photographies "carnets de voyages de jacques majorelle" - Tajan
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PARIS - JEUDI 30 MAI 2002 - ESPACE TAJAN
PHOTOGRAPHIES ET MANUSCRITS AUTOGRAPHES<br />
CARNETS DE VOYAGES DE JACQUES MAJORELLE<br />
JEUDI 30 MAI 2002 À 14 H 30<br />
ESPACE TAJAN<br />
37 RUE DES MATHURINS 75008 PARIS<br />
EXPOSITIONS<br />
ESPACE TAJAN<br />
37 RUE DES MATHURINS 75008 PARIS<br />
DU MERCREDI 22 MAI AU MERCREDI 29 MAI 2002 DE 9 H À 12 H 30 ET DE 14 H À 18 H<br />
LE JEUDI 30 MAI DE 11 H À 12 H<br />
RENSEIGNEMENTS ÉRIC MASQUELIER<br />
+33 1 53 30 30 79<br />
EXPERTS<br />
TAJAN<br />
37 RUE DES MATHURINS<br />
75008 PARIS (F)<br />
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ALAIN NICOLAS<br />
EXPERT PRÈS LA COUR D’APPEL DE PARIS<br />
LIBRAIRIE LES NEUF MUSES<br />
41 QUAI DES GRANDS AUGUSTINS 75006 PARIS<br />
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PAUL BENARROCHE<br />
ASSESSEUR DE LA COMMISSION DE CONCILIATION ET D’EXPERTISE DOUANIÈRE<br />
MEMBRE DE LA CHAMBRE NATIONALE DES EXPERTS SPÉCIALISÉS<br />
AGRÉÉ PAR LE CONSEIL DES VENTES No 2002/051<br />
26 RUE AUMÔNE VIEILLE 13100 AIX EN PROVENCE<br />
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SERGE KAKOU<br />
EXPERT EN PHOTOGRAPHIES 1839-1939<br />
MEMBRE DE LA COMPAGNIE NATIONALE DES EXPERTS<br />
116 RUE SAINT DENIS 75002 PARIS<br />
tél. / fax +33 1 40 39 06 09<br />
kakouphoto@noos.fr<br />
TAJAN S.A. SOCIÉTÉ DE VENTES VOLONTAIRES DE MEUBLES AUX ENCHÈRES PUBLIQUES<br />
SOCIÉTÉ ANONYME À DIRECTOIRE ET CONSEIL DE SURVEILLANCE, AGRÉÉE EN DATE DU 7 NOVEMBRE 2001 SOUS LE N° 2001-006. N° RCS PARIS B 398 182 295
2<br />
JACQUES MAJORELLE<br />
ENSEMBLE DE 7 MANUSCRITS AVEC ENVIRON 25 LETTRES ET DOCUMENTS LE CONCERNANT<br />
1 UN TÉMOIGNAGE INESTIMABLE SUR LA CARRIÈRE D’UN CÉLÈBRE PEINTRE-VOYAGEUR<br />
Jacques Majorelle (1886-1962) est le fils <strong>de</strong> l’ébeniste Louis Majorelle, un <strong>de</strong>s artistes majeurs <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> Nancy. Son<br />
activité <strong>de</strong> peintre fut indissociablement liée à ses <strong>voyages</strong> : il parcourut d’abord l’Espagne (1908), séjourna à Venise<br />
(1909) et visita l’Égypte (1910-1911), d’où il rapporta <strong>de</strong> nombreuses œuvres qu’il exposa à son retour. Révélé à lui<br />
même en Égypte par la lumière particulière du sud, il décida en 1917 <strong>de</strong> s’installer au Maroc, où il <strong>de</strong>meura la majeure<br />
partie <strong>de</strong> sa vie. Il exposa dès 1918, à Casablanca, <strong>de</strong>s œuvres où son inspiration se nourrissait <strong>de</strong> ses observations<br />
du pays. Un <strong>de</strong>s premiers découvreurs du sud marocain, il effectua dès 1921 <strong>de</strong>s expéditions dans l’Atlas qui lui<br />
fournirent la matière, d’une part, d’un récit <strong>de</strong> voyage publié sous le titre <strong>de</strong> Carnet <strong>de</strong> route d’un peintre dans l’Atlas et<br />
l’Anti-Atlas, et d’autre part, d’une série d’œuvres peintures majeures. Celles-ci firent l’objet <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux expositions, à Paris<br />
en 1922 et Casablanca en 1929, ainsi que d’une splendi<strong>de</strong> publication, Kasbahs <strong>de</strong> l’Atlas (Paris, Jules Meynial, 1930).<br />
A partir <strong>de</strong> 1930, il s’attacha plus exclusivement à développer un nouveau thème, celui <strong>de</strong>s “négresses” nues, auquel<br />
il consacra un <strong>de</strong>uxième cycle d’œuvres, présentées dès 1933 à Casablanca et surtout exposées en novembre 1934<br />
à Paris à la galerie Charpentier. Après la Secon<strong>de</strong> guerre mondiale, il se sentit attiré encore plus loin et parcourut<br />
l’Afrique noire, qu’il traita d’une manière renouvelée dans un troisième cycle d’œuvres.<br />
Jacques Majorelle s’illustra également comme décorateur : marqué d’une part par le travail <strong>de</strong> son père, par l’évolution<br />
<strong>de</strong>s arts décoratifs après la guerre <strong>de</strong> 1914 et par l’originalité <strong>de</strong> la grammaire formelle <strong>de</strong>s cultures marocaines, il décida<br />
très tôt <strong>de</strong> monter <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> décoration à Marrakech, tenant compte <strong>de</strong> cet héritage d’exigence technique et <strong>de</strong><br />
ces sources d’inspiration esthétique. Il réalisa dès 1923 la décoration intérieure <strong>de</strong> sa villa Bou Saf-Saf dans la palmeraie<br />
<strong>de</strong> Marrakech (concevant également un jardin qu’il enrichit progressivement <strong>de</strong> plusieurs milliers d’espèces végétales),<br />
décora l’hôtel Mamounia <strong>de</strong> Marrakech en 1924 et le hall <strong>de</strong> la section du Maroc à l’Exposition <strong>de</strong>s Arts décoratifs <strong>de</strong><br />
1925 à Paris.<br />
Une rétrospective <strong>de</strong> ses œuvres a été présentée récemment au musée <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Nancy <strong>de</strong> décembre 1999<br />
à février 2000, puis à l’Institut du Mon<strong>de</strong> arabe <strong>de</strong> février à avril 2000.<br />
Cet ensemble en gran<strong>de</strong> partie inédit comprend :<br />
I. JOURNAL DE JEUNESSE. 1900 [Majorelle avait alors 14 ans].<br />
Cahier in-4 réglé, (2)-178-(7) pp. manuscrites, percaline noire, tranches rouges, dos abîmé, la couverture supérieure et<br />
quelques feuilles se détachent. Il comprend plusieurs parties :<br />
