « historiques » d’IDCP, le contrat
s’enrichit de nouvelles garanties :
• Rente de Conjoint (rente viagère).
• Rente Éducation : rente temporaire
pour les enfants jusqu’à 21 ans ou
26 ans en cas de poursuite d’études
ou en apprentissage.
• Rente Survenance handicap enfant :
rente viagère pour l’enfant qui devient
handicapé.
Désormais, peuvent aussi devenir assurés
au contrat : les conjoints, les
concubins, les partenaires pacsés, les
enfants et les ascendants fiscalement
à charge, le veuf ou la veuve d’un agent
non remarié.
Le nouveau contrat est un complément
au régime obligatoire. En effet, si les
garanties de ce dernier cessent lors
du départ en inactivité, les garanties
d’IDCP se prolongent, elles, jusqu’à
68 ans ou 75 ans, selon les garanties
souscrites.
De plus, le régime obligatoire se limite
principalement au versement
de prestations en cas de décès et ne
couvre pas les séquelles d’un accident,
qui sont prises en compte par
IDCP. Ce dernier est le seul contrat
du marché qui indemnise à partir de
taux d’invalidité permanente partielle
très faibles.
Par ailleurs, si dans le régime obligatoire
le capital complémentaire associé
à un décès accidentel est limité
14 CCASinfos 301 - Mai 2009
© DOMinique lORieuX / CCAs

© XAvieR ZiMbARDO / CCAs
Marié, vivant en concubinage ou pacsé, le nouveau contrat vous propose
de nombreuses garanties : rente de conjoint, rente d’éducation, etc.
à 100 % du salaire annuel brut, dans
IDCP, les ouvrants droit peuvent souscrire
des « Garanties accidentelles »
jusqu’à 800 % du salaire annuel brut.
Rappelons enfin que les prestations du
régime obligatoire et d’IDCP se cumulent
en cas de sinistre pour toutes les
garanties.
La nouvelle offre IDCP propose aussi
des tarifs attractifs. En particulier, les
cotisations « Garanties accidentelles »
CCASinfos 301 - Mai 2009
DR
sont inférieures d’environ 10 % à celles
d’IDCP A.
À titre d’exemple, pour les conjoints de
moins de 40 ans, les cotisations aux
« Garanties toutes causes » s’établissent
entre 0,03 % et 0,24 % du salaire ou de la
pension, selon les options choisies, soit,
pour un salaire mensuel brut de 2 000 €,
une cotisation allant de 0,65 € à 5,20 €.
Un simulateur est à la disposition de
chacun, adhérent ou non-adhérent,
téMOignage
« Moins cher pour plus de garanties »
sur l’espace Activ’, ainsi que le numéro
vert 0 800 00 50 45 (gratuit depuis un
poste fixe) du lundi au vendredi de
8 h 30 à 19 h.
Signalons enfin que les adhérents
à IDCP depuis plus de 25 ans bénéficient,
en cas d’adhésion au contrat
Dépendance, d’un supplément de
rente calculé en fonction de l’ancien-
neté atteinte dans chacune des
« Garanties accidentelles » et « Toutes
causes ».
Franck Guinaudeau, agent EDF chargé de la production comptable
à La Rochelle, vient de changer son contrat d’assurances IDCP.
Il nous explique pourquoi.
« Avant le début de l’année, j’étais assuré à 2 contrats IDCP. Maintenant que
les 3 types de contrats IDCP (A,M,F) ont été regroupés et que l’employeur en paie
une grande partie, pour ne pas payer 2 fois, j’ai procédé au changement.
Pour cela, j’ai pu faire des comparaisons grâce au simulateur sur ccas.fr.
Avec les simulations réalisées (salaire et garanties données), j’ai constaté qu’au lieu
de payer 40 euros par mois et seulement pour moi, je ne paie plus que 30 euros
mensuels pour beaucoup plus de garanties, pour moi-même mais aussi pour
ma femme et mes enfants. Pour moi, ce changement est donc largement positif.
J’ai réalisé toutes les modifications par Internet, de façon très rapide puisqu’en
réalisant la simulation, nous avancions déjà pour remplir le formulaire. »
© XAvieR ZiMbARDO / CCAs
Les cotisations « Garanties accidentelles »
sont très attractives
15

ne plus craindre l’avenir
le succès du contrat groupe Dépendance,
souscrit par la ccas auprès de cnp assurances
ne se dément pas. plus de 20 000 bénéficiaires
des activités sociales ont fait la démarche d’y adhérer.
L’assurance dépendance permet
de conserver son patrimoine sans
devenir une charge pour ses proches
en cas de perte totale ou partielle d’autonomie.
Elle assure le versement mensuel
d’une rente viagère de son choix (entre
238 € et 1 444 € non imposables,
montant qui peut être revalorisé tous
les ans). Les adhérents bénéficient
en outre de prestations d’assistance
24 heures sur 24.
Des options pratiques permettent de
faire face aux premiers frais et au placement
dans une structure spécialisée.
L’option « exonération couple » offre
au conjoint survivant de rester couvert
sans payer de cotisation ou en ne
payant que 50 % de la cotisation.
Accessible de 50 à 74 ans, ce contrat
s’adresse à l’agent, mais aussi à son
conjoint, partenaire Pacs, concubin ou
ses ascendants.
Le tarif est fixé en fonction de l’âge à
l’adhésion.
dossier DépenDance
Notons qu’en règle générale :
L’espérance de vie ne cesse de s’allonger
et le risque de dépendance augmente
avec l’âge (plus 40 % à 50 % du
nombre de personnes dépendantes à
l’horizon 2040).
Les maladies cardio-vasculaires, Alzheimer…
deviennent plus fréquentes avec
l’âge et contribuent à la dépendance.
La prise en charge de la perte d’autonomie
par les pouvoirs publics est
insuffisante (500 euros par mois en
moyenne) alors que le coût moyen de
la prise en charge à domicile d’une
personne dépendante peut s’avérer
très lourd (1 500 à 2 000 euros par
mois). Notons que la Sécurité sociale
ne rembourse que les soins.
Signalons aussi que, plus la souscription
se fait tardivement, plus la cotisation
est chère.
Exemple : en choisissant une rente mensuelle
de 722 €, votre cotisation mensuelle
sera de 20,78 € en adhérant avant
votre 55 e anniversaire et de 30,88 € en
adhérant après votre 60 e anniversaire.
Plusieurs dispositions
complètent ce contrat :
En cas d’adhésion « couple », vous bénéficiez
d’une réduction de 20 % sur la
cotisation la plus élevée. Par « couple »,
on entend l’ouvrant droit et son conjoint,
partenaire pacs ou concubin.
Rappelons qu’en cas de dépendance,
un supplément de rente est versé aux
agents assurés qui totalisent plus de
25 ans d’ancienneté en IDCP.
Dès l’adhésion, vous bénéficiez de services
de prévention avec le bilan prévention
autonomie et le bilan prévention
mémoire.
En cas de dépendance partielle reconnue
et de vieillissement normal de la mémoire,
vous pouvez réaliser un programme
d’entraînement de la mémoire
et profiter d’un accompagnement personnalisé.
Vous avez à votre disposition le devis
en ligne sur www.ccas.fr
Pour tout renseignement : contactez
le centre d’appel au 0 800 00 50 45,
numéro vert (gratuit depuis un poste fixe),
du lundi au vendredi de 8 h 30 à 19 h.
téMOignage
« préserver ma femme et mes deux enfants »
Riadh Zorgati s’interroge. Va-t-il souscrire une assurance dépendance et pourquoi ?
« Je suis conscient du facteur de risque de dépendance croissant avec l’allongement de la durée
de vie. Je ne souhaite pas que ma femme et mes deux enfants pâtissent d’une dépendance de ma
part. Il est évident que cet état de fait va devenir de plus en plus important dans les années à venir.
Il ne faudrait pas qu’une telle situation vienne grever le budget de la famille. Je n’exerce pourtant pas de profession
à risque, puisque je suis sédentaire à la division Recherche et développement d’EDF à Clamart en région parisienne.
Mais j’ai cinquante ans et un second facteur me pousse dans ma réflexion. Je suis diabétique et, même si elle est parfaitement
maîtrisée, cette maladie peut évoluer et constituer un risque supplémentaire.
Dans ma recherche, toujours en cours, je me suis d’abord adressé à des banques et des assurances. Puis j’ai vu une
publicité dans un CCAS INFOS de fin 2008 sur la mise en place de la prévoyance. Je me suis alors tourné vers ma CMCAS
de Clamart qui m’a orienté vers le courtier. J’étudie actuellement le dossier que je viens de recevoir et qui m’indique que
l’assureur serait la Caisse nationale de prévoyance (CNP). Je suis en train de m’informer sur cette caisse. »
DR
16 CCASinfos 301 - Mai 2009
© YAnn Étienne / CCAs

oBsÈQues
penser à ceux qui restent
le contrat groupe obsèques souscrit par la ccas auprès de la cnp est un
contrat viager qui offre de meilleures garanties de pérennité.
Accessible avant votre 80 e anniversaire,
ce contrat s’adresse à
l’agent, son conjoint, son partenaire
Pacs, son concubin ou ascendant.
Il permet de laisser à vos proches un
capital (entre 1 500 € et 4 500 € pouvant
être revalorisés tous les ans) pour les
frais funéraires et de leur faire bénéficier
d’une assistance pour tout organiser.
Ces prestations d’assistance
sont acquises 24 heures sur 24 dès
l’adhésion.
CCASinfos 301 - Mai 2009
© ChRistine leMORe
Le tarif est fixé en fonction de l’âge au
moment de l’adhésion et du capital
désiré.
Exemple : en choisissant un capital de
3 000 €, votre cotisation mensuelle sera
de 12,20 € si vous adhérez à 55 ans et
18,28 € si vous adhérez à 65 ans.
Le montant alloué par la prévoyance
obligatoire ne couvre pas l’intégralité
des frais d’obsèques pour les actifs,
l’assurance obsèques peut donc venir
en complément.
Les inactifs n’ont pas accès à la prévoyance
obligatoire. Signalons que la
cotisation n’est pas à fonds perdus (contrat
viager) et que la fiscalité est avantageuse,
puisque le capital versé ne supporte
pas de droits de succession, dans
les limites de la législation en vigueur.
Vous pouvez réaliser un devis en ligne
sur www.ccas.fr et souscrire sans examen
ni questionnaire médical.
Vous pouvez également contacter le
0 820 895 116 (0,12 € TTC/mn).
© ChRistine leMORe
© YAnn Étienne / CCAs
17

dossier
plUsieUrs gaMMes pOUr l’habitatiOn
Le contrat groupe CCAS Multirisque
habitation vous donne la possibilité
de choisir la formule la mieux
adaptée à votre situation parmi les
gammes de produits SONORA et
SIROCCO. Vous pouvez, suivant
la formule retenue, compléter votre
contrat avec des options vous permettant
de bénéficier de garanties
particulières ou étendues.
La gamme SONORA, déclinée en
3 formules (SONORA Classique,
SONORA Étudiant, SONORA Jeune),
vous offre des garanties essentielles
contre les principaux risques
à des prix compétitifs.
Avec la gamme SIROCCO (SIROCCO
Classique, SIROCCO Garanties
étendues, SIROCCO À la carte), vous
bénéficiez de toutes les garanties
indispensables, mais aussi de garanties
renforcées, d’un choix d’options
et des services supplémentaires.
Des formules spécifiques s’adressent
à de nombreuses situations :
propriétaire non occupant, logements
neufs ou récents, locataire
d’appartement, jeunes agents,
SIROCCO Étudiant, Pack famille,
Pack jardin, Pack piscine, Pack
nouvelles technologies… Vous pouvez
aussi profiter des services pratiques
qui vous simplifient la vie. Ainsi,
en cas de sinistre, des prestataires
agréés (réseaux, entreprises, services)
qui s’engagent sur les délais
d’intervention, vous sont proposés
pour les travaux de réparation
(miroiterie, peinture, serrurerie).
L’assuré peut également bénéficier
gratuitement d’un pack déménagement
avec l’assurance des 2 loge-
ments pendant 3 mois (1 mois
en vol), l’assistance au véhicule
du déménagement, des prestations
de services (conseils par téléphone,
informations, organisation et mise
en relation avec des entreprises
prestataires : déménageurs, garde
d’enfants…).
Une vie scOlaire
plUs sûre
Les avantages de cette garantie
sont multiples.
Vos enfants (élèves ou étudiants)
sont protégés 24 heures sur 24
et 7 jours sur 7 pendant leurs
trajets, activités scolaires et
extrascolaires. Les dommages
corporels subis par l’enfant sont
couverts, qu’il y ait un responsable
ou non.
L’assistance aux personnes dans le
monde entier, mais pour les séjours
inférieurs à 90 jours, est acquise
sans franchise kilométrique.
Notons que l’assurance scolaire
est fortement recommandée. En
effet, si vous possédez une assurance
« Responsabilité civile » au
titre de votre contrat Multirisque
habitation, celle-ci ne vise que
les dommages causés aux tiers
et si votre enfant subit des dommages,
la Sécurité sociale,
ne couvre que les frais de soins.
Vous pouvez contacter
le 0 820 320 756 (0,12 € TTC/mn)
du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 h.
Être aidé sUr le terrain jUridiqUe
Sachez que l’offre « Résoluo horizon » permet aux assurés de faire valoir leurs droits dans les domaines
de la consommation, l’habitat et du travail. Cette garantie peut vous être utile, par exemple, en cas de litige
avec un vendeur ou un prestataire de service à l’occasion d’un achat ou la location d’un bien immobilier.
L’offre « Résoluo patrimoine » permet un accompagnement quotidien face aux difficultés juridiques éprouvées par
un assuré, ainsi qu’une réponse aux conflits qui peuvent survenir dans tous les domaines, y compris le patrimoine
immobilier, la santé, les emplois familiaux ou l’agression-accident…
L’assuré peut faire jouer cette garantie pour des conflits concernant des travaux réalisés sur ses biens immobiliers,
une succession, un divorce, etc. Et, par exemple, en constatant des désordres dans sa maison lors de la réalisation
de travaux par ses voisins, ou encore suite à une prothèse dentaire mal posée, etc.
18 CCASinfos 301 - Mai 2009
© Julien Millet / CCAs
© Julien Millet / CCAs

