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Infirmières praticiennes spécialisées - Centrale des syndicats du ...

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Publication officielle de la <strong>Centrale</strong> <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

NouvellesCSQ<br />

Été 2010<br />

Postpublications : No de convention 40068962<br />

Entrevue exclusive<br />

Daniel Pennac<br />

À cœur ouvert sur la profession enseignante<br />

Dossier Négos 2010<br />

À l’heure de la médiation,<br />

la négociation se poursuit !<br />

<strong>Infirmières</strong> <strong>praticiennes</strong><br />

<strong>spécialisées</strong><br />

Un plus pour l’accès<br />

aux soins<br />

Responsables de service<br />

de garde en milieu familial<br />

La mobilisation passe<br />

à une nouvelle phase


concours<br />

Assuré branché !<br />

Le concours Assuré branché est de retour!<br />

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de même qu’au dépôt direct et au relevé électronique <strong>des</strong> prestations,<br />

vous n’avez aucune action à poser et êtes automatiquement admissible!<br />

Le concours se termine le 30 juin 2011.<br />

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Détails et règlements disponibles au www.ssq.ca.<br />

*SSQ se réserve le droit, en cas de non disponibilité <strong>du</strong> iPad, de remplacer ce prix par la valeur équivalente en argent.<br />

18820


P H O T O F R A N Ç O I S B E A U R E G A R D<br />

M O T D E L A R É D A C T I O N<br />

Grandeur et misère d’une profession…<br />

et un budget inquiétant<br />

On ne fait pas une carrière en é<strong>du</strong>cation. On est prof au départ tout<br />

comme à l’arrivée. Voilà l’opinion d’un passionné qui a consacré sa vie<br />

à l’enseignement : Daniel Pennac. Dans l’entrevue qu’il a accordée au<br />

magazine, l’auteur a déclaré que le mystère et la beauté <strong>du</strong> métier, c’est<br />

d’être à la fois présent pour tous et, en même temps, présent pour chacun<br />

indivi<strong>du</strong>ellement, et que chaque élève sente sur lui un regard qui n’est pas<br />

le même pour tous. Merci M. Pennac de parler de cette profession avec une<br />

telle ferveur. Il s’agit d’un métier infiniment respectable, direz-vous, et<br />

j’ajouterais qu’il doit absolument être considéré à sa juste valeur.<br />

Tous les jours, <strong>des</strong> milliers d’enseignantes et enseignants s’affairent, <strong>du</strong><br />

meilleur d’eux-mêmes, à inculquer <strong>des</strong> connaissances et à former de jeunes<br />

esprits à la critique et au raisonnement. Parmi eux, Christiane Pelletier,<br />

une enseignante exemplaire et appréciée de tous dont l’univers a un<br />

jour complètement basculé en raison d’un seul enfant et de ses parents.<br />

Calomnies, réputation souillée sur la place publique, plaintes rejetées par<br />

les différentes autorités… un cauchemar qui a <strong>du</strong>ré près de quatre ans.<br />

Aujourd’hui, totalement blanchie de toutes ces accusations, elle témoigne<br />

de ce qu’elle a vécu. Nouvelles CSQ l’a rencontrée dans sa classe, où chaque<br />

jour elle transforme la vie de ses élèves et les fait grandir.<br />

Le 30 mars, une véritable onde de choc a balayé le Québec : le budget<br />

Bachand venait d’être ren<strong>du</strong> public. Très rapidement, <strong>des</strong> voix ont dénoncé<br />

le fait que plusieurs de ses mesures remettent en cause, notamment,<br />

l’un <strong>des</strong> piliers importants de notre société – l’universalité <strong>des</strong> soins de<br />

santé. À travers la houle médiatique et politique qui a suivi, les négociations<br />

dans les secteurs public et parapublic se sont déroulées jusqu’à<br />

tard en avril. Depuis, la médiation est en place et les pourparlers se<br />

poursuivent. L’espoir d’en arriver à un règlement négocié <strong>des</strong> conventions<br />

collectives est toujours présent, bien qu’il semble plus lointain pour le<br />

personnel de la santé que pour le personnel de l’é<strong>du</strong>cation. Avec un peu de<br />

bonne volonté, un règlement négocié et satisfaisant est toujours possible.<br />

À suivre…<br />

C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />

Rédactrice en chef<br />

Pour nous écrire :<br />

nouvellescsq@csq.qc.net<br />

NouvellesCSQ Été 2010 3


Nouvelles CSQ<br />

Volume 30, n o 4<br />

Publication de la <strong>Centrale</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

9405, rue Sherbrooke Est<br />

Montréal (Québec) H1L 6P3<br />

Tél. : 514 356-8888<br />

Téléc. : 514 356-9999<br />

Courriel : nouvellescsq@csq.qc.net<br />

Directrice <strong>des</strong> communications :<br />

Louise Rochefort<br />

Rédactrice en chef :<br />

Catherine Gauthier<br />

Collaboration :<br />

Luc Allaire, Pierre Beaulne,<br />

Gabriel Danis, Marie-Claude Ethier,<br />

Claude Girard, D re Marie-Claude<br />

Goulet, Pierre Jobin,<br />

Richard Langlois, Jean Laporte,<br />

Hélène Le Brun, Pierre Lefebvre,<br />

Lorraine Pagé, Réjean Parent,<br />

Marjolaine Perreault,<br />

Marie Rancourt, Jocelyn Roy,<br />

Robert Seers<br />

Secrétaire adjointe aux<br />

publications : France Giroux<br />

Révision :<br />

Andrée Bérubé<br />

Design graphique et éditique :<br />

Sonia Robitaille (Graphiscan)<br />

Assistante de la pro<strong>du</strong>ction<br />

scriptovisuelle :<br />

Louisette St-Gelais<br />

Publicité :<br />

Jacques Fleurent<br />

514 355-2103<br />

publicite@csq.qc.net<br />

Photo de la page couverture :<br />

Jean-François Leblanc<br />

Caricature :<br />

Jean Isabelle<br />

Photographes :<br />

Luc Allaire, Yuri Arcurs,<br />

François Beauregard, Joe Belanger,<br />

Vero Boncompagni, Kar,<br />

Jocelyn Landry, Jean-François<br />

Leblanc, Catalin Petolea,<br />

Studio Photo Sept-Îles,<br />

Tale, Xsandra<br />

Prépresse et impression :<br />

Transcontinental<br />

Dépôt légal<br />

Bibliothèque nationale <strong>du</strong> Québec<br />

Bibliothèque nationale <strong>du</strong> Canada<br />

Deuxième trimestre 2010<br />

ISSN 1497-5157<br />

La CSQ sur le Web :<br />

csq.qc.net<br />

Abonnement :<br />

Service <strong>des</strong> communications<br />

514 356-8888<br />

giroux.france@csq.qc.net<br />

Postpublications :<br />

No de convention 40068962<br />

Retourner toute correspondance ne<br />

pouvant être livrée au Canada à :<br />

Publication de la <strong>Centrale</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>syndicats</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

9405, rue Sherbrooke Est<br />

Montréal (Québec) H1L 6P3<br />

Ce magazine ne contient<br />

aucun vernis et<br />

les encres utilisées sont<br />

d’origine végétale.<br />

Vous pouvez consulter<br />

la version virtuelle<br />

de Nouvelles CSQ<br />

sur le site de la <strong>Centrale</strong><br />

au csq.qc.net.<br />

17<br />

21<br />

100%<br />

Maintenant<br />

100%<br />

sur papier recyclé<br />

9<br />

NouvellesCSQ<br />

Sommaire<br />

9<br />

17<br />

21<br />

26<br />

Dossier Négos 2010<br />

À l’heure de la médiation,<br />

la négociation se poursuit !<br />

<strong>Infirmières</strong> <strong>praticiennes</strong> <strong>spécialisées</strong><br />

Un plus pour l’accès<br />

aux soins<br />

Daniel Pennac<br />

« Un métier infiniment<br />

respectable »<br />

La passion d’enseigner,<br />

à ses risques et périls<br />

Responsables de service de garde<br />

en milieu familial<br />

La mobilisation et<br />

l’information passent<br />

à une nouvelle phase<br />

13<br />

16<br />

19<br />

20<br />

27<br />

28<br />

29<br />

31<br />

Budget matraque à Québec<br />

Qui mène en santé au Québec ?<br />

La solidarité assiégée<br />

L’enseignant Coup de cœur Virginie :<br />

Trois finalistes gagnent 25 000 $<br />

Centres de la petite enfance<br />

Place à la négo !<br />

Droits de scolarité à l’université<br />

La croisade <strong>des</strong> « ex »...<br />

Été 2010<br />

Volume 30 • n o 4<br />

Travailler plus longtemps... peut-être,<br />

mais dans quelles conditions ?<br />

Vers un réseau d’écoles vertes<br />

Brundtland au Burkina Faso<br />

31


É D I T O R I A L<br />

Négocier<br />

sur un terrain miné<br />

Après avoir tenté de dénouer politiquement les impasses qui persistaient<br />

aux tables sectorielles, en nous adressant directement à la<br />

présidente <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> trésor et aux ministres de la Santé et <strong>des</strong><br />

Services sociaux et de l’É<strong>du</strong>cation, et avoir repoussé l’échéance de<br />

la fin <strong>des</strong> négociations à quelques reprises, nous avons annoncé le<br />

20 avril notre intention de recourir à la médiation en Front commun.<br />

À cette date, seul le Syndicat de la fonction publique <strong>du</strong> Québec<br />

avait convenu d’une entente de principe à sa table sectorielle. Du<br />

côté de l’é<strong>du</strong>cation, la négociation avait bien progressé, alors qu’en<br />

santé nous peinions à voir un cadre possible de règlement.<br />

À la CSQ, nous avons statué que le moment était venu pour la<br />

médiation, et ce, à la lumière de l’état <strong>des</strong> négociations aux tables<br />

sectorielles, de notre cadre stratégique ainsi que <strong>du</strong> plan de relance<br />

adopté par notre Conseil général <strong>des</strong> négociations. Ce plan repose<br />

sur cinq principes :<br />

• une convention collective plus longue doit être assortie<br />

d’améliorations immédiates pour résoudre les problèmes les plus<br />

criants ;<br />

• une ouverture à poursuivre les travaux sur l’organisation <strong>du</strong> travail<br />

après la conclusion d’une entente ;<br />

• un accord sur les coûts de la main-d’œuvre, pourvu qu’il y ait<br />

suffisamment d’argent dans la caisse pour faire face aux problèmes<br />

les plus criants, assurer la protection <strong>du</strong> pouvoir d’achat et bonifier<br />

éventuellement nos salaires ;<br />

• notre disponibilité pour revoir le régime de négociation après la<br />

ronde actuelle ;<br />

• le retrait <strong>des</strong> récupérations patronales aux tables de négociation,<br />

lesquelles engendrent une détérioration de nos conditions de<br />

travail.<br />

Au moment d’écrire ces lignes, nous avons considérablement ré<strong>du</strong>it<br />

les appétits patronaux en matière de récupération et nous les avons<br />

même fait disparaître à certaines tables. Cependant, les améliorations<br />

notables sont peu nombreuses et pas nécessairement réparties<br />

à toutes les tables de négociation. Du côté de la table centrale,<br />

les pourparlers sont suspen<strong>du</strong>s depuis quelques jours et il nous<br />

faut craindre de nouvelles offres salariales bien décevantes, si l’on<br />

se fie aux déclarations gouvernementales. C’est donc dire à quel<br />

point notre périple est laborieux et que nos aspirations légitimes se<br />

heurtent sur les récifs <strong>du</strong> cadre budgétaire gouvernemental. Nous ne<br />

devons pas désespérer, car notre cause est noble. Toutefois, l’action<br />

syndicale est mise à rude épreuve et elle devra nécessairement<br />

s’ouvrir sur le champ <strong>du</strong> politique.<br />

Le budget Bachand <strong>des</strong>sine un autre Québec, une contre-révolution<br />

tranquille qui vise à mettre un terme à la solidarité et où l’accès aux<br />

services publics sera conditionné par notre statut socioéconomique.<br />

Il sera difficile, dans la présente ronde de négociations, de renverser<br />

ce budget qui vient miner les discussions aux tables, mais nous<br />

ferons tout en notre pouvoir pour en limiter les impacts négatifs<br />

tout en suscitant parallèlement la résurgence d’un front commun<br />

social qui pourra agir sur les choix économiques <strong>du</strong> gouvernement.<br />

On le voit bien, les résultats de nos ron<strong>des</strong> de négociations se <strong>des</strong>sinent<br />

en amont avec les choix politiques de<br />

l’État. On ne pourra plus attendre le<br />

début de celles-ci pour agir en<br />

faveur de l’amélioration de nos<br />

conditions de travail et, par<br />

conséquent, de l’amélioration<br />

<strong>des</strong> conditions de vie de la<br />

population. Vivement que<br />

nous passions à l’action syndicale<br />

sociale et politique pour<br />

un monde différent !<br />

R é j e a n P a r e n t<br />

Président<br />

Abonnez-vous au Blogue de Réjean Parent<br />

pour réagir à l’actualité avec lui.<br />

rejeanparent.ca<br />

Photo François Beauregard<br />

NouvellesCSQ Été 2010 5


6<br />

B R È V E S<br />

Accident de travail mortel<br />

pour un enseignant<br />

Le 27 avril dernier, Roger Gagné, enseignant au Centre de formation<br />

<strong>du</strong> transport routier à la Commission scolaire de la Rivière-<strong>du</strong>-Nord<br />

et membre <strong>du</strong> Syndicat de l’enseignement de la Rivière-<strong>du</strong>-Nord,<br />

affilié à la CSQ, est décédé pendant un cours de formation pratique<br />

alors qu’un de ses élèves se trouvait au volant sur une route<br />

enneigée. L’élève qui con<strong>du</strong>isait ainsi qu’un autre élève présent dans<br />

le véhicule en sont sortis indemnes.<br />

« M. Gagné était un enseignant dévoué à son travail. Il était très<br />

apprécié par ses collègues et ses élèves. Son décès, survenu d’une<br />

façon si inatten<strong>du</strong>e, la veille même <strong>du</strong> Jour de deuil national à<br />

la mémoire <strong>des</strong> morts et <strong>des</strong> blessés sur le lieu de travail, nous a<br />

tous ébranlés, affirme Jean Dumais, président <strong>du</strong> Syndicat. Nous<br />

dénonçons souvent le fait que la pratique de notre profession est<br />

de plus en plus difficile en raison de la lourdeur de la tâche, mais<br />

ce tragique accident nous rappelle que parmi les enseignantes et<br />

enseignants, certains font face à de graves dangers. »<br />

Saviez-vous que ?<br />

Le nouveau Guide d’animation <strong>du</strong> Comité de la condition <strong>des</strong><br />

femmes, disponible sur le site de la CSQ, permet d’échanger avec<br />

les jeunes sur les revendications et les valeurs portées par la MMF.<br />

Pour en savoir plus, visitez le site csq.qc.net ou communiquez avec<br />

Chantal Locat, responsable <strong>du</strong> Comité de la condition <strong>des</strong> femmes de<br />

la CSQ : locat.chantal@csq.qc.net ou 1 877 850-0897,<br />

poste 3069.<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

À propos de la Marche<br />

mondiale <strong>des</strong> femmes 2010…<br />

Tous les membres de la CSQ sont invités à participer aux actions<br />

de la Marche mondiale <strong>des</strong> femmes (MMF) de 2010. Des rendezvous<br />

à ne pas manquer !<br />

Dates importantes Actions locales et régionales portant<br />

sur différentes thématiques :<br />

12 octobre 2010 Travail <strong>des</strong> femmes : autonomie économique<br />

<strong>des</strong> femmes<br />

13 octobre Bien commun et accès aux ressources<br />

14 octobre Violence envers les femmes<br />

15 octobre Paix et démilitarisation<br />

16 octobre Droits <strong>des</strong> peuples autochtones<br />

17 octobre Rassemblement national à Rimouski en lien<br />

avec les situations vécues par les femmes<br />

dans les pays en conflit.<br />

Chapeau, les filles !<br />

Dans le cadre de la 14 e édition <strong>du</strong> concours Chapeau, les filles !, la<br />

CSQ a remis trois prix de 2 000 $ afin de souligner la persévérance<br />

d’étudiantes de la formation professionnelle, technique et universitaire<br />

dans <strong>des</strong> disciplines traditionnellement réservées aux hommes.<br />

