cas decommune de b - Unesco
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Réalisée par :<br />
Mlle Peggy Prisca<br />
Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation<br />
forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées<br />
Aka :<br />
OUOKO YANGOUNZA<br />
Cas <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />
RAPPORT<br />
Sous la Codirection <strong>de</strong> :<br />
Madame Anne OUALLET<br />
Maître <strong>de</strong> conférences en Géographie à l’Université <strong>de</strong> Rennes2<br />
Monsieur George NGASSE<br />
ANNEE ACADEMIQUE: 2009 - 2010<br />
et <strong>de</strong><br />
Maître <strong>de</strong> conférences en Gestion Forestière
Réalisée par :<br />
Mlle Peggy Prisca<br />
Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation<br />
forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées<br />
Aka :<br />
OUOKO YANGOUNZA<br />
Cas <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />
RAPPORT<br />
Sous la Codirection <strong>de</strong> :<br />
Madame Anne OUALLET<br />
Maître <strong>de</strong> conférences en Géographie à l’Université <strong>de</strong> Rennes2<br />
Monsieur George NGASSE<br />
ANNEE ACADEMIQUE: 2009 - 2010<br />
et <strong>de</strong><br />
Maître <strong>de</strong> conférences en Gestion Forestière
-<br />
i<br />
DEDICACE<br />
Nous dédions ce mémoire à nos parents:<br />
Feu Nicolas Julien OUOKO, qui nous a donné le goût <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s,<br />
‐ Anne Marie YAKOY pour son soutien moral.
ii<br />
REMERCIEMENTS<br />
Nous voulons remercier la Comité Internationale <strong>de</strong> l’UNESCO.<br />
Le Gouvernement centrafricain.<br />
Le Secrétaire Général <strong>de</strong> la Comité Nationale <strong>de</strong> l’<strong>Unesco</strong>.<br />
Le Secrétaire Général <strong>de</strong> MAB UNESCO <strong>de</strong> Centrafrique.<br />
A travers ce mémoire, nous voulons adresser notre profon<strong>de</strong> reconnaissance et nos<br />
remerciements à notre Directeur, en la personne <strong>de</strong> Madame Anne OUALLET, Maître<br />
Assistant <strong>de</strong> géographie à l'Université <strong>de</strong> RENNES2 qui a bien voulu assurer la direction <strong>de</strong><br />
ce travail.<br />
Nos remerciements vont aussi à l'endroit <strong>de</strong> tous les professeurs <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>s<br />
Lettres et Sciences Humaines (F. L. S. H) et en particulier ceux du Départements <strong>de</strong><br />
Géographie qui nous ont prodiguée <strong>de</strong> sages conseils et contribué à notre formation. Nous leur<br />
témoignons notre profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong>.<br />
De même nous tenons à remercier tous ceux qui ont accepté <strong>de</strong> mettre à notre<br />
disposition toutes informations utiles à la réalisation <strong>de</strong> ce travail.<br />
Nos remerciements vont à l'endroit <strong>de</strong>:<br />
− Le directeur du projet PARPAF et toute son équipe qui ont mis à notre disposition les<br />
informations utiles à la réalisation <strong>de</strong> ce travail;<br />
− Monsieur Athanase YAMBELE, chef <strong>de</strong> service <strong>de</strong> l'hydrologie qui a bien voulu nous<br />
donné <strong>de</strong>s informations techniques.<br />
− Monsieur Daniel DANGOLA, Monsieur Clau<strong>de</strong> BOMBA et monsieur Marcel KOKO<br />
pour leur conseil et orientation.<br />
− Monsieur KAMATCH ICHAM et toute son équipe <strong>de</strong> bien vouloir nous recevoir sur<br />
son site.<br />
− Ma<strong>de</strong>moiselle Mathil<strong>de</strong> BIGO pour son soutien morale.<br />
− Tous les habitants <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko auprès <strong>de</strong>squels nous avons collecté<br />
<strong>de</strong>s données, pour le soutien dont ils nous ont fait preuve durant nos séjours chez eux.<br />
Que tous les amis et toutes les connaissances qui, <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin, nous ont aidées dans<br />
la réalisation <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong>ste travail, reçoivent ici nos remerciements les plus fraternels.
SCAD : Société Centrafricaine <strong>de</strong> Déroulage<br />
iii<br />
ABREVIATIONS ET SIGLES<br />
O R S T O M : Office <strong>de</strong> la Recherche Scientifique et Technique Outre Mer<br />
O N G : Organisation Non Gouvernementale<br />
AFD : Agence Française <strong>de</strong> Développement<br />
CAS/DFT : Compte d’Affectation Spéciale <strong>de</strong> Développement Forestier et Touristique<br />
CIRAD : Centre International <strong>de</strong> Recherche Agronomique et <strong>de</strong> Développement<br />
IGN : Institut Géographique National<br />
PARPAF : Projet d’Appuis à la Réalisation <strong>de</strong>s plans d’Aménagements Forestier<br />
PEA : Permis d’Exploitation et d’Aménagement<br />
SIG : Système d’Information Géographique<br />
UFG : Unité Forestière <strong>de</strong> Gestion<br />
MAB : Man and Biosphère<br />
UNESCO : Organisation <strong>de</strong>s Nations .
SOMMAIRE<br />
DEDICACE………………………………………………………………………i<br />
REMERCIMENTS………………………………………………………………ii<br />
SIGLE ET ABREVIATION……………………………………………….…...iii<br />
SOMMAIRE…………………………………...……………………………….iv<br />
RESUME EXEUTIF…………………………………………………………….I<br />
INTRODUCTION ..………………...…………………………….………………………1<br />
PREMIERE PERTIE :<br />
CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………………………..…..….7<br />
Chapitre 1. Métho<strong>de</strong>s …………………………………………………………………..…….9<br />
Chapitre 2 : Matériels ………………………………………………………..………...14<br />
DEUXIEME PARTIE :<br />
CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA<br />
COMMUNE DE BALE-LOKO…………………..………..….……………………...18<br />
Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques…………………....20<br />
Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka…....36<br />
TROISIEME PARTIE:<br />
INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES<br />
PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES PYGMEES<br />
AKA………………………………………………………………………………..……..43<br />
Chapitre 5 : Appropriation et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s patrimoines naturel et<br />
culturel chez les pygmées Aka……………….………………………………………..45
Chapitre 6 : Les inci<strong>de</strong>nces socio-économiques et culturelles……………..…..59<br />
Chapitre 7 : Perspectives et suggestions………………………………………..…..71<br />
CONCLUSION…………………………………..…………………..……………………….75<br />
ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE……………………….....……………….……….77<br />
INDEX………………………………………………….……………………..…….……….80<br />
GLOSSAIRE………………………………...…………………………...…………….…….82<br />
TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………….………………....84<br />
ANNEXES……………………………………………………………………………………86<br />
TABLE DES MATIERES………………………………..……..…………………………..100
1. Informations personnelles<br />
Noms: OUOKO YANGOUNZA Prisca Peggy.<br />
Adresse (professionnelle): Étudiante à l'Université <strong>de</strong> Rennes2;<br />
E-mail:peggyouoko@yahoo.fr; ouokopeggy99@yahoo.fr<br />
2. Titre <strong>de</strong> la Bourse <strong>de</strong> recherche : Bourses du MAB pour Jeunes Scientifiques U N E S C O.<br />
I<br />
Titre <strong>de</strong> recherche: « Contribution à l'étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l'exploitation forestière sur les patrimoines culturel et<br />
naturel chez les pygmées Aka: Cas <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé Loko ».<br />
3. Texte original: langue utilisée dans le rapport: Le français. Nombre <strong>de</strong> pages Nombre <strong>de</strong> tableaux et chiffres.<br />
4. Pays & région: République Centrafricaine; Région d'Afrique Central. Nom <strong>de</strong> la réserve <strong>de</strong> biosphère : la<br />
réserve <strong>de</strong> la Basse Lobaye. Le lieu <strong>de</strong> recherche: la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />
5. Objectifs: l’étu<strong>de</strong> cherchera à comprendre les défis à relever contre l’inci<strong>de</strong>nce négative <strong>de</strong> l’intensification <strong>de</strong><br />
l’exploitation forestière sur la déperdition <strong>de</strong>s patrimoines culturels et naturels chez les pygmées Aka <strong>de</strong> la<br />
Commune <strong>de</strong> Balé-Loko, car la forêt représente chez eux un patrimoine sacré et un système <strong>de</strong> vie où ils puisent<br />
leur culture dont la préservation est fondamental. Le présent travail procé<strong>de</strong>ra à : Analyser la situation du<br />
patrimoine culturel et naturel au plan socioculturel ; Faire une revue <strong>de</strong>s stratégies existantes mises en place par les<br />
départements sectoriels chargés <strong>de</strong> l’environnement, du développement du tourisme et <strong>de</strong> l’artisanat. Enfin,<br />
proposer un dispositif à mettre en place et à promouvoir en vue d’assurer une large implication <strong>de</strong>s Aka et leur<br />
participation à l’atteinte <strong>de</strong>s principes du développement durable.<br />
6. Recherche et métho<strong>de</strong>s: Pour mener à terme les investigations, nous avons procédé à 3 démarches:<br />
La recherche documentaire: différents ouvrages d’ordres méthodologique, général et spécifique abordant notre<br />
thème d’étu<strong>de</strong> ont été consulté en vue <strong>de</strong> faire leur synthèse et d’organiser <strong>de</strong>s thématiques.<br />
L’observation sur le terrain : les travaux <strong>de</strong> recherches nécessitent <strong>de</strong> faire connaissance du terrain, afin <strong>de</strong><br />
comparer les données documentaires à la réalité du terrain. Pour ce faire, nous avons effectué plusieurs sorties sur<br />
le terrain.<br />
La métho<strong>de</strong> d’enquête: nous avons utilisé la Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> recherche Participative (MARP) qui nous a<br />
permis aussi <strong>de</strong> collecter <strong>de</strong>s données qualitatives ou quantitatives.<br />
Comme dans tout travail, il ne manque pas <strong>de</strong> difficultés. Ainsi pour la réalisation <strong>de</strong> ce travail nous avons<br />
rencontré <strong>de</strong> nombreuses difficultés dont les conséquences ont pesé <strong>de</strong> manière directe ou indirecte sur<br />
l'élaboration <strong>de</strong> ce mémoire. Il s'agit <strong>de</strong>s difficultés d'ordres technique et sanitaire. Du point <strong>de</strong> vue technique, nous<br />
avons fais: Des photographies; Des cartes régionales; Des graphiques et <strong>de</strong>s tableaux pour étayer nos analyses<br />
telles qu'on peut les découvrir tout au long <strong>de</strong> ce rapport.
II<br />
7. Résultats majeurs: Cette étu<strong>de</strong> nous amène à comprendre la complexité <strong>de</strong> l’enjeu <strong>de</strong> l’exploitation forestière<br />
non seulement au niveau régional et national mais aussi au niveau planétaire, car, l’importance <strong>de</strong>s interactions<br />
dans l’écosystème, la disparition <strong>de</strong> l’une d’elle peut entrainer la modification <strong>de</strong> l’ensemble, car la biodiversité est<br />
source <strong>de</strong> survie, elle joue un rôle très important dans la fixation du carbone, la protection <strong>de</strong> sols et le filtrage <strong>de</strong><br />
l’eau.<br />
La perte <strong>de</strong> la biodiversité:La forêt qui autre fois primaire, a subit beaucoup <strong>de</strong> pression et disparaît<br />
progressivement, l’état actuel du couvert végétal forestier témoigne d’une accélération <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong><br />
déforestation (Cf. la carte d’aménagement forestier) 1 du fait d’une progression <strong>de</strong> l’agriculture sur brûlis<br />
consécutive à l’augmentation <strong>de</strong> la pression démographique, ce rythme <strong>de</strong> défrichement dans les Assiettes <strong>de</strong><br />
Coupes abandonnées ont pour conséquence la <strong>de</strong> conquête forestière , l’abandon cultural est lente, voir même<br />
impossible et se traduit par une dynamique poste- culturelle <strong>de</strong> savanisation; L’inci<strong>de</strong>nce social est conséquent :<br />
Les ressources forestières nécessaire à la satisfaction <strong>de</strong>s besoins vivriers et culturaux <strong>de</strong>s pygmées Aka.<br />
MALTHUS dans sa conception mettait en cause la « croissance démographique, source d’une pression accrue sur<br />
l’environnement ». Les bruits sonores <strong>de</strong>s machines font fuirent les animaux loin vers la forêt du Congo, ce qui<br />
fait que l’activité principale qui est la chasse est fait plus loin dans la forêt près <strong>de</strong> la frontière avec le Congo,<br />
entraînant <strong>de</strong>s conflits avec les voisins congolais.<br />
Les espèces floristiques abattus surtout les essences du groupe 1 telles que: Ayous, Sipo sont <strong>de</strong>s essences<br />
sur lesquelles les pygmées ramassent <strong>de</strong>s chenilles, leur rareté fait que les chenilles sont <strong>de</strong>venues <strong>de</strong> plus en plus<br />
rares. D’après les résultats <strong>de</strong> l’enquête faite, 40% <strong>de</strong>s enquêtés déplorent l’éloignement <strong>de</strong>s campements <strong>de</strong><br />
ramassage, ils disent qu’au par avant le ramassage se faisait autours <strong>de</strong> la maison, maintenant, il faut parcourir plus<br />
<strong>de</strong> 50 kilomètres dans la forêt pour le ramassage. Lors <strong>de</strong> notre passage les ramasseurs ont passé plusieurs jours<br />
dans la forêt en quête <strong>de</strong>s chenilles, parfois ils peuvent rentrer avec une petite quantité ou ne rien rapporter.<br />
La pluviométrie annuelle en 2008 était <strong>de</strong> 1482,1 millimètres pour 111 jours. Cette valeur pluviométrique<br />
qui est inférieure à 1600 millimètres, cela est due au recul sensible <strong>de</strong> la forêt et peut influencée l'équilibre du<br />
milieu (Cf. tableau n °11: pluviométries moyens).<br />
A l’échelle planétaire, l’écosystème est capable <strong>de</strong> puiser et <strong>de</strong> fixer le CO2 en excès dans l’atmosphère<br />
afin <strong>de</strong> lutter contre l’effet <strong>de</strong> serre. C’est dans sa phase <strong>de</strong> maturité que la forêt un véritable puits <strong>de</strong> carbone, or<br />
ces arbres à l’âge mature sont prélevé pour le commerce, c’est ce qui <strong>de</strong>vient inquiétante à l’échelle globale.<br />
1 Plan d’aménagement <strong>de</strong> la SCAD
III<br />
La disparition progressive <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie traditionnels: avec l’arrivée <strong>de</strong>s Sociétés<br />
forestières, les pygmées accè<strong>de</strong>nt à un travail rémunéré, connaissent <strong>de</strong> nouvelles techniques et accè<strong>de</strong>nt à un<br />
niveau <strong>de</strong> vie supérieur par rapport à celui <strong>de</strong> leur milieu ; Le processus a été fait <strong>de</strong> sorte que les pygmées Aka se<br />
trouvent dans l’impossibilité <strong>de</strong> continuer à mener le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie traditionnel et <strong>de</strong> respecter ses coutumes,<br />
détruisant ainsi la structure sociale et l’organisation politique et culturelle entraînant <strong>de</strong>s conflits <strong>de</strong> génération et<br />
modification <strong>de</strong>s rapports entre les jeunes et les anciens. Selon certains enquêtés, ceux-ci sont le plus souvent sont<br />
rejeter ou supprimer par leur société.<br />
La perte d’accès <strong>de</strong> la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs sites sacrés: le fait<br />
que plusieurs pistes (adjalo en langue Aka) sont ouvertes pour le passage <strong>de</strong>s engins et les bruits constituent une<br />
profanation <strong>de</strong>s lieux sacrés <strong>de</strong>s Pygmées qui perturbent les rythmes <strong>de</strong> pratiques et rites traditionnelles qui se font<br />
dans la forêt (60% <strong>de</strong>s enquêtés). Leur système alimentaire détruite, certains arbres fruitiers sont abattus, <strong>de</strong> plus,<br />
les pièges posés pour les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie <strong>de</strong> plus en plus dans la forêt<br />
Congolaise. Il en est <strong>de</strong> même pour l’eau, car au passage <strong>de</strong>s engins <strong>de</strong> construction ou d’abattage, les ruisseaux<br />
sont taris ou pollués voir disparaître, cette <strong>de</strong>nrée déjà rare <strong>de</strong>vient alors un besoin <strong>de</strong> plus pour les Pygmées.<br />
La Santé: l'augmentation <strong>de</strong> la prévalence <strong>de</strong>s maladies sexuellement transmissibles, due à la cohabitation<br />
<strong>de</strong>s pygmées avec la population venue pour l'achat <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> la chasse et <strong>de</strong> la cueillette, et aussi <strong>de</strong> leur<br />
relation avec les ouvriers <strong>de</strong> la société.<br />
L’influence <strong>de</strong>s populations locales: les pygmées travaillent périodiquement dans les champs<br />
(défrichages, la récolte, séchage du manioc), ils sont payés 500f CFA par jour. Ils <strong>de</strong>vraient fournir aux villageois<br />
du gibier, mais ceux- ci préfèrent les vendre aux clients venus d'ailleurs (<strong>de</strong> Mbaïki, Pissa et Bangui) ce qui les<br />
met en situation <strong>de</strong> mésentente avec leur chef traditionnel. Quarante pour cent (40%) <strong>de</strong>s enquêtés disent que par<br />
mois ils ont trente à cinquante- milles francs (30000- 50000 FCFA) <strong>de</strong> revenu <strong>de</strong> gibiers vendu.<br />
CONCLUSIONS<br />
Recommandations <strong>de</strong> la recherche: apporter <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>ments à la législation pour une reconnaissance légale<br />
<strong>de</strong>s terroirs coutumiers <strong>de</strong> la communauté Aka; Appuyer le PARPAF dans le cadre <strong>de</strong> suivi et évaluation efficace<br />
<strong>de</strong> la société forestière existante; Initier un projet <strong>de</strong> gestion associant l'écotourisme et l'exploitation forestière<br />
durable et intégrer les Aka au processus afin <strong>de</strong> valoriser leur savoir et leur culture comme à Dzanga Sangha.