© DOMinique lORieuX / CCAs
© ÉRiC RAZ / CCAs
autoMoBile
rouler selon son choix
suite à un appel d’offres
lancé par la ccas en
2009, les contrats auto
et MrH seront souscrits
auprès d’aXa
au 1 er janvier 2010.
Le contrat groupe Auto CCAS
vous permet de bénéficier
de plusieurs gammes
de produits adaptées
à chaque situation :
• La Gamme SONORA se décline en
3 formules avec un choix de garanties,
des prix compétitifs et des prestations
indispensables pour le véhicule, le
conducteur et les passagers.
• La Gamme SIROCCO se décline en
3 formules et propose des garanties
et des services supérieurs.
Des formules spécifiques « forfait
8 000 km », « Monospace », « Kit
1 re assurance » complètent ces
gammes en offrant plusieurs choix
pour répondre à chaque besoin.
En cas de sinistre, les assurés
peuvent aussi bénéficier
de différents services
selon les garanties
souscrites, et notamment :
• En cas de bris de glace, l’assuré est
orienté vers des spécialistes par-
© ChRistine leMORe
tenaires d’AXA, offrant les services
de pose à domicile ou sur le lieu
de travail (Carglass qui intervient
24 heures sur 24 en cas d’urgence)
sans avance de frais (sauf franchise
éventuelle). Pas de franchise en cas
de réparation.
• En cas de panne, d’accident, d’incendie,
de tentative de vol ou de
vol atteignant le véhicule assuré,
le service assistance organise son
remorquage du lieu d’immobilisation
jusqu’au lieu de garage le plus
proche de l’incident grâce au service
« Allô remorquage ».
De plus, en cas d’accident, d’incendie,
de tentative de vol ou de vol du véhicule
assuré, les frais de remorquage
et de garage sont pris en charge à
concurrence du montant indiqué aux
conditions particulières.
Pour obtenir un devis, modifier ou
souscrire un contrat, vous avez à
votre disposition une plate-forme
téléphonique : 0 820 320 756.
Pour déclarer un sinistre, appelez
le 0 820 120 020 (0,12 € TTC/min)
du lundi au vendredi de 8 h 30 à
18 h.
nOs lOisirs en tOUte sérénité
Chasse
Avec le contrat groupe Chasse, les agents bénéficient des garanties de base.
La responsabilité civile, la défense pénale et les frais de recours suite à un
accident sont couverts.
De plus, des garanties optionnelles « Chien de chasse » et « Fusil de chasse »
répondent aux demandes spécifiques. Il faut savoir que l’assurance chasse
est obligatoire pour obtenir votre permis de chasse.
CCASinfos 301 - Mai 2009
Sports d’hiver et loisirs à la montagne
Ce contrat couvre les loisirs à la montagne en toutes saisons en offrant des garanties
« Responsabilité civile », « Défense-recours », « Individuelle accident ».
Des prestations d’assistance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sont incluses
à ces garanties (frais de secours sur piste ou sur le lieu de l’accident, frais
de recherche et de sauvetage, remboursement de forfaits remontées mécaniques
et de leçons de ski de plus de 3 jours en cas d’accident…)
Vous avez également le choix entre 3 formules (week-end/séjour/annuelle).
Évidemment, les agents peuvent s’assurer seuls ou le faire pour toute
la famille même lorsqu’ils ne partent pas en vacances avec la CCAS.
19

dossier
le suivi des teMpêtes
les activités sociales
ont fait preuve
d’une grande réactivité
en mettant en place
des mesures spécifiques
et immédiates
d’indemnisation.
Des tempêtes qui ont touché la
France en 2009, celles du 24 au
26 janvier, appelée Klaus et, du 9 au
10 février, dite Quinten, ont été les plus
dures. La première entraîna, pour les
seuls agents d’EDF et de GDF-Suez,
la déclaration de 832 sinistres. La seconde
provoqua 116 sinistres déclarés.
65 autres accidents de ce type ont été
déclarés, toujours par les seuls agents,
hors la période de ces 2 tempêtes.
À chaque fois, des inspecteurs et des
experts de l’assureur AXA, se sont déplacés
sur le terrain à la demande de
la CCAS. Sur l’ensemble des sinistres,
980 d’entre eux concernaient des dommages
d’habitation, les autres touchant
des véhicules des assurés.
Dans ce cadre de tempête, des mesures
exceptionnelles ont été négociées par la
CCAS auprès d’AXA. C’est ainsi que des
garanties non couvertes par le contrat
souscrit personnellement par l’agent,
ont tout de même été indemnisées.
Habitation :
- les appareils son et images, informatique
et électroménagers de moins de
5 ans ont été indemnisés en valeur à neuf ;
- les clôtures ;
DR
© Julien Millet / CCAs
- les frais consécutifs, tels que les frais
de transport, de garde-meuble ou de
réinstallation de mobilier, de frais de
relogement, de perte d’usage de l’habitation…
ont été indemnisés à hauteur
de 15 % du montant des dommages.
Automobile
L’assureur a pris en charge, au cas par
cas, les sinistres dus à la tempête et non
couverts en garantie « dommages ».
Avances
Les experts d’AXA et la plate-forme téléphonique
ont accordé des avances sur
indemnité pour les situations prioritaires,
lorsque la situation de l’assuré l’exigeait.
Expertises
Elles ont été réalisées au cas par cas et
en fonction des situations particulières
exposées par les agents sinistrés. AXA
a mis en place une procédure d’indemnisation
sans expertise. Ces situations
ont été gérées par la plate-forme téléphonique
(0 820 120 020).
Déclaration de sinistre
Ces déclarations ont pu être effectuées
par les agents dans un délai supérieur
aux 5 jours prévus, afin de prendre en
compte les situations et difficultés
réelles des agents, comme l’inaccessibilité
du lieu d’habitation ou l’impossibilité
de contacts téléphoniques. La
CCAS a procédé au suivi individualisé
des agents sinistrés, en lien avec le
réseau solidaire de proximité des
CMCAS concernées et ce jusqu’à l’indemnisation.
téMOignage
« illico presto »
En pleine nuit du 9 au 10 février dernier, Arlette Oger, agent EDF en inactivité
de service, ne peut que constater, avec son mari, que la tempête de vent arrache
leur grand volet roulant qui protégeait une baie vitrée. Propriétaire de son appartement
au centre de La Roche-sur-Yon (Vendée), Arlette appelle son assurance habitation d’AXA,
dès le lendemain. Dans un premier temps, on la renvoie vers le syndic de son immeuble.
Et, après avoir précisé par écrit qu’elle était propriétaire : « Tout s’est enchaîné illico
presto. » Elle enverra alors son devis et sera immédiatement remboursée de 758 euros.
« Au départ, je ne devais perdre que ma franchise. Mais une personne de l’assurance
m’a alors appelée pour me dire que la CMCAS allait me faire parvenir une aide
de 200 euros. Mon dégât ne m’aura coûté finalement que 28 euros. Pour moi, une fois
passée la tempête, tout cela n’aurait été qu’une suite de bonnes nouvelles. »
20 CCASinfos 301 - Mai 2009

aZF :
la réactiVité D’une cMcas
alors que se déroule le procès sur l’explosion de 2001 à toulouse,
retour sur une mobilisation immédiate et puissante de l’organisme social
en faveur des agents touchés.
21 septembre 2001. 10h17. Soudain
l’un des ateliers de l’usine
AZF (Azote Fertilisants) de Toulouse
explose. L’instant dure une éternité.
« 10 h 45 : la radio annonce plusieurs
attentats sur la ville… Des banques,
les Nouvelles Galeries, toutes sortes
de suppositions… des témoignages arrivent
en direct sur l’antenne. On parle
d’AZF… J’allume la 3 et découvre les
premières images… Je ne réalise pas
tout… je ne suis pas toulousaine, il n’y a
que quelques mois que je travaille dans
cette ville… AZF, c’est quoi au juste ? Je
ne réalise pas… le téléphone sonne :
“Cathy, tu as des nouvelles ?
-Non, je n’ai rien… »
Et le téléphone qui sonne encore. Les
copains de Grand Toulouse :
“Cathy, tu sais, c’est très grave… il y a un
mort, on ne sait pas encore qui.“ Et le silence.
Le silence interminable… » Cathy
Milhorat est agent EDF. Elle témoigne,
quelques heures plus tard, auprès de
Bruno Vincens, journaliste et auteur du
livre Toulouse, histoires d’un jour.
Le drame, dont le procès se déroule actuellement
au tribunal correctionnel de
Toulouse, et ce pour encore plusieurs semaines,
fera 31 morts, dont Christophe
Esponde, un agent de 30 ans, marié depuis
peu. Sa femme s’est aujourd’hui
constituée partie civile. La catastrophe
cause plus de 3 000 blessés. 500 familles
d’ouvrants droit sont plus ou
moins touchées. Le souffle détruit
30 000 logements, ravage des quartiers
entiers et beaucoup d’infrastructures.
Le jour même, la CMCAS toulousaine
met en place une cellule de crise afin
de porter assistance aux agents sinistrés.
Deux semaines plus tard, un
avocat, Maître Alain Levy est saisi (voir
ci-dessous) par la CCAS et la CMCAS.
Il rencontre immédiatement une partie
des sinistrés et indique les démarches
juridiques à suivre. Dès le 16 novembre,
face aux difficultés rencontrées par certains
agents concernant l’évaluation des
sinistres, une permanence des services
de la CMCAS et du personnel du courtier
se met en place et l’assureur s’engage
à prendre des mesures exceptionnelles.
Dans le même temps, un système de
parrainage par un bénévole ou un agent
en inactivité de service, qui suit trois ou
quatre familles sinistrées, s’établit. La
Commission solidarité de l’organisme
redouble d’activité, des soirées de solidarité
sont tenues, des fonds récoltés
puis répartis à chaque victime selon
le quotient familial. La CMCAS tient
compte des différences entre le montant
total des travaux liés au sinistre et
la somme prise en charge par les assurances.
Cette « expérience » servira
plus tard lors d’autres ravages…
Textes : Jean Santon et
le service Assurances
(Document non contractuel)
l’avOcat
« les fautes de l’employeur »
Maître Levy est l’avocat des agents qui se
sont portés parties civiles lors du procès
qui se déroule actuellement.
Qu’attendez-vous de ce procès, sur le fond ?
« Nous attendons que la vérité judiciaire sorte au bout de quatre mois
d’audience, sur la cause accidentelle due à la rencontre de deux produits
incompatibles à l’origine de l’explosion. C’est un aspect fondamental,
car il met en évidence les carences et les fautes de l’entreprise dans l’organisation
du site. Cela pointe aussi le problème de la sous-traitance car
une partie des activités du bâtiment 221 était « gérée » par du personnel
sous-traitant qui n’était pas formé et informé. »
DR
CCASinfos 301 - Mai 2009
DR
DR
21

vos activités
l’économie ?
sociale et soliDaire, éViDeMMent !
Depuis deux ans, plusieurs centres de vacances
du languedoc-roussillon développent
des partenariats très prometteurs avec des
coopératives. tri des déchets, gestion de l’eau,
informatique, restauration… le champ des
possibles est immense pour traduire en actes les
valeurs défendues par la ccas dans sa charte
du développement durable, social et solidaire.
reportage au cap d’agde.
À première vue, rien ne semble
avoir changé au centre de vacances
du Cap d’Agde (Hérault). Une
maison familiale, des gîtes, des palmiers
et la plage à 500 mètres. Un seul
indice témoigne des transformations
opérées depuis un an : la présence
d’une bonne vingtaine de bacs jaunes
pour le recyclage des cartons, bouteilles
en plastique, boîtes de conserve et journaux.
Imperceptiblement, le centre est
en train de devenir le principal laboratoire
d’expérimentation d’un rapprochement
très prometteur entre la CCAS
et le mouvement coopératif, notamment
dans le domaine environnemental.
Le Cap d’Agde symbolise aujourd’hui
l’engagement pris au niveau de la direction
régionale Languedoc-Roussillon
Midi-Pyrénées (DR LRMP) de la CCAS
en faveur de ces acteurs de l’économie
sociale que sont les Sociétés coopératives
de production (Scop).
Défendre une économie
au service de l’homme
Petit retour en arrière. En mai 2007,
dans le sillage de la Charte du développement
durable, social et solidaire
lancée l’année précédente par la CCAS,
des rencontres sont organisées à
Gruissan avec l’Union régionale des Scop
(UR Scop) Midi-Pyrénées Languedoc-
Roussillon, à l’initiative du directeur de
la DR LRMP, Gérard Rost. Quelques
mois plus tard se tient un séminaire
réunissant les équipes de maintenance
du territoire Languedoc. L’idée : établir
Michel Dupoirieux (UR Scop Languedoc-Roussillon), Michel Coste
(Pure environnement), Roland Thaler (Ecovia), Maurice Croese (CCAS-DR LRMP)
et Francis Rodriguez (Centre de vacances du Cap d’Agde)
des passerelles pérennes entre les
structures de la CCAS et le réseau
coopératif, qui ont en commun de nombreuses
valeurs comme la solidarité
et le respect de l’environnement, et
défendent une certaine conception de
l’économie. Une économie au service
des hommes. « Pour nous, l’environnement,
le social et la solidarité sont
intimement liés », confirme François-
Xavier Salvagniac, délégué régional de
l’UR Scop.
Succès des opérations
de formation au tri sélectif
Au niveau de la DR LRMP de la CCAS,
c’est Maurice Croese, ancien chef de
section moyens internes, aujourd’hui
en inactivité, qui a piloté la mise en
œuvre du projet de partenariat depuis
son origine. « Avant 2007, on travaillait
parfois avec des Scop, mais de manière
non structurée et sans aller au-delà
de l’aspect économique, explique-t-il.
Dans chacune de nos consultations
(appels d’offres), nous voulons maintenant
intégrer une Scop. » Le travail
réalisé en 2008 au Cap d’Agde avec la
Scop Ecovia, bureau d’études spécialisé
dans la gestion environnementale,
a déjà commencé à porter ses fruits.
« En trois ans, le tri sélectif a permis
de réduire des deux tiers la redevance
“ordures ménagères” payée par le centre
de vacances. Nous sommes passés de
170 000 euros à 60 000 euros par an, en
partie grâce à la collaboration initiée il
y a un an avec Ecovia », poursuit Maurice
Croese. Roland Thaler, le gérant
de cette Scop, est lui aussi ravi du succès
des opérations de formation au tri
sélectif menées au Cap d’Agde auprès
du personnel du centre. Satisfait également
du travail de sensibilisation réalisé
auprès des vacanciers, en lien avec le
Syndicat intercommunal de collecte et
de traitement des ordures ménagères
(Sictom Pézenas-Agde). Pour lui comme
pour Maurice Croese, le volet pédagogique
de ce partenariat est fondamental.
Roland Thaler a pu constater à quel
point les équipes d’accueil et de restauration
ainsi que les bénéficiaires étaient
réceptifs. Faire visiter aux vacanciers le
22 CCASinfos 301 - Mai 2009

