Télécharger/lire ce livre au format pdf - Entrechaux

x notice sur le père justin
xi
bytero ordinis S. Francisci fr. capucinorum localis conventûs civitatis
Aven.) à tenir la chaire quadragésimale de cette année, ainsi
qu’à siéger au tribunal de la confession, en l’église paroissiale de
Cairanne.
Il habitait encore le couvent d’Avignon, lorsque, le 9 février
1771, les mêmes exercices cléricaux lui furent confiés par
l’évêque d’Orange, pour le prochain carême à Caderousse, comme
aussi, sous la date du 19 février 1773, il lui fut accordé de prêcher
en l’église de Sérignan.
le 26 février 1774, Marc-Antoine de Clavin, prieur titulaire de
notre-dame-d’Arlendes, grand-chantre du prieuré du pont-Saint-
Esprit (ordre de Cluni), et syndic des religieux du dit prieuré,
lesquels étaient prieurs et princes de Tulette, propose notre prédicateur
à l’évêque de vaison pour le carême de cette année en
l’église de Tulette. le p. justin était, à cette époque, du couvent
de vaison, et reçut, le 10 mars, l’autorisation demandée pour lui.
le 20 février 1775, Guillaume-louis du Tillet, évêque d’Orange,
le charge aussi des sermons et des confessions, pour tout le carême
suivant, à Mornas.
le 8 septembre de la même année, l’évêque précité d’uzès lui
concède, pour en user pendant un an, dans les limites de Barjac
et des paroisses contiguës, les mêmes pouvoirs qui lui furent prorogés
pour une année encore, le 24 novembre 1776. On sait que,
dans l’histoire des guerres civiles écrites par le p. justin, il est
quelquefois question de Barjac, petite ville baronniale du diocèse
d’uzès (aujourd’hui dans le Gard); elle fut bien maltraitée pendant
les troubles du XvI e siècle, par les deux partis belligérants.
notre religieux parlait souvent de cette localité qui sans doute
l’avait vivement impressionné, et dans la maison franciscaine de
laquelle il fit, à ce qu’il paraît, sa résidence pendant une année
environ.
le 17 février 1776, joseph vignoli, évêque de Carpentras,
confie au p. justin la prochaine station quadragésimale de Monteux,
et, le 23 décembre suivant, l’évêque de nimes lui permet
l’exercice entier du ministère sacerdotal dans les églises de son
diocèse, toutefois avec le consentement préalable des curés (petito
parochorum consensu).
le 4 février 1777, l’évêque d’uzès l’approuve pour remplir les
mêmes fonctions dans l’église paroissiale des vans.
le 30 juin 1778, l’évêque de Carpentras, ville dont le cou-
vent des capucins possédait alors définitivement notre religieux
comtadin, l’investit du droit de prêcher et de diriger les
consciences, tant dans l’église de ce monastère que dans le territoire
de la commune, droit qui lui fut successivement continué
de 1779 à 1791.
Autorisé par le même supérieur diocésain, le 15 février 1779,
il se fit entendre du haut de la chaire, pendant le carême, dans la
cathédrale de Saint-Siffrein, et y exerça le ministère de la confession.
Il alla également prêcher le carême à Sérignan, avec l’assentiment
de l’évêque d’Orange, en date du 9 février 1786.
Tels sont les titres sur lesquels s’étaye l’histoire du p. justin,
envisagé comme orateur chrétien, comme missionnaire, comme
voué aux fatigues de la carrière cléricale la plus active. je les ai
tous puisés dans des pièces de l’authenticité la moins douteuse,
qui ont passé intactes des mains de notre franciscain à celles de
ses héritiers, et que ceux-ci conservent avec le plus grand soin,
les regardant pieusement comme une émanation de l’âme de celui
dont la mémoire leur est si chère, pour me servir de leurs propres
expressions.
j’ai cru devoir dérouler ici la simple série des actes cléricaux
que constatent ces documents de famille, série qui, bien que fastidieuse
pour la plupart des lecteurs, n’en offre pas moins quelque
intérêt aux yeux des personnes qui, sachant apprécier les faits et
les coutumes hiérarchiques du clergé, ne regrettent pas d’appliquer
un instant leur attention aux détails les plus minutieux et
en apparence les plus insignifiants, tels que peuvent sembler être
ceux que je viens d’énumérer par ordre chronologique.
Certes, jusqu’ici la vie du p. justin se montre tout autant semée
d’édifiantes occupations, que signalée par l’empressement
et la confiance des hauts dignitaires diocésains. la principauté
d’Orange, le languedoc et le Comtat furent témoins tour à tour
de sa ferveur et de ses talents apostoliques. le reste de son existence
va se manifester empreint du même cachet d’honorabilité et
voué à des oeuvres non moins méritoires, au point de vue de la foi.
j’y trouverai l’occasion de faire connaitre, et de réunir en un seul
faisceau, des données historiques qui m’ont paru d’une certaine
importance pour les annales de l’ancienne province papale située
en deçà des monts.