A. “Damelevières. Impressions que j’ai éprouvées pendant mon séjour au village”. Journal tenu à partir du 16 mai 1900,<br />
lors d’un séjour à Damelevières, village <strong>de</strong> Meurthe-et-Moselle, au sud-est <strong>de</strong> Nancy (pp. 1 à 96). – B. “Voyage en<br />
Suisse du 27 août à 1 septembre”. Journal illustré d’une carte <strong>de</strong>ssinée à l’encre et rehaussée au lavis (pp. 97 à 110).<br />
–C. “Voyage à Paris”. S.d. (pp. 111 à 122). – D. “Voyage à Oberammergau”. S.d. (pp. 123-163). – E. Anecdotes<br />
personnelles avec notes <strong>de</strong> lecture (pp. 164 à 178 et 7 pp. non chiffrées). On joint un brouillon parcellaire <strong>de</strong> ce journal<br />
<strong>de</strong> 1900 (23 pp. manuscrites sur <strong>de</strong>s feuilles volantes).<br />
Dans son “Voyage à Paris”, Majorelle relate SA RENCONTRE AVEC LALIQUE :<br />
“A mon avis le clou artistique <strong>de</strong> l’Exposition, ce sont les bijoux <strong>de</strong> Lalique. Le progrès se résume dans ces mignatures.<br />
Je suis allé tous les jours les admirer et tous les jours j’en découvrais <strong>de</strong> plus jolis. Mon oncle Jules donna un <strong>de</strong> ces<br />
bijoux à ma mère lors <strong>de</strong> la décoration <strong>de</strong> mon père. Elle pouvait le changer si elle en trouvait un qui lui plaise davantage.<br />
Elle trouva son idéal, c’est une fleur <strong>de</strong> pissenlit représentée par une grosse opale sur laquelle butinent <strong>de</strong>s abeilles, la<br />
tige est une épingle d’où se détachent <strong>de</strong>ux feuilles couvertes d’émaille. Nous allons tous trois chez Monsieur Lalique<br />
pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> le changer. J’étais heureux <strong>de</strong> connaître cet artiste pour qui j’avais tant d’admiration. Comme tous<br />
les vrais artistes il est très simple, très mo<strong>de</strong>ste ; je retrouvai en lui le portrait morale <strong>de</strong> mon père. Ils se félicitèrent<br />
mutuellement et se plurent, je crois, l’un à l’autre” (p. 119).<br />
II-IV. LETTRES DE VOYAGE. Août 1908-1er janvier 1911.<br />
3 cahiers in-4 réglés, environ 530 pp. manuscrites, percaline grise illustrée, tranches rouges, quelques feuilles se<br />
détachent. Il comprend une copie <strong>de</strong> ses lettres sur la pério<strong>de</strong>, formant un véritable journal <strong>de</strong> voyage, divisé en trois<br />
parties :<br />
– “VOYAGE EN ESPAGNE”. Août-25 novembre 1908. Lettres envoyées au cours d’un voyage en Espagne qui le mena à<br />
Madrid, Tolè<strong>de</strong>, Cordoue et Grena<strong>de</strong> (où il séjourna le plus longtemps), Séville et Cadix.<br />
Tolè<strong>de</strong>, 20 septembre 1908 : “Je quitte à l’instant une sommité <strong>de</strong> la noblesse espagnole : le marquis <strong>de</strong>l la Vega,<br />
propriétaire d’une partie <strong>de</strong> Tolè<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la maison qu’habitât le fameux peintre Le Gréco... Voilà comment j’ai fait sa<br />
connaissance. Malgré le mauvais temps ce matin, j’étais allé faire une pocha<strong>de</strong> au pont San Martin et je rentrais. Il<br />
m’aperçut et n’eut pas grand mal à <strong>de</strong>viner par mon accoutrement et mon bagage, que je faisais <strong>de</strong> la peinture. Par ce<br />
seul fait je lui fus sympathique, et, peut-être aussi vit-il à ma mine dépitée que j’eus préféré du soleil. Il se présentat à<br />
moi, puis aussitôt me dit en français : “Aimez-vous le Gréco ? Je suis très épris <strong>de</strong> cet artiste et je réunis chez moi à<br />
Tolè<strong>de</strong> toutes ses œuvres pour les faire connaître. Si cela vous intéresse, j’aurais plaisir à vous les montrer’’. J’acceptai<br />
avec beaucoup <strong>de</strong> “certainement’’ et après mon déjeûner j’étais chez lui...”.<br />
Grena<strong>de</strong>, 11 octobre 1908 : “La gitane est venue ce matin et grâce à Dieu j’ai fait une bonne séance, mais je ne vais<br />
pas vite, je reprends beaucoup et cela me passionne. Je ne sais pas comment j’arrive à travailler avec cette femme qui<br />
ne pose pas... Les gitanes, malgré leurs haillons, leur saleté et leur misère, ont une gran<strong>de</strong> majesté dans l’allure. leurs<br />
yeux fendus jusqu’aux tempes ressortent merveilleusement dans leur teint basané, et leurs bouches épaisses et<br />
fortement colorées découvrent en riant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts ron<strong>de</strong>s et blanches. Leurs cheveux s’attachent très bas sur le front<br />
et se collent en accroche-coeurs sur les pommettes. Les gitanes se croiraient déshonorées si une fleur ne garnissait<br />
pas leur cou sous le chignon placé très bas. Les cheveux très tirés sur la tête et enduis <strong>de</strong> graisse reflètent le bleu du<br />
ciel avec une violence incroyable...”.<br />
– “VOYAGE EN ITALIE”. 30 septembre-30 novembre 1909. Lettres envoyées essentiellement <strong>de</strong> VENISE.<br />
Venise, 22 septembre 1909 : “Il est dangereux <strong>de</strong> se réjouir d’une chose aussi incertaine que la confection <strong>de</strong> la bonne<br />
peinture. Je travaille certes autant que je puis le faire ; sous ce climat fiévreux je me sens moins à l’aise qu’en Espagne,<br />
je dois tenir compte <strong>de</strong> la fatigue et ne point me forcer... Ce que j’ai fait jusqu’alors ne me satisfait point ; je peine<br />
visiblement sur mes étu<strong>de</strong>s, je voudrais y mettre l’imprévu et l’élégance <strong>de</strong> métier qui se trouvent dans quelques-unes<br />