centre de tri de Pézenas n’était pourtant
pas gagné d’avance ! « Ils ont
été surpris de notre démarche, mais
ils en sont tous revenus enchantés »,
se réjouit Serge-Claude Polato, responsable
séjours activités sur le territoire
Languedoc. Prochaine étape : l’extension
de l’expérience « recyclage » aux
centres de vacances des environs (Portiragne,
Sérignan, etc.).
Partenariats relatifs
à la téléphonie, aux systèmes
d’information…
Pas de doute, une vraie dynamique est
en marche. Cette année, un emploi
CCASinfos 301 - Mai 2009
supplémentaire a été créé pour gérer
le tri sélectif des déchets du village
vacances du Cap d’Agde. Site pilote
pour toute une région, cette institution
a développé un autre partenariat
dans le domaine de la téléphonie et des
systèmes d’information. Le travail remarquable
effectué l’année passée avec
la coopérative Scopelec a permis à la
maison familiale d’être raccordée au Wi-
Fi (accès à Internet sans fil). Au départ,
Scopelec est intervenue sur une panne
au centre de Saint-Antonin-Noble-Val
(Tarn-et-Garonne). « Parallèlement au
traitement de cette urgence, nous
avons réalisé un audit sur le Quercy-
Pyrénées et proposé des solutions afin
d’homogénéiser le fonctionnement et
le matériel de l’ensemble des centres
de la région », précise Éric Réalini,
ingénieur commercial de cette coopérative
de 800 salariés basée à Labège
(Haute-Garonne). Matériel disparate,
saisonnalité du personnel, empilement
des procédures… Autant de
problématiques auxquelles Scopelec
est rompue. « Ce qui nous intéresse,
ajoute son directeur général Pierre-
Georges Juskiewenski, c’est de créer
des relations durables. Notre vocation
en tant que Scop est d’avoir des salariés
associés, donc en CDI. »
… Et à la gestion de l’eau
Le champ d’action potentiel de cette
« pépinière partenariale » est vaste.
Au centre CCAS de Saint-Cyprien, c’est
la gestion de l’eau qui fait l’objet d’un
autre partenariat tout aussi prometteur.
Avec la Scop Pure environnement
(anciennement GAEA), cette fois. Sur le
territoire Languedoc, d’autres contacts
ont déjà été pris avec le réseau coopératif
dans des secteurs aussi divers
que la restauration (La table de Cana),
l’imprimerie (Causses et Cévenne) ou le
bâtiment (SECAU)…
Texte : Samy Archimède
Photos : Georges Bartoli / CCAS
scOp : des entreprises
pas cOMMe les aUtres
Les Sociétés coopératives de production (Scop) sont des entreprises constituées
soit en SARL soit en SA. Soumises aux mêmes contraintes que toute
société commerciale, elles ont une particularité : leurs salariés détiennent
au moins 51 % du capital et 65 % des droits de vote. Chaque associé
(ou coopérateur) dispose d’un poids égal au moment du vote en assemblée,
en vertu du principe « une personne, une voix ». Associés majoritaires,
les salariés décident ensemble des grandes orientations de l’entreprise
et désignent eux-mêmes leurs dirigeants. Autre spécificité : la primauté
accordée à la valorisation du travail et à la pérennité de l’entreprise plutôt
qu’à la rémunération du capital. Les bénéfices sont reversés aux salariés
et alimentent les réserves qui restent propriété de la Scop. Cette propriété
commune favorise une réelle solidarité au sein de l’entreprise. En dix ans,
le nombre de coopératives a presque doublé. Les nouvelles Scop se créent
le plus souvent dans les secteurs de l’informatique, des services, du social,
de la culture et de l’environnement. Au total, on en compte aujourd’hui en
France environ 1 800. Elles emploient pas moins de 30 000 coopérateurs
et salariés. La plupart d’entre elles ne dépassent pas les 10 salariés, mais
certaines sont d’envergure nationale, comme Le groupe Chèque Déjeuner,
Acome (fibre optique) ou le groupe Scopelec (téléphonie et informatique).
Plus d’informations sur www.scop.coop
23

vos activités
s’initier au tai-cHi et
Mission réussie pour
la colo « Bien-être et
gourmandise », dont
la thématique
principale reposait
sur l'initiation au tai-chi.
un séjour de printemps
sportivement intense,
du 5 au 11 avril à
la chaussée-tirancourt,
plébiscité par
les enfants âgés de
12 à 14 ans, toujours
avides de découvertes.
Le coude relevé au-dessus du
front tandis que l'autre bras
est parfaitement tendu en avant. Une
jambe fléchie, la seconde bien étirée
en arrière. Dos droit, bien campés sur
les genoux, il s'agit d'effectuer très
lentement une rotation à 180 ° puis
de ramener, en un geste vif, les deux
bras à hauteur d'épaules. Voilà l'une
des postures du tai-chi que les 10
enfants âgés de 12 à 14 ans - 3 filles
et 7 garçons - en colo à la Chaussée-
Tirancourt (Somme), ont apprise. C'est
assurément pour ce mélange d'art
martial et de gymnastique chinoise
qu'ils ont choisi ce nouveau séjour
« Bien-être et gourmandise ».
Inspirations, expirations…
relaxation
« Je dois entendre votre souffle quand
vous effectuez les mouvements »,
insiste Armand, éducateur sportif en
arts martiaux. Après un échauffement
complet, la séance d'exercices peut
débuter… avec, en fond sonore, une
musique très douce propice à la relaxation.
« D'abord, n'oubliez pas, on
commence toujours par saluer ! Le plus
dur consiste à pivoter doucement sur
une jambe, à se maintenir en équilibre
quand on se retourne sur soi »,
poursuit-il. Une fois le demi-cercle
effectué, vous croisez les avant-bras
et frappez avec le poing, comme avec
un fouet. Puis vous ramenez le bras
vers vous. Ce n'est pas bien compliqué,
vous verrez ! Et tout cela en inspirant,
expirant », détaille Armand. Tout en
prenant soin de vérifier que chacun
et chacune réalise la bonne figure.
Dans la salle de sport, inspirations et
expirations rythment l'alternance des
mouvements très lents puis plus rapides.
Les grimaces sur les visages
enfantins témoignent d'une extraordinaire
concentration. Filles et garçons
s'appliquent à enchaîner des gestes
fort gracieux. La succession des déplacements
souples et élégants, tels des
ondoiements, s'apparente à un ballet.
On est à mille lieux de la « tecktonik »,
danse à la mode adulée des jeunes.
Une histoire d’équilibre et de
maîtrise de soi
« Je ne connaissais pas ce sport, ça
m'intriguait. La colo offrait l'occasion
d'essayer, voilà pourquoi je me suis
inscrit », explique Hugo, venu spécialement
d'Annecy. C'est vrai, c'est un peu
difficile, concède-t-il, mais c'est vraiment
génial ! En fait, c'est une histoire
d'équilibre et de maîtrise de soi. Il faut
24 CCASinfos 301 - Mai 2009

s'épanouir
de la patience. Finalement, c'est comme
de la gymnastique avec, en plus,
un peu de combat », résume l'adolescent.
L'une des caractéristiques de la
gymnastique chinoise n'a pas échappé
à Hugo, qui a parfaitement observé,
chez lui ainsi que chez ses petits camarades,
une propension à être plus
« zen et cool » après les séances. Jules
souffre d'un léger problème de dyspraxie
(difficulté à effectuer des mouve-
ments coordonnés), ce qui ne l'empêche
pas de s'éclater comme nul autre pareil.
« J'avais envie de découvrir le tai-chi.
Et je ne suis pas déçu », jure cet habitué
des séjours CCAS. Après la gymnastique
chinoise, les enfants sont conviés
à des jeux d'opposition de mains et de
jambes, une sorte de boxe thaïe en
quelque sorte. « Vous ne tapez que sur
les mains et les épaules de votre partenaire
! J'ai bien dit “partenaire“ et pas
“adversaire“ ! J'insiste : ce n'est pas
parce qu'on a des gants qu'on frappe
n'importe où et très fort ! », avertit
Armand, invitant les enfants à enfiler
les gants de boxe. « Veillez à toujours
maintenir votre garde. C'est une protection
! Sinon votre partenaire peut
vous atteindre facilement », conseille
le maître en arts martiaux.
Les colos pour découvrir des
nouveautés
Corentin affiche une passion pour le
football. À peine 12 ans et déjà plusieurs
années consacrées au ballon
rond. De l'aveu de ses camarades de
La Chaussée-Tirancourt, le blondinet,
dont l'idole est le joueur argentin
Lionel Messi, pourrait devenir un futur
Zidane… Bref, lui qui égrène les colos
(il en avoue une trentaine à son actif),
« c'est bien mieux d'être avec les
copains en colo à s'amuser que de rester
chez soi ; ça change les idées… »,
ce féru d'activités sportives s'est précipité
sur le séjour proposant une initiation
au tai-chi. « Les arts martiaux
m'intéressent et puis j'aime bien les
sports de combat », concède-t-il, avant
d'ajouter : « C'est l'intérêt des colos :
pratiquer de multiples activités différentes
et découvrir des nouveautés ! »
Corentin reproduit avec une rigueur
digne d'un boxeur aguerri, les directs,
CCASinfos 301 - Mai 2009
crochets et autres uppercuts enseignés
précédemment. Attentif à la précision
des gestes de chacun, Armand veille
scrupuleusement à ce que les enfants,
vite exaltés, ne se fassent pas mal.
« Vous devez apprendre à maîtriser
votre force », s'écrie l'éducateur, rappelant
à l'ordre quelques-un(e)s.
Ne pas laisser seuls les gens
différents
Après une bonne heure passée à se
défouler, les enfants procèdent à une
séance d'étirements et de relaxation
indispensable. L'après-midi sera
consacré au rafting et au canoë. Cloé
a, comme la plupart de ses camarades,
choisi ce séjour pour la gymnastique
chinoise. De toute façon, elle affirme
« ne jamais s'ennuyer en colo, et en
revenir toujours ravie et même s'épanouir.
Ça veut dire grandir mentalement.
Car on apprend à s'ouvrir à des
domaines divers », souligne la jolie
brunette. Cloé est en accord avec les
principes énoncés dans la Convention
des droits des jeunes qui a fait l'objet
d'une discussion avec Malorie, la directrice,
Julie et Guillaume, les animateurs.
Elle apprécie tout particulièrement
la possibilité de « décider ensemble, car
les avis des uns et des autres sont pris
en compte ». Pour Noémie, la convention
est très importante, car « ça nous
représente. Elle nous dit ce qu'il faut
faire et ne pas faire : ne pas exclure
les gens quand ils sont différents »,
mentionne la jeune fille. « Ceux qui
sont rejetés deviennent tristes »,
s'indigne-t-elle. Corentin partage son
avis. L'affiche avec « ces dessins
adaptés à leur âge est bien explicite ».
Il est sensible au principe d'égalité
prôné par la convention. « Tous égaux,
ça signifie qu'on est tous pareils. Ici,
il y a un enfant qui n'a pas la mentalité
d'un garçon de 12-14 ans. Il est un
peu différent de nous, il s'isole. Mais
nous allons toujours le chercher, pour
qu'il ne reste pas seul et participe avec
nous aux activités », raconte Corentin.
Et de conclure : « Maintenant il s'est
habitué à nous et nous à lui. Sa différence
n'est plus importante. »
Texte : Marie-Line Vitu
Photos : Julien Millet / CCAS
25

vos activités
rencontres solidaires au liBan
Délégation de la CCAS avec les adolescents libanais
Au troisième étage d’un immeuble
de Beyrouth, la table est parée de
gâteaux et de friandises : des adolescents
qui ont séjourné dans des centres CCAS
et leurs parents ont préparé une réception
pour accueillir la délégation de la CCAS.
En effet, en 2008, 6 filles et 6 garçons
libanais ont fait connaissance avec des
fils d’agents dans nos institutions. Une
convention a été signée entre les 2 parties
afin de renouveler cet été cette formidable
expérience pour d’autres jeunes.
C’est le 7 avril dernier, à Beyrouth, que
cette rencontre s’est déroulée dans
les locaux de la Fenasol (Fédération
nationale des salariés et des ouvriers
du Liban). Elle regroupe actuellement
18 syndicats et 4 fédérations de plusieurs
branches (électricité, industrie, services,
bois, construction, alimentation, hôtellerie,
transports) et notamment la fédération
de la Bekaa. La Fenasol possède la
particularité de ne dépendre d’aucune
confession ni d’aucun parti politique,
un pluralisme constituant un véritable
exploit au Liban ! (voir page 27). Évelyne
Valentin, la présidente de la CCAS,
présente la délégation aux hôtes :
Valérie Védrine (CGT), Roger Corai
(FO), Pierre Ducrocq (CFDT)
et Bruno Le Bivic (CFE-CGC),
avant de signer la convention
avec Castro Abdallah, président
du Syndicat de la construction.
De plus, la solidarité numérique
s’est concrétisée par l’envoi à
la Fenasol de 50 ordinateurs
reconditionnés par le biais
de l’association Ateliers sans
frontières 1 , dont les missions
sont de soutenir les actions de
solidarité et de lutter contre le
gaspillage en favorisant le réemploi.
Ces PC seront utilisés dans le cadre de
la formation professionnelle et une partie
d’entre eux est installée à Beyrouth,
un autre à Nabatiyé (Sud-Liban), et une
autre encore dans la plaine de la Bekaa.
« Nous allons
tout faire pour
que les Libanais
puissent, eux
aussi, bénéficier
d’activités
sociales. »
Jihad Moallem,
délégué central
du syndicat de
la Bekaa
Nabatiyé
une délégation
du conseil
d’administration
de la ccas s’est rendue
au liban, du 6 au
10 avril. les rencontres
avec des représentants
de travailleurs ont
permis de conforter les
relations et de finaliser
de nouveaux projets.
La délégation du conseil d’administration
s’est d’ailleurs rendue dans ces régions,
à Zahlé dans le nord du pays tout d’abord,
où elle a été reçue par les dirigeants de la
Fenasol. Dans cette ville de 150 000 ha-
bitants, le Syndicat de l’électricité
vient en aide aux salariés
des entreprises qui engagent
beaucoup de journaliers et multiplient
les emplois précaires.
« Ces travailleurs ne bénéficient
d’aucun avantage social et EDL
(Électricité du Liban, NDLR)
distribue très peu de subventions,
qui sont allouées de
manière individuelle. De plus,
ils sont frappés par le dumping
social », précise Castro
Abdallah. Après la plaine de Bekaa et un
détour par Baalbek, les représentants
de la CCAS se sont rendus dans le sud
du pays, en particulier à Nabatiyé, ville
proche des territoires occupés par Israël
et qui compte un hôpital du Secours
populaire libanais.
« Notre coopération avec la CCAS nous
a donné des idées et nous allons tout
faire pour que les Libanais puissent, eux
aussi, bénéficier d’activités sociales »,
a indiqué Jihad Moallem, délégué central
du syndicat de la Bekaa. Pour la CCAS,
Évelyne Valentin a insisté sur la nécessité
de poursuivre les relations avec la
Fenasol, notamment pour les séjours
des enfants en France, et a précisé que
d’autres projets sont à l’étude.
1 Renseignements sur
www.ateliersansfrontieres.org
26 CCASinfos 301 - Mai 2009