INTRODUCTION<br />
La commune <strong>de</strong> Balé-Loko est située dans la région forestière du Sud-ouest <strong>de</strong> la<br />
République Centrafricaine. Cette zone renferme d’importants volumes <strong>de</strong> bois précieux,<br />
exploité <strong>de</strong>puis plus d’un <strong>de</strong>mi-siècle par <strong>de</strong>s Sociétés Forestières qui se sont succédé sur le<br />
site. Ces entreprises ont réalisées une exploitation intensive <strong>de</strong> la forêt. Ce n’est qu’en 2004<br />
que l’exploitation a commencé à être sélective avec l’arrivée du Groupe Kamach et la mise en<br />
œuvre du plan d’aménagement.<br />
La proportion disponible d’espèces disparues dans les zones exploitées et cultivées ne<br />
cesse <strong>de</strong> croître. Or cette zone forestière constitue aussi un sanctuaire où vivent <strong>de</strong>s minorités<br />
Aka qui y pratiquent leurs activités socio-culturelles. Ce sanctuaire représente un enjeu majeur<br />
pour ces populations <strong>de</strong> paysans, non seulement enjeu foncier et forestier (écologique), mais<br />
aussi un enjeu économique et culturel. L’exploitation forestière, qui contribue certes, au<br />
développement <strong>de</strong> cette région a <strong>de</strong>s répercussions néfastes sur les patrimoines culturel et<br />
naturel <strong>de</strong>s pygmées Aka et qu’elle risque d’handicaper la génération future.<br />
En effet, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies, les progrès techniques et scientifiques liés<br />
au développement <strong>de</strong> l’industrie ont engendré beaucoup <strong>de</strong> problèmes à l’environnement. A<br />
l’échelle mondiale, l’émission <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong> serre entraîne le réchauffement <strong>de</strong> la planète,<br />
la perte <strong>de</strong> biodiversité, la pollution <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> l’air et l’appauvrissement <strong>de</strong> la couche<br />
d’ozone. A l’échelle locale, ce sont <strong>de</strong>s communautés locales qui sont affectées par la<br />
détérioration <strong>de</strong> leur milieu et la déstabilisation <strong>de</strong> leur organisation. C’est le <strong>cas</strong> <strong>de</strong>s<br />
populations Aka dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />
Face à ce type <strong>de</strong> perturbations observées tant à l’échelle mondiale qu’à l’échelle<br />
locale, la communauté internationale a émis la nécessité d’une prise <strong>de</strong> conscience et<br />
l’importance d’actions en posant les bases <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> développement durable en terme <strong>de</strong><br />
progrès social, économique et environnemental. Tout cela conformément à l’Agenda 21,<br />
adopté à la conférence <strong>de</strong> RIO, le 29 décembre 1992 par la communauté internationale, ce qui<br />
représente l’instrument <strong>de</strong> référence dans le combat afin d’éliminer les causes <strong>de</strong> la<br />
dégradation <strong>de</strong> l’environnement.<br />
En 1993, la République Centrafricaine a souscrit aux gran<strong>de</strong>s décisions issues <strong>de</strong> la<br />
1
Conférence <strong>de</strong> Rio. Par conséquent, les recommandations relatives à l’Agenda 21 doivent<br />
s’appliquer au niveau local.<br />
La plupart <strong>de</strong>s acteurs, État, ONG <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la nature, ONG <strong>de</strong><br />
développement, organisation paysanne reconnaissent aujourd’hui la nécessité d’associer les<br />
stratégies <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la biodiversité et la valorisation du potentiel <strong>de</strong> développement<br />
par les communautés. Les parties prenantes insistent sur la nécessité <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s<br />
aires protégées, l’importance <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> la biodiversité et donc sur les programmes <strong>de</strong><br />
préservation <strong>de</strong>s écosystèmes. On entend par protection « l’action <strong>de</strong> protéger qui veut dire<br />
assister, prêter secours à quelqu’un <strong>de</strong> manière à lui garantir sa sécurité, d’existence <strong>de</strong><br />
quelque chose, favoriser le développement <strong>de</strong> quelque chose ». Les aires protégées <strong>de</strong>vraient<br />
l’être sur les plans écologique, culturel et économique. Malgré cette volonté annoncée <strong>de</strong><br />
protection, les sociétés forestières continuent à faire <strong>de</strong>s ponctions inconsidérées sur cette<br />
richesse qui est la forêt et qui représente un patrimoine naturel reconnu chez les pygmées Aka,<br />
avec lequel ils pratiquent leur culture qui est classée par l’UNESCO en tant que patrimoine<br />
culturel.<br />
En République Centrafricaine, l’année 2007 a été marquée par <strong>de</strong>s avancées dans le<br />
domaine <strong>de</strong> la politique économique et financière à travers la définition <strong>de</strong>s réformes<br />
institutionnelles, la mise en place d’un cadre général <strong>de</strong> planification triennale <strong>de</strong> lutte contre<br />
la pauvreté, le DSRP 1 2008-2010. A travers cet instrument, le pays s’est engagé à renforcer la<br />
gestion <strong>de</strong>s finances publiques en vue <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong>s résultats macroéconomiques, <strong>de</strong><br />
soutenir la croissance, l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> base par<br />
l’augmentation <strong>de</strong> la production agricole, forestière, minière et la réhabilitation <strong>de</strong>s<br />
infrastructures <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong>s bâtiments, <strong>de</strong> la communication. Parallèlement, la République<br />
Centrafricaine s’est dite prête à œuvrer pour le développement durable.<br />
La Commune <strong>de</strong> Balé-Loko est une région économique à caractère sous développée,<br />
basée essentiellement sur une masse rurale handicapée par la faillite <strong>de</strong> la Société Africaine<br />
Forestière et Agricole (SAFA) et la disparition <strong>de</strong> l’Agence <strong>de</strong> Développement <strong>de</strong> la<br />
Caféiculture Familiale (ADECAF). L’exploitation forestière est une <strong>de</strong>s solutions à ces<br />
problèmes, et doit permettre <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s nouvelles conditions d’expansion économique et <strong>de</strong><br />
favoriser ainsi l’apparition d’un pôle <strong>de</strong> développement.<br />
Cependant, la pression enclenchée par la réalisation d’une telle ambition d’exploitation<br />
1 DSRP : Document <strong>de</strong> Stratégie <strong>de</strong> Réduction <strong>de</strong> la Pauvreté<br />
2
économique amènera sans nul doute <strong>de</strong>s perturbations écologiques : influence directe et<br />
indirecte sur les régimes <strong>de</strong>s pluies, le cycle <strong>de</strong>s saisons, l’évolution <strong>de</strong>s cours d’eaux dans les<br />
bassins hydrographiques, la dégradation <strong>de</strong> la biodiversité et <strong>de</strong> la fertilité du sol, en d’autre<br />
terme plus simplement l’écosystème forestier qui constitue le cadre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s pygmées. Ces<br />
aspects ne sont malheureusement pas pris en compte dans le DSRP.<br />
Les mesures <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s forêts sur l’habitat <strong>de</strong>s<br />
pygmées sont donc à promouvoir. La prise en compte <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> cette pression sur<br />
la forêt est un défi très important, qu’il est indispensable <strong>de</strong> combler. C’est pourquoi, il est<br />
important <strong>de</strong> réfléchir aux inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et<br />
naturel chez les pygmées Aka. Cette étu<strong>de</strong> peut être la pionnière dans le domaine à partir <strong>de</strong><br />
l’étu<strong>de</strong> du <strong>cas</strong> <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />
thème.<br />
En préliminaire, la définition <strong>de</strong> quelques concepts clés permet <strong>de</strong> mieux cerner ce<br />
Contribution : une contribution c’est un apport que l’on fait à travers la recherche<br />
scientifique, à une étu<strong>de</strong> donnée. Notre mémoire se voudrait être une contribution à la<br />
connaissance <strong>de</strong> ce milieu forestier dont le riche patrimoine risque d’être entamé par le<br />
développement actuel.<br />
Étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nce: selon le dictionnaire le nouveau petit Robert <strong>de</strong> la langue française <strong>de</strong><br />
2007, « c’est une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s conséquences éventuelles d’une action sur l’environnement » 2 . Il<br />
s’agit bien ici d’essayer d’évaluer les retombées du type d’exploitation en cours et d’en<br />
mesurer les conséquences.<br />
Exploitation forestière : d’après le dictionnaire <strong>de</strong> l’environnement, « c’est l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
opérations <strong>de</strong> récolte conduisant à la production du bois brut sous forme <strong>de</strong> grumes, rondins<br />
ou éventuellement <strong>de</strong> plaquettes » 3 . Cela nous amènera à montrer les différents acteurs et<br />
opérations <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong> la forêt dans cette Commune forestière pour laquelle le milieu<br />
apparaît comme un patrimoine central. Ce patrimoine peut être dédié comme naturel et<br />
culturel.<br />
Patrimoine naturel: d’après RAMADE François, « c’est l’ensemble <strong>de</strong>s écosystèmes peu ou<br />
pas modifiés par l’homme ainsi que l’ensemble <strong>de</strong> la biodiversité qui leur est associé » 4 .<br />
2 Le dictionnaire le nouveau petit Robert <strong>de</strong> la langue française <strong>de</strong> 2007,<br />
3 Le dictionnaire <strong>de</strong> l’environnement<br />
4 Le dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’environnement. Page 583. 2è édition DUNOD.<br />
3
Patrimoine culturel se définit selon l’UNESCO comme « l’ensemble <strong>de</strong>s éléments matériel<br />
et immatériel qui contribuent à maintenir et a développer l’i<strong>de</strong>ntité et l’autonomie <strong>de</strong> son<br />
titulaire dans le temps et dans l’espace par adaptation à son milieu » 5 .<br />
La formulation <strong>de</strong> la problématique ai<strong>de</strong> à comprendre les enjeux et défis à relever.<br />
Ainsi, certaines questions restent en suspens et méritent d’être intégrées dans la contribution à<br />
l’étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et naturel chez les<br />
pygmées Aka. Les questions suivantes apparaissent essentielles: comment se font<br />
l’appropriation et la transmission du patrimoine chez les pygmées Aka? Quels sont les enjeux<br />
<strong>de</strong> ces patrimoines ? Quelles sont les problématiques <strong>de</strong> ce patrimoine? Quels sont les moyens<br />
<strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong> ces patrimoines ?<br />
Ces questions seront au cœur <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong>. Elles amènent à la fois à faire l’état <strong>de</strong><br />
l’habitat <strong>de</strong>s pygmées Aka, <strong>cas</strong> <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko et à en prévoir les mutations<br />
probables. Il faudra donc analyser l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation forestière et ses<br />
répercussions sur l’habitat, sur le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s pygmées Aka et finalement sur leurs<br />
activités et leur fonctionnement économique et social.<br />
Suivre cette problématique permet <strong>de</strong> baliser le travail et <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si l’application <strong>de</strong>s<br />
politiques adaptées aux problèmes récurrents permet effectivement <strong>de</strong> garantir la durabilité<br />
environnementale à travers l’annonce <strong>de</strong> la conservation, <strong>de</strong> la protection du paysage, du<br />
patrimoine culturel, naturel et la mise en place d’un plan <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces<br />
négatives. La prise en compte <strong>de</strong>s différents types d’approche et <strong>de</strong> gestion participative est<br />
un <strong>de</strong>s éléments important <strong>de</strong> ce travail. Par exemple la communication sociale est un moyen<br />
qui cherche à fixer une i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> vue au sein <strong>de</strong> la communauté humaine visant à donner un<br />
sens à l’action <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong> la culture et à enrichir la connaissance commune pour faire<br />
face à une perdition culturelle. La gestion adaptative est, elle, une approche <strong>de</strong> la gestion<br />
reconnaissant d’une part, le manque <strong>de</strong> reconnaissance univoque et définitive sur le<br />
comportement <strong>de</strong>s écosystèmes et d’autre part, l’incertitu<strong>de</strong> qui domine leur inter action avec<br />
eux. La gestion participative et la préservation du patrimoine culturel Aka permettront <strong>de</strong> le<br />
montrer.<br />
La formulation <strong>de</strong> l’objet du travail permet d’orienter l’étu<strong>de</strong>. L’étu<strong>de</strong> cherchera à<br />
comprendre les défis à relever suite aux effets négatifs <strong>de</strong> l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation<br />
forestière sur la déperdition <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka <strong>de</strong> la<br />
Septembre 2002.<br />
5 Http// :www.unesco.org/fr<br />
4
Commune <strong>de</strong> Balé-Loko. De même notamment la forêt représente chez eux un patrimoine<br />
sacré et un système <strong>de</strong> vie où ils puisent leur culture et pourquoi la préservation est<br />
fondamentale.<br />
Le présent travail qui se veut une contribution à l’étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation<br />
forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka amènera à la fois à<br />
analyser la situation du patrimoine culturel et naturel au plan socioculturel, et à faire une<br />
revue <strong>de</strong>s stratégies existantes mises en place par les départements sectoriels chargés <strong>de</strong><br />
l’environnement, du développement du tourisme et <strong>de</strong> l’artisanat. Enfin, il proposera un<br />
dispositif à mettre en place et à promouvoir en vue d’assurer une large implication <strong>de</strong>s Aka et<br />
leur participation aux objectifs <strong>de</strong>s principes du développement durable.<br />
Les résultats attendus sont <strong>de</strong> trois types<br />
• Un état <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong>s pygmées <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko ;<br />
• Les mutations probables liées à l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation forestière;<br />
• Les conséquences <strong>de</strong> l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur l’habitat, les<br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie et les activités <strong>de</strong>s pygmées, ces conséquences seront analysées, et <strong>de</strong>s<br />
mesures correctives appropriées seront proposées.<br />
Les matériels et métho<strong>de</strong>s<br />
Afin <strong>de</strong> mieux traiter le travail, les métho<strong>de</strong>s d’enquêtes suivantes sont utilisées : la<br />
recherche documentaire, l’observation sur le terrain, l’interview et le questionnaire.<br />
La recherche documentaire<br />
Elle a été fait en <strong>de</strong>ux temps: avant l’observation du terrain, puis après. Durant la<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> janvier à février 2009, <strong>de</strong> la recherche dans les bibliothèques, sur les sites Internet<br />
afin <strong>de</strong> faciliter la collecte <strong>de</strong>s données sur le terrain a été réalisée. La <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
recherche documentaire, <strong>de</strong> septembre 2009 à mai 2010 a permis d’enrichir la réflexion et<br />
l’écriture du mémoire à travers la recherche à la bibliothèque universitaire et à la bibliothèque<br />
sociale <strong>de</strong> l’Université Rennes 2.<br />
L’observation sur le terrain<br />
Les travaux <strong>de</strong> terrain se sont déroulés sur 2 mois dans la commune <strong>de</strong> Balé-Loko. Du<br />
5
point <strong>de</strong> vue technique, <strong>de</strong>s photos ont été réalisées pour illustrer les différentes activités et les<br />
atouts du milieu. Le contact direct avec les populations à utilisé différent procédés. La<br />
Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> Recherche Participative (MARP) est retenue pour avoir un aperçu sur<br />
les savoirs traditionnels <strong>de</strong>s autochtones. Un gui<strong>de</strong> d’entretien et les différents outils suivants<br />
ont été utilisés : interview semi-structurée ; profil historique ; carte du terroir. Un diagramme<br />
<strong>de</strong> Venn 6 et un diagramme Système 7 ont également été retenus. Sur le terrain, <strong>de</strong>s interviews<br />
semis structurés et l’administration du questionnaire ont été réalisées auprès <strong>de</strong>s<br />
administrateurs, <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> quartiers, à la mairie, auprès <strong>de</strong> la population, <strong>de</strong>s groupements<br />
d’agriculteurs, <strong>de</strong>s chasseurs et <strong>de</strong>s commerçants. Ce travail <strong>de</strong> terrain a été réalisé en équipe<br />
(décrite plus loin) dans le cadre d’une recherche financé par l’UNESCO.<br />
Le public cible en a été la population Aka qu’il nous faudra présenter.<br />
A cet effet, la « Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur<br />
les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka : <strong>cas</strong> <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko »<br />
est structurée en trois gran<strong>de</strong>s parties : la première sera consacrée au cadre méthodologique et<br />
géographique <strong>de</strong> la recherche; la <strong>de</strong>uxième traitera <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les<br />
pygmées Aka; la troisième envisagera l’étu<strong>de</strong> d’impacts <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le<br />
patrimoine culturel <strong>de</strong>s pygmées Aka. Enfin une conclusion interviendra en vue <strong>de</strong> faire la<br />
synthèse <strong>de</strong> tout ce qui a été développé à travers cette étu<strong>de</strong>.<br />
6 Diagramme <strong>de</strong> Venn : c’est un représentation <strong>de</strong>s ensembles <strong>de</strong> lignes simples fermées dans lesquelles les éléments d’une<br />
réalité sont distribués, c’est une façon d’interpréter en utilisant une métho<strong>de</strong> visuelle. Il est souvent utilisé pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
relations entre plusieurs ensembles et permet <strong>de</strong> faire plusieurs déductions qui peuvent permettre <strong>de</strong> résoudre un problème .<br />
Tiré sur le site : www. imath.log<br />
7 Diagramme Système : c’est un diagramme qui montre les relations ou liens entre différents concepts ou variables, <strong>de</strong> la<br />
manière claire et directe qu’avec le texte. Tiré sur le site http://. www.icra-edu.org/objects/francolearn/Diagramsys.pdf<br />
6
PREMIERE PERTIE<br />
CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE<br />
7
Cette partie qui sera consacrée au cadre méthodologique <strong>de</strong> la recherche met en<br />
évi<strong>de</strong>nce les activités qui ont été réalisées dans le cadre <strong>de</strong> l’exécution <strong>de</strong> ce mémoire relatif<br />
à : « La contribution aux inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et<br />
naturel chez les pygmées Aka : <strong>cas</strong> <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko ». Un certain nombre<br />
d’activités ont été réalisées.<br />
8
Chapitre 1. Métho<strong>de</strong>s<br />
Ce chapitre est consacré à l’ensemble <strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong>s moyens déployés pour la<br />
collecte <strong>de</strong>s données, à savoir: la recherche documentaire, la métho<strong>de</strong> d’observation et<br />
d’enquête.<br />
1. La recherche documentaire<br />
Les travaux antérieurs constituent une source <strong>de</strong> donnée pouvant orienter la recherche<br />
sur le terrain, c’est une phase très importante <strong>de</strong> tout travail scientifique. Durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
janvier à février, <strong>de</strong>s recherches ont été effectués dans la bibliothèque <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong><br />
Bangui, celles <strong>de</strong>s organismes internationaux (UNESCO 8 , OMS 9 , COOPI 10 ), celle <strong>de</strong><br />
l’Alliance Française afin <strong>de</strong> faciliter la collecte <strong>de</strong>s données sur le terrain, la recherche<br />
bibliographique dans les bibliothèques <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Rennes 2, sur les sites Internet.<br />
C’est ainsi que, dans le cadre <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong> ce travail, un recours aux différents ouvrages<br />
abordant ce thème d’étu<strong>de</strong> en vue <strong>de</strong> faire leur synthèse et d’organiser <strong>de</strong>s thématiques a été<br />
fait. Des ouvrages d’ordre méthodologique, général et spécifique ont été consultés.<br />
1. 2. Recueil <strong>de</strong>s données et choix <strong>de</strong>s villages<br />
déterminé.<br />
C’est la collecte <strong>de</strong>s informations, ce travail se réalise avec une métho<strong>de</strong> et un site bien<br />
Métho<strong>de</strong> d’observation et d’enquête<br />
L’observation sur le terrain<br />
Selon Clau<strong>de</strong> BERNARD, l’observation scientifique est la constatation exacte d’un<br />
fait à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moyens d’investigation et étu<strong>de</strong>s appropriées à cette constatation. Cette<br />
technique a pour but <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>s données relatives à un problème que l’on veut étudier.<br />
Elle a permis <strong>de</strong> saisir le comportement <strong>de</strong>s habitants (population cible) par rapport aux<br />
problèmes posés.<br />
L’observation directe qui, par définition, instaure un rapport entre le chercheur et le<br />
groupe social qu’il veut observer. Du point <strong>de</strong> vue technique, <strong>de</strong>s photographies pour illustrer<br />
les différentes activités et les atouts du milieu ont été fait.<br />
La métho<strong>de</strong> d’enquête<br />
8<br />
UNESCO : Organisation <strong>de</strong>s Nations Unies pour l’éducation et la Culture<br />
9<br />
OMS : Organisation Mondiale <strong>de</strong> la Santé<br />
10<br />
COOPI : Cooperazione Internazionale est une Organisation Non Gouvernementale<br />
9
L’application <strong>de</strong> la Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> Recherche Participative (MARP) qui est<br />
basée sur les savoirs traditionnels <strong>de</strong>s autochtones et qui a été développée entre 1970 et 1980<br />
par les différents spécialistes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> ressources naturelles a été utilisée.<br />
Pour ces <strong>de</strong>rniers, les métho<strong>de</strong>s habituelles <strong>de</strong> recherches ne permettent pas une bonne<br />
compréhension <strong>de</strong>s réalités du mon<strong>de</strong> rural 11 . Cette métho<strong>de</strong> MARP propose que la collecte<br />
<strong>de</strong> l’information auprès <strong>de</strong>s communautés locales, lors <strong>de</strong>s évaluations d’inci<strong>de</strong>nces sociales,<br />
notamment dans les pays en voie <strong>de</strong> développement, se fasse par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> discussions<br />
restreintes.<br />
Ces groupes représentant un forum pour réussir à acquérir la meilleure information<br />
auprès <strong>de</strong>s populations, l’utilisation seule <strong>de</strong>s questionnaires ne garantissant pas l’obtention <strong>de</strong><br />
bons résultats. La métho<strong>de</strong> par groupes <strong>de</strong> discussion est également une <strong>de</strong>s voies pour<br />
interviewer plusieurs personnes en même temps.<br />
Ainsi, cette métho<strong>de</strong> d’enquête par groupe <strong>de</strong> discussion est adaptée à cette recherche<br />
qui ne vise pas à fournir un portrait statistiquement représentatif <strong>de</strong>s caractéristiques d’une<br />
population, mais une analyse qualitative <strong>de</strong> l’environnement social <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-<br />
Loko qui se trouve au sein du Permis d’Exploitation et d’Aménagement (PEA) 171.<br />
C’est pourquoi un gui<strong>de</strong> d’entretien et les différents outils suivants : l’interview semi-<br />
structuré; le profil historique ; la carte du terroir ; le Diagramme <strong>de</strong> Venn et le Diagramme<br />
Système ont été utilisés.<br />
Un sondage par questionnaire, administré durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1 er au 15 juillet 2009,<br />