<strong>de</strong> mes pocha<strong>de</strong>s mais une timidité irraisonnée me paralyse et l’indication avorte sous une brosse inhabile. Devant le<br />
petit étalage <strong>de</strong> ma ponte actuelle, je constate néanmoins un progrès journalier assez sensible, cela me permet<br />
d’espérer une envolée prochaine. Il faudrait que ces grands panneaux fussent faits en une séance, <strong>de</strong>ux au plus, pour<br />
qu’ils gar<strong>de</strong>nt quelque fraîcheur...”.<br />
3
4<br />
Venise, 26 septembre 1909 : “Cependant, je préfère Chioggia et la lagune embrasée par le couchant. Oui, cette petite<br />
ville, anéantie dès sa naissance par sa gran<strong>de</strong> rivale, m’a surpris et intéressé. Ces calles... sont animés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ntellières,<br />
d’épluchures <strong>de</strong> maïs, d’hommes jeunes et vieux accroupis sur <strong>de</strong>s voiles qu’ils cousent. Des garces à la poitrine<br />
opulente et ferme, aux reins agiles, lavent du linge dans <strong>de</strong> l’eau sale. Les femmes chantent ; les enfants crient, se<br />
chamaillent, font hurler leurs mères impatientes. Des différents éclatent : ‘’ Fille <strong>de</strong> putain, tu as versé tes ordures <strong>de</strong>vant<br />
ma porte et claqué mon enfant’’. Les chansons s’arrêtent, on écoute, puis on prend parti pour l’une ou pour l’autre. La<br />
calle alors se partage en <strong>de</strong>ux camps et s’engueule effroyablement...”.<br />
Venise, 20 octobre 1909 : “J’ai reçu ce soir quelques couleurs <strong>de</strong> Guichardas, j’en fais une consommation effrayante,<br />
surtout du blanc, un tube en moyenne tous les 2 jours. J’ai une certaine pu<strong>de</strong>ur à vous envoyer ces pocha<strong>de</strong>s dont la<br />
plupart sont mauvaises. Je marquerai les meilleures par un B au verso. Elles ne vous donneront pas l’idée <strong>de</strong> Venise.<br />
Maintenant j’ai éclairci beaucoup ma palette et vous aurez une agréable surprise, je pense, en voyant mes étu<strong>de</strong>s. Plus<br />
je vais, plus je fais clair. Cela tient au grand soleil qui m’entoure, sans doute. S’il faisait du temps gris je retomberais<br />
dans les noirceurs...”.<br />
–“LETTRES D’ÉGYPTE”. 20 novembre 1910-1 er janvier 1911. Lettres écrites <strong>de</strong> Basse-Égypte : d’Alexandrie, du Caire et<br />
<strong>de</strong>s environs.<br />
Alexandrie, 22 novembre 1910 : “Vous décrire l’impression que me fait Alexandrie est chose impossible pour le moment.<br />
Je suis littéralement ahuri par la couleur et le soleil ! J’ai la gorge serrée ! Quelle merveille !... L’aspect <strong>de</strong> la populace<br />
est in<strong>de</strong>scriptible. Vivement que j’étale le soleil qui doit s’énerver dans mes tubes !...”.<br />
“Matarieh”, 9 décembre 1910 : “Emballé par Marg, beaucoup plus que par les pyrami<strong>de</strong>s. Décidément, je ne suis pas<br />
ému par les paysages consacrés... Au milieu d’un bois <strong>de</strong> palmiers, voilà Marg grouillant, criant, puant et coloré. Un<br />
ruisseau saumâtre l’entoure, bavant sur ses rives <strong>de</strong>s tons <strong>de</strong> Typhany. Les femmes y lavent, s’y baignent, les chameaux<br />
y boivent. Les cases blanches n’ont pour issues qu’une porte décorée d’arabesques. Sur chaque seuil, <strong>de</strong>s groupes<br />
<strong>de</strong> femmes drapées <strong>de</strong> haillons noirs, le bas du visage pudiquement voilé, préparent une cuisine écoeurante, pendant<br />
qu’autour d’elles fleurissent les tons inénarrables <strong>de</strong>s har<strong>de</strong>s d’enfants. Les ânes, porteurs <strong>de</strong> comestibles, trottent<br />
blessés sous la trique brutale <strong>de</strong> l’arabe. En passant <strong>de</strong>vant chaque porte, je risque un oeil indiscret. Quel clair-obscur !<br />
Là, c’est une cour intérieure sabrée par un rayon <strong>de</strong> soleil qui filtre au travers du faîte en paille <strong>de</strong> maïs. Une forme<br />
blanche va et vient <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s tendues : c’est un vieillard qui tisse. Sa robe jette un éclair chaque fois qu’il passe<br />
dans le filet <strong>de</strong> lumière. Il chante une mélopée, sa voix raisonne comme un vieil instrument cassé ; elle accompagne<br />
bien le mouvement rytmé <strong>de</strong> cet homme dont la vie est plus qu’ébrêchée. Dans cette autre case, c’est une femme<br />
qu’on coiffe. Elle m’aperçoit et se cache la bouche, mais laisse pendre à ma vue ses seins dégonflés ! On lui pique aux<br />
cheveux <strong>de</strong> la ferraille brillante. Ses yeux sont cernés d’un large trait bleu et ses ongles rougis au henné. Ses pieds ont<br />
les plantes caleuses mais <strong>de</strong>s anneaux d’argent ornent les chevilles. C’est la femme du scheïk. En effet, je vois la<br />
coupole blanche qui courronne la petite mosquée du village. Là, c’est le lieu saint, il n’y faut pas entrer. Je continue ma<br />
promena<strong>de</strong> et j’arrive au grand lavoir. Les croupes s’agittent, les jambes brunes éclaboussent l’eau rougie par la<br />
teinture, c’est un piaillement guttural. Au soleil, sur les cactus, les linges sèchent aveuglants. Plus loin un feu est allumé<br />
au milieu <strong>de</strong>s palmiers. Les enfants dansent en rond et une petite fille mène la farandole, agitant un châle rouge ! Voilà<br />
bien la chose la plus picturale que j’ai jamais vue ; c’est affolant <strong>de</strong> gaîté, <strong>de</strong> mouvement et <strong>de</strong> sauvagerie...”.<br />