les meurtrissures
Du peuple liBanais
les quatre millions d’habitants de ce pays
de 10 000 km² doivent faire face à la crise,
aggravée par les guerres et la gabegie
politique. le secteur de l’énergie est
particulièrement touché.
Ruines de la prison de Khiam, au sud du Liban
Aux ravages provoqués par la
guerre et, plus récemment, par
les bombardements israéliens de 2006,
il faut ajouter la crise internationale
mais aussi l’incurie des pouvoirs publics
libanais. « En politique, le clanisme
confessionnel est dominant, et
le système électoral à la proportionnelle,
souvent promis, n’est toujours
pas en vigueur », nous précise Hassan
Hamdan, professeur à l’université de
Beyrouth et conseiller de la Fenasol.
Le communautarisme est en effet la
règle depuis que le Pacte national de
1943, au moment de l’indépendance du
pays, a institué, de manière implicite,
une coexistence communautaire entre
les religions. La légalité du pouvoir repose
sur une « parité » entre chrétiens
et musulmans pour les parlementaires
et dans l’administration.
40 % de la population vit en
dessous du seuil de pauvreté
L’Assemblée nationale, dont les élections
sont prévues le 7 juin prochain,
compte 128 députés élus selon un système
unique au monde : 64 chrétiens
CCASinfos 301 - Mai 2009
(dont 34 maronites et 14 orthodoxes)
et 64 musulmans (dont 27 sunnites et
27 chiites). Dans un tel contexte, les
partis politiques ne se réclamant pas
ostensiblement d’une religion, ont peu
d’élus, on s’en doute ! « La dette dépasse
les 60 milliards de dollars, le chômage
frappe 20 % de la population, 30 %
des jeunes. Alors que l’inflation est de
8 %, les salaires ont été augmentés de
7 % … en 12 ans ! 40 % de la population
vit en dessous du seuil de pauvreté, qui
est de 700 dollars par mois pour une
famille de 5 personnes. Avec la multiplication
des privatisations et le recul
du secteur public, plusieurs régions
sont en état de sous-développement,
victimes de la politique néolibérale »,
déplore Hassan.
40 % des foyers dépendants
des groupes électrogènes
Dans cette situation, aggravée par la
baisse des revenus du tourisme depuis
la guerre de 2006, la question électrique
est l’enjeu de polémiques et de luttes
claniques incessantes. Après la guerre
civile (1975-1989), le réseau et les cen-
trales ont été détériorés. La reconstruction
a certes permis une amélioration,
mais encore insuffisante aujourd’hui.
40 % des foyers libanais sont dépendants
des groupes électrogènes, dont
l’électricité est vendue, en plus de celle
du réseau d’EDL (Électricité du Liban)
6 à 8 fois plus cher. Sans parler de la
pollution engendrée par ces milliers de
générateurs. À Beyrouth, les coupures
sont de 3 heures par jour, mais dans
le reste du pays elles varient de 6 à
8 heures ! Outre sa politique de déréglementation
et de privatisation, EDL,
qui ne lutte guère contre la fraude, voit
sa dette atteindre un milliard de dollars
par an. Le potentiel hydroélectrique
n’est pas pris en compte, des centrales
au gaz ne fonctionnent pas… faute de
gaz ! Et les bombes israéliennes de 2006
ont à nouveau touché des installations
électriques. La situation sanitaire et
sociale n’est guère en meilleur état.
« Nous avons beaucoup de mal à encaisser
les cotisations des employeurs.
Les patrons trichent, ne déclarent pas
leurs salariés. Parfois, ils pratiquent le
chantage à l’emploi, l’embauche contre
la cotisation patronale payée par le
travailleur ! », nous indique le Docteur
Tobie Zakia, président du conseil d’administration
de la Caisse nationale de
Sécurité sociale.
Textes et photos : Pierre Michaud
Le quartier central de Beyrouth
en reconstruction
27

vos activités
petites Foulées pour
le thème de la grande
cause nationale
de l’année 2009 est le
don d’organes, de sang
et de moelle. l’occasion
pour la ccas
de soutenir la
23 e course du cœur
ainsi que l’engagement
et la participation des
équipes de rte et de
GDF suez. un objectif :
sensibiliser le grand
public au don d’organes.
Êtes-vous donneur d’organes ?
Si tel est le cas, le simple fait
de l’exprimer à ses proches est sans
doute un des actes les plus citoyens et
généreux : le don peut sauver, transmettre,
prolonger… la vie. Afin d‘ouvrir
les mentalités à la nécessité, mais
également à la réussite des opérations
de transplantation, l’association
Trans-Forme, figure de proue de la
sensibilisation au don d’organes, a organisé
du 25 au 29 mars la 23 e édition
de sa Course du cœur. Le principe :
14 équipes formant un ensemble de
200 joggers, dont une équipe de coureurs
transplantés, se relayent jour
et nuit pour parcourir les 750 kilomètres
reliant Paris à Courchevel.
Mais la vraie destination, c’est celle du
cœur des habitants des 250 communes
étapes traversées par les coureurs,
de la Seine-et-Marne à la Savoie, qui
ont ainsi découvert à travers l'événement
pourquoi et comment aborder
la question du don d'organes.
L’importance de se prononcer
de son vivant
En 2008, ce sont 4 620 vies qui, en
France, ont été sauvées grâce aux
opérations de transplantation. Ce
chiffre reste toutefois trop éloigné
des besoins : 13 687 personnes res-
tent inscrites sur liste d’attente d’une
transplantation et 222 malades sont
morts, toujours en 2008, faute de
greffes. Dans les cas de prélèvements
possibles mais refusés, 6 cas sur 10
concernent des familles qui s’opposent
au don d’organes car elles ne
connaissaient pas la volonté du défunt.
D’où l’importance pour chacun de
se prononcer de son vivant. Et si possible
d’avoir sur soi, avec ses papiers,
sa carte de donneur. Olivier Coustere,
le fondateur de Trans-Forme et directeur
de la course, a lui-même reçu
trois greffes. Il a souhaité « déclencher
la réflexion dans les familles à travers la
Course du cœur. Mais aussi permettre
aux coureurs transplantés d’exprimer
aux donneurs leur reconnaissance par
cette implication sportive ».
Informer les gens et voir que
cela sauve des vies
Une vingtaine de partenaires, dont la
CCAS, sensibles à la cause de Trans-
Forme, ont rejoint la Course du cœur
comme bénévoles, soutiens ou participants.
Parmi eux, « les cousins »,
ces coureurs des IEG qui aimaient se
surnommer ainsi le long des routes
bitumées. L’équipe de RTE, filiale
d’EDF, et celle de GDF Suez, ont ainsi
parcouru, unies autour d’une même
ambition solidaire, des étapes quotidiennes
allant de 10 à 60 kilomètres.
« Au retour de ma deuxième Course
du cœur, j’ai reçu l’appel d’une collègue
me remerciant d’y avoir par-
ticipé. Grâce au bruit de la course,
elle était aguerrie et a accepté, suite
au décès d’un proche, le don de ses
organes. Deux personnes ont été
sauvées. S’impliquer, informer les
gens, et voir que cela sauve des vies,
c’est vraiment motivant », témoigne
François-Régis Mouchet, le capitaine
de l’équipe de RTE.
Au collège, expliquer
la notion de don de vie
La CMCAS Bourgogne et la ville étape
d’Épinac (Saône-et-Loire) se sont fortement
impliquées dans cette édition
2009. « Toutes les actions de prévention
santé sont une priorité et l’exemple
Des coureurs de l'équipe RTE
28 CCASinfos 301 - Mai 2009

GranDe cause
d’agents IEG, qui s’impliquent tant localement
que nationalement dans ce
type d’action, doit d’être encouragé »,
insiste Pierre Chapillon, le président de
la CMCAS Bourgogne. Il a notamment
aidé la CCAS à organiser son deuxième
forum, qui s’est tenu sur le site ccas.fr
en direct de la mairie d’Épinac et en
présence de Valérie Védrine, administratrice
CCAS en charge de la solidarité.
Les internautes ont ainsi posé toutes
leurs questions directement aux coureurs
qui rentraient à peine de leur
étape journalière. En plus du forum,
la CMCAS Bourgogne et la commune
d’Épinac avaient mis sur pied, en partenariat
avec l’association France Adot,
une exposition au sein de la mairie
destinée à faire comprendre le don
d’organes aux collégiens, ainsi qu’une
pièce de théâtre jouée par la troupe
Commedia dell'Arte. « Les jeunes sont
très sensibles à l’acte de sauver la vie,
et la cause du don d’organes les touche
CCASinfos 301 - Mai 2009
beaucoup. Cela permet donc, par leur
biais, de sensibiliser les parents »,
explique Vivianne Liève, professeur de
SVT au collège Hubert Reeves d’Épinac
qui accompagne ses élèves de 5 e .
Et le message passe : « Ça fait réfléchir,
je serai donneur. Sans cette journée je
n’y aurais pas pensé », déclare Alexis,
treize ans, après avoir écouté attentivement
la bénévole de France Adot expliquer
le fonctionnement d’une greffe
d’organes et la notion de don de vie qui
l’accompagne. Car c’est bien cette notionlà
qu’il faut retenir, comme le soulignait
déjà en 1980 le professeur Jean Dausset,
prix Nobel de médecine : « Le don
d’organes après la mort est le geste le
plus noble, l’ultime sacrifice au bénéfice
d’un autre souffrant... Préservez
ce joyau de solidarité humaine qu’est
le don bénévole et anonyme. »
Texte : Éléonore Gratiet-Taicher
Photos : Christian Petit / CCAS
la carte
de dOnneUr :
MarqUer
sOn engageMent
En France, la loi considère que tout
le monde est donneur d’organes
présumé, à moins d’être inscrit
au Registre national des refus. Mais
le fait d’avoir sa carte de donneur,
même si celle-ci n’a pas de valeur
légale, constitue une trace de son
accord et permet de faire connaître
son engagement aux proches. Ces
derniers sont, malgré la loi, toujours
interrogés par l’équipe médicale afin
de déterminer si le prélèvement ne
s’oppose pas à la volonté du défunt.
Des discussions sur la bioéthique auront
lieu entre le Sénat et l’Assemblée
nationale en 2010. Elles aborderont
notamment la question du respect
de la volonté du donneur.
29

vos activités
Du nouveau
pour Vos transports
Bénéficiez d'une
réduction de 50 % sur
les billets de train, du
3 juin au 9 juillet 2009.
Que ce soit au niveau des déplacements
pour les vacances ou des
déplacements des personnels des organismes
sociaux, le conseil d’administration
de la CCAS fait du transport
l’un de ses grands chantiers prioritaires
pour cette année.
L’enjeu de cette politique de transports
est de s’inscrire dans une logique de
développement durable, incluant la
dimension environnementale, sociale
et solidaire.
Cela concerne notamment l’aide au départ
en vacances des foyers aux revenus
les plus modestes. Cela passe aussi
par les transports collectifs, et notamment
ferroviaires, qui permettent de
se déplacer en faisant des rencontres,
des échanges, des découvertes tout
en contribuant à la diminution du dégagement
des gaz à effet de serre.
Dans cette orientation, l'une des principales
actions décidées pour 2009 par
le conseil d'administration étant de
poursuivre les négociations avec les
transporteurs, notamment la SNCF,
cela aboutit aujourd'hui à la mise en
place d'un partenariat avec la compagnie
ferroviaire. Ce partenariat se traduit
concrètement par une réduction de
50 % sur les billets de train aller/retour.
Et ce, durant la période qui s'étale du
3 juin au 9 juillet.
Cette nouvelle possibilité permet, le
temps d'un week-end ou d'une semaine,
de profiter ainsi de tarifs avantageux en
famille ou entre amis pour découvrir,
pourquoi pas, en périodes vertes de
nouveaux centres de vacances CCAS.
Cette offre est valable dans la limite
des places disponibles.
Pour connaître les conditions d'accès
et de réservation, rapprochez-vous de
votre SLV, de votre CMCAS ou connectez-vous
sur le site ccas.fr.
JoKer pour les vacances
Parler vacances, c'est bien, mais
permettre l'accès au plus grand
nombre d'agents aux vacances, c'est
mieux. En 2008, le conseil d'administration
de la CCAS a mis en place pour les
nouveaux embauchés le dispositif Joker.
Explication : Joker permet aux
agents embauchés depuis moins de
© XAvieR ZiMbARDO / CCAs
lancé en 2008, le dispositif Joker a été
plébiscité en 2009 avec 4 fois plus d'inscrits
parmi les nouveaux embauchés.
3 ans, d'être 1 fois prioritaire dans leur
demande d'affectation pendant ces 3 années.
Le Joker donne ainsi la possibilité
de découvrir l'offre de séjours CCAS,
prioritairement sur l'une des périodes
rouges de l'année, printemps, été, automne
ou hiver. C'est simple, il suffit de
remplir la demande figurant sur chaque
fiche d'inscription.
Engouement certain, l'an dernier
quelques 154 nouveaux embauchés,
majoritairement des jeunes agents,
l'ont utilisé. Ils sont 4 fois plus nombreux
cette année avec déjà 554 inscriptions
au tour initial pour cet été.
« Joker nous a permis de prendre des
vacances qui correspondaient vraiment
à nos souhaits : en gîte, en Corse et
au mois d'août. » Jeune agent, béné-
© YAnn Étienne / CCAs
ficiaire de la CMCAS Dauphiné Pays
de Rhône, Valérie T. a été embauchée
en 2006 et a ainsi pu bénéficier
de son Joker afin de partir avec son
mari, également agent, à l'été 2008.
À noter que, sans l'information donnée
par sa SLV, qui organise de manière systématique
des réunions d'accueil des
nouveaux embauchés, plusieurs jeunes
agents seraient passés à côté de cette
nouvelle disposition. Comme l'indique
Cécile David, présidente de la Commission
vacances adultes et familles, « nous
ne pouvons qu'encourager et inciter
fortement les nouveaux embauchés à
user de leur droit prioritaire d'accès ».
À bon entendeur, bonnes vacances !
Textes : Philippe Poupard
30 CCASinfos 301 - Mai 2009

