Infirmières praticiennes spécialisées - Centrale des syndicats du ...
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Publication officielle de la <strong>Centrale</strong> <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> <strong>du</strong> Québec<br />
NouvellesCSQ<br />
Été 2010<br />
Postpublications : No de convention 40068962<br />
Entrevue exclusive<br />
Daniel Pennac<br />
À cœur ouvert sur la profession enseignante<br />
Dossier Négos 2010<br />
À l’heure de la médiation,<br />
la négociation se poursuit !<br />
<strong>Infirmières</strong> <strong>praticiennes</strong><br />
<strong>spécialisées</strong><br />
Un plus pour l’accès<br />
aux soins<br />
Responsables de service<br />
de garde en milieu familial<br />
La mobilisation passe<br />
à une nouvelle phase
concours<br />
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18820
P H O T O F R A N Ç O I S B E A U R E G A R D<br />
M O T D E L A R É D A C T I O N<br />
Grandeur et misère d’une profession…<br />
et un budget inquiétant<br />
On ne fait pas une carrière en é<strong>du</strong>cation. On est prof au départ tout<br />
comme à l’arrivée. Voilà l’opinion d’un passionné qui a consacré sa vie<br />
à l’enseignement : Daniel Pennac. Dans l’entrevue qu’il a accordée au<br />
magazine, l’auteur a déclaré que le mystère et la beauté <strong>du</strong> métier, c’est<br />
d’être à la fois présent pour tous et, en même temps, présent pour chacun<br />
indivi<strong>du</strong>ellement, et que chaque élève sente sur lui un regard qui n’est pas<br />
le même pour tous. Merci M. Pennac de parler de cette profession avec une<br />
telle ferveur. Il s’agit d’un métier infiniment respectable, direz-vous, et<br />
j’ajouterais qu’il doit absolument être considéré à sa juste valeur.<br />
Tous les jours, <strong>des</strong> milliers d’enseignantes et enseignants s’affairent, <strong>du</strong><br />
meilleur d’eux-mêmes, à inculquer <strong>des</strong> connaissances et à former de jeunes<br />
esprits à la critique et au raisonnement. Parmi eux, Christiane Pelletier,<br />
une enseignante exemplaire et appréciée de tous dont l’univers a un<br />
jour complètement basculé en raison d’un seul enfant et de ses parents.<br />
Calomnies, réputation souillée sur la place publique, plaintes rejetées par<br />
les différentes autorités… un cauchemar qui a <strong>du</strong>ré près de quatre ans.<br />
Aujourd’hui, totalement blanchie de toutes ces accusations, elle témoigne<br />
de ce qu’elle a vécu. Nouvelles CSQ l’a rencontrée dans sa classe, où chaque<br />
jour elle transforme la vie de ses élèves et les fait grandir.<br />
Le 30 mars, une véritable onde de choc a balayé le Québec : le budget<br />
Bachand venait d’être ren<strong>du</strong> public. Très rapidement, <strong>des</strong> voix ont dénoncé<br />
le fait que plusieurs de ses mesures remettent en cause, notamment,<br />
l’un <strong>des</strong> piliers importants de notre société – l’universalité <strong>des</strong> soins de<br />
santé. À travers la houle médiatique et politique qui a suivi, les négociations<br />
dans les secteurs public et parapublic se sont déroulées jusqu’à<br />
tard en avril. Depuis, la médiation est en place et les pourparlers se<br />
poursuivent. L’espoir d’en arriver à un règlement négocié <strong>des</strong> conventions<br />
collectives est toujours présent, bien qu’il semble plus lointain pour le<br />
personnel de la santé que pour le personnel de l’é<strong>du</strong>cation. Avec un peu de<br />
bonne volonté, un règlement négocié et satisfaisant est toujours possible.<br />
À suivre…<br />
C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />
Rédactrice en chef<br />
Pour nous écrire :<br />
nouvellescsq@csq.qc.net<br />
NouvellesCSQ Été 2010 3
Nouvelles CSQ<br />
Volume 30, n o 4<br />
Publication de la <strong>Centrale</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> <strong>du</strong> Québec<br />
9405, rue Sherbrooke Est<br />
Montréal (Québec) H1L 6P3<br />
Tél. : 514 356-8888<br />
Téléc. : 514 356-9999<br />
Courriel : nouvellescsq@csq.qc.net<br />
Directrice <strong>des</strong> communications :<br />
Louise Rochefort<br />
Rédactrice en chef :<br />
Catherine Gauthier<br />
Collaboration :<br />
Luc Allaire, Pierre Beaulne,<br />
Gabriel Danis, Marie-Claude Ethier,<br />
Claude Girard, D re Marie-Claude<br />
Goulet, Pierre Jobin,<br />
Richard Langlois, Jean Laporte,<br />
Hélène Le Brun, Pierre Lefebvre,<br />
Lorraine Pagé, Réjean Parent,<br />
Marjolaine Perreault,<br />
Marie Rancourt, Jocelyn Roy,<br />
Robert Seers<br />
Secrétaire adjointe aux<br />
publications : France Giroux<br />
Révision :<br />
Andrée Bérubé<br />
Design graphique et éditique :<br />
Sonia Robitaille (Graphiscan)<br />
Assistante de la pro<strong>du</strong>ction<br />
scriptovisuelle :<br />
Louisette St-Gelais<br />
Publicité :<br />
Jacques Fleurent<br />
514 355-2103<br />
publicite@csq.qc.net<br />
Photo de la page couverture :<br />
Jean-François Leblanc<br />
Caricature :<br />
Jean Isabelle<br />
Photographes :<br />
Luc Allaire, Yuri Arcurs,<br />
François Beauregard, Joe Belanger,<br />
Vero Boncompagni, Kar,<br />
Jocelyn Landry, Jean-François<br />
Leblanc, Catalin Petolea,<br />
Studio Photo Sept-Îles,<br />
Tale, Xsandra<br />
Prépresse et impression :<br />
Transcontinental<br />
Dépôt légal<br />
Bibliothèque nationale <strong>du</strong> Québec<br />
Bibliothèque nationale <strong>du</strong> Canada<br />
Deuxième trimestre 2010<br />
ISSN 1497-5157<br />
La CSQ sur le Web :<br />
csq.qc.net<br />
Abonnement :<br />
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514 356-8888<br />
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pouvant être livrée au Canada à :<br />
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aucun vernis et<br />
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d’origine végétale.<br />
Vous pouvez consulter<br />
la version virtuelle<br />
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sur le site de la <strong>Centrale</strong><br />
au csq.qc.net.<br />
17<br />
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sur papier recyclé<br />
9<br />
NouvellesCSQ<br />
Sommaire<br />
9<br />
17<br />
21<br />
26<br />
Dossier Négos 2010<br />
À l’heure de la médiation,<br />
la négociation se poursuit !<br />
<strong>Infirmières</strong> <strong>praticiennes</strong> <strong>spécialisées</strong><br />
Un plus pour l’accès<br />
aux soins<br />
Daniel Pennac<br />
« Un métier infiniment<br />
respectable »<br />
La passion d’enseigner,<br />
à ses risques et périls<br />
Responsables de service de garde<br />
en milieu familial<br />
La mobilisation et<br />
l’information passent<br />
à une nouvelle phase<br />
13<br />
16<br />
19<br />
20<br />
27<br />
28<br />
29<br />
31<br />
Budget matraque à Québec<br />
Qui mène en santé au Québec ?<br />
La solidarité assiégée<br />
L’enseignant Coup de cœur Virginie :<br />
Trois finalistes gagnent 25 000 $<br />
Centres de la petite enfance<br />
Place à la négo !<br />
Droits de scolarité à l’université<br />
La croisade <strong>des</strong> « ex »...<br />
Été 2010<br />
Volume 30 • n o 4<br />
Travailler plus longtemps... peut-être,<br />
mais dans quelles conditions ?<br />
Vers un réseau d’écoles vertes<br />
Brundtland au Burkina Faso<br />
31
É D I T O R I A L<br />
Négocier<br />
sur un terrain miné<br />
Après avoir tenté de dénouer politiquement les impasses qui persistaient<br />
aux tables sectorielles, en nous adressant directement à la<br />
présidente <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> trésor et aux ministres de la Santé et <strong>des</strong><br />
Services sociaux et de l’É<strong>du</strong>cation, et avoir repoussé l’échéance de<br />
la fin <strong>des</strong> négociations à quelques reprises, nous avons annoncé le<br />
20 avril notre intention de recourir à la médiation en Front commun.<br />
À cette date, seul le Syndicat de la fonction publique <strong>du</strong> Québec<br />
avait convenu d’une entente de principe à sa table sectorielle. Du<br />
côté de l’é<strong>du</strong>cation, la négociation avait bien progressé, alors qu’en<br />
santé nous peinions à voir un cadre possible de règlement.<br />
À la CSQ, nous avons statué que le moment était venu pour la<br />
médiation, et ce, à la lumière de l’état <strong>des</strong> négociations aux tables<br />
sectorielles, de notre cadre stratégique ainsi que <strong>du</strong> plan de relance<br />
adopté par notre Conseil général <strong>des</strong> négociations. Ce plan repose<br />
sur cinq principes :<br />
• une convention collective plus longue doit être assortie<br />
d’améliorations immédiates pour résoudre les problèmes les plus<br />
criants ;<br />
• une ouverture à poursuivre les travaux sur l’organisation <strong>du</strong> travail<br />
après la conclusion d’une entente ;<br />
• un accord sur les coûts de la main-d’œuvre, pourvu qu’il y ait<br />
suffisamment d’argent dans la caisse pour faire face aux problèmes<br />
les plus criants, assurer la protection <strong>du</strong> pouvoir d’achat et bonifier<br />
éventuellement nos salaires ;<br />
• notre disponibilité pour revoir le régime de négociation après la<br />
ronde actuelle ;<br />
• le retrait <strong>des</strong> récupérations patronales aux tables de négociation,<br />
lesquelles engendrent une détérioration de nos conditions de<br />
travail.<br />
Au moment d’écrire ces lignes, nous avons considérablement ré<strong>du</strong>it<br />
les appétits patronaux en matière de récupération et nous les avons<br />
même fait disparaître à certaines tables. Cependant, les améliorations<br />
notables sont peu nombreuses et pas nécessairement réparties<br />
à toutes les tables de négociation. Du côté de la table centrale,<br />
les pourparlers sont suspen<strong>du</strong>s depuis quelques jours et il nous<br />
faut craindre de nouvelles offres salariales bien décevantes, si l’on<br />
se fie aux déclarations gouvernementales. C’est donc dire à quel<br />
point notre périple est laborieux et que nos aspirations légitimes se<br />
heurtent sur les récifs <strong>du</strong> cadre budgétaire gouvernemental. Nous ne<br />
devons pas désespérer, car notre cause est noble. Toutefois, l’action<br />
syndicale est mise à rude épreuve et elle devra nécessairement<br />
s’ouvrir sur le champ <strong>du</strong> politique.<br />
Le budget Bachand <strong>des</strong>sine un autre Québec, une contre-révolution<br />
tranquille qui vise à mettre un terme à la solidarité et où l’accès aux<br />
services publics sera conditionné par notre statut socioéconomique.<br />
Il sera difficile, dans la présente ronde de négociations, de renverser<br />
ce budget qui vient miner les discussions aux tables, mais nous<br />
ferons tout en notre pouvoir pour en limiter les impacts négatifs<br />
tout en suscitant parallèlement la résurgence d’un front commun<br />
social qui pourra agir sur les choix économiques <strong>du</strong> gouvernement.<br />
On le voit bien, les résultats de nos ron<strong>des</strong> de négociations se <strong>des</strong>sinent<br />
en amont avec les choix politiques de<br />
l’État. On ne pourra plus attendre le<br />
début de celles-ci pour agir en<br />
faveur de l’amélioration de nos<br />
conditions de travail et, par<br />
conséquent, de l’amélioration<br />
<strong>des</strong> conditions de vie de la<br />
population. Vivement que<br />
nous passions à l’action syndicale<br />
sociale et politique pour<br />
un monde différent !<br />
R é j e a n P a r e n t<br />
Président<br />
Abonnez-vous au Blogue de Réjean Parent<br />
pour réagir à l’actualité avec lui.<br />
rejeanparent.ca<br />
Photo François Beauregard<br />
NouvellesCSQ Été 2010 5
6<br />
B R È V E S<br />
Accident de travail mortel<br />
pour un enseignant<br />
Le 27 avril dernier, Roger Gagné, enseignant au Centre de formation<br />
<strong>du</strong> transport routier à la Commission scolaire de la Rivière-<strong>du</strong>-Nord<br />
et membre <strong>du</strong> Syndicat de l’enseignement de la Rivière-<strong>du</strong>-Nord,<br />
affilié à la CSQ, est décédé pendant un cours de formation pratique<br />
alors qu’un de ses élèves se trouvait au volant sur une route<br />
enneigée. L’élève qui con<strong>du</strong>isait ainsi qu’un autre élève présent dans<br />
le véhicule en sont sortis indemnes.<br />
« M. Gagné était un enseignant dévoué à son travail. Il était très<br />
apprécié par ses collègues et ses élèves. Son décès, survenu d’une<br />
façon si inatten<strong>du</strong>e, la veille même <strong>du</strong> Jour de deuil national à<br />
la mémoire <strong>des</strong> morts et <strong>des</strong> blessés sur le lieu de travail, nous a<br />
tous ébranlés, affirme Jean Dumais, président <strong>du</strong> Syndicat. Nous<br />
dénonçons souvent le fait que la pratique de notre profession est<br />
de plus en plus difficile en raison de la lourdeur de la tâche, mais<br />
ce tragique accident nous rappelle que parmi les enseignantes et<br />
enseignants, certains font face à de graves dangers. »<br />
Saviez-vous que ?<br />
Le nouveau Guide d’animation <strong>du</strong> Comité de la condition <strong>des</strong><br />
femmes, disponible sur le site de la CSQ, permet d’échanger avec<br />
les jeunes sur les revendications et les valeurs portées par la MMF.<br />
Pour en savoir plus, visitez le site csq.qc.net ou communiquez avec<br />
Chantal Locat, responsable <strong>du</strong> Comité de la condition <strong>des</strong> femmes de<br />
la CSQ : locat.chantal@csq.qc.net ou 1 877 850-0897,<br />
poste 3069.<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
À propos de la Marche<br />
mondiale <strong>des</strong> femmes 2010…<br />
Tous les membres de la CSQ sont invités à participer aux actions<br />
de la Marche mondiale <strong>des</strong> femmes (MMF) de 2010. Des rendezvous<br />
à ne pas manquer !<br />
Dates importantes Actions locales et régionales portant<br />
sur différentes thématiques :<br />
12 octobre 2010 Travail <strong>des</strong> femmes : autonomie économique<br />
<strong>des</strong> femmes<br />
13 octobre Bien commun et accès aux ressources<br />
14 octobre Violence envers les femmes<br />
15 octobre Paix et démilitarisation<br />
16 octobre Droits <strong>des</strong> peuples autochtones<br />
17 octobre Rassemblement national à Rimouski en lien<br />
avec les situations vécues par les femmes<br />
dans les pays en conflit.<br />
Chapeau, les filles !<br />
Dans le cadre de la 14 e édition <strong>du</strong> concours Chapeau, les filles !, la<br />
CSQ a remis trois prix de 2 000 $ afin de souligner la persévérance<br />
d’étudiantes de la formation professionnelle, technique et universitaire<br />
dans <strong>des</strong> disciplines traditionnellement réservées aux hommes.<br />
Les lauréates Johanne Potvin (Boucherie de détail –<br />
CFP Pavillon-de-l’Avenir), Roxane Pellerin-Morissette<br />
(Techniques de maintenance d’aéronefs – École nationale<br />
d’aérotechnique <strong>du</strong> Cégep Édouard-Montpetit) et<br />
Anne-Marie Béland (Génie de la pro<strong>du</strong>ction automatisée<br />
– École de technologie supérieure), accompagnées<br />
de Louise Chabot, 1 re vice-présidente de la CSQ.<br />
À mettre à votre agenda !<br />
Le Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le<br />
travail (CRIMT) organise un important colloque sur l’action syndicale<br />
à l’international, et ce, en collaboration avec la CSQ, la CSN et la<br />
FTQ. L’événement, qui aura lieu les 23 et 24 septembre prochain à<br />