“Ekiad”, 15 décembre 1910 : “... nous nous sommes rendus chez le bédouin Abou-Assan... Abou-Assan est un vieillard<br />
<strong>de</strong> 110 ans qui vit avec sa famille et ses troupeaux sous <strong>de</strong>s tentes en poils <strong>de</strong> chevreaux. L’arrivée chez cet antique<br />
bédouin m’a ému. Sur <strong>de</strong>s tapis <strong>de</strong> Perse, il était assis au milieu <strong>de</strong> ses femmes, <strong>de</strong> ses filles et <strong>de</strong> ses petits-enfants,<br />
pendant qu’à côté près <strong>de</strong>s tentes voisines, s’allumaient <strong>de</strong> grands feux pour la préparation du dîner. Drapé dans un<br />
ample burnouss blanc, il filait sa quenouille. Dès qu’il nous aperçut, <strong>de</strong> suite <strong>de</strong>s ordres furent donnés et tout ce petit<br />
peuple vint à notre rencontre en faisant mille salutations... Le soleil s’étant couché flamboyait <strong>de</strong>rrière les palmiers et les<br />
murs <strong>de</strong> paille qui entouraient le campement et la féérique lumière <strong>de</strong> la lune tombait sur les burnouss blancs <strong>de</strong>s fils<br />
d’Abou-Assan et sur la barbe du vieillard. Abou-Assan prend une tasse <strong>de</strong> café... il raconte <strong>de</strong>s histoires du temps où<br />
il était chamelier en 1820, parcourant le désert d’Arabie jusqu’en Palestine. La voix est faible, les paroles gutturales<br />
sortent lentement scandées par les gestes <strong>de</strong> sa main <strong>de</strong>sséchée et égayées <strong>de</strong> son pâle sourire. Les enfants écoutent<br />
attentifs et respectueux... Voilà une petite fille qui déjà se voile du borgo chargé <strong>de</strong> pièces d’argent et d’or, mais ses<br />
yeux immenses brillent d’une malice perverse. Un anneau où pendillent <strong>de</strong> petites médailles traverse sa narine et lui<br />
donne un air farouche ; elle se tient <strong>de</strong>bout sur un tertre et sa frêle silhouette noire se dresse <strong>de</strong>vant le ciel clair. Les<br />
femmes ont, elles aussi, <strong>de</strong>s bijoux qui m’emballent mais il ne faut pas dire trop haut qu’on les admire, elles nous en<br />
feraient ca<strong>de</strong>au. les Bédouins ne sont pas tous riches, mais tous généreux. Moi, je regar<strong>de</strong>. Je compare <strong>de</strong>s tableaux<br />
admirables avec ces groupes accroupis, mystérieusement éclairés par la lune et par les cendres rouges ! Je pense que<br />
l’inconscience donne à la beauté plus <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur encore et que ces hommes sauvages qui vivent ignorant l’art, en ont<br />
autrement plus que nous qui en connaissons la philosophie. Quelle poésie dans cette existence <strong>de</strong> noma<strong>de</strong>s, et comme<br />
ils ne dégra<strong>de</strong>nt pas la nature où ils passent !...”.<br />
V. “CARNET DE ROUTE D’UN PEINTRE DANS L’ATLAS ET L’ANTI-ATLAS”. Journal (publié) qui embrasse la pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> juin à octobre 1922. In-4, 70 pp. manuscrites [numérotées 69 avec une p. 41bis], <strong>de</strong>mi-toile noire.<br />
P. 9 : “A huit heures nous grimpions les pentes <strong>de</strong> l’imposant château-fort. Je suis très impressionné par Taguendaf...<br />
J’y suis <strong>de</strong>puis déjà quelques jours, et je ne parviens pas à dissiper une sorte d’angoisse. C’est que je sens que ces<br />
murs énormes étouffent tant <strong>de</strong> plaintes, cachent tant <strong>de</strong> souffrances ! L’imposante kasbah est puissamment bâtie sur<br />
un piton <strong>de</strong> granit qui domine <strong>de</strong> très haut la vallée du Néfis. A ses pieds, les cultures s’étalent vastes et vivantes ; les<br />
chants <strong>de</strong>s femmes bleues montent jusqu’ici, où souffle sans répit un vent d’ouragan...”.<br />
P. 44-45 : “[A “Tikoucht”] Une partie <strong>de</strong>s maison sont en ruines. Celles qui sont habitées ont une inclinaison inquiétante.<br />
Dans l’intérieur, le plan est d’une fantaisie surprenante. Des galeries, <strong>de</strong>s couloirs où l’on a peine à se diriger ; on<br />
trébuche dans les pierres, et l’échelle chleuh par laquelle on accè<strong>de</strong> d’un étage à l’autre ne me paraît pas très pratique.<br />
C’est une branche <strong>de</strong> noyer dans laquelle on a fait <strong>de</strong>s entailles à peine suffisantes pour poser le bout du pied. Elles<br />
sont en général d’une instabilité parfaite. Tout cela dans le clair-obscur le plus merveilleux. Quand l’oeil s’est habitué à<br />
la nuit <strong>de</strong> ces intérieurs rembranesques, on aperçoit les mille objets du ménage au milieu <strong>de</strong>squels s’immobilisent, dans<br />
la crasse ambiante, <strong>de</strong>s femmes toujours vieilles et toujours accroupies. Je ne manque jamais d’accepter le marababik<br />
d’un aimable propriétaire, car la visite <strong>de</strong> ces intimités a toujours pour moi une étonnante saveur...”.<br />
P. 63-64 : “[A “Ighil n’Oro”] C’était la fête <strong>de</strong>s Rameaux ; on l’appelle la fête <strong>de</strong>s Noualas parce que les juifs construisent<br />
sur leurs terrasses <strong>de</strong>s petits abris en verdure pour y manger, chanter, et surtout boire <strong>de</strong> la maïa. Ce mellah, dont les<br />
maisons offrent un cadre déjà très pittoresque, étaient pendant toute cette fête animées et surpeuplées <strong>de</strong> juifs délirant<br />
d’une folle gaîté, s’amusant à <strong>de</strong>s jeux bruyants, sur la gran<strong>de</strong> place... Depuis la terrasse où le brave cheïk m’avait laissé<br />
