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PRIX ENcRE D'ASIE 2011 - Lycée français de Singapour

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Je quittai ma place, entrai dans ma chambre et bloquai tout <strong>de</strong> suite la porte. Je<br />

sanglotais, même si j’essayais <strong>de</strong> les retenir, les larmes tombèrent abondamment sur<br />

mon visage. Depuis mon enfance, je consacrais ma vie à ma mère. J’avais écouté<br />

tout ce qu’elle m’avait dit sans rien <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r. Après la mort <strong>de</strong> mon père, quand<br />

j’avais trois ans, elle était <strong>de</strong>venue plus sévère et difficile. Elle décidait <strong>de</strong> ma vie et<br />

ne s’intéressait jamais à ce que je pensais. J’aimais le bleu mais elle m’avait forcée à<br />

m’habiller tout en rose. Je voulais <strong>de</strong>venir créatrice <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>, elle m’obligeait à <strong>de</strong>venir<br />

mé<strong>de</strong>cin. Je voulais peindre, elle m’avait inscrite à un cours <strong>de</strong> piano,… Toujours,<br />

toujours, quand je lui proposais mon avis, elle le rejetait en m’expliquant qu’il valait<br />

mieux l’écouter. Je grandissais différemment <strong>de</strong> mes amis. Ils pouvaient faire tout<br />

ce qu’ils voulaient, n’étaient pas forcés <strong>de</strong> vivre la vie <strong>de</strong> quelqu’un d’autre. Des fois,<br />

je voulais lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> me laisser tranquille et vivre ma vie. Mais enfin, j’étais<br />

convaincue et attendrie parce que, <strong>de</strong> toute façon, elle était ma mère, elle m’aimait<br />

beaucoup et elle voulait que les meilleures choses m’arrivent.<br />

Je me rappelais <strong>de</strong>s souvenirs d’enfance, <strong>de</strong>s réactions et <strong>de</strong>s paroles incompréhensibles<br />

<strong>de</strong> ma mère chaque fois que je ne suivais pas ses ordres. Je tombai en léthargie, le<br />

cerveau embrouillé et fatigué. Le len<strong>de</strong>main matin, je fus réveillée par la voix familière<br />

du petit robot <strong>de</strong> ménage, Rogue.<br />

« Réveille-toi, ma charmante hôtesse ! C’est l’heure ! Dépêche-toi ! Tu dois aller à<br />

l’école !<br />

- Je sais, je sais, Rog, arrête <strong>de</strong> me pousser ! Je suis réveillée, vraiment !<br />

- Lave-toi le visage et va au salon ! Tout est prêt. »<br />

Je me levai et allai à la salle <strong>de</strong> bains, me brossai les <strong>de</strong>nts et peignai mes cheveux<br />

marron, souples qui engainaient mon visage ovale. Je me regardai dans le miroir et<br />

soudain, me <strong>de</strong>mandai si j’étais vraiment la fille <strong>de</strong> ma mère ? Si c’était vrai, pourquoi<br />

elle me traitait comme ça ? Mais cette chevelure, ces yeux verts et profonds, cette<br />

large bouche… ils ressemblaient exactement à ceux <strong>de</strong> ma mère.<br />

Je soupirai avant <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> bains. Elle était là, ma mère, au milieu du<br />

salon, préparant mon « petit déjeuner ».<br />

« Viens ici Kler, ma chérie ! Je t’ai préparé ces pilules ! »<br />

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