HEC Montréal, réunira <strong>des</strong> spécialistes et de nombreux intervenants<br />
syndicaux travaillant aussi bien aux échelles locale, nationale<br />
qu’internationale. Pour en savoir plus, visitez le site csq.qc.net.<br />
P H O T O F R A N Ç O I S N A D E A U – M E L S
P H O T O P A U L C H A M B E R L A N D<br />
8<br />
B R È V E S<br />
Nouveau calendrier scolaire<br />
Plus de 28 000 signatures contre !<br />
Le 23 mars, le président de la CSQ, Réjean Parent, et la présidente de<br />
la Fédération <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de l’enseignement (FSE-CSQ), Manon Bernard,<br />
ont remis à Pierre Curzi, porte-parole de l’opposition officielle<br />
en matière d’é<strong>du</strong>cation, une pétition de 25 000 noms d’enseignantes<br />
et d’enseignants de la Fédération demandant le retrait <strong>du</strong> projet de<br />
modification au calendrier scolaire proposé par la ministre Michelle<br />
Courchesne. Trois mille collègues anglophones de l’Association<br />
provinciale <strong>des</strong> enseignantes et enseignants <strong>du</strong> Québec (APEQ) ont<br />
fait de même.<br />
Les porte-parole syndicaux ont indiqué que plus personne n’est <strong>du</strong>pe<br />
<strong>des</strong> véritables motifs qui sous-tendent la volonté ministérielle, soit<br />
d’accommoder certaines écoles confessionnelles privées, sous prétexte<br />
d’améliorer la réussite scolaire, et de leur permettre de perpétuer<br />
en catimini un enseignement religieux, en dehors <strong>des</strong> consensus<br />
sociaux. Par ailleurs, ce projet de règlement constitue une ingérence<br />
dans les négociations en cours et il apparaît contraire à l’obligation<br />
de négocier de bonne foi prévue au Code <strong>du</strong> travail.<br />
Félicitations !<br />
B O Î T E A U X L E T T R E S<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
Femme passionnée qui sait rassembler les gens,<br />
Janine Hould a été élue à la présidence <strong>du</strong> Syndicat<br />
de l’enseignement de la région <strong>du</strong> Fer. Technicienne<br />
en é<strong>du</strong>cation spécialisée, elle est active<br />
depuis une dizaine d’années au sein de l’exécutif<br />
de ce syndicat multicatégoriel qui représente<br />
<strong>du</strong> personnel enseignant (60 %) et de soutien<br />
(40 %). Elle débutera ses nouvelles fonctions le<br />
1 er juillet prochain.<br />
Ma plus belle histoire : déjà sept ans !<br />
Le concours Ma plus belle histoire, qui vise à susciter la lecture et la<br />
création littéraire chez les a<strong>du</strong>ltes en formation, couronne cette année<br />
53 auteurs par <strong>des</strong> prix d’une valeur totale de près de 10 000 $<br />
et par la publication d’un recueil fort atten<strong>du</strong> ! Cette année, près<br />
de 150 enseignantes et enseignants, provenant de 30 <strong>syndicats</strong>, s’y<br />
sont impliqués pour susciter et épauler les 364 candidatures. Pour<br />
consulter le recueil en ligne, visitez le site fse.qc.net.<br />
La lauréate <strong>du</strong><br />
prix Coup de<br />
cœur, Diane<br />
McNicoll, <strong>du</strong><br />
Centre d’é<strong>du</strong>cation<br />
<strong>des</strong> a<strong>du</strong>ltes<br />
L’Envol, à<br />
Roberval, en<br />
compagnie de<br />
son enseignante,<br />
Claudie Laroche,<br />
et de sa muse, sa<br />
petite-fille, Lydia<br />
Bouchard Paradis.<br />
Si nous ne bougeons pas maintenant, il sera trop tard…<br />
Depuis la présentation <strong>du</strong> dernier budget <strong>du</strong> gouvernement <strong>du</strong> Québec,<br />
je ne dérage pas. Les libéraux poursuivent la <strong>des</strong>truction de nos<br />
services publics à une vitesse grand V. Suis-je le seul à voir l’urgence<br />
de se mobiliser ? Dans mon milieu de travail, on en parle même plus.<br />
Dans les journaux, à part quelques articles dans les premiers jours qui<br />
ont suivi le budget, tout est revenu au train-train quotidien. À voir<br />
notre réaction, j’imagine que tous les Québécois et Québécoises ont<br />
baissé les bras. Selon moi, il est minuit moins une. Si nous ne<br />
bougeons pas maintenant, il sera trop tard pour arrêter cette<br />
démolition.<br />
Ce grand front commun de nos <strong>syndicats</strong> ne pourrait-il<br />
pas servir à l’éveil de notre peuple qui dort et être le<br />
moteur d’un nouveau projet de société ? Nous méritons<br />
mieux que cette ébauche nauséabonde et sans<br />
vision, imposée par les libéraux. Il faut utiliser cette<br />
force syndicale pour mobiliser la population.<br />
Serge Lavoie<br />
Enseignant au secondaire<br />
À la suite de l’annonce <strong>du</strong> budget, le monde syndical a été<br />
profondément indigné. Les centrales syndicales ont d’ailleurs<br />
appuyé l’appel à la manifestation, qui a eu lieu à Montréal<br />
en avril dernier, de la coalition contre la privatisation et la<br />
tarification. Le budget<br />
Bachand constitue<br />
une véritable<br />
attaque frontale au<br />
modèle de solidarité<br />
québécois et notre<br />
résistance devra<br />
dépasser le Front<br />
commun <strong>des</strong> salariées<br />
et salariés <strong>du</strong> secteur public<br />
pour s’étendre à l’ensemble de la<br />
société civile.<br />
Réjean Parent<br />
Président de la CSQ<br />
P H O T O A R C H I V E S F S E
D O S S I E R N É G O S 2 0 1 0<br />
À l’heure de la médiation,<br />
la négociation se poursuit !<br />
C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />
Rédactrice en chef<br />
Depuis la fin <strong>du</strong> décret et<br />
<strong>des</strong> conventions collectives,<br />
le 31 mars, le temps est<br />
loin de s’être arrêté. Les<br />
organisations syndicales<br />
n’ont pas ménagé leurs<br />
énergies pour tenter<br />
d’atteindre un règlement<br />
négocié et satisfaisant.<br />
Les pourparlers se sont<br />
d’ailleurs poursuivis<br />
jusqu’au 20 avril.<br />
Toutefois, l’inertie et le<br />
manque d’ouverture de la<br />
partie patronale ont forcé<br />
les différentes fédérations<br />
de la CSQ, tout comme<br />
leurs homologues <strong>du</strong> Front<br />
commun, à demander d’une<br />
seule et même voix la<br />
médiation. Au moment<br />
d’aller sous presse, soit le<br />
12 mai, Nouvelles CSQ fait le<br />
point sur cet enjeu majeur.<br />
Nous le savons aujourd’hui : le grand<br />
blitz de négociation annoncé par la<br />
présidente <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> trésor, lors<br />
d’une rencontre avec les dirigeants<br />
syndicaux <strong>du</strong> Front commun, le<br />
29 mars dernier, ne s’est jamais concrétisé.<br />
« À l’issue de cette rencontre,<br />
tous nos comités de négociation ont<br />
redoublé d’ardeur. Toutefois, ils ont<br />
rapidement compris que les comités<br />
patronaux n’étaient pas sur la même<br />
longueur d’onde et qu’ils étaient loin<br />
de manifester la même ouverture »,<br />
commente Louise Chabot, 1 re viceprésidente<br />
de la CSQ et responsable de<br />
la négociation intersectorielle.<br />
Au terme de cette course contre la<br />
montre, soit le 20 avril, les organisations<br />
syndicales ont donc demandé<br />
unilatéralement la médiation. Deux<br />
semaines plus tard, tous les médiateurs<br />
étaient nommés par le ministre<br />
<strong>du</strong> Travail et la négociation s’est<br />
poursuivie aux tables sectorielles.<br />
Pendant tout ce processus, qui prendra<br />
fin au plus tard à la mi-juillet, les<br />
médiateurs s’assureront qu’il y ait de<br />
véritables discussions, tout en veillant<br />
à proposer <strong>des</strong> pistes de solution<br />
satis faisantes pour les deux parties.<br />
« Du côté syndical, il y a une très forte<br />
volonté de poursuivre la négociation à<br />
l’intérieur de cette fenêtre de<br />
60 jours. Si la partie patronale<br />
collabore, <strong>des</strong> ententes de principe<br />
pourraient d’ailleurs être conclues aux<br />
tables sectorielles et entérinées par<br />
la suite par les instances fédératives.<br />
Toutefois, ces ententes, qu’elles soient<br />
conclues par les fédérations de notre<br />
<strong>Centrale</strong> ou par les autres organisations<br />
<strong>du</strong> Front commun, entreront en<br />
vigueur seulement lorsqu’un règlement<br />
sera convenu à la Table centrale. Dans<br />
le cas où la médiation échouerait, <strong>des</strong><br />
moyens de pression lourds sont prévus<br />
pour l’automne », précise la 1 re viceprésidente.<br />
Rappelons que la dernière fois que<br />
les employés de l’État ont signé <strong>des</strong><br />
ententes globales remonte à 1999.<br />
L’actuelle ronde de négociations doit<br />
absolument mener à <strong>des</strong> ententes<br />
négociées satisfaisantes qui offriront<br />
<strong>des</strong> solutions tangibles aux graves problèmes<br />
que vivent nos services publics.<br />
Droits parentaux<br />
Des gains possibles très intéressants<br />
pour les pères !<br />
Parmi les enjeux négociés à la Table centrale, la question <strong>des</strong> droits parentaux<br />
a bien progressé. L’entente de principe conclue à ce sujet avec le<br />
Conseil <strong>du</strong> trésor contient plusieurs éléments<br />
intéressants, dont un gain majeur<br />
en matière de congé de paternité. En<br />
effet, sous réserve d’un règlement<br />
global, les pères bio lo giques<br />
bénéficieraient d’un congé<br />
de cinq semaines payé à<br />
100 %, contrairement à ce<br />
qu’ils avaient droit jusqu’alors.<br />
L’employeur débourserait<br />
30 % de la somme, ce qui<br />
constitue rait une nouveauté,<br />
alors que le Régime québécois<br />
d’assurance parentale continuerait<br />
d’assumer 70 % <strong>des</strong> coûts. Quant aux<br />
cinq jours offerts suivant la naissance, ils<br />
seraient toujours en vigueur et assumés à<br />
100 % par l’employeur.<br />
P H O T O N I D E R L A N D E R<br />
!<br />
On veut de vraies ores<br />
NouvellesCSQ Été 2010 9
10<br />
D O S S I E R N É G O S 2 0 1 0<br />
Tables sectorielles<br />
Tout peut évoluer très rapidement<br />
Au moment d’écrire ces lignes, la plupart <strong>des</strong> fédérations de la CSQ<br />
onteudéjàunepremièrerencontredemédiationalorsquepour<br />
lesautres,elleestretardéedequelquesjours,lestravauxauxtables<br />
permettantd’espérerd’enarriveràuneentente.Puisquebeaucoup<br />
d’eau aura coulé sous les ponts entre le moment où le magazine<br />
sera imprimé et celui où il sera distribué dans les milieux, Nouvelles<br />
CSQinviteseslectricesetlecteursàconsulterrégulièrementlesite<br />
negociation.csq.qc.net ou encore les sites Web <strong>des</strong> différentes<br />
fédérations. Des ententes de principe pourraient survenir <strong>du</strong>rant<br />
lamédiation,puisquelespartiessyndicaleetpatronalevisentà<br />
conclure <strong>des</strong> ententes satisfaisantes dans les meilleurs délais.<br />
Personnel de soutien au collégial<br />
Une première entente<br />
de principe !<br />
La Fédération <strong>du</strong> personnel de soutien de l’enseignement supérieur<br />
(FPSES-CSQ) a conclu, le 5 mai, une entente de principe<br />
avec l’employeur touchant ses sujets sectoriels. Parmi les principaux<br />
gains obtenus, mentionnons :<br />
• lapossibilitépourlespersonnessyndiquéesdesecréerune<br />
banquede10joursparannéedecongéspayéspourresponsabilité<br />
familiale ;<br />
• lapossibilitépourlesmembresayant<strong>des</strong>responsabilités<br />
fami liales de profiter d’une certaine priorité pour le choix <strong>des</strong><br />
horaires de travail et une partie <strong>des</strong> vacances ;<br />
• lamisesurpiedd’unmécanismedemédiationpréventive<br />
obligatoire,quiseraappliquésousformedeprojetpilotedans<br />
trois cégeps.<br />
Tous ces gains notables permettent à la présidente de la Fédération,MarieRacine,deparlerd’uneententedeprincipequi<br />
contient <strong>des</strong> ouvertures réelles et intéressantes sur le plan de<br />
l’organisation<strong>du</strong>travailpourses2500membres<strong>du</strong>réseau<br />
collégial.<br />
Au moment d’écrire ces lignes, les membres de la Commission<br />
de négociation <strong>des</strong> cégeps de la FPSES-CSQ devaient se réunir<br />
le17maipourentérinerl’entente,quiseraensuitesoumiseà<br />
l’ensemble <strong>des</strong> membres dans le cadre d’assemblées générales.<br />
Ilestànoterquecettepropositionderèglementdemeureconditionnelleausuccès<strong>des</strong>négociationsàlaTablecentraleavecles<br />
autres membres <strong>du</strong> Front commun.<br />
Médiation 101<br />
Lemédiateurn’estpasunarbitre.Bienqu’ilnepuissepasimposerunrèglement,<br />
son intervention permet toutefois de dénouer les impasses.<br />
Une fois le médiateur nommé, le processus de médiation se déroule sur une<br />
périodede60joursaucours<strong>des</strong>quelsilestpossibledeconclureuneentente.<br />
La médiation peut aussi être prolongée si les parties syndicale et patronale<br />
croientpouvoiratteindreunrèglement.<br />
S’il n’y a pas d’entente, le médiateur rend public un rapport faisant état de<br />
sesobservations.Onyretrouveaussisesrecommandations,lesquellesnelient<br />
pas les parties.<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
Anniversaire <strong>du</strong> Front commun<br />
Déjà un an Ensemble<br />
pour les services publics<br />
M a r j o l a i n e P e r r e a u l t<br />
Attachée de presse et coordonnatrice<br />
<strong>des</strong> communications <strong>du</strong> SISP<br />
Il y a un peu plus d’un an, soit le 11 mai 2009, le<br />
Québec a vécu un moment important avec la création<br />
<strong>du</strong> plus grand Front commun (SISP, CSN et FTQ)<br />
syndical jamais vu : 475 000 personnes réunies,<br />
provenant <strong>des</strong> secteurs de l’é<strong>du</strong>cation, de la fonction<br />
publique, de la santé et <strong>des</strong> services sociaux.<br />
Plusieursévénementsmajeursontmarquélajeunehistoire<br />
de ce Front commun, notamment une grande tournée<br />
<strong>des</strong> régions <strong>du</strong> Québec de toutes les présidences, le<br />
dépôt<strong>des</strong>deman<strong>des</strong>demanièrecoordonnéeparles<br />
organisationssyndicales,cequiacontraintlegouvernement<br />
à présenter ses propositions dans un délai record de<br />
30jours,ungrandrassemblement<strong>des</strong>instancesdenégociation<br />
<strong>des</strong> organisations membres <strong>du</strong> Front commun<br />
–unevéritablepremière–etunemanifestationmonstre<br />
de75000personnesauprintemps2010.Toutcelasans<br />
compter la demande de médiation synchronisée afin de<br />
poursuivre et faire réellement progresser la négociation.<br />
Par ailleurs, la grande visibilité <strong>du</strong> Front commun dans les<br />
médias a permis de sensibiliser la population aux différentesproblématiquesvécuesdanslesmilieuxdetravail.<br />
Plusieurschroniqueurs,analystesetéditorialistessesont<br />
montrés favorables aux revendications portées par les<br />
organisationssyndicalestoutcommel’opinionpublique<br />
quin’apashésitéàtémoignerdesonattachementaux<br />
services publics.<br />
Un printemps VERT : la mobilisation doit se poursuivre<br />
LeFrontcommuncompteêtretrèsactifaucours<strong>du</strong><br />
printempsavecunejournéenationaledepiquetage<br />
symboliquedevantleslieuxdetravail,<strong>des</strong>actionsrégionales<br />
et <strong>des</strong> visites de ministres et de députés libéraux<br />
partoutauQuébec,<strong>des</strong>actionslocalespourrevendiquer<br />
<strong>des</strong> conditions de travail et <strong>des</strong> salaires décents ainsi<br />
qu’unrèglementsatisfaisant.<br />
P H O T O A M P F O T O S T U D I O