m’installer, je vois donc un spectacle palpitant. Quelles scènes admirables que cette populace multicolore, groupée sur<br />
la place, dans les rues et les cours <strong>de</strong>s maisons, sur les escaliers et sur les terrasses. Les femmes vêtues d’amples<br />
costumes d’un blanc impeccable, et coiffées <strong>de</strong> foulards aux couleurs hurlantes, se meuvent comme <strong>de</strong>s marionnettes,<br />
<strong>de</strong>vant l’obscure tonalité <strong>de</strong>s maisons et <strong>de</strong>s montagnes. Le ciel est d’un violet rougissant, et la seule lumière <strong>de</strong> ce<br />
tableau émane <strong>de</strong> ces blanches personnes. Elles semblent irréelles et ne font plus partie du décor. Sur les terrasses aux<br />
minuscules alvéoles, où verdoyent <strong>de</strong> miscroscopiques jardins suspendus, elles vont, viennent, disparaissent et<br />
réapparaissent comme <strong>de</strong>s lucioles...”<br />
VI. NOTES ET CROQUIS. S.d. In-folio oblong, 90 pp., broché avec cor<strong>de</strong>lette d’attache.<br />
Il comprend : 31 pp. <strong>de</strong> croquis <strong>de</strong>ssinés au crayon noir ou rouge représentant <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> maison, <strong>de</strong>s vues<br />
d’intérieur, DES MEUBLES, DES MOTIFS DÉCORATIFS MAROCAINS ; 7 pp. manuscrites <strong>de</strong> comptes ; une copie manuscrite au<br />
crayon <strong>de</strong> son Carnet <strong>de</strong> route d’un peintre dans l’Atlas et l’Anti-Atlas (52 pp.).<br />
VII. JOURNAL. 14 décembre 1926-9 février 1927. Environ 45 pp. manuscrites in-folio au crayon et à l’encre. Relation<br />
d’une expédition dans l’Atlas. On joint une copie dactylographiée à l’époque <strong>de</strong> ce journal (environ 20 pp. in-folio).<br />
“Montagnes <strong>de</strong> plus en plus sauvages. Paysage minéral rompu aux environs <strong>de</strong>s villages par <strong>de</strong>s bouquets<br />
d’amandiers. Ces fleurs dans ce désert ! Quelle étrange vision. De loin les arbres semblent poudrés ou givrés. On circule<br />
dans l’ombre <strong>de</strong>s fleurs qui effeuillent leurs pétales <strong>de</strong> nacre aux cailloux du chemin. Je traverse une succession <strong>de</strong><br />
cirques dont les crêtes fantasques semblent <strong>de</strong>ssinées par un alcoolique. Les couches granitiques parent les flancs <strong>de</strong>s<br />
collines d’arabesques chatoyantes. Les lignes gravées pirouettent, virevoltent, se courent les unes après les autres,<br />
donnant une idée <strong>de</strong>s cataclysmes qui ont créé cette croûte terrestre. Ce pays semble l’œuvre d’un fou rageur, et<br />
cependant, quelle élégance <strong>de</strong> forme, quelle variété, quelle simplicité, dans l’ensemble, et surtout quelle adorable<br />
palette <strong>de</strong> beige, <strong>de</strong> rose, <strong>de</strong> parme, et même <strong>de</strong> noir, car il y a <strong>de</strong>s montagnes d’un bleu <strong>de</strong> geai qui sont<br />
impressionnantes...”<br />
VIII. LETTRES ET DOCUMENTS AUTOUR DE JACQUES MAJORELLE.<br />
– 12 lettres manuscrites (environ 25 pp. <strong>de</strong> formats divers) dont 4 concernant le Maroc, 4 pièces manuscrites dont une<br />
en lettres arabes, 7 coupures <strong>de</strong> presses.<br />
– Brochure : Galerie J. Charpentier [...]. Exposition Jacques Majorelle. Dessins et peintures rehaussés <strong>de</strong> métaux.<br />
Marrakech. Du 3 au 16 novembre 1934. Invitation au vernissage. In-16 oblong, (3) pp., broché sous couverture<br />
imprimée. Les pages intérieures donnent le catalogue <strong>de</strong>s œuvres exposées. En 4 exemplaires dont un annoté avec<br />
indication <strong>de</strong>s prix. Cette exposition majeure <strong>de</strong> Majorelle fut la première où il présenta sa nouvelle série <strong>de</strong> nus <strong>de</strong><br />
femmes noires.<br />
– Carton d’invitation au vernissage <strong>de</strong> l’exposition Jacques Majorelle dans les salons <strong>de</strong> l’hôtel Saada, à Agadir (3<br />
décembre 1953). 1 p. in-16 oblong.<br />
22 000 / 30 000 €<br />
5
6<br />
2 ALBUM PERSONNEL DU PEINTRE JACQUES MAJORELLE (1886-1962)<br />
Cet album date <strong>de</strong>s années 1905 à 1911, Jacques Majorelle semble l’avoir <strong>de</strong>stiné à sa grand-tante,<br />
plusieurs documents ou <strong>photographies</strong> en faisant partie lui sont dédicacés.<br />
En le consultant, on découvre que dès l’âge <strong>de</strong> 19 ans, il photographie en amateur sa famille, ses<br />
<strong>voyages</strong>, ses premières œuvres. De ces instantanés, sorte <strong>de</strong> journal au jour le jour, émane une<br />
atmosphère <strong>de</strong> bonheur et d’insouciance; dans un univers familial serein, Jacques photographie avec<br />
amour ses parents Louis et Jane et met en mémoire le décor Art Nouveau <strong>de</strong> la villa Jika à Nancy.<br />
On trouve également dans cet album <strong>de</strong>s images rapportées <strong>de</strong> ses premiers <strong>voyages</strong>, certaines d’entre<br />
elles notamment celles d’Egypte ont été une source d’inspiration pour le peintre dans la création<br />
d’œuvres <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>.<br />
234 tirages d’époque sur papier argentique , nombreuses légen<strong>de</strong>s au crayon et à l’encre sur les<br />
montages, certaines épreuves avec envois à sa grand-tante.<br />
Vues intérieures et extérieures <strong>de</strong> la villa Jika à Nancy, ses parents, son premier tableau “Nu au satin vert”<br />