le tableau n°1 dans les Annexes n°1 illustre bien les personnes enquêtées, leur âge, leur<br />
profession et leur rési<strong>de</strong>nce.<br />
Lors <strong>de</strong>s rencontres par groupes <strong>de</strong> discussion (23 au 30 juin 2009), les profils<br />
historiques <strong>de</strong>s villages ont été faits par la population. Cela a permis <strong>de</strong> retracer le parcours<br />
<strong>de</strong>s différents événements qui ont eu lieu durant les pério<strong>de</strong>s antérieures, l’histoire <strong>de</strong> la<br />
création du village et la mise en place <strong>de</strong> certaines activités dans le village.<br />
Les diagrammes <strong>de</strong> Venn et système ont été réalisés par l’ensemble <strong>de</strong>s groupes. Ces<br />
outils font ressortir <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> partenariat entre les parties prenantes ayant un intérêt dans<br />
l’utilisation <strong>de</strong>s ressources naturelles et montrent le groupe le plus influent <strong>de</strong> la communauté.<br />
Ils permettent <strong>de</strong> faire plusieurs déductions qui semblent être problème.<br />
11 BARRA Gueye et KAREN SHOONMAKER FREUDENBERGER. Août 1991. « Introduction à la<br />
Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> Recherche Participative (MARP) », page 2<br />
10
Tableau n°1 : Profil historique<br />
Source : Tirée du document du miel au café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou. Dressé par Henri GUILLAUME, au moment<br />
<strong>de</strong> notre enquête le profil historique dressé par les populations correspond aussi à ce tableau.<br />
La carte du terroir<br />
La réalisation <strong>de</strong> la carte du terroir par les villageois a permis <strong>de</strong> prendre connaissance<br />
<strong>de</strong>s types d’occupations du sol dans cette Commune. Les différents paysages disponibles sont<br />
: le paysage agricole; le paysage d’exploitation forestière et le paysage forestier protégé.<br />
Figure n°1 : Diagramme <strong>de</strong> Venn<br />
Réalisé par : auteur<br />
11
Cette figure interprète visuellement comment les pygmées Aka sont perçues par la<br />
communauté villageoise, les ONG et par la SCAD.<br />
Figure n°2: Diagramme Système<br />
Réalisé par : auteur<br />
Cette figure montre <strong>de</strong> manière claire et concrète comment la forêt est considérée par<br />
les différents acteurs.<br />
Figure n°3 : l’organisation du territoire<br />
Réalisé par : auteur<br />
Cette figure montre comment le site <strong>de</strong> Balé-Loko a été réparti selon les activités socio-<br />
économiques.<br />
On peut noter dans le découpage foncier :<br />
- une partie du territoire réservée aux habitations<br />
- un domaine comportant les champs et les jachères<br />
- un autre plus vaste réservé à la cueillette et à la chasse.<br />
• Stratégie <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s activités<br />
Elle est basée sur :<br />
1) un stage <strong>de</strong> recherche à la société SCAD concrétisé par <strong>de</strong>s entretiens avec les<br />
administrateurs <strong>de</strong> cette société forestière ;<br />
12
2) la collecte <strong>de</strong>s données statistiques <strong>de</strong> ladite société. Des enquêtes aux villages Kaka<br />
et Zoméa qui appartiennent à la commune <strong>de</strong> Balé-Loko ;<br />
3) le Focus Group avec le Maire, les chefs <strong>de</strong> groupe et les chefs <strong>de</strong> clans. Des enquêtes<br />
auprès <strong>de</strong>s pygmées Aka et <strong>de</strong> la population locale. Cette technique a permis, partant <strong>de</strong><br />
l’analyse <strong>de</strong> faits observés et collectés, <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s perspectives pour une réorganisation<br />
possible <strong>de</strong> cet aménagement. Le tableau n°2 dans les Annexes n°2 illustre les différents<br />
déroulements <strong>de</strong>s activités réalisées.<br />
13
Chapitre 2 : Matériels<br />
Ce chapitre explique comment le matériel a été utilisé à savoir la mise en place du<br />
questionnaire et <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s d’entretien.<br />
2.1. Le questionnaire<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> l’élaboration du questionnaire <strong>de</strong>stiné à la collecte <strong>de</strong>s données sur le terrain,<br />
une majeure partie <strong>de</strong>s hypothèses émises en tenant compte <strong>de</strong>s objectifs est segmenté en 7<br />
thèmes : i<strong>de</strong>ntification du ménage, situation matrimoniale, catégorie socio- professionnelle,<br />
niveau d’instruction, migration, déplacements, ressources naturelles tirées <strong>de</strong> cette forêt, que<br />
pensez-vous <strong>de</strong> l’exploitation forestière par la SCAD?<br />
2.2. Les gui<strong>de</strong>s d’entretien<br />
Ils sont élaborés afin d’orienter l’entretien avec les responsables <strong>de</strong>s institutions, le<br />
Focus Group à travers un entretien qui a été réalisé avec les chefs <strong>de</strong> groupes (chasseurs,<br />
danseurs, pygmées). Ils ont pour but <strong>de</strong> compléter les informations obtenues par la<br />
documentation et par les questionnaires. Ces gui<strong>de</strong>s d’entretien étaient adressés aux<br />
représentants du Ministère <strong>de</strong> Développement du Tourisme et <strong>de</strong> l’Artisanat ; aux<br />
administrateurs du Projet d’Aménagement Forestier, aux administrateurs <strong>de</strong> la SCAD et aux<br />
Focus Group (Mairie, chefs <strong>de</strong> groupe, chef <strong>de</strong> clan).<br />
Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus<br />
Source : auteur<br />
14
Photo n° 1: Entretien avec le chef <strong>de</strong> groupement <strong>de</strong>s chasseurs à Zomia<br />
Cliché : auteur, réalisé le 25 juillet 2009 à 11 heures 30 minutes<br />
Tableau n°3 : Variables<br />
Réalisé par : auteur<br />
2 .3. Choix <strong>de</strong>s villages et <strong>de</strong>s camps forestiers<br />
Le choix <strong>de</strong>s villages est fait selon <strong>de</strong>ux critères. D’une part, ils subissent l’influence<br />
directe <strong>de</strong>s activités forestières et d’autre part, ils sont à l’intérieur du PEA171. Il y a<br />
beaucoup <strong>de</strong> pygmées Aka dans ces <strong>de</strong>rniers.<br />
2.4. Échantillonnage<br />
Étant donné que les populations dans l’ensemble <strong>de</strong>s villages vivent les problèmes<br />
i<strong>de</strong>ntiques, tels que les restrictions d’accès aux forêts, les conditions <strong>de</strong> vie médiocres, le<br />
bouleversement <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> valeurs, les relations <strong>de</strong> dominants à dominés avec le service<br />
forestier et les exploitants forestiers, uniquement trois villages ont été échantillonnés, sans<br />
risque <strong>de</strong> distorsion. Ces villages sont ceux <strong>de</strong> Kaka, <strong>de</strong> Zomia et <strong>de</strong> SCAD centre. La base<br />
<strong>de</strong>s données du recensement général <strong>de</strong> la population réalisé en 2003 a été utilisé, l’effectif <strong>de</strong><br />
la population était <strong>de</strong> 19483 habitants, pour cela, 194 personnes qui représentent 1 % <strong>de</strong> la<br />
population totale communale ont été enquêté.<br />
2.5. Le recueil <strong>de</strong>s données<br />
Les informations utilisées et analysées regroupent quelques données secondaires (les<br />
données sur la démographie) et les cartes et figures. Elles sont issues <strong>de</strong> plusieurs sources : la<br />
15
documentation, la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la compagnie forestière, les données d’observation, les<br />
enquêtes effectuées dans les villages et dans les camps forestiers.<br />
• Le dépouillement du questionnaire<br />
A la fin <strong>de</strong> l’enquête, un dépouillement manuel du questionnaire est fait. Cette étape a<br />
permis d’abord <strong>de</strong> codifier les modalités <strong>de</strong> questions ouvertes. Ensuite, une exploitation par<br />
le logiciel Excel <strong>de</strong> tous les questionnaires a été faite. Par la suite, les fichiers <strong>de</strong>s données<br />
sont récupérés pour la tabulation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’enquête. Des fréquences relatives ont été<br />
obtenues à partir <strong>de</strong>s fréquences absolues. Le tableau suivant illustre bien les données.<br />
Tableau n°4: Pourcentage <strong>de</strong>s enquêtés<br />
Source : auteur<br />
• L’analyse et la synthèse <strong>de</strong>s données statistiques<br />
L’estimation du <strong>de</strong>gré d’impact est faite selon l’importance accordée à la variable par les<br />
membres <strong>de</strong> la communauté rencontrée. L’analyse documentaire, les enquêtes <strong>de</strong> terrain et les<br />
observations sont <strong>de</strong>s outils qui ont permis d’aboutir à une telle évaluation.<br />
2.6. Organisation <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> recherche et matériaux utilisés<br />
Les matériels servant <strong>de</strong> support pour la collecte sont: un appareil numérique pour la prise<br />
<strong>de</strong>s photos, un appareil enregistreur pour l’enregistrement <strong>de</strong>s propos du focus group et <strong>de</strong>s<br />
ca<strong>de</strong>aux.<br />
Ressources en moyens logistiques<br />
Le véhicule <strong>de</strong> la société SCAD, le taxi-brousse, le taxi- moto et les pirogues sont<br />
utilisés durant les déplacements.<br />
Ressources humaines<br />
L’équipe est composée <strong>de</strong> : un chef d’équipe (Géographe), trois agents dont <strong>de</strong>ux<br />
Forestiers, un Sociologue et un gui<strong>de</strong> qui est un natif <strong>de</strong> la région. Le travail <strong>de</strong> chef d’équipe<br />
(auteur) a été d’orienter les membres <strong>de</strong> l’équipe selon les attentes <strong>de</strong> la problématique <strong>de</strong><br />
l’étu<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> veiller au bon déroulement <strong>de</strong>s travaux.<br />
16
Cependant, tout travail <strong>de</strong> recherche ne peut se réaliser sans difficultés. Ainsi les<br />
difficultés rencontrées lors <strong>de</strong> cette recherche sont les suivantes.<br />
Trois risques majeurs risquaient d’influencer négativement le déroulement <strong>de</strong> cette<br />
enquête. Tout d’abord, le retard <strong>de</strong> paiement <strong>de</strong> la bourse par rapport au chronogramme <strong>de</strong><br />
recherche. La <strong>de</strong>uxième hypothèse <strong>de</strong> risque était liée au calendrier <strong>de</strong> l’enquête (Juin, juillet)<br />
sur le terrain qui coïnci<strong>de</strong> avec la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> ramassage et <strong>de</strong> cueillette chez les villageois, ce<br />
qui fait que les ren<strong>de</strong>z- vous ne sont pas respectés. Des passages supplémentaires sur le site<br />
ont dû être effectués au mois d’août 2009 auprès <strong>de</strong>s pygmées. Enfin, la communication est<br />
difficile avec les pygmées qui ne peuvent s’exprimer sans la présence <strong>de</strong> leurs chefs<br />
coutumiers qui sont les Bantous. Donc, il a fallu systématiquement <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’accord <strong>de</strong>s<br />
chefs coutumiers. L’importance <strong>de</strong> la structure sociale sera développée plus loin dans le<br />
mémoire pour expliquer ce fait.<br />
17
DEUXIEME PARTIE<br />
CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA<br />
COMMUNE DE BALE_LOKO<br />
18
Cette <strong>de</strong>uxième partie présente le milieu naturel avec les différentes formes d’activités<br />
vitales <strong>de</strong>s groupes humains en symbiose avec le milieu naturel. Pour cela, elle traite les<br />
composantes naturelles et socio-économiques <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />
19
Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques<br />
L’analyse du milieu géographique permet <strong>de</strong> mettre en exergue l’habitat naturel et les<br />
menaces liées aux activités humaines qui auraient pour conséquence la modification <strong>de</strong> : sa<br />
structure, sa composition, et son fonctionnement. Pour cela, l’habitat naturel et les activités<br />
socio-économiques seront mis en évi<strong>de</strong>nce.<br />
Figure n°4: Présentation <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />
Le cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est celui <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko qui est située entre 17°50’O<br />
et 18°10’ <strong>de</strong> Longitu<strong>de</strong> Est et entre 3°20’S et 3°50’ <strong>de</strong> Latitu<strong>de</strong> Nord, avec une superficie <strong>de</strong><br />
600 Kilomètres carrés. Elle est limitée au Nord par la Commune <strong>de</strong> Mbaïki, au Sud par la<br />
République du Congo, à l’Est par la Commune <strong>de</strong> Mbata, à l’Ouest par la Commune <strong>de</strong><br />
Moboma. Cette Commune était un Poste <strong>de</strong> Contrôle Administratif. Elle est <strong>de</strong>venue<br />
Commune par Décret n°59/174 du novembre 1959 portant création <strong>de</strong>s collectivités rurales<br />
dans le district <strong>de</strong> la Sous-préfecture Mbaïki, chef lieu Lobaye. La population était <strong>de</strong> 12398<br />
en 1988, suite au <strong>de</strong>rnier Recensement Général <strong>de</strong> la Population et <strong>de</strong> l’Habitat (RGPH) <strong>de</strong><br />
2003, la population était estimée à 19843 habitants pour une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 32 habitants au<br />
kilomètre carré, parmi laquelle les pygmées Aka sont estimés à 2000 habitants. Elle est sous<br />
l’autorité d’un Administrateur en la personne du Maire, et comprend <strong>de</strong>ux arrondissement<br />
dont: le premier est l’arrondissement <strong>de</strong> Zomia, le second est celui <strong>de</strong> Loko. La population <strong>de</strong><br />
la Commune à une évolution croissante <strong>de</strong>puis l’arrivée <strong>de</strong>s sociétés forestières sur ce site.<br />
Elle compte 26 villages, 4 groupements <strong>de</strong> villages et 3 hameaux.<br />
3. 1. Composante naturelle<br />
20
L'habitat naturel c'est le milieu, l'environnement. Sa <strong>de</strong>scription et sa localisation<br />
permettent <strong>de</strong> dégager les relations entre lui et son site, d’expliquer les différents éléments<br />
constituant cet espace et d'analyser les liens qui existent entre cet espace et les différents<br />
groupes qui existent sur site. Elle nous permet <strong>de</strong> connaitre les avantages et les offres que<br />
regorge ce site et <strong>de</strong> comprendre l'usage qui en est fait.<br />
3. 1. 1. La structure géographique<br />
Les cartes topographiques <strong>de</strong> Mbaïki et <strong>de</strong> Mongoumba à l’échelle <strong>de</strong> 1: 200 000 (IGN)<br />
ont permis <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s unités du relief à travers l’espace. Ainsi, il ressort <strong>de</strong> celles- ci <strong>de</strong>ux<br />
unités du relief: il s’agit du plateau, la plaine creusé par la Lobaye et qui constitue la<br />
dépression (figure n°4, à la page 20) qu’elle traverse plus au sud.<br />
• Le plateau<br />
La zone d’étu<strong>de</strong> dont il est question ici est située sur le vieux socle du protérozoïque<br />
inférieur et archéen, caractérisé par le complexe quartzo-schisteux, appelée la série<br />
orographique et géologique <strong>de</strong> Bangui-Mbaïki-Boali. Cet ensemble est incliné <strong>de</strong> Nord–Ouest<br />
vers le Sud–Est avec <strong>de</strong>s interfluves poly-convexes. Il occupe la majeure partie <strong>de</strong> la région<br />
avec <strong>de</strong>s altitu<strong>de</strong>s qui varient entre 572 mètres et 406 mètres.<br />
Figure n°5 : Carte géologique <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />
Réalisée par : auteur 12<br />
• La plaine<br />
Elle représente la zone la plus basse <strong>de</strong> la région, avec une altitu<strong>de</strong> variant entre 406<br />
12 Source : Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur <strong>de</strong> recherches OROSTOM5<br />
novembre 1986).<br />
21
mètres à 350 mètres. Il s’agit là <strong>de</strong> ses assises morpho structurales (en grecque Morphée veut<br />
dire forme et structure, qui se rapporte aux formes du relief étroitement liées aux structures<br />
tectoniques).<br />
• Le sol<br />
Le sol est la partie superficielle <strong>de</strong> l’écorce terrestre au contact <strong>de</strong> l’atmosphère, qui est<br />
soumis à l’action <strong>de</strong> l’érosion, <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong>s végétaux aboutissant à l’altération et<br />
l’ameublement <strong>de</strong>s roches. D’après Y. BOULVERT, les sols <strong>de</strong> ce site sont ceux du bouclier<br />
centrafricain <strong>de</strong> types ferralitiques remaniés modaux, rouges, parfois érodés. Ils sont<br />
appauvris et décolorés. Lorsqu’ils se trouvent sur <strong>de</strong>s alluvions et <strong>de</strong>s colluvions <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
vallées du vieux socle. Les sols du site <strong>de</strong> Balé-loko ont été i<strong>de</strong>ntifiés et classés comme suit:<br />
1- les sols ferralitiques: il s’agit <strong>de</strong>s types modaux à faciès rouges sur les pentes et les<br />
plateaux, les sols appauvris modaux à faciès rouge au nord <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> dans la région<br />
déboisée; les sols remaniés modaux, qui sont en bas <strong>de</strong>s pentes;<br />
2- les sols peu évolués soumis aux intenses activités d’érosion. Les associations <strong>de</strong>s sols<br />
peu évolués, qui sont localisés sur les collines et caractérisés par une faible profon<strong>de</strong>ur due à<br />
la présence <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> roches ou <strong>de</strong> cuirasses, soient à <strong>de</strong> nombreux cailloux et gravillons en<br />
surface;<br />
3- les sols peu évolués non climatique, d’apport colluvial hydromorphe qui constitue le<br />
bassin fluvial <strong>de</strong> la Lobaye. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne <strong>de</strong>s zones ouvertes, exposées<br />
au soleil, le sol change <strong>de</strong> texture, donc le climat conditionne l’humidité et la température du<br />
sol.<br />
3. 1. 2. Le climat<br />
Le climat, en grec Klima (inclinaison), est en rapport avec les variations <strong>de</strong> la quantité<br />
d’énergie solaire reçue par le sol, il dépend aussi <strong>de</strong> l’inclinaison <strong>de</strong>s rayons solaires par<br />
rapport au sol et <strong>de</strong>s nuages.<br />
La région est proche <strong>de</strong> l’équateur, donc elle reçoit perpendiculairement les rayons<br />
solaires au proche <strong>de</strong> la verticale à midi, le rayonnement reçu par la terre est donc très<br />
important. En plus <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s sols, la pluviométrie et l’humidité relative déterminent la<br />
végétation. Le climat défini l’état du temps et la température en un lieu précis et à un moment<br />
déterminé. Cette zone d’étu<strong>de</strong> a un climat <strong>de</strong> type guinéen forestier à sous climat Oubanguien,<br />
caractérisé par un indice pluviométrique élevé, avec trois maxima pluviométriques (mai,<br />
juillet, octobre), une température moyenne annuelle <strong>de</strong> 26 °C, <strong>de</strong> très faibles amplitu<strong>de</strong>s, et<br />
22
une atmosphère chargée <strong>de</strong> vapeur d’eau très élevée (18 à 19 millimètres). L’indice<br />
pluviométrique est <strong>de</strong> 6.3.3 c’est à dire : six (6) mois <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> mai à octobre avec<br />
l’évapotranspiration inférieure à la pluviométrie, trois (3) mois <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> intermédiaire <strong>de</strong><br />
mars à avril, puis en novembre durant laquelle ETP > P > 0,5 ETP, trois (3) mois <strong>de</strong> pério<strong>de</strong><br />
sèche durant laquelle P < 0,5 < ETP <strong>de</strong> décembre à février. Le déficit hydrique commence en<br />
novembre et s’achève en avril. Les conditions climatiques déterminent la répartition <strong>de</strong>s<br />
animaux, la répartition <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> l’humidité.<br />
• La pluviométrie<br />
C’est l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s pluies dans l’espace et dans le temps. La<br />
connaissance <strong>de</strong> cette répartition est essentielle dans la mesure où les écoulements <strong>de</strong>s eaux en<br />
sont directement issus. La moyenne inter- annuelle <strong>de</strong>s pluies <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> (2000) est <strong>de</strong><br />
123,8 millimètres. Le plus bas, le maximum en 1997 atteint 170,23 millimètres dans la<br />
pério<strong>de</strong> 1996 à 2005, l’année la plus humi<strong>de</strong>.<br />
Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005<br />
Source : station météorologique <strong>de</strong> Boukoko (Lobaye)<br />
Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005<br />
Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)<br />
23
Source : station météorologique <strong>de</strong> boukoko(Lobaye)<br />
Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)<br />
Réalisé par : auteur<br />
Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008<br />
Source : station météorologique <strong>de</strong> Boukoko (Lobaye)<br />
Les mois d’août, septembre et octobre <strong>de</strong>s années 1994 à 2003 ont respectivement : 275,45<br />
mm; 268,2 mm; 262 mm. La pluviométrie annuelle en 2008 était <strong>de</strong> 1477,1milimètres pour<br />
111 jours. Cette valeur pluviométrique inférieure à 1600 millimètres, est due au recul sensible<br />
<strong>de</strong> la forêt. Cela aurait influencée l’équilibre du milieu.<br />
3. 1. 3. Le milieu végétal, faunistique et hydrographique<br />
24
L’étu<strong>de</strong> du milieu végétal permet <strong>de</strong> faire ressortir la valeur dont regorge le site <strong>de</strong><br />
l’étu<strong>de</strong>. La végétation désigne l’ensemble <strong>de</strong>s plantes que l’on peut trouver dans une région.<br />
Elle joue un rôle important dans le milieu physique, car elle assure l’humidité et agit dans le<br />
processus d’évaporation. Elle réduit l’écoulement hivernal, car elle intercepte la pluie qui ne<br />
va pas jusqu’au sol; la forêt conduit à une atténuation <strong>de</strong>s crues. La couverture végétale freine<br />
l’érosion et joue sur le comportement hydrologique du lit d’un cours d’eau (les espèces<br />
végétales vivant dans un lit quelconque d’un cours d’eau ont tendance à faire débor<strong>de</strong>r ses<br />
eaux en <strong>de</strong>hors du lit normal).<br />
• La végétation<br />
Selon la carte forestière <strong>de</strong> la Lobaye, le site <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko est couvert <strong>de</strong><br />
quatre types <strong>de</strong> végétation: la forêt secondaire, la forêt dégradée, le complexe <strong>de</strong> culture et le<br />
complexe <strong>de</strong> jachère. Le couvert végétal est caractérisé par un peuplement d’arbres formés <strong>de</strong><br />
trois strates. Au sommet, la strate supérieure comprend <strong>de</strong>s arbres ayant <strong>de</strong>s fûts géants<br />
pouvant dépasser 60 mètres, très robustes à petites feuilles résistantes. On trouve la famille<br />
<strong>de</strong>s méliacées (plantes arborescentes équatoriales) entre autre: les Entandrophragma, les<br />
Sterculiacées (kola nitida, eyoung). En <strong>de</strong>ssous, il y a la canopée constituée d’arbres à cimes<br />
<strong>de</strong> 20 à 30 mètres <strong>de</strong> hauteur. La strate inférieure est un sous bois avec <strong>de</strong>s jeunes arbres<br />
d’environ 5 mètres <strong>de</strong> hauteur, <strong>de</strong>s arbustes, <strong>de</strong>s lianes. Ces plantes présentent <strong>de</strong> larges<br />
feuilles ; le sous-bois est constitué <strong>de</strong>s buissons et <strong>de</strong> petits arbustes. Certaines espèces du<br />
sous-bois sont commercialisables et comestibles à savoir : le Beilschmeida, utilisé en cuisine,<br />
le Dorstenia, le Gnetum africanum, légume forestier très apprécié.<br />
La végétation joue un rôle biotique, car elle constitue un aliment pour les êtres vivants.<br />
D’après le rapport d’inventaire <strong>de</strong> Projet <strong>de</strong> Plan d’Aménagement Forestière Projet d’Appui à<br />
la Réalisation <strong>de</strong> Pan d’Aménagement Forestier(PARPAF), la forêt secondaire est <strong>de</strong>nse à<br />
dominance <strong>de</strong> Triplochiton Scléroxylon et <strong>de</strong> Terminalia superba qui sont <strong>de</strong>s espèces<br />
commerciales peu exploitées.<br />
Tout autour du cours du cours d’eau Lobaye se trouve la galerie forestière, et aux<br />
alentours <strong>de</strong>s villages proches se trouve la forêt secondaire, la forêt dégradée se situe le long<br />
<strong>de</strong> l’axe routier (elle constitue la clairière), au sommet <strong>de</strong>s collines ; la forêt protégée se<br />
trouve le long du cours d’eau Lobaye. La zone marécageuse constitue une zone<br />
écologiquement fragile, puisque la constitution du sol et l’équilibre sol- couverture végétale<br />