D O S S I E R N É G O S 2 0 1 0<br />
La CSQ enaction<br />
C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />
Rédactrice en chef<br />
D’un bout à l’autre <strong>du</strong><br />
Québec, les membres de<br />
chacune <strong>des</strong> fédérations<br />
de notre <strong>Centrale</strong> se sont<br />
mobilisés pour rappeler au<br />
gouvernement que nous<br />
désirons une convention<br />
collective négociée dans les<br />
meilleurs délais. Coup d’œil<br />
sur quelques-uns de ces<br />
moments forts !<br />
La fin <strong>du</strong> décret<br />
soulignée haut et fort !<br />
Le 31 mars, les personnes salariées<br />
<strong>des</strong> réseaux public et parapublic<br />
ont souligné la fin <strong>des</strong> décrets et de<br />
la convention collective.<br />
Dès 5 heures <strong>du</strong> matin et jusqu’au<br />
lever <strong>du</strong> jour, un commando a projeté<br />
sur <strong>des</strong> édifices publics de Montréal,<br />
Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières<br />
le message <strong>du</strong> Front commun à la<br />
population : « Vous méritez de bons<br />
services ». L’objectif ? Rappeler que<br />
les enjeux au cœur de ces négociations<br />
ont un<br />
effet direct sur<br />
la qualité et<br />
l’accessibilité<br />
<strong>des</strong> services<br />
publics offerts<br />
à la population.<br />
D’autres<br />
activités de<br />
visibilité locale<br />
ont également<br />
eu lieu au cours<br />
de la journée.<br />
P H O T O M I C H E L G I R O U X<br />
P H O T O P I E R R E P R O V E N Ç A L<br />
Des plantations…<br />
qui ne sont pas<br />
passées inaperçues !<br />
Plusieurs opérations de mobilisation<br />
visant à promouvoir les revendications<br />
sectorielles de la Fédération <strong>du</strong><br />
personnel de soutien scolaire (FPSS-<br />
CSQ) auprès <strong>des</strong> commissions scolaires<br />
et de la population ont eu lieu les<br />
mercredis de mars et d’avril. Parmi<br />
ces actions locales, mentionnons une<br />
« plantation » de pancartes devant les<br />
établissements scolaires !<br />
Des personnes déléguées de la Fédération<br />
<strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de l’enseignement<br />
(FSE-CSQ), de la Fédération <strong>des</strong><br />
professionnelles et professionnels de<br />
l’é<strong>du</strong>cation <strong>du</strong> Québec (FPPE-CSQ)<br />
et de la Fédération <strong>du</strong> personnel de<br />
soutien scolaire (FPSS-CSQ) ont manifesté<br />
les 30 et 31 mars sur le parterre<br />
de l’Assemblée nationale. D’une seule<br />
et même voix, les manifestants ont<br />
enjoint le gouvernement à réellement<br />
négocier aux tables sectorielles.<br />
P H O T O P A T R I C K J E A N N O T T E<br />
P H O T O S O P H I E G U I L L E M E T T E<br />
« Nous voulons une<br />
tâche raisonnable ! »<br />
À l’occasion d’une semaine d’action<br />
menée par les <strong>syndicats</strong> de la Fédération<br />
<strong>des</strong> enseignantes et enseignants<br />
de cégep (FEC-CSQ), quelques jours<br />
avant la date butoir <strong>du</strong> 31 mars 2010,<br />
les enseignantes et enseignants <strong>du</strong><br />
Collège de Bois-de-Boulogne ont manifesté<br />
afin de rappeler à l’employeur<br />
qu’ils désirent obtenir un règlement<br />
satisfaisant de leur convention<br />
collective.<br />
Dans tous les milieux de travail, le<br />
31 mars, les personnes salariées ont<br />
rencontré leur employeur afin de lui<br />
livrer un même message sous forme<br />
de déclaration, et ce, en vue d’un<br />
règlement négocié <strong>des</strong> conventions<br />
collectives dans les meilleurs délais.<br />
Ci-<strong>des</strong>sous, <strong>des</strong> membres <strong>du</strong> Syndicat<br />
<strong>des</strong> interprètes professionnels (CSQ)<br />
<strong>du</strong> Cégep <strong>du</strong> Vieux-Montréal, affiliés à<br />
la Fédération <strong>du</strong> personnel de soutien<br />
de l’enseignement supérieur (FPSES-<br />
CSQ), ont profité de la tenue d’une<br />
réunion <strong>du</strong> conseil d’administration<br />
<strong>du</strong> cégep, le 28 avril, pour livrer de<br />
nouveau ce message et les inviter<br />
à faire <strong>des</strong> pressions auprès de la<br />
Fédération <strong>des</strong> cégeps pour que la<br />
négociation se conclue rapidement et<br />
de façon satisfaisante.<br />
!<br />
On veut de vraies ores<br />
NouvellesCSQ Été 2010 11<br />
P H O T O J O U D Y J A M E S
P H O T O G A S T O N B E A U R E G A R D<br />
12<br />
D O S S I E R N É G O S 2 0 1 0<br />
Comment portez-vous<br />
votre foulard le mardi ?<br />
Saviez-vous que tous les mardis d’avril,<br />
en signe d’appui à leur équipe de négociation,<br />
les membres <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de la<br />
Fédération <strong>du</strong> personnel professionnel <strong>des</strong><br />
collèges (FPPC-CSQ) ont été invités à porter<br />
le foulard aux couleurs <strong>du</strong> cartel formé<br />
entre leur fédération et la section N <strong>du</strong><br />
SPGQ ? Ci-<strong>des</strong>sus : Réjean Jobin, le premier<br />
gagnant <strong>du</strong> concours Comment portez-vous<br />
votre foulard le mardi ?, accompagné de<br />
Philippe Bonneau, l’initiateur <strong>du</strong> concours<br />
et président <strong>du</strong> Syndicat de professionnels<br />
et de professionnelles <strong>du</strong> Cégep Maisonneuve.<br />
Pour voir toutes les autres photos,<br />
visitez pne.cmaisonneuve.qc.ca.<br />
Le concours Ma négociation,<br />
j’y tiens fait <strong>des</strong> heureux !<br />
La <strong>Centrale</strong> a lancé, à la mi-janvier, un grand concours photo visant à immortaliser les<br />
activités de mobilisation. Les membres suivants ont vu l’une de leurs photos primée et ont<br />
remporté de très beaux prix !<br />
Le grand gagnant, Gaston Beauregard, a remporté un appareil photo reflex Pentax K-x.<br />
Philippe Bonneau, Geneviève Caron et<br />
Jean-Simon Carrier ont gagné l’un <strong>des</strong><br />
trois appareils photo compacts Pentax<br />
WFS80. France Auger, Mario Bertrand,<br />
Martin Contant, Linda Dufour, Mélanie<br />
Renaud et Nathalie Savard ont gagné<br />
l’un <strong>des</strong> six cadres photos numériques<br />
IQDPF701 SB. Félicitations à toutes et<br />
à tous !<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
P H O T O A R C H I V E S D U S P P C M - C S Q<br />
Coup d’éclat devant le<br />
Conseil <strong>du</strong> trésor !<br />
Le 8 avril au matin, les délégués <strong>du</strong><br />
Conseil général <strong>des</strong> négociations de la<br />
CSQ ont livré à la présidente <strong>du</strong> Conseil<br />
<strong>du</strong> trésor, Monique Gagnon-Tremblay,<br />
un « gros voyage de neige » afin de<br />
lui donner une idée de ce qui l’attend<br />
comme tempête si ses négociateurs<br />
s’entêtent à bloquer les avancées aux<br />
différentes tables. D’une seule et même voix, ils lui ont demandé de dénouer l’impasse en<br />
envoyant <strong>des</strong> messages très clairs à ses représentants pour qu’ils apportent <strong>des</strong> réponses<br />
réalistes aux problèmes que vivent nos membres au quotidien.<br />
Toutes les occasions sont saisies !<br />
Le 3 mai, <strong>des</strong> membres <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong> intervenantes et intervenants de la santé <strong>du</strong> Nord-Est<br />
québécois (SIISNEQ) (CSQ) ont profité <strong>du</strong> passage <strong>du</strong> ministre responsable de la région <strong>du</strong><br />
Saguenay–Lac-Saint-Jean, Serge Simard, au Centre d’hébergement Des Chênes à Jonquière<br />
pour lui manifester leur profonde insatisfaction dans le cadre <strong>des</strong> négociations actuelles et<br />
lui rappeler qu’avoir les deux<br />
mains sur le volant n’est pas<br />
suffisant : le gouvernement doit<br />
con<strong>du</strong>ire correctement et négocier<br />
de bonne foi.<br />
Toutes les photos soumises sont<br />
disponibles sur la page CSQ <strong>du</strong> site<br />
Picasa à (picasaweb.google.com/csq.<br />
centrale/ConcoursLaCSQEnNego#).<br />
P H O T O S N A T H A L I E S A V A R D<br />
Conseil général <strong>du</strong> PLQ<br />
P H O T O M A X I M E M A G U I R E<br />
Manifestation <strong>du</strong> Front<br />
commun pour dénouer<br />
l’impasse<br />
À l’ouverture <strong>du</strong> Conseil général <strong>du</strong> Parti<br />
libéral <strong>du</strong> Québec, le 16 avril, plus de<br />
300 manifestants <strong>du</strong> Front commun ont<br />
protesté bruyamment pour demander au<br />
gouvernement de dénouer les nœuds qui<br />
entravaient encore l’atteinte d’une entente<br />
négociée. Rappelons que le Front commun<br />
s’était donné jusqu’au 20 avril pour négocier,<br />
après quoi les organisations membres<br />
ont entamé le processus de médiation afin<br />
de poursuivre et de faire progresser les<br />
pourparlers.<br />
P H O T O F R A N Ç O I S B E A U R E G A R D
14<br />
É C O N O M I E<br />
À travers ce budget et les orientations<br />
qu’il tra<strong>du</strong>it, c’est la configuration même<br />
<strong>du</strong> régime d’imposition qui sera infléchie<br />
dans le sens d’un recours accru aux taxes,<br />
tarifs et contributions d’usagers au détriment<br />
de l’impôt sur le revenu. C’est donc<br />
un affaiblissement de la progressivité <strong>du</strong><br />
régime qui se profile. Quant au financement<br />
de la santé, le budget ouvre toutes sortes<br />
de perspectives très préoccupantes pour les<br />
solidarités sociales.<br />
Sans doute le ministre <strong>des</strong> Finances,<br />
Raymond Bachand, a-t-il donné suite à<br />
certaines de nos suggestions, notamment<br />
en ce qui a trait à l’augmentation <strong>des</strong><br />
prélèvements auprès <strong>des</strong> institutions financières<br />
(124 millions $), le relèvement <strong>des</strong><br />
droits miniers (60 millions $), l’intro<strong>du</strong>ction<br />
de redevances sur l’utilisation in<strong>du</strong>strielle<br />
de l’eau et le renforcement de la<br />
lutte contre l’évasion fiscale<br />
(300 millions $). Ces initiatives<br />
louables apparaissent<br />
néanmoins assez secondaires<br />
au regard de ce qui<br />
constitue l’essentiel <strong>du</strong><br />
budget.<br />
P H O T O T A L E<br />
Le gouvernement<br />
est demeuré<br />
intraitable sur l’échéancier de quatre ans<br />
pour rétablir l’équilibre budgétaire, alors<br />
que le gouver nement fédéral se donne cinq<br />
ou six ans pour y parvenir, et l’Ontario, huit<br />
ans. Québec comprimera donc davantage la<br />
croissance de ses dépenses de programmes<br />
(2,9 % en 2010 et 2,2 % par la suite)<br />
comparativement à ce qui était indiqué l’an<br />
dernier (3,2 %). Au net, 5,2 milliards $ de<br />
moins par an seront consacrés à la santé,<br />
à l’é<strong>du</strong>cation, aux services familiaux et<br />
sociaux en 2013. Cette année, la hausse <strong>des</strong><br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
dépenses d’é<strong>du</strong>cation est limitée à 2,2 %<br />
(316 millions $) et celle <strong>des</strong> dépenses de<br />
santé, à 3,7 % (988 millions $).<br />
La santé écorchée au<br />
passage<br />
La grande innovation dans ce budget est<br />
sans contredit la création <strong>du</strong> Fonds pour le<br />
financement <strong>des</strong> établissements de santé.<br />
Voilà un nouvel outil qui permettra au<br />
gouvernement de dégager une partie <strong>du</strong><br />
financement de la santé <strong>des</strong> contraintes<br />
<strong>du</strong> régime fiscal en place, lequel repose de<br />
manière prédominante sur l’impôt sur le<br />
revenu <strong>des</strong> particuliers.<br />
De fait, avec l’intro<strong>du</strong>ction de la contribution<br />
santé de 200 $ par a<strong>du</strong>lte, sauf pour<br />
les personnes gagnant moins de 14 000 $,<br />
il substitue une forme beaucoup plus<br />
régressive de prélèvement fiscal,<br />
tout en élargissant l’assiette de<br />
cet impôt puisque 3,2 millions<br />
de ménages y seront<br />
assujettis. Cette mesure,<br />
devant rapporter 945 millions<br />
$ par an en 2012,<br />
compensera en quelque<br />
sorte les baisses d’impôt<br />
de 950 millions $<br />
consenties en<br />
2008. Mais alors<br />
que les baisses<br />
d’impôt avaient avantagé les plus<br />
hauts revenus, la contribution santé pèsera<br />
plus lourdement sur les petits salariés et les<br />
personnes retraitées.<br />
En outre, le budget évoque la possibilité<br />
d’intro<strong>du</strong>ire une « franchise santé pour<br />
orienter la consommation <strong>des</strong> services » qui<br />
pourrait rapporter 500 millions $. Il faudrait<br />
désormais débourser 25 $ par visite médicale,<br />
payable au moment de la déclaration<br />
d’impôt, sans excéder 1 % <strong>du</strong> revenu familial<br />
assujetti. Le gouvernement s’est gardé<br />
une petite gêne au sujet de cette mesure<br />
en s’abstenant d’en faire l’annonce formelle,<br />
peut-être en raison de la Loi canadienne<br />
sur la santé qui interdit l’imposition de frais<br />
modérateurs.<br />
Une kyrielle de taxes et<br />
tarifs au menu<br />
Sans trop de surprises, le gouvernement<br />
annonce le relèvement d’un deuxième point<br />
de la TVQ, qui passera à 9,5 % en janvier<br />
2012. Ainsi, le Québec récupère l’espace<br />
fiscal délaissé par le fédéral à la suite de la<br />
ré<strong>du</strong>ction de la TPS de 7 % à 5 %.<br />
Pour atténuer l’impact de ces hausses de<br />
taxes sur les personnes à plus faible revenu,<br />
le gouvernement intro<strong>du</strong>ira un nouveau<br />
« crédit d’impôt pour la solidarité », versé<br />
mensuellement, qui regroupera le crédit<br />
d’impôt remboursable pour la taxe de vente,<br />
le crédit d’impôt pour taxes foncières<br />
et celui pour les habitants <strong>des</strong> villages<br />
nordiques. Quelque 500 millions $ de plus<br />
seront rajoutés aux 840 millions $ consacrés<br />
présentement à ces transferts.<br />
Par ailleurs, le gouvernement relèvera de<br />
un cent par an, pendant quatre ans, la taxe<br />
sur le litre d’essence afin d’aider à financer<br />
les infrastructures routières et de transport<br />
en commun (480 millions $). Les villes de<br />
Montréal et de Québec seront autorisées à<br />
prélever 1,5 cent de plus pour financer le<br />
transport en commun.<br />
Tous les tarifs, sauf ceux <strong>des</strong> garderies,<br />
seront indexés et réévalués (195 millions $).<br />
Le gouvernement annonce aussi que les<br />
frais de scolarité seront augmentés après<br />
2012, et qu’une grande rencontre se tiendra<br />
à l’automne pour en discuter les modalités.<br />
À signaler aussi, l’annonce <strong>des</strong> hausses <strong>des</strong><br />
tarifs d’électricité de 3,7 % par an pendant<br />
cinq ans à compter de 2014, en plus <strong>des</strong><br />
hausses habituelles. À terme, le gouvernement<br />
compte engranger 1 600 millions $<br />
par an qui seront consacrés au Fonds <strong>des</strong><br />
générations, cela dans le but de ré<strong>du</strong>ire<br />
l’ampleur de la dette. Il faut rappeler que<br />
dans le budget de 2007, le gouvernement<br />
s’était engagé à consacrer 400 millions $<br />
par an à ce Fonds à même les exportations<br />
d’électricité. Manifestement, cet<br />
engagement s’est évanoui au profit d’une<br />
ponction additionnelle sur la population<br />
québécoise.<br />
Clairement, le système fiscal devient plus<br />
régressif, comme le souhaitent tous nos<br />
« luci<strong>des</strong> ».
S U R L E T E R R A I N<br />
C l a u d e G i r a r d<br />
Agent d’information CSQ<br />
Syndiqués à la CSQ depuis septembre<br />
2009, les travailleuses et travailleurs <strong>des</strong><br />
Services d’intégration professionnelle<br />
<strong>du</strong> Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de<br />
Ver<strong>du</strong>n, à Montréal, tentent de négocier<br />
leur première convention collective.<br />
« Nous cherchons avant tout à établir, en<br />
partenariat avec l’employeur, un climat de<br />
travail juste et équitable. C’est dans cet<br />
esprit que nous nous sommes engagés dans<br />
Quoi de neuf<br />
à l’Université<br />
Laval ?<br />
C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />
Rédactrice en chef<br />
Nadia Lakrouz<br />
P H O T O J E A N - F R A N Ç O I S L E B L A N C<br />
Les chargés d’enseignement en médecine de<br />
l’Université Laval, affiliés à la CSQ, ont ratifié leur<br />
toute première convention collective. Faisant partie<br />
<strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong> responsables de formation<br />
pratique de l’Université Laval (CSQ), cette nouvelle<br />
unité d’accréditation regroupe <strong>des</strong> professionnelles<br />
et professionnels de la santé (p. ex. physiothérapeutes,<br />
orthophonistes) qui assurent<br />
l’enseignement et la formation pratique entourant<br />
les stages en médecine. Parmi les gains importants,<br />
mentionnons l’accès aux régimes d’assurance et de<br />
retraite <strong>des</strong> professeurs de l’Université Laval ainsi<br />
qu’en matière de <strong>du</strong>rée et de type de contrat.<br />
Une première négociation<br />
difficile au Carrefour<br />
jeunesse-emploi de Ver<strong>du</strong>n<br />
la négociation et nous espérons sincèrement<br />
que l’employeur adopte la même<br />
attitude. Malheureusement, ce n’est pas<br />
ce que nous avons vu jusqu’à présent. Il<br />
est évident que si ça ne change pas, nous<br />
passerons aux moyens de pression pour le<br />
forcer à entendre raison », affirme Nadia<br />
Lakrouz, présidente <strong>du</strong> Syndicat <strong>du</strong> personnel<br />
<strong>des</strong> organismes de développement de la<br />
main-d’œuvre qui est affilié à la Fédération<br />
<strong>du</strong> personnel <strong>du</strong> loisir, de la culture et <strong>du</strong><br />
communautaire (FPLCC-CSQ).<br />
Rappelons que ces employés, qui travaillaient<br />
sans syndicat depuis 1974, ont<br />
décidé de se syndiquer pour faire respecter<br />
et défendre leurs droits. « Leur volonté<br />
d’assurer un service de qualité demeure la<br />
même. C’est à l’égard de l’employeur que<br />
leur attitude a changé. Ce dernier doit avoir<br />
une meilleure considération pour ses salariés<br />
et tenir compte de leur point de vue dans la<br />
gestion de l’organisation », poursuit-elle.<br />
Par ailleurs, le Syndicat, qui représente<br />
aussi le personnel <strong>du</strong> Comité d’adaptation<br />
de la main-d’œuvre – Personnes immigrantes<br />
(CAMO-PI), négocie actuellement la<br />
première convention collective <strong>du</strong> PROMIS,<br />
un organisme d’intégration <strong>des</strong> nouveaux<br />
arrivants et de défense de leurs droits, ainsi<br />
que celle <strong>du</strong> CJE <strong>du</strong> Bas-Richelieu. « Les<br />
négociations vont bon train pour ces deux<br />
unités d’accréditation et laissent espérer la<br />
conclusion de conventions satisfaisantes »,<br />
conclut Nadia Lakrouz.<br />
La CSQ<br />
toujours<br />
plus présente !<br />
Depuis la dernière parution <strong>du</strong> magazine, notre <strong>Centrale</strong> a accueilli avec fierté<br />
plusieurs nouvelles voix qui contribueront au dynamisme de notre organisation !<br />
• Les 273 personnes salariées de l’Institut national de santé publique <strong>du</strong> Québec,<br />
désormais membres <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong> professionnelles et professionnels de la<br />
santé publique de Québec (CSQ).<br />
• Les 80 travailleuses et travailleurs de l’Agence de la santé et <strong>des</strong> services<br />
sociaux de la Côte-Nord, soit le personnel en soins infirmiers ainsi que le<br />
personnel de bureau, professionnel et technique, accueillis respectivement<br />
au sein <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong> intervenantes et intervenants de la santé <strong>du</strong> Nord-<br />
Est québécois (SIISNEQ) (CSQ) ainsi que de la Fédération <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de la<br />
santé et <strong>des</strong> services sociaux (F4S-CSQ).<br />
• Les 17 personnes salariées <strong>du</strong> CPE La Boîte à Surprise ainsi que les 31 travailleuses<br />
et travailleurs <strong>du</strong> CPE de Montréal-Nord, tous membres <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong><br />
interve nantes en petite enfance de Montréal (SIPEM-CSQ).<br />
• Les 60 responsables de service de garde en milieu familial (RSG) <strong>du</strong> CPE Au<br />
Jardin de Dominique, accueillies par l’Alliance <strong>des</strong> intervenantes en milieu<br />
familial (ADIM) de Québec, Rive-Nord, Rive-Sud (CSQ).<br />
• Les 124 RSG <strong>du</strong> CPE La Ribambelle d’Aylmer ainsi que les 144 RSG <strong>du</strong> CPE Les<br />
Feux Follets, toutes désormais membres de l’ADIM – Outaouais (CSQ).<br />
• Les 52 RSG <strong>du</strong> bureau coordonnateur Les jeunes pousses <strong>des</strong> Jardins-<strong>du</strong>-<br />
Québec, syndiquées avec l’ADIM – Montérégie (CSQ).<br />
Bienvenue dans nos rangs !<br />
NouvellesCSQ Été 2010 15
16<br />
S A N T É E T S E R V I C E S S O C I A U X<br />
Qui mène en santé<br />
au Québec ?<br />
H é l è n e L e B r u n<br />
Conseillère CSQ en santé et services sociaux<br />
Est-il normal qu’au Québec, les intérêts<br />
économiques prévalent sur ceux de la<br />
santé publique ? La question se pose.<br />
Est-il juste de croire que le ministère<br />
de la Santé et <strong>des</strong> Services sociaux<br />
<strong>du</strong> Québec est sous la tutelle <strong>des</strong><br />
intérêts économiques ? Plusieurs<br />
pourraient le penser...<br />
N’est-ce pas le Vérificateur général <strong>du</strong> Québec qui a<br />
formulé <strong>des</strong> doutes sérieux sur la pertinence et les coûts<br />
associés au Dossier de santé <strong>du</strong> Québec 1 ? Pourtant, le<br />
projet pilote de la région de la Capitale-Nationale se poursuit…<br />
Ce même Vérificateur n’a-t-il pas fortement<br />
questionné le choix de Québec de construire<br />
le Centre hospitalier de l’Université de<br />
Montréal (CHUM) en mode de partenariat<br />
public-privé (PPP) ? Malgré cela,<br />
le gouvernement Charest continue<br />
à aller de l’avant… Et que dire<br />
<strong>du</strong> ministre <strong>des</strong> Finances,<br />
Raymond Bachand, qui a<br />
décrété un règlement permettant<br />
à Loto-Québec d’exploiter<br />
une offre de jeux en ligne, et<br />
ce, bien que les directeurs<br />
régionaux de santé publique<br />
aient dénoncé haut et fort<br />
cette autorisation ?<br />
Pour Louise Chabot, 1 re viceprésidente<br />
de la CSQ et responsable<br />
politique <strong>des</strong> dossiers de<br />
la santé et <strong>des</strong> services sociaux,<br />
il ne fait aucun doute : « Le dénominateur<br />
commun dans ces trois dossiers<br />
et plusieurs autres, ce sont les intérêts<br />
économiques. Le cas <strong>des</strong> PPP se passe de<br />
commentaires additionnels. Dans le cas de Loto-<br />
Québec, le ministre Bachand a toujours exposé, en<br />
faisant fi <strong>des</strong> risques potentiels, les seuls avantages<br />
économiques d’une telle offre publique de la part de la<br />
société d’État. Quant au DSQ, le ministre de la Santé et<br />
<strong>des</strong> Services sociaux d’alors, Philippe Couillard,<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
P H O T O K A R<br />
n’a jamais caché qu’il y avait là un bénéfice économique<br />
pour le Québec de soutenir son in<strong>du</strong>strie <strong>des</strong> technologies<br />
de l’information afin qu’elle puisse créer encore plus de<br />
richesse, plus d’emplois. »<br />
L’actuel ministre de la Santé et <strong>des</strong> Services sociaux ne<br />
cesse d’affirmer dans les médias son attachement profond<br />
envers le système public, « mais cela ne l’empêche pas de<br />
continuer à développer les cliniques <strong>spécialisées</strong> privées,<br />
de poursuivre <strong>des</strong> projets de centres d’hébergement et<br />
de soins de longue <strong>du</strong>rée en PPP, de se taire par<br />
rapport aux multiples tentatives de surfacturation<br />
dans les cliniques et de ne pas imposer de holà au<br />
recours <strong>des</strong> agences privées de placement ou au désengagement<br />
<strong>des</strong> médecins <strong>du</strong> régime d’assurance maladie<br />
<strong>du</strong> Québec », poursuit-elle.<br />
À la fin de l’hiver, lors <strong>des</strong> consultations prébudgétaires,<br />
les économistes à la solde <strong>du</strong> ministre <strong>des</strong> Finances ont<br />
agité, encore une fois, leurs épouvantails concernant<br />
la soi-disant incapacité de l’État de financer<br />
le système public de santé. Ces économistes<br />
recommandaient d’ailleurs que soient<br />
réactualisées les propositions de<br />
Claude Castonguay visant à accroître<br />
la contribution <strong>des</strong> usagers dans<br />
le financement. « Et ces économistes<br />
ont gagné ! Le récent<br />
budget de Raymond Bachand<br />
adopte leurs solutions : taxe<br />
santé, franchise à l’étude et<br />
contributions fixes, sans égard<br />
aux revenus », ajoute Louise<br />
Chabot.<br />
Ces économistes rejoignaient<br />
en cela les multiples visages <strong>du</strong><br />
jet-set de la privatisation au<br />
Québec, le cercle <strong>des</strong> intimes <strong>des</strong><br />
« Petits amis Partisans pour le<br />
Privé », les Michel Clair, président<br />
<strong>du</strong> Groupe Santé Sedna, Jacques<br />
Ménard de BMO Groupe financier,<br />
Claude Castonguay, ancien magnat de<br />
l’assurance, Philippe Couillard de Persistence<br />
Capital Partners et Hélène Desmarais,<br />
présidente <strong>du</strong> conseil d’administration de<br />
l’Institut économique de Montréal.<br />
Alors, qui mène réellement en santé au Québec ?<br />
1 Le Dossier de santé <strong>du</strong> Québec est un système informa tisé<br />
<strong>du</strong> dossier-patient qui sera accessible aux intervenants<br />
professionnels sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire québécois.
P H O T O S J E A N - F R A N Ç O I S L E B L A N C<br />
S A N T É E T S E R V I C E S S O C I A U X<br />
<strong>Infirmières</strong> <strong>praticiennes</strong> <strong>spécialisées</strong><br />
Un plus pour l’accès aux soins<br />
M a r i e - C l a u d e E t h i e r<br />
Collaboration spéciale<br />
Après trois ans au cégep, deux<br />
au baccalauréat et trois à la<br />
maîtrise, Farla Jean-Louis était<br />
plus que prête à entamer, en<br />
2005, sa carrière d’infirmière<br />
praticienne spécialisée (IPS).<br />
Pourtant, ce n’est que depuis<br />
juin 2009 qu’elle occupe<br />
un poste d’IPS en<br />
soins de première<br />
ligne au CLSC-CHSLD<br />
Sainte-Rose de<br />
Laval…<br />
Farla Jean-Louis<br />
C’est que la première cohorte d’IPS en soins<br />
de première ligne n’est arrivée dans le<br />
réseau de la santé qu’en 2008, à la suite de<br />
l’adoption <strong>des</strong> lignes directrices rédigées par<br />
le Collège <strong>des</strong> médecins <strong>du</strong> Québec et l’Ordre<br />
<strong>des</strong> infirmières et infirmiers <strong>du</strong> Québec.<br />
Seules les IPS en cardiologie, néonatalogie<br />
et néphrologie avaient jusqu’alors le droit<br />
de pratique.<br />
Si cette profession représente une nouveauté<br />
au Québec, elle constitue une réalité<br />
de longue date dans plusieurs autres provinces<br />
dont certaines bénéficient<br />
de leur présence depuis une<br />
quinzaine d’années. Le retard<br />
<strong>du</strong> Québec est encore<br />
plus prononcé vis-à-vis<br />
<strong>des</strong> États-Unis où les IPS<br />
pratiquent depuis 40 ans.<br />
Un rôle encore<br />
méconnu <strong>du</strong><br />
milieu<br />
En 2008, le Centre de santé et de<br />
services sociaux de Laval (CSSS) a accepté<br />
de recevoir Farla en stage. « Si le<br />
CSSS m’a accueillie, c’est qu’ils<br />
étaient déjà ouverts à l’idée<br />
de travailler avec une IPS. Ce<br />
n’est pas toujours le cas. »<br />
Elle avoue toutefois avoir<br />
eu à faire face à de la résistance<br />
de la part de certains<br />
médecins <strong>du</strong>rant son stage,<br />
peu réceptifs à l’idée de la<br />
superviser, et ce, malgré<br />
la séance d’information<br />
qui avait été organisée<br />
pour eux par la<br />
direction <strong>des</strong> soins<br />
infirmiers <strong>du</strong> CSSS.<br />
Comment expliquer<br />
cette résistance ?<br />
D’après Farla, de<br />
nombreuses questions<br />
demeurent dans l’esprit<br />
<strong>des</strong> médecins quant au<br />
rôle exact <strong>des</strong> IPS. « On nous<br />
compare soit à un externe,<br />
soit à un résident. On nous<br />
appelle les résidents à vie ou encore superinfirmières.<br />
Un terme qui nous gêne un peu<br />
d’ailleurs. Calmez-vous, là, cela fait longtemps<br />
que ça existe ! », dit-elle en riant.<br />
« Si le CSSS m’a accueillie,<br />
c’est qu’ils étaient<br />
déjà ouverts à l’idée de<br />
recevoir une IPS. »<br />
Selon elle, certains médecins se demandent<br />
notamment jusqu’à quel point ils demeurent<br />
responsables <strong>des</strong> actes <strong>des</strong> IPS. À quoi<br />
Farla répond : « Si nous pouvons pratiquer<br />
<strong>des</strong> activités médicales, c’est que nous en<br />
demeurons entièrement responsables. Il ne<br />
pourrait en être autrement ! »<br />
Les infirmières doivent elles aussi apprivoiser<br />
cette nouvelle collaboration. « Il<br />
faut reconnaître les forces de chacun et<br />
les utiliser à bon escient. Les infirmières<br />
cliniciennes se demandent parfois pourquoi<br />
elles confieraient un patient à une autre infirmière,<br />
perçue comme une généraliste. Il y<br />
a une nouvelle façon de faire à apprendre. »<br />
Une voie d’avenir<br />
« Il faut savoir qu’en plus <strong>des</strong> activités<br />
propres à la profession, les IPS peuvent<br />
prescrire <strong>des</strong> examens diagnostiques, <strong>des</strong><br />
médicaments et <strong>des</strong> traitements médicaux<br />
ainsi qu’utiliser <strong>des</strong> techniques diagnostiques<br />
invasives ou appliquer <strong>des</strong> traitements<br />
médicaux invasifs », explique Jean-<br />
François Caron, président <strong>du</strong> Syndicat <strong>des</strong><br />
infirmières, inhalothérapeutes et infirmières<br />
auxiliaires de Laval (CSQ), dont est membre<br />
Farla Jean-Louis.<br />
Lui-même infirmier, il voit d’un bon œil<br />
l’arrivée <strong>des</strong> IPS, dont le nombre s’élèvera<br />
à cinq au CSSS de Laval d’ici la fin de<br />
2010. Selon lui, ce titre d’emploi vient<br />
rehausser la profession en allant chercher<br />
une nouvelle expertise. Il espère que leur<br />
venue créera davantage de collaboration<br />
entre les infirmières et les médecins. « Avec<br />
le temps, les médecins pourraient délaisser<br />
certains actes médicaux aux infirmières, ce<br />
NouvellesCSQ Été 2010 17
18<br />
S A N T É E T S E R V I C E S S O C I A U X<br />
Des conditions de travail<br />
qui font la différence<br />
C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />
Rédactrice en chef<br />
Malgré les problèmes de recru-<br />
te ment et de rétention <strong>du</strong><br />
personnel en santé, le Centre<br />
de santé et services sociaux de<br />
Sept-Îles (CSSSSI) fait excep-<br />
tion grâce à une organisation<br />
<strong>du</strong> travail respectueuse <strong>des</strong><br />
employés…<br />
L’histoire débute en 2003-2004. Le Centre<br />
hospitalier régional de Sept-Îles comptait<br />
alors 15 inhalothérapeutes pour couvrir<br />
ses besoins. Près de la moitié seulement<br />
profitait d’un poste à temps complet. Puis,<br />
six inhalothérapeutes cessèrent de travailler<br />
pour différents motifs (p. ex. départ et<br />
grossesse). Il n’en restait donc plus que<br />
neuf pour exécuter le travail. La conciliation<br />
famille-travail étant déjà difficile pour<br />
ces professionnelles et professionnels de la<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
santé, ils affirmaient haut et fort que sans<br />
offre d’emploi à temps complet, il serait<br />
difficile d’attirer <strong>du</strong> personnel pour combler<br />
les postes vacants.<br />
Pendant un certain temps, l’employeur a eu<br />
recours à une agence privée pour les remplacements,<br />
mais <strong>du</strong>t ensuite y renoncer en<br />
raison <strong>des</strong> coûts élevés. « J’ai alors offert de<br />
quitter temporairement mon poste à temps<br />
complet de soir, que j’occupais depuis plus<br />
de 20 ans, pour un quart de nuit. Ma situation<br />
me le permettait et je savais que pour<br />
mes collègues, c’était plus problématique.<br />
J’ai fait cela pendant neuf mois, le temps<br />
qu’on embauche deux inhalothérapeutes en<br />
leur offrant une garantie de travail à temps<br />
complet pour une <strong>du</strong>rée de cinq ans »,<br />
affirme Eileen Ferguson, inhalothérapeute<br />
au CSSSSI et responsable de la section<br />
professionnelle inhalothérapeute.<br />
Depuis 2005, neuf inhalothérapeutes ont<br />
été recrutés pour travailler à temps complet.<br />
En 2008-2009, l’employeur titularisa quatre<br />
postes à temps complet, en collaboration<br />
avec le Syndicat <strong>des</strong> intervenantes et<br />
qui permettrait d’accroître l’accessibilité aux<br />
soins, particulièrement en première ligne »,<br />
ajoute-t-il.<br />
« Il faut reconnaître les<br />
forces de chacun et les<br />
utiliser à bon escient. »<br />
Selon Farla, tous ces défis s’aplaniront<br />
avec le temps et la pratique. Entre-temps,<br />
elle adore ses fonctions. Ce qu’elle aime<br />
par-<strong>des</strong>sus tout ? Constater de quelle façon<br />
l’état de santé de ses patients s’améliore.<br />
« C’est mon gagne-pain ! », dit-elle avec<br />
une lueur dans le regard. À titre d’IPS, elle<br />
peut consacrer beaucoup plus de temps à<br />
chaque patient. « Je peux leur offrir un suivi<br />
plus serré et je crois que leur état s’améliore<br />
ainsi plus rapidement. » Voilà un argument<br />
massue qui milite certainement en faveur de<br />
l’augmentation de la présence <strong>des</strong> IPS dans<br />
le réseau de la santé !<br />
intervenants de la santé <strong>du</strong> Nord-Est québécois<br />
(SIISNEQ) (CSQ), et il est question de<br />
trois autres postes prochainement.<br />
« Depuis 2005, nous avons retenu huit<br />
<strong>des</strong> neuf inhalothérapeutes recrutés. Nous<br />
sommes plus nombreux qu’auparavant et<br />
nos conditions de travail<br />
se sont grandement<br />
améliorées ! De plus,<br />
le département s’est<br />
développé et offre<br />
maintenant <strong>des</strong> soins<br />
à domicile et de la<br />
formation, à l’occasion,<br />
dans d’autres centres<br />
hospitaliers de la région. Ce<br />
qui prouve qu’avec de<br />
meilleures conditions<br />
de travail, on peut<br />
retenir le personnel<br />
et améliorer<br />
les services »,<br />
conclut-elle.<br />
Eileen Ferguson<br />
P H O T O S T U D I O P H O T O S E P T - Î L E S
S A N T É E T S E R V I C E S S O C I A U X<br />
La solidarité<br />
D r e M a r i e - C l a u d e G o u l e t<br />
Présidente,<br />
Médecins québécois pour le régime<br />
public<br />
Au Québec, nous nous sommes<br />
battus pour obtenir, au début<br />
<strong>des</strong> années 1970, une assurance<br />
maladie universelle et publique,<br />
comme la plupart <strong>des</strong> pays<br />
in<strong>du</strong>strialisés où les soins sont<br />
offerts, non pas en fonction<br />
<strong>du</strong> portefeuille, mais bien <strong>des</strong><br />
besoins.<br />
Pourquoi ? Par solidarité sociale, parce<br />
que la très grande majorité <strong>des</strong> gens,<br />
même assez fortunés, ne peuvent assumer<br />
véritablement les coûts reliés aux soins de<br />
santé à un moment ou l’autre de leur vie.<br />
Il s’agissait de partager collectivement les<br />
risques associés à la maladie indivi<strong>du</strong>elle.<br />
C’est cela et bien d’autres choses que le<br />
budget Bachand remet en question : le principe<br />
de « l’utilisateur-payeur » est contraire<br />
au système d’assurance maladie universelle<br />
et à la solidarité dont elle s’inspire. Imposée<br />
à toute la population, peu importe<br />
ses revenus, la même taxe santé constitue<br />
une mesure aussi régressive qu’injuste.<br />
Riche ou pauvre, chacun paiera le même<br />
montant, appauvrissant ceux qui sont déjà<br />
en difficulté.<br />
On ajoute l’insulte à l’injure avec une<br />
« franchise santé » dissimulée sous le<br />
vocable « ticket orienteur », applicable<br />
selon le nombre de visites médicales ou<br />
même selon l’endroit où l’on consulte.<br />
Comme si on avait vraiment le choix. Cette<br />
mesure lamentable véhicule le préjugé<br />
commun que beaucoup de gens consultent<br />
« pour rien » ou ne vont pas « à la bonne<br />
place ».<br />
Des étu<strong>des</strong> sérieuses démontrent pourtant<br />
l’effet délétère d’un tel « ticket » : les<br />
-<br />
gens les plus mala<strong>des</strong> et les plus démunis<br />
consulteront moins parce qu’ils n’auront pas<br />
l’argent pour le faire. Et lorsqu’ils consulteront<br />
finalement, les coûts pourraient être<br />
plus élevés, puisque l’hospitalisation serait<br />
plus fréquente et souvent prolongée, comme<br />
cela a été bien démontré aux États-Unis.<br />
On tente également de nous faire croire<br />
qu’il faut appliquer les règles <strong>du</strong> marché à<br />
notre système de santé et qu’on doit mettre<br />
les établissements en concurrence et les<br />
financer ensuite en fonction de leur pro<strong>du</strong>ctivité<br />
et de leurs résultats. On sait pourtant<br />
pertinemment que les règles <strong>du</strong> marché sont<br />
invali<strong>des</strong> lorsqu’elles sont appliquées à la<br />
prestation de soins de santé. Favoriser de<br />
telles règles con<strong>du</strong>it à multiplier les interventions<br />
« rentables », souvent inutiles,<br />
dans la population la moins malade et à<br />
mettre de côté les clientèles chroniques et<br />
âgées. On parle de soigner <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>…<br />
pas de vendre son pro<strong>du</strong>it ! Pourquoi ne<br />
pas miser sur la collaboration qui a fait ses<br />
preuves, plutôt que sur la concurrence ?<br />
Et si on parle d’argent… parlons-en sérieusement.<br />
Peut-on réellement demander aux<br />
usagers de se vider les poches pour payer le<br />
système de soins de santé, tout en ne leur<br />
offrant pas plus de services, en continuant<br />
à payer nos médicaments au gros prix,<br />
-<br />
assiegee<br />
P H O T O J O E B E L A N G E R<br />
Les règles <strong>du</strong> marché sont invali<strong>des</strong> lorsqu’elles sont<br />
appliquées à la prestation de soins de santé.<br />
en multipliant <strong>des</strong> cliniques privées à but<br />
lucratif et en privilégiant la sous-traitance<br />
<strong>du</strong> public, alors qu’on sait qu’au final les<br />
coûts seront plus élevés ? Sans parler <strong>des</strong><br />
agences privées de main-d’œuvre ou encore<br />
<strong>du</strong> choix très coûteux <strong>des</strong> PPP pour nos<br />
centres hospitaliers universitaires.<br />
Comment se réjouir d’un budget qui remet<br />
en question les fondements mêmes de notre<br />
système de santé ? Comment se réjouir<br />
alors qu’on vient remettre en question les<br />
principes d’accessibilité et d’universalité ?<br />
Qui profitera de ce budget et qui en paiera<br />
les frais ?<br />
Monsieur Bachand, votre budget indéfendable<br />
remettant en cause le fondement même<br />
de l’assurance maladie, Médecins québécois<br />
pour le régime public le dénoncent haut<br />
et fort. C’est un affront envers les gens<br />
les plus mala<strong>des</strong> et les plus démunis, un<br />
affront à la solidarité sociale, un affront à<br />
la démocratie.<br />
Pour en savoir plus<br />
sur MQRP,<br />
visitez mqrp.qc.ca.<br />
NouvellesCSQ Été 2010 19
20<br />
É D U C AT I O N<br />
L’enseignant Coup de cœur Virginie<br />
Trois finalistes gagnent 25 000 $<br />
J e a n L a p o r t e<br />
Conseiller FSE aux communications et à la mobilisation<br />
Les trois grands gagnants <strong>du</strong> concours L’enseignant Coup de cœur<br />
Virginie sont désormais connus ! Ces lauréats, qui ont remporté une<br />
bourse de 25 000 $, ont été couronnés lors d’un gala diffusé dans le<br />
cadre d’une émission spéciale, le 23 avril dernier, sur les on<strong>des</strong> de<br />
Radio-Canada.<br />
Rappelons que ce concours, qui comportait 135 000 $ en prix, visait<br />
à rendre hommage aux enseignantes et enseignants <strong>du</strong> réseau public<br />
secondaire, de la formation professionnelle et de l’é<strong>du</strong>cation <strong>des</strong><br />
a<strong>du</strong>ltes ainsi qu’à souligner non seulement leur savoir-faire, mais<br />
aussi l’impact positif qu’ils ont sur les jeunes et les efforts qu’ils<br />
déploient quotidiennement pour la réussite é<strong>du</strong>cative. Les candidatures<br />
étaient soumises par les élèves.<br />
J e a n L a p o r t e<br />
Conseiller FSE aux communications<br />
et à la mobilisation<br />
On a souvent l’impression que le travail<br />
enseignant ne reçoit pas toute la considération<br />
qu’il mérite. Parce que tout le monde<br />
croit savoir ce qu’il faut faire avec les<br />
élèves, que la classe est de plus en plus une<br />
maison de verre, que l’autonomie <strong>des</strong> profs<br />
de plus en plus « encadrée », et que les<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
moyens font souvent défaut, la Fédération<br />
<strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de l’enseignement (FSE-CSQ)<br />
a organisé un colloque, les 22 et 23 avril à<br />
l’Université Laval, sous le thème « Un prof,<br />
c’est bien plus qu’un donneur de leçon ! ».<br />
Au total, plus de 250 personnes, issues <strong>des</strong><br />
<strong>syndicats</strong> d’enseignantes et d’enseignants,<br />
ont eu l’occasion, au cours de conférences<br />
et d’ateliers, d’échanger sur leur vécu, leur<br />
pratique, leurs aspirations et de dégager<br />
Félicitations aux grands gagnants !<br />
Brigitte Lampron, Senneterre ; Tomy St-Aubin, Montréal ; Annick<br />
Lorain, Saint-Jean-sur-Richelieu.<br />
Toutes nos félicitations aux autres finalistes qui avaient déjà gagné<br />
une bourse de 5 000 $ :<br />
Bianka Durocher, Mascouche ; Jean-François Boucher, Mont-Tremblant ;<br />
Simon Nadeau, Québec ; Carole Cimon, Dégelis ; Sarah Lamontagne,<br />
Dolbeau-Mistassini ; Marie-France Théberge, Québec ; David Martin,<br />
Gatineau.<br />
On peut voir l’émotion <strong>des</strong> finalistes au moment où ils apprennent qu’ils<br />
sont choisis, sur le site de Radio-Canada : virginie.radio-canada.ca.<br />
Cette initiative a été ren<strong>du</strong>e possible grâce à Aetios Pro<strong>du</strong>ctions,<br />
Radio-Canada, la CSQ, la FSE-CSQ et le ministère de l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong><br />
Loisir et <strong>du</strong> Sport.<br />
De gauche à droite : Réjean Parent, Annick Lorain, Bianka Durocher, Jean-François Boucher, Carole Cimon,<br />
Sarah Lamontage, Fabienne Larouche, Marie-France Théberge, Simon Nadeau, Brigitte Lampron, David Martin,<br />
Tomy St-Aubin et Manon Bernard.<br />
Colloque de la FSE<br />
Une question de reconnaissance !<br />
<strong>des</strong> pistes d’action pour améliorer la situation.<br />
Parmi les moments forts <strong>du</strong> colloque,<br />
mentionnons une composition spéciale <strong>du</strong><br />
rappeur Webster, une conférence de Jacques<br />
Salomé au cours de laquelle il proposa <strong>des</strong><br />
bases et <strong>des</strong> repères accessibles à chacune<br />
et chacun pour une meilleure communication<br />
entre élèves et enseignants ainsi qu’un<br />
entretien vidéo avec Daniel Pennac (voir un<br />
autre article en page 21).<br />
P H O T O V E R O B O N C O M P A G N I
R E N C O N T R E<br />
L’enseignement<br />
« Un métier infiniment<br />
respectable »<br />
M a r i e R a n c o u r t<br />
Conseillère FSE à la vie professionnelle<br />
Daniel Pennac, figure marquante<br />
de la littérature contemporaine,<br />
a enseigné dans l’est de la France<br />
pendant 27 ans. Il était à<br />
Montréal à l’occasion <strong>du</strong> dernier<br />
Salon <strong>du</strong> livre. Maintenant<br />
retraité de l’enseignement, il a<br />
publié en 2007 Chagrin d’école,<br />
un récit autobiographique et un<br />
essai pédagogique d’une grande<br />
lucidité. Avec générosité, il<br />
a accepté de nous parler de<br />
l’école, de l’élève qu’il a été,<br />
de ceux qu’il a aidés…<br />
NCSQ : Avant d’être l’écrivain prolifique<br />
que vous êtes devenu, quel<br />
type d’enseignant avez-vous été ?<br />
DP : La carrière d’un enseignant commence<br />
par sa carrière d’élève. Dans mon cas, j’ai eu<br />
une très longue carrière d’élève, parce que<br />
j’ai redoublé <strong>des</strong> classes et j’étais tout à fait<br />
nul, un cancre, étymologiquement un crabe<br />
qui marche de travers, alors que les autres<br />
vont tout droit. Aussi, je me suis retrouvé<br />
professeur, à 24 ans, avec le minimum de<br />
bagages pour enseigner. C’était à Soissons,<br />
dans l’Ain, en 1969, un territoire plat et<br />
glacial. J’enseignais dans un collège mixte<br />
à <strong>des</strong> élèves de 12 à 16 ans qui, pour plusieurs,<br />
étaient sous surveillance judiciaire.<br />
Je me suis donc spécialisé dans les élèves<br />
à problème ou en échec scolaire. C’était<br />
surtout <strong>des</strong> enfants qui, comme on en voit<br />
encore aujourd’hui, sont dans la honte<br />
d’eux-mêmes et qui, pour survivre dans cet<br />
univers scolaire, adoptent <strong>des</strong> comporte-<br />
« L’école n’existe pas !<br />
L’école, c’est nous les enseignants ! »<br />
ments de compensation. Car, si on ne réussit<br />
pas à se faire une identité acceptable à<br />
ses propres yeux, à l’école, on se construit<br />
une identité de petit <strong>du</strong>r, avec tous les<br />
comportements négatifs qui vont avec.<br />
Daniel Pennac<br />
NCSQ : Dans votre plus récent<br />
ouvrage, Chagrin d’école, vous dites :<br />
« Il suffit d’un seul professeur pour<br />
nous sauver de nous-mêmes. »<br />
Certains professeurs ont-ils joué<br />
ce rôle auprès de vous ?<br />
DP : Tout à fait ! Le hasard de rencontres<br />
avec quelques excellents professeurs a<br />
NouvellesCSQ Été 2010 21<br />
P H O T O S J E A N - F R A N Ç O I S L E B L A N C
NouvellesCSQ Été 2010 23
24<br />
P H O T O S J O C E L Y N L A N D R Y<br />
T É M O I G N A G E<br />
La passion d’enseigner,<br />
à ses risques et périls<br />
L o r r a i n e P a g é<br />
Collaboration spéciale<br />
Christiane Pelletier est une<br />
enseignante comme il en existe<br />
<strong>des</strong> milliers d’autres à travers le<br />
Québec. Elle aime sa profession,<br />
y consacre le meilleur d’elle-<br />
même pour assurer le dévelop-<br />
pement <strong>des</strong> élèves qui lui sont<br />
confiés et entretient avec ses<br />
collègues et les parents <strong>des</strong><br />
rapports de collaboration. Et un<br />
jour, tout bascule… Chronique<br />
d’un véritable drame vécu par<br />
une enseignante jusque-là sans<br />
histoire.<br />
La rentrée scolaire de septembre 2006<br />
s’était passée comme toutes les autres avec<br />
ce mélange d’appréhension et de motivation<br />
renouvelées que tous les enseignants et<br />
enseignantes ressentent devant un nouveau<br />
groupe d’élèves. Une classe de 1 re -2 e année<br />
comme les autres aussi, avec son lot d’élèves<br />
plus motivés, au parcours scolaire somme<br />
toute assez facile, et d’autres ayant <strong>des</strong><br />
difficultés d’apprentissage ou de comportement.<br />
Parmi ces derniers, Julien (un nom fictif)<br />
témoigne de certaines attitu<strong>des</strong> préoccupantes<br />
depuis son arrivée en maternelle. Il<br />
est souvent en conflit avec ses camara<strong>des</strong><br />
qu’il lui arrive de menacer de mort. Il ment<br />
constamment et défie l’autorité, appuyé en<br />
cela par ses parents qui croient toujours<br />
sa version <strong>des</strong> faits. Ses résultats scolaires<br />
laissent aussi à désirer.<br />
Devant une telle situation, Christiane<br />
Pelletier intervient : discussions avec<br />
Julien, explications, consignes, système de<br />
motivation personnalisé visant à favoriser<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
un bon comportement, répriman<strong>des</strong>… rien<br />
n’y fait, bien au contraire. Julien se plaint<br />
à ses parents et affirme que l’enseignante<br />
le maltraite et lui fait subir <strong>des</strong> sévices<br />
corporels. Les parents contactent la direction<br />
de l’école et dénoncent l’attitude de<br />
l’enseignante envers leur fils, la rendant<br />
responsable de ses difficultés scolaires.<br />
La directrice conclut que la plainte n’est pas<br />
fondée, d’autant plus qu’elle n’est jamais<br />
seule avec l’enfant, car il y a en classe une<br />
préposée ou une orthopédagogue. De plus,<br />
la secrétaire aurait été témoin de toute<br />
situation anormale puisque son bureau<br />
est de biais avec la classe. Tout aurait pu<br />
s’arrêter là…<br />
Les parents s’acharnent<br />
Les parents décident de porter plainte à la<br />
police. Un pédopsychiatre de la région est<br />
mis à contribution. Il conclut, à la suite de<br />
ses interventions, qu’il ne peut se prononcer<br />
sur la véracité <strong>des</strong> faits, Julien ayant beaucoup<br />
de difficultés à verbaliser. Il faut aussi<br />
Christiane Pelletier<br />
signaler que les sévices décrits par Julien<br />
sont d’une telle fréquence (plus de 400) et<br />
d’une telle cruauté qu’il aurait dû en porter<br />
<strong>des</strong> traces, ce qui n’est nullement le cas. La<br />
plainte n’est pas retenue par les services<br />
policiers. Tout aurait pu s’arrêter là…<br />
Les parents portent alors plainte à la<br />
commission scolaire qui décide de mener<br />
sa propre enquête, mais refuse d’accéder à<br />
leur requête de déplacement de Christiane<br />
Pelletier vers une autre école. Le petit<br />
Julien est donc retiré de l’école, les parents<br />
décidant de le scolariser à la maison pendant<br />
la <strong>du</strong>rée de l’enquête. La commission<br />
scolaire en arrive aux mêmes conclusions<br />
que la police et rejette la plainte. Tout<br />
aurait pu s’arrêter là…<br />
Les médias s’en mêlent<br />
Toutefois, les parents gardent Julien à<br />
la maison et demandent à la commission<br />
scolaire de fournir <strong>des</strong> services à domicile,<br />
ce qu’elle refuse de faire. Les parents ne<br />
cèdent pas. Ils présentent une plainte au
Protecteur <strong>du</strong> citoyen et, en même temps,<br />
décident de porter toute l’affaire sur la<br />
place publique. La radio locale se saisit<br />
de l’événement. Les parents donnent <strong>des</strong><br />
entrevues au cours <strong>des</strong>quelles ils dénoncent<br />
les sévices dont leur fils aurait été victime<br />
et le complot entre l’école, la police et la<br />
commission scolaire.<br />
Tout ce tapage médiatique a ses effets : le<br />
nom de Julien ne tarde pas à être connu<br />
ainsi que celui de son enseignante. L’enfant<br />
ajoute toujours de nouveaux sévices aux<br />
maltraitances dont il aurait été victime.<br />
Le père, qui a menacé l’enseignante, doit<br />
s’engager à garder la paix. On peut imaginer<br />
sans peine le désarroi de Christiane Pelletier<br />
devant toute cette saga ; heureusement,<br />
elle reçoit <strong>des</strong> lettres d’appui et ressent la<br />
solidarité de ses collègues.<br />
Un enfant roi et<br />
<strong>des</strong> parents rois<br />
lui ont fait vivre<br />
un véritable enfer.<br />
L’intervention de la<br />
ministre<br />
Le Protecteur <strong>du</strong> citoyen refusant<br />
d’intervenir, les parents n’en restent pas<br />
là. Ils portent plainte à la ministre de<br />
l’É<strong>du</strong>cation, Michelle Courchesne, qui confie<br />
le tout à un comité d’enquête. Et ça recommence…<br />
Le comité commence ses travaux d’examen<br />
de la plainte. Les parents ne respectent pas<br />
la confidentialité, même si les parties s’y<br />
étaient engagées. La radio locale continue<br />
donc de traiter de l’histoire régulièrement.<br />
Puis, en février dernier, soit plus de trois<br />
ans après le début de cette interminable<br />
saga, le verdict tombe.<br />
Pour le comité, l’enfant n’est pas crédible,<br />
car les faits qu’il rapporte sont « invraisemblables<br />
». Le pédopsychiatre, appelé à donner<br />
son avis a conclu que l’enfant témoigne<br />
de situations « abracadabrantes ». De l’avis<br />
<strong>du</strong> comité, l’enseignante, qui bénéficie<br />
d’une excellente réputation, a agi de façon<br />
professionnelle avec calme, douceur et<br />
patience. Il recommande donc à la ministre<br />
de rejeter la plainte. Après <strong>des</strong> mois d’un<br />
interminable acharnement, de calomnies,<br />
de diffamations, Christiane Pelletier attend<br />
toujours la décision de la ministre…<br />
Et maintenant ?<br />
« J’ai choisi<br />
de raconter<br />
ce qui m’est arrivé<br />
pour tenter de<br />
tourner la page. »<br />
Pour Me Claudine Barabé, directrice <strong>du</strong><br />
Service juridique de la CSQ et procureure<br />
de Christiane Pelletier, toute cette histoire<br />
a porté atteinte à la réputation d’une<br />
enseignante irréprochable dont on a fait<br />
le procès sur la place publique. « Pour que<br />
justice soit véritablement ren<strong>du</strong>e, les faits<br />
doivent être rétablis et la situation que l’on<br />
a fait vivre à cette enseignante, dénoncée. »<br />
Pour le président <strong>du</strong> Syndicat de l’enseignement<br />
<strong>du</strong> Grand-Portage (CSQ), Éric Dion,<br />
toute cette histoire dépasse l’entendement.<br />
« Comment un tel acharnement a-t-il pu être<br />
possible ? Chose certaine, une telle situation<br />
met en évidence tous les vices d’un système<br />
qui, dans une approche clientéliste, refuse<br />
de mettre fin à un véritable harcèlement et<br />
« nourrit le monstre » en refusant de prendre<br />
parti. Madame Pelletier était pourtant une<br />
enseignante estimée par ses collègues,<br />
appréciée <strong>des</strong> parents, à qui rien n’avait<br />
jamais été reproché sur le plan professionnel,<br />
mais à qui un enfant roi et <strong>des</strong> parents<br />
rois ont fait vivre un véritable enfer. »<br />
Christiane Pelletier, pour sa part, reconnaît<br />
avoir été très éprouvée par cette lamentable<br />
affaire. Elle a puisé la force de tenir bon,<br />
dit-elle, dans l’appui de ses collègues,<br />
l’amour de ses proches et la confiance<br />
manifestée par les autres parents. « J’étais<br />
en paix avec moi-même, insiste-t-elle, car<br />
qu’importe ce que les autres pensaient<br />
de moi, je savais ce que j’avais fait et ce<br />
que je n’avais pas fait. Le soutien de mon<br />
syndicat a permis d’assurer ma défense sans<br />
que j’aie à assumer les frais très importants<br />
compte tenu <strong>des</strong> multiples recours utilisés<br />
par les parents. »<br />
« Mais, confie-t-elle, ma façon d’être dans<br />
l’enseignement a changé. Je suis plus<br />
prudente avec les élèves, plus vigilante avec<br />
les parents. Je m’inquiète de l’interprétation<br />
que certains peuvent faire mes attitu<strong>des</strong> ou<br />
mes interventions. C’est important que les<br />
enseignantes ou les ensei gnants parlent <strong>des</strong><br />
difficultés rencontrées avec <strong>des</strong> élèves ou<br />
<strong>des</strong> parents, plutôt que de les vivre dans le<br />
silence et la solitude. Je suis certaine que,<br />
parce que je l’ai fait très tôt, j’ai évité que<br />
d’aucuns disent qu’il n’y a pas de fumée<br />
sans feu. »<br />
Elle ajoute, pour conclure, que cet article<br />
représente pour elle une façon de rétablir sa<br />
réputation : « Plutôt que d’entreprendre <strong>des</strong><br />
poursuites et de revivre une saga judiciaire<br />
pendant plusieurs années encore, j’ai choisi<br />
de raconter ce qui m’est arrivé pour tenter<br />
de tourner la page. »<br />
NouvellesCSQ Été 2010 25
26<br />
S O U T I E N S C O L A I R E<br />
Intervention en situation de crise<br />
Un nouvel outil est<br />
maintenant disponible !<br />
C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />
Rédactrice en chef<br />
Saviez-vous qu’une nouvelle trousse de<br />
procé<strong>du</strong>res visant à outiller le personnel<br />
scolaire pour faire face à une situation de<br />
crise à l’école est disponible depuis peu<br />
dans les milieux ? Cet outil est un complément<br />
au Référentiel : les élèves à risque et<br />
HDAA lancé l’an dernier par la FSE.<br />
P E T I T E E N FA N C E<br />
C l a u d e G i r a r d<br />
Agent d’information CSQ<br />
Trois mois après son début,<br />
la négociation entourant la<br />
première convention collec-<br />
tive <strong>des</strong> 12 500 responsables<br />
de service de garde en milieu<br />
familial (RSG), affiliées à la<br />
Fédération <strong>des</strong> intervenantes<br />
en petite enfance <strong>du</strong> Québec<br />
(FIPEQ-CSQ), entre dans une<br />
nouvelle phase alors que la<br />
mobilisation <strong>des</strong> membres<br />
s’intensifie avec la tenue<br />
d’assemblées générales et<br />
de confé rences de presse dans<br />
l’ensemble <strong>des</strong> régions <strong>du</strong> Québec.<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
En plus d’être un instrument qui favorise la<br />
concertation de l’équipe-école, la trousse<br />
renferme une foule de renseignements<br />
sur les plans juridique et <strong>des</strong> relations <strong>du</strong><br />
travail, présentés sur <strong>des</strong> fiches pratiques,<br />
ainsi que plusieurs références (p. ex. formations,<br />
formulaires, gui<strong>des</strong> et documents de<br />
référence). Son format permet aussi l’ajout<br />
et le partage d’information, ce qui en fait<br />
un outil évolutif.<br />
La trousse a été réalisée par le Comité de<br />
vie professionnelle en adaptation scolaire<br />
de la Fédération <strong>du</strong> personnel de<br />
soutien scolaire (FPSS-CSQ), en collaboration<br />
avec la Fédération <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong> de<br />
l’enseignement (FSE-CSQ) et la Fédération<br />
<strong>des</strong> professionnelles et professionnels de<br />
l’é<strong>du</strong>cation (FPPE-CSQ). Pour en savoir plus,<br />
communiquez avec votre syndicat.<br />
Négociation d’une première convention collective pour les RSG<br />
La mobilisation et l’information<br />
passent à une nouvelle phase<br />
Le coup d’envoi a été officiellement donné le<br />
15 mai avec la tenue à Québec de la Rencontre<br />
nationale <strong>des</strong> déléguées, une première dans<br />
l’histoire <strong>des</strong> Alliances <strong>des</strong> intervenantes en<br />
milieu familial (ADIM). Pour l’occasion, près de<br />
300 déléguées pro venant <strong>des</strong> quatre coins <strong>du</strong><br />
Québec s’étaient rassemblées pour déterminer<br />
les prochaines étapes de leur négociation. Elles<br />
ont profité de l’occasion pour tenir une manifestation<br />
devant l’Assemblée nationale afin de faire<br />
connaître au gouvernement leur détermination<br />
à obtenir <strong>des</strong> conditions de travail plus justes et<br />
plus équitables.<br />
Assemblées générales et<br />
conférences de presse<br />
Au cours <strong>des</strong> prochaines semaines, pas moins de<br />
36 assemblées générales <strong>des</strong> ADIM se tiendront<br />
dans autant de villes afin de faire le point sur la<br />
négociation et d’adopter les moyens d’action jugés<br />
nécessaires. Parallèlement à cette démarche, la<br />
<strong>Centrale</strong>, en collaboration avec la FIPEQ, lance une<br />
importante tournée d’information nationale<br />
visant à sensibiliser la population sur les conditions de travail <strong>des</strong><br />
RSG et leurs revendications.
P E T I T E E N FA N C E<br />
Ces tournées d’organisation syndicale et d’information ont pour<br />
slogan Nous sommes responsables, nous méritons mieux ! Plusieurs<br />
outils ont d’ailleurs été pro<strong>du</strong>its autour de ce thème dont une grande<br />
affiche qui restera très visible au cours <strong>des</strong> prochaines semaines.<br />
Un gouvernement qui doit<br />
négocier sérieusement<br />
Cette mobilisation <strong>des</strong> RSG est d’autant plus nécessaire qu’après avoir<br />
dû se battre <strong>du</strong>rant plusieurs années pour récupérer leurs droits à la<br />
syndicalisation et à la négociation, ces milliers de femmes font face<br />
une fois de plus à un gouvernement peu empressé d’améliorer leurs<br />
conditions de travail.<br />
« Ça n’a tout simplement aucun sens que ce même gouvernement,<br />
qui a été forcé par les tribunaux de rendre à ces 15 000 femmes <strong>des</strong><br />
droits fondamentaux qu’il leur avait lui-même retirés, ne négocie<br />
pas leurs conditions de travail aussi sérieusement qu’il le devrait.<br />
Il y a une limite à l’iniquité et à l’injustice et ces milliers de femmes<br />
méritent le respect pour l’important travail qu’elles font. Un respect<br />
qui doit se tra<strong>du</strong>ire par <strong>des</strong> conditions de travail décentes », affirme<br />
Louise Chabot, 1 re vice-présidente de la CSQ.<br />
Centres de la petite enfance<br />
Place à la négo !<br />
R o b e r t S e e r s<br />
Conseiller CSQ responsable de la négociation nationale<br />
Le 22 mars, une étape importante et préliminaire à la négociation<br />
<strong>des</strong> conditions de travail <strong>du</strong> personnel <strong>des</strong> centres de<br />
la petite enfance (CPE) <strong>du</strong> Québec, syndiqué à la CSQ, a été<br />
franchie. En effet, certains éléments <strong>des</strong> négociations regroupée<br />
et nationale ont été clarifiés lors d’une rencontre entre la FIPEQ<br />
et l’Association québécoise <strong>des</strong> CPE (AQCPE), tels que la participation<br />
<strong>du</strong> ministère de la Famille et <strong>des</strong> Aînés <strong>du</strong> Québec.<br />
Au cours de cette rencontre importante, la FIPEQ a d’ailleurs réitéré<br />
son objectif d’uniformisation <strong>des</strong> conditions de travail dans ce<br />
secteur. Elle a aussi réaffirmé sa volonté d’en débattre à une table de<br />
négociation regroupée (p. ex. les droits syndicaux, l’ancienneté, les<br />
congés sociaux, etc.) ainsi qu’à une table nationale (p. ex. le salaire,<br />
la retraite, les assurances et les droits parentaux), toutes deux exclusives<br />
à la CSQ.<br />
Quant à l’AQCPE, elle a confirmé son intérêt à aller de l’avant dans<br />
cette perspective. Toutefois, après avoir reçu notre projet de protocole,<br />
elle a remis en cause certains éléments déjà discutés, ce qui a<br />
eu pour effet de retarder le début de la négociation. Une nouvelle<br />
rencontre de clarification a donc eu lieu le 11 mai.<br />
Si cette démarche semble laborieuse, elle n’en demeure pas moins<br />
une condition préalable importante à remplir afin d’entamer la négociation<br />
sur de bonnes bases. Une fois les protocoles de négociation<br />
signés et notre cahier de deman<strong>des</strong> syndicales complété, la négociation<br />
devrait débuter rapidement avec l’AQCPE et le ministère de la<br />
Famille et <strong>des</strong> Aînés. Pour en savoir plus, consultez le site<br />
fipeq.qc.net.<br />
CPE Allô mon ami I et II<br />
Une entente de<br />
principe a été conclue !<br />
C a t h e r i n e G a u t h i e r<br />
Rédacrice en chef<br />
Dans l’édition précédente de Nouvelles CSQ, un article faisait état <strong>des</strong><br />
négociations difficiles entourant le renouvellement de la convention<br />
collective <strong>des</strong> travailleuses et travailleurs <strong>des</strong> Centres de la petite<br />
enfance Allô mon ami I et II, situés à Québec. Après deux ans et<br />
demi de pourparlers avec un employeur qui multipliait les subterfuges<br />
pour faire traîner les choses, une entente de principe a finalement<br />
été conclue le 25 février. Parmi les éléments importants de l’entente,<br />
mentionnons <strong>des</strong> gains significatifs en matière de droits parentaux,<br />
d’attribution de poste, de perfectionnement, de libération syndicale<br />
ainsi que la rétribution de tous les congés fériés et la création d’un<br />
comité de relations <strong>du</strong> travail.<br />
Régime d’assurances collectives<br />
Un dossier à surveiller !<br />
Saviez-vous que la CSQ travaille à l’élaboration d’un régime<br />
d’assurances collectives, au meilleur coût, adapté sur mesure aux<br />
besoins <strong>des</strong> RSG ? Pour ce faire, elle scrute à la loupe les soumissions<br />
<strong>des</strong> assureurs afin de s’assurer que les pro<strong>du</strong>its qu’ils<br />
proposent garantissent les meilleurs services possible, et ce, à<br />
<strong>des</strong> taux très compétitifs. Comme toujours, la <strong>Centrale</strong> ne recule<br />
devant rien pour offrir ce qu’il y a de mieux à ses membres.<br />
NouvellesCSQ Été 2010 27
28<br />
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR<br />
Droits de scolarité à l’université<br />
La croisade<br />
<strong>des</strong> « ex »…<br />
Gabriel Danis<br />
Conseiller CSQ à l’action professionnelle,<br />
enseignement supérieur<br />
Les luci<strong>des</strong>, menés encore une<br />
fois par Lucien Bouchard, ont<br />
repris le flambeau dans leur<br />
croisade pour une tarification<br />
tous azimuts. Cette fois-ci,<br />
l’ancien premier ministre a<br />
réuni une quinzaine de person-<br />
nalités pour relancer le débat<br />
sur une hausse importante <strong>des</strong><br />
droits de scolarité.<br />
Le groupe <strong>des</strong> ex, composé d’anciens recteurs,<br />
ministres et dirigeants <strong>du</strong> mouvement étudiant,<br />
a fait connaître en février dernier<br />
ses propositions dans son Pacte pour le<br />
financement concurrentiel de nos universités.<br />
Essentiellement, les signataires déplorent le<br />
sous-financement <strong>des</strong> universités québécoises,<br />
estimé à près de 400 millions de<br />
dollars par rapport à leurs homologues<br />
canadiennes. Afin de combler ce retard, ils<br />
proposent d’ajuster les droits de scolarité<br />
à la moyenne canadienne. Ainsi, 85 % <strong>des</strong><br />
étudiantes et étudiants québécois devraient<br />
assumer une hausse de 2 200 $, alors que<br />
15 % d’entre eux devraient débourser de<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
3 000 $ à 10 000 $ de plus pour étudier dans<br />
<strong>des</strong> secteurs disciplinaires à coûts élevés et<br />
à rendement fort (p. ex. la médecine).<br />
La mise en œuvre de ce pacte permettrait<br />
aux universités de récolter près de 565<br />
millions de dollars annuellement. S’il peut<br />
paraître à priori logique d’exiger <strong>des</strong> droits<br />
de scolarité supérieurs aux personnes ayant<br />
choisi d’étudier dans <strong>des</strong> disciplines à<br />
rendement fort, il faut comprendre qu’elles<br />
rembourseront plusieurs fois le coût de<br />
cette formation en raison <strong>du</strong> système fiscal<br />
progressif <strong>du</strong> Québec.<br />
Accessibilité aux étu<strong>des</strong><br />
supérieures<br />
Cette proposition est plutôt mal accueillie<br />
en nos rangs et soulève <strong>des</strong> questions<br />
quant aux conséquences sur l’accessibilité<br />
aux étu<strong>des</strong> supérieures. Une récente étude<br />
de l’Université de Sherbrooke 1 démontre<br />
d’ailleurs qu’une hausse <strong>des</strong> droits au niveau<br />
de la moyenne canadienne entraînerait une<br />
chute de près de 10 % <strong>des</strong> inscriptions.<br />
Le Québec a-t-il le luxe de se passer de<br />
22 000 diplômés universitaires par année ?<br />
Par ailleurs, rappelons que la politique<br />
québécoise de démocratisation de l’é<strong>du</strong>cation<br />
a porté ses fruits : les nouvelles<br />
cohortes affichent <strong>des</strong> taux de scolarisation<br />
comparables à ceux de nos voisins. Toutefois,<br />
les jeunes venant de régions éloignées<br />
ou de familles moins nanties entreprennent,<br />
dans une plus faible proportion, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />
supérieures. Une hausse marquée <strong>des</strong> droits<br />
de scolarité risquerait donc d’accentuer<br />
cette tendance.<br />
D’autres solutions<br />
s’offrent à nous<br />
Nul doute que le débat entourant les droits<br />
de scolarité s’inscrit dans celui plus large<br />
<strong>des</strong> finances publiques, où l’on assiste à une<br />
lente transformation <strong>des</strong> sources de revenu<br />
<strong>du</strong> gouvernement. En effet, l’État québécois<br />
s’est volontairement privé, au cours <strong>des</strong><br />
dernières années, de milliards de dollars en<br />
revenu en baissant les impôts <strong>des</strong> entreprises<br />
et <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s. Devant les déficits<br />
anticipés, plusieurs proposent de recourir à<br />
la tarification, une mesure beaucoup plus<br />
régressive que l’imposition.<br />
Or, en lieu et place, pourquoi ne pas faire<br />
payer ceux qui en ont les moyens ?<br />
L’élimination de la taxe sur le capital <strong>des</strong><br />
institutions financières, par exemple,<br />
coûtera annuellement plus de 600 millions<br />
de dollars au trésor québécois. Ce cadeau<br />
fiscal fait aux banques représente plus que<br />
ce que l’on propose d’aller chercher dans les<br />
poches <strong>des</strong> étudiants. À votre avis, qui<br />
devrait payer pour financer adéquatement<br />
nos universités : les étudiants ou les<br />
banques ?<br />
1 mels.gouv.qc.ca/sections/mo<strong>des</strong>Financement/<br />
pdf/droits_scolarite.pdf<br />
PHOTO XSANDRA
S A N T É E T S É C U R I T É D U T R AVA I L<br />
Travailler plus longtemps…<br />
mais dans quelles conditions ?<br />
P i e r r e L e f e b v r e<br />
peut-être<br />
Conseiller CSQ en santé et<br />
sécurité <strong>du</strong> travail<br />
Travailler 36, 37 ou 38 ans<br />
et augmenter vos revenus de<br />
retraite en conséquence, cela<br />
vous semble une option intéres-<br />
sante ? Et bien, les plus récen-<br />
tes modifications envisagées au<br />
RREGOP pourraient le permettre<br />
sous peu. Il s’agit d’une solution<br />
gagnant-gagnant, tant pour les<br />
personnes intéressées que pour<br />
les services publics qui devront<br />
composer avec une pénurie de<br />
main-d’œuvre. Toutefois, ce<br />
changement important entraî-<br />
nera dans son sillage la ques-<br />
tion <strong>des</strong> conditions de travail<br />
relatives à l’avancée en âge…<br />
Qu’on se le dise, dès que l’on quitte les<br />
bancs de l’école, on entre dans la catégorie<br />
<strong>des</strong> « travailleurs vieillissants » : le vieillissement<br />
physiologique commence en effet<br />
dès la jeune vingtaine, même s’il ne devient<br />
visible que vers 40 ou 45 ans !<br />
Si, pour une part, le vieillissement est<br />
déterminé par la génétique, une autre part,<br />
souvent majeure, dépend de l’environnement<br />
et notamment <strong>des</strong> conditions de travail.<br />
Lorsque celles-ci sont difficiles, le travail<br />
peut révéler précocement <strong>des</strong> atteintes<br />
jusque-là invisibles, accélérer ou amplifier<br />
le vieillissement, et donc créer <strong>des</strong> mécanismes<br />
d’usure prématurée ou accélérée.<br />
Mais l’avancée en âge permet aussi de multiplier<br />
les expériences, professionnelles ou<br />
non, qui enrichissent les compétences et les<br />
connaissances essentielles au travail. Les<br />
travailleurs plus âgés les mettent d’ailleurs<br />
à profit pour développer <strong>des</strong> stratégies<br />
compensatoires, souvent utiles aux plus<br />
jeunes.<br />
Une question<br />
d’environnement<br />
de travail ?<br />
De façon générale, les déficits fonctionnels<br />
liés au vieillissement ne sont en aucun<br />
cas systématiques dans la cinquantaine<br />
et même dans la soixantaine. Pour la<br />
plupart, ces troubles resteront modérés,<br />
voire absents jusqu’à 65-70 ans. Ce n’est<br />
donc pas le vieillissement en soi, mais bien<br />
l’environnement de travail, lorsqu’il est<br />
inadapté et particulièrement sollicitant, qui<br />
engendre une usure prématurée et met en<br />
difficulté le salarié vieillissant.<br />
Parmi les obstacles à considérer, mentionnons<br />
: les défis reliés au temps (rythme de<br />
travail soutenu et imposé), les contraintes<br />
physiques (pénibilité, postures contraignantes),<br />
les horaires atypiques (travail de<br />
nuit ou en rotation) et les changements<br />
dans le travail (technologies, organisation<br />
<strong>du</strong> travail, nouvel emploi). D’autres<br />
contraintes, qui ne sont pas propres aux<br />
travailleuses et travailleurs vieillissants,<br />
telles que le cumul <strong>des</strong> expositions<br />
(p. ex. le bruit), peuvent aussi être problématiques.<br />
Heureusement, plusieurs<br />
pistes de solution sont<br />
déjà connues :<br />
– Alléger le travail physique : en<br />
supprimant certaines tâches ou en les<br />
répartissant autrement, en faisant appel<br />
au collectif pour réaliser les travaux<br />
les plus pénibles, en laissant au salarié<br />
la possibilité d’adapter son rythme de<br />
travail, etc.<br />
– Penser l’organisation <strong>du</strong> travail<br />
autrement : en laissant suffisamment<br />
de marge de manœuvre au salarié pour<br />
lui permettre d’utiliser son expérience<br />
et ses stratégies compensatoires, en<br />
intro<strong>du</strong>isant plus de souplesse dans<br />
l’organisation, etc.<br />
– Adapter l’environnement de travail :<br />
en portant une attention particulière<br />
aux contraintes visuelles et auditives,<br />
en ré<strong>du</strong>isant au minimum les expositions<br />
à divers contaminants, etc.<br />
– Développer les compétences : en<br />
construisant à partir <strong>des</strong> expériences<br />
<strong>du</strong> personnel plus âgé, en favorisant<br />
sa mobilité interne, en assurant la<br />
formation requise par les changements<br />
intro<strong>du</strong>its, qu’ils soient technologiques<br />
ou organisationnels, en favorisant les<br />
transferts intergénérationnels, etc.<br />
Beaucoup de travail en perspective pour les<br />
<strong>syndicats</strong> et de quoi occuper nos « vieux<br />
jours » !<br />
P H O T O C A T A L I N P E T O L E A<br />
NouvellesCSQ Été 2010 29
30<br />
PHOTO YURI ARCURS<br />
PUBLIREPORTAGE<br />
Jocelyn Roy<br />
Conseiller CSQ, responsable <strong>du</strong> régime<br />
Les protections RésAut CSQ<br />
Si une assurance automobile ou habitation<br />
ne peut prévenir un sinistre, elle peut alléger<br />
le stress causé par la situation fortuite,<br />
surtout si l’on est bien préparé. La Personnelle,<br />
l’assureur de groupe choisi par la CSQ,<br />
propose quelques trucs pour simplifier et<br />
accélérer le processus d’indemnisation à la<br />
suite d’un sinistre.<br />
Assurance habitation : la<br />
clé est dans l’inventaire<br />
Combien ai-je payé ma télé au plasma il y a<br />
cinq ans ? Combien de disques contenait ma<br />
collection de DVD avant la visite <strong>des</strong> cambrioleurs<br />
? Pas facile de répondre à de telles<br />
questions, surtout sur le coup de l’émotion.<br />
C’est pourquoi il est si important de maintenir<br />
en tout temps un inventaire de ses<br />
biens avec <strong>des</strong> pièces justificatives telles<br />
que photos, vidéos, factures, emballages<br />
d’origine ou garanties.<br />
En cas de feu, de vol ou de vandalisme,<br />
la première personne à appeler après les<br />
pompiers ou les policiers est votre assureur.<br />
Il vous mettra en contact avec un expert en<br />
sinistres qui vous aidera d’abord à régler les<br />
urgences.<br />
Une fois cette étape franchie, vous pourrez<br />
discuter de l’évaluation <strong>des</strong> dommages. Si<br />
vous pouvez fournir à l’expert en sinistres<br />
un dossier complet de vos biens endommagés<br />
ou volés, preuves à l’appui, il n’y a pas<br />
de doute que cela facilitera votre réclamation.<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
Assurance auto<br />
et habitation :<br />
<strong>des</strong> trucs pour<br />
simplifer le<br />
processus<br />
d’indemnisation<br />
Surtout, n’effectuez aucune réparation<br />
permanente et ne remplacez rien sans avoir<br />
d’abord parlé à votre assureur et obtenu son<br />
consentement.<br />
Assurance auto : un<br />
constat bien simple<br />
Au Québec, la procé<strong>du</strong>re de règlement d’un<br />
sinistre automobile sans blessé est assez<br />
simple et repose sur le constat amiable. En<br />
cas d’accident, chaque con<strong>du</strong>cteur impliqué<br />
doit en remplir un. À défaut d’avoir un<br />
constat sous la main, chaque partie doit<br />
prendre en note les données suivantes :<br />
nom, adresse et numéro de téléphone de<br />
l’autre con<strong>du</strong>cteur, marque de sa voiture,<br />
numéro de plaque, numéro de son permis de<br />
con<strong>du</strong>ire, nom de son assureur et numéro de<br />
sa police. S’il y a <strong>des</strong> témoins, notez aussi<br />
leur nom et numéro de téléphone. Il va sans<br />
dire que le constat amiable est préférable,<br />
car on ne risque pas d’oublier un détail<br />
important dans le feu de l’action.<br />
S’il y a <strong>des</strong> blessés dans l’accident, inutile<br />
de remplir le constat. Appelez les secours,<br />
et le rapport de police servira pour l’indemnisation.<br />
Dans tous les cas, communiquez avec<br />
votre assureur le plus tôt possible, car<br />
c’est lui qui prend en charge l’évaluation<br />
<strong>des</strong> dommages. Il vous dirigera vers un<br />
carrossier certifié qui effectuera également<br />
l’estimation <strong>des</strong> dommages ou il dépêchera<br />
sur place un estimateur accrédité.<br />
Un service de confiance<br />
Le service d’indemnisation de La Personnelle<br />
jouit d’une excellente crédibilité. Les<br />
clients sont accompagnés depuis l’ouverture<br />
de leur dossier de réclamation jusqu’au<br />
règlement afin que leur vie revienne à la<br />
normale le plus vite possible. En fait, 95 %*<br />
<strong>des</strong> clients assurés ayant subi un sinistre<br />
recommanderaient sans hésitation le service<br />
d’indemnisation de La Personnelle. Voilà<br />
une autre raison de faire confiance au plus<br />
important assureur de groupe auto et habitation<br />
au Québec.<br />
Pour obtenir une soumission<br />
d’assurance auto et habitation, visitez<br />
csq.lapersonnelle.com ou composez le<br />
1 888 GROUPES (1 888 476-8737) si<br />
vous préférez parler à un agent.<br />
MD Marque déposée de La Personnelle, compagnie<br />
d’assurances.<br />
* Source : Sondage de satisfaction auprès <strong>des</strong><br />
clients ayant fait une réclamation à La Personnelle,<br />
période de janvier à décembre 2008.<br />
Les renseignements contenus dans ce publireportage<br />
sont fournis à titre purement indicatif. La<br />
Personnelle, assurances générales inc., se dégage<br />
de toute responsabilité qui pourrait en découler.<br />
Certaines conditions s’appliquent.
EVB<br />
Vers un réseau d’écoles vertes<br />
Brundtland au Burkina Faso<br />
Luc Allaire<br />
Conseiller CSQ à l’action professionnelle<br />
Pour Ousséni Ouedraogo,<br />
l’é<strong>du</strong>cation environnementale<br />
représente une passion. Ensei-<br />
gnant à l’école communale C,<br />
à Kaya, dans le centre-nord <strong>du</strong><br />
Burkina Faso, il a développé un<br />
projet de pépinière en 2000<br />
avec ses élèves de 6 e année.<br />
Il visait alors plusieurs objectifs :<br />
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tal<br />
Une école, un bosquet<br />
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Le secrétaire général <strong>du</strong> SNEA-B,<br />
Jean Kafando (à gauche).<br />
Tous les jours, les élèves arrosent les arbres autour de leur école.<br />
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PHOTOS LUC ALLAIRE<br />
NouvellesCSQ Été 2010 31
32<br />
E V B<br />
Un enseignant explique à un élève<br />
comment utiliser les feuilles<br />
d’eucalyptus.<br />
une démarche en trois étapes : l’observation<br />
de la réalité, l’analyse de cette réalité, puis<br />
sa transformation.<br />
Pour mettre en pratique une activité<br />
d’observation de la réalité, les participants<br />
ont été invités à faire un itinéraire<br />
de découverte. Le groupe a parcouru les<br />
rues entourant le centre de formation afin<br />
de repérer les enjeux <strong>du</strong> développement<br />
<strong>du</strong>rable associés à trois thématiques : la<br />
société, l’environnement et l’économie.<br />
Au cours de l’itinéraire, une enseignante,<br />
Kadietou Ouedraogo, a demandé à une<br />
petite fille pourquoi elle n’était pas à<br />
l’école, en ce mardi matin. Celle-ci lui a<br />
répon<strong>du</strong> qu’elle n’allait plus à l’école depuis<br />
que sa tante était allée la chercher dans<br />
son village pour l’amener en ville. Depuis ce temps, elle travaille comme domestique<br />
pour sa tante.<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
Un problème environnemental<br />
important au Burkina Faso :<br />
l’accumulation de déchets<br />
un peu partout.<br />
Le Burkina Faso est situé au sud<br />
<strong>du</strong> Sahara. Il est bordé, entre<br />
autres, par la Côte d’Ivoire, le Mali<br />
et le Niger. C’est l’un <strong>des</strong> pays<br />
les plus pauvres de la Terre. Il se<br />
classe au 177 e rang sur 182 pays,<br />
selon l’Indice <strong>du</strong> dévelop pement<br />
humain <strong>des</strong> Nations Unies.<br />
Une enseignante, Kadietou Ouedraogo,<br />
demande à une petite fille pourquoi elle n’est pas à l’école…<br />
Elle travaille comme domestique pour sa tante.<br />
De retour en plénière, Kadietou a parlé de<br />
cette rencontre, ce qui a inspiré une activité<br />
pédagogique sur le droit à l’é<strong>du</strong>cation<br />
et, plus spécifiquement, l’é<strong>du</strong>cation <strong>des</strong><br />
filles. Zéli Maïga, une enseignante <strong>du</strong> Sahel,<br />
a suggéré que les enseignants organisent<br />
un recensement <strong>des</strong> filles qui ne vont pas à<br />
l’école dans leur région en demandant aux<br />
élèves si leur petite sœur allait à l’école ou<br />
non. Par la suite, <strong>des</strong> actions pourront être<br />
menées pour rencontrer les parents et les<br />
inciter à inscrire leur fille à l’école.<br />
Cette activité se retrouvera dans un guide<br />
d’activités pédagogiques <strong>des</strong>tiné aux jeunes<br />
de l’enseignement primaire. En effet, les<br />
participants ont travaillé, pendant trois<br />
jours, à la pro<strong>du</strong>ction d’activités pertinentes<br />
pour les écoles burkinabés, en s’inspirant <strong>du</strong><br />
guide qui avait été élaboré au Niger, l’année<br />
précédente.<br />
De retour dans leur région, les enseignants<br />
se serviront de ce guide pour former chacun<br />
dix enseignants. Ensemble, ils seront<br />
responsables de créer un réseau d’écoles<br />
vertes Brundtland qui pourrait se joindre à<br />
celui <strong>du</strong> Niger, et s’étendre éventuellement<br />
au Mali dans l’espace sahélien.<br />
À NE PAS MANQUER !<br />
Saviez-vous qu’il est possible de visionner<br />
Des semeurs d’espoir : Implanter un réseau<br />
d’écoles vertes au Burkina Faso sur le site<br />
international.csq.qc.net ? Cette vidéo a été<br />
pro<strong>du</strong>ite par la CSQ en collaboration avec la<br />
National E<strong>du</strong>cation Association <strong>des</strong> États-<br />
Unis et l’Internationale de l’É<strong>du</strong>cation.<br />
LA RÉALISATION DE CE REPORTAGE<br />
A ÉTÉ RENDUE POSSIBLE GRÂCE À<br />
UNE CONTRIBUTION FINANCIÈRE<br />
DE L’AGENCE CANADIENNE<br />
DE DÉVE LOPPEMENT<br />
INTERNATIONAL.
I N T E R N AT I O N A L<br />
Après la crise :<br />
répondre aux<br />
nouveaux défis<br />
é<strong>du</strong>catifs<br />
P i e r r e J o b i n<br />
3 e vice-président de la CSQ<br />
R i c h a r d L a n g l o i s<br />
Conseiller CSQ aux relations internationales<br />
La grave crise économique et financière a eu <strong>des</strong><br />
répercussions importantes sur tous les secteurs de<br />
notre vie collective. L’é<strong>du</strong>cation n’a pas échappé à la<br />
tourmente, comme l’ont constaté les représen tants<br />
de la CSQ présents à la Conférence <strong>des</strong> <strong>syndicats</strong><br />
affiliés à l’Internationale de l’É<strong>du</strong>cation (IE) venant<br />
<strong>des</strong> pays membres de l’OCDE.<br />
Ainsi, <strong>du</strong> 8 au 10 mars, une centaine de responsables syndicaux ont ausculté<br />
les systèmes é<strong>du</strong>catifs de leur pays en s’interrogeant en particulier<br />
sur les stratégies syndicales à mettre de l’avant afin de s’assurer que la<br />
relance économique mise sur le redéploiement <strong>des</strong> dispositifs publics<br />
d’é<strong>du</strong>cation.<br />
À cet égard, le secrétaire général de la Commission syndicale consultative<br />
auprès de l’OCDE, John Evans, a insisté sur la nécessité d’élargir le<br />
débat sur les terrains politique et économique. Il a également souligné<br />
l’importance de créer <strong>des</strong> liens avec les organisations syndicales <strong>des</strong><br />
autres secteurs d’activités. En effet, le syndicalisme en é<strong>du</strong>cation ne peut<br />
demeurer fort s’il navigue sur une mer de travailleurs non syndiqués.<br />
Par ailleurs, un représentant de l’IE a relevé les fortes variations, à<br />
l’échelle internationale, <strong>des</strong> réactions gouvernementales devant la crise<br />
économique. Si dans certains pays, les États sabrent aveuglément dans<br />
ce secteur vital, on voit aussi <strong>des</strong> cas où les gouvernements tentent de<br />
maintenir intacts les budgets é<strong>du</strong>catifs et même d’autres, où ils décident<br />
d’investir massivement en faisant de l’é<strong>du</strong>cation le moteur de la relance<br />
économique. Bref, les coupes budgétaires de certains sont motivées<br />
davantage par l’idéologie que par de réelles contraintes objectives. La<br />
crise comme prétexte au désengagement de l’État ? Hélas ! On a vu ce<br />
film à plusieurs reprises déjà…<br />
Devant ces constats et l’influence grandissante qu’exerce l’OCDE sur les<br />
stratégies é<strong>du</strong>catives <strong>des</strong> gouvernements nationaux, les participantes et<br />
participants ont débattu de l’opportunité pour les <strong>syndicats</strong>, de travailler<br />
davantage au sein <strong>des</strong> diverses instances de cette institution internationale,<br />
afin d’en infléchir les orientations. Un débat chaud qui rebondira<br />
sans doute sur le plancher <strong>du</strong> prochain congrès de l’IE en 2011…<br />
NouvellesCSQ Été 2010 33
34<br />
D I V E R S I T É S E X U E L L E<br />
Prix GRIS-Fondation Simple Plan<br />
Pour saluer la lutte <strong>des</strong> jeunes<br />
contre l , homophobie<br />
G a b r i e l D a n i s<br />
Conseiller CSQ à l’action professionnelle,<br />
enseignement supérieur<br />
Saviez-vous que le GRIS-Montréal et le<br />
GRIS-Québec, deux groupes régionaux<br />
d’intervention sociale travaillant à démystifier<br />
l’homosexualité et la bisexualité en<br />
milieu scolaire, ont annoncé récemment la<br />
création <strong>du</strong> prix GRIS-Fondation Simple<br />
Plan, en association avec le populaire<br />
groupe <strong>du</strong> même nom ?<br />
Ce prix, qui s’adresse à toutes les écoles<br />
primaires et secondaires <strong>du</strong> Québec, vise<br />
à reconnaître les efforts <strong>des</strong> jeunes et <strong>du</strong><br />
personnel qui prennent position face à<br />
l’homophobie et s’engagent pour une école<br />
inclusive et ouverte à la diversité.<br />
L I V R E S<br />
Francis per<strong>du</strong><br />
dans les méandres<br />
Ce récit humoristique de Jean-François<br />
Roberge révèle le passage de Francis<br />
de l’enfance à l’adolescence. Une<br />
histoire qui montre que malgré les<br />
remous inhérents à cette période de<br />
transition, celle-ci peut être vécue de<br />
façon positive. Plusieurs clins d’œil<br />
mythologiques ne manqueront pas de<br />
surprendre et de faire rêver les jeunes<br />
lecteurs, âgés de 10 ans et plus, tout<br />
en enrichissant leur culture générale.<br />
Premier amour et périlleuses aventures en canot-camping complètent<br />
ce joyeux amalgame !<br />
La minute de français<br />
NouvellesCSQ Été 2010<br />
Le prix GRIS-Fondation Simple Plan est<br />
doté de deux bourses de 2 000 $, dont l’une<br />
sera attribuée par le GRIS-Québec et l’autre<br />
par le GRIS-Montréal. Les récipiendaires<br />
devront utiliser leur bourse pour financer<br />
<strong>des</strong> activités futures, dans leur milieu<br />
scolaire, visant à lutter contre toute forme<br />
de discrimination (p. ex. racisme, sexisme,<br />
homophobie, etc.).<br />
Pour y participer, les écoles primaires et<br />
secondaires de l’est de la province sont invitées<br />
à soumettre leur projet au GRIS-Québec,<br />
alors que les jeunes et les intervenants de<br />
l’ouest <strong>du</strong> Québec pourront soumettre leur<br />
initiative au GRIS-Montréal. Les projets présentés,<br />
au plus tard le 30 juin 2010, devront<br />
avoir été réalisés au cours de l’année.<br />
Dix ans de solidarité<br />
planétaire<br />
Qu’elle s’exprime par de l’intimidation ou de<br />
la discrimination, l’homophobie pèse lourd<br />
sur les épaules <strong>des</strong> adolescentes et adolescents<br />
qui ne correspondent pas à ce que<br />
l’on attend de leur genre, peu importe leur<br />
orientation sexuelle. Voilà pourquoi nous<br />
vous invitons à faire connaître ce concours<br />
et à y participer en proposant les activités<br />
que vous organisez dans vos milieux. Vous<br />
trouverez tous les détails, les règlements et<br />
le formulaire d’inscription au gris.ca/prix.<br />
Il y a dix ans, <strong>des</strong> femmes <strong>du</strong> monde<br />
entier ont marché ensemble partout<br />
sur la planète afin d’éradiquer la<br />
pauvreté et la violence envers les<br />
femmes. Devenue depuis un réseau<br />
permanent, la Marche mondiale <strong>des</strong><br />
femmes (MMF) est implantée sur<br />
tous les continents et organise <strong>des</strong><br />
actions planétaires tous les cinq<br />
ans. Les auteures Isabelle Giraud<br />
et Pascale Dufour s’intéressent à ce<br />
mouvement d’un point de vue historique et sociologique tout en<br />
montrant comment, au gré <strong>des</strong> alliances et <strong>des</strong> débats, les militantes<br />
de la MMF réinventent le féminisme.<br />
Saviez-vous qu’administrer un examen ou un test est une impropriété au sens de faire passer un examen, un test. Par contre, on peut<br />
administrer <strong>des</strong> antibiotiques pour vouloir dire « faire absorber un médicament », mais on doit donner ou prodiguer <strong>des</strong> soins et non les<br />
administrer. Par conséquent, la direction administre le centre hospitalier et non les soins.<br />
Andrée Bérubé, réviseure linguistique CSQ