envoyé au Salon <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Artistes français en 1908, son père Louis posant <strong>de</strong>vant son portrait<br />
<strong>de</strong> 1908, une ascension en ballon <strong>de</strong>s Majorelle et <strong>de</strong> leur ami Emile Friant, Jacques avec son singe Kaki,<br />
un autoportrait à la palette... Ses premiers <strong>voyages</strong> : en Bretagne en 1906, puis en Espagne et en Italie,<br />
enfin en Egypte avec ses parents en 1911 : vues d’oasis, palmeraies, pyrami<strong>de</strong>s, portraits du Khédive<br />
Abbas Hilmy II…<br />
4,5 x 6 cm à 13 x 18 cm<br />
25 000 / 30 000 €<br />
Cet album comporte également un <strong>de</strong>ssin original au crayon bleu sur carte postale montrant une vue <strong>de</strong> Nancy en 1905, au<br />
dos une correspondance autographe à propos <strong>de</strong> sa libération du service militaire. Egalement : plusieurs <strong>de</strong>ssins, portraits<br />
charges (un <strong>de</strong>ssin par Emile Friant), <strong>de</strong>s illustrations et <strong>de</strong>s gravures découpées. Une photographie <strong>de</strong>s années 30 prise<br />
dans l’Atlas Marocain représente Jacques Majorelle sur le motif.<br />
7
8<br />
3 ANONYME ET STUDIO FÉLIX - MARRAKECH<br />
REPRODUCTIONS D’ŒUVRES DE JACQUES MAJORELLE :<br />
DESSINS, TABLEAUX - VERS 1930<br />
45 tirages argentiques d’époque, légen<strong>de</strong>s au dos.<br />
8 x 11,5 cm et 11,5 x 15,5 cm<br />
On y joint quatre tirages mo<strong>de</strong>rnes.<br />
3 000 / 3 500 €<br />
4 ATTRIBUÉ À JACQUES MAJORELLE ET STUDIO FÉLIX - MARRAKECH<br />
ÉTUDES D’ORNEMENTS ET ÉLÉMENTS D’ARCHITECTURE MAROCAINS - VERS 1930<br />
80 tirages d’époque sur papier argentique.<br />
En moyenne : 18 x 24 cm - plusieurs épreuves avec défauts.<br />
12 000 / 15 000 €<br />
Certaines <strong>photographies</strong> lui ayant servi <strong>de</strong> modèles pour <strong>de</strong>s peintures ou <strong>de</strong>s œuvres décoratives : architecture intérieure et extérieure, poignées <strong>de</strong><br />
porte , moucharabiehs, mosaïques, colonna<strong>de</strong>s, art islamique… <strong>de</strong>ux <strong>photographies</strong> <strong>de</strong> motifs géométriques <strong>de</strong> pièces <strong>de</strong> cuir brodées créées par<br />
Jacques Majorelle.<br />
Si la découverte <strong>de</strong> cet album personnel nous apprend que Jacques Majorelle pratique la photographie en amateur dès 1905, elle vient confirmer ce<br />
que nous savions déjà : lors <strong>de</strong> ses <strong>voyages</strong> dans l’atlas marocain et sur le continent noir il photographie les paysages et les habitants qu’il rencontre,<br />
certaines <strong>de</strong> ces photos lui serviront plus tard, <strong>de</strong> retour à Marrakech à réaliser <strong>de</strong> nombreux tableaux . C’est le cas <strong>de</strong>s 21 tirages que nous<br />
présentons, il s’agit d’agrandissements d’époque réalisés sur papier argentique, d’après <strong>de</strong>s négatifs <strong>de</strong> vues prises lors <strong>de</strong> <strong>voyages</strong> faits dans les<br />
années 1945/1950.<br />
Concernant les multiples <strong>voyages</strong> faits par Jacques Majorelle en Afrique noire <strong>de</strong> 1931 à 1952 et la source d’inspiration qu’ils furent dans l’œuvre du<br />
peintre, on consultera utilement les ouvrages : Jacques Majorelle - Félix Marcilhac -1988 et : Jacques Majorelle - Musée <strong>de</strong>s Beaux Arts Nancy -<br />
2001.<br />
On trouvera dans ce même ouvrage quelques indices sur sa pratique <strong>de</strong> la photographie : p. 179 une illustration le montre en train <strong>de</strong> photographier<br />
un modèle ; p.175, on peut y lire cet extrait d’une lettre envoyée <strong>de</strong> Marrakech à sa cousine Suzanne en 1946 à propos <strong>de</strong> son appareil photo qui,<br />
<strong>de</strong>vant être réparé, lui a manqué lors <strong>de</strong> son voyage en Afrique et qu’il retrouve au retour : “L’appareil m’attendait, pas <strong>de</strong>puis longtemps. Je lui ai<br />
sauté à la gorge, je l’ai ausculté et fait fonctionner. Il rend un son sympathique, un peu gélatineux. Les épreuves sont satisfaisantes et me font regretter<br />
<strong>de</strong> ne pas l’avoir eu <strong>de</strong>vant “notre empire d’outremer” ; que Dieu soit loué, au moins pour la bonne arrivée <strong>de</strong> cet appareil photo, que j’ai bien cru<br />
disparu à jamais… ”.<br />
9
10<br />
5<br />
5 JACQUES MAJORELLE<br />
ÉTUDE DE FEMME MAROCAINE - VERS 1950<br />
Tirage d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
2 000 / 3 000 €<br />
On retrouve le personnage <strong>de</strong> cette photographie dans la<br />
composition du tableau <strong>de</strong> 1951 : “Femme <strong>de</strong> Goulimine”.<br />
Réf. : Félix Marcilhac : “Jacques Majorelle, 1988”, reproduit p. 266.<br />
6 JACQUES MAJORELLE<br />
ÉTUDE DE FEMMES MAROCAINES - VERS 1950<br />
Tirage d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
3 000 / 4 000 €<br />
7 JACQUES MAJORELLE<br />
ÉTUDE DE FEMMES MAROCAINES - VERS 1950<br />
Tirage d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
3 000 / 4 000 €<br />
8 JACQUES MAJORELLE<br />
FEMMES DRAPÉES DE FACE - VERS 1950<br />
Tirage d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
3 000 / 4 000 €<br />
6 8<br />
7<br />
11
12<br />
9 JACQUES MAJORELLE<br />
ÉTUDE DE FEMMES MAROCAINES - VERS 1950<br />
Trois tirages d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
3 000 / 4 000 €<br />
Un tirage avec pli.<br />