est conditionnés par la topographie du milieu. Cette forêt a subi l’effet <strong>de</strong> l’exploitation<br />
forestière par les sociétés forestières et les actions culturales.<br />
25
• La faune<br />
La forêt qui couvre la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko constitue un habitat favorable aux<br />
espèces animales. Il y a la faune terrestre, arboricole, aérienne et aquatique, parmi celles-ci,<br />
on note <strong>de</strong> nombreuses espèces <strong>de</strong> mammifères, d’oiseaux, <strong>de</strong> poissons et <strong>de</strong> reptiles. Parmi<br />
les mammifères caractéristiques on trouve le bongo (Tragelaphus eurycéros). Les espèces les<br />
plus abondantes sont le Céphalophe bleu (Cephalophus monticola), le Céphalophe <strong>de</strong> peter<br />
(Cephalophus colligrygus), le Potamochère (Potamochoerus porcus) etc. Les espèces<br />
abondantes sont les plus abattues par la chasse traditionnelle et mo<strong>de</strong>rne, le piégeage à l’ai<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s câbles métalliques. L’avifaune est également diversifiée, elle est actuellement à l’abri <strong>de</strong><br />
la chasse parce que les chasseurs ne s’intéressent qu’aux espèces à poils (gibiers). Il y<br />
a quinze espèces <strong>de</strong>s primates, quatorze espèces <strong>de</strong>s ongulés et quatorze espèces <strong>de</strong><br />
carnivores.<br />
3. 1. 4. L’hydrographie<br />
La zone <strong>de</strong> Balé-Loko est arrosée par la Lobaye et ses affluents. Elle est navigable<br />
pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue. En décrue ces variations posent le plus souvent <strong>de</strong> sérieux<br />
problèmes <strong>de</strong> navigation. Les ruisseaux sont peu nombreux et temporaires. Ils coulent sur du<br />
sable et <strong>de</strong>s terrains acci<strong>de</strong>ntés. Les marais sont toujours présents le long <strong>de</strong>s rives et couvrent<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s étendues.<br />
Photo n°2: Le cours d’eau Lobaye<br />
Cliché : auteur, réalisé le 25 juillet 2009 à 8heures 30 minutes sur le pont en béton <strong>de</strong> la SCAD<br />
Cette photo a été prise sur le pont en béton <strong>de</strong> la SCAD, elle présente les rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Zomia,<br />
qui, pendant la saison sèche sont très attrayantes.<br />
3. 2. Installation du peuplement et <strong>de</strong>s activités socio-économiques traditionnelles.<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la population et <strong>de</strong> ses activités permet d’analyser les conditions<br />
humaines, leurs activités en interaction avec leur milieu, comment est acquit le terroir et<br />
l’organisation foncière.<br />
3. 2. 1. La composition <strong>de</strong> la population<br />
La population est composée <strong>de</strong> plusieurs ethnies, l’ethnie la plus répandue est l’ethnie Aka,<br />
26
qui s’était installé <strong>de</strong>puis plusieurs siècle dans la forêt, puis, à travers le processus <strong>de</strong><br />
l’intégration, celle-ci s’est installée le long <strong>de</strong>s axes routiers et le long <strong>de</strong> la rivière Lobaye<br />
jusqu’à la frontière congolaise.<br />
Les pygmées sont les premiers occupants <strong>de</strong> cette partie du territoire, ils ont contribué au<br />
développement <strong>de</strong> la traite et aussi au commerce <strong>de</strong> l’ivoire, <strong>de</strong> caoutchouc, <strong>de</strong> noix <strong>de</strong> palme,<br />
<strong>de</strong> copal et <strong>de</strong>s trophées d’animaux sauvages pendant les pério<strong>de</strong>s pré-coloniales et coloniales.<br />
Ils ont ravitaillé les travailleurs <strong>de</strong>s sociétés avec <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s sauvages.<br />
La population non Aka ou Bilo est composée <strong>de</strong> plusieurs populations riveraines<br />
autochtones constitués <strong>de</strong>s Ngbaka, Mbati qui englobent les Bagandou et Issongo ; les<br />
Yanguéré qui sont venus du Nord-Est fuyant la guerre et se sont installés dans la Commune<br />
pour faire le commerce. Les populations allogènes d’origines diverse telles que : Gbaya,<br />
Ngbaka- Mandja, Yakoma, Gbanziri, Ali etc. sont venues pour la recherche d’emploi au<br />
niveau <strong>de</strong> la société forestière. Des Tchadiens employé par la SCAD comme chauffeur,<br />
d’autres aussi sont <strong>de</strong>s commerçants. En outre, il existe <strong>de</strong>s Européens, <strong>de</strong>s Américains venus<br />
pour les travaux <strong>de</strong> recherche dans les domaines scientifiques. Des Turks, <strong>de</strong>s Libanais, <strong>de</strong>s<br />
Japonais travaillent aussi à la Société forestière. Le plus souvent ce sont les étudiants<br />
centrafricains qui y séjournent pour <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche dans le cadre <strong>de</strong> mémoire <strong>de</strong> fin<br />
d’étu<strong>de</strong>s.<br />
Les populations allogènes sont désormais plus nombreuses que les populations autochtones<br />
et parmi les autochtones, les pygmées Aka sont minoritaires. C’est ce qui sera précisé<br />
ultérieurement dans la troisième partie.<br />
3. 2. 2. Les activités socio-économiques traditionnelles<br />
Les activités socio-économiques sont basées sur les activités traditionnelles telles que<br />
l'agriculture et la chasse. Elles représentent l’essentiel d’occupations <strong>de</strong>s populations et sont<br />
essentielles à leur survie. Elles sont multiples, à la fois complémentaires et concurrentielles.<br />
Elles concernent notamment l’agriculture, l’élevage, la chasse, la cueillette, la pêche, la vente<br />
<strong>de</strong> bois <strong>de</strong> chauffe, l’artisanat, etc.<br />
L’agriculture<br />
Elle reste la principale activité <strong>de</strong> la région. Elle emploie plus <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong> la population.<br />
La production est faible et <strong>de</strong>stinée en gran<strong>de</strong> partie à l’autoconsommation. Le café est la<br />
seule culture <strong>de</strong> rente, les petites plantations familiales ont un ren<strong>de</strong>ment faible. La fluctuation<br />
27
<strong>de</strong>s prix au producteur décourage les planteurs. Avec la disparition <strong>de</strong> l’ADECAF 13 , les<br />
problèmes <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers ne font qu’augmenter, ce qui les pousse à s’orienter vers d’autres<br />
activités comme la chasse pour compenser le manque à gagner. L’agriculture est une branche<br />
d’activité économique principale du village. Elle est extensive avec <strong>de</strong>s parcelles éparpillées<br />
dans la forêt environnante. Elle laisse apparaître un paysage agraire discontinu le long <strong>de</strong> la<br />
route qui mène à Mbaïki et dans les zones proches, <strong>de</strong>s points d’eau. Elle concerne <strong>de</strong>ux types<br />
<strong>de</strong> cultures qui sont: les cultures vivrières et les cultures d’exploitation. Plusieurs groupements<br />
agricoles et ONG ont été mis en place par la population rurale dans le but <strong>de</strong> promouvoir les<br />
activités agricoles et celles génératrices <strong>de</strong> revenus.<br />
Les cultures vivrières<br />
Elles concernent le manioc (Manihot esculenta), le taro (Colo<strong>cas</strong>ia esculenta), le<br />
bananier, l’igname, l’arachi<strong>de</strong>, le maïs et les légumes. A coté <strong>de</strong>s plantes, il y a <strong>de</strong>s légumes<br />
telles que : l’amarante douce ou amer, le gombo et l’aubergine qui est disponible toute<br />
l’année. On peut aussi trouver <strong>de</strong>s fruits tels que : le citron jaune, la mandarine, le citron vert,<br />
la goyave, le haricot, l’orange, la pamplemousse et la tomate.<br />
Les techniques culturales pratiquées reposent sur une agriculture sur brûlis qui<br />
consiste à débrousser les herbes et à y mettre du feu avant le labour. La technique <strong>de</strong><br />
fertilisation du sol est la mise en jachère pendant trois à cinq ans après les récoltes. L’outillage<br />
utilisé dans les pratiques culturales est très rudimentaire et se résume aux machettes, houes et<br />
haches. Après la semence, l’entretien <strong>de</strong>s champs revient aux femmes et aux enfants, parfois<br />
ce sont les pygmées qui le font. Pendant la récolte, une partie <strong>de</strong>s produits est <strong>de</strong>stinée à<br />
l’autoconsommation et l’autre est <strong>de</strong>stinée à la vente sur les marchés locaux intérieurs et dans<br />
les régions environnantes <strong>de</strong> Mbaïki ou <strong>de</strong> Pissa.<br />
La culture d’exploitation<br />
Cette culture touche particulièrement le café. Elle a été introduite pendant la<br />
colonisation. C’est la principale culture d’exportation. A partir <strong>de</strong> 1992, la production du café<br />
connaît une décroissance à cause <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong>s prix sur le plan international; c’est pourquoi<br />
les planteurs s’en sont désintéressés au profit du manioc et du maïs.<br />
L’élevage<br />
C’est une activité pratiquée par la minorité <strong>de</strong> la population. Il se fait d’une manière<br />
traditionnelle; c’est un élevage du petit bétail (lapins, caprin, porcin) et <strong>de</strong> la volaille. Le<br />
13 ADECAF : l’Agence <strong>de</strong> Développement <strong>de</strong> la Caféiculture Familiale<br />
28
milieu forestier se prête mal pour l’élevage <strong>de</strong>s bovins tandis que la volaille et le petit bétail<br />
s’adaptent assez bien à ce milieu.<br />
La chasse<br />
C’est l’une <strong>de</strong>s activités propices pratiquées par la population rurale <strong>de</strong> cette localité.<br />
Elle est complémentaire, c’est-à-dire alternative <strong>de</strong> l’agriculture. La chasse est pratiquée au<br />
moyen d’armes, <strong>de</strong> filets, <strong>de</strong> sagaies, d’arbalètes et <strong>de</strong> pièges. Les trophées <strong>de</strong> chasse sont<br />
consommés ou vendus sur place dans le village, ou encore au bord <strong>de</strong> la route. D’après les<br />
habitants <strong>de</strong> cette petite communauté rurale, les revenus <strong>de</strong> la chasse permettent <strong>de</strong> se<br />
ravitailler en produit tels que savon, sucre, sel et parfois d’acheter <strong>de</strong>s médicaments pour se<br />
soigner.<br />
La pêche<br />
Elle est pratiquée par la population riveraine, les Yakoma, les Gbanziri, et les Gbaka.<br />
Elle se fait à la nasse « bongo », à la ligne ou au filet, certains utilisent le « lomba »<br />
(Tephrosia vogelii) pour anesthésier les poissons, d’autres font le drainage <strong>de</strong>s marigots en<br />
saison sèche. Ces mauvaises pratiques <strong>de</strong> pêche entraînent à long terme l’appauvrissement <strong>de</strong><br />
la faune aquatique. Elle vient en troisième position après l’agriculture et la chasse. Parfois les<br />
femmes mettent en place <strong>de</strong>s systèmes d’assèchement artificiel <strong>de</strong> certains endroits <strong>de</strong> la<br />
rivière afin <strong>de</strong> capturer les poissons qui y vivent. Ces produits <strong>de</strong> pêche sont vendus sur place,<br />
ou à Mbaïki centre; le revenu permet au propriétaire <strong>de</strong> se procurer les <strong>de</strong>nrées diverses<br />
(sucre, sel, savon). Les poissons sont vendus frais ou fumés. Les types <strong>de</strong> poissons qu’on peut<br />
rencontrer dans la Lobaye sont le tilapia, le silure, la carpe, le machoiron et l’anguille.<br />
La cueillette<br />
Dans cette zone, la population pratique la cueillette. En saison <strong>de</strong> pluies, au mois<br />
d’août, elle procè<strong>de</strong> aux activités <strong>de</strong> cueillette <strong>de</strong>s feuilles comestibles telles que le « koko »<br />
ou « Gnetum africanum ». En octobre, c’est la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> ramassage <strong>de</strong>s chenilles et <strong>de</strong>s<br />
champignons comestibles. Ces produits sont vendus, soit aux femmes commerçantes qui<br />
viennent <strong>de</strong> Bangui, soit aux passants. Le poivre sauvage est l’un <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> cueillette<br />
dont la récolte se fait en saison sèche. C’est un produit d’une gran<strong>de</strong> valeur économique mais<br />
la cueillette et la vente sont pratiquées par une minorité <strong>de</strong> personnes.<br />
La vente du bois <strong>de</strong> chauffe et du sable<br />
C’est aussi une activité effectuée par une minorité d’individus. Les bois secs sont<br />
sélectionnés, coupés et vendus le long <strong>de</strong> la route. Parallèlement à cela, il existe aussi <strong>de</strong>s gens<br />
29
qui s’adonnent à l’exploitation <strong>de</strong> sable dans le cours d’eau Lobaye.<br />
L’artisanat<br />
Il est pratiqué par une minorité <strong>de</strong> la population. La fabrication <strong>de</strong>s produits d’art se fait<br />
en bois local (l’ébène, l’acajou, etc.), coupés dans la forêt environnante laquelle conserve<br />
encore quelques espèces <strong>de</strong> haute valeur économique. L’artisanat spécifique <strong>de</strong>s pygmées Aka<br />
est décrit plus précisément dans la <strong>de</strong>uxième partie car il participe à leur culture.<br />
A côté <strong>de</strong>s activités traditionnelles, il ya aussi les activités mo<strong>de</strong>rnes dont nous allons<br />
éluci<strong>de</strong>r dans le sous titre suivant.<br />
3. 3. Les activités mo<strong>de</strong>rnes<br />
Les activités mo<strong>de</strong>rnes regroupent les structures instaurées par le gouvernement. Les<br />
organismes non gouvernementaux, la SCAD. Ces activités ont influence à travers les<br />
différentes techniques et pratiques locales.<br />
3. 3. 1. Les structures gouvernementales<br />
Dans cette Commune, il y a une école primaire à Loko et au village Kaka, l’école<br />
fondamentale niveau 1 est dirigée par l’Inspection Académique. La briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
gendarmerie, la mairie qui abrite les administrateurs civils <strong>de</strong> l’état, le maire et ses agents à la<br />
SCAD centre. Les taxes <strong>de</strong> reboisement et d’abattage constituent les principales sources <strong>de</strong><br />
recettes <strong>de</strong> la Mairie <strong>de</strong> Loko utilisées pour réaliser les actions sociales <strong>de</strong> la Commune.<br />
En effet elles servent au paiement <strong>de</strong> salaires <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong> la Mairie et également à la<br />
réalisation <strong>de</strong> quelques infrastructures dont le marché <strong>de</strong> la SCAD, et les forages d’eau<br />
potable.<br />
Sur le plan sanitaire, les dispensaires présents dans la commune ne répon<strong>de</strong>nt pas aux<br />
normes requises (manque d’équipements, effectifs limité <strong>de</strong> personnel…) ce qui fait que la<br />
population ne reçoit pas les soins adéquats. Ces centres <strong>de</strong> santé font défaut dans les parties<br />
reculées <strong>de</strong> la commune. Ainsi, pour les habitants <strong>de</strong> ce village, il faut parcourir toute cette<br />
distance pour venir se soigner à SCAD ou à Zoméa, où un hôpital est tenu par les sœurs<br />
catholiques. Cela montre à quel point la couverture sanitaire fait défaut dans la commune <strong>de</strong><br />
Balé-Loko, ce qui fait que la population <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> a beaucoup plus recours à la<br />
pharmacopée traditionnelle.<br />
Il y a un manque d’équipements et <strong>de</strong> structure gouvernemental dans cette Commune, la<br />
plus part <strong>de</strong> structures administratives telles que : tourisme, environnement, hydraulique et<br />
énergie sont basées à Mbaïki.<br />
30
3. 3. 2. La Société Centrafricaine <strong>de</strong> Déroulage (SCAD)<br />
La société SCAD implantée sur le site <strong>de</strong> l’ancien village Yénguéla, appelé SCAD- LOKO<br />
dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko a vu le jour en 1950 sous le sigle <strong>de</strong> SAFA- Bois puis Bois<br />
Déroulés Océans (BDO).Il est appelé SCAD en 1984, après l’octroi du Permis d’Exploitation<br />
et d’Aménagement (PEA) N°171 du 07 mars 1996. Le Permis d’Exploitation et<br />
d’Aménagement 171(PEA 171) <strong>de</strong> la SCAD est situé dans la Préfecture <strong>de</strong> la Lobaye, entre<br />
3°30’ et 4°09’ <strong>de</strong> latitu<strong>de</strong> Nord entre 16°34’ et 18°23’<strong>de</strong> longitu<strong>de</strong> Est (Cf. Carte <strong>de</strong><br />
localisation et limite SCAD PEA 171 en Annexes3). Sa superficie totale est <strong>de</strong> 475 000 ha,<br />
dont 339947 ha utile et taxable. C’est une société anonyme au capital <strong>de</strong> 700 000 000FCFA,<br />
elle fait partie du groupe KAMACH, société privée appartenant à un Syrien c’est la première<br />
société en République Centrafricaine à avoir signé la convention provisoire d’aménagement et<br />
exploitation en juin 2001. La SCAD souhaite avec le plan d’aménagement, se diriger vers la<br />
certification.<br />
• L’outil industriel<br />
Le site <strong>de</strong> Loko, installé par la SAFA, date <strong>de</strong>s années 50. Il est constitué d’une scierie<br />
qui produit par jour 45 mètres cubes <strong>de</strong> sciage, avec une capacité annuelle <strong>de</strong> 20 000 à 25 000<br />
mètre cubes <strong>de</strong> grumes par an. Ce site a subit <strong>de</strong> gros investissements en 1974 par la BDO, la<br />
scierie s’agrandie avec l’installation d’une usine <strong>de</strong> déroulage sur le site. Elle dispose d’une<br />
chaudière, alimentée par les déchets <strong>de</strong> bois et fourni l’électricité pour l’usine et la scierie. La<br />
société emploie 400 travailleurs, dont les salaires varient selon la catégorie professionnelle.<br />
Le salaire mensuel serait <strong>de</strong>: 15 311 F CFA chez les saisonniers; 50 413 F CFA chez les<br />
ouvriers permanents; 263 894F CFA chez les Agents <strong>de</strong> maîtrise; 1 065 325 F CFA chez les<br />
expatriés.<br />
Photo n°3 : Usine <strong>de</strong> SCAD Loko<br />
Cliché : auteur, réalisé le 26 juillet à 8 heures<br />
31
• La contribution <strong>de</strong> la SCAD dans les activités socioéconomiques<br />
Les taxes forestières<br />
La taxe <strong>de</strong> loyer, est fixée par la Loi <strong>de</strong> Finances à raison <strong>de</strong> 600 F CFA par hectare; la<br />
taxe d’abattage et la taxe <strong>de</strong> reboisement 200F CFA par hectare. Ces taxes sont utilisées pour<br />
le développement communautaire, et à l’entretien <strong>de</strong>s routes.<br />
La société a pu réaliser <strong>de</strong>s infrastructures suivantes: un centre <strong>de</strong> santé à la SCAD,<br />
une école primaire, une pharmacie villageoise, trois puits d’eau potable et l’entretien <strong>de</strong>s<br />
pistes rurales. Elle a également construit les locaux qui abritent la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> la gendarmerie.<br />
Tableau n° 8: Réparation <strong>de</strong>s taxes forestières en 2004<br />
Source : Données tirées du Plan d’Aménagement Forestière <strong>de</strong> la SCAD<br />
Le PEA 171 a fait l’objet <strong>de</strong> plusieurs exploitations par les différentes sociétés forestières<br />
qui s’y sont succédé <strong>de</strong>puis les années 50. Ce n’est qu’à partir <strong>de</strong>s années 70 que<br />
l’exploitation est <strong>de</strong>venue sélective. L’exploitation sélective <strong>de</strong> l’Aniégré a commencé en<br />
novembre 1997. A cette exploitation, s’est ajoutée celle du Lati en octobre 2000. La page 26<br />
du plan d’aménagement du PEA171-décembre 2004 dit : cette exploitation<br />
sélective « récupère » au passage quelques bois divers, représentant 5% du volume exploité<br />
par ce passage. Plusieurs réserves forestières font partie du PEA 171, à savoir : la réserve Man<br />
And Biospher (MAB) <strong>de</strong> la basse Lobaye au Sud, réserve forestière classée <strong>de</strong> la Lotémo, la<br />
forêt classée <strong>de</strong> la Lolé et la réserve forestière <strong>de</strong> la Basse Lobaye au Sud- Est (Cf. Carte <strong>de</strong>s<br />
réserves et forêts classées sur le PEA 171 en Annexes 3). L’exploitation forestière est une<br />
activité importante <strong>de</strong> la localité. Après la faillite <strong>de</strong> la SAFA, SCAD assure la production <strong>de</strong>s<br />
grumes <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> valeurs, les bois <strong>de</strong> moindre valeur sont transformés localement par<br />
l’industrie du contre-plaqué.<br />
32
Tableau n°9 : Essences commercialisés<br />
Source : Plan d’Aménagement du PEA171<br />
De ce tableau n°9, les essences exploitées sont reparties selon leur valeur et leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
en plusieurs groupes, pour cela, on a: le Groupe 1 a <strong>de</strong> Production dominante, le Groupe 1 b<br />
33
d‘exploitation régulière, le Groupe 2 d’exploitation oc<strong>cas</strong>ionnelle, le Groupe 3 a <strong>de</strong> sciage<br />
potentiel, le Groupe 3 b <strong>de</strong> déroulage potentiel et le Groupe 4 d’exploitation diverse.<br />
3. 3. 3. Les organismes non gouvernementaux<br />
COOPI<br />
Les ONG sont représentées ici par COOPI, CARITAS, OCDH et OCDN.<br />
COOPI est un ONG italienne, qui intervient en RCA <strong>de</strong>puis 1974, La Cooperazion<br />
internazional (COOPI) sensibilise les Aka sur leurs droits et dénonce toutes formes <strong>de</strong><br />
discriminations, tout en défendant le respect <strong>de</strong> droits civils <strong>de</strong> la minorité Aka, en<br />
sensibilisant le pouvoir public; elle vise à promouvoir la diffusion et la valorisation <strong>de</strong><br />
l’i<strong>de</strong>ntité socio-culturel Ak,a. COOPI a mis en place <strong>de</strong> 2004 à 2006, un projet <strong>de</strong> protection<br />
<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> la minorité pygmée Aka financé par la Commission Européenne. En 2007, un<br />
projet <strong>de</strong> consolidation <strong>de</strong>s résultats atteints financés par l’UNICEF a intégré <strong>de</strong>ux volets:<br />
« promotion <strong>de</strong> l’éducation et <strong>de</strong> la santé en milieu Aka.», le projet COOPI travaille en<br />
partenariat avec le diocèse <strong>de</strong> Mbaïki et l’Observatoire Centrafricaine <strong>de</strong> Droits <strong>de</strong> l’Homme<br />
(OCDH) <strong>de</strong>puis janvier 2004. Elle intervient aussi auprès <strong>de</strong>s villageois dans la lutte contre la<br />
pauvreté et le VIH/SIDA, elle participe aussi à la construction <strong>de</strong> l’école primaire qui était<br />
dans un état délabré au village Kaka.<br />
La CARITAS<br />
CARITAS est un organisme <strong>de</strong> la conférence épiscopale centrafricaine, loin d’être une ONG<br />
<strong>de</strong> bienfaisance, elle est une <strong>de</strong>s composantes pastorale sociale <strong>de</strong> l’église catholique. Caritas<br />
intervient dans trois domaines: économique, sanitaire et développement.<br />
Dans le domaine économique ces activités principales consistent à structurer <strong>de</strong>s groupements<br />
agricoles et à ai<strong>de</strong>r les producteurs à se professionnaliser.<br />
Le programme sanitaire concerne la création <strong>de</strong> dispensaires et postes <strong>de</strong> santé, le soutient<br />
d’infrastructures socio-sanitaires, et la réalisation <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> sensibilisation,<br />
notamment contre les risques nutritionnels et la propagation du VIH/SIDA.<br />
Enfin, en matière <strong>de</strong> développement, un plan <strong>de</strong> lutte contre la discrimination dont sont<br />
victimes les femmes, et la formation <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> parents d'élèves et d'enseignants a été<br />
élaboré. Elle intervient aussi auprès <strong>de</strong>s pygmées sur leurs droits et les ai<strong>de</strong> à améliorer leur<br />
habitat, à scolariser leurs enfants et à construire les écoles, les centres <strong>de</strong> santé. Il a créé une<br />
école spéciale au village Kaka pour les pygmées, cette école qui comprend une salle <strong>de</strong> classe,<br />
est gérée par les sœurs <strong>de</strong> l’église catholique et a pour but <strong>de</strong> donner aux enfants pygmées une<br />
34
éducation <strong>de</strong> base. Quarante quatre enfants pygmées fréquentent cette école. Après la<br />
maternelle, ils sont envoyés à l’école publique pour continuer les étu<strong>de</strong>s. CARITAS œuvre<br />
aussi avec les villageois dans le domaine économique et d’organisation paysanne. Elle veille<br />
aussi à fournir aux jeunes une formation spirituelle, civique et intellectuelle.<br />
Le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) intervient afin d’éradiquer le taux <strong>de</strong><br />
déperdition scolaire et d’enrayer la désertion <strong>de</strong>s enfants pygmées à certaines heures <strong>de</strong> cours.<br />
Les écoliers viennent tous les matins à jeun à l’école, et le PAM a ouvert une cantine scolaire<br />
au sein <strong>de</strong> l’école pour encourager la scolarisation en milieu Aka.<br />
L’Organisation Centrafricaine pour la Défense <strong>de</strong> la Nature (OCDN)<br />