Moins de clics
pour plus De serVices
ccas.fr change de version pour vous faciliter
l’accès aux activités sociales.
CCASinfos 301 - Mai 2009
puB
Plus de réponses avec moins de
clics, tel sera l’un des premiers
résultats de cette transformation. Cette
version bêta, qui va se mettre en place
avant cet été et va évoluer tout au long de
l’année, permettra à chaque bénéficiaire
d’avoir, par exemple, accès à un véritable
portail vacances. Sur une seule page il
pourra ainsi s’informer sur les disponibilités
immédiates ou à venir, effectuer
ses recherches selon ses priorités et
réserver son séjour. Aller en Corse ou
en Normandie, dans un centre avec ou
sans piscine, à l’étranger… toutes les
réponses en quelques secondes sur la
page d’accueil. L’actuelle version, maintenant
âgée de quatre ans, va aussi laisser
place à plus de lisibilité pour les activités
sociales de la CCAS et leurs temps
forts. Elle donnera, enfin, la part belle
au multimédia.
Texte : Jean Santon
31

santé
la caMieG : le point !
ccas inFos donne la
parole à patrick Guillot,
président du conseil
d’administration de
la caisse d’assurance
maladie maternité des
industries électriques
et gazières.
Le 26 mars dernier, le conseil
d’administration de la Camieg
devait décider l’envoi d’un
courrier à l’ensemble des
bénéficiaires. Celui-ci n’est
pas parti, pourquoi ?
Ce conseil d’administration devait en
effet examiner une lettre, demandée
lors de sa précédente séance,
adressée par le président à l’ensemble
des bénéficiaires. Dans un
contexte très tendu face aux difficultés
que rencontrent les assurés de notre
régime, l’objectif de cette lettre était
tout simplement d’informer les
agents et leur famille de la situation.
La réaction des pouvoirs publics fut
sans appel : un refus catégorique à l’envoi
de cette lettre car, selon eux, celleci
comportait « une tonalité orientée ».
Cela s’apparente à une censure et un
déni de démocratie. N’en déplaise aux
ministères, le président de la Camieg
étant mandaté par la fédération majoritaire
et élu démocratiquement par ses
membres qui représentent 60 % au sein
du conseil d’administration, son expression
est naturellement empreinte
des valeurs qui sont les siennes.
C’est votre première
expression en tant que
président ?
C’est bien en ces moments difficiles
que la mobilisation de tous est indispensable
; celle du président est
incontournable pour informer et
communiquer sur les difficultés et,
bien sûr, inviter à soutenir notre
régime particulier, outil de protection
sociale solidaire et inédit.
Le conseil d’administration du 5 février
dernier m’a confié la présidence
de notre Caisse d’assurance maladie
maternité des industries électriques et
gazières. Conscient que cette première
expression ne réglera pas les difficultés
quotidiennes de chacun, j’ai l’espoir
qu’elle éclaire les bénéficiaires sur les
responsabilités des acteurs et qu’elle
démontre toute notre détermination à
construire ensemble le régime de protection
sociale moderne et efficace que
chacun est en droit d’attendre.
Qu’est-ce qui motive
votre volonté de vous
exprimer aujourd’hui ?
Les administrateurs sont conscients
qu’il n’est plus tolérable que les
assurés soient en difficulté dès le
moindre problème concernant leurs
dossiers, leurs affiliations. Et que le
centre d’appel soit toujours saturé,
en raison des trop nombreux dys-
fonctionnements générés par des
outils de traitement informatique
loin d’être performants et qui engendrent
de nombreuses réclamations.
Depuis le changement du dispositif
informatique en juillet 2008, trop de
dossiers en retard ne sont pas correctement
traités, les décomptes arrivent
tardivement et sont difficilement
lisibles. Tout cela génère un fort mécontentement
qui pourrait être évité.
En tant que président de la Camieg,
je souhaite réaffirmer, face à vous,
que le conseil d’administration continuera
à œuvrer pour que la Cnam
(Caisse nationale d’assurance maladie)
et les ministères, responsables
de la situation actuelle, donnent les
moyens à notre Caisse de sortir de
cette crise, qui compromet la crédibilité
et la pérennité de notre régime
spécial de Sécurité sociale.
32 CCASinfos 301 - Mai 2009
© ChRistine leMORe

© ChRistine leMORe
Comment en est-on arrivé là ?
Avant la mise en place de la Camieg,
la Cnam (Caisse nationale d’assurance
maladie) s’est engagée
dès 2005 à assumer la gestion centralisée
des feuilles de soins. Force
est de constater que, depuis cette
date, celle-ci avec la CPAM (Caisse
primaire d’assurance maladie) de
Nanterre n’ont pas mis les moyens
pour respecter leurs engagements.
Mais la Camieg est aussi le fruit d’un
compromis, suite à de longues et difficiles
négociations entre partenaires
sociaux. C’est un régime spécial de
Sécurité sociale, autorisant la gestion
des deux régimes obligatoires (Sécu
et complémentaire), car c’est la seule
forme juridique qui permet la couverture
solidaire et pérenne entre les actifs
et les inactifs.
La Camieg a donc vu le jour par
un décret interministériel paru le
30 mars 2007 pour une mise en
place imposée au 1 er avril 2007.
Les ministères et les employeurs ont
contraint la centralisation du régime
dès le lundi 2 avril 2007, et ainsi dessaisi
les 104 CMCAS de métropole et
d’outre-mer de la gestion du régime,
sans donner à la Camieg les moyens
et le temps nécessaires et indispensables
pour organiser ses services.
Toutes les fédérations syndicales ont
condamné fermement cette situation,
mais les ministères de tutelle et les
CCASinfos 301 - Mai 2009
employeurs de la branche des IEG
se sont toujours opposés à revoir les
échéances totalement irréalistes et irresponsables
pour un régime comme
le nôtre.
Que proposez-vous
aujourd’hui ?
La Camieg doit sortir rapidement de
cette crise grave ! Pour cela, je propose
que les mesures avancées au
conseil d’administration par les administrateurs
entrent en vigueur sans
blocage des divers acteurs et dans les
délais les plus brefs.
La Cnam doit se mobiliser et fournir
tous les moyens dont elle dispose
pour créer le système informatique
intégré et adapté à la gestion des
dossiers de notre régime ; l’échéance
d’octobre 2007 est bien loin d’avoir été
respectée.
Les ministères de tutelles doivent
accorder le prochain budget pour
l’organisation professionnelle de la
Camieg qui lui permette de remplir
pleinement toutes ses missions avec
ses antennes locales.
Les employeurs de la branche doivent
autoriser rapidement la mutation des
agents des IEG nécessaires à l’organisation
professionnelle de la Camieg.
Je demande également à la direction
de la Camieg, des mesures exception-
nelles, pour atténuer les conséquences
de cette crise : le lancement
d’une campagne d’information
plus soutenue, la réduction du délai
de réponse aux assurés, la gratuité
du temps d’attente des appels télé-
phoniques, l’ouverture des antennes
locales pour donner, dans la proximité,
des informations concrètes aux
agents comme à leur famille et permettre
le déploiement du projet santé,
de sa politique, dans tout le pays.
Au-delà de cette situation délicate,
notre caisse est plus que jamais un
outil pour participer à l’amélioration
de l’état de santé des populations des
industries électriques et gazières et
doit mettre tout en œuvre pour promouvoir
une vraie politique de santé
par l’éducation ; de prévention par des
campagnes de sensibilisation ; de dépistage
enfin, en partenariat avec les
instances mutualistes, associatives
et tous les acteurs de la protection
sociale en France.
Par ailleurs, les CMCAS peuvent toujours
participer à l’accueil et l’orientation
des bénéficiaires en partenariat
avec la Camieg, en signant la convention
proposée par le conseil d’administration,
ce qui permettra aux
CMCAS et aux SLVie d’accompagner
les agents sur leurs dossiers, leurs
affiliations.
Propos recueillis
par Pierre Chaillan
© YAnn Étienne / CCAs
33

vos droits
invoquer son Droit
au loGeMent opposaBle
Depuis le 1 er janvier
2008, les personnes
qui demandent à être
logées ou accueillies
dans une structure
d’hébergement
peuvent, si elles
n’ont pas reçu
de réponse adaptée
à leur demande, saisir
une commission
de médiation, voire
même le tribunal
administratif.
La loi du 5 mars 2007 a instauré
le Droit au logement opposable
(DALO) : en d’autres termes, elle a
mis en place une procédure pour permettre
aux demandeurs de logements
sociaux d’obtenir une priorité dans
les offres de logement. Les articles
L 441-2-3 et suivants du Code de la
construction et de l’habitation, récemment
réformés par la loi du 25 mars
2009, réglementent cette procédure.
La commission déclare
l’urgence
La Commission de médiation peut être
saisie par toute personne ayant la
nationalité française, ou qui réside
régulièrement et de façon permanente
sur le territoire. La requête devra justifier
que le demandeur répond aux
critères d’accès à un logement locatif
social et que, malgré le dépôt d’une
demande de logement, il n’a eu aucune
réponse adaptée à ses besoins
et capacités dans un délai fixé par
les préfets dans chaque région (en
général entre 3 et 6 mois). La commission
devra se prononcer sur le
caractère prioritaire de la demande et
sur l’urgence qu’il y a à attribuer un
logement ou d’accueillir le demandeur
dans une structure d’hébergement.
La demande, si elle est reçue, est
alors transmise au préfet qui dispose
d’un délai de 3 mois (ou de
6 mois dans les départements comprenant
une agglomération de plus de
300 000 habitants) pour proposer un
logement adapté. À défaut, et depuis
le 1 er décembre 2008, les personnes
reconnues prioritaires peuvent introduire
un recours en référé devant le
tribunal administratif. Elles disposent
alors de 4 mois pour saisir le juge.
Quant aux personnes qui ne sont pas
reconnues comme prioritaires par la
commission, elles pourront saisir le
juge administratif à partir du 1 er janvier
2012. Ainsi, la possibilité de faire
valoir son droit au logement devant
la justice est limité, pendant 3 ans,
aux seules personnes considérées
comme prioritaires.
Le tribunal peut ordonner
l’attribution du logement
Le tribunal rendra une décision dans un
délai de 2 mois, la présence d’un avocat
n’étant pas obligatoire en référé.
S’il considère bien fondée la demande,
il pourra ordonner le logement ou le
relogement au préfet sous astreinte :
il s’agit d’une amende versée par l’État
en cas de retard dans l’exécution de
la décision. Attention toutefois, le montant
de cette astreinte ne profitera
pas au demandeur puisque celle-ci
sera versée au Fonds d’aménagement
urbain. La procédure fondée sur le
droit au logement ne peut donner
lieu à l’attribution de dommages et
intérêts en faveur du demandeur : il
ne s’agira que d’un ordre donné par
le magistrat au préfet.
Il convient de préciser que le décret
du 27 novembre 2008, qui organise le
contentieux du droit au logement, pré-
voit exceptionnellement que les requêtes
basées sur une décision de la
commission rendue avant le 1 er janvier
2009 doivent être présentées au tribunal
au plus tard le 30 avril 2009.
critères d’éligibilité
devant la cOMMissiOn
La situation personnelle de chaque demandeur est examinée
par la Commission de médiation. Toutefois, l’issue de la saisine
sera facilitée si l’un des critères suivants est rempli :
- être dépourvu de logement ;
- avoir fait l’objet d’une décision de justice ordonnant l’expulsion sans
relogement ;
- être logé dans des locaux impropres, insalubres ou dangereux ;
- être handicapé ou avoir à sa charge une personne handicapée sans
logement adapté ;
- avoir à sa charge au moins un enfant mineur dans un logement
ne présentant pas le confort exigé (absence de chauffage, d’eau
potable…) ou ayant une surface habitable globale au moins égale
à 16 m² pour 2 personnes, augmentée de 9 m² par personne en plus
(dans la limite de 70 m² à partir de 8 personnes).
34 CCASinfos 301 - Mai 2009

éaGir
Face à une DiscriMination
Depuis 2004, la Haute autorité de lutte contre les discriminations
et pour l’égalité (Halde) intervient pour aider les victimes
de discriminations à y mettre fin ou à obtenir une indemnisation.
Une discrimination se définit
par une inégalité de traitement
fondée sur un critère prohibé par la loi
(comme l’origine, le sexe, l’orientation
sexuelle, le handicap…) dans l’accès à
l’emploi, au logement, à des biens et
des services ou encore à une formation.
La discrimination peut être directe
lorsqu’elle est délibérée, et indirecte
lorsqu’une pratique, au premier abord
neutre, peut avoir les mêmes répercussions
qu’une discrimination directe.
Les victimes de tels actes peuvent
saisir la Halde par simple lettre expo-
sant la plainte, mais aussi par l’intermédiaire
d’un député, d’un sénateur,
d’un parlementaire français au
Parlement européen, ou encore d’une
association déclarée depuis cinq ans
et dont la lutte contre les discrimi-
nations figure dans les statuts. La
Halde peut même se saisir d’office
lorsqu’elle a eu connaissance d’une
discrimination et que la victime ne s’y
oppose pas.
Des pouvoirs d’enquête
importants
La Halde peut agir de différentes
manières face à une discrimination.
Tout d’abord, elle étudie la plainte
pour déterminer si le cas relève de
sa compétence. Dans le cas contraire,
elle dirige les personnes vers le
service administratif concerné. Si,
au contraire, elle considère que la
situation d’inégalité s’apparente à
une discrimination, elle va aider la
victime à constituer son dossier. Elle
dispose de pouvoirs d’enquête importants,
comme procéder à des auditions
et des vérifications sur place (par
exemple la technique du « testing »), et
se faire communiquer tous documents
utiles. Si elle se trouve confrontée à un
refus de la part des personnes mises
en cause, elle peut les y contraindre
en saisissant le juge des référés.
CCASinfos 301 - Mai 2009
Si elle considère que toutes les preuves
sont rapportées de l’existence d’une
discrimination, elle peut agir de différentes
façons. Lorsqu’elle estime
qu’une solution peut être trouvée sans
procédure judiciaire, elle propose d’organiser
une médiation entre les parties
afin qu’une solution soit trouvée.
Elle dispose également de la faculté
d’exiger que la discrimination prenne
fin sous peine de rendre publique la
pratique. Si cette menace ne suffit pas,
elle peut diriger la victime vers la juridiction
compétente : tribunal correctionnel,
conseil des prud’hommes ou
tribunal administratif. Au cours de la
procédure, la Halde pourra intervenir
en présentant des observations. De
même, elle peut de son propre chef
saisir le procureur de la République
lorsqu’elle considère que les faits
relèvent d’un délit pénal.
La possibilité de proposer une
amende
Mais le pouvoir coercitif le plus important
dont elle dispose a été instauré
par la loi du 31 mars 2006. Elle a ainsi
la possibilité de proposer aux parties
une amende transactionnelle d’un
montant maximum de 3 000 E pour
les personnes physiques et de 15 000 E
pour les personnes morales, ainsi
que des dommages et intérêts pour
chiFFres clés
réparer le préjudice subi par la victime.
Il s’agit d’une transaction pénale qui,
si elle est acceptée des parties, sera
homologuée par le procureur de la
République. En cas de non-respect de
la transaction, la Halde pourra alors
directement citer l’auteur des faits
devant le tribunal correctionnel.
Textes : Audrey Bernard
Illustrations : Pierre Fouillet
Le nombre des réclamations est en constante augmentation : 1 409
en 2005, 4 058 en 2006 et 6 222 en 2007. La moyenne est de 20 réclamations
par jour.
L’emploi est le premier domaine concerné avec plus de 50 % des réclamations,
avant le fonctionnement des services publics : 20,35 %, les biens
et services privés (13,26 %), le logement (6,11 %) et l’éducation (4,57 %).
Les critères les plus récurrents sont l’origine (27,16 %), puis la santé
et le handicap (21,68 %).
35