10 JACQUES MAJORELLE<br />
FEMMES DRAPÉES ASSISES - VERS 1950<br />
Tirage d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
3 000 / 4 000 €<br />
13
14<br />
11 13<br />
11 JACQUES MAJORELLE<br />
SCÈNES DE LESSIVE AU BORD DU NIGER - VERS 1950<br />
Trois tirages d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
1 200 / 1 500 €<br />
12 JACQUES MAJORELLE<br />
FEMMES PILANT LE SORGHO,<br />
SOUDAN FRANÇAIS - VERS 1950<br />
Tirage d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
1 200 / 1 500 €<br />
On retrouve ce type <strong>de</strong> scène dans un tableau <strong>de</strong> 1952 situé à<br />
Bamako.<br />
Réf. : Félix Marcilhac : “Jacques Majorelle, 1988”, reproduit p. 225.<br />
13 JACQUES MAJORELLE<br />
EMBARCATIONS SUR LE NIGER<br />
Deux tirages d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
1 200 / 1 500 €<br />
14 JACQUES MAJORELLE<br />
FEMMES PILANT LE SORGHO,<br />
SOUDAN FRANÇAIS - VERS 1950<br />
Tirage d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
1 200 / 1 500 €<br />
12 14<br />
15
16<br />
15 JACQUES MAJORELLE<br />
PILEUSES DE SORGHO, BAOBAB, SCÈNES DE MARCHÉ<br />
Six tirages d’époque sur papier argentique.<br />
18 x 24 cm<br />
1 200 / 1 500 €<br />
On peut rapprocher la vue <strong>de</strong> baobab d’une gouache <strong>de</strong> 1946 : “Koulikoro, le baobab”, reproduit<br />
p.193 <strong>de</strong> l’ouvrage Jacques Majorelle - Musée <strong>de</strong>s Beaux-Arts Nancy 2000.<br />
PHOTOGRAPHIES DES 19 E ET 20 E SIÈCLES<br />
JEUDI 30 MAI A 15 H - ESPACE TAJAN<br />
Nombreux albums <strong>de</strong> voyage du 19 e siècle :<br />
Algérie, Maroc, Tunisie, Empire Ottoman, Égypte, Syrie, Liban, Érytrée Trypolitaine<br />
Abdullah, Beato, Bechard, Bonfils, Charlier-Bezies, Guarrigue,<br />
Moulin, Robertson, Sebah, Soler, Tuminello<br />
Panorama <strong>de</strong> La Mecque par Sadic-Bey<br />
TAJAN 37 RUE DES MATHURINS 75008 PARIS tél +33 1 53 30 30 30 fax +33 1 53 30 30 31 www.tajan.com
18<br />
CONDITIONS DE VENTE ET ENCHÈRES<br />
La vente sera faite au comptant et conduite en Euros (€).<br />
Les acquéreurs paieront en sus <strong>de</strong>s enchères, les frais suivants,<br />
frais dégressifs par tranche et par lot :<br />
jusqu’à 100 000 € : 15% + TVA soit 17,94% TTC<br />
au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 100 000 € : 12% + TVA soit 14,35% TTC.<br />
GARANTIES<br />
Conformément à la loi, les indications portées au catalogue engagent<br />
la responsabilité <strong>de</strong> TAJAN, sous réserve <strong>de</strong>s rectifications éventuelles<br />
annoncées au moment <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong> l’objet et portées au<br />
Procès-Verbal <strong>de</strong> la vente. Une exposition préalable permettant aux<br />
acquéreurs <strong>de</strong> se rendre compte <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s biens mis en vente, il<br />
ne sera admis aucune réclamation une fois l’adjudication prononcée.<br />
Les restaurations et les retouches <strong>de</strong>s œuvres ne sont pas signalées.<br />
Les objets d’une valeur supérieure à 15 245 € figurant dans nos<br />
catalogues sont vérifiés par l’association internationale « The Art Loss<br />
Register » chargée <strong>de</strong> rechercher les œuvres d’art volées ou dont les<br />
propriétaires auraient été spoliés.<br />
ENCHÈRES<br />
Les enchères suivent l’ordre <strong>de</strong>s numéros au catalogue.<br />
TAJAN est libre <strong>de</strong> fixer l’ordre <strong>de</strong> progression <strong>de</strong>s enchères et les<br />
enchérisseurs sont tenus <strong>de</strong> s’y conformer.<br />
Le plus offrant et <strong>de</strong>rnier enchérisseur sera l’adjudicataire.<br />
En cas <strong>de</strong> double enchère reconnue effective par TAJAN, l’objet sera<br />
remis en vente, tous les amateurs présents pouvant concourir à cette<br />
<strong>de</strong>uxième mise en adjudication.<br />
ORDRE D’ACHAT ET ENCHÈRES PAR TÉLÉPHONE<br />
Si vous souhaitez faire une offre d’achat par écrit ou enchérir par<br />
téléphone, vous pouvez utiliser le formulaire prévu à cet effet en fin <strong>de</strong><br />
catalogue. Celle-ci doit nous parvenir au plus tard 2 jours avant la vente<br />
accompagnée <strong>de</strong> vos coordonnées bancaires.<br />
Dans le cas <strong>de</strong> plusieurs offres d’achat d’égal montant, la première<br />
offre reçue par TAJAN l’emporte sur les autres.<br />
Les enchères par téléphone sont un service gracieux rendu aux clients<br />
qui ne peuvent se déplacer. En aucun cas TAJAN ne pourra être tenue<br />
responsable d’un problème <strong>de</strong> liaison téléphonique.<br />
RETRAIT DES ACHATS<br />
En cas <strong>de</strong> paiement par chèque ou par virement, la délivrance <strong>de</strong>s objets<br />
pourra être différée jusqu’à l’encaissement.<br />
Dès l’adjudication, l’objet sera sous l’entière responsabilité <strong>de</strong><br />
l’adjudicataire. L’acquéreur sera lui-même chargé <strong>de</strong> faire assurer ses<br />
acquisitions, TAJAN déclinant toute responsabilité quant aux dommages<br />
que l’objet pourrait encourir, et ceci dès l’adjudication prononcée.<br />
Les acheteurs sont invités à se renseigner auprès <strong>de</strong> TAJAN<br />
+33 1 53 30 30 04 avant <strong>de</strong> venir retirer leurs objets. En effet TAJAN<br />
dispose <strong>de</strong> plusieurs lieux <strong>de</strong> stockage, choisis en fonction <strong>de</strong>s<br />
disponibilités et <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s ventes.<br />