Crée en décembre 1992 à Bangui, l’OCDN est une ONG qui œuvre pour la protection<br />
<strong>de</strong> l’environnement. Elle est impliquée dans le projet <strong>de</strong> réhabilitation <strong>de</strong>s sites dégradés et la<br />
défense du patrimoine naturel et culturel, la conservation et la gestion participative <strong>de</strong> la<br />
réserve <strong>de</strong> biosphère <strong>de</strong> la basse Lobaye ; elle combat pour le droit <strong>de</strong>s minorités (pygmées) à<br />
vivre dans un environnement sain. L’éducation environnementale est aussi prônée.<br />
Ce troisième chapitre qui traite <strong>de</strong>s Composantes naturelles et socio-économiques <strong>de</strong><br />
cette étu<strong>de</strong> permet d'esquisser la situation <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> ressortir l’importance du milieu<br />
où se réalisent les cultures immatérielle et matérielle chez les pygmées Aka. Le quatrième<br />
chapitre insiste sur la richesse du patrimoine local <strong>de</strong>s pygmées Aka, qu'ils soient culturels ou<br />
naturels et d'en examiner les fon<strong>de</strong>ments.<br />
35
Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka<br />
Les pygmées Aka pratiquent les activités basées sur la chasse et la cueillette; ils se<br />
soignent grâce aux produits pharmacologiques <strong>de</strong>squels ils tirent <strong>de</strong> la forêt. Ils y acquièrent<br />
ainsi un savoir, un savoir-faire traditionnel et une maîtrise <strong>de</strong> l’environnement forestier. Les<br />
pratiques culturelles <strong>de</strong>s pygmées s’avèrent authentiques et requièrent <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong><br />
patrimonialisation définit par l’UNESCO à savoir la source d’inspiration, l’i<strong>de</strong>ntité, et<br />
représente une mémoire qui nécessite une protection. C’est ainsi que la tradition oral et<br />
culturelle basée sur : <strong>de</strong>s biens matériels ou immatériels, œuvres virtuelles ou réalisées ; <strong>de</strong>s<br />
savoirs organisés : techniques, symboliques (magiques, religieux, ludiques), sociaux<br />
(Étiquette, traditions <strong>de</strong> groupe), esthétiques et <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> communication : langues,<br />
parler, systèmes <strong>de</strong> signes. Et la forêt <strong>de</strong> Bagandou qui constitue l’habitat naturel <strong>de</strong>s pygmées<br />
Aka <strong>de</strong> la Lobaye est classée par l’UNESCO comme patrimoine immatériel et matériel en<br />
1980 suite à la proposition du gouvernement Centrafricain. Ce patrimoine court un risque <strong>de</strong><br />
disparition si l’on ne prend pas <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> pérennisation.<br />
4. 1. Les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka<br />
Avant d’envisager les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka tels qu’ils<br />
sont désignés par l’UNESCO il convient d’abord <strong>de</strong> considérer les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> ces<br />
patrimoines culturel et naturel chez ces populations. Il serait alors nécessaire <strong>de</strong> revenir sur<br />
l’organisation sociale chez les pygmées Aka. Ce chapitre s’intéresse donc au genre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong><br />
cette minorité Aka. Il vise à montrer comment cette minorité adapte son environnement à sa<br />
culture et à repérer quels sont les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez ces<br />
pygmées.<br />
4. 1. 1. Organisation sociale chez les Aka<br />
L’organisation sociale chez les pygmées Aka fait l’objet <strong>de</strong> plusieurs étu<strong>de</strong>s à travers les<br />
travaux <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong>s sciences sociales, particulièrement Serge BAHUCHET, Henri<br />
GUILLAUME qui inspirent le présent travail.<br />
L’organisation sociale se fait autour <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> parenté, <strong>de</strong>s droits et obligations<br />
vis-à-vis <strong>de</strong>s autres et réciproquement. Leur organisation politique est très codifiée.<br />
L’organisation politique<br />
Trois personnages puissants incarnent l’autorité du campement: le patriarche, le<br />
maître <strong>de</strong>s activités, le <strong>de</strong>vin-guérisseur.<br />
36
Le patriarche a pour nom « mbaî ». C’est le plus âgé, à qui toutes les lour<strong>de</strong>s<br />
responsabilités sont confiées. C’est un homme redoutable, digne <strong>de</strong> respect, car l’ensemble <strong>de</strong><br />
la société étant fondée sur le droit d’aînesse. Il est le chef du campement, il a le pouvoir <strong>de</strong><br />
traiter les problèmes <strong>de</strong> la société et y règne en maître absolu en communion avec les<br />
ancêtres, dont il invoque les esprits pour le bonheur du campement. Il est le grand juge et<br />
déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutes les activités <strong>de</strong> campement. Il représente sa communauté à l’extérieur par la<br />
proposition <strong>de</strong>s alliances.<br />
Après le patriarche vient le « maître <strong>de</strong>s activités » qui est le maître <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong><br />
chasse, car il possè<strong>de</strong> tous les moyens mystiques pour faire éviter la pénurie alimentaire au<br />
campement, il détient le savoir et l’expérience du pouvoir que son habileté technique lui a été<br />
conféré dans cette société, non seulement grâce à une éventuelle habileté, mais aussi grâce à<br />
la faveur et à la protection <strong>de</strong>s esprits.<br />
Enfin, vient le <strong>de</strong>rnier élément, le « divin guérisseur », qui est le médium en contact<br />
avec le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s esprits. Il cherche les causes <strong>de</strong>s troubles sociaux qui menacent le<br />
campement et soigne toutes les maladies. Il ordonne le rituel <strong>de</strong> la fécondité et <strong>de</strong> la chasse.<br />
Son influence s’étend aussi bien sur la communauté pygmée que sur celle <strong>de</strong>s villageois<br />
environnants qui souvent viennent le consulter.<br />
4.1. 2. Vie sociale<br />
Les pygmées Aka ont une organisation sociale bien structurée. La famille est au<br />
centre <strong>de</strong> cette organisation, ils vivent en groupes <strong>de</strong> trente à quarante personnes selon leurs<br />
affinités et préfèrent vivre en marge <strong>de</strong>s sociétés organisées autres que les leurs. Dans un<br />
campement, l’unité sociale <strong>de</strong> la famille s’articule autour d’un chef <strong>de</strong> famille : le père, la<br />
mère et les enfants. Ces <strong>de</strong>rniers sont soudés à leurs parents et aussi entre eux. Comme les<br />
autres africains, la famille pygmée est aussi élargie et s’étend aux oncles, tantes, grands<br />
parents <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés, les cousins et les cousines. L’instinct <strong>de</strong> conservation les pousse à se<br />
réunir non pour vivre ensemble, mais pour se défendre et être plus forts. L’enfant reçoit une<br />
éducation pratique et participe à toutes les activités sous surveillance <strong>de</strong>s aînés. A 7 ans, il fait<br />
ses premiers apprentissages en forêt. A l’âge <strong>de</strong> la puberté, il est circoncis et procè<strong>de</strong> à<br />
l’initiation qui est le passage à l’âge adulte. L’alimentation est constituée <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong><br />
accompagnée d’igname <strong>de</strong> banane et <strong>de</strong> manioc. Le mariage se fait à l’intérieur <strong>de</strong>s groupes<br />
linguistiques, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> main commence quand le prétendant vient planter une sagaie<br />
<strong>de</strong>vant la hutte <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong> la fille.<br />
Les pygmées ont une culture qui fait leur valeur intrinsèque tels que : les loisirs, la<br />
37
musique, les tatouages, Ils ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts taillées en biseau, l’organisation domestique et<br />
matrimonial, l’art.<br />
Les familles ne campent pas toujours ensemble dans un même lopin <strong>de</strong> terre. Les<br />
filles et femmes qui per<strong>de</strong>nt leur époux viennent habiter chez leur père ou leur frère.<br />
Lorsqu’un frère meurt, ses proches parents adoptent les enfants. Lorsqu’un enfant naît dans la<br />
famille, un ou <strong>de</strong>ux mois après, il reçoit un nom. Les pygmées n’ont pas <strong>de</strong> prénom européen<br />
ou chrétien, néanmoins, ils reçoivent <strong>de</strong>s prénoms européens lors <strong>de</strong> la déclaration <strong>de</strong>s<br />
naissances à l’état civil.<br />
A partir d’un an, l’enfant est capable <strong>de</strong> manger tout ce qu’on lui donne, en absence<br />
<strong>de</strong> sa mère, il est confié à un parent pour quelques jours, jusqu’au retour <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière,<br />
ceci pour le libérer peu à peu du désir du lait maternel. Le sevrage permet la reprise <strong>de</strong> la vie<br />
conjugale normale. Dès que l’enfant commence à marcher, il est abandonné à la merci <strong>de</strong> la<br />
nature. Il reste avec d’autres enfants au campement toute la journée pendant que les parents<br />
sont dans la forêt à la recherche <strong>de</strong> la nourriture. L’hygiène corporelle est presque inexistante<br />
dans son éducation <strong>de</strong> base, les petits pygmées traînent dans la poussière et les impuretés <strong>de</strong><br />
toutes sortes. Ils attrapent facilement <strong>de</strong>s parasites, ce qui est à la base d’un fort taux <strong>de</strong><br />
mortalité infantile. Le petit pygmée subit le contre coup du nomadisme <strong>de</strong> ses parents.<br />
4. 1. 3. Lieu <strong>de</strong> vie : organisation et accessoires<br />
La forêt fournit <strong>de</strong>s matériaux qui entrent dans la construction <strong>de</strong> l’habitat : les huttes se<br />
présentent sous forme hémisphérique confectionnées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> tiges et <strong>de</strong>s lianes. Elles sont<br />
couvertes <strong>de</strong> larges feuilles <strong>de</strong> marantacées mesurant soixante dix à quatre vingt centimètres<br />
<strong>de</strong> longueur sur cinquante centimètre <strong>de</strong> largeur. Ces feuilles sont suspendues du bas vers le<br />
haut à l’armature par leurs pétioles assemblés une par une ou <strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>ux. L’armature est<br />
taillée sur <strong>de</strong>s petits arbustes par la femme qui les fixe sur un cercle <strong>de</strong> quelques centimètres<br />
carrés. C’est la belle mère qui construit la première hutte lors <strong>de</strong> l’union conjugale. Les<br />
meubles sont fabriqués en même temps que la hutte, ils sont plantés dans le sol et sont<br />
abandonnés au moment du changement <strong>de</strong> campement.<br />
Devant la hutte, un foyer <strong>de</strong> grosse bûche rougeâtre est entretenu pour faire la cuisine<br />
et c’est autour <strong>de</strong> ce feu que la famille se réunit pour discuter, ou se chauffer la nuit.<br />
Lorsqu’ils partent en forêt, pour extraire le miel ou pour chasser, ils emportent un brandon<br />
allumé. La nuit, en se déplaçant, le pygmée est muni d’un tison qu’il agite <strong>de</strong>vant lui, l’air<br />
avive le feu et le tison rouge éclaire vaguement le chemin. Au <strong>de</strong>meurant, ils vivent dans <strong>de</strong><br />
campement en forêt, maintenant, ils sont installés aux abords <strong>de</strong>s pistes dont l’une <strong>de</strong>s<br />
38
extrémités est un village. Ces campements sont au nombre <strong>de</strong> quinze à vingt huttes disposées<br />
en forme hémisphérique. Suite à l’influence <strong>de</strong>s valeurs mo<strong>de</strong>rnes, les pygmées s’adaptent à<br />
l’habitat fait <strong>de</strong> terre battue en forme rectangulaire. Les instruments ménagers tels que : le<br />
couteau, la hache, le mortier, la boîte à miel sont à la portée <strong>de</strong> tous les membres du<br />
campement. On ne trouve souvent qu’un seul mortier pour tout le campement. A ces outils, on<br />
peut ajouter les ustensiles <strong>de</strong> cuisine qu’ils achètent auprès <strong>de</strong>s villageois, ce sont <strong>de</strong>s<br />
marmites, <strong>de</strong>s cuvettes en aluminium, <strong>de</strong>s assiettes d’émail, plus rarement <strong>de</strong>s marmites, <strong>de</strong>s<br />
poteries, <strong>de</strong>s calebasses. Récemment, les hommes ont appris l’usage <strong>de</strong>s canifs et <strong>de</strong>s lames<br />
<strong>de</strong> rasoirs. La technologie marque la vie quotidienne dans les campements familiaux, c’est<br />
une adaptation permanente, constante <strong>de</strong>s ustensiles au milieu où le campement est établi.<br />
Auparavant, les pygmées ne connaissaient pas bien la monnaie, leurs produits <strong>de</strong><br />
chasse et <strong>de</strong> cueillette étaient <strong>de</strong>stinés à l’autoconsommation et au troc, c’était une économie<br />
encore au sta<strong>de</strong> traditionnel. L’organisation politique et économique <strong>de</strong>s pygmées influençait<br />
beaucoup l’organisation socioculturelle. Ils se déplaçaient pieds nus. Les hommes se<br />
coiffaient en retenant une touffe <strong>de</strong> cheveux sur leur crâne, les femmes faisaient <strong>de</strong> même.<br />
chaussures.<br />
Actuellement, leur accoutrement s’est amélioré par le port <strong>de</strong>s vêtements et <strong>de</strong>s<br />
Photon°4: Campements Aka au village Zomia<br />
Source: cliché auteur, réalisé le 22 juin 2009<br />
Ce campement témoigne <strong>de</strong> l'organisation matérielle et spirituelle <strong>de</strong>s Aka et <strong>de</strong> leur vie en<br />
société.<br />
4. 1. 4. Les relations avec les autres ethnies<br />
Situation Actuelle<br />
Les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> la relation avec les autres ethnies datent <strong>de</strong> la première pério<strong>de</strong><br />
39
précoloniale, c'est-à-dire du 18è siècle. D’après Henri GUILLAUME 14 , les relations entre Aka<br />
et les Grands noirs étaient une marque <strong>de</strong>s relations sacrées où la participation <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s<br />
groupes aux rituels <strong>de</strong> son partenaire servait à nouer la fraternité indéfectible. Les villageois<br />
Bantous leur font appel pour les rites <strong>de</strong> possession, d’intronisation ou <strong>de</strong> manifestation <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>uils, les traitements traditionnels.<br />
Cependant, les relations d’alliances fondées sur les besoins réciproques se<br />
transformèrent en un système <strong>de</strong> dépendance, les pygmées sont <strong>de</strong>venus la main d’œuvre<br />
servile <strong>de</strong>s villageois pour leur culture <strong>de</strong> rente qui est le café.<br />
Ainsi, les pygmées sont comme <strong>de</strong>s biens appartenant aux clans voisins Gbaka et Issongo. Un<br />
planteur peut possé<strong>de</strong>r à lui seul, un campement <strong>de</strong> plusieurs familles pygmées, qui lui<br />
doivent respect et obéissance, le ravitaillent en produits <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong> cueillette et l’ai<strong>de</strong>nt<br />
dans <strong>de</strong>s petits travaux.<br />
C’est à partir <strong>de</strong> l’installation <strong>de</strong> l’industrie du bois dans la Lobaye que le sort <strong>de</strong>s<br />
pygmées s’est amélioré. Ces sociétés les ont recrutés pour l’inventaire <strong>de</strong>s arbres en forêt et<br />
les ont amenés à s’habituer à un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie. Après s’être habitués à la vie <strong>de</strong>s<br />
villageois Bantous, ces pygmées ont commencé à connaître leur droit et à résister aux<br />
exigences <strong>de</strong> leurs « propriétaires ». C’est ainsi qu’en 1959 par exemple dans le district <strong>de</strong><br />
Mbaïki, le tribunal <strong>de</strong> paix à compétence limitée a été saisi pour la première fois d’une plainte<br />
déposée par un pygmée Aka <strong>de</strong> Loko contre son propriétaire A partir <strong>de</strong> ce moment, les<br />
pygmées ont eu l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> soumettre leurs litiges au chef <strong>de</strong> village. Auparavant, les<br />
pygmées vivaient éparpillés dans la forêt; ils n’étaient pas recensés, ne payaient pas d’impôts<br />
et n’avaient pas d’obligation comme tout citoyen. Bokopi est le seul village où le chef<br />
coutumier a désigné un pygmée comme le représentant <strong>de</strong> plusieurs campements. Certains<br />
d’entre eux fréquentent désormais les centres <strong>de</strong> santé. Alors qu’auparavant ils utilisaient<br />
uniquement la métho<strong>de</strong> traditionnelle <strong>de</strong>s plantes médicinales. L’ancienne métho<strong>de</strong> d’échange<br />
qui était le troc est remplacé par la monnaie.<br />
4. 2. Semi nomadisme chez les pygmées Aka<br />
Les pygmées organisent leurs activités en s'adaptant aux conditions <strong>de</strong> leur milieu en<br />
partie guidé par les données marquées par trois saisons: une gran<strong>de</strong> saison <strong>de</strong> pluie <strong>de</strong><br />
septembre à novembre, une gran<strong>de</strong> saison sèche <strong>de</strong> décembre à mars, une petite saison <strong>de</strong>s<br />
14 H. GUILLAUME, « Du miel au Café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou ». La colonisation <strong>de</strong> l’interfluve Sangha-Oubangui et<br />
l’évolution <strong>de</strong>s rapports entre chasseurs-collecteurs pygmées Aka et agriculteurs (Centrafrique, Congo) 1880-1980, édition<br />
Peeters. Selaf 393. Page 602<br />
40
pluies d’avril à mai et une saison <strong>de</strong>s fruits, <strong>de</strong> juin à août.<br />
Ils ont adopté une mobilité temporelle s'appuyant sur un processus <strong>de</strong> dispersion. Le<br />
déménagement chez les pygmées est causé par un manque <strong>de</strong> nourriture, ou encore par l’excès<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>uil. Sur un site donné s’il y a <strong>de</strong>s décès répétés, ils disent que le site ne leur convient<br />
pas. Ils sont alors obligés <strong>de</strong> le quitter, car celui-ci est porte malheur. Le déplacement du<br />
peuple pygmée dans la forêt est aussi causé par une trop forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la population, qui les<br />
pousse à se disperser. Quand il y a un décès, une bonne partie <strong>de</strong> la chasse ou une naissance,<br />
tout le mon<strong>de</strong> se rassemble pour célébrer l’évènement.<br />
Le chapitre quatre qui traite <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les<br />
pygmées Aka s’appuit tant sur la vie matérielle que sur l’organisation sociale, leur savoir-faire<br />
et leur représentation du mon<strong>de</strong>. C’est tout cela qui fon<strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité sociale <strong>de</strong> la minorité Aka<br />
et les différencient <strong>de</strong>s autres. Pour Anne OUALET « Le patrimoine est souvent, par<br />
différents aspects, un instrument du contrôle <strong>de</strong>s sociétés et c’est un rappel <strong>de</strong>s valeurs<br />
sociales et <strong>de</strong>s normes qui vont avec. » 15 .<br />
Cette <strong>de</strong>uxième partie présente les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées<br />
Aka basée sur le savoir-faire <strong>de</strong>s individus vivant en groupes sociaux dans une institution<br />
traditionnelle.<br />
On peut s’interroger à partir <strong>de</strong> situations locales sur la façon dont le patrimoine<br />
naturel et culturel peut constituer une ressource pour <strong>de</strong>s groupes différents. L’on se pose une<br />
question: à quoi sert le patrimoine naturel comment est-il utilisé par les différents acteurs<br />
sociaux?<br />
L’analyse <strong>de</strong> l’inscription <strong>de</strong> la valeur et <strong>de</strong>s actions patrimoniales dans un espace<br />
concret illustre que les réputations telles que les pratiques <strong>de</strong> la culture Aka sont distinctes <strong>de</strong>s<br />
autres groupes sociaux et nécessite un certain type d’espace qu’il faut préserver, d’après<br />
Grenet « Ce patrimoine culturel immatériel, transmis <strong>de</strong> génération en génération, est recréé<br />
en permanence par les communautés et groupes en fonction <strong>de</strong> leur milieu, <strong>de</strong> leur interaction<br />
avec la nature et <strong>de</strong> leur histoire » 16 .<br />
Pour cela, cette troisième partie traite l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation<br />
forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka. Elle analysera dans le<br />
15 15<br />
A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et développement dans les<br />
pays tropicaux, page 310.<br />
16<br />
Grenet. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère <strong>de</strong> la culture». Page1<br />
41
prochain chapitre, la façon dont l’exploitation forestière influence directement ou<br />
indirectement sur l’espace, le milieu naturel et aussi sur la culture chez les pygmées Aka.<br />
42
TROISIEME PARTIE:<br />
INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES<br />
PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES<br />
PYGMEES AKA<br />
43
Ce travail s’appui sur <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s exemples concrets seront évoquer, telles que<br />
l’activité forestière avec ses <strong>de</strong>s usages actuels qui <strong>de</strong>meurent inchangés <strong>de</strong>puis longtemps,<br />
et <strong>de</strong> voir comment l’exploitation forestière influe-t-elle tant sur la forêt, sur la culture et sur<br />
les attitu<strong>de</strong>s et les comportements chez les pygmées Aka. Comment ses effets locaux<br />
pourraient à long terme influer sur un territoire national ou supra national. En s’inscrivant<br />
dans cette perspective, <strong>de</strong>s propositions qui auraient trait à la démarche d’intégration aux<br />
politiques <strong>de</strong> développement durable seront faites.<br />
44
Chapitre 5 : Appropriation et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s patrimoines naturel et<br />
culturel chez les pygmées Aka<br />
Ce chapitre abor<strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s pygmées, l’interaction entre les<br />
pygmées et la biodiversité, la mise en valeur <strong>de</strong> ces ressources naturelles par eux mêmes. La<br />
nature fournit <strong>de</strong>s ressources. Le mo<strong>de</strong> d’acquisition <strong>de</strong> ces ressources dans l’économie<br />
domestique <strong>de</strong> la communauté Aka constitue une véritable richesse. Cette richesse est perçue<br />
comme un patrimoine.<br />
5. 1. L’appropriation du patrimoine naturel chez les pygmées Aka<br />
La nature constitue un cadre <strong>de</strong> vie dans lequel les pygmées Aka puisent leur culture. Ils<br />
entrent en interaction avec leur milieu naturel pour fon<strong>de</strong>r leur savoir faire et leurs valeurs<br />
culturelles dont les fon<strong>de</strong>ments puisent aux sources <strong>de</strong> la connaissance, <strong>de</strong> la croyance, <strong>de</strong><br />
l'art, <strong>de</strong> la morale, du droit, <strong>de</strong>s rites, <strong>de</strong> la coutume ou tout simplement <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s.<br />
Les différentes réflexions sur la patrimonialisation permettent d’évoquer la<br />
patrimonialisation <strong>de</strong> la nature chez les pygmées Aka. Pour Anne OUALET « Les pratiques,<br />
les engagements, les croyances <strong>de</strong>s habitants, le sacré, le sacrifice…sont <strong>de</strong>s éléments<br />
constitutifs à part entière du patrimoine » 17<br />
Selon Guy Mainet "les ressources <strong>de</strong>s populations dépen<strong>de</strong>nt directement <strong>de</strong>s espaces<br />
qu'elles occupent, <strong>de</strong> leur exploitation et <strong>de</strong> leur gestion" 18 .<br />
Pour Pauline BOSREDON BOSREDON « L’instrumentalisation du patrimoine à <strong>de</strong>s<br />
fins d’appropriation s’appuie sur une légitimation <strong>de</strong>s lieux fondée sur la tradition et sur le<br />
sol. Cette appropriation <strong>de</strong>s lieux permet par un marquage matériel d’y inscrire sa mémoire, et<br />
<strong>de</strong> matérialiser un territoire, la territorialisation étant une <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> la construction<br />
i<strong>de</strong>ntitaire d’une société ou d’un groupe. Le concept <strong>de</strong> patrimoine renvoie alors à une notion<br />
<strong>de</strong> sé<strong>de</strong>ntarité » 19 .<br />
Effectivement, la vie <strong>de</strong>s pygmées dépend <strong>de</strong>s ressources naturelles qui les entourent,<br />
mais ce sont ces mêmes ressources non seulement naturelles qui participent à la construction<br />
<strong>de</strong> leur i<strong>de</strong>ntité et légitime leur appropriation <strong>de</strong> la forêt comme patrimoine naturel.<br />
Cette forêt est imprégnée <strong>de</strong> principes vitaux au sein <strong>de</strong>squels un individu peut<br />