Les lauréates Johanne Potvin (Boucherie de détail –<br />

CFP Pavillon-de-l’Avenir), Roxane Pellerin-Morissette<br />

(Techniques de maintenance d’aéronefs – École nationale<br />

d’aérotechnique <strong>du</strong> Cégep Édouard-Montpetit) et<br />

Anne-Marie Béland (Génie de la pro<strong>du</strong>ction automatisée<br />

– École de technologie supérieure), accompagnées<br />

de Louise Chabot, 1 re vice-présidente de la CSQ.<br />

À mettre à votre agenda !<br />

Le Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le<br />

travail (CRIMT) organise un important colloque sur l’action syndicale<br />

à l’international, et ce, en collaboration avec la CSQ, la CSN et la<br />

FTQ. L’événement, qui aura lieu les 23 et 24 septembre prochain à<br />

HEC Montréal, réunira <strong>des</strong> spécialistes et de nombreux intervenants<br />

syndicaux travaillant aussi bien aux échelles locale, nationale<br />

qu’internationale. Pour en savoir plus, visitez le site csq.qc.net.<br />

P H O T O F R A N Ç O I S N A D E A U – M E L S


P H O T O P A U L C H A M B E R L A N D<br />

8<br />

B R È V E S<br />

Nouveau calendrier scolaire<br />

Plus de 28 000 signatures contre !<br />

Le 23 mars, le président de la CSQ, Réjean Parent, et la présidente de<br />

la Fédération <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de l’enseignement (FSE-CSQ), Manon Bernard,<br />

ont remis à Pierre Curzi, porte-parole de l’opposition officielle<br />

en matière d’é<strong>du</strong>cation, une pétition de 25 000 noms d’enseignantes<br />

et d’enseignants de la Fédération demandant le retrait <strong>du</strong> projet de<br />

modification au calendrier scolaire proposé par la ministre Michelle<br />

Courchesne. Trois mille collègues anglophones de l’Association<br />

provinciale <strong>des</strong> enseignantes et enseignants <strong>du</strong> Québec (APEQ) ont<br />

fait de même.<br />

Les porte-parole syndicaux ont indiqué que plus personne n’est <strong>du</strong>pe<br />

<strong>des</strong> véritables motifs qui sous-tendent la volonté ministérielle, soit<br />

d’accommoder certaines écoles confessionnelles privées, sous prétexte<br />

d’améliorer la réussite scolaire, et de leur permettre de perpétuer<br />

en catimini un enseignement religieux, en dehors <strong>des</strong> consensus<br />

sociaux. Par ailleurs, ce projet de règlement constitue une ingérence<br />

dans les négociations en cours et il apparaît contraire à l’obligation<br />

de négocier de bonne foi prévue au Code <strong>du</strong> travail.<br />

Félicitations !<br />

B O Î T E A U X L E T T R E S<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

Femme passionnée qui sait rassembler les gens,<br />

Janine Hould a été élue à la présidence <strong>du</strong> Syndicat<br />

de l’enseignement de la région <strong>du</strong> Fer. Technicienne<br />

en é<strong>du</strong>cation spécialisée, elle est active<br />

depuis une dizaine d’années au sein de l’exécutif<br />

de ce syndicat multicatégoriel qui représente<br />

<strong>du</strong> personnel enseignant (60 %) et de soutien<br />

(40 %). Elle débutera ses nouvelles fonctions le<br />

1 er juillet prochain.<br />

Ma plus belle histoire : déjà sept ans !<br />

Le concours Ma plus belle histoire, qui vise à susciter la lecture et la<br />

création littéraire chez les a<strong>du</strong>ltes en formation, couronne cette année<br />

53 auteurs par <strong>des</strong> prix d’une valeur totale de près de 10 000 $<br />

et par la publication d’un recueil fort atten<strong>du</strong> ! Cette année, près<br />

de 150 enseignantes et enseignants, provenant de 30 <strong>syndicats</strong>, s’y<br />

sont impliqués pour susciter et épauler les 364 candidatures. Pour<br />

consulter le recueil en ligne, visitez le site fse.qc.net.<br />

La lauréate <strong>du</strong><br />

prix Coup de<br />

cœur, Diane<br />

McNicoll, <strong>du</strong><br />

Centre d’é<strong>du</strong>cation<br />

<strong>des</strong> a<strong>du</strong>ltes<br />

L’Envol, à<br />

Roberval, en<br />

compagnie de<br />

son enseignante,<br />

Claudie Laroche,<br />

et de sa muse, sa<br />

petite-fille, Lydia<br />

Bouchard Paradis.<br />

Si nous ne bougeons pas maintenant, il sera trop tard…<br />

Depuis la présentation <strong>du</strong> dernier budget <strong>du</strong> gouvernement <strong>du</strong> Québec,<br />

je ne dérage pas. Les libéraux poursuivent la <strong>des</strong>truction de nos<br />

services publics à une vitesse grand V. Suis-je le seul à voir l’urgence<br />

de se mobiliser ? Dans mon milieu de travail, on en parle même plus.<br />

Dans les journaux, à part quelques articles dans les premiers jours qui<br />

ont suivi le budget, tout est revenu au train-train quotidien. À voir<br />

notre réaction, j’imagine que tous les Québécois et Québécoises ont<br />

baissé les bras. Selon moi, il est minuit moins une. Si nous ne<br />

bougeons pas maintenant, il sera trop tard pour arrêter cette<br />

démolition.<br />

Ce grand front commun de nos <strong>syndicats</strong> ne pourrait-il<br />

pas servir à l’éveil de notre peuple qui dort et être le<br />

moteur d’un nouveau projet de société ? Nous méritons<br />

mieux que cette ébauche nauséabonde et sans<br />

vision, imposée par les libéraux. Il faut utiliser cette<br />

force syndicale pour mobiliser la population.<br />

Serge Lavoie<br />

Enseignant au secondaire<br />

À la suite de l’annonce <strong>du</strong> budget, le monde syndical a été<br />

profondément indigné. Les centrales syndicales ont d’ailleurs<br />

appuyé l’appel à la manifestation, qui a eu lieu à Montréal<br />

en avril dernier, de la coalition contre la privatisation et la<br />

tarification. Le budget<br />

Bachand constitue<br />

une véritable<br />

attaque frontale au<br />

modèle de solidarité<br />

québécois et notre<br />

résistance devra<br />

dépasser le Front<br />

commun <strong>des</strong> salariées<br />

et salariés <strong>du</strong> secteur public<br />

pour s’étendre à l’ensemble de la<br />

société civile.<br />

Réjean Parent<br />

Président de la CSQ<br />

P H O T O A R C H I V E S F S E


D O S S I E R N É G O S 2 0 1 0<br />

À l’heure de la médiation,<br />

la négociation se poursuit !<br />

C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />

Rédactrice en chef<br />

Depuis la fin <strong>du</strong> décret et<br />

<strong>des</strong> conventions collectives,<br />

le 31 mars, le temps est<br />

loin de s’être arrêté. Les<br />

organisations syndicales<br />

n’ont pas ménagé leurs<br />

énergies pour tenter<br />

d’atteindre un règlement<br />

négocié et satisfaisant.<br />

Les pourparlers se sont<br />

d’ailleurs poursuivis<br />

jusqu’au 20 avril.<br />

Toutefois, l’inertie et le<br />

manque d’ouverture de la<br />

partie patronale ont forcé<br />

les différentes fédérations<br />

de la CSQ, tout comme<br />

leurs homologues <strong>du</strong> Front<br />

commun, à demander d’une<br />

seule et même voix la<br />

médiation. Au moment<br />

d’aller sous presse, soit le<br />

12 mai, Nouvelles CSQ fait le<br />

point sur cet enjeu majeur.<br />

Nous le savons aujourd’hui : le grand<br />

blitz de négociation annoncé par la<br />

présidente <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> trésor, lors<br />

d’une rencontre avec les dirigeants<br />

syndicaux <strong>du</strong> Front commun, le<br />

29 mars dernier, ne s’est jamais concrétisé.<br />

« À l’issue de cette rencontre,<br />

tous nos comités de négociation ont<br />

redoublé d’ardeur. Toutefois, ils ont<br />

rapidement compris que les comités<br />

patronaux n’étaient pas sur la même<br />

longueur d’onde et qu’ils étaient loin<br />

de manifester la même ouverture »,<br />

commente Louise Chabot, 1 re viceprésidente<br />

de la CSQ et responsable de<br />

la négociation intersectorielle.<br />

Au terme de cette course contre la<br />

montre, soit le 20 avril, les organisations<br />

syndicales ont donc demandé<br />

unilatéralement la médiation. Deux<br />

semaines plus tard, tous les médiateurs<br />

étaient nommés par le ministre<br />

<strong>du</strong> Travail et la négociation s’est<br />

poursuivie aux tables sectorielles.<br />

Pendant tout ce processus, qui prendra<br />

fin au plus tard à la mi-juillet, les<br />

médiateurs s’assureront qu’il y ait de<br />

véritables discussions, tout en veillant<br />

à proposer <strong>des</strong> pistes de solution<br />

satis faisantes pour les deux parties.<br />

« Du côté syndical, il y a une très forte<br />

volonté de poursuivre la négociation à<br />

l’intérieur de cette fenêtre de<br />

60 jours. Si la partie patronale<br />

collabore, <strong>des</strong> ententes de principe<br />

pourraient d’ailleurs être conclues aux<br />

tables sectorielles et entérinées par<br />

la suite par les instances fédératives.<br />

Toutefois, ces ententes, qu’elles soient<br />

conclues par les fédérations de notre<br />

<strong>Centrale</strong> ou par les autres organisations<br />

<strong>du</strong> Front commun, entreront en<br />

vigueur seulement lorsqu’un règlement<br />

sera convenu à la Table centrale. Dans<br />

le cas où la médiation échouerait, <strong>des</strong><br />

moyens de pression lourds sont prévus<br />

pour l’automne », précise la 1 re viceprésidente.<br />

Rappelons que la dernière fois que<br />

les employés de l’État ont signé <strong>des</strong><br />

ententes globales remonte à 1999.<br />

L’actuelle ronde de négociations doit<br />

absolument mener à <strong>des</strong> ententes<br />

négociées satisfaisantes qui offriront<br />

<strong>des</strong> solutions tangibles aux graves problèmes<br />

que vivent nos services publics.<br />

Droits parentaux<br />

Des gains possibles très intéressants<br />

pour les pères !<br />

Parmi les enjeux négociés à la Table centrale, la question <strong>des</strong> droits parentaux<br />

a bien progressé. L’entente de principe conclue à ce sujet avec le<br />

Conseil <strong>du</strong> trésor contient plusieurs éléments<br />

intéressants, dont un gain majeur<br />

en matière de congé de paternité. En<br />

effet, sous réserve d’un règlement<br />

global, les pères bio lo giques<br />

bénéficieraient d’un congé<br />

de cinq semaines payé à<br />

100 %, contrairement à ce<br />

qu’ils avaient droit jusqu’alors.<br />

L’employeur débourserait<br />

30 % de la somme, ce qui<br />

constitue rait une nouveauté,<br />

alors que le Régime québécois<br />

d’assurance parentale continuerait<br />

d’assumer 70 % <strong>des</strong> coûts. Quant aux<br />

cinq jours offerts suivant la naissance, ils<br />

seraient toujours en vigueur et assumés à<br />

100 % par l’employeur.<br />

P H O T O N I D E R L A N D E R<br />

!<br />

On veut de vraies ores<br />

NouvellesCSQ Été 2010 9


10<br />

D O S S I E R N É G O S 2 0 1 0<br />

Tables sectorielles<br />

Tout peut évoluer très rapidement<br />

Au moment d’écrire ces lignes, la plupart <strong>des</strong> fédérations de la CSQ<br />

ont฀eu฀déjà฀une฀première฀rencontre฀de฀médiation฀alors฀que฀pour฀<br />

les฀autres,฀elle฀est฀retardée฀de฀quelques฀jours,฀les฀travaux฀aux฀tables฀<br />

permettant฀d’espérer฀d’en฀arriver฀à฀une฀entente.฀Puisque฀beaucoup฀<br />

d’eau aura coulé sous les ponts entre le moment où le magazine<br />

sera imprimé et celui où il sera distribué dans les milieux, Nouvelles<br />

CSQ฀invite฀ses฀lectrices฀et฀lecteurs฀à฀consulter฀régulièrement฀le฀site฀<br />

negociation.csq.qc.net ou encore les sites Web <strong>des</strong> différentes<br />

fédérations. Des ententes de principe pourraient survenir <strong>du</strong>rant<br />

la฀médiation,฀puisque฀les฀parties฀syndicale฀et฀patronale฀visent฀à฀<br />

conclure <strong>des</strong> ententes satisfaisantes dans les meilleurs délais.<br />

Personnel de soutien au collégial<br />

Une première entente<br />

de principe !<br />

La Fédération <strong>du</strong> personnel de soutien de l’enseignement supérieur<br />

(FPSES-CSQ) a conclu, le 5 mai, une entente de principe<br />

avec l’employeur touchant ses sujets sectoriels. Parmi les principaux<br />

gains obtenus, mentionnons :<br />

•฀ la฀possibilité฀pour฀les฀personnes฀syndiquées฀de฀se฀créer฀une฀<br />

banque฀de฀10฀jours฀par฀année฀de฀congés฀payés฀pour฀responsabilité<br />

familiale ;<br />

•฀ la฀possibilité฀pour฀les฀membres฀ayant฀<strong>des</strong>฀responsabilités฀<br />

fami liales de profiter d’une certaine priorité pour le choix <strong>des</strong><br />

horaires de travail et une partie <strong>des</strong> vacances ;<br />

•฀ la฀mise฀sur฀pied฀d’un฀mécanisme฀de฀médiation฀préventive฀<br />

obligatoire,฀qui฀sera฀appliqué฀sous฀forme฀de฀projet฀pilote฀dans฀<br />

trois cégeps.<br />

Tous ces gains notables permettent à la présidente de la Fédération,฀Marie฀Racine,฀de฀parler฀d’une฀entente฀de฀principe฀qui฀<br />

contient <strong>des</strong> ouvertures réelles et intéressantes sur le plan de<br />

l’organisation฀<strong>du</strong>฀travail฀pour฀ses฀2฀500฀membres฀<strong>du</strong>฀réseau฀<br />

collégial.<br />

Au moment d’écrire ces lignes, les membres de la Commission<br />

de négociation <strong>des</strong> cégeps de la FPSES-CSQ devaient se réunir<br />

le฀17฀mai฀pour฀entériner฀l’entente,฀qui฀sera฀ensuite฀soumise฀à฀<br />

l’ensemble <strong>des</strong> membres dans le cadre d’assemblées générales.<br />

Il฀est฀à฀noter฀que฀cette฀proposition฀de฀règlement฀demeure฀conditionnelle฀au฀succès฀<strong>des</strong>฀négociations฀à฀la฀Table฀centrale฀avec฀les฀<br />

autres membres <strong>du</strong> Front commun.<br />

Médiation 101<br />

Le฀médiateur฀n’est฀pas฀un฀arbitre.฀Bien฀qu’il฀ne฀puisse฀pas฀imposer฀un฀règlement,<br />

son intervention permet toutefois de dénouer les impasses.<br />

Une fois le médiateur nommé, le processus de médiation se déroule sur une<br />

période฀de฀60฀jours฀au฀cours฀<strong>des</strong>quels฀il฀est฀possible฀de฀conclure฀une฀entente.<br />

La médiation peut aussi être prolongée si les parties syndicale et patronale<br />

croient฀pouvoir฀atteindre฀un฀règlement.<br />

S’il n’y a pas d’entente, le médiateur rend public un rapport faisant état de<br />

ses฀observations.฀On฀y฀retrouve฀aussi฀ses฀recommandations,฀lesquelles฀ne฀lient฀<br />

pas les parties.<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

Anniversaire <strong>du</strong> Front commun<br />

Déjà un an Ensemble<br />

pour les services publics<br />

M a r j o l a i n e P e r r e a u l t<br />

Attachée de presse et coordonnatrice<br />

<strong>des</strong> communications <strong>du</strong> SISP<br />

Il y a un peu plus d’un an, soit le 11 mai 2009, le<br />

Québec a vécu un moment important avec la création<br />

<strong>du</strong> plus grand Front commun (SISP, CSN et FTQ)<br />

syndical jamais vu : 475 000 personnes réunies,<br />

provenant <strong>des</strong> secteurs de l’é<strong>du</strong>cation, de la fonction<br />

publique, de la santé et <strong>des</strong> services sociaux.<br />

Plusieurs฀événements฀majeurs฀ont฀marqué฀la฀jeune฀histoire฀<br />

de ce Front commun, notamment une grande tournée<br />

<strong>des</strong> régions <strong>du</strong> Québec de toutes les présidences, le<br />

dépôt฀<strong>des</strong>฀deman<strong>des</strong>฀de฀manière฀coordonnée฀par฀les฀<br />

organisations฀syndicales,฀ce฀qui฀a฀contraint฀le฀gouvernement<br />

à présenter ses propositions dans un délai record de<br />

30฀jours,฀un฀grand฀rassemblement฀<strong>des</strong>฀instances฀de฀négociation<br />