La formalité <strong>de</strong> licence d’exportation peut requérir un délai <strong>de</strong> cinq à six<br />
semaines, celui-ci pouvant être sensiblement réduit selon la rapidité avec<br />
laquelle l’acquéreur précisera ses instructions à TAJAN.<br />
TERMS OF SALE AND BIDS<br />
The sale will be conducted in Euros (€).<br />
Purchasers pay in addition to the hammer price, a buyer’s premium of :<br />
from 0 to 100 000 € : 15% + VAT totalising 17,94%<br />
for amounts superior to 100 000 € : 12% + VAT totalising 14,35%.<br />
GUARANTEES<br />
The auctioneer is bound by the indications in the catalogue, modified<br />
only by eventual announcements ma<strong>de</strong> at the time of the sale noted<br />
into the legal records thereof. Prospective bid<strong>de</strong>rs should inspect the<br />
property before bidding to <strong>de</strong>termine its condition, size, and whether<br />
or not it has been repaired, restored or repainted. Exhibitions prior to<br />
the sale at TAJAN or on the sale point permits buyers to establish the<br />
condition of the works offered for sale, and therefore no claims will be<br />
accepted alter the fall of the hammer.<br />
Objects with a value of more than 15 245 € are verified<br />
by the in international association « The Art Loss Register », which<br />
researches stolen or <strong>de</strong>spoiled works of art.<br />
BIDS<br />
Biddings will be in accordance with the lot numbers listed in the<br />
catalogue or as announced by the auctioneer, and will be in increments<br />
<strong>de</strong>termined by the auctioneer.<br />
The highest and last bid<strong>de</strong>r will be the purchaser.<br />
Should the auctioneer recognise two simultaneous bids on an object,<br />
the lot will be put up for sale again and all those present in the<br />
saleroom may participate in this second opportunity to bid.<br />
ABSENTEE BIDS AND TELEPHONE BIDS<br />
If you wish to make a bid in writing or a telephone bid, you should use<br />
the form inclu<strong>de</strong>d at the end of this catalogue. This should be received<br />
by us no later than two days before the sale accompanied by your<br />
bank references.<br />
In the event of i<strong>de</strong>ntical bids, the earliest will take prece<strong>de</strong>nce.<br />
Telephone bids are a free service <strong>de</strong>signed for clients who are unable<br />
to be present at an auction.<br />
TAJAN cannot be held responsible for any problems due to technical<br />
difficulties.<br />
COLLECTION OF PURCHASES<br />
If payment is ma<strong>de</strong> by cheque or by wire transfer, lots may not be<br />
withdrawn until the payment has been cleared.<br />
From the moment the hammer falls, sold items will become the<br />
exclusive responsability of the buyer. The buyer will be solely<br />
responsible for the insurance. TAJAN assumes no liability for any<br />
damage to items which may occur after the hammer falls.<br />
Buyers at TAJAN are requested to confirm with TAJAN +33 1 53 30 30 04<br />
before withdrawing their purchases. TAJAN has several storage<br />
warehouses <strong>de</strong>pending on the type of goods sold at the auctions.<br />
An export license can take five to six weeks to process, although this<br />
time may be significantly reduced <strong>de</strong>pending upon how promptly the<br />
buyer supplies the necessary information to TAJAN.<br />
✄<br />
ORDRE D’ACHAT / ABSENTEE BID FORM<br />
ENCHÈRES PAR TÉLÉPHONE / TELEPHONE BID FORM<br />
PHOTOGRAPHIES ET MANUSCRITS AUTOGRAPHES<br />
CARNETS DE VOYAGES DE JACQUES MAJORELLE<br />
PARIS - ESPACE TAJAN - 30 MAI 2002 - 14 H 30<br />
NOM ET PRÉNOM / NAME AND FIRST NAME<br />
ADRESSE / ADDRESS<br />
TÉL / PHONE PORTABLE / MOBILE<br />
RÉFÉRENCES BANCAIRES / BANK REFERENCES NOM DE LA BANQUE / NAME OF BANK N° DE COMPTE / ACCOUNT N°<br />
ADRESSE DE LA BANQUE / BANK ADDRESS N° DE TÉLÉPHONE DE LA BANQUE / BANK TEL N°<br />
DATE<br />
LOT N O<br />
DESCRIPTION DU LOT / LOT DESCRIPTION<br />
* LES LIMITES NE COMPRENANT PAS LES FRAIS LÉGAUX / THESE LIMITS DO NOT INCLUDE FEES AND TAXES<br />
SIGNATURE OBLIGATOIRE / REQUIRED SIGNATURE<br />
FAX<br />
* LIMITE EN € / TOP LIMIT OF BID IN €<br />
APRÈS AVOIR PRIS CONNAISSANCE DES CONDITIONS DE VENTE ÉNONCÉES CI-DESSUS, JE DÉCLARE LES ACCEPTER ET VOUS PRIE D'ACQUÉRIR<br />
POUR MON COMPTE PERSONNEL AUX LIMITES INDIQUÉES EN €, LES LOTS QUE J'AI DÉSIGNÉS.<br />
I HAVE READ THE TERMS OF SALE, I GRANT YOU PERMISSION TO PURCHASE ON MY BEHALF THE FOLLOWING ITEMS WITHIN THE LIMITS INDICATED IN €.<br />
FAXER À / PLEASE FAX TO +33 1 53 30 30 31
CORRESPONDANTS EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER<br />
RÉGION EST<br />
RÉGION MIDI-PYRÉNÉES<br />
RÉGION AQUITAINE<br />
RÉGION CENTRE<br />
BELGIQUE<br />
MONACO<br />
SUISSE<br />
FRÉDÉRIC GASSER<br />
COURS ALBERT SCHWEITZER - 55A RUE DU VAL SAINT GRÉGOIRE<br />
68000 COLMAR<br />
+33 3 89 30 14 53<br />
BERNARD BRUEL<br />
16 RUE SAINT JULIEN<br />
81000 ALBI<br />
+33 5 63 38 20 28<br />
ALEXIS MARÉCHAL<br />
GALERIE « L’AMI DES LETTRES »<br />
5 RUE JEAN-JACQUES BEL<br />
33000 BORDEAUX<br />
+33 5 56 79 15 34<br />
BRUNO PERRIER<br />
7 RUE ALEXIS BESSART<br />
71700 TOURNUS<br />
+33 3 85 27 01 60<br />
PHILIPPE SAINT<br />
RUE COPPENS 3 (GRAND-SABLON)<br />
1000 BRUXELLES<br />
+32 2 511 64 27<br />
+32 2 511 00 52 fax<br />
ART MONACO S.A.<br />
« LE VALLESPIR » 25 BOULEVARD DU LARVOTTO<br />
98000 MONACO<br />
+377 93 50 73 15<br />
CATHERINE NIEDERHAUSER<br />
8 RUE DU GRAND CHÊNE<br />
1002 LAUSANNE<br />
+41 21 312 98 18<br />
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