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Figure 80. Daubigny, Le Printemps<br />
Nous ne par<strong>le</strong>rons que de l’un des deux tab<strong>le</strong>aux à l’hui<strong>le</strong> de M. d’Aubigny<br />
[sic] 91 , <strong>le</strong> Printemps 92 ; c’est une bel<strong>le</strong> toi<strong>le</strong> où respire cette joie calme, cette senteur<br />
pénétrante de la nature réveillée ; <strong>le</strong>s champs sont animés par la verdure nouvel<strong>le</strong> ;<br />
aussi M. d’Aubigny a-t-il su employer une teinte limpide et vraie ; son tab<strong>le</strong>au est<br />
p<strong>le</strong>in de sentiment et de vie, de cette vie des herbes et des arbres qui s’exprime par <strong>le</strong>s<br />
cou<strong>le</strong>urs et <strong>le</strong>s parfums ; nous par<strong>le</strong>rons plus tard de sa Vallée d’Optevoz sur laquel<strong>le</strong><br />
l’admiration doit être sans réserve.<br />
M. Jobbé-Duval 93 nous offre un Calvaire 94 , trop p<strong>le</strong>in de ce sentiment de convention<br />
vague et terne qui est censé exprimer la tristesse ; la cou<strong>le</strong>ur est aussi nécessaire<br />
que la ligne à reproduire <strong>le</strong> sentiment ; or, ce Calvaire se rapproche de la grisail<strong>le</strong> ; ce<br />
n’est plus de la peinture. M. Hil<strong>le</strong>macher 95 a bien conçu son tab<strong>le</strong>au des Deux écoliers<br />
91 Char<strong>le</strong>s-François Daubigny (1817-1878), élève de son père, dans <strong>le</strong>s années 1860<br />
un des précurseurs majeurs de l’impressionnisme. Présent dans <strong>le</strong> salon de Nemo dans <strong>le</strong><br />
1 er manuscrit, il n’y rentrera que dans l’édition de 1871.<br />
92 « Daubigny expose cette année quatre toi<strong>le</strong>s, dont deux sont véritab<strong>le</strong>ment des<br />
chefs-d’œuvre. . . On ne saurait imaginer rien de plus frais et de plus gracieux que Le<br />
Printemps. Du fond du tab<strong>le</strong>au, par un sentier. . . s’avance une jeune paysanne montée<br />
sur un âne » (CASTAGNARY [1857], pp. 21-22).<br />
93 Félix Jobbé-Duval (1821-1889), peintre-décorateur, révolutionnaire en 1848 et<br />
1871. Rappel de médail<strong>le</strong> de 3 e classe au Salon.<br />
94 « Ce sont <strong>le</strong>s saintes femmes qui arrivent <strong>le</strong> soir au calvaire. La Made<strong>le</strong>ine est déjà<br />
au pied de la croix ; el<strong>le</strong> contemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> Christ dont el<strong>le</strong> saisit <strong>le</strong>s pieds dans ses mains crispées.<br />
Ce mouvement s’explique mal : on croirait qu’el<strong>le</strong> prend <strong>le</strong>s pieds du Christ pour<br />
<strong>le</strong>s lui remonter plus haut sur la croix. La figure de la Vierge est d’un beau sentiment, et<br />
l’effet du crépuscu<strong>le</strong> répand une teinte de douce mélancolie sur cette touchante composition<br />
» (AUVRAY, p. 16).<br />
95 Eugène Ernest Hil<strong>le</strong>macher (1818-1887). Rappel de 2 e classe au Salon.<br />
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