s’approprier le pouvoir spirituel. La méditation entre le vivant et le Dieu actif qui est l’esprit<br />
17<br />
A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et développement dans les<br />
pays tropicaux. Page 306<br />
18<br />
Mainet. G. 2004, « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux », Cahier d’Outre- Mer, page 2<br />
19 P.BOSREDON.2005. « ALEP, Harar, Zanzibar : une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> construction patrimoniale et <strong>de</strong> classement au<br />
patrimoine Mondial <strong>de</strong>s centres historiques <strong>de</strong> trois villes du sud ». 187pages. Page 33<br />
45
<strong>de</strong> la forêt « Nzengui » est assurée par les mânes. L’aîné du groupe assisté par le <strong>de</strong>vin et le<br />
maître chasseur est responsable <strong>de</strong>s grands rituels.<br />
La forêt est pourvoyeuse <strong>de</strong> l’air pur et influence le comportement <strong>de</strong>s pygmées. Leur<br />
organisation socio-économique et culturelle dépend donc <strong>de</strong> la nature. Ainsi, l’appropriation<br />
<strong>de</strong> la nature est sacrée chez les pygmées. C’est dans la forêt que le rite, la cueillette,<br />
l’écorçage, la chasse sont réalisés.<br />
Leurs campements, leurs parures <strong>de</strong> danse, leurs objets d’art sont fabriqués à base <strong>de</strong>s<br />
produits <strong>de</strong> la forêt. L’arbre est une mise en scène du sacré chez les Aka. C’est dans l’arbre<br />
qu’ils gar<strong>de</strong>nt leurs outils <strong>de</strong> chasse (filet, flèches, hottes, etc.), leurs fétiches.<br />
C’est sur l’arbre que se développent les chenilles, le plus souvent. Les campements sont<br />
créés là où il y a un gros arbre comme le sapelli, l’ayous, etc. Lors <strong>de</strong>s expéditions <strong>de</strong> chasse<br />
ou <strong>de</strong> cueillette et ramassage dans la forêt, les Aka s’abreuvent au moyen <strong>de</strong> lianes dans<br />
lesquelles coulent <strong>de</strong> l’eau limpi<strong>de</strong>.<br />
L’eau <strong>de</strong> source est aussi un élément important chez les Aka. C’est une source <strong>de</strong><br />
rafraîchissement, <strong>de</strong> cuisson, <strong>de</strong> vaisselle et <strong>de</strong> distraction.<br />
Photo n°5: Rafraîchissement avec l'eau <strong>de</strong> la liane<br />
Clichés réalisé par : auteur, le 25 juin à 15heures<br />
Cette diversité du patrimoine naturel, notamment autour <strong>de</strong> l’arbre, <strong>de</strong> l’eau, se double<br />
d’un patrimoine culturel varié qui s’exprime à la fois sur le plan matériel et immatériel et<br />
prend souvent appui sur le patrimoine naturel.<br />
5. 3.2. Description du patrimoine culturel chez les pygmées Aka<br />
Les patrimoines culturels intangibles et tangibles sont considérés comme les formes<br />
dites« populaires » <strong>de</strong> la musique, <strong>de</strong> la danse, <strong>de</strong>s contes, <strong>de</strong>s pratiques langagières et <strong>de</strong>s<br />
savoir-faire, alors même que la notion <strong>de</strong> patrimoine culturel immatériel n’était pas encore<br />
établie par l’UNESCO.<br />
46
C’est la transformation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s milieux, <strong>de</strong> l’environnement, la prise <strong>de</strong> conscience<br />
du risque <strong>de</strong> leur disparition et du fait qu’ils peuvent être source <strong>de</strong> revenus par l’essor<br />
touristique qui ont amené à la mise en place <strong>de</strong> politiques spécifiques <strong>de</strong> classement du<br />
patrimoine chez les pygmées Aka <strong>de</strong> la Lobaye par l’UNESCO et le Gouvernement<br />
centrafricain (Cf. Annexe 3).<br />
La transmission <strong>de</strong> la culture se fait à travers les divertissements, les chants et danses,<br />
les contes et loisirs, les rites et les activités socio-économiques.<br />
Leur préservation est considérée, avec le classement au patrimoine mondial <strong>de</strong><br />
l’humanité notamment pour les contes comme une richesse et un outil potentiel <strong>de</strong><br />
développement local.<br />
5.3.3. Les patrimoines culturels intangibles<br />
Ce sont <strong>de</strong>s pratiques traditionnelles pures, qui font l’objet <strong>de</strong> satisfaction esthétique,<br />
véhiculant ainsi <strong>de</strong>s pratiques symboliques et culturelles, dépendant <strong>de</strong> l’immatériel, il s’agit<br />
<strong>de</strong> la langue, <strong>de</strong> la littérature orale, du récit, du témoignage, <strong>de</strong> la musique, <strong>de</strong> la danse, du<br />
jeu, <strong>de</strong> la mythe, du rite, <strong>de</strong> la coutume, <strong>de</strong> la valeur, du savoir et du savoir-faire artistique<br />
ainsi que les formes traditionnelles <strong>de</strong> communication et d'information.<br />
Les chants et danses<br />
Les chants constituant la tradition orale chez les pygmées Aka. Ils sont spécifiques par<br />
leurs rythmes et aussi à leur manière musicale qui ne sont pas semblables à la musique<br />
mo<strong>de</strong>rne. Inventé dans un domaine très élaboré, la matière musicale vibre avec la même force<br />
que la danse atteint les danseurs.<br />
Les chants suivent l’impulsion personnelle <strong>de</strong>s chanteurs avec <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s<br />
d’expression qui fait l’originalité <strong>de</strong> la musique Aka.<br />
Pendant les cérémonies rituelles, les esprits sont invoqués à travers les chants. Il n’y a<br />
pas <strong>de</strong> musique instrumentale, les instruments ne servent qu’à l’accompagnement.<br />
Le plus important c’est le tambour en bois tendu <strong>de</strong> peau dont la sonorité varie selon<br />
les espèces d’arbres utilisés. Ils sont frappés par les mains nues ou avec un bâton. Pendant les<br />
cérémonies rituelles, les esprits sont invoqués à travers les chants.<br />
Ces instruments sont rares, il y a aussi le « ngombi » qui est une sorte <strong>de</strong> petite guitare<br />
<strong>de</strong> bois avec <strong>de</strong>s lamelles <strong>de</strong> métal ou <strong>de</strong> bambou et <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> raphia tendus. Les pygmées<br />
accompagnent <strong>de</strong> petits coups à diverses sonnailles leurs danses ; pour les sonnailles, ils<br />
utilisent : une hoche tissé en rotin dans laquelle ils glissent certains pépins secs <strong>de</strong> fruits<br />
sauvages, les musiciens entrechoquent le fer <strong>de</strong> leurs machettes, claquent les mains et frappent<br />
47
en ca<strong>de</strong>nce avec une baguette sur un fond <strong>de</strong> <strong>cas</strong>serole.<br />
Cependant, l’instrument dont ils tirent le son le plus inattendu, c’est leur voix.<br />
Lorsqu’ils chantent en chœur, leur chant constitue une véritable chorale polyphonique<br />
i<strong>de</strong>ntifiable et très distincte <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s autres ethnies. La musique est une activité naturelle<br />
pour les pygmées.<br />
Ils apprennent à chanter en même temps qu’à parler ; il n’y a pas <strong>de</strong> chant sans la<br />
danse, pour eux, tout est un prétexte <strong>de</strong> danser : une bonne chasse, la naissance <strong>de</strong> jumeaux. Si<br />
les danses rituelles <strong>de</strong> la préparation à la chasse sont réservées aux femmes, elles sont exclues<br />
<strong>de</strong> la danse <strong>de</strong> circoncision.<br />
C’est pendant les danses que le pygmée cherche son partenaire, celui qui esquisse<br />
bien les pas <strong>de</strong> danse et vice- versa ; c’est une oc<strong>cas</strong>ion pour démontrer ses compétences, ses<br />
talents. Ils pratiquent également une danse compliquée, celle d’imiter les animaux, leurs<br />
gestes et leurs cris. Ce qui leur permet <strong>de</strong> les connaître et <strong>de</strong> les approcher.<br />
Photo n°6: Danse mokondi<br />
Source: cliché auteur, réalisé le 25 juin à 16 heures.<br />
Les contes et loisirs<br />
Les contes constituent « les traditions orales <strong>de</strong>s pygmées Aka », ils sont proclamés le 7<br />
novembre 2003 par l’UNESCO, comme patrimoine mondial oral et immatériel (Cf. le<br />
document aux Annexes 3).<br />
Les pygmées ne jouent pas au hasard. Leurs jeux sont basés sur <strong>de</strong>s faits, <strong>de</strong>s réalités<br />
qu’ils seront appelés à connaître durant toute leur vie. Leurs loisirs s’inscrivent sur les rites<br />
qu’ils doivent améliorer et sur lesquels ils essayent leurs talents. Pour cela, ils vont en forêt<br />
pour grimper dans les arbres, visiter les pièges, se distraire là où ils ont terrassé les palmiers<br />
pour extraire la sève élaborée, chercher les traces <strong>de</strong>s gibiers. Pour les femmes et les filles,<br />
elles vont déterrer l’igname sauvage « Ekoulé » ; une igname peut remplir un panier. Autre<br />
loisir : les jeunes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sexes partent à la recherche du fruit sauvage « To ». De retour au<br />
campement, tous les pygmées jouent au « Kourendé » qui est une sorte <strong>de</strong> balançoire attachée<br />
48
entre <strong>de</strong>ux bois bien soli<strong>de</strong>s aux alentours du campement. Ils y montent à tour <strong>de</strong> rôle ou<br />
même à trois.<br />
Pour comprendre et aimer les pygmées, il faut connaître leur conte, car, ils ai<strong>de</strong>nt à<br />
comprendre la grammaire, l’agencement <strong>de</strong>s phrases et vocabulaires. Les enfants racontent<br />
généralement <strong>de</strong>s activités qui leur sont propres. Les filles et garçons s’efforcent <strong>de</strong> rendre<br />
fidèlement ce que les parents ou les anciens leur ont appris. Certains contes racontent<br />
l’histoire <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s hommes, <strong>de</strong>s animaux, <strong>de</strong>s arbres, qui dit que Dieu les a taillés<br />
avec une machette, les a mo<strong>de</strong>lés <strong>de</strong> son gré. Les animaux sont doués <strong>de</strong> parole comme dans<br />
les fables et y jouent un rôle primordial. Il est évi<strong>de</strong>nt qu’à travers ses contes, on peut<br />
entrevoir la mentalité <strong>de</strong> ce peuple. Ils racontent ces récits surtout la nuit quand les familles se<br />
réunissent, parfois ce sont <strong>de</strong>s histoires naïves, simples et merveilleuses qu’elles décrivent.<br />
Les jeunes pygmées sont éduqués et formés par leurs aînés ou leurs parents. Ils ne font jamais<br />
recours à la chicotte pour éduquer un enfant. Ils éduquent les jeunes à travers les conseils, les<br />
contes, les fables à côté du feu le soir.<br />
Les rites<br />
Le mot rite est définit <strong>de</strong> différentes manières par les spécialistes <strong>de</strong> la société. Pour<br />
Boneviste « arta, rta renvoient à l’ordre du cosmos, <strong>de</strong>s rapports entre les Dieux et les<br />
hommes, et <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s hommes entre eux. Le mot rite qui vient du latin rictus désigne ce<br />
qui est ordonné ; c’est l’ensemble <strong>de</strong>s actes répétitif codifié, solennel, verbal, gestuel, et<br />
postural à forte charge symbolique, fondé sur la croyance en la force agissante <strong>de</strong> puissance<br />
supérieure avec lesquelles les hommes tentent <strong>de</strong> communiquer en vue d’espérer un effet<br />
espéré » 20 . Les rites sont classés par les spécialistes <strong>de</strong> la manière suivante : le rite<br />
piaculaire 21 qui est un rite d’expiation et <strong>de</strong> purification qui visent à se libérer d’une<br />
impureté contagieuse ou à la conjurer. C’est le <strong>cas</strong> chez les pygmées <strong>de</strong> port <strong>de</strong>s amulettes<br />
afin d’éviter les attaques mystiques et nocturnes <strong>de</strong>s sorciers. Les rites positifs, d’action<br />
participantes évoqué par Mauss tels que: la prière, l’offran<strong>de</strong> et le sacrifice ; les rites négatifs<br />
sont : tabous sexuels et alimentaires qui prohibent le contact à un pouvoir dangereux. Les<br />
rites d’inversion cité par Gluckman 22 , qui sont <strong>de</strong>s incestes, <strong>de</strong>s transgressions, et les rites <strong>de</strong><br />
conversion. Les rites d’affliction (sècheresse, guerre, maladie, stérilité) et les lifes-crisis<br />
(mort, naissances, initiation, mariages, commémoration) cité par Turner 23 .<br />
20 Boneviste. 2006. « in Dictionnaire <strong>de</strong>s sciences humaines », page 124.<br />
21 Ibid, Durkeim. page124.<br />
22 Ibi<strong>de</strong>m,Gluckman. Page124.<br />
23 Ibi<strong>de</strong>m,Turner. Page 124.<br />
49
Les rites pygmées sont décrits par Serge BAHUCHET comme un mon<strong>de</strong> pygmée qui<br />
comprend <strong>de</strong>ux parties ; le ciel et la terre. Ils ont à l’idée l’existence d’un être suprême<br />
inaccessible résidant au ciel, il est représenté par le soleil, l’étoile et la lune. L’orage est le<br />
lien entre le ciel et la terre ; bien que commandant l’univers tout entier, mais curieusement ils<br />
ne lui donnent aucun culte, mais après la chasse, ils laissent une part du gros gibier abattu<br />
dans la forêt, c’est la part <strong>de</strong> « komba », l’être suprême. Cette offran<strong>de</strong> est une sorte <strong>de</strong> porte<br />
bonheur pour l’avenir, un sacrifice à la chance.<br />
La secon<strong>de</strong> partie est la terre : le mon<strong>de</strong> vivant qui renferme le sol, la forêt la rési<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong>s esprits et <strong>de</strong>s hommes et l’eau. Ces esprits ne se manifestent qu’aux initiés. Cependant, ils<br />
interviennent dans toute activité <strong>de</strong>s mortels. Les pygmées acceptent très mal la mort. Celle<br />
d’un vieillard est tolérée car c’est dans l’ordre du mon<strong>de</strong>. Celle d’un jeune est insupportable,<br />
la peine est immense pour tous. Ils gar<strong>de</strong>nt une dignité pendant les obsèques, car il n’est pas<br />
question d’étaler sa douleur en public, hors du campement et <strong>de</strong> la famille. Les pygmées<br />
emploient d’ailleurs <strong>de</strong>s formules d’une gran<strong>de</strong> beauté pour parler <strong>de</strong> la mort, ils disent par<br />
exemple : « qu’il est parti chez le Dieu, ou encore, il est parti au grand village ».<br />
Les rites sont organisés à travers les chants et danses à l’oc<strong>cas</strong>ion <strong>de</strong>squels ils<br />
invoquent les esprits « mânes » <strong>de</strong>s ancêtres morts pour les protéger contre les esprits<br />
maléfiques, les consécrations <strong>de</strong> nouveaux campements ; les esprits sont là quand les pygmées<br />
les interrogent ; le rôle <strong>de</strong> la métaphore est capital et joue pour eux. Les rites sont pratiqués la<br />
veille <strong>de</strong> la chasse ou à l’oc<strong>cas</strong>ion <strong>de</strong> la naissance d’un nouveau né.<br />
L’initiation au secret <strong>de</strong> « mibo » est l’accès à la connaissance profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong><br />
l’homme ; « Mibo », étant l’esprit suprême <strong>de</strong> la forêt, on lui fait appel en <strong>cas</strong> <strong>de</strong> danger ou <strong>de</strong><br />
nécessité ; Il apporte le bonheur, mais il ne faut pas le confondre au « Komba » Dieu<br />
transcendant. « Mibo » est célébré pour une danse spéciale dans laquelle l’homme ne peut<br />
jouer un rôle actif que s’il est initié et seuls les garçons sont dans le secret, habituellement<br />
vers dix (10) ou douze (12) ans. Le père ne présente qu’un enfant sérieux et capable <strong>de</strong><br />
conserver un secret, car, cette initiation est rigoureusement occulte. L’a<strong>de</strong>pte ne doit rien<br />
révéler <strong>de</strong> ce qui lui est enseigné au cours <strong>de</strong> la préparation. Il ai<strong>de</strong> les hommes à <strong>de</strong>venir<br />
invisibles pendant la chasse. On lui fait appel pour qu’il puisse transformer initié en danger en<br />
un arbre, en un oiseau, en une plante et <strong>de</strong>vant la charge d’une bête. L’initiation apprend à<br />
l’homme à dominer ses instincts pour être plus fort. Le nom « Mibo » n’est jamais prononcé<br />
par un non initié. Les autres emploient le mot dans <strong>de</strong>s conversations heureuses : « ah Mibo »<br />
50
comme on dit « merveilleux, formidables, fantastique ». Les pygmées ont un profond besoin<br />
<strong>de</strong> solidarité entre les hommes pour surmonter <strong>de</strong>s innombrables épreuves auxquelles ils sont<br />
confrontés.<br />
Au cours du cycle d’initiation, l’esprit <strong>de</strong>s ancêtres apparaît en songe au jeune<br />
néophyte, et entre en lui ; le matin au réveil, il <strong>de</strong>vient <strong>de</strong>vin « Nganga », par révélation, il<br />
doit poursuivre l’apprentissage. Ce jour même, on organise la cérémonie au cours <strong>de</strong> laquelle<br />
il est intronisé et il exécute pour la première fois la danse du maître <strong>de</strong>vin « Mbondo ».<br />
Il utilise l’« ibongale » afin <strong>de</strong> faciliter l’apprentissage informel; l’esprit d’un humain<br />
mort « Mibo » ressemble à un humain <strong>de</strong> petite taille (30cm <strong>de</strong> haut). Il a un rôle protecteur<br />
vis-à- vis <strong>de</strong> son protégé seul, celui qui dispose le remè<strong>de</strong> <strong>de</strong> claire voyance peut avoir le<br />
« Mibo » qui le protège. Le « Mibo » marche toujours <strong>de</strong>vant son protégé ; il l’accompagne<br />
partout et lui sert <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> corps. S’il revient vers lui, c’est le signe d’un danger.<br />
Le maître du « Mibo » doit faire attention dans son comportement quotidien, il ne doit<br />
jamais refuser une nourriture, ni laisser le reste ; car le « Mibo » viendra goûter et celui qui le<br />
mangera après lui, tombera mala<strong>de</strong> et mourra. Lorsqu’il entre dans sa hutte pour la nuit, il doit<br />
toujours honorer son épouse, sinon, le « Mibo » viendra le remplacer et les enfants qui<br />
naîtront ensuite ressemblent tous au « Mibo ». Son rôle dans le piégeage consiste à pousser les<br />
gibiers vers le piège et lorsque l’animal s’y est pris, il est réduit à l’impuissance en lui<br />
rampant les pattes. Pour que le « Mibo » lui reste favorable, une offran<strong>de</strong> d’un œuf et <strong>de</strong>s<br />
bananes mûres, doit être offerte sur l’autel. Le « Mibo Aka », esprit <strong>de</strong>s ancêtres, esprit<br />
protecteur, génie du piégeage, est d’abord esprit d’ancêtre protecteur. Les pygmées croient à<br />
la survie <strong>de</strong> l’âme. Les cérémonies accompagnant le décès visent toutes à se concilier les<br />
bonnes grâces <strong>de</strong>s esprits car un pygmée ne peut rien apprendre si l’esprit du mort s’y oppose.<br />
La veuve ne couche plus dans un lit et elle n’a pas le droit <strong>de</strong> s’y asseoir. Elle dort à terre, à<br />
même le sol, éventuellement sur une natte ou quelques fougères, une partie du visage est<br />
badigeonnée d’une large ban<strong>de</strong> noire couvrant le bas du front, <strong>de</strong>s sourcils, fait le tour <strong>de</strong>s<br />
yeux jusqu’au sommet du nez. La poudre est composée d’écorces <strong>de</strong> lianes brûlées, réduites<br />
en cendres. Ils dansent pendant plusieurs jours pour révérer l’esprit <strong>de</strong> celui qui est parti pour<br />
qu’il soit favorable à la petite communauté qui a été la sienne.<br />
La dépouille d’un notable est conservée pendant <strong>de</strong>ux jours afin que tout le mon<strong>de</strong> se<br />
réunisse. Le cadavre est ensuite enfoui sous une mince couche <strong>de</strong> terre et la cohorte repart,<br />
sans plus s’occuper du disparu. Aucun signe ne marque la tombe. Pour eux, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong><br />
51
l’humanité, les esprits <strong>de</strong>s hommes vont après leurs morts, rejoindre ceux <strong>de</strong> leurs ancêtres<br />
qui hantent la forêt pour mener une existence désormais infinie. Il peut se révéler bienfaisant<br />
ou nuisible. Les esprits étant classés par hiérarchie : Le « Nzégui » est l’esprit suprême, le<br />
maître <strong>de</strong>s mânes. Il est évoqué lors <strong>de</strong> la consécration d’un nouveau campement pour le<br />
rendre prospère sous un double aspect : pour une plus gran<strong>de</strong> progéniture d’une part, et d’un<br />
gibier abondant lors <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> chasse d’autre part.<br />
Les pygmées croient à un totémisme animal, ayant un sens religieux. Le<br />
gorille (Gorilla gorilla) ne peut être mangé que par un homme mûr et responsable une fois<br />
l’an pour gar<strong>de</strong>r sa virilité. Le chimpanzé (Pan Troglodytes .T) représente la force physique et<br />
l’intelligence. Le ratel d’Afrique (Mellivora Capensis) symbolise l’unité; l’abattage d’une<br />
espèce noble tel que le « Bongo » (Tragelaphus euryceros), donne lieu à <strong>de</strong>s cérémonies aux<br />
quelles sont conviés tous les membres du clan, afin <strong>de</strong> remercier l’esprit <strong>de</strong>s ancêtres ; si un<br />
animal « totem » est tué par mégar<strong>de</strong>, soit par légitime défense, le clan célèbre une cérémonie<br />
spéciale, assortie <strong>de</strong> sacrifices pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pardon, afin <strong>de</strong> réparer le dommage commis.<br />
Dans le <strong>cas</strong> contraire, un malheur s’abat sur le clan. Les pygmées chassent non seulement<br />
pour leur subsistance, mais en guise <strong>de</strong> sport et s’intéressent passionnément à la vie <strong>de</strong>s<br />
animaux sauvages, qu’ils ont soigneusement étudié leur comportement, tels que : le buffle<br />
(Syncerus caffer nanus); le bongo (Tragelaphus euryceros); l’Hylochère (Hylochoeruss<br />
meinertzhageni); l’éléphant (Loxodonta africana cyclotis).<br />
La présence ou le comportement <strong>de</strong> certains animaux servent à prédire l’avenir,<br />
rencontrer le caméléon (Chemeleo Vulgaris) sur son chemin est un mauvais présage ; l’abeille<br />
(Apismelifera) annonce soit une mauvaise nouvelle. La faune est très importante dans la vie<br />
<strong>de</strong>s pygmées, si la faune disparaît, la vie <strong>de</strong>s pygmées n’a pas <strong>de</strong> sens.<br />
Toutes les manifestations rituelles sont organisées et dirigées par le <strong>de</strong>vin guérisseur,<br />
grâce à sa connaissance <strong>de</strong> la forêt, il utilise les plantes, les racines, les écorces pour soigner<br />
les maladies ; le maître chasseur organise <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> battues, il initie les<br />
mauvais chasseurs, car il est un chasseur habile et courageux, il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s savoir- faire et<br />
connaissance requises pour organiser les battues. C’est un détenteur <strong>de</strong> pouvoir. L’acquisition<br />
<strong>de</strong>s mœurs et <strong>de</strong> valeurs traditionnelles ne se fait qu’à travers les rites.<br />
L’adolescence : le passage entre l’adolescence vers l’adulte se fait dans la société <strong>de</strong>s<br />
jeunes célibataires en forêt, le premier gibier tué par un jeune prouve qu’il est un bon<br />
chasseur; le passage dans le mon<strong>de</strong> adulte est marqué par <strong>de</strong> preuves matériels et immatériels<br />
52
à travers le rituel <strong>de</strong> ''Nzégui'' et les bénédictions avant la chasse, il s’agit là d’une initiation<br />
aux lois, aux coutumes, aux droits et <strong>de</strong>voirs d’un adulte.<br />
C’est toujours le « Mbaï », l’aîné du camp qui le fait venir pendant une cérémonie où :<br />
hommes, femmes et enfants se retrouvent en fête <strong>de</strong> la fécondité pouvant durer plusieurs<br />
heures. Ce rituel est <strong>de</strong>stiné à obtenir <strong>de</strong> l’esprit suprême lui- même sa bienveillance et<br />
restaurer les conditions optimales après un bouleversement, tel qu’une série <strong>de</strong> décès. Son<br />
importance est accrue par sa valeur initiatique, car, le « Nzégui » est aussi une pério<strong>de</strong><br />
d’initiation- apprentissage <strong>de</strong>s jeunes garçons et c’est le patriarche qui a la responsabilité<br />
d’initier les néophytes aux cultes <strong>de</strong>s mânes. L’esprit suprême est personnifié à cette oc<strong>cas</strong>ion<br />
sous un masque <strong>de</strong> raphia.<br />
Les pygmées considèrent, la mort d’un enfant comme le résultat d’un mauvais sort.<br />
C’est pour cette raison que les parents leur font porter <strong>de</strong>s gris-gris nommés médicament<br />
d’enfants, Ils portent tantôt une ficelle <strong>de</strong> liane autour du cou et sur cette ficelle toute une<br />
série <strong>de</strong> bâtonnets dont la moelle évidée est remplacée par une préparation d’herbes calcinées<br />
d’huile et <strong>de</strong> résine parfumée pour protéger les enfants <strong>de</strong>s maladies. Les esprits sont là quand<br />
les pygmées les interrogent ; le rôle <strong>de</strong> la métaphore est capital et a une influence pour eux. Il<br />
n'existe pas <strong>de</strong> maladie naturelle chez les Aka, dans leur société, les vrais <strong>de</strong>vin- guérisseurs<br />
sont ceux qui ont subi la scarification <strong>de</strong>s blancs <strong>de</strong>s yeux, eux seuls sont capables d'entrer en<br />