<strong>des</strong> organisations membres <strong>du</strong> Front commun<br />

–฀une฀véritable฀première฀–฀et฀une฀manifestation฀monstre฀<br />

de฀75฀000฀personnes฀au฀printemps฀2010.฀Tout฀cela฀sans฀<br />

compter la demande de médiation synchronisée afin de<br />

poursuivre et faire réellement progresser la négociation.<br />

Par ailleurs, la grande visibilité <strong>du</strong> Front commun dans les<br />

médias a permis de sensibiliser la population aux différentes฀problématiques฀vécues฀dans฀les฀milieux฀de฀travail.฀<br />

Plusieurs฀chroniqueurs,฀analystes฀et฀éditorialistes฀se฀sont฀<br />

montrés favorables aux revendications portées par les<br />

organisations฀syndicales฀tout฀comme฀l’opinion฀publique฀<br />

qui฀n’a฀pas฀hésité฀à฀témoigner฀de฀son฀attachement฀aux฀<br />

services publics.<br />

Un printemps VERT : la mobilisation doit se poursuivre<br />

Le฀Front฀commun฀compte฀être฀très฀actif฀au฀cours฀<strong>du</strong>฀<br />

printemps฀avec฀une฀journée฀nationale฀de฀piquetage฀<br />

฀symbolique฀devant฀les฀lieux฀de฀travail,฀<strong>des</strong>฀actions฀régionales<br />

et <strong>des</strong> visites de ministres et de députés libéraux<br />

partout฀au฀Québec,฀<strong>des</strong>฀actions฀locales฀pour฀revendiquer฀<br />

<strong>des</strong> conditions de travail et <strong>des</strong> salaires décents ainsi<br />

qu’un฀règlement฀satisfaisant.<br />

P H O T O A M P F O T O S T U D I O


D O S S I E R N É G O S 2 0 1 0<br />

La CSQ enaction<br />

C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />

Rédactrice en chef<br />

D’un bout à l’autre <strong>du</strong><br />

Québec, les membres de<br />

chacune <strong>des</strong> fédérations<br />

de notre <strong>Centrale</strong> se sont<br />

mobilisés pour rappeler au<br />

gouvernement que nous<br />

désirons une convention<br />

collective négociée dans les<br />

meilleurs délais. Coup d’œil<br />

sur quelques-uns de ces<br />

moments forts !<br />

La fin <strong>du</strong> décret<br />

soulignée haut et fort !<br />

Le 31 mars, les personnes salariées<br />

<strong>des</strong> réseaux public et parapublic<br />

ont souligné la fin <strong>des</strong> décrets et de<br />

la convention collective.<br />

Dès 5 heures <strong>du</strong> matin et jusqu’au<br />

lever <strong>du</strong> jour, un commando a projeté<br />

sur <strong>des</strong> édifices publics de Montréal,<br />

Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières<br />

le message <strong>du</strong> Front commun à la<br />

population : « Vous méritez de bons<br />

services ». L’objectif ? Rappeler que<br />

les enjeux au cœur de ces négociations<br />

ont un<br />

effet direct sur<br />

la qualité et<br />

l’accessibilité<br />

<strong>des</strong> services<br />

publics offerts<br />

à la population.<br />

D’autres<br />

activités de<br />

visibilité locale<br />

ont également<br />

eu lieu au cours<br />

de la journée.<br />

P H O T O M I C H E L G I R O U X<br />

P H O T O P I E R R E P R O V E N Ç A L<br />

Des plantations…<br />

qui ne sont pas<br />

passées inaperçues !<br />

Plusieurs opérations de mobilisation<br />

visant à promouvoir les revendications<br />

sectorielles de la Fédération <strong>du</strong><br />

personnel de soutien scolaire (FPSS-<br />

CSQ) auprès <strong>des</strong> commissions scolaires<br />

et de la population ont eu lieu les<br />

mercredis de mars et d’avril. Parmi<br />

ces actions locales, mentionnons une<br />

« plantation » de pancartes devant les<br />

établissements scolaires !<br />

Des personnes déléguées de la Fédération<br />

<strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de l’enseignement<br />

(FSE-CSQ), de la Fédération <strong>des</strong><br />

professionnelles et professionnels de<br />

l’é<strong>du</strong>cation <strong>du</strong> Québec (FPPE-CSQ)<br />

et de la Fédération <strong>du</strong> personnel de<br />

soutien scolaire (FPSS-CSQ) ont manifesté<br />

les 30 et 31 mars sur le parterre<br />

de l’Assemblée nationale. D’une seule<br />

et même voix, les manifestants ont<br />

enjoint le gouvernement à réellement<br />

négocier aux tables sectorielles.<br />

P H O T O P A T R I C K J E A N N O T T E<br />

P H O T O S O P H I E G U I L L E M E T T E<br />

« Nous voulons une<br />

tâche raisonnable ! »<br />

À l’occasion d’une semaine d’action<br />

menée par les <strong>syndicats</strong> de la Fédération<br />

<strong>des</strong> enseignantes et enseignants<br />

de cégep (FEC-CSQ), quelques jours<br />

avant la date butoir <strong>du</strong> 31 mars 2010,<br />

les enseignantes et enseignants <strong>du</strong><br />

Collège de Bois-de-Boulogne ont manifesté<br />

afin de rappeler à l’employeur<br />

qu’ils désirent obtenir un règlement<br />

satisfaisant de leur convention<br />

collective.<br />

Dans tous les milieux de travail, le<br />

31 mars, les personnes salariées ont<br />

rencontré leur employeur afin de lui<br />

livrer un même message sous forme<br />

de déclaration, et ce, en vue d’un<br />

règlement négocié <strong>des</strong> conventions<br />

collectives dans les meilleurs délais.<br />

Ci-<strong>des</strong>sous, <strong>des</strong> membres <strong>du</strong> Syndicat<br />

<strong>des</strong> interprètes professionnels (CSQ)<br />

<strong>du</strong> Cégep <strong>du</strong> Vieux-Montréal, affiliés à<br />

la Fédération <strong>du</strong> personnel de soutien<br />

de l’enseignement supérieur (FPSES-<br />

CSQ), ont profité de la tenue d’une<br />

réunion <strong>du</strong> conseil d’administration<br />

<strong>du</strong> cégep, le 28 avril, pour livrer de<br />

nouveau ce message et les inviter<br />

à faire <strong>des</strong> pressions auprès de la<br />

Fédération <strong>des</strong> cégeps pour que la<br />

négociation se conclue rapidement et<br />

de façon satisfaisante.<br />

!<br />

On veut de vraies ores<br />

NouvellesCSQ Été 2010 11<br />

P H O T O J O U D Y J A M E S


P H O T O G A S T O N B E A U R E G A R D<br />

12<br />

D O S S I E R N É G O S 2 0 1 0<br />

Comment portez-vous<br />

votre foulard le mardi ?<br />

Saviez-vous que tous les mardis d’avril,<br />

en signe d’appui à leur équipe de négociation,<br />

les membres <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de la<br />

Fédération <strong>du</strong> personnel professionnel <strong>des</strong><br />

collèges (FPPC-CSQ) ont été invités à porter<br />

le foulard aux couleurs <strong>du</strong> cartel formé<br />

entre leur fédération et la section N <strong>du</strong><br />

SPGQ ? Ci-<strong>des</strong>sus : Réjean Jobin, le premier<br />

gagnant <strong>du</strong> concours Comment portez-vous<br />

votre foulard le mardi ?, accompagné de<br />

Philippe Bonneau, l’initiateur <strong>du</strong> concours<br />

et président <strong>du</strong> Syndicat de professionnels<br />

et de professionnelles <strong>du</strong> Cégep Maisonneuve.<br />

Pour voir toutes les autres photos,<br />

visitez pne.cmaisonneuve.qc.ca.<br />

Le concours Ma négociation,<br />

j’y tiens fait <strong>des</strong> heureux !<br />

La <strong>Centrale</strong> a lancé, à la mi-janvier, un grand concours photo visant à immortaliser les<br />

activités de mobilisation. Les membres suivants ont vu l’une de leurs photos primée et ont<br />

remporté de très beaux prix !<br />

Le grand gagnant, Gaston Beauregard, a remporté un appareil photo reflex Pentax K-x.<br />

Philippe Bonneau, Geneviève Caron et<br />

Jean-Simon Carrier ont gagné l’un <strong>des</strong><br />

trois appareils photo compacts Pentax<br />

WFS80. France Auger, Mario Bertrand,<br />

Martin Contant, Linda Dufour, Mélanie<br />

Renaud et Nathalie Savard ont gagné<br />

l’un <strong>des</strong> six cadres photos numériques<br />

IQDPF701 SB. Félicitations à toutes et<br />

à tous !<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

P H O T O A R C H I V E S D U S P P C M - C S Q<br />

Coup d’éclat devant le<br />

Conseil <strong>du</strong> trésor !<br />

Le 8 avril au matin, les délégués <strong>du</strong><br />

Conseil général <strong>des</strong> négociations de la<br />

CSQ ont livré à la présidente <strong>du</strong> Conseil<br />

<strong>du</strong> trésor, Monique Gagnon-Tremblay,<br />

un « gros voyage de neige » afin de<br />

lui donner une idée de ce qui l’attend<br />

comme tempête si ses négociateurs<br />

s’entêtent à bloquer les avancées aux<br />

différentes tables. D’une seule et même voix, ils lui ont demandé de dénouer l’impasse en<br />

envoyant <strong>des</strong> messages très clairs à ses représentants pour qu’ils apportent <strong>des</strong> réponses<br />

réalistes aux problèmes que vivent nos membres au quotidien.<br />

Toutes les occasions sont saisies !<br />

Le 3 mai, <strong>des</strong> membres <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong> intervenantes et intervenants de la santé <strong>du</strong> Nord-Est<br />

québécois (SIISNEQ) (CSQ) ont profité <strong>du</strong> passage <strong>du</strong> ministre responsable de la région <strong>du</strong><br />

Saguenay–Lac-Saint-Jean, Serge Simard, au Centre d’hébergement Des Chênes à Jonquière<br />

pour lui manifester leur profonde insatisfaction dans le cadre <strong>des</strong> négociations actuelles et<br />

lui rappeler qu’avoir les deux<br />

mains sur le volant n’est pas<br />

suffisant : le gouvernement doit<br />

con<strong>du</strong>ire correctement et négocier<br />

de bonne foi.<br />

Toutes les photos soumises sont<br />

disponibles sur la page CSQ <strong>du</strong> site<br />

Picasa à (picasaweb.google.com/csq.<br />

centrale/ConcoursLaCSQEnNego#).<br />

P H O T O S N A T H A L I E S A V A R D<br />

Conseil général <strong>du</strong> PLQ<br />

P H O T O M A X I M E M A G U I R E<br />

Manifestation <strong>du</strong> Front<br />

commun pour dénouer<br />

l’impasse<br />

À l’ouverture <strong>du</strong> Conseil général <strong>du</strong> Parti<br />

libéral <strong>du</strong> Québec, le 16 avril, plus de<br />

300 manifestants <strong>du</strong> Front commun ont<br />

protesté bruyamment pour demander au<br />

gouvernement de dénouer les nœuds qui<br />

entravaient encore l’atteinte d’une entente<br />

négociée. Rappelons que le Front commun<br />

s’était donné jusqu’au 20 avril pour négocier,<br />

après quoi les organisations membres<br />

ont entamé le processus de médiation afin<br />

de poursuivre et de faire progresser les<br />

pourparlers.<br />

P H O T O F R A N Ç O I S B E A U R E G A R D


14<br />

É C O N O M I E<br />

À travers ce budget et les orientations<br />

qu’il tra<strong>du</strong>it, c’est la configuration même<br />

<strong>du</strong> régime d’imposition qui sera infléchie<br />

dans le sens d’un recours accru aux taxes,<br />

tarifs et contributions d’usagers au détriment<br />

de l’impôt sur le revenu. C’est donc<br />

un affaiblissement de la progressivité <strong>du</strong><br />

régime qui se profile. Quant au financement<br />

de la santé, le budget ouvre toutes sortes<br />

de perspectives très préoccupantes pour les<br />

solidarités sociales.<br />

Sans doute le ministre <strong>des</strong> Finances,<br />

Raymond Bachand, a-t-il donné suite à<br />

certaines de nos suggestions, notamment<br />

en ce qui a trait à l’augmentation <strong>des</strong><br />

prélèvements auprès <strong>des</strong> institutions financières<br />

(124 millions $), le relèvement <strong>des</strong><br />

droits miniers (60 millions $), l’intro<strong>du</strong>ction<br />

de redevances sur l’utilisation in<strong>du</strong>strielle<br />

de l’eau et le renforcement de la<br />

lutte contre l’évasion fiscale<br />

(300 millions $). Ces initiatives<br />

louables apparaissent<br />

néanmoins assez secondaires<br />

au regard de ce qui<br />

constitue l’essentiel <strong>du</strong><br />

budget.<br />

P H O T O T A L E<br />

Le gouvernement<br />

est demeuré<br />

intraitable sur l’échéancier de quatre ans<br />

pour rétablir l’équilibre budgétaire, alors<br />

que le gouver nement fédéral se donne cinq<br />

ou six ans pour y parvenir, et l’Ontario, huit<br />

ans. Québec comprimera donc davantage la<br />

croissance de ses dépenses de programmes<br />

(2,9 % en 2010 et 2,2 % par la suite)<br />

comparativement à ce qui était indiqué l’an<br />

dernier (3,2 %). Au net, 5,2 milliards $ de<br />

moins par an seront consacrés à la santé,<br />

à l’é<strong>du</strong>cation, aux services familiaux et<br />

sociaux en 2013. Cette année, la hausse <strong>des</strong><br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

dépenses d’é<strong>du</strong>cation est limitée à 2,2 %<br />

(316 millions $) et celle <strong>des</strong> dépenses de<br />

santé, à 3,7 % (988 millions $).<br />

La santé écorchée au<br />

passage<br />

La grande innovation dans ce budget est<br />

sans contredit la création <strong>du</strong> Fonds pour le<br />

financement <strong>des</strong> établissements de santé.<br />

Voilà un nouvel outil qui permettra au<br />

gouvernement de dégager une partie <strong>du</strong><br />

financement de la santé <strong>des</strong> contraintes<br />

<strong>du</strong> régime fiscal en place, lequel repose de<br />

manière prédominante sur l’impôt sur le<br />

revenu <strong>des</strong> particuliers.<br />

De fait, avec l’intro<strong>du</strong>ction de la contribution<br />

santé de 200 $ par a<strong>du</strong>lte, sauf pour<br />

les personnes gagnant moins de 14 000 $,<br />

il substitue une forme beaucoup plus<br />

régressive de prélèvement fiscal,<br />

tout en élargissant l’assiette de<br />

cet impôt puisque 3,2 millions<br />

de ménages y seront<br />

assujettis. Cette mesure,<br />

devant rapporter 945 millions<br />

$ par an en 2012,<br />

compensera en quelque<br />

sorte les baisses d’impôt<br />

de 950 millions $<br />

consenties en<br />

2008. Mais alors<br />

que les baisses<br />

d’impôt avaient avantagé les plus<br />

hauts revenus, la contribution santé pèsera<br />

plus lourdement sur les petits salariés et les<br />

personnes retraitées.<br />

En outre, le budget évoque la possibilité<br />

d’intro<strong>du</strong>ire une « franchise santé pour<br />

orienter la consommation <strong>des</strong> services » qui<br />

pourrait rapporter 500 millions $. Il faudrait<br />

désormais débourser 25 $ par visite médicale,<br />

payable au moment de la déclaration<br />

d’impôt, sans excéder 1 % <strong>du</strong> revenu familial<br />

assujetti. Le gouvernement s’est gardé<br />

une petite gêne au sujet de cette mesure<br />

en s’abstenant d’en faire l’annonce formelle,<br />

peut-être en raison de la Loi canadienne<br />

sur la santé qui interdit l’imposition de frais<br />

modérateurs.<br />

Une kyrielle de taxes et<br />

tarifs au menu<br />

Sans trop de surprises, le gouvernement<br />

annonce le relèvement d’un deuxième point<br />

de la TVQ, qui passera à 9,5 % en janvier<br />

2012. Ainsi, le Québec récupère l’espace<br />

fiscal délaissé par le fédéral à la suite de la<br />

ré<strong>du</strong>ction de la TPS de 7 % à 5 %.<br />

Pour atténuer l’impact de ces hausses de<br />

taxes sur les personnes à plus faible revenu,<br />

le gouvernement intro<strong>du</strong>ira un nouveau<br />

« crédit d’impôt pour la solidarité », versé<br />

mensuellement, qui regroupera le crédit<br />

d’impôt remboursable pour la taxe de vente,<br />

le crédit d’impôt pour taxes foncières<br />

et celui pour les habitants <strong>des</strong> villages<br />

nordiques. Quelque 500 millions $ de plus<br />

seront rajoutés aux 840 millions $ consacrés<br />

présentement à ces transferts.<br />

Par ailleurs, le gouvernement relèvera de<br />

un cent par an, pendant quatre ans, la taxe<br />

sur le litre d’essence afin d’aider à financer<br />

les infrastructures routières et de transport<br />

en commun (480 millions $). Les villes de<br />

Montréal et de Québec seront autorisées à<br />

prélever 1,5 cent de plus pour financer le<br />

transport en commun.<br />

Tous les tarifs, sauf ceux <strong>des</strong> garderies,<br />

seront indexés et réévalués (195 millions $).<br />

Le gouvernement annonce aussi que les<br />

frais de scolarité seront augmentés après<br />

2012, et qu’une grande rencontre se tiendra<br />

à l’automne pour en discuter les modalités.<br />

À signaler aussi, l’annonce <strong>des</strong> hausses <strong>des</strong><br />

tarifs d’électricité de 3,7 % par an pendant<br />

cinq ans à compter de 2014, en plus <strong>des</strong><br />

hausses habituelles. À terme, le gouvernement<br />

compte engranger 1 600 millions $<br />

par an qui seront consacrés au Fonds <strong>des</strong><br />

générations, cela dans le but de ré<strong>du</strong>ire<br />

l’ampleur de la dette. Il faut rappeler que<br />

dans le budget de 2007, le gouvernement<br />

s’était engagé à consacrer 400 millions $<br />

par an à ce Fonds à même les exportations<br />

d’électricité. Manifestement, cet<br />

engagement s’est évanoui au profit d’une<br />

ponction additionnelle sur la population<br />

québécoise.<br />

Clairement, le système fiscal devient plus<br />

régressif, comme le souhaitent tous nos<br />

« luci<strong>des</strong> ».


S U R L E T E R R A I N<br />

C l a u d e G i r a r d<br />

Agent d’information CSQ<br />

Syndiqués à la CSQ depuis septembre<br />

2009, les travailleuses et travailleurs <strong>des</strong><br />

Services d’intégration professionnelle<br />

<strong>du</strong> Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de<br />

Ver<strong>du</strong>n, à Montréal, tentent de négocier<br />

leur première convention collective.<br />

« Nous cherchons avant tout à établir, en<br />

partenariat avec l’employeur, un climat de<br />

travail juste et équitable. C’est dans cet<br />

esprit que nous nous sommes engagés dans<br />

Quoi de neuf<br />

à l’Université<br />

Laval ?<br />

C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />

Rédactrice en chef<br />

Nadia Lakrouz<br />

P H O T O J E A N - F R A N Ç O I S L E B L A N C<br />

Les chargés d’enseignement en médecine de<br />

l’Université Laval, affiliés à la CSQ, ont ratifié leur<br />

toute première convention collective. Faisant partie<br />

<strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong> responsables de formation<br />

pratique de l’Université Laval (CSQ), cette nouvelle<br />

unité d’accréditation regroupe <strong>des</strong> professionnelles<br />

et professionnels de la santé (p. ex. physiothérapeutes,<br />

orthophonistes) qui assurent<br />

l’enseignement et la formation pratique entourant<br />

les stages en médecine. Parmi les gains importants,<br />

mentionnons l’accès aux régimes d’assurance et de<br />

retraite <strong>des</strong> professeurs de l’Université Laval ainsi<br />

qu’en matière de <strong>du</strong>rée et de type de contrat.<br />

Une première négociation<br />

difficile au Carrefour<br />

jeunesse-emploi de Ver<strong>du</strong>n<br />

la négociation et nous espérons sincèrement<br />

que l’employeur adopte la même<br />

attitude. Malheureusement, ce n’est pas<br />

ce que nous avons vu jusqu’à présent. Il<br />

est évident que si ça ne change pas, nous<br />

passerons aux moyens de pression pour le<br />

forcer à entendre raison », affirme Nadia<br />

Lakrouz, présidente <strong>du</strong> Syndicat <strong>du</strong> personnel<br />

<strong>des</strong> organismes de développement de la<br />

main-d’œuvre qui est affilié à la Fédération<br />

<strong>du</strong> personnel <strong>du</strong> loisir, de la culture et <strong>du</strong><br />

communautaire (FPLCC-CSQ).<br />

Rappelons que ces employés, qui travaillaient<br />

sans syndicat depuis 1974, ont<br />

décidé de se syndiquer pour faire respecter<br />

et défendre leurs droits. « Leur volonté<br />

d’assurer un service de qualité demeure la<br />

même. C’est à l’égard de l’employeur que<br />

leur attitude a changé. Ce dernier doit avoir<br />

une meilleure considération pour ses salariés<br />

et tenir compte de leur point de vue dans la<br />

gestion de l’organisation », poursuit-elle.<br />

Par ailleurs, le Syndicat, qui représente<br />

aussi le personnel <strong>du</strong> Comité d’adaptation<br />

de la main-d’œuvre – Personnes immigrantes<br />

(CAMO-PI), négocie actuellement la<br />

première convention collective <strong>du</strong> PROMIS,<br />

un organisme d’intégration <strong>des</strong> nouveaux<br />

arrivants et de défense de leurs droits, ainsi<br />

que celle <strong>du</strong> CJE <strong>du</strong> Bas-Richelieu. « Les<br />

négociations vont bon train pour ces deux<br />

unités d’accréditation et laissent espérer la<br />

conclusion de conventions satisfaisantes »,<br />

conclut Nadia Lakrouz.<br />

La CSQ<br />

toujours<br />

plus présente !<br />

Depuis la dernière parution <strong>du</strong> magazine, notre <strong>Centrale</strong> a accueilli avec fierté<br />

plusieurs nouvelles voix qui contribueront au dynamisme de notre organisation !<br />

• Les 273 personnes salariées de l’Institut national de santé publique <strong>du</strong> Québec,<br />

désormais membres <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong> professionnelles et professionnels de la<br />

santé publique de Québec (CSQ).<br />

• Les 80 travailleuses et travailleurs de l’Agence de la santé et <strong>des</strong> services<br />

sociaux de la Côte-Nord, soit le personnel en soins infirmiers ainsi que le<br />

personnel de bureau, professionnel et technique, accueillis respectivement<br />

au sein <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong> intervenantes et intervenants de la santé <strong>du</strong> Nord-<br />

Est québécois (SIISNEQ) (CSQ) ainsi que de la Fédération <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de la<br />

santé et <strong>des</strong> services sociaux (F4S-CSQ).<br />

• Les 17 personnes salariées <strong>du</strong> CPE La Boîte à Surprise ainsi que les 31 travailleuses<br />

et travailleurs <strong>du</strong> CPE de Montréal-Nord, tous membres <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong><br />

interve nantes en petite enfance de Montréal (SIPEM-CSQ).<br />

• Les 60 responsables de service de garde en milieu familial (RSG) <strong>du</strong> CPE Au<br />

Jardin de Dominique, accueillies par l’Alliance <strong>des</strong> intervenantes en milieu<br />

familial (ADIM) de Québec, Rive-Nord, Rive-Sud (CSQ).<br />

• Les 124 RSG <strong>du</strong> CPE La Ribambelle d’Aylmer ainsi que les 144 RSG <strong>du</strong> CPE Les<br />

Feux Follets, toutes désormais membres de l’ADIM – Outaouais (CSQ).<br />

• Les 52 RSG <strong>du</strong> bureau coordonnateur Les jeunes pousses <strong>des</strong> Jardins-<strong>du</strong>-<br />

Québec, syndiquées avec l’ADIM – Montérégie (CSQ).<br />

Bienvenue dans nos rangs !<br />

NouvellesCSQ Été 2010 15


16<br />

S A N T É E T S E R V I C E S S O C I A U X<br />

Qui mène en santé<br />

au Québec ?<br />

H é l è n e L e B r u n<br />

Conseillère CSQ en santé et services sociaux<br />

Est-il normal qu’au Québec, les intérêts<br />

économiques prévalent sur ceux de la<br />

santé publique ? La question se pose.<br />

Est-il juste de croire que le ministère<br />

de la Santé et <strong>des</strong> Services sociaux<br />

<strong>du</strong> Québec est sous la tutelle <strong>des</strong><br />

intérêts économiques ? Plusieurs<br />

pourraient le penser...<br />

N’est-ce pas le Vérificateur général <strong>du</strong> Québec qui a<br />

formulé <strong>des</strong> doutes sérieux sur la pertinence et les coûts<br />

associés au Dossier de santé <strong>du</strong> Québec 1 ? Pourtant, le<br />

projet pilote de la région de la Capitale-Nationale se poursuit…<br />

Ce même Vérificateur n’a-t-il pas fortement<br />

questionné le choix de Québec de construire<br />

le Centre hospitalier de l’Université de<br />

Montréal (CHUM) en mode de partenariat<br />

public-privé (PPP) ? Malgré cela,<br />

le gouvernement Charest continue<br />

à aller de l’avant… Et que dire<br />

<strong>du</strong> ministre <strong>des</strong> Finances,<br />

Raymond Bachand, qui a<br />

décrété un règlement permettant<br />

à Loto-Québec d’exploiter<br />

une offre de jeux en ligne, et<br />

ce, bien que les directeurs<br />

régionaux de santé publique<br />

aient dénoncé haut et fort<br />

cette autorisation ?<br />

Pour Louise Chabot, 1 re viceprésidente<br />

de la CSQ et responsable<br />

politique <strong>des</strong> dossiers de<br />

la santé et <strong>des</strong> services sociaux,<br />

il ne fait aucun doute : « Le dénominateur<br />

commun dans ces trois dossiers<br />

et plusieurs autres, ce sont les intérêts<br />

économiques. Le cas <strong>des</strong> PPP se passe de<br />

commentaires additionnels. Dans le cas de Loto-<br />

Québec, le ministre Bachand a toujours exposé, en<br />

faisant fi <strong>des</strong> risques potentiels, les seuls avantages<br />

économiques d’une telle offre publique de la part de la<br />

société d’État. Quant au DSQ, le ministre de la Santé et<br />

<strong>des</strong> Services sociaux d’alors, Philippe Couillard,<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

P H O T O K A R<br />

n’a jamais caché qu’il y avait là un bénéfice économique<br />

pour le Québec de soutenir son in<strong>du</strong>strie <strong>des</strong> technologies<br />

de l’information afin qu’elle puisse créer encore plus de<br />

richesse, plus d’emplois. »<br />

L’actuel ministre de la Santé et <strong>des</strong> Services sociaux ne<br />

cesse d’affirmer dans les médias son attachement profond<br />

envers le système public, « mais cela ne l’empêche pas de<br />

continuer à développer les cliniques <strong>spécialisées</strong> privées,<br />

de poursuivre <strong>des</strong> projets de centres d’hébergement et<br />

de soins de longue <strong>du</strong>rée en PPP, de se taire par<br />

rapport aux multiples tentatives de surfacturation<br />

dans les cliniques et de ne pas imposer de holà au<br />

recours <strong>des</strong> agences privées de placement ou au désengagement<br />

<strong>des</strong> médecins <strong>du</strong> régime d’assurance maladie<br />

<strong>du</strong> Québec », poursuit-elle.<br />

À la fin de l’hiver, lors <strong>des</strong> consultations prébudgétaires,<br />

les économistes à la solde <strong>du</strong> ministre <strong>des</strong> Finances ont<br />

agité, encore une fois, leurs épouvantails concernant<br />

la soi-disant incapacité de l’État de financer<br />

le système public de santé. Ces économistes<br />

recommandaient d’ailleurs que soient<br />

réactualisées les propositions de<br />

Claude Castonguay visant à accroître<br />

la contribution <strong>des</strong> usagers dans<br />

le financement. « Et ces économistes<br />

ont gagné ! Le récent<br />

budget de Raymond Bachand<br />

adopte leurs solutions : taxe<br />

santé, franchise à l’étude et<br />

contributions fixes, sans égard<br />

aux revenus », ajoute Louise<br />

Chabot.<br />

Ces économistes rejoignaient<br />

en cela les multiples visages <strong>du</strong><br />

jet-set de la privatisation au<br />

Québec, le cercle <strong>des</strong> intimes <strong>des</strong><br />

« Petits amis Partisans pour le<br />

Privé », les Michel Clair, président<br />

<strong>du</strong> Groupe Santé Sedna, Jacques<br />

Ménard de BMO Groupe financier,<br />

Claude Castonguay, ancien magnat de<br />

l’assurance, Philippe Couillard de Persistence<br />

Capital Partners et Hélène Desmarais,<br />

présidente <strong>du</strong> conseil d’administration de<br />

l’Institut économique de Montréal.<br />

Alors, qui mène réellement en santé au Québec ?<br />

1 Le Dossier de santé <strong>du</strong> Québec est un système informa tisé<br />

<strong>du</strong> dossier-patient qui sera accessible aux intervenants<br />

professionnels sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire québécois.


P H O T O S J E A N - F R A N Ç O I S L E B L A N C<br />

S A N T É E T S E R V I C E S S O C I A U X<br />

<strong>Infirmières</strong> <strong>praticiennes</strong> <strong>spécialisées</strong><br />

Un plus pour l’accès aux soins<br />

M a r i e - C l a u d e E t h i e r<br />

Collaboration spéciale<br />

Après trois ans au cégep, deux<br />

au baccalauréat et trois à la<br />

maîtrise, Farla Jean-Louis était<br />

plus que prête à entamer, en<br />

2005, sa carrière d’infirmière<br />

praticienne spécialisée (IPS).<br />

Pourtant, ce n’est que depuis<br />

juin 2009 qu’elle occupe<br />

un poste d’IPS en<br />

soins de première<br />

ligne au CLSC-CHSLD<br />

Sainte-Rose de<br />

Laval…<br />

Farla Jean-Louis<br />

C’est que la première cohorte d’IPS en soins<br />

de première ligne n’est arrivée dans le<br />

réseau de la santé qu’en 2008, à la suite de<br />

l’adoption <strong>des</strong> lignes directrices rédigées par<br />

le Collège <strong>des</strong> médecins <strong>du</strong> Québec et l’Ordre<br />

<strong>des</strong> infirmières et infirmiers <strong>du</strong> Québec.<br />

Seules les IPS en cardiologie, néonatalogie<br />

et néphrologie avaient jusqu’alors le droit<br />

de pratique.<br />

Si cette profession représente une nouveauté<br />

au Québec, elle constitue une réalité<br />

de longue date dans plusieurs autres provinces<br />

dont certaines bénéficient<br />

de leur présence depuis une<br />

quinzaine d’années. Le retard<br />

<strong>du</strong> Québec est encore<br />

plus prononcé vis-à-vis<br />

<strong>des</strong> États-Unis où les IPS<br />

pratiquent depuis 40 ans.<br />

Un rôle encore<br />

méconnu <strong>du</strong><br />

milieu<br />

En 2008, le Centre de santé et de<br />

services sociaux de Laval (CSSS) a accepté<br />

de recevoir Farla en stage. « Si le<br />

CSSS m’a accueillie, c’est qu’ils<br />

étaient déjà ouverts à l’idée<br />

de travailler avec une IPS. Ce<br />

n’est pas toujours le cas. »<br />

Elle avoue toutefois avoir<br />

eu à faire face à de la résistance<br />

de la part de certains<br />

médecins <strong>du</strong>rant son stage,<br />

peu réceptifs à l’idée de la<br />

superviser, et ce, malgré<br />

la séance d’information<br />

qui avait été organisée<br />

pour eux par la<br />

direction <strong>des</strong> soins<br />

infirmiers <strong>du</strong> CSSS.<br />

Comment expliquer<br />

cette résistance ?<br />

D’après Farla, de<br />

nombreuses questions<br />

demeurent dans l’esprit<br />

<strong>des</strong> médecins quant au<br />

rôle exact <strong>des</strong> IPS. « On nous<br />

compare soit à un externe,<br />

soit à un résident. On nous<br />

appelle les résidents à vie ou encore superinfirmières.<br />

Un terme qui nous gêne un peu<br />

d’ailleurs. Calmez-vous, là, cela fait longtemps<br />

que ça existe ! », dit-elle en riant.<br />

« Si le CSSS m’a accueillie,<br />

c’est qu’ils étaient<br />

déjà ouverts à l’idée de<br />

recevoir une IPS. »<br />

Selon elle, certains médecins se demandent<br />

notamment jusqu’à quel point ils demeurent<br />

responsables <strong>des</strong> actes <strong>des</strong> IPS. À quoi<br />

Farla répond : « Si nous pouvons pratiquer<br />

<strong>des</strong> activités médicales, c’est que nous en<br />

demeurons entièrement responsables. Il ne<br />

pourrait en être autrement ! »<br />

Les infirmières doivent elles aussi apprivoiser<br />

cette nouvelle collaboration. « Il<br />

faut reconnaître les forces de chacun et<br />

les utiliser à bon escient. Les infirmières<br />

cliniciennes se demandent parfois pourquoi<br />

elles confieraient un patient à une autre infirmière,<br />

perçue comme une généraliste. Il y<br />

a une nouvelle façon de faire à apprendre. »<br />

Une voie d’avenir<br />

« Il faut savoir qu’en plus <strong>des</strong> activités<br />

propres à la profession, les IPS peuvent<br />

prescrire <strong>des</strong> examens diagnostiques, <strong>des</strong><br />

médicaments et <strong>des</strong> traitements médicaux<br />

ainsi qu’utiliser <strong>des</strong> techniques diagnostiques<br />

invasives ou appliquer <strong>des</strong> traitements<br />

médicaux invasifs », explique Jean-<br />

François Caron, président <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong><br />

infirmières, inhalothérapeutes et infirmières<br />

auxiliaires de Laval (CSQ), dont est membre<br />

Farla Jean-Louis.<br />

Lui-même infirmier, il voit d’un bon œil<br />

l’arrivée <strong>des</strong> IPS, dont le nombre s’élèvera<br />

à cinq au CSSS de Laval d’ici la fin de<br />

2010. Selon lui, ce titre d’emploi vient<br />

rehausser la profession en allant chercher<br />

une nouvelle expertise. Il espère que leur<br />

venue créera davantage de collaboration<br />

entre les infirmières et les médecins. « Avec<br />

le temps, les médecins pourraient délaisser<br />

certains actes médicaux aux infirmières, ce<br />

NouvellesCSQ Été 2010 17


18<br />

S A N T É E T S E R V I C E S S O C I A U X<br />

Des conditions de travail<br />

qui font la différence<br />

C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />

Rédactrice en chef<br />

Malgré les problèmes de recru-<br />

te ment et de rétention <strong>du</strong><br />

personnel en santé, le Centre<br />

de santé et services sociaux de<br />

Sept-Îles (CSSSSI) fait excep-<br />

tion grâce à une organisation<br />

<strong>du</strong> travail respectueuse <strong>des</strong><br />

employés…<br />

L’histoire débute en 2003-2004. Le Centre<br />

hospitalier régional de Sept-Îles comptait<br />

alors 15 inhalothérapeutes pour couvrir<br />

ses besoins. Près de la moitié seulement<br />

profitait d’un poste à temps complet. Puis,<br />

six inhalothérapeutes cessèrent de travailler<br />

pour différents motifs (p. ex. départ et<br />

grossesse). Il n’en restait donc plus que<br />

neuf pour exécuter le travail. La conciliation<br />

famille-travail étant déjà difficile pour<br />

ces professionnelles et professionnels de la<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

santé, ils affirmaient haut et fort que sans<br />

offre d’emploi à temps complet, il serait<br />

difficile d’attirer <strong>du</strong> personnel pour combler<br />

les postes vacants.<br />

Pendant un certain temps, l’employeur a eu<br />

recours à une agence privée pour les remplacements,<br />

mais <strong>du</strong>t ensuite y renoncer en<br />

raison <strong>des</strong> coûts élevés. « J’ai alors offert de<br />

quitter temporairement mon poste à temps<br />

complet de soir, que j’occupais depuis plus<br />

de 20 ans, pour un quart de nuit. Ma situation<br />

me le permettait et je savais que pour<br />

mes collègues, c’était plus problématique.<br />

J’ai fait cela pendant neuf mois, le temps<br />

qu’on embauche deux inhalothérapeutes en<br />

leur offrant une garantie de travail à temps<br />

complet pour une <strong>du</strong>rée de cinq ans »,<br />

affirme Eileen Ferguson, inhalothérapeute<br />

au CSSSSI et responsable de la section<br />

professionnelle inhalothérapeute.<br />

Depuis 2005, neuf inhalothérapeutes ont<br />

été recrutés pour travailler à temps complet.<br />

En 2008-2009, l’employeur titularisa quatre<br />

postes à temps complet, en collaboration<br />

avec le Syndicat <strong>des</strong> intervenantes et<br />

qui permettrait d’accroître l’accessibilité aux<br />

soins, particulièrement en première ligne »,<br />

ajoute-t-il.<br />

« Il faut reconnaître les<br />

forces de chacun et les<br />

utiliser à bon escient. »<br />

Selon Farla, tous ces défis s’aplaniront<br />

avec le temps et la pratique. Entre-temps,<br />

elle adore ses fonctions. Ce qu’elle aime<br />

par-<strong>des</strong>sus tout ? Constater de quelle façon<br />

l’état de santé de ses patients s’améliore.<br />

« C’est mon gagne-pain ! », dit-elle avec<br />

une lueur dans le regard. À titre d’IPS, elle<br />

peut consacrer beaucoup plus de temps à<br />

chaque patient. « Je peux leur offrir un suivi<br />

plus serré et je crois que leur état s’améliore<br />

ainsi plus rapidement. » Voilà un argument<br />

massue qui milite certainement en faveur de<br />

l’augmentation de la présence <strong>des</strong> IPS dans<br />

le réseau de la santé !<br />

intervenants de la santé <strong>du</strong> Nord-Est québécois<br />

(SIISNEQ) (CSQ), et il est question de<br />

trois autres postes prochainement.<br />

« Depuis 2005, nous avons retenu huit<br />

<strong>des</strong> neuf inhalothérapeutes recrutés. Nous<br />

sommes plus nombreux qu’auparavant et<br />

nos conditions de travail<br />

se sont grandement<br />

améliorées ! De plus,<br />

le département s’est<br />

développé et offre<br />

maintenant <strong>des</strong> soins<br />

à domicile et de la<br />

formation, à l’occasion,<br />

dans d’autres centres<br />

hospitaliers de la région. Ce<br />

qui prouve qu’avec de<br />

meilleures conditions<br />

de travail, on peut<br />

retenir le personnel<br />

et améliorer<br />

les services »,<br />

conclut-elle.<br />

Eileen Ferguson<br />

P H O T O S T U D I O P H O T O S E P T - Î L E S


S A N T É E T S E R V I C E S S O C I A U X<br />

La solidarité<br />

D r e M a r i e - C l a u d e G o u l e t<br />

Présidente,<br />

Médecins québécois pour le régime<br />

public<br />

Au Québec, nous nous sommes<br />

battus pour obtenir, au début<br />

<strong>des</strong> années 1970, une assurance<br />

maladie universelle et publique,<br />

comme la plupart <strong>des</strong> pays<br />

in<strong>du</strong>strialisés où les soins sont<br />

offerts, non pas en fonction<br />

<strong>du</strong> portefeuille, mais bien <strong>des</strong><br />

besoins.<br />

Pourquoi ? Par solidarité sociale, parce<br />

que la très grande majorité <strong>des</strong> gens,<br />

même assez fortunés, ne peuvent assumer<br />

véritablement les coûts reliés aux soins de<br />

santé à un moment ou l’autre de leur vie.<br />

Il s’agissait de partager collectivement les<br />

risques associés à la maladie indivi<strong>du</strong>elle.<br />

C’est cela et bien d’autres choses que le<br />

budget Bachand remet en question : le principe<br />

de « l’utilisateur-payeur » est contraire<br />

au système d’assurance maladie universelle<br />

et à la solidarité dont elle s’inspire. Imposée<br />

à toute la population, peu importe<br />

ses revenus, la même taxe santé constitue<br />

une mesure aussi régressive qu’injuste.<br />

Riche ou pauvre, chacun paiera le même<br />

montant, appauvrissant ceux qui sont déjà<br />

en difficulté.<br />

On ajoute l’insulte à l’injure avec une<br />

« franchise santé » dissimulée sous le<br />

vocable « ticket orienteur », applicable<br />

selon le nombre de visites médicales ou<br />

même selon l’endroit où l’on consulte.<br />

Comme si on avait vraiment le choix. Cette<br />

mesure lamentable véhicule le préjugé<br />

commun que beaucoup de gens consultent<br />

« pour rien » ou ne vont pas « à la bonne<br />

place ».<br />

Des étu<strong>des</strong> sérieuses démontrent pourtant<br />

l’effet délétère d’un tel « ticket » : les<br />

-<br />

gens les plus mala<strong>des</strong> et les plus démunis<br />

consulteront moins parce qu’ils n’auront pas<br />

l’argent pour le faire. Et lorsqu’ils consulteront<br />

finalement, les coûts pourraient être<br />

plus élevés, puisque l’hospitalisation serait<br />

plus fréquente et souvent prolongée, comme<br />

cela a été bien démontré aux États-Unis.<br />

On tente également de nous faire croire<br />

qu’il faut appliquer les règles <strong>du</strong> marché à<br />

notre système de santé et qu’on doit mettre<br />

les établissements en concurrence et les<br />

financer ensuite en fonction de leur pro<strong>du</strong>ctivité<br />

et de leurs résultats. On sait pourtant<br />

pertinemment que les règles <strong>du</strong> marché sont<br />

invali<strong>des</strong> lorsqu’elles sont appliquées à la<br />

prestation de soins de santé. Favoriser de<br />

telles règles con<strong>du</strong>it à multiplier les interventions<br />

« rentables », souvent inutiles,<br />

dans la population la moins malade et à<br />

mettre de côté les clientèles chroniques et<br />

âgées. On parle de soigner <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>…<br />

pas de vendre son pro<strong>du</strong>it ! Pourquoi ne<br />

pas miser sur la collaboration qui a fait ses<br />

preuves, plutôt que sur la concurrence ?<br />

Et si on parle d’argent… parlons-en sérieusement.<br />

Peut-on réellement demander aux<br />

usagers de se vider les poches pour payer le<br />

système de soins de santé, tout en ne leur<br />

offrant pas plus de services, en continuant<br />

à payer nos médicaments au gros prix,<br />

-<br />

assiegee<br />

P H O T O J O E B E L A N G E R<br />

Les règles <strong>du</strong> marché sont invali<strong>des</strong> lorsqu’elles sont<br />

appliquées à la prestation de soins de santé.<br />

en multipliant <strong>des</strong> cliniques privées à but<br />

lucratif et en privilégiant la sous-traitance<br />

<strong>du</strong> public, alors qu’on sait qu’au final les<br />

coûts seront plus élevés ? Sans parler <strong>des</strong><br />

agences privées de main-d’œuvre ou encore<br />

<strong>du</strong> choix très coûteux <strong>des</strong> PPP pour nos<br />

centres hospitaliers universitaires.<br />

Comment se réjouir d’un budget qui remet<br />

en question les fondements mêmes de notre<br />

système de santé ? Comment se réjouir<br />

alors qu’on vient remettre en question les<br />

principes d’accessibilité et d’universalité ?<br />

Qui profitera de ce budget et qui en paiera<br />

les frais ?<br />

Monsieur Bachand, votre budget indéfendable<br />

remettant en cause le fondement même<br />

de l’assurance maladie, Médecins québécois<br />

pour le régime public le dénoncent haut<br />

et fort. C’est un affront envers les gens<br />

les plus mala<strong>des</strong> et les plus démunis, un<br />

affront à la solidarité sociale, un affront à<br />

la démocratie.<br />

Pour en savoir plus<br />

sur MQRP,<br />

visitez mqrp.qc.ca.<br />

NouvellesCSQ Été 2010 19


20<br />

É D U C AT I O N<br />

L’enseignant Coup de cœur Virginie<br />

Trois finalistes gagnent 25 000 $<br />

J e a n L a p o r t e<br />

Conseiller FSE aux communications et à la mobilisation<br />

Les trois grands gagnants <strong>du</strong> concours L’enseignant Coup de cœur<br />

Virginie sont désormais connus ! Ces lauréats, qui ont remporté une<br />

bourse de 25 000 $, ont été couronnés lors d’un gala diffusé dans le<br />

cadre d’une émission spéciale, le 23 avril dernier, sur les on<strong>des</strong> de<br />

Radio-Canada.<br />

Rappelons que ce concours, qui comportait 135 000 $ en prix, visait<br />

à rendre hommage aux enseignantes et enseignants <strong>du</strong> réseau public<br />

secondaire, de la formation professionnelle et de l’é<strong>du</strong>cation <strong>des</strong><br />

a<strong>du</strong>ltes ainsi qu’à souligner non seulement leur savoir-faire, mais<br />

aussi l’impact positif qu’ils ont sur les jeunes et les efforts qu’ils<br />

déploient quotidiennement pour la réussite é<strong>du</strong>cative. Les candidatures<br />

étaient soumises par les élèves.<br />

J e a n L a p o r t e<br />

Conseiller FSE aux communications<br />

et à la mobilisation<br />

On a souvent l’impression que le travail<br />

enseignant ne reçoit pas toute la considération<br />

qu’il mérite. Parce que tout le monde<br />

croit savoir ce qu’il faut faire avec les<br />

élèves, que la classe est de plus en plus une<br />

maison de verre, que l’autonomie <strong>des</strong> profs<br />

de plus en plus « encadrée », et que les<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

moyens font souvent défaut, la Fédération<br />

<strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de l’enseignement (FSE-CSQ)<br />

a organisé un colloque, les 22 et 23 avril à<br />

l’Université Laval, sous le thème « Un prof,<br />

c’est bien plus qu’un donneur de leçon ! ».<br />

Au total, plus de 250 personnes, issues <strong>des</strong><br />

<strong>syndicats</strong> d’enseignantes et d’enseignants,<br />

ont eu l’occasion, au cours de conférences<br />

et d’ateliers, d’échanger sur leur vécu, leur<br />

pratique, leurs aspirations et de dégager<br />

Félicitations aux grands gagnants !<br />

Brigitte Lampron, Senneterre ; Tomy St-Aubin, Montréal ; Annick<br />

Lorain, Saint-Jean-sur-Richelieu.<br />

Toutes nos félicitations aux autres finalistes qui avaient déjà gagné<br />

une bourse de 5 000 $ :<br />

Bianka Durocher, Mascouche ; Jean-François Boucher, Mont-Tremblant ;<br />

Simon Nadeau, Québec ; Carole Cimon, Dégelis ; Sarah Lamontagne,<br />

Dolbeau-Mistassini ; Marie-France Théberge, Québec ; David Martin,<br />

Gatineau.<br />

On peut voir l’émotion <strong>des</strong> finalistes au moment où ils apprennent qu’ils<br />

sont choisis, sur le site de Radio-Canada : virginie.radio-canada.ca.<br />

Cette initiative a été ren<strong>du</strong>e possible grâce à Aetios Pro<strong>du</strong>ctions,<br />

Radio-Canada, la CSQ, la FSE-CSQ et le ministère de l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong><br />

Loisir et <strong>du</strong> Sport.<br />

De gauche à droite : Réjean Parent, Annick Lorain, Bianka Durocher, Jean-François Boucher, Carole Cimon,<br />

Sarah Lamontage, Fabienne Larouche, Marie-France Théberge, Simon Nadeau, Brigitte Lampron, David Martin,<br />

Tomy St-Aubin et Manon Bernard.<br />

Colloque de la FSE<br />

Une question de reconnaissance !<br />

<strong>des</strong> pistes d’action pour améliorer la situation.<br />

Parmi les moments forts <strong>du</strong> colloque,<br />

mentionnons une composition spéciale <strong>du</strong><br />

rappeur Webster, une conférence de Jacques<br />

Salomé au cours de laquelle il proposa <strong>des</strong><br />

bases et <strong>des</strong> repères accessibles à chacune<br />

et chacun pour une meilleure communication<br />

entre élèves et enseignants ainsi qu’un<br />

entretien vidéo avec Daniel Pennac (voir un<br />

autre article en page 21).<br />

P H O T O V E R O B O N C O M P A G N I


R E N C O N T R E<br />

L’enseignement<br />

« Un métier infiniment<br />

respectable »<br />

M a r i e R a n c o u r t<br />

Conseillère FSE à la vie professionnelle<br />

Daniel Pennac, figure marquante<br />

de la littérature contemporaine,<br />

a enseigné dans l’est de la France<br />

pendant 27 ans. Il était à<br />

Montréal à l’occasion <strong>du</strong> dernier<br />

Salon <strong>du</strong> livre. Maintenant<br />

retraité de l’enseignement, il a<br />

publié en 2007 Chagrin d’école,<br />

un récit autobiographique et un<br />

essai pédagogique d’une grande<br />

lucidité. Avec générosité, il<br />

a accepté de nous parler de<br />

l’école, de l’élève qu’il a été,<br />

de ceux qu’il a aidés…<br />

NCSQ : Avant d’être l’écrivain prolifique<br />

que vous êtes devenu, quel<br />

type d’enseignant avez-vous été ?<br />

DP : La carrière d’un enseignant commence<br />

par sa carrière d’élève. Dans mon cas, j’ai eu<br />

une très longue carrière d’élève, parce que<br />

j’ai redoublé <strong>des</strong> classes et j’étais tout à fait<br />

nul, un cancre, étymologiquement un crabe<br />

qui marche de travers, alors que les autres<br />

vont tout droit. Aussi, je me suis retrouvé<br />

professeur, à 24 ans, avec le minimum de<br />

bagages pour enseigner. C’était à Soissons,<br />

dans l’Ain, en 1969, un territoire plat et<br />

glacial. J’enseignais dans un collège mixte<br />

à <strong>des</strong> élèves de 12 à 16 ans qui, pour plusieurs,<br />

étaient sous surveillance judiciaire.<br />

Je me suis donc spécialisé dans les élèves<br />

à problème ou en échec scolaire. C’était<br />

surtout <strong>des</strong> enfants qui, comme on en voit<br />

encore aujourd’hui, sont dans la honte<br />

d’eux-mêmes et qui, pour survivre dans cet<br />

univers scolaire, adoptent <strong>des</strong> comporte-<br />

« L’école n’existe pas !<br />

L’école, c’est nous les enseignants ! »<br />

ments de compensation. Car, si on ne réussit<br />

pas à se faire une identité acceptable à<br />

ses propres yeux, à l’école, on se construit<br />

une identité de petit <strong>du</strong>r, avec tous les<br />

comportements négatifs qui vont avec.<br />

Daniel Pennac<br />

NCSQ : Dans votre plus récent<br />

ouvrage, Chagrin d’école, vous dites :<br />

« Il suffit d’un seul professeur pour<br />

nous sauver de nous-mêmes. »<br />

Certains professeurs ont-ils joué<br />

ce rôle auprès de vous ?<br />

DP : Tout à fait ! Le hasard de rencontres<br />

avec quelques excellents professeurs a<br />

NouvellesCSQ Été 2010 21<br />

P H O T O S J E A N - F R A N Ç O I S L E B L A N C


NouvellesCSQ Été 2010 23


24<br />

P H O T O S J O C E L Y N L A N D R Y<br />

T É M O I G N A G E<br />

La passion d’enseigner,<br />

à ses risques et périls<br />

L o r r a i n e P a g é<br />

Collaboration spéciale<br />

Christiane Pelletier est une<br />

enseignante comme il en existe<br />

<strong>des</strong> milliers d’autres à travers le<br />

Québec. Elle aime sa profession,<br />

y consacre le meilleur d’elle-<br />

même pour assurer le dévelop-<br />

pement <strong>des</strong> élèves qui lui sont<br />

confiés et entretient avec ses<br />

collègues et les parents <strong>des</strong><br />

rapports de collaboration. Et un<br />

jour, tout bascule… Chronique<br />

d’un véritable drame vécu par<br />

une enseignante jusque-là sans<br />

histoire.<br />

La rentrée scolaire de septembre 2006<br />

s’était passée comme toutes les autres avec<br />

ce mélange d’appréhension et de motivation<br />

renouvelées que tous les enseignants et<br />

enseignantes ressentent devant un nouveau<br />

groupe d’élèves. Une classe de 1 re -2 e année<br />

comme les autres aussi, avec son lot d’élèves<br />

plus motivés, au parcours scolaire somme<br />

toute assez facile, et d’autres ayant <strong>des</strong><br />

difficultés d’apprentissage ou de comportement.<br />

Parmi ces derniers, Julien (un nom fictif)<br />

témoigne de certaines attitu<strong>des</strong> préoccupantes<br />

depuis son arrivée en maternelle. Il<br />

est souvent en conflit avec ses camara<strong>des</strong><br />

qu’il lui arrive de menacer de mort. Il ment<br />

constamment et défie l’autorité, appuyé en<br />

cela par ses parents qui croient toujours<br />

sa version <strong>des</strong> faits. Ses résultats scolaires<br />

laissent aussi à désirer.<br />

Devant une telle situation, Christiane<br />

Pelletier intervient : discussions avec<br />

Julien, explications, consignes, système de<br />

motivation personnalisé visant à favoriser<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

un bon comportement, répriman<strong>des</strong>… rien<br />

n’y fait, bien au contraire. Julien se plaint<br />

à ses parents et affirme que l’enseignante<br />

le maltraite et lui fait subir <strong>des</strong> sévices<br />

corporels. Les parents contactent la direction<br />

de l’école et dénoncent l’attitude de<br />

l’enseignante envers leur fils, la rendant<br />

responsable de ses difficultés scolaires.<br />

La directrice conclut que la plainte n’est pas<br />

fondée, d’autant plus qu’elle n’est jamais<br />

seule avec l’enfant, car il y a en classe une<br />

préposée ou une orthopédagogue. De plus,<br />

la secrétaire aurait été témoin de toute<br />

situation anormale puisque son bureau<br />

est de biais avec la classe. Tout aurait pu<br />

s’arrêter là…<br />

Les parents s’acharnent<br />

Les parents décident de porter plainte à la<br />

police. Un pédopsychiatre de la région est<br />

mis à contribution. Il conclut, à la suite de<br />

ses interventions, qu’il ne peut se prononcer<br />

sur la véracité <strong>des</strong> faits, Julien ayant beaucoup<br />

de difficultés à verbaliser. Il faut aussi<br />

Christiane Pelletier<br />

signaler que les sévices décrits par Julien<br />

sont d’une telle fréquence (plus de 400) et<br />

d’une telle cruauté qu’il aurait dû en porter<br />

<strong>des</strong> traces, ce qui n’est nullement le cas. La<br />

plainte n’est pas retenue par les services<br />

policiers. Tout aurait pu s’arrêter là…<br />

Les parents portent alors plainte à la<br />

commission scolaire qui décide de mener<br />

sa propre enquête, mais refuse d’accéder à<br />

leur requête de déplacement de Christiane<br />

Pelletier vers une autre école. Le petit<br />

Julien est donc retiré de l’école, les parents<br />

décidant de le scolariser à la maison pendant<br />

la <strong>du</strong>rée de l’enquête. La commission<br />

scolaire en arrive aux mêmes conclusions<br />

que la police et rejette la plainte. Tout<br />

aurait pu s’arrêter là…<br />

Les médias s’en mêlent<br />

Toutefois, les parents gardent Julien à<br />

la maison et demandent à la commission<br />

scolaire de fournir <strong>des</strong> services à domicile,<br />

ce qu’elle refuse de faire. Les parents ne<br />

cèdent pas. Ils présentent une plainte au


Protecteur <strong>du</strong> citoyen et, en même temps,<br />

décident de porter toute l’affaire sur la<br />

place publique. La radio locale se saisit<br />

de l’événement. Les parents donnent <strong>des</strong><br />

entrevues au cours <strong>des</strong>quelles ils dénoncent<br />

les sévices dont leur fils aurait été victime<br />

et le complot entre l’école, la police et la<br />

commission scolaire.<br />

Tout ce tapage médiatique a ses effets : le<br />

nom de Julien ne tarde pas à être connu<br />

ainsi que celui de son enseignante. L’enfant<br />

ajoute toujours de nouveaux sévices aux<br />

maltraitances dont il aurait été victime.<br />

Le père, qui a menacé l’enseignante, doit<br />

s’engager à garder la paix. On peut imaginer<br />

sans peine le désarroi de Christiane Pelletier<br />

devant toute cette saga ; heureusement,<br />

elle reçoit <strong>des</strong> lettres d’appui et ressent la<br />

solidarité de ses collègues.<br />

Un enfant roi et<br />

<strong>des</strong> parents rois<br />

lui ont fait vivre<br />

un véritable enfer.<br />

L’intervention de la<br />

ministre<br />

Le Protecteur <strong>du</strong> citoyen refusant<br />

d’intervenir, les parents n’en restent pas<br />

là. Ils portent plainte à la ministre de<br />

l’É<strong>du</strong>cation, Michelle Courchesne, qui confie<br />

le tout à un comité d’enquête. Et ça recommence…<br />

Le comité commence ses travaux d’examen<br />

de la plainte. Les parents ne respectent pas<br />

la confidentialité, même si les parties s’y<br />

étaient engagées. La radio locale continue<br />

donc de traiter de l’histoire régulièrement.<br />

Puis, en février dernier, soit plus de trois<br />

ans après le début de cette interminable<br />

saga, le verdict tombe.<br />

Pour le comité, l’enfant n’est pas crédible,<br />

car les faits qu’il rapporte sont « invraisemblables<br />

». Le pédopsychiatre, appelé à donner<br />

son avis a conclu que l’enfant témoigne<br />

de situations « abracadabrantes ». De l’avis<br />

<strong>du</strong> comité, l’enseignante, qui bénéficie<br />

d’une excellente réputation, a agi de façon<br />

professionnelle avec calme, douceur et<br />

patience. Il recommande donc à la ministre<br />

de rejeter la plainte. Après <strong>des</strong> mois d’un<br />

interminable acharnement, de calomnies,<br />

de diffamations, Christiane Pelletier attend<br />

toujours la décision de la ministre…<br />

Et maintenant ?<br />

« J’ai choisi<br />

de raconter<br />

ce qui m’est arrivé<br />

pour tenter de<br />

tourner la page. »<br />

Pour Me Claudine Barabé, directrice <strong>du</strong><br />

Service juridique de la CSQ et procureure<br />

de Christiane Pelletier, toute cette histoire<br />

a porté atteinte à la réputation d’une<br />

enseignante irréprochable dont on a fait<br />

le procès sur la place publique. « Pour que<br />

justice soit véritablement ren<strong>du</strong>e, les faits<br />

doivent être rétablis et la situation que l’on<br />

a fait vivre à cette enseignante, dénoncée. »<br />

Pour le président <strong>du</strong> Syndicat de l’enseignement<br />

<strong>du</strong> Grand-Portage (CSQ), Éric Dion,<br />

toute cette histoire dépasse l’entendement.<br />

« Comment un tel acharnement a-t-il pu être<br />

possible ? Chose certaine, une telle situation<br />

met en évidence tous les vices d’un système<br />

qui, dans une approche clientéliste, refuse<br />

de mettre fin à un véritable harcèlement et<br />

« nourrit le monstre » en refusant de prendre<br />

parti. Madame Pelletier était pourtant une<br />

enseignante estimée par ses collègues,<br />

appréciée <strong>des</strong> parents, à qui rien n’avait<br />

jamais été reproché sur le plan professionnel,<br />

mais à qui un enfant roi et <strong>des</strong> parents<br />

rois ont fait vivre un véritable enfer. »<br />

Christiane Pelletier, pour sa part, reconnaît<br />

avoir été très éprouvée par cette lamentable<br />

affaire. Elle a puisé la force de tenir bon,<br />

dit-elle, dans l’appui de ses collègues,<br />

l’amour de ses proches et la confiance<br />

manifestée par les autres parents. « J’étais<br />

en paix avec moi-même, insiste-t-elle, car<br />

qu’importe ce que les autres pensaient<br />

de moi, je savais ce que j’avais fait et ce<br />

que je n’avais pas fait. Le soutien de mon<br />

syndicat a permis d’assurer ma défense sans<br />

que j’aie à assumer les frais très importants<br />

compte tenu <strong>des</strong> multiples recours utilisés<br />

par les parents. »<br />

« Mais, confie-t-elle, ma façon d’être dans<br />

l’enseignement a changé. Je suis plus<br />

prudente avec les élèves, plus vigilante avec<br />

les parents. Je m’inquiète de l’interprétation<br />

que certains peuvent faire mes attitu<strong>des</strong> ou<br />

mes interventions. C’est important que les<br />

enseignantes ou les ensei gnants parlent <strong>des</strong><br />

difficultés rencontrées avec <strong>des</strong> élèves ou<br />

<strong>des</strong> parents, plutôt que de les vivre dans le<br />

silence et la solitude. Je suis certaine que,<br />

parce que je l’ai fait très tôt, j’ai évité que<br />

d’aucuns disent qu’il n’y a pas de fumée<br />

sans feu. »<br />

Elle ajoute, pour conclure, que cet article<br />

représente pour elle une façon de rétablir sa<br />

réputation : « Plutôt que d’entreprendre <strong>des</strong><br />

poursuites et de revivre une saga judiciaire<br />

pendant plusieurs années encore, j’ai choisi<br />

de raconter ce qui m’est arrivé pour tenter<br />

de tourner la page. »<br />

NouvellesCSQ Été 2010 25


26<br />

S O U T I E N S C O L A I R E<br />

Intervention en situation de crise<br />

Un nouvel outil est<br />

maintenant disponible !<br />

C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />

Rédactrice en chef<br />

Saviez-vous qu’une nouvelle trousse de<br />

procé<strong>du</strong>res visant à outiller le personnel<br />

scolaire pour faire face à une situation de<br />

crise à l’école est disponible depuis peu<br />

dans les milieux ? Cet outil est un complément<br />

au Référentiel : les élèves à risque et<br />

HDAA lancé l’an dernier par la FSE.<br />

P E T I T E E N FA N C E<br />

C l a u d e G i r a r d<br />

Agent d’information CSQ<br />

Trois mois après son début,<br />

la négociation entourant la<br />

première convention collec-<br />

tive <strong>des</strong> 12 500 responsables<br />

de service de garde en milieu<br />

familial (RSG), affiliées à la<br />

Fédération <strong>des</strong> intervenantes<br />

en petite enfance <strong>du</strong> Québec<br />

(FIPEQ-CSQ), entre dans une<br />

nouvelle phase alors que la<br />

mobilisation <strong>des</strong> membres<br />

s’intensifie avec la tenue<br />

d’assemblées générales et<br />

de confé rences de presse dans<br />

l’ensemble <strong>des</strong> régions <strong>du</strong> Québec.<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

En plus d’être un instrument qui favorise la<br />

concertation de l’équipe-école, la trousse<br />

renferme une foule de renseignements<br />

sur les plans juridique et <strong>des</strong> relations <strong>du</strong><br />

travail, présentés sur <strong>des</strong> fiches pratiques,<br />

ainsi que plusieurs références (p. ex. formations,<br />

formulaires, gui<strong>des</strong> et documents de<br />

référence). Son format permet aussi l’ajout<br />

et le partage d’information, ce qui en fait<br />

un outil évolutif.<br />

La trousse a été réalisée par le Comité de<br />

vie professionnelle en adaptation scolaire<br />

de la Fédération <strong>du</strong> personnel de<br />

soutien scolaire (FPSS-CSQ), en collaboration<br />

avec la Fédération <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de<br />

l’enseignement (FSE-CSQ) et la Fédération<br />

<strong>des</strong> professionnelles et professionnels de<br />

l’é<strong>du</strong>cation (FPPE-CSQ). Pour en savoir plus,<br />

communiquez avec votre syndicat.<br />

Négociation d’une première convention collective pour les RSG<br />

La mobilisation et l’information<br />

passent à une nouvelle phase<br />

Le coup d’envoi a été officiellement donné le<br />

15 mai avec la tenue à Québec de la Rencontre<br />

nationale <strong>des</strong> déléguées, une première dans<br />

l’histoire <strong>des</strong> Alliances <strong>des</strong> intervenantes en<br />

milieu familial (ADIM). Pour l’occasion, près de<br />

300 déléguées pro venant <strong>des</strong> quatre coins <strong>du</strong><br />

Québec s’étaient rassemblées pour déterminer<br />

les prochaines étapes de leur négociation. Elles<br />

ont profité de l’occasion pour tenir une manifestation<br />

devant l’Assemblée nationale afin de faire<br />

connaître au gouvernement leur détermination<br />

à obtenir <strong>des</strong> conditions de travail plus justes et<br />

plus équitables.<br />

Assemblées générales et<br />

conférences de presse<br />

Au cours <strong>des</strong> prochaines semaines, pas moins de<br />

36 assemblées générales <strong>des</strong> ADIM se tiendront<br />

dans autant de villes afin de faire le point sur la<br />

négociation et d’adopter les moyens d’action jugés<br />

nécessaires. Parallèlement à cette démarche, la<br />

<strong>Centrale</strong>, en collaboration avec la FIPEQ, lance une<br />

importante tournée d’information nationale<br />

visant à sensibiliser la population sur les conditions de travail <strong>des</strong><br />

RSG et leurs revendications.


P E T I T E E N FA N C E<br />

Ces tournées d’organisation syndicale et d’information ont pour<br />

slogan Nous sommes responsables, nous méritons mieux ! Plusieurs<br />

outils ont d’ailleurs été pro<strong>du</strong>its autour de ce thème dont une grande<br />

affiche qui restera très visible au cours <strong>des</strong> prochaines semaines.<br />

Un gouvernement qui doit<br />

négocier sérieusement<br />

Cette mobilisation <strong>des</strong> RSG est d’autant plus nécessaire qu’après avoir<br />

dû se battre <strong>du</strong>rant plusieurs années pour récupérer leurs droits à la<br />

syndicalisation et à la négociation, ces milliers de femmes font face<br />

une fois de plus à un gouvernement peu empressé d’améliorer leurs<br />

conditions de travail.<br />

« Ça n’a tout simplement aucun sens que ce même gouvernement,<br />

qui a été forcé par les tribunaux de rendre à ces 15 000 femmes <strong>des</strong><br />

droits fondamentaux qu’il leur avait lui-même retirés, ne négocie<br />

pas leurs conditions de travail aussi sérieusement qu’il le devrait.<br />

Il y a une limite à l’iniquité et à l’injustice et ces milliers de femmes<br />

méritent le respect pour l’important travail qu’elles font. Un respect<br />

qui doit se tra<strong>du</strong>ire par <strong>des</strong> conditions de travail décentes », affirme<br />

Louise Chabot, 1 re vice-présidente de la CSQ.<br />

Centres de la petite enfance<br />

Place à la négo !<br />

R o b e r t S e e r s<br />

Conseiller CSQ responsable de la négociation nationale<br />

Le 22 mars, une étape importante et préliminaire à la négociation<br />

<strong>des</strong> conditions de travail <strong>du</strong> personnel <strong>des</strong> centres de<br />

la petite enfance (CPE) <strong>du</strong> Québec, syndiqué à la CSQ, a été<br />

franchie. En effet, certains éléments <strong>des</strong> négociations regroupée<br />

et nationale ont été clarifiés lors d’une rencontre entre la FIPEQ<br />

et l’Association québécoise <strong>des</strong> CPE (AQCPE), tels que la participation<br />

<strong>du</strong> ministère de la Famille et <strong>des</strong> Aînés <strong>du</strong> Québec.<br />

Au cours de cette rencontre importante, la FIPEQ a d’ailleurs réitéré<br />

son objectif d’uniformisation <strong>des</strong> conditions de travail dans ce<br />

secteur. Elle a aussi réaffirmé sa volonté d’en débattre à une table de<br />

négociation regroupée (p. ex. les droits syndicaux, l’ancienneté, les<br />

congés sociaux, etc.) ainsi qu’à une table nationale (p. ex. le salaire,<br />

la retraite, les assurances et les droits parentaux), toutes deux exclusives<br />

à la CSQ.<br />

Quant à l’AQCPE, elle a confirmé son intérêt à aller de l’avant dans<br />

cette perspective. Toutefois, après avoir reçu notre projet de protocole,<br />

elle a remis en cause certains éléments déjà discutés, ce qui a<br />

eu pour effet de retarder le début de la négociation. Une nouvelle<br />

rencontre de clarification a donc eu lieu le 11 mai.<br />

Si cette démarche semble laborieuse, elle n’en demeure pas moins<br />

une condition préalable importante à remplir afin d’entamer la négociation<br />

sur de bonnes bases. Une fois les protocoles de négociation<br />

signés et notre cahier de deman<strong>des</strong> syndicales complété, la négociation<br />

devrait débuter rapidement avec l’AQCPE et le ministère de la<br />

Famille et <strong>des</strong> Aînés. Pour en savoir plus, consultez le site<br />

fipeq.qc.net.<br />

CPE Allô mon ami I et II<br />

Une entente de<br />

principe a été conclue !<br />

C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />

Rédacrice en chef<br />

Dans l’édition précédente de Nouvelles CSQ, un article faisait état <strong>des</strong><br />

négociations difficiles entourant le renouvellement de la convention<br />

collective <strong>des</strong> travailleuses et travailleurs <strong>des</strong> Centres de la petite<br />

enfance Allô mon ami I et II, situés à Québec. Après deux ans et<br />

demi de pourparlers avec un employeur qui multipliait les subterfuges<br />

pour faire traîner les choses, une entente de principe a finalement<br />

été conclue le 25 février. Parmi les éléments importants de l’entente,<br />

mentionnons <strong>des</strong> gains significatifs en matière de droits parentaux,<br />

d’attribution de poste, de perfectionnement, de libération syndicale<br />

ainsi que la rétribution de tous les congés fériés et la création d’un<br />

comité de relations <strong>du</strong> travail.<br />

Régime d’assurances collectives<br />

Un dossier à surveiller !<br />

Saviez-vous que la CSQ travaille à l’élaboration d’un régime<br />

d’assurances collectives, au meilleur coût, adapté sur mesure aux<br />

besoins <strong>des</strong> RSG ? Pour ce faire, elle scrute à la loupe les soumissions<br />

<strong>des</strong> assureurs afin de s’assurer que les pro<strong>du</strong>its qu’ils<br />

proposent garantissent les meilleurs services possible, et ce, à<br />

<strong>des</strong> taux très compétitifs. Comme toujours, la <strong>Centrale</strong> ne recule<br />

devant rien pour offrir ce qu’il y a de mieux à ses membres.<br />

NouvellesCSQ Été 2010 27


28<br />

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR<br />

Droits de scolarité à l’université<br />

La croisade<br />

<strong>des</strong> « ex »…<br />

Gabriel Danis<br />

Conseiller CSQ à l’action professionnelle,<br />

enseignement supérieur<br />

Les luci<strong>des</strong>, menés encore une<br />

fois par Lucien Bouchard, ont<br />

repris le flambeau dans leur<br />

croisade pour une tarification<br />

tous azimuts. Cette fois-ci,<br />

l’ancien premier ministre a<br />

réuni une quinzaine de person-<br />

nalités pour relancer le débat<br />

sur une hausse importante <strong>des</strong><br />

droits de scolarité.<br />

Le groupe <strong>des</strong> ex, composé d’anciens recteurs,<br />

ministres et dirigeants <strong>du</strong> mouvement étudiant,<br />

a fait connaître en février dernier<br />

ses propositions dans son Pacte pour le<br />

financement concurrentiel de nos universités.<br />

Essentiellement, les signataires déplorent le<br />

sous-financement <strong>des</strong> universités québécoises,<br />

estimé à près de 400 millions de<br />

dollars par rapport à leurs homologues<br />

canadiennes. Afin de combler ce retard, ils<br />

proposent d’ajuster les droits de scolarité<br />

à la moyenne canadienne. Ainsi, 85 % <strong>des</strong><br />

étudiantes et étudiants québécois devraient<br />

assumer une hausse de 2 200 $, alors que<br />

15 % d’entre eux devraient débourser de<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

3 000 $ à 10 000 $ de plus pour étudier dans<br />

<strong>des</strong> secteurs disciplinaires à coûts élevés et<br />

à rendement fort (p. ex. la médecine).<br />

La mise en œuvre de ce pacte permettrait<br />

aux universités de récolter près de 565<br />

millions de dollars annuellement. S’il peut<br />

paraître à priori logique d’exiger <strong>des</strong> droits<br />

de scolarité supérieurs aux personnes ayant<br />

choisi d’étudier dans <strong>des</strong> disciplines à<br />

rendement fort, il faut comprendre qu’elles<br />

rembourseront plusieurs fois le coût de<br />

cette formation en raison <strong>du</strong> système fiscal<br />

progressif <strong>du</strong> Québec.<br />

Accessibilité aux étu<strong>des</strong><br />

supérieures<br />

Cette proposition est plutôt mal accueillie<br />

en nos rangs et soulève <strong>des</strong> questions<br />

quant aux conséquences sur l’accessibilité<br />

aux étu<strong>des</strong> supérieures. Une récente étude<br />

de l’Université de Sherbrooke 1 démontre<br />

d’ailleurs qu’une hausse <strong>des</strong> droits au niveau<br />

de la moyenne canadienne entraînerait une<br />

chute de près de 10 % <strong>des</strong> inscriptions.<br />

Le Québec a-t-il le luxe de se passer de<br />

22 000 diplômés universitaires par année ?<br />

Par ailleurs, rappelons que la politique<br />

québécoise de démocratisation de l’é<strong>du</strong>cation<br />

a porté ses fruits : les nouvelles<br />

cohortes affichent <strong>des</strong> taux de scolarisation<br />

comparables à ceux de nos voisins. Toutefois,<br />

les jeunes venant de régions éloignées<br />

ou de familles moins nanties entreprennent,<br />

dans une plus faible proportion, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

supérieures. Une hausse marquée <strong>des</strong> droits<br />

de scolarité risquerait donc d’accentuer<br />

cette tendance.<br />

D’autres solutions<br />

s’offrent à nous<br />

Nul doute que le débat entourant les droits<br />

de scolarité s’inscrit dans celui plus large<br />

<strong>des</strong> finances publiques, où l’on assiste à une<br />

lente transformation <strong>des</strong> sources de revenu<br />

<strong>du</strong> gouvernement. En effet, l’État québécois<br />

s’est volontairement privé, au cours <strong>des</strong><br />

dernières années, de milliards de dollars en<br />

revenu en baissant les impôts <strong>des</strong> entreprises<br />

et <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s. Devant les déficits<br />

anticipés, plusieurs proposent de recourir à<br />

la tarification, une mesure beaucoup plus<br />

régressive que l’imposition.<br />

Or, en lieu et place, pourquoi ne pas faire<br />

payer ceux qui en ont les moyens ?<br />

L’élimination de la taxe sur le capital <strong>des</strong><br />

institutions financières, par exemple,<br />

coûtera annuellement plus de 600 millions<br />

de dollars au trésor québécois. Ce cadeau<br />

fiscal fait aux banques représente plus que<br />

ce que l’on propose d’aller chercher dans les<br />

poches <strong>des</strong> étudiants. À votre avis, qui<br />

devrait payer pour financer adéquatement<br />

nos universités : les étudiants ou les<br />

banques ?<br />

1 mels.gouv.qc.ca/sections/mo<strong>des</strong>Financement/<br />

pdf/droits_scolarite.pdf<br />

PHOTO XSANDRA


S A N T É E T S É C U R I T É D U T R AVA I L<br />

Travailler plus longtemps…<br />

mais dans quelles conditions ?<br />

P i e r r e L e f e b v r e<br />

peut-être<br />

Conseiller CSQ en santé et<br />

sécurité <strong>du</strong> travail<br />

Travailler 36, 37 ou 38 ans<br />

et augmenter vos revenus de<br />

retraite en conséquence, cela<br />

vous semble une option intéres-<br />

sante ? Et bien, les plus récen-<br />

tes modifications envisagées au<br />

RREGOP pourraient le permettre<br />

sous peu. Il s’agit d’une solution<br />

gagnant-gagnant, tant pour les<br />

personnes intéressées que pour<br />

les services publics qui devront<br />

composer avec une pénurie de<br />

main-d’œuvre. Toutefois, ce<br />

changement important entraî-<br />

nera dans son sillage la ques-<br />

tion <strong>des</strong> conditions de travail<br />

relatives à l’avancée en âge…<br />

Qu’on se le dise, dès que l’on quitte les<br />

bancs de l’école, on entre dans la catégorie<br />

<strong>des</strong> « travailleurs vieillissants » : le vieillissement<br />

physiologique commence en effet<br />

dès la jeune vingtaine, même s’il ne devient<br />

visible que vers 40 ou 45 ans !<br />

Si, pour une part, le vieillissement est<br />

déterminé par la génétique, une autre part,<br />

souvent majeure, dépend de l’environnement<br />

et notamment <strong>des</strong> conditions de travail.<br />

Lorsque celles-ci sont difficiles, le travail<br />

peut révéler précocement <strong>des</strong> atteintes<br />

jusque-là invisibles, accélérer ou amplifier<br />

le vieillissement, et donc créer <strong>des</strong> mécanismes<br />

d’usure prématurée ou accélérée.<br />

Mais l’avancée en âge permet aussi de multiplier<br />

les expériences, professionnelles ou<br />

non, qui enrichissent les compétences et les<br />

connaissances essentielles au travail. Les<br />

travailleurs plus âgés les mettent d’ailleurs<br />

à profit pour développer <strong>des</strong> stratégies<br />

compensatoires, souvent utiles aux plus<br />

jeunes.<br />

Une question<br />

d’environnement<br />

de travail ?<br />

De façon générale, les déficits fonctionnels<br />

liés au vieillissement ne sont en aucun<br />

cas systématiques dans la cinquantaine<br />

et même dans la soixantaine. Pour la<br />

plupart, ces troubles resteront modérés,<br />

voire absents jusqu’à 65-70 ans. Ce n’est<br />

donc pas le vieillissement en soi, mais bien<br />

l’environnement de travail, lorsqu’il est<br />

inadapté et particulièrement sollicitant, qui<br />

engendre une usure prématurée et met en<br />

difficulté le salarié vieillissant.<br />

Parmi les obstacles à considérer, mentionnons<br />

: les défis reliés au temps (rythme de<br />

travail soutenu et imposé), les contraintes<br />

physiques (pénibilité, postures contraignantes),<br />

les horaires atypiques (travail de<br />

nuit ou en rotation) et les changements<br />

dans le travail (technologies, organisation<br />

<strong>du</strong> travail, nouvel emploi). D’autres<br />

contraintes, qui ne sont pas propres aux<br />

travailleuses et travailleurs vieillissants,<br />

telles que le cumul <strong>des</strong> expositions<br />

(p. ex. le bruit), peuvent aussi être problématiques.<br />

Heureusement, plusieurs<br />

pistes de solution sont<br />

déjà connues :<br />

– Alléger le travail physique : en<br />

supprimant certaines tâches ou en les<br />

répartissant autrement, en faisant appel<br />

au collectif pour réaliser les travaux<br />

les plus pénibles, en laissant au salarié<br />

la possibilité d’adapter son rythme de<br />

travail, etc.<br />

– Penser l’organisation <strong>du</strong> travail<br />

autrement : en laissant suffisamment<br />

de marge de manœuvre au salarié pour<br />

lui permettre d’utiliser son expérience<br />

et ses stratégies compensatoires, en<br />

intro<strong>du</strong>isant plus de souplesse dans<br />

l’organisation, etc.<br />

– Adapter l’environnement de travail :<br />

en portant une attention particulière<br />

aux contraintes visuelles et auditives,<br />

en ré<strong>du</strong>isant au minimum les expositions<br />

à divers contaminants, etc.<br />

– Développer les compétences : en<br />

construisant à partir <strong>des</strong> expériences<br />

<strong>du</strong> personnel plus âgé, en favorisant<br />

sa mobilité interne, en assurant la<br />

formation requise par les changements<br />

intro<strong>du</strong>its, qu’ils soient technologiques<br />

ou organisationnels, en favorisant les<br />

transferts intergénérationnels, etc.<br />

Beaucoup de travail en perspective pour les<br />

<strong>syndicats</strong> et de quoi occuper nos « vieux<br />

jours » !<br />

P H O T O C A T A L I N P E T O L E A<br />

NouvellesCSQ Été 2010 29


30<br />

PHOTO YURI ARCURS<br />

PUBLIREPORTAGE<br />

Jocelyn Roy<br />

Conseiller CSQ, responsable <strong>du</strong> régime<br />

Les protections RésAut CSQ<br />

Si une assurance automobile ou habitation<br />

ne peut prévenir un sinistre, elle peut alléger<br />

le stress causé par la situation fortuite,<br />

surtout si l’on est bien préparé. La Personnelle,<br />

l’assureur de groupe choisi par la CSQ,<br />

propose quelques trucs pour simplifier et<br />

accélérer le processus d’indemnisation à la<br />

suite d’un sinistre.<br />

Assurance habitation : la<br />

clé est dans l’inventaire<br />

Combien ai-je payé ma télé au plasma il y a<br />

cinq ans ? Combien de disques contenait ma<br />

collection de DVD avant la visite <strong>des</strong> cambrioleurs<br />

? Pas facile de répondre à de telles<br />

questions, surtout sur le coup de l’émotion.<br />

C’est pourquoi il est si important de maintenir<br />

en tout temps un inventaire de ses<br />

biens avec <strong>des</strong> pièces justificatives telles<br />

que photos, vidéos, factures, emballages<br />

d’origine ou garanties.<br />

En cas de feu, de vol ou de vandalisme,<br />

la première personne à appeler après les<br />

pompiers ou les policiers est votre assureur.<br />

Il vous mettra en contact avec un expert en<br />

sinistres qui vous aidera d’abord à régler les<br />

urgences.<br />

Une fois cette étape franchie, vous pourrez<br />

discuter de l’évaluation <strong>des</strong> dommages. Si<br />

vous pouvez fournir à l’expert en sinistres<br />

un dossier complet de vos biens endommagés<br />

ou volés, preuves à l’appui, il n’y a pas<br />

de doute que cela facilitera votre réclamation.<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

Assurance auto<br />

et habitation :<br />

<strong>des</strong> trucs pour<br />

simplifer le<br />

processus<br />

d’indemnisation<br />

Surtout, n’effectuez aucune réparation<br />

permanente et ne remplacez rien sans avoir<br />

d’abord parlé à votre assureur et obtenu son<br />

consentement.<br />

Assurance auto : un<br />

constat bien simple<br />

Au Québec, la procé<strong>du</strong>re de règlement d’un<br />

sinistre automobile sans blessé est assez<br />

simple et repose sur le constat amiable. En<br />

cas d’accident, chaque con<strong>du</strong>cteur impliqué<br />

doit en remplir un. À défaut d’avoir un<br />

constat sous la main, chaque partie doit<br />

prendre en note les données suivantes :<br />

nom, adresse et numéro de téléphone de<br />

l’autre con<strong>du</strong>cteur, marque de sa voiture,<br />

numéro de plaque, numéro de son permis de<br />

con<strong>du</strong>ire, nom de son assureur et numéro de<br />

sa police. S’il y a <strong>des</strong> témoins, notez aussi<br />

leur nom et numéro de téléphone. Il va sans<br />

dire que le constat amiable est préférable,<br />

car on ne risque pas d’oublier un détail<br />

important dans le feu de l’action.<br />

S’il y a <strong>des</strong> blessés dans l’accident, inutile<br />

de remplir le constat. Appelez les secours,<br />

et le rapport de police servira pour l’indemnisation.<br />

Dans tous les cas, communiquez avec<br />

votre assureur le plus tôt possible, car<br />

c’est lui qui prend en charge l’évaluation<br />

<strong>des</strong> dommages. Il vous dirigera vers un<br />

carrossier certifié qui effectuera également<br />

l’estimation <strong>des</strong> dommages ou il dépêchera<br />

sur place un estimateur accrédité.<br />

Un service de confiance<br />

Le service d’indemnisation de La Personnelle<br />

jouit d’une excellente crédibilité. Les<br />

clients sont accompagnés depuis l’ouverture<br />

de leur dossier de réclamation jusqu’au<br />

règlement afin que leur vie revienne à la<br />

normale le plus vite possible. En fait, 95 %*<br />

<strong>des</strong> clients assurés ayant subi un sinistre<br />

recommanderaient sans hésitation le service<br />

d’indemnisation de La Personnelle. Voilà<br />

une autre raison de faire confiance au plus<br />

important assureur de groupe auto et habitation<br />

au Québec.<br />

Pour obtenir une soumission<br />

d’assurance auto et habitation, visitez<br />

csq.lapersonnelle.com ou composez le<br />

1 888 GROUPES (1 888 476-8737) si<br />

vous préférez parler à un agent.<br />

MD Marque déposée de La Personnelle, compagnie<br />

d’assurances.<br />

* Source : Sondage de satisfaction auprès <strong>des</strong><br />

clients ayant fait une réclamation à La Personnelle,<br />

période de janvier à décembre 2008.<br />

Les renseignements contenus dans ce publireportage<br />

sont fournis à titre purement indicatif. La<br />

Personnelle, assurances générales inc., se dégage<br />

de toute responsabilité qui pourrait en découler.<br />

Certaines conditions s’appliquent.


EVB<br />

Vers un réseau d’écoles vertes<br />

Brundtland au Burkina Faso<br />

Luc Allaire<br />

Conseiller CSQ à l’action professionnelle<br />

Pour Ousséni Ouedraogo,<br />

l’é<strong>du</strong>cation environnementale<br />

représente une passion. Ensei-<br />

gnant à l’école communale C,<br />

à Kaya, dans le centre-nord <strong>du</strong><br />

Burkina Faso, il a développé un<br />

projet de pépinière en 2000<br />

avec ses élèves de 6 e année.<br />

Il visait alors plusieurs objectifs :<br />

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Une école, un bosquet฀฀฀฀<br />

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Le secrétaire général <strong>du</strong> SNEA-B,<br />

Jean Kafando (à gauche).<br />

Tous les jours, les élèves arrosent les arbres autour de leur école.<br />

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PHOTOS LUC ALLAIRE<br />

NouvellesCSQ Été 2010 31


32<br />

E V B<br />

Un enseignant explique à un élève<br />

comment utiliser les feuilles<br />

d’eucalyptus.<br />

une démarche en trois étapes : l’observation<br />

de la réalité, l’analyse de cette réalité, puis<br />

sa transformation.<br />

Pour mettre en pratique une activité<br />

d’observation de la réalité, les participants<br />

ont été invités à faire un itinéraire<br />

de découverte. Le groupe a parcouru les<br />

rues entourant le centre de formation afin<br />

de repérer les enjeux <strong>du</strong> développement<br />

<strong>du</strong>rable associés à trois thématiques : la<br />

société, l’environnement et l’économie.<br />

Au cours de l’itinéraire, une enseignante,<br />

Kadietou Ouedraogo, a demandé à une<br />

petite fille pourquoi elle n’était pas à<br />

l’école, en ce mardi matin. Celle-ci lui a<br />

répon<strong>du</strong> qu’elle n’allait plus à l’école depuis<br />

que sa tante était allée la chercher dans<br />

son village pour l’amener en ville. Depuis ce temps, elle travaille comme domestique<br />

pour sa tante.<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

Un problème environnemental<br />

important au Burkina Faso :<br />

l’accumulation de déchets<br />

un peu partout.<br />

Le Burkina Faso est situé au sud<br />

<strong>du</strong> Sahara. Il est bordé, entre<br />

autres, par la Côte d’Ivoire, le Mali<br />

et le Niger. C’est l’un <strong>des</strong> pays<br />

les plus pauvres de la Terre. Il se<br />

classe au 177 e rang sur 182 pays,<br />

selon l’Indice <strong>du</strong> dévelop pement<br />

humain <strong>des</strong> Nations Unies.<br />

Une enseignante, Kadietou Ouedraogo,<br />

demande à une petite fille pourquoi elle n’est pas à l’école…<br />

Elle travaille comme domestique pour sa tante.<br />

De retour en plénière, Kadietou a parlé de<br />

cette rencontre, ce qui a inspiré une activité<br />

pédagogique sur le droit à l’é<strong>du</strong>cation<br />

et, plus spécifiquement, l’é<strong>du</strong>cation <strong>des</strong><br />

filles. Zéli Maïga, une enseignante <strong>du</strong> Sahel,<br />

a suggéré que les enseignants organisent<br />

un recensement <strong>des</strong> filles qui ne vont pas à<br />

l’école dans leur région en demandant aux<br />

élèves si leur petite sœur allait à l’école ou<br />

non. Par la suite, <strong>des</strong> actions pourront être<br />

menées pour rencontrer les parents et les<br />

inciter à inscrire leur fille à l’école.<br />

Cette activité se retrouvera dans un guide<br />

d’activités pédagogiques <strong>des</strong>tiné aux jeunes<br />

de l’enseignement primaire. En effet, les<br />

participants ont travaillé, pendant trois<br />

jours, à la pro<strong>du</strong>ction d’activités pertinentes<br />

pour les écoles burkinabés, en s’inspirant <strong>du</strong><br />

guide qui avait été élaboré au Niger, l’année<br />

précédente.<br />

De retour dans leur région, les enseignants<br />

se serviront de ce guide pour former chacun<br />

dix enseignants. Ensemble, ils seront<br />

responsables de créer un réseau d’écoles<br />

vertes Brundtland qui pourrait se joindre à<br />

celui <strong>du</strong> Niger, et s’étendre éventuellement<br />

au Mali dans l’espace sahélien.<br />

À NE PAS MANQUER !<br />

Saviez-vous qu’il est possible de visionner<br />

Des semeurs d’espoir : Implanter un réseau<br />

d’écoles vertes au Burkina Faso sur le site<br />

international.csq.qc.net ? Cette vidéo a été<br />

pro<strong>du</strong>ite par la CSQ en collaboration avec la<br />

National E<strong>du</strong>cation Association <strong>des</strong> États-<br />

Unis et l’Internationale de l’É<strong>du</strong>cation.<br />

LA RÉALISATION DE CE REPORTAGE<br />

A ÉTÉ RENDUE POSSIBLE GRÂCE À<br />

UNE CONTRIBUTION FINANCIÈRE<br />

DE L’AGENCE CANADIENNE<br />

DE DÉVE LOPPEMENT<br />

INTERNATIONAL.


I N T E R N AT I O N A L<br />

Après la crise :<br />

répondre aux<br />

nouveaux défis<br />

é<strong>du</strong>catifs<br />

P i e r r e J o b i n<br />

3 e vice-président de la CSQ<br />

R i c h a r d L a n g l o i s<br />

Conseiller CSQ aux relations internationales<br />

La grave crise économique et financière a eu <strong>des</strong><br />

répercussions importantes sur tous les secteurs de<br />

notre vie collective. L’é<strong>du</strong>cation n’a pas échappé à la<br />

tourmente, comme l’ont constaté les représen tants<br />

de la CSQ présents à la Conférence <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong><br />

affiliés à l’Internationale de l’É<strong>du</strong>cation (IE) venant<br />

<strong>des</strong> pays membres de l’OCDE.<br />

Ainsi, <strong>du</strong> 8 au 10 mars, une centaine de responsables syndicaux ont ausculté<br />

les systèmes é<strong>du</strong>catifs de leur pays en s’interrogeant en particulier<br />

sur les stratégies syndicales à mettre de l’avant afin de s’assurer que la<br />

relance économique mise sur le redéploiement <strong>des</strong> dispositifs publics<br />

d’é<strong>du</strong>cation.<br />

À cet égard, le secrétaire général de la Commission syndicale consultative<br />

auprès de l’OCDE, John Evans, a insisté sur la nécessité d’élargir le<br />

débat sur les terrains politique et économique. Il a également souligné<br />

l’importance de créer <strong>des</strong> liens avec les organisations syndicales <strong>des</strong><br />

autres secteurs d’activités. En effet, le syndicalisme en é<strong>du</strong>cation ne peut<br />

demeurer fort s’il navigue sur une mer de travailleurs non syndiqués.<br />

Par ailleurs, un représentant de l’IE a relevé les fortes variations, à<br />

l’échelle internationale, <strong>des</strong> réactions gouvernementales devant la crise<br />

économique. Si dans certains pays, les États sabrent aveuglément dans<br />

ce secteur vital, on voit aussi <strong>des</strong> cas où les gouvernements tentent de<br />

maintenir intacts les budgets é<strong>du</strong>catifs et même d’autres, où ils décident<br />

d’investir massivement en faisant de l’é<strong>du</strong>cation le moteur de la relance<br />

économique. Bref, les coupes budgétaires de certains sont motivées<br />

davantage par l’idéologie que par de réelles contraintes objectives. La<br />

crise comme prétexte au désengagement de l’État ? Hélas ! On a vu ce<br />

film à plusieurs reprises déjà…<br />

Devant ces constats et l’influence grandissante qu’exerce l’OCDE sur les<br />

stratégies é<strong>du</strong>catives <strong>des</strong> gouvernements nationaux, les participantes et<br />

participants ont débattu de l’opportunité pour les <strong>syndicats</strong>, de travailler<br />

davantage au sein <strong>des</strong> diverses instances de cette institution internationale,<br />

afin d’en infléchir les orientations. Un débat chaud qui rebondira<br />

sans doute sur le plancher <strong>du</strong> prochain congrès de l’IE en 2011…<br />

NouvellesCSQ Été 2010 33


34<br />

D I V E R S I T É S E X U E L L E<br />

Prix GRIS-Fondation Simple Plan<br />

Pour saluer la lutte <strong>des</strong> jeunes<br />

contre l , homophobie<br />

G a b r i e l D a n i s<br />

Conseiller CSQ à l’action professionnelle,<br />

enseignement supérieur<br />

Saviez-vous que le GRIS-Montréal et le<br />

GRIS-Québec, deux groupes régionaux<br />

d’intervention sociale travaillant à démystifier<br />

l’homosexualité et la bisexualité en<br />

milieu scolaire, ont annoncé récemment la<br />

création <strong>du</strong> prix GRIS-Fondation Simple<br />

Plan, en association avec le populaire<br />

groupe <strong>du</strong> même nom ?<br />

Ce prix, qui s’adresse à toutes les écoles<br />

primaires et secondaires <strong>du</strong> Québec, vise<br />

à reconnaître les efforts <strong>des</strong> jeunes et <strong>du</strong><br />

personnel qui prennent position face à<br />

l’homophobie et s’engagent pour une école<br />

inclusive et ouverte à la diversité.<br />

L I V R E S<br />

Francis per<strong>du</strong><br />

dans les méandres<br />

Ce récit humoristique de Jean-François<br />

Roberge révèle le passage de Francis<br />

de l’enfance à l’adolescence. Une<br />

histoire qui montre que malgré les<br />

remous inhérents à cette période de<br />

transition, celle-ci peut être vécue de<br />

façon positive. Plusieurs clins d’œil<br />

mythologiques ne manqueront pas de<br />

surprendre et de faire rêver les jeunes<br />

lecteurs, âgés de 10 ans et plus, tout<br />

en enrichissant leur culture générale.<br />

Premier amour et périlleuses aventures en canot-camping complètent<br />

ce joyeux amalgame !<br />

La minute de français<br />

NouvellesCSQ Été 2010<br />

Le prix GRIS-Fondation Simple Plan est<br />

doté de deux bourses de 2 000 $, dont l’une<br />

sera attribuée par le GRIS-Québec et l’autre<br />

par le GRIS-Montréal. Les récipiendaires<br />

devront utiliser leur bourse pour financer<br />

<strong>des</strong> activités futures, dans leur milieu<br />

scolaire, visant à lutter contre toute forme<br />

de discrimination (p. ex. racisme, sexisme,<br />

homophobie, etc.).<br />

Pour y participer, les écoles primaires et<br />

secondaires de l’est de la province sont invitées<br />

à soumettre leur projet au GRIS-Québec,<br />

alors que les jeunes et les intervenants de<br />

l’ouest <strong>du</strong> Québec pourront soumettre leur<br />

initiative au GRIS-Montréal. Les projets présentés,<br />

au plus tard le 30 juin 2010, devront<br />

avoir été réalisés au cours de l’année.<br />

Dix ans de solidarité<br />

planétaire<br />

Qu’elle s’exprime par de l’intimidation ou de<br />

la discrimination, l’homophobie pèse lourd<br />

sur les épaules <strong>des</strong> adolescentes et adolescents<br />

qui ne correspondent pas à ce que<br />

l’on attend de leur genre, peu importe leur<br />

orientation sexuelle. Voilà pourquoi nous<br />

vous invitons à faire connaître ce concours<br />

et à y participer en proposant les activités<br />

que vous organisez dans vos milieux. Vous<br />

trouverez tous les détails, les règlements et<br />

le formulaire d’inscription au gris.ca/prix.<br />

Il y a dix ans, <strong>des</strong> femmes <strong>du</strong> monde<br />

entier ont marché ensemble partout<br />

sur la planète afin d’éradiquer la<br />

pauvreté et la violence envers les<br />

femmes. Devenue depuis un réseau<br />

permanent, la Marche mondiale <strong>des</strong><br />

femmes (MMF) est implantée sur<br />

tous les continents et organise <strong>des</strong><br />

actions planétaires tous les cinq<br />

ans. Les auteures Isabelle Giraud<br />

et Pascale Dufour s’intéressent à ce<br />

mouvement d’un point de vue historique et sociologique tout en<br />

montrant comment, au gré <strong>des</strong> alliances et <strong>des</strong> débats, les militantes<br />

de la MMF réinventent le féminisme.<br />

Saviez-vous qu’administrer un examen ou un test est une impropriété au sens de faire passer un examen, un test. Par contre, on peut<br />

administrer <strong>des</strong> antibiotiques pour vouloir dire « faire absorber un médicament », mais on doit donner ou prodiguer <strong>des</strong> soins et non les<br />

administrer. Par conséquent, la direction administre le centre hospitalier et non les soins.<br />

Andrée Bérubé, réviseure linguistique CSQ

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