sciences &
environnement
nanotechnologie,
oGM, énergies
renouvelables :
jamais les questions
scientifiques et
techniques n’ont
occupé une telle place
dans l’actualité.
Mais les citoyens
ont-ils les outils
pour en comprendre
les enjeux ?
© bsip/Ken eWARD/biOGRAfX
Mettre la science
en culture
Alors que l’État se désengage du
soutien à la culture scientifique
et technique, la société civile s’efforce
de prendre le relais. Le symbole le plus
frappant est la menace qui pèse sur
l’existence même du plus ancien des
établissements de culture scientifique
et technique : le Palais de la découverte
(voir encadré). Moins frappant mais tout
aussi préoccupant, la quarantaine de
Centres de culture scientifique technique
et industrielle (CCSTI) souffre
d’un sous-financement chronique.
Et l’objectif, affirmé à leur création en
1982, de doter chaque département
d’un CCSTI, est abandonné depuis belle
lurette. De même, alors que « la diffusion
des connaissances » fait partie des
missions statutaires des chercheurs,
l’actuel gouvernement, pourtant engagé
dans une réforme du statut des
universitaires, semble se désintéresser
de cette question. Résultat : la carrière
d’un chercheur continue à ne dépendre
que du nombre et de la qualité de ses
publications scientifiques ou de ses
brevets. Participer aux portes ouvertes
de la Fête de la science, écrire dans la
presse grand public ou faire des conférences
dans les écoles continue à n’être
considéré que comme « un plus », voire
un hobby, et non comme une des tâches
professionnelles du chercheur.
Tisser des liens entre
scientifiques et grand public
Cependant, ce désinvestissement étatique
est compensé par un fourmillement
d’initiatives nées « à la base ».
Le mouvement des Bars des sciences,
rencontres conviviales avec des chercheurs
où chacun peut, comme dans
les cafés philo, poser des questions,
s’est développé à grande vitesse. On en
trouve à présent dans toutes les grandes
villes universitaires. Différentes associations
œuvrent également à tisser des
liens entre scientifiques et grand public.
Citons le réseau Plume, qui regroupe
des étudiants en sciences qui font partager
leurs passions par leurs écrits ;
l’Association science technique et société,
dont les malles-expositions sont
diffusées chaque été dans les centres de
vacances de la CCAS ; ou encore La main
à la pâte, qui propose aux instituteurs,
souvent démunis pour aborder les questions
scientifiques devant leurs élèves,
des animations scientifiques.
Appeler à des États généraux
de la culture scientifique
Ces multiples initiatives ont pour elles
le dynamisme, la fraîcheur d’esprit et
l’enthousiasme, mais leurs efforts
devront, pour aboutir à une vraie
politique nationale, être coordonnés.
Tel est le sens de l’appel lancé par
nombre d’entre elles à des États
généraux de la culture scientifique.
Comme le dit le texte, « ce qui se joue
autour des sciences et des technologies,
ce sont des choix de société.
Ils ne peuvent être laissés aux seuls
scientifiques, aux seuls experts, aux
seuls décideurs économiques ou
politiques. Inscrire les sciences et les
techniques dans le débat démocratique
contribuera à résoudre les problèmes
qui se posent à l’humanité ».
dangereUse FUsiOn
Fondé en 1937 par Jean Perrin, prix Nobel de physique et chargé
de la recherche dans le gouvernement du Front populaire, le Palais
de la découverte voit aujourd’hui son existence mise en danger par le projet
gouvernemental de fusion avec la Cité des sciences et de l’industrie de
la Villette. Les personnels, qui ont créé le mouvement « Sauvons le Palais
de la découverte », redoutent que cette fusion ne soit un prélude à un démantèlement
de l’institution. Son travail n’est pourtant pas mis en cause.
Il accueille 600 000 personnes par an, pour des visites souvent marquantes.
« Ma vocation est née du plaisir d’y découvrir des expériences, celles qu’on
pouvait faire soi-même et celles qu’on nous expliquait », disait Pierre Gilles
de Gennes, prix Nobel de physique 1991. Mais ses locaux, situés au cœur
historique de Paris, attirent bien des spéculateurs...
36 CCASinfos 301 - Mai 2009

Quelle politique
De recHercHe ?
un bras de fer s’est
engagé entre la communauté
scientifique
et le gouvernement.
Moins visible que
d’autres conflits sociaux,
cet affrontement porte
sur une question de fond :
de quelle recherche
le pays a-t-il besoin ? © bsip/JOlYOt
La politique suivie par l’actuel
gouvernement repose sur deux
piliers. Le premier est le déplacement
du centre de gravité du système de
recherche des grands organismes que
sont le CNRS, l’Inria (informatique),
l’Inserm (recherche médicale) ou l’Inra
(recherche agronomique) vers les universités.
C’est ainsi que le gouvernement
a fait voter, deux mois après sa
prise de fonction, la loi sur l’autonomie
des universités qui renforce les pouvoirs
brèves
La France dépense environ 2,2 %
de son Produit intérieur brut dans
la recherche. Cet investissement
est assuré aux trois cinquièmes
par le privé et aux deux
cinquièmes par le public.
En euros constants – corrigés de
l’inflation – tous les organismes
publics de recherche accusent
une baisse de 1 à 2 % de leur
budget en 2009. Les universités
voient leur dotation augmenter
de 0,84 %. Surtout, le soutien à la
recherche privée, via les crédits
d’impôt, bondit de 44 %.
Fondé en 1939, le CNRS emploie
32 000 personnes. Mais son
découpage récent en 9 instituts
thématiques fait redouter qu’il
ne perde sa fonction essentielle
d’organiser les échanges entre
les différentes disciplines
scientifiques.
CCASinfos 301 - Mai 2009
des présidents et a affecté l’argent de
la vente des actions d’EDF à son plan
Campus. Le second est le renforcement
du contrôle gouvernemental sur
le choix des thèmes de recherche. Alors
que les chercheurs, les laboratoires,
ou les grands organismes de recherche
étaient, dans une large mesure, libres
de déterminer leurs priorités, la nouvelle
politique vise à distribuer l’essentiel
des crédits directement par le ministère,
ou via une Agence nationale de la
recherche (ANR) qu’il contrôle entièrement.
Cette dernière ne finance des projets
que pour quatre ans, et donne une
large part aux recherches appliquées.
Faire émerger de grands
campus et abandonner
les petites universités
Si l’idée de renforcer le pouvoir des
universités ne suscite pas d’hostilité
a priori, la manière dont s’y est pris
le gouvernement pour y parvenir a
cependant mis le feu aux poudres. Son
objectif est en effet de faire émerger en
France une dizaine de grands campus
de renommée internationale, au risque
d’abandonner à leur sort les plus
petites universités qui jouent pourtant
un rôle local indispensable. Même dans
les universités les plus renommées, le
renforcement des pouvoirs du président
– qui peut dorénavant recruter
des enseignants, faciliter leur carrière,
ou moduler la part d’enseignement
et de recherche dans leur service –
a suscité une forte irritation tant il heurte
la tradition universitaire de collégialité.
Les chercheurs seuls
à pouvoir décider des
orientations de leurs travaux
Mais l’hostilité de la communauté
scientifique n’aurait sans doute pas
été si forte si le gouvernement n’avait,
en parallèle, choisi de piloter directement
l’essentiel de la politique
scientifique française. Comme l’explique
Bertrand Monthubert, ancien
président de l’association Sauvons la
recherche, « la logique du “qui paye
décide“ ne peut pas s’appliquer à la
recherche » car les chercheurs sont
les seuls, vu l’extrême complexité
de leurs travaux, à pouvoir décider
dans quelles orientations ils doivent
les mener. Albert Fert, prix Nobel
de physique 2008, souligne de son
côté qu’il n’aurait pu obtenir son prix
« si n’avait existé que le financement
sur projet de l’ANR ». Ses recherches
très fondamentales sur le magnétisme
qui ont, in fine, abouti à augmenter la
mémoire des disques durs d’ordinateur,
n’ont en effet pu être menées que grâce
au soutien constant du CNRS qui ne se
préoccupait pas d’applications rapides.
La recherche a besoin de temps, et le
gouvernement privilégie le court terme.
C’est en définitive de ce choix que
découle l’affrontement avec la communauté
scientifique.
Textes : Nicolas Chevassus
37

point de vue sur…
pour un
« protectionnisMe réFlécHi »
Jean-luc Gréau, ancien
économiste au Medef,
analyse les causes
de la crise actuelle.
il esquisse quelques
pistes pour en finir
avec ce capitalisme
mondialisé qui met
en concurrence
les salariés
et déresponsabilise
les prêteurs et
les actionnaires.
Que nous enseigne la crise
actuelle sur le modèle
économique et financier
qui domine le monde ?
Tout d’abord, ce n’est ni une crise
conjoncturelle classique ni une crise
financière classique, mais une crise
systémique mondiale, dont l’épicentre
est en Amérique, qui se manifeste par
une crise du crédit sans précédent
depuis la Seconde Guerre mondiale
et une chute profonde de la production,
qui atteint tout à la fois les pays
ayant bâti leur prospérité sur le crédit
aux ménages (États-Unis, Angleterre,
Espagne) et les pays ayant joué la
carte de la compétitivité sans concessions
(Japon, Corée, Allemagne).
Les modèles économiques qui nous
ont été proposés depuis le début de
la décennie sont en ruine. Le premier
enseignement majeur, que les classes
dirigeantes s’emploient à occulter,
est que l’on ne peut se permettre de
payer durablement le travail humain
au-dessous de sa productivité et de sa
qualité. La mise en concurrence des
travailleurs du monde, bénie par les
bourses, est à l’origine d’une déflation
salariale, longtemps compensée par
l’endettement des ménages occidentaux,
qui produit aujourd’hui ses effets
déprimants. Le deuxième enseignement
est relatif à la déresponsabilisation
des prêteurs. La faculté qui
leur a été donnée de revendre leurs
prêts sans limites a autorisé une pratique
de crédit aventureuse, tout en
rendant opaques les marchés de la
dette. Le troisième enseignement est
que la mondialisation commerciale et
financière permet à tout séisme majeur,
survenu sur un continent, de se
propager sur les autres.
Les solutions préconisées
par le G20 sont-elles de
nature à assainir le système ?
La mesure principale adoptée par le
G20 consiste dans le renforcement
des moyens du FMI pour lui permettre
deux choses. Premièrement, venir au
secours des nombreux pays en faillite
ou menacés de faillite. Deuxièmement,
se muer en société publique internationale
de crédit à l’import et à l’export
pour suppléer les opérateurs privés
défaillants. Le G20 s’est mobilisé pour
sauver le commerce mondial déprimé
depuis l’été 2008. Autant dire qu’il a voulu
« sauver le soldat libre-échange ».
Que proposez-vous pour en
finir avec ce capitalisme fou ?
Si l’on veut vraiment rompre avec l’organisation
économique des trente dernières
années, qui nous expose à la
ruine, on doit agir avec détermination
dans trois domaines. Premier domaine,
celui du commerce mondial,
où un protectionnisme réfléchi doit
pouvoir être appliqué. L’Asie émergente
agit en prédatrice en s’appuyant
sur ses avantages compétitifs représentés
par un travail productif fort peu
cher. Elle entraîne au déclin les industries
occidentales tout en s’emparant
des marchés des pays pauvres, tels
que les pays africains, qui ne peuvent
guère trouver de place dans la mondialisation.
Si l’Asie émergente veut
accéder à nos marchés européens,
elle doit le faire en venant produire
chez nous, aux conditions sociales,
fiscales et environnementales qui sont
les nôtres. Deuxième domaine, celui
de la responsabilisation des prêteurs.
Imagine-t-on un producteur agricole
ou industriel qui ne serait pas responsable
de ce qu’il met sur le marché ?
La France, l’Europe peuvent, pour leur
propre compte, décider de limiter la
titrisation qui a permis aux prêteurs
de se défausser du risque de crédit.
Des mesures réglementaires simples
suffiraient. Troisième domaine, celui
de la responsabilisation des actionnaires.
L’ère de l’actionnaire exigeant
et infidèle devrait être close. L’entreprise
n’est pas une machine à faire de
l’argent, mais une entité économique
et sociale dont la pérennité doit être
soutenue. L’exercice déterminant des
droits de vote devrait être réservé
aux actionnaires qui se sont engagés
contractuellement avec l’entreprise
pour la durée d’exécution de la stratégie
qui a reçu leur accord formel.
Entretien réalisé par
Samy Archimède
jean-lUc gréaU
Diplômé de sciences économiques,
Jean-Luc Gréau a fait l’essentiel
de sa carrière au CNPF
puis au Medef. Directeur des
études législatives, puis directeur
de l’analyse et de la recherche
au sein de l’organisation
patronale, il la quitte en 2003.
Il est l’auteur de trois essais
économiques et financiers publiés
aux éditions Gallimard (collection
« Le Débat ») : Le capitalisme
malade de sa finance (1998),
L’avenir du capitalisme (2005) et
La trahison des économistes (2008).
38 CCASinfos 301 - Mai 2009
© C. hÉlie GAlliMARD

Je suis de titov Veles
un FilM De téona struGar MiteVsKa
pour échapper à leur sinistre coin de Macédoine, trois sœurs s’infligent
l’humiliation. la dernière, afrodita, plonge dans un silence plein
d’onirisme.
Il y a plusieurs manières de fuir
une ville empoisonnée par les rejets
toxiques de ses aciéries. Sapho est
prête à tout pour obtenir un
visa pour la Grèce ; Slavica
se drogue à la méthadone ;
Afrodita rêve. Ses sœurs
rêvent leur vie, Afrodita vit
dans ses rêves.
Tandis que Sapho et Slavica
donnent leurs corps comme monnaie
d’échange pour une vie meilleure,
Afrodita, ange muet tombé sur terre, oppose
son silence aux discours absurdes,
son innocence à la trivialité. Elle est un
repoussoir à la bassesse des autres,
ils ne le supportent pas. Elle doit
CCASinfos 301 - Mai 2009
Afrodita rêve.
Ses sœurs rêvent
leur vie,
Afrodita vit dans
ses rêves.
s’humilier elle aussi, ramper et renoncer
à ses rêves d’amour et à son désir
maternel. Elle fait table rase et détruit
la dernière chose qui la relie
au passé. Elle parle enfin,
elle raconte une histoire de
requin.
Comme la Yougoslavie, macédoine
de régions, d’identités,
de religions, l’Aphrodite
de Veles n’aura pas d’enfant. Elle est
la Vénus de Tito, une belle utopie qui
n’existe plus aujourd’hui que dans les
rêves.
Joël Brisse,
Cinéaste, membre de l’Acid
l’histOire
À Titov Veles, petite ville
de Macédoine, il reste l’usine
qui ronge ses habitants, et la maison
des trois sœurs : Sapho,
Slavica et Afrodita. Que se
passe-t-il quand celles qui étaient
toute votre vie décident à leur
tour de partir ?
cinéma
39

culture
Mention spéciale
pour le FestiVal Du Moyen MétraGe
Ciné-concert en plein air : L’inconnu de Tod Browning, sur une création musicale de This is the Hello Monster
avec ses 16 films en compétition,
ses rétrospectives, le Festival du moyen métrage
de Brive-la-Gaillarde, dont la 6 e édition
se déroulait du 1 er au 6 avril, a tenu toutes
ses promesses. Grâce au partenariat signé avec
la ccas et la cMcas tulle-aurillac, les agents
ont bénéficié d’un accès gratuit et illimité à toutes
les séances, à l’image de Monique et Jacques léger.
un vrai régal pour ces pensionnés de la cMcas.
« C’est une occasion rare de se faire
plaisir. Une opportunité de voir des
films que je ne verrai sans doute pas
ailleurs, et pour lesquels, d’emblée, je
ne me serais probablement pas déplacée.
Pour moi, ce festival est synonyme
de curiosité, d’ouverture sur le monde
tant la programmation est éclectique »,
témoigne Monique Léger, pour résumer
l’événement cinématographique de
Brive-la-Gaillarde (Corrèze), qu’elle
suit depuis la première édition en 2004.
Seul festival consacré aux moyens
métrages en Europe, ces rencontres
promeuvent, depuis leur création, un
cinéma audacieux, indépendant, peu
conventionnel, loin du mercantilisme
ambiant. Fictions et documentaires,
hommages et rétrospectives, œuvres
de création novatrices en composent le
Monique et Jacques Léger
programme diversifié. En compagnie de
Jacques, son mari, électricien en inactivité
de service, Monique en profite
pleinement, « grâce à la convention
passée avec la CCAS et la CMCAS Tulle-
Aurillac », souligne-t-elle, qui permet
l’accès à chacune des projections, gratuitement,
pour tous les électriciens,
gaziers et leur famille (sur présentation
de la carte Activ’).
40 CCASinfos 301 - Mai 2009

Le réalisateur Eugène Green
et Patrick Vialatte, président
de la CMCAS Tulle-Aurillac Lucie Borleteau
Par effet de miroir, un film
fait réfléchir et ouvre l’esprit
Programme en main, œuvres à ne manquer
sous aucun prétexte marquées d’un
signe rouge, Monique, qui a minutieusement
élaboré sa sélection, enchaîne
les séances dans les salles obscures du
Rex. « Un film, c’est comme un livre !
Il nous en reste très souvent quelque
chose. En regardant un film, se produit
un effet de miroir qui nous renvoie toujours
à quelque chose, un petit rien qui
nous fait réfléchir et nous ouvre l’esprit.
Notre regard s’aiguise, au fur et à mesure,
en quelque sorte. Se crée ensuite
une véritable émulation », poursuit la
cinéphile. Son œil critique approuve le
choix du jury qui a décerné le Grand
prix 2009 à La mort de la gazelle de
Jérémie Reichenbach. Ce documentaire
raconte l’entraînement des combattants
touaregs, opposants à l’armée nationale
(ennemi invisible) dans le nord du Niger.
« Mon mari a trouvé cela trop lent. Moi,
j’ai beaucoup aimé. J’ai conservé cette
fascination pour le désert, sûrement un
souvenir de mon enfance », confie-t-elle.
Promotion par la CCAS
d’œuvres d’auteur de qualité
Si Monique apprécie l’ambiance conviviale
et bon enfant du festival, les échanges
avec les réalisateurs qui suivent les
projections, elle est également particulièrement
sensible aux animations organisées
avec la CMCAS : la cérémonie
d’ouverture, mais aussi une soirée pour
les électriciens et gaziers. « C’est une
CCASinfos 301 - Mai 2009
chance formidable de pouvoir participer
à ce genre d’événement, et gratuitement
en plus. Dans les centres de vacances
CCAS, j’ai découvert de multiples activités
artistiques, assisté à des spectacles
culturels. C’était pour moi de véritables
bouffées d’oxygène », se souvient-elle.
« La CCAS doit continuer à favoriser l’accès
à la culture pour tous, notamment
durant les vacances », car, juge Monique,
« cette ouverture est un gage d’épanouissement
pour les individus. » En marge
du festival, ce vendredi 3 avril, la CMCAS
a donc convié, dans la soirée, les agents
à la projection de deux films : Les vœux,
fiction narrant les amours de Colbrune
et Bjorn, paysans du Limousin au Moyen
Âge, en présence de la jeune réalisatrice,
Lucie Borleteau, qui a reçu le prix Jeune
public en 2008 ; et le documentaire de
François-Xavier Drouet, L’initiation,
qui évoque le conditionnement et la
pression subis par de jeunes étudiants
lors d’un concours d’entrée dans une
grande école de commerce. L’occasion
pour Patrick Vialatte, président de la
CMCAS Tulle-Aurillac, de rappeler
« l’importance de l’engagement des
organismes sociaux pour la promotion
d’un cinéma d’auteur et de qualité qui ne
répond pas à des critères marchands »,
précisant que « la culture a toute sa
place dans le combat pour la défense
des services publics ». Associées dès la
naissance du Festival de Brive, la CCAS
et la CMCAS poursuivent leur politique
volontariste d’accès à la culture pour
tous (principalement à l’égard de ceux
le palMarès
• Grand prix 2009 : La mort de la gazelle, de Jérémie Reichenbach.
• Prix Ciné cinéma (décerné à un jeune cinéaste) : La vie lointaine,
de Sébastien Betbeder.
• Prix du Public : Je vous hais petites filles, de Yann Gonzalez.
• Prix Jeune (jury composé de jeunes cinéphiles) : Je vous hais petites filles,
de Yann Gonzalez.
• Prix du Jury des professionnels :
Hiver (Les grands chats), de Gilles Deroo et Marianne Pistone ;
Correspondances, d’Eugène Green.
qui y ont peu ou pas droit). Elles favorisent
l’aide à la création artistique et
revendiquent la nécessité de l’existence
d’un cinéma d’art et d’essais, indépendant,
original et innovant.
Amener les électriciens et
gaziers vers un autre cinéma
Le 6 avril dernier, lors de la soirée de
clôture, Patrick Vialatte a donc remis
symboliquement « le Prix du service
public de l’énergie et des électriciens et
gaziers » à Eugène Green pour la réalisation
de sa fiction Correspondances,
primée par le jury du festival, à savoir
une subvention de 1 500 euros. « Notre
objectif est d’offrir des moments privilégiés
aux électriciens et gaziers en les
initiant à un autre cinéma, loin des boxoffices.
De leur ouvrir d’autres horizons.
Et pourquoi pas, leur donner l’envie d’aller
plus souvent voir des films d’art et
d’essais », commente Patrick Vialatte.
Si les électriciens et gaziers brivistes
y participent toujours plus nombreux,
reste néanmoins à convaincre les autres
cinéphiles de l’intérêt de cet événement
cinématographique. Un séjour est, du
reste, organisé chaque année par la
CCAS et la CMCAS Tulle-Aurillac. À découvrir
donc, sans modération, lors de la
7 e édition du prochain Festival du moyen
métrage de Brive, par exemple, programmée
du 21 au 26 avril 2010.
Texte : Marie-Line Vitu
Photos : Olivier Clément / CCAS
41

livres
© binet - M.Y.O.p. Frédérique
cléMençon,
créer Du sens au FonD Du DésorDre
Cela fait déjà dix ans que Frédérique
Clémençon s’est aventurée
dans les sables mouvants des destins
contrariés, des monologues intérieurs
qui en disent long sur la brutalité du
monde. En 1998, elle a trente et un ans
quand elle publie ses premiers écrits.
D’emblée, Une saleté impose un style,
une manière de regarder la société de
biais, une écriture à la fois incisive et
poétique. Dans ce premier roman, une
mère et sa fille réglaient leurs comptes
en mêlant leurs voix dans des récits
croisés, convoquant leurs fantômes
dans un univers confiné au goût rance.
En 2003, avec Colonie, l’auteure nous
plongeait à nouveau dans un huis clos
familial et décrivait la vie de province
étriquée, où l’on végète en rêvant
d’exotisme.
Loin de la « superproductivité »
ambiante
Pour chacun de ses récits, le tour
de force de Frédérique Clémençon
réside dans cette manière toute singulière
qu’elle a de créer du sens au
fond du désordre. Comme si elle lais-
avec Traques, son troisième ouvrage,
l’écrivaine discrète dépeint habilement le risque
d’un monde déshumanisé, définitivement soumis
aux lois du marché.
sait à chacun de ses romans le temps
de mûrir, loin de la « surproductivité
» ambiante de l’édition française.
« Comme la plupart des écrivains, je
ne vis pas de mes livres et ai donc un
autre métier, envahissant. Je suppose
que si je pouvais me consacrer entièrement
à l’écriture, j’écrirais des livres
sensiblement différents, mais peutêtre
est-ce un leurre. Pour autant, et
c’est sans doute là l’essentiel, j’écris
ce que je veux dans les conditions qui
sont les miennes, de sorte que la frustration
que je pourrais éprouver à ne
pouvoir mener à bien tous mes projets
s’évanouit assez vite », expliquet-elle.
Car Frédérique Clémençon est
discrète, poursuit à son rythme une
œuvre rare, dont chaque roman a été
salué par la critique et a élargi son
cercle de lecteurs.
Choisir des parcours
marginaux ou isolés
Son troisième roman en dix ans,
Traques, est le plus habile de tous, en
ce sens qu’il submerge le lecteur de
sa prose délicate et musicale, le noie
dans des intériorités menacées pour
mieux nous faire sortir la tête de l’eau.
À nouveau, en prenant des chemins de
traverse, en choisissant des parcours
marginaux ou isolés, elle ouvre une
grande fenêtre sur notre société. C’est
le risque d’un monde totalement déshumanisé,
définitivement soumis aux
lois du marché, du rendement et de
la concurrence que dessine avec brio
Frédérique Clémençon. Un monde où,
avec les croche-pattes, on ne se relève
pas facilement des accidents de la vie.
Pour l’écrivaine, « avec le temps, à la
faveur des commentaires nombreux
qu’il a fait naître, ce livre me semble
pouvoir être lu de manières très différentes,
selon qu’on se place dans une
perspective qui met les personnages
au centre ou que, prenant un peu de
hauteur et les considérant tous ensemble,
on adopte un point de vue
plus politique : qu’est-ce que ce texte,
à travers ces histoires certes singulières
mais qui se font aussi écho, dit
de notre monde ? Ces deux lectures
ne s’excluent pas, bien au contraire ».
Et c’est bien là toute la force de ces romans,
cet entrelacement subtil entre la
réalité la plus brutale et le romanesque
le plus sensible.
le chOiX de
FrédériqUe
cléMenÇOn
LE PEUPLE D’EN BAS
Jack London,
Éd. Phébus, 10 €.
Une description minutieuse
et magistrale du monde
des exclus dans le Londres
du début du XX e siècle.
On est frappé à la lecture
de constater combien, un siècle
plus tard pourtant, les mêmes
problèmes toujours demeurent.
Une magnifique leçon de
journalisme d’investigation.
DE LA DÉCENCE
ORDINAIRE
Bruce Bégout,
Éd. Allia, 6 €.
Un essai sur la pensée
politique de George Orwell,
saisissant d’actualité,
lui aussi. À lire avec l’essai
que Jean-Claude Michéa a
également consacré à cet écrivain,
dont on reparle à raison.
42
CCASinfos 301 - Mai 2009

© binet - M.Y.O.p.
Comment est né ce roman
polyphonique ?
La dimension polyphonique s’est
imposée d’emblée parce qu’elle offrait
une réponse satisfaisante à la
question qui traverse ce livre : « De
quelle manière ce que nous disons
témoigne-t-il de notre soumission ou
de notre résistance aux milieux dans
lesquels nous naissons, grandissons,
mourons ? » Chaque personnage
décline la réponse à cette question
selon plusieurs modes, onirique
pour Jeanne, lyrique pour Anatole,
froid pour Vincent, heurté et plein de
hargne pour Élisabeth. Il me semble,
depuis que j’écris, avoir toujours « tricoté
» autour de cette question.
Peut-on appréhender
Traques comme une allégorie
de la déshumanisation de
la société ?
S’il n’y avait pas dans ce livre les bilans
d’évaluation, professionnel ou
médical, de Vincent Collignon et de sa
mère Élisabeth, des bilans qui sont,
si l’on veut, du réel brut, on pourrait,
pourquoi pas, y voir une allégorie.
Or, ces bilans nous obligent à en quitter
le champ : ils montrent de manière
abrupte de quelle façon nous considérons
aujourd’hui, au sens strict de ce
terme, les individus. Nous les pensons
de manière morcelée et non globale,
en quoi l’on peut lire, à une échelle
réduite, la manière dont notre société,
dans son ensemble, fonctionne. Un
agrégat de mondes désunis, fractionnés,
au mieux ignorants les uns des
autres, au pire en concurrence les uns
avec les autres, des mondes mus par
un arsenal de dispositifs conçus à des
seules fins d’efficacité - terme qui ne
va, décidément, pas de soi. Qu’est-ce
qu’être efficace ? Au service de quoi,
ou de qui, se doit-on d’être efficace ?
CCASinfos 301 - Mai 2009
trois Questions à l’auteur
« notre société fonctionne comme un agrégat de
mondes désunis, fractionnés, au mieux ignorants
les uns des autres, au pire en concurrence les
uns avec les autres. »
Les parcours de chacun
de vos personnages
correspondent-ils, selon
vous, aux populations les plus
fragilisées par notre système
politique ?
Bien entendu, ce livre a été écrit dans
une période sombre, de délitement
progressif, puis brutal du fait de la
crise financière, d’une société que
l’on vide, petit à petit, de l’idée - noble,
précieuse - de bien commun. Mais dénoncer
l’individualisme grandissant
de notre société est un peu facile (qui
songe désormais à le nier ?), et nous
dispense souvent de nous interroger
sur sa construction, son origine. Cette
réalité irrigue incontestablement mon
travail, mais ce livre n’a pas non plus la
prétention de dresser un état exhaustif
des lieux. Jeanne, Anatole, Vincent et
Élisabeth ne sont pas des porte-dra-
nauFraGés Du MonDe
peaux. En revanche, que leur fragilité
et leur parcours douloureux soient
pensés comme une conséquence du
mode d’organisation de notre société
me paraît juste, et leurs mots, violents,
doux comme épris de beauté, sont là
pour le dire.
Textes : Rachel Prizac
Née en 1967,
Frédérique Clémençon est
originaire de la Vienne. En 1998,
elle publie aux Éditions de Minuit
Une saleté, prix Robert Walser.
Son deuxième roman, Colonie,
a reçu le prix Céleste et
Gironde. Son troisième roman,
Traques, paru en janvier 2009
aux Éditions de l’Olivier,
fait partie de la sélection du prix
du Livre Inter 2009.
Traques, troisième roman de Frédérique Clémençon, est le
récit entremêlé de quatre vies qui s’étiolent, de quatre destins
contrariés. Vincent Collignon, cadre à bout de souffle,
sature, pressurisé par les exigences toujours plus grandes
de performance. Sa mère, Élisabeth, se sent abandonnée
dans une maison de retraite indifférente au sort de ses pensionnaires.
Jeanne a fui une famille hantée par un drame,
dont elle fait un récit glacial. Quant à Anatole, il a perdu ses
proches en fuyant son pays et raconte son parcours, « ces
nuits pleines de menaces et de cris ». Exclus, inquiets, traqués,
que ce soient par les tragédies de l’Histoire ou par des blessures intimes,
chacun de ces quatre personnages lutte contre ses propres prisons, ses propres
fantômes. Frédérique Clémençon parvient à entremêler ces récits avec une fluidité
remarquable. Alternant les registres, elle passe avec la même virtuosité
des rêveries poétiques à des descriptions cliniques. Son écriture très musicale
permet de passer d’une vie à l’autre avec le même intérêt. Derrière ces récits
intimes sur la solitude et la perdition, l’auteure laisse entrevoir la brutalité du
monde. Car tous ces personnages, aussi accablés soient-ils, gardent le désir de
résister, de ne pas renoncer, ni au bonheur ni à un monde meilleur.
Traques, Éditions de l’Olivier, 16 e.
43

nouvelle
Droit de chasse
par tHierry Maricourt
Il y avait Paul, le « gros qui tachait
», comme se présentait
lui-même cet exploitant agricole âgé
d’une cinquantaine d’années quand un
nouveau membre rejoignait le groupe ;
Paulo, son faux frère, un voisin en fait,
routier de profession ; Émilien, le marrant
de la bande, plus tout jeune mais
toujours partant pour une matinée de
chasse, même au plus fort de l’hiver ;
Mickaël, le réservé, celui qu’on n’entendait
guère, toujours l’œil à l’affût, le
meilleur fusil peut-être ; puis Antoine,
Hervé, Frédéric et quelques autres,
selon les jours. Un groupe assez soudé,
qui arpentait les terres du village
fusil à l’épaule durant toute la saison.
Ils se connaissaient pour la plupart
depuis des années, sinon depuis toujours.
Ils habitaient le village, ou celui
d’après mais étaient inscrits à la
société de chasse d’ici, les copains ça
compte, déconner gentiment ensemble,
qu’est-ce qu’il y a de mieux ? Ils avaient
été camarades de classe puis s’étaient
mariés en emménageant au plus près,
puis leurs enfants avaient joué les uns
avec les autres. Ils se fréquentaient de
loin en loin, avec le temps les liens se
distendaient, bien sûr, mais heureusement
les parties de chasse étaient des
moments privilégiés de retrouvailles.
On parlait de tout et de rien, les petites
querelles, les rivalités s’apaisaient.
Tous étaient finalement de la même
famille.
Paul possédait un refuge sur un terrain
à cheval entre leur commune et
celle d’à côté. Le groupe s’y retrouvait
la chasse terminée, le samedi ou le
dimanche en fin de journée, souvent,
ou parfois plus tôt, vers douze ou
treize heures quand un prétexte à libations
était annoncé.
Ce jour-là, ils avaient commencé par
trinquer. L’anniversaire d’Émilien, le vétéran,
ça ne se loupait pas, il avait luimême
apporté quelques packs de bière,
plusieurs bouteilles d’apéritif anisé et
de la cochonnaille à grignoter. Quant
au « gros rouge qui tachait », Paul
en transportait en permanence 2 ou
3 cubis dans son 4x4, « on ne savait
jamais », disait-il, une rencontre impromptue
avec des copains et du pinard
sous la main, tout le monde s’en
félicitait. Le refuge sentait l’humidité,
Hervé et Mickaël disposèrent du petit
bois dans la cheminée et l’allumèrent,
tandis qu’Émilien emplissait les verres.
L’automne était frisquet, le soleil voilé,
« un beau temps pour les lièvres »,
assura Frédéric, histoire de montrer
qu’il était là lui aussi. Paul grogna,
sceptique ; Paulo, lui, confirma, « les
lièvres étaient nombreux cette année »,
il zigzaguait quelquefois au volant de
son camion pour en heurter un qui
s’avisait de traverser la route, les gibecières
pèseraient en fin de journée.
Antoine saisit les verres et les remit
entre les mains des uns et des autres.
Puis le silence se fit.
C’était la merde, cette année. Le nou-
veau propriétaire des champs qui
entouraient le refuge presque sur sa totalité,
avait posé partout des panneaux
indiquant l’interdiction de chasser. Il en
avait le droit, évidemment, c’était chez
lui maintenant, mais Paul, Frédéric,
Paulo et les autres chassaient ici depuis
toujours et n’entendaient pas se
laisser déloger. Ils régulaient la nature,
ils accomplissaient une tâche d’intérêt
général et des abrutis comme ce garslà
n’avaient rien à faire dans la région.
Un « parachuté », couina Émilien, un
parachuté de la ville, pas un natif du
village. On chassait où on voulait, non ?
Les lièvres ou les chevreuils ne respectaient
pas les pancartes. S’il fallait baisser
le fusil en pleine campagne lorsque
le gibier galopait de toutes parts, ces
gougnafiers d’écolos riraient à gorge
déployée ! Qu’ils se radinent un peu par
ici, tiens, ils verraient ! Antoine fit le
geste de tirer moitié devant lui, moitié
en l’air, et tout le groupe s’esclaffa. Le
propriétaire des champs, qu’est-ce qu’il
voulait en faire ? Même pas les cultiver
ni les mettre en pâture. Il avait le projet,
avait-on entendu dans les couloirs de la
mairie, d’y laisser pousser des arbres.
À se bidonner ! N’avait pas besoin d’ar-
© ChRistine thYbeRt
gent, dites, pour abandonner ainsi des
terres qui avaient naguère constitué la
richesse du village.
Les verres furent heurtés, on s’échauffa.
« Le gars ne ferait pas de vieux os ici »,
pronostiqua Émilien et tous hochèrent
la tête avec gravité. Puis l’un ouvrit la
porte, l’air froid s’engouffra, ils enfilèrent
leur veste et remontèrent le
chemin à la queue leu leu.
Ils étaient venus sans chiens ce matin,
partagés entre l’envie d’abattre
quelques belles bêtes et celle de faire
un sort à leur cargaison de breuvages.
Le sol était lourd, détrempé, la pluie
n’avait cessé de tomber ces derniers
jours. Paul, nerveux, renifla et cracha
dans les fourrés. Son 4X4 faisait des
siennes, tantôt ci, tantôt ça qui n’allait
pas. Passant près d’un panneau, il
le coucha d’un brusque coup de pied.
Hervé n’était pas de meilleure humeur,
lui, c’était son épouse qui rechignait à
le voir absent encore toute une journée
alors qu’il y avait une multitude de
petits travaux à finir dans la maison.
D’un geste aussi rapide, il brisa un
autre panneau. Quant à Paulo, il pres-
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CCASinfos 301 - Mai 2009

sentait qu’une lettre de licenciement
serait glissée avant peu dans sa boîte
aux lettres. Son patron avait menacé
à plusieurs reprises de devoir bientôt
mettre la clé sous la porte. La mondialisation,
la crise. Et tant pis pour le
panneau qui défia son regard.
Quand Frédéric lança l’idée de passer
un coup de fil au nouveau propriétaire
des champs, tous s’immobilisèrent.
Le vent cinglait leur visage. Ils avaient
du mal à extraire leurs bottes de la
boue. Retourner au refuge n’était pas
pour leur déplaire. « Tu connais son
numéro ? », s’enquit Antoine. « Pour
sûr ! », glapit Frédéric. Le numéro était
affiché à l’intérieur de la mairie, comme
par hasard, depuis des semaines. Une
histoire de papiers à remplir avec le
maire, qui l’avait donc noté au feutre,
en gros, là sur le mur, lui qui égarait
toujours ses innombrables post-it.
Ils ne s’étaient encore guère éloignés.
Avec empressement ils rentrèrent, prirent
place sur les tabourets, sortirent
leur tabac et levèrent leurs verres.
Les doigts un peu gourds, Frédéric
composa le numéro. L’homme décrocha
CCASinfos 301 - Mai 2009
presque aussitôt. Frédéric ne sut que
dire, il imita le grondement d’un fauve
et lui raccrocha au nez. Le groupe se
gaussa, quelle poule mouillée ce Frédo !
Paul lui arracha le téléphone des mains
et appela de nouveau. Il présenta ses
excuses, expliqua d’un ton courtois que
ses camarades et lui étaient embêtés
de ne pas savoir exactement quels
étaient les champs ouverts à la chasse.
« Les panneaux étaient mal disposés,
grommela Paul, peut-être en manquaitil.
» Tout ouïe, le groupe retint difficilement
un gigantesque éclat de rire.
L’homme arriva une demi-heure après,
le temps de goûter ce petit vin familial,
une cuvée achetée dans le Midi,
là où Paul avait l’habitude de passer
ses vacances. Antoine lui offrit d’office
un verre, mais l’homme refusa.
Il conduisait et préférait s’abstenir de
la moindre goutte d’alcool. Émilien
bafouilla que l’alcool, comme les vaccins,
ça conservait. L’homme répondit
d’un haussement d’épaules. Tous se
regardèrent, interloqués. Il se payait
leur tronche ou quoi ? L’homme fit un
geste du bras vers l’extérieur, ses pan-
neaux, par la fenêtre, il en distinguait
quelques-uns, la limite elle était là,
les panneaux l’indiquaient clairement,
non ? Paul rétorqua que les panneaux,
certains avaient fichu le camp, le vent
sans doute ou les animaux. L’homme
siffla entre ses dents, les panneaux ne
se cassaient pas la gueule tout seuls,
les lapins avaient bon dos et... C’est à
ce moment que Mickaël en eut assez.
Vraiment assez. Sa morgue, il allait
la lui faire avaler à ce pauvre type, ce
n’était pas à lui qu’on interdirait de
chasser en pleine saison. Il se leva de
son tabouret d’un bond et, son fusil à
bout de bras, visa l’empêcheur d’occire
bêtes à plumes, bêtes à poils. Comme
s’il s’était attendu à cette réaction et
comme il l’aurait fait face à un gamin
qui le mettait en joue, l’homme n’eut
même pas un mouvement de recul.
Il tenta juste d’empoigner l’extrémité
de l’arme et de la dévier.
Les choses se sont passées ainsi,
rigoureusement ainsi. Les rabat-joie qui
voudraient en profiter pour restreindre
encore le droit de chasse en seront pour
leurs frais. L’homme a saisi l’arme et
le coup est parti, il s’est effondré et
chacun s’est précipité pour lui venir
en aide mais trop tard, il ne respirait
plus. « Un peu faiblard, le gus », a diagnostiqué
Émilien, avant de proposer
à Antoine, le seul ici à avoir son brevet
de secouriste, de ne pas faire le dégoûté
et de tenter un bouche-à-bouche.
Tous de se plier alors en deux, « quel
rigolo le schnock », ils n’en pouvaient
plus. Car la chasse, voyez-vous, ce peut
être aussi une sacrée partie de rigolade
entre amis.
Auteur d’essais et de livres pour
la jeunesse, Thierry Maricourt
est né en banlieue parisienne
où il situe l’action de plusieurs
de ses romans. Cette nouvelle,
cependant, prend plutôt pour
cadre le Nord de la France où
il vit aujourd’hui.
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la saisOn FleUrie
Dès la mi-mai, plus de risque de
gelées ! c’est le moment de sortir
vos dernières plantations restées à
l’abri et de fleurir votre été, suivez
le guide…
Pour se préparer un été tout en fleurs, on attaque la plantation
des massifs d’été : géraniums, fushias, bégonias
et on plante des vivaces en bordure d’allées, rocailles et
dans les massifs. C’est également le moment de mettre
en place les plantes achetées en godets, comme les
œillets d’Inde. Si un bel inconnu vous offre un bouquet de
muguet, replantez ses plants enracinés dès qu’ils ont défleuri
et trouvez-leur un coin d’ombre. Et pourquoi ne pas
fleurir son potager en associant des fleurs aux légumes ?
Pour un beau résultat, composez des bouquets : pois de
senteur avec les haricots, lavande en touffes basses, soucis,
coleus… Certaines, tels les œillets et les roses d’Inde,
lutteront en plus efficacement contre les nématodes parasites
(espèce de vers). On ose la touche d’exotisme en
plantant un bananier (Musa) que l’on abritera l’hiver venu.
L’astuce : une terre riche et bien arrosée. Le développement
de la végétation étant plus rapide en mai, c’est aussi
l’arrosage de toutes vos nouvelles plantations qui devra
être croissant.
jeux et jardin côté JarDin
À la MaisOn
Arrosez abondamment les plantes tout en faisant
attention à ne pas détremper le compost. Et ne les laissez
jamais, mises à part les plantes grasses, près d’une
fenêtre plein sud sous le soleil.
le jOli MOt
Adventice : qui a poussé sans avoir été semé.
le dictOn
Soleil à la Saint-Éric, promet du vin plein les barriques.
Éléonore Gratiet-Taicher
© DiDieR DelAine / CCAs
JeuX MOts crOisés
Horizontalement :
I. Elle fait corps avec le pharaon. II. Viserait ou aiderait.
III. Mauvais quand il est bon. Début de rang. IV. Céréales.
Épreuve de la question. V. Pronom. Tel un breuvage du
midi. VI. Dur à avaler. VII. Branché, donc. Il est sur la paille.
VIII. Parleront pour ne rien dire. Saint Manchot. Ix. Champion
des barres parallèles. Grande école. Il nous met dans
de beaux draps. x. Emprunteras (t’).
Verticalement :
1. Pansue. 2. Coup de bar. Rapprochement. 3. Pipe à eau.
4. Tas sur la grève. On l’a dans le sang. 5. Offres un siège.
D’où vient le courant. 6. Général sudiste. Conduisît. 7. Non
avéré. 8. En l’état. Partir en éclats. Lettre recommandée.
9. Fis feu. Soigna ses effets. 10. Montrerions au grand jour.
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Proposé par Luc Malher
Complétez la grille avec les chiffres de 1 à 9, de façon à ce que :
• chaque ligne contiennent tous les chiffres de 1 à 9 ;
• chaque colonne contiennent tous les chiffres de 1 à 9 ;
• chaque carré de 3 fois 3 cases contienne tous les chiffres
de 1 à 9.
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CCASinfos 301 - Mai 2009
Proposé par Luc Malher

CCASinfos 301 - Mai 2009
puB
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