contact avec les mânes et peuvent dialoguer avec eux pour expliquer les causes <strong>de</strong> maladies et<br />
<strong>de</strong>s troubles sociaux qui affectent le campement et ses membres.<br />
La danse du feu, le <strong>de</strong>vin-guérisseur se sert du feu, un grand brasier pyramidal<br />
construit au centre du camp, où battent <strong>de</strong>s tambours et chants à l'unisson. Le <strong>de</strong>vin-guérisseur<br />
hochet en main, tourne autour du feu en chantant, puis il s'accroupit et essaie <strong>de</strong> lire dans le<br />
feu les faits qui déciment en se rapportant à la société.<br />
Les pygmées pratiquent <strong>de</strong>s scarifications <strong>de</strong> différents motifs sur le corps ou <strong>de</strong>s<br />
tatouages corporels, taillent les <strong>de</strong>nts et perforent lèvres et oreilles.<br />
Les scarifications sont pratiquées sur le visage, les bras, les jambes et la poitrine. Ce<br />
sont <strong>de</strong>s incisions superficielles <strong>de</strong> la peau en vue d’obtenir <strong>de</strong>s cicatrices ; à l’ai<strong>de</strong> d’épines,<br />
une substance colorante est insérée sous la peau formant ainsi le tatouage.<br />
Ils utilisent le « tébou », une lame <strong>de</strong> fer très tranchante mesurant 5 à 6 centimètres <strong>de</strong><br />
long. Dans la société pygmée, il existe <strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> scarifications qui sont : le « ma-<br />
53
ngambé » et le « mbadi ».<br />
Photo n°7: Scarifications du corps<br />
Source : Centrafrique na ndouzou, page 52<br />
Les patrimoines culturels intangibles sont vernaculaires chez les pygmées Aka, et<br />
caractérisent leurs i<strong>de</strong>ntités culturelles. Considérons maintenant les patrimoines culturels<br />
tangibles.<br />
5. 4. 1. Les patrimoines culturels tangibles<br />
Le patrimoine culturel tangible chez les pygmées Aka est représenté par l’artisanat<br />
et l’habitat caractérisés par leur architecture et leur i<strong>de</strong>ntité vernaculaire.<br />
L’artisanat<br />
D’après Komlan AGBO « l’artisanat désigne l’ensemble <strong>de</strong>s procédés techno-<br />
manuels par lesquels les hommes transforment les matières premières que leur procure<br />
l’environnement naturel pour en faire <strong>de</strong>s objets utiles et beaux » 24 . Pour Barthélémy<br />
Gérard « l’objet artisanal est la résultante tangible <strong>de</strong>s facteurs socioculturels propre à tel ou<br />
tel groupe » 25 .<br />
Ainsi dit, c’est à travers l’artisanat que l’on i<strong>de</strong>ntifie l’i<strong>de</strong>ntité cultuelle d’une<br />
population, car, il renferme le savoir-faire telles que : la spécifité, le caractère et le procédé<br />
rituel. L’artisanat fait partie <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> la population pygmée, ils fabriquent <strong>de</strong>s objets<br />
suivants: la hache; le filet fabriqué à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fibres végétales; le « saola »qui est une boite à<br />
feu traditionnelle, fabriquée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la peau <strong>de</strong> bête; le « linguia »qui est un panier<br />
fabriqué avec le rotin; le « mokobé » qui est un panier fabriqué à base d’écorce d’arbre avec<br />
un couvercle, il permet <strong>de</strong> contenir le miel cueilli en forêt; le « nglité »qui est un instrument<br />
<strong>de</strong> musique; la cithare à bois posé sur la calebasse, fabriqué pour la musique.<br />
24 Komlan AGBO. « Patrimoine et artisanat », Patrimoine Culturel Africain. www.usenghor.francophonie.org<br />
Page351.<br />
25 Barthélémie Gérard. Patrimoine Culturel Africain. www.usenghor.francophonie.org Page351.<br />
54
Il y a aussi <strong>de</strong>s meubles traditionnels fabriqués avec le rotin, le raphia, et du bois. Il<br />
existe plusieurs types <strong>de</strong> torches et <strong>de</strong> bougies naturelles qu’ils utilisent au campement<br />
lorsqu’ils veulent fabriquer quelque chose au cours <strong>de</strong> la soirée. Trois résines différentes<br />
servent <strong>de</strong> bougie : <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> couleur noire, une transluci<strong>de</strong>, le copal qui a la meilleure<br />
combustion.<br />
C’est avec le développement et les échanges qu’ils ont découverts les allumettes. En<br />
matière <strong>de</strong> la fabrication, les hommes qui taillent dans le bois les manches <strong>de</strong>s outils et y<br />
fixent le fer car ils ignorent l'art <strong>de</strong> la forge. Les outils sont vendus emmanchés. Ils fabriquent<br />
<strong>de</strong> sacs en peau <strong>de</strong> bête et en écorce d'arbre qu'ils coupent et cousent, <strong>de</strong>s tambours et <strong>de</strong>s<br />
mortiers qu'ils creusent dans un tronc d'arbre, quelque fois, c'est un petit creux rectangulaire,<br />
aménagé dans quelque grosse racine apparente d'un arbre bordant le campement. Le filet est<br />
confectionné à l'ai<strong>de</strong> d'une ficelle très résistante tiré d'une plante rampante qui croît dans les<br />
zones marécageuses. Les femmes tressent la hotte et les petits paniers <strong>de</strong> pêche, les vieillards<br />
s'occupent <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong>s cordages pour faire les écheveaux <strong>de</strong> ficelle, la fabrication<br />
<strong>de</strong>s objets se déroule le plus souvent dans la matinée. Le gobelet servant à puiser l'eau est une<br />
feuille d'arbre repliée et abandonnée après usage, il s'agit ici d'une technologie très ingénieuse.<br />
Photo n°8: le filet confectionné par cette femme Aka<br />
Cliché: auteur, réalisé le 25 juin 2009 à 16 heures 30 minutes<br />
Ce filet a été confectionné avec l’écorce d’arbre par cette femme pygmée, il mesure 12<br />
mètres <strong>de</strong> longueur, dans leur coutume, les femmes confectionnent le filet avant <strong>de</strong> se marier.<br />
L’arbalète est fabriquée à partir d’un morceau <strong>de</strong> bois taillé à l’ai<strong>de</strong> d’une houe et la<br />
manche à gâchette placée dans la loge sous la manche et une manche à cor<strong>de</strong> spéciale fait par<br />
l’écorce d’arbre « kossa » (Man Iophyton flulvum). La cor<strong>de</strong> relie les <strong>de</strong>ux bouts <strong>de</strong> l’arbalète<br />
en passant par la gâchette. Le crochet <strong>de</strong> la gâchette, placé sur la manche est fixé par la cire<br />
d’abeilles. La pointe <strong>de</strong> la flèche est entaillée en spirale pour retenir le poisson, un mélange <strong>de</strong><br />
plusieurs plantes dont : le « mbangu » (Parquetina nigiscus, asclépiadacée) et le « ndémélé »<br />
(Strophantus, apocynacée). Les tuiles <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> bambou sont tissées par les femmes, ce<br />
55
sont <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> bambou fixées sur les lamelles <strong>de</strong> tiges <strong>de</strong> palmier. Les tambours entaillés<br />
dans les troncs d’arbre qu’on couvre <strong>de</strong> peaux <strong>de</strong> bêtes. Les couteaux d’excisions sont<br />
fabriqués à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> fer avec la manche en bois.<br />
5. 5. L’économie <strong>de</strong> subsistance chez les pygmées Aka<br />
Les pygmées ne pratiquent pas les activités économiques au même titre que la société<br />
mo<strong>de</strong>rne. Pour subvenir à leur besoin, les espèces <strong>de</strong> cueillette, <strong>de</strong> ramassages et <strong>de</strong> l’écorçage<br />
sont consommées chez les pygmées Aka. Les produits <strong>de</strong> ces activités sont partagés entre eux,<br />
<strong>de</strong> temps en temps, ils les échangent avec les habitants <strong>de</strong>s villages environnant contre le<br />
tabac, le sel, l’alcool, le manioc et voir même <strong>de</strong> morceaux d’étoffes ; <strong>de</strong> fois ils parviennent à<br />
les bra<strong>de</strong>r.<br />
5. 5. 1. Les variétés <strong>de</strong>s espèces végétales collectés et consommées<br />
Les espèces <strong>de</strong> cueillette, <strong>de</strong> ramassages et <strong>de</strong> l’écorçage sont consommées chez les<br />
pygmées Aka.<br />
• La cueillette<br />
L’activité <strong>de</strong> cueillette est la plus souvent pratiquée par les Aka (pygmée), qui<br />
arrachent les jeunes feuilles <strong>de</strong> Gnetum africanum « gbakoko », pour le troc, et « kalé »<br />
(Gnetum à petite feuille) qui pousse dans <strong>de</strong>s champs laissés en jachère; les feuilles sont<br />
vendues par paquet à 50 francs sur le marché.<br />
Photo n9: Gnetum ramassé<br />
Cliché: auteur réalisé le 22 juillet 2009, à 16 heures<br />
Cette femme pygmée cueille les feuilles <strong>de</strong> Gnetum qu’elle vend le paquet à 25F CFA au<br />
campement, cela constitue ces revenus.<br />
• La cueillette du miel<br />
Elle se fait d’une manière traditionnelle, appelé en langue Aka « kuma, ou booki; cette<br />
activité n’a pas d’impact sur la nature du fait que cette activité <strong>de</strong> cueillette effectué par les<br />
pygmées respecte le principe <strong>de</strong> développement durable.<br />
56
Lorsque les Pygmées constatent <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> débris noirs luisant sur <strong>de</strong>s végétaux en<br />
décomposition, cela témoigne <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong>s cadavres mâles d’abeilles sauvages, ceci est<br />
l’indice <strong>de</strong> l’existence d’une ruche naturelle (trou dans un tronc). Les Pygmées prélèvent le<br />
miel sans brûler les abeilles. Le prix d’un litre est <strong>de</strong> cinq cent francs CFA (500f CFA).<br />
• La cueillette du vin <strong>de</strong> palme<br />
Cette activité est pratiquée par la plupart <strong>de</strong> la population, elle représente une source <strong>de</strong><br />
revenu pour la population, un calice (70 cl) à cent francs CFA (100f). Cette activité représente<br />
une exploitation importante, par jour, plus <strong>de</strong> 500litres <strong>de</strong> vin <strong>de</strong> palme sont vendus sur le<br />
marché.<br />
• Le ramassage<br />
Les pygmées collectent <strong>de</strong>s tubercules ou <strong>de</strong>s ignames sauvages appelées en langue Aka<br />
« ndjo, ou ékouli » ; les fruits à sève d’arbres comestibles telle que le « payo » sont ramassée<br />
pour ses aman<strong>de</strong>s riches en graisse et en protéine, ils sont bon pour la sauce ;<br />
le « mokana »(Panda oleosa) noix <strong>de</strong> la forêt, le « mbé » (Anomidium manni) et « to » (fruit<br />
sauvage), les noix <strong>de</strong> palmes, le safou (Dracyo<strong>de</strong>s edulis) <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s burseracées à<br />
saveur amère dont les fruits sont disposées en grappes sur <strong>de</strong>s tiges ; les champions, et les<br />
insectes, les chenilles(Imbrasia obscura), « mbanga » (Imbrasia tuncata), le « nguénguélè »<br />
(Imbrasia obscura), « le ndossi » (Anaphe spp.), les escargots, les termites sont les principaux<br />
produits forestiers non ligneux qui font l’objet <strong>de</strong> troc et ou <strong>de</strong> consommation.<br />
Photo n°10 : Chenilles et ignames ramassées<br />
Clicher: auteur, photo réalisée le 22 juin 2009<br />
Cette photo montre les ressources forestières non ligneuses et comestibles que fournit la forêt.<br />
• L’écorçage<br />
Elle est beaucoup pratiquée par la population Aka, car les écorces <strong>de</strong>s plantes médicinales<br />
constituent un moyen traditionnel pour se soigner.<br />
5. 5. 2. Les espèces animales chassées<br />
La chasse chez les pygmées (Aka) se réalise <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières: la chasse à l’arbalète et<br />
la chasse au filet. L’animal est perçu chez les pygmées comme un instrument essentiel <strong>de</strong> leur<br />
57
économie et <strong>de</strong> leur culture , chaque pygmée est client d’un village auquel, il fournit <strong>de</strong> la<br />
vian<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s peaux, en échange du sel, du couteau, <strong>de</strong>s haches, légumes, <strong>de</strong>s habits et du<br />
manioc; la peau <strong>de</strong>s bêtes comme : la civette(Vivera civette), la genette tigrine (Geneta<br />
tigrina), le coloba guereza (Colobus guereza) et le léopard(Panthera pardus) et les plumes<br />
<strong>de</strong>s oiseaux comme : l’autruche (Struthio camelus), le touraco violet (Musophaqa viiolacea)<br />
sont utilisés pour la confection <strong>de</strong>s costumes traditionnels, les céphalophes sont chassé pour<br />
leur peaux qui servent à la fabrication d’objets tels que : <strong>de</strong>s sacs ou <strong>de</strong>s sangles à transporter.<br />
Photos n°11: Partie <strong>de</strong> chasse au filet chez les femmes<br />
Clicher: auteur, photo réalisée le 22 juin 2009 à 16heures 15 minutes<br />
Ce sont les femmes qui pratiquent ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasse. Les différentes parties <strong>de</strong> chasse se<br />
réalisent en tenant compte du rituel, elles entonnent <strong>de</strong>s chants pour gui<strong>de</strong>r les gibiers vers un<br />
filet <strong>de</strong> 12 mètres posé dans les sous bois en forêt.<br />
58
Chapitre 6 : Les inci<strong>de</strong>nces socio-économiques et culturelles<br />
Ce chapitre abor<strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la problématique, sa forme, son i<strong>de</strong>ntification, son<br />
intensité et son ampleur profon<strong>de</strong> sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka.<br />
Nous allons effectuer une analyse systémique <strong>de</strong> la localité permettant d’apprécier les<br />
inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière à partir <strong>de</strong> certaines modélisations à travers lesquelles<br />
une simulation sera faite à plusieurs niveaux : au niveau <strong>de</strong> la population ; <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie ; <strong>de</strong><br />
l’économie, <strong>de</strong> la structure territoriale et forme spatiale, <strong>de</strong>s formes techniques (équipement<br />
productif) et <strong>de</strong>s enjeux écologiques et sanitaires.<br />
Selon le directeur du projet PARPAF, la SCAD n’exploite pas assez, elle est en troisième<br />
assiette <strong>de</strong> coupes au lieu <strong>de</strong> la cinquième entre 2005-2009 et exploite 4 à 5 tiges à l’hectare<br />
par année au lieu <strong>de</strong> 7 tiges par hectare.<br />
6. 1. Les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le Patrimoine naturel<br />
chez les pygmées Aka<br />
Les inci<strong>de</strong>nces sont les conséquences éventuelles <strong>de</strong> l’exploitation forestière, il s’agit<br />
<strong>de</strong>s compétences humaines, <strong>de</strong>s faiblesses, les menaces et <strong>de</strong>s opportunités qui peuvent<br />
induire sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka.<br />
• L’exploitation non durable <strong>de</strong> la flore<br />
L’exploitation forestière désigne les différentes métho<strong>de</strong>s d’abattage <strong>de</strong>s arbres et <strong>de</strong><br />
transport du bois jusqu’aux scieries, aux usines et aux livraisons.<br />
Ce problème traite certains aspects <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s sociétés forestières se sont succédées<br />
sur ce site <strong>de</strong>puis les années 50 jusqu’à nos jours. Ces sociétés ont exploité excessivement la<br />
forêt.<br />
La SAFA a exploité 120.000 hectares; le chantier d’Etoua avec une superficie <strong>de</strong> 5.200<br />
hectares était le premier chantier à être exploité par la SCAD en 1984.<br />
Ainsi, en regardant <strong>de</strong> plus près le processus auquel le phénomène d’impact<br />
environnemental se déroule d’une manière cyclique et périodique, ceci permet <strong>de</strong> confirmer<br />
que: la forêt qui au <strong>de</strong>meurant était sempervirente à subi beaucoup <strong>de</strong> transformation, il en<br />
résulte plusieurs types <strong>de</strong> forêt, le tableau suivant récapitule le diagnostic.<br />
59
Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site<br />
Source : Plan d’Aménagement du PEA 171<br />
L’action <strong>de</strong>s sociétés forestières a contribué d’une manière significative à la<br />
transformation du milieu en forêt secondaire, qui couvre la majeure partie <strong>de</strong> la Commune.<br />
Cette forêt secondaire est caractérisée par les espèces telles que l’Ayous (sterculiacée).<br />
La forêt tertiaire atteste quant à elle <strong>de</strong>s passages successifs d’exploitants forestiers<br />
surtout au niveau <strong>de</strong> l’axe Loko-Mbaïki et le long <strong>de</strong>s axes routiers, on note la présence <strong>de</strong><br />
savanes incluses dominées par l’herbe <strong>de</strong> laos, ainsi que <strong>de</strong>s embrasures en pleine forêt. Ce<br />
qui certifie une dégradation graduelle du milieu naturel.<br />
Le tableau n°10 ci-<strong>de</strong>ssus montre les différentes catégories <strong>de</strong> la forêt.<br />
L’exploitation forestière agit à <strong>de</strong>ux niveaux<br />
L’inci<strong>de</strong>nce écologique<br />
Les dégâts causés par la collecte du bois sont dus à l’ouverture <strong>de</strong>s infrastructures et<br />
aux différentes opérations <strong>de</strong> l’exploitation telles que: le layonnage, l’abattage, l’ouverture<br />
<strong>de</strong>s pistes et les chargements.<br />
En se référent tout particulièrement à la carte d’aménagement forestière (Cf. les<br />
60
annexes n°4) du Plan d’Aménagement on constate que la forêt est morcelée par les layons<br />
(largeurs <strong>de</strong> 3,5 à 4 mètres), et les routes d’accès aux aires <strong>de</strong> débardage (Cf. La carte routière<br />
à l’annexe4).<br />
Les tracteurs procédant au débardage endommagent les jeunes poussent, et quand ils<br />
passent dans les ruisseaux ils détruisent les espèces aquatiques qui s’y trouvent et leur habitat<br />
(propos tiré auprès <strong>de</strong> 50% d’enquêtés). Les passages répétitifs <strong>de</strong> ses engins <strong>de</strong> débardage<br />
font <strong>de</strong>s troues dans le sol, cela provoquent la <strong>de</strong>struction d’espèces ligneuses.<br />
Certaines sources sont réduites par les arbres qui tombent dans l’eau, ce qui fait que, le<br />
plus souvent ces assiettes <strong>de</strong> coupes (AC) se vi<strong>de</strong>nt.<br />
Les pistes ouvertes fragmentent la population végétale. La fragmentation favorise les<br />
espèces <strong>de</strong> lisière aux dépens <strong>de</strong>s espèces forestiers, la superficie forestière se trouve<br />
diminuer, les espèces floristiques diminuent <strong>de</strong> taille, favorisant l’extension <strong>de</strong>s savanes et la<br />
perte <strong>de</strong> la biodiversité. Pour Tutin les impactes <strong>de</strong>s réseaux routiers: « Les effets sur la<br />
structure et la composition <strong>de</strong> la forêt sont liés à la <strong>de</strong>nsité du réseau <strong>de</strong> routes et <strong>de</strong> sentiers,<br />
la largeur <strong>de</strong>s routes, le tracé et l’intensité <strong>de</strong> la circulation (Malcolm et Ray 2000; Wilkie et<br />
al. 2000; Blake 2002) » 26 . Les bruits sonores et la fragmentation <strong>de</strong> la forêt constituent une<br />
perturbation pour les écosystèmes, et les espèces vivantes. Il existe aussi <strong>de</strong>s interactions entre<br />
ces espèces et leur milieu.<br />
La société SCAD attribut la cause <strong>de</strong> cette savanisation aux travaux agricoles <strong>de</strong>s<br />
villageois. Les espèces floristiques abattus surtout les essences du groupe 1 telles que: Ayous,<br />
Sipo sont <strong>de</strong>s essences sur lesquelles les pygmées ramassent <strong>de</strong>s chenilles, leur abattage<br />
entraîne une baisse <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s comestibles.<br />
Photo n°12: L’arbre sacré, le tricentenaire (sipo)<br />
Cliché : auteur, tiré le 25 juin à 17 heures 30 minutes<br />
26 David Morgan et Crickette Sanz.2007. « Lignes directrices pour <strong>de</strong> meilleures pratiques en matière <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong><br />
l’impact <strong>de</strong> l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en Afrique central ». Document oc<strong>cas</strong>ionnel <strong>de</strong> la<br />
Commission <strong>de</strong> la Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Espèces <strong>de</strong> l’UICN. N°34, page 27.o. 34<br />
61
Cet arbre (sipo) a été abattu en 1984 pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la société Rougier, il s’était<br />
redressé, c’est pourquoi on le qualifie <strong>de</strong> sacré, d’après les enquêtés cet arbre est un lieu où<br />
leurs ancêtres vénèrent leur Dieu.<br />
D’après les résultats <strong>de</strong> l’enquête faite, 60% <strong>de</strong>s enquêtés se plaignent <strong>de</strong><br />
l’éloignement <strong>de</strong>s campements <strong>de</strong> ramassage, ils disent qu’auparavant le ramassage se faisait<br />
autours <strong>de</strong> la maison. Aujourd’hui, il faut parcourir plus <strong>de</strong> 50 kilomètres dans la forêt pour le<br />
ramassage <strong>de</strong>s chenilles.<br />
Pendant cette étu<strong>de</strong>, les ramasseurs ont passé plusieurs jours dans la forêt en quête <strong>de</strong>s<br />
chenilles, parfois ils peuvent rentrer avec une petite quantité ou ne rien rapporter.<br />
Photo n°13: Ramasseurs <strong>de</strong> chenilles<br />
Clicher: auteur, réalisée le 25 juillet 2009 à 16 heures<br />
La pluviométrie annuelle en 2008 était <strong>de</strong> 1482,1 millimètres pour 111 jours. Cette<br />
valeur pluviométrique est inférieure à 1600 millimètres, cela est due au recul sensible <strong>de</strong> la<br />
forêt et peut influencer l’équilibre du milieu (Cf. Tableau n°5 <strong>de</strong>s pluviométries moyens 1994<br />
à 2005). A l’échelle planétaire, l’écosystème est capable <strong>de</strong> puiser et <strong>de</strong> fixer le CO2 dans<br />
l’atmosphère afin <strong>de</strong> lutter contre l’effet <strong>de</strong> serre. C’est dans sa phase <strong>de</strong> maturité que la forêt<br />
véritable puits <strong>de</strong> carbone se dégra<strong>de</strong>, or ces arbres à l’âge mature sont prélevé pour le<br />
commerce, c’est ce qui <strong>de</strong>vient inquiétant à l’échelle globale.<br />
Photos n°14 : Chantier <strong>de</strong> la SCAD en 1972<br />
Source: document d’inventaire <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong> la République Centrafricaine<br />
62
Photo n°15 : Images satellites du site<br />
Source : image satellitaire (Google MAP) prise le 28 février2010<br />
Cette image montre le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong> la forêt et <strong>de</strong> multiples ouvertures<br />
dans la forêt. Le sol se fragilise par l’érosion, dans certains endroit, le roche est à découvert<br />
suite aux glissements <strong>de</strong> terrain ; tout cela démontre que le milieu se dégra<strong>de</strong>.<br />
Tableau n°10 : Inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle<br />
Ce tableau dressé par Landrau a été inspiré pour illustrer l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’exploitation<br />
forestière sur le patrimoine naturel. D’après le Plan d’aménagement du PEA 171, les<br />
conditions d’exploitation forestière n’ont pas été clairement définies dans le texte <strong>de</strong><br />
classement et cette forêt a déjà été exploitée par plusieurs sociétés. Le co<strong>de</strong> forestier ne fait<br />
mention ni <strong>de</strong>s forêts classées, ni <strong>de</strong>s réserves forestières, quant au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion ou aux<br />
contraintes particulières qu’elles impliquent. Cela est un danger pour les ressources naturelles<br />
qui sont dans cette zone.<br />
63
L’inci<strong>de</strong>nce socio-culturelle et économique<br />
Inci<strong>de</strong>nces socio-économique<br />
L’un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la SCAD est <strong>de</strong> renforcer les capacités institutionnelles locales.<br />
Ainsi, à travers les recettes qui constituent une <strong>de</strong>vise pour le pays (l’effet multiplicateur<br />
direct), elle verse <strong>de</strong>s taxes à la commune, ceux-ci représentent un revenu substantiel pour la<br />
Commune.<br />
Afin <strong>de</strong> développer un sentiment communautaire parmi les habitants <strong>de</strong> la réserve<br />
forestière, la SCAD appui la communauté par <strong>de</strong>s conseils techniques pour la conduite et la la<br />
prises <strong>de</strong> décisions concernant les recettes réalisées sur l’exploitation pour le financement<br />
d’ouvrages d’utilité publique.<br />
Le co<strong>de</strong> forestier octroi 30% <strong>de</strong>s recettes provenant <strong>de</strong> l’exploitation forestière pour la<br />
réalisation <strong>de</strong> micro-projets. Ainsi, les 30% verses à la Commune lui a permis <strong>de</strong> financier<br />
certaines activités telles que: construction <strong>de</strong> quatre forages d’eaux potables (à SCAD Centre,<br />
aux villages Kaka, Zomia et SAFA).<br />
Photo n°16 : Point d’eau potable<br />
Cliché : auteur tirée le 24 Juillet 2009 à 6heures 30 minutesau village Kaka<br />
La construction d’école fondamentale avec un cycle complet du CI au CM2 dans les villages<br />
(Kaka, SCAD centre) et le développement <strong>de</strong>s activités villageoises.<br />
Tableau n°11: Recettes versées à la Commune<br />
Années Recettes FCFA Taxes en FCFA<br />
1994 327500000<br />
2002 2827813940 648344182<br />
2003 24749804<br />
2004 1500000<br />
2005 861386624 83390594<br />
Total 3689200564 1085484580<br />
Source : Plan d’Aménagement du PEA 171<br />
Ces recettes verses à la Commune varient en fonction <strong>de</strong>s revenues réalisée par la<br />
société SCAD, prenant l’exemple en 1994, la valeur totale <strong>de</strong> diverses taxes était estimée à<br />
64
327.500.000 <strong>de</strong> F. CFA.<br />
En 2002, elle a exporté 8715m3 <strong>de</strong> grumes, soit 9% du volume total exporté dans le<br />
pays, qui s’élève à 330.811m3. La valeur <strong>de</strong> ce volume est <strong>de</strong> 2.827.813.940 francs .CFA. La<br />
valeur <strong>de</strong>s taxes était estimée à 648344182 F.CFA.<br />
En 2003, la valeur <strong>de</strong>s taxes était estimée à 24749804 F.CFA. En 2004 la valeur <strong>de</strong>s<br />
taxes était estimée à 1500000 F.CFA.<br />
En 2005 La valeur <strong>de</strong> ce volume est <strong>de</strong> 861 386 624 F.CFA. La valeur <strong>de</strong>s taxes était<br />
estimée à 83390594 F. CFA<br />
Ces subventions sont affectées à <strong>de</strong>s micro-projets d’investissements<br />
(réfections <strong>de</strong>s édifices publics, acquisition <strong>de</strong>s biens meubles et matériels <strong>de</strong> bureau et.)<br />
d’infrastructures collectifs.<br />
Au niveau <strong>de</strong>s pygmées, ces subvention sont ponctuelles en argent soit en<br />
nature, elle contribue indirectement dans la construction d’une école, et d’une structure <strong>de</strong><br />
santé par les sœurs (table-bancs, tableau, réparations <strong>de</strong>s véhicules <strong>de</strong>s sœurs, transport <strong>de</strong>s<br />
planches, carburant, etc.), à la formation d’un pygmée pour la Formation Sanitaire (FOSA)<br />
et subventionne l’eau potable.<br />
Photo n°17 : Centre <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s pygmées Aka<br />
Cliché : auteur, tiré le 26 Juillet 2009 à 10 heures<br />
Ce centre <strong>de</strong> santé a été créé par les Sœurs catholiques, il accueille les pygmées Aka au<br />
village Kaka.<br />
Les pygmées sont employé par la SCAD pour les travaux tels que : manœuvre<br />
pour l’entretien du site et pour la prospection, ils sont payés à 500FfCA/jour.<br />
Inci<strong>de</strong>nces socio-culturelles<br />
L’existence d’un usine <strong>de</strong> scierie en plus <strong>de</strong>s chantiers d’exploitation, entraîne la création<br />
<strong>de</strong>s agglomérations d’ouvriers d’origines diverses autour <strong>de</strong> l’usine, augmentant ainsi la<br />
population locale. Une fois ces ouvriers en retraite ou désœuvré, font recourt à l’activité<br />
traditionnelle.<br />
Ce qui a pour conséquences, une modification profon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réseaux d’approvisionnement<br />
65
<strong>de</strong>s produits vivriers, une augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du marché et l’élargissement <strong>de</strong>s<br />
surfaces déboisées autour <strong>de</strong>s agglomérations.<br />
Tableau n°13 : Evolution <strong>de</strong> la population<br />
Source : les Gbaka <strong>de</strong> Mbaîki et le recensement général <strong>de</strong> l’habitat et <strong>de</strong> la population 2003<br />
Figure n°8: Evolution <strong>de</strong> la population<br />
Réalisé par : auteur<br />
Cette figure illustre et le tableau ci- <strong>de</strong>ssus illustrent bien l’évolution logarithmique <strong>de</strong> la<br />
population <strong>de</strong>puis les années 1937 jusqu’à nos jours.<br />
6. 1. 2. La perturbation <strong>de</strong>s espèces sauvages<br />
Les bruits sonores <strong>de</strong>s machines constituent <strong>de</strong>s perturbations qui font fuirent les<br />
animaux loin vers la forêt du Congo. A ces problèmes écologiques s’ajoute celui <strong>de</strong> la<br />
transmission du savoir et du savoir-faire<br />
6. 2. Les inci<strong>de</strong>nces sur l’intégrité <strong>de</strong>s systèmes culturels Aka<br />
6. 2. 1. Disparition progressive <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie traditionnels<br />
Avec l’arrivée <strong>de</strong>s Sociétés forestières, les pygmées accè<strong>de</strong>nt à un travail rémunéré,<br />
connaissent <strong>de</strong> nouvelles techniques et accè<strong>de</strong>nt à un niveau <strong>de</strong> vie supérieur par rapport à<br />
celui <strong>de</strong> leur milieu. Pour cela, ils se trouvent impliquer dans un mouvement économique<br />
important. Leur contact avec d’autres populations venues d’ailleurs a <strong>de</strong>s répercutions sur leur<br />
cultures, et projette <strong>de</strong>s difficultés au sein <strong>de</strong> leur société. Ce contact aurait suffit à amorcer la<br />
déstructuration. Les pygmées qui autrefois vivaient conformément à l’organisation sociale qui<br />
était adapté aux systèmes <strong>de</strong> la vie traditionnelle ne le sont plus, car leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie ne<br />
convient pas à la condition mo<strong>de</strong>rne. Ce qui fait que le plus souvent le processus a été fait <strong>de</strong><br />
sortes que les pygmées Aka se trouvent dans l’impossibilité <strong>de</strong> continuer à mener le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
66
vie traditionnel et <strong>de</strong> respecter les coutumes, détruisant ainsi la structure sociale et<br />
l’organisation politique et culturelle. La notion traditionnelle se trouve peu à peu bouleversée,<br />
voir ébranlée. D’après quelques enquêtés, certains pygmées sont le plus souvent rejetés par<br />
leur société.<br />
Une profanation <strong>de</strong>s lieux sacrés <strong>de</strong>s Pygmées par le passage <strong>de</strong>s engins et les bruits<br />
perturbe les rythmes <strong>de</strong> pratiques et rites traditionnels qui se font dans la forêt. Ces<br />
changements créent le plus souvent <strong>de</strong>s conflits entre eux et les Bantous. Avec le phénomène<br />
<strong>de</strong> la globalisation et <strong>de</strong> la mondialisation, les systèmes <strong>de</strong> culture Aka seront bouleversés.<br />
Selon un proverbe africain « quand change le rythme <strong>de</strong>s tam-tam, le rythme <strong>de</strong>s pas change<br />
avec lui ». La mondialisation finira par détruire la vie <strong>de</strong>s Aka, car la forêt constitue un<br />
patrimoine pour eux.<br />
Lorsque les pygmées intègrent la mo<strong>de</strong>rnisation, ils finiront par rejeter <strong>de</strong>s valeurs qui<br />
sont nécessaires à leurs cultures. Ainsi, le poète Léopold Sédar Senghor a beaucoup insisté sur<br />
la rencontre <strong>de</strong>s cultures, selon lui, « le progrès <strong>de</strong>s sciences est non seulement irrépressible, il<br />
est irréversible. Il tient à la nature humaine. Que nous le voulions ou non… Les relations<br />
internationales s’intensifient…Chaque année, c’est un échange plus intense <strong>de</strong> personnes, <strong>de</strong>s<br />
faits technologiques, <strong>de</strong>s coutumes et <strong>de</strong> costumes d’idées…Ces échanges provoquent <strong>de</strong>s<br />
emprunts. Ainsi se crée, peu à peu, une civilisation universelle. » 27 .<br />
6. 2. 2. Les conflits <strong>de</strong> génération et modification <strong>de</strong>s rapports entre les jeunes et les<br />
anciens<br />
Le processus <strong>de</strong> transformation fait que certains pygmées désirent travailler afin <strong>de</strong><br />
répondre aux besoins vestimentaires, matériels mo<strong>de</strong>rnes tels que : la marmite, la radio. Les<br />
goûts <strong>de</strong> certains biens <strong>de</strong> consommations mo<strong>de</strong>rnes font qu’il est impossible d’avoir par les<br />
moyens traditionnels <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> se développer. De là est né une incompréhension<br />
grandissante parmi les jeunes pygmées qui ressentent parfois les obligations envers le lignage<br />
qu’ils qualifient par un mépris <strong>de</strong>s anciens à leur égard (perte <strong>de</strong> l’autorité du chef) lorsqu’ils<br />
ne s’intéressent plus aux activités collectives (chasse, cueillette, et ramassage) qu’ils ne voient<br />
plus d’intérêt. Les jeunes qui autrefois, constituent une main d’œuvre vitale pour la<br />
subsistance du groupe ne le sont plus, car, l’introduction <strong>de</strong> la monnaie dans leur vie a<br />
développé l’individualisation. De nos jours, la vie communautaire dans les villages et<br />
27 Léopold SEDAR SENGHOR, « L’<strong>Unesco</strong> », Liberté I, Editions du seuil.<br />
67
l’économie <strong>de</strong> marché fait perdre la perpétuation <strong>de</strong> la culture AKA. Cependant, ils s’efforcent<br />
<strong>de</strong> conserver quelques traditions.<br />
La perte <strong>de</strong> l’autorité traditionnelle<br />
Les nouvelles générations avec une mentalité modifiée du au changement social, ainsi<br />
s’ensuit la régression <strong>de</strong> l’autorité traditionnelle perd sa prestige au profit <strong>de</strong>s chefs<br />
administratif. Alors que la transmission <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong>s savoir-faire passe aussi par<br />
les contrôles sociaux et les attributs <strong>de</strong> l’autorité traditionnelle, la perte <strong>de</strong> celle-ci entraînera<br />
éventuellement celle <strong>de</strong> perpétuer le patrimoine pour <strong>de</strong>s générations futures.<br />
6. 2. 3. La perte <strong>de</strong> l’accès <strong>de</strong> la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs<br />
sites sacrés<br />
La forêt qui constitue leur milieu où ils puisent leur culture est partagée entre Aka, les<br />
villageois Bantous et la société forestière, laquelle Société, le plus souvent ne respecte pas les<br />
limites <strong>de</strong> son exploitation. Les Aka se plaignent <strong>de</strong> ce comportement, car leurs campements<br />
sont souvent détruits par l’ouverture <strong>de</strong>s pistes (adjalo en langue Aka) dans la forêt. La<br />
population Aka a perdu sa légitimité face à la forêt au bénéfice <strong>de</strong>s exploitants forestiers qui<br />
font <strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> bois dans leur campement. Ainsi, ils sont dépossédés <strong>de</strong> leurs droits<br />
ancestraux. Les enquêtés (60%) déplorent la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s campements <strong>de</strong>s pygmées lors <strong>de</strong><br />
l’abattage <strong>de</strong>s arbres.<br />
En effet, cette utilisation à outrance <strong>de</strong> la nature, mène à l’appauvrissement progressif<br />
<strong>de</strong> l’écosystème forestier qui constitue l’habitat, un système <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s pygmées et engendre<br />
<strong>de</strong>s perturbations préjudiciables à leur vie. Les Pygmées voient ainsi leur système alimentaire<br />
détruit. Certains arbres fruitiers et écorces sont abattus, d’autres renversés par <strong>de</strong>s engins, une<br />
multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> graines nécessaires à l’alimentation sont détruites. De plus, les pièges posés pour<br />
les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie <strong>de</strong> plus en plus dans la forêt<br />
Congolaise, ce qui affecte également le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la population Pygmée. Il en est <strong>de</strong><br />
même pour l’eau, car au passage <strong>de</strong>s engins <strong>de</strong> construction ou d’abattage, les ruisseaux sont<br />
taris ou pollués, cette <strong>de</strong>nrée déjà rare <strong>de</strong>vient alors un besoin supplémentaire pour les<br />
Pygmées.<br />
6. 3. Relations populations locales et pygmées Aka<br />
Les premières conséquences <strong>de</strong> cette exploitation forestière touchant les Pygmées sont<br />
d’ordres sanitaires, avec l’augmentation <strong>de</strong> la prévalence <strong>de</strong>s maladies sexuellement<br />
68
transmissibles, due a la cohabitation <strong>de</strong>s pygmées avec la population venue pour l’achat <strong>de</strong>s<br />
produits <strong>de</strong> la chasse et <strong>de</strong> la cueillette, et aussi <strong>de</strong> leur relation avec les ouvriers <strong>de</strong> la société.<br />
6. 3. 1. L’influence <strong>de</strong>s populations locales<br />
Mobilisation <strong>de</strong> la population Aka dans la main d’œuvre est régulière. Les pygmées<br />
travaillent périodiquement dans les champs (défrichages, récolte, séchage du manioc), ils sont<br />
payés 500 F CFA par jour.<br />
Photo n°18 : Séchage <strong>de</strong> manioc fait par une femme pygmée<br />
Cliché : auteur, réalisé le 25 juin à 9 heures 15minutes à Nzomia<br />
Cette photo montre que les pygmées continuent a être utilisé par la population Bantou, malgré<br />
les efforts <strong>de</strong>s ONG pour l’intégration <strong>de</strong>s pygmées Aka.<br />
Le troc<br />
En dépit <strong>de</strong>s travaux agricoles, les pygmées <strong>de</strong>vraient fournir aux villageois Bantous<br />
du gibier en échange <strong>de</strong>s ustensiles, <strong>de</strong>s vêtements ou <strong>de</strong> l’argent <strong>de</strong> moindre valeur. Vu la<br />
rareté du gibier, l’activité <strong>de</strong> la chasse est effectuée plus loin dans la forêt près <strong>de</strong> la frontière<br />
avec le Congo, car la chasse près du village n’est plus fructueuse. Cette violation du domaine<br />
<strong>de</strong> chasse ne se fait pas sans conflit avec la population voisine. La vian<strong>de</strong> est ensuite vendue<br />
ou échangée.<br />
Ils préfèrent souvent vendre aux clients venus d’ailleurs (<strong>de</strong> Mbaïki, Pissa et Bangui)<br />
pour se faire <strong>de</strong> l’argent liqui<strong>de</strong> plutôt que <strong>de</strong> pratiquer le troc. Soixante pour cent (6O%) <strong>de</strong>s<br />
enquêtés disent que par mois ils ont trente à cinquante- mille francs (30000-50000 F CFA) <strong>de</strong><br />
revenu <strong>de</strong> gibiers vendu. Les retombés leur permettent <strong>de</strong> subvenir à leur besoin.<br />
Ce sixième chapitre qui traite <strong>de</strong> l’aperçu sur les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière<br />
sur les patrimoines culturel et naturel <strong>de</strong>s pygmées Aka. A travers cette analyse, ce travail a pu<br />
montrer comment les espaces naturel <strong>de</strong> cette minorité a été exploité et détruit par certains<br />
acteurs sociaux. Ces recherches mettent donc en évi<strong>de</strong>nce l’existence <strong>de</strong> groupes sociaux<br />
concurrentes et les formes <strong>de</strong> domination symbolique qui s’exercent en détruisant les<br />
patrimoines chez les Aka, car, ces <strong>de</strong>rniers ont su préserver leur patrimoine à travers leur<br />
69
organisation sociale. Mais, le constat est que la dynamique <strong>de</strong> l’exploitation forestière source<br />
<strong>de</strong> l’économie, l’évolution <strong>de</strong> la situation locale actuelle influencent sur le processus <strong>de</strong><br />
patrimonialisation culturelle et naturelle que l’UNESCO a retenue.<br />
70
Chapitre 7 : Perspectives et suggestions<br />
7. 1. Perspectives<br />
Au niveau <strong>de</strong>s pygmées Aka: ils désirent avoir l’ai<strong>de</strong> d’autres personnes à part la<br />
population locale, afin d’obtenir <strong>de</strong> l’emploi.<br />
2015.<br />
Au niveau <strong>de</strong> la société SCAD: la société prévoit exploiter dans la Commune d’ici<br />
Au niveau du maire: il envisage la création d’un village éco-touristique au niveau du<br />
croisement Sipo, afin <strong>de</strong> créer une activité économique rentable.<br />
7. 2. Suggestions<br />
7. 2. 1. Les contraintes géopolitiques et les actions à entreprendre<br />
La forêt ne connaît pas <strong>de</strong> frontière. Sa gestion est partagée entre plusieurs pays voire<br />
la planète. C’est dans ce contexte qu’on parle <strong>de</strong> l’intégration régionale pour remédier aux<br />
contraintes <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> cette ressource. Un extrait <strong>de</strong> la déclaration africaine à la<br />
conférence <strong>de</strong> régionale <strong>de</strong> Dakar en 1996 résume la tendance générale « la globalisation <strong>de</strong>s<br />
échanges et l’interdépendance qui en découle tout comme la compétition qu’elle engendre<br />
pour acquérir l’excellence, nourrissent le développement prodigieux <strong>de</strong> la science et <strong>de</strong> la<br />
technologie et font du savoir et <strong>de</strong> l’intelligence autant <strong>de</strong>s matériaux que <strong>de</strong>s outils » 28 .<br />
Aussi, l’idée <strong>de</strong> sa patrimonialisation par l’UNESCO soumet la gestion <strong>de</strong> ce patrimoine<br />
naturel au plan international.<br />
Un outil d’intégration régionale<br />
La mise en valeur <strong>de</strong> ce patrimoine culturel nécessite une stratégie <strong>de</strong> développement<br />
qui permet <strong>de</strong> s’orienter vers l’extérieur. En d’autres termes, sa mise en valeur nécessite la<br />
coopération ou le partenariat avec le mon<strong>de</strong> extérieur. L’intégration régionale est une étape<br />
importante vers l’intégration mondiale.<br />
Dans le domaine éco- touristique<br />
Cette intégration passe par l’appui <strong>de</strong> partenaires internationaux (Paillote, Agence <strong>de</strong><br />
28 Déclaration sur l’éducation <strong>de</strong>s adultes et apprentissage tout au long <strong>de</strong> la vie, extrait <strong>de</strong> la déclaration<br />
africaine à la conférence <strong>de</strong> régionale <strong>de</strong> Dakar, 14- 18 Octobre 1996.<br />
71
location, Agence touristique d’accueil, etc.) qui nécessite l’association entre différentes<br />
structures afin d’amortir le coût du fonctionnement; un partenariat <strong>de</strong> compagnie <strong>de</strong><br />
navigation, faire appel aux tours opérateurs afin d’organiser les voyages et <strong>de</strong> faire la publicité<br />
du site à travers les médias, <strong>de</strong> travailler en partenariat avec d’autres organismes<br />
internationaux afin <strong>de</strong> coordonner les actions à entreprendre; <strong>de</strong> financer les grands travaux<br />
tels que: l’équipement, le reboisement, les infrastructures, la recherche scientifique, etc.).<br />
Ainsi, les organismes tels que: l’Union Européenne à travers le Projet <strong>de</strong> Micro-<br />
Réalisations (PMR), la GTZ, le WWF et la Banque Mondiale pouvant y contribuer. Selon<br />
M.WELLS (1997) « il existe trois catégories d’effets multiplicateurs par lesquelles associés à<br />
l’industrie du tourisme: les impactes économiques directement liés à l’écotourisme (effet<br />
direct), les dépenses faites par une Entreprise ou une autre entité lorsqu’elle utilise son revenu<br />
brut en salaire, frais d’exploitation ou en valeur (effet indirect) et les bénéfices tirés <strong>de</strong>s<br />
affaires induites <strong>de</strong> l’écotourisme » 29 .<br />
Photo n°19 : Bala<strong>de</strong> dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />
Source : Photo tiré à partir <strong>de</strong> http://4.bp.blogspot.com/_OxDlMAukLe0<br />
Ces photos illustre comment on peut procé<strong>de</strong>r aux activités éco-touristique à travers les<br />
bala<strong>de</strong>s, les activités <strong>de</strong> gastronomies et les distractions dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />
Dans le domaine <strong>de</strong> la formation en matière <strong>de</strong> la nouvelle technologie<br />
L’importance <strong>de</strong> l’intégration régionale permet <strong>de</strong> partager et d’acquérir en commun<br />
<strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> pointe, <strong>de</strong> financier l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité, <strong>de</strong> réaliser d’énormes<br />
investissements (formation <strong>de</strong>s agents et spécialistes). Les frais <strong>de</strong> fonctionnement et<br />
d’exploitation sont très importants. Ce qui suppose <strong>de</strong>s ressources financières appropriées,<br />
d’où la nécessité <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une stratégie extravertie en faisant recours à l’ai<strong>de</strong> publique<br />
internationale, conformément aux dispositions du programme Actions 21 <strong>de</strong> la Conférence<br />
<strong>de</strong>s Nations Unies sur l’Environnement et le Développement afin <strong>de</strong> renforcer l’assistance<br />
dans l’intérêt <strong>de</strong>s divers usagers au plan national, régional et mondial. Les États <strong>de</strong> la<br />
29 Source : Le tourisme peut il ai<strong>de</strong>r à financer les aires protégées dans le bassin du Congo ? DR. D WILKIE et J.<br />
CARPENTER, pages 10.<br />
72
Communauté Économique Monétaire <strong>de</strong> l’Afrique Centrale (CEMAC) doivent aussi<br />
entreprendre un plan d’action régionale <strong>de</strong> gestion intégrée du patrimoine culturel <strong>de</strong>s<br />
pygmées, car ils vivent dans la Forêt du Bassin du Congo.<br />
7. 2. 2. Un aménagement artistique<br />
La valorisation et la commercialisation du patrimoine culturel<br />
D’après 60% <strong>de</strong>s enquêtés il y a un afflux <strong>de</strong>s touristes sur le site <strong>de</strong> Kaka. Ils<br />
viennent pour réaliser <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> danses, ils font <strong>de</strong>s excursions dans la forêt en compagnie<br />
<strong>de</strong>s Aka. Ce sont là <strong>de</strong>s champs d’actions économiques à exploiter aux profits <strong>de</strong>s Aka. Cette<br />
culture traditionnelle dont on traquerait les survivances ou dont on proposerait la restauration,<br />
et celle <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité, effet d’une culture mondialisée, partout i<strong>de</strong>ntique qui mènerait à<br />
instrumentaliser les traits culturel comme les musées modèles d’institution patrimoniale (page<br />
313). Faire recours à <strong>de</strong>s agences internationales pour l’enregistrement <strong>de</strong>s cultures<br />
traditionnelles, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’étu<strong>de</strong> approfondi, <strong>de</strong> valorisation, <strong>de</strong> diffusion en directions <strong>de</strong><br />
nouveaux récepteurs et consommateurs culturels, selon leurs attentes sont <strong>de</strong>s voies à<br />
explorer. Cette agence peut se charger <strong>de</strong> la médiation entre les promotionnels locaux <strong>de</strong> la<br />
culture traditionnelle et le « grand publique », tout en élaborant <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> relance en<br />
s’associant à <strong>de</strong>s partenaires économiques. La préservation archiviste dispose aujourd’hui <strong>de</strong><br />
larges perspectives <strong>de</strong> technique <strong>de</strong> stockage avec les moyens informatiques<br />
d’enregistrements. « Chaque citoyen doit s’imprégner <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong>s autres tout autant que<br />
la sienne propre…si l’on veut que le développement humain durable et équitable <strong>de</strong>vienne<br />
une réalité ». Si l’on veut développer la production industrielle <strong>de</strong> la culture Aka, l’éducation<br />
et la formation sont les facteurs clés.<br />
7. 2. 3. L’inci<strong>de</strong>nce d’un aménagement artistique<br />
Les inci<strong>de</strong>nces sont les retombées possibles. Ce sont aussi les craintes et les attentes<br />
que suscite l’aménagement apporté sur le site. La possibilité d’un aménagement permettra<br />
d’encourager le développement régional. Celle-ci favorisera la création d’activités<br />
économiques supplémentaires pour ces <strong>de</strong>rniers. La main d’œuvre à bon marché sera une<br />
meilleure garantie. Il va sans dire que les retombées apporteront <strong>de</strong>s <strong>de</strong>vises pour les pays et<br />
pourront augmenter la part <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong>s villages environnants. On espère que ces<br />
revenus pourraient être répartis <strong>de</strong> la manière suivante: afin <strong>de</strong> développer un esprit <strong>de</strong><br />
solidarité au sein <strong>de</strong> la population, une partie <strong>de</strong>s recettes pourrait appuyer techniquement et<br />
en stimulant <strong>de</strong>s plans d’actions villageoises; contribuer au financement <strong>de</strong>s ouvrages<br />
d’utilités publiques telles que: la construction d’un centre <strong>de</strong> santé villageoise, <strong>de</strong>s structures<br />
73
scolaires (écoles primaires). Tels sont là, les bienfaits que peut apporter la mise en valeur<br />
artistique du patrimoine culturel chez les pygmées Aka.<br />
74
CONCLUSION<br />
La situation <strong>de</strong>s pygmées mérite beaucoup d’attention, car la forêt recule, les<br />
ressources sont <strong>de</strong> plus en plus rares. De part cet aspect, il y a le phénomène <strong>de</strong> la<br />
mondialisation ou <strong>de</strong> globalisation qui entraîne <strong>de</strong>s répercutions sur les pygmées.<br />
La tradition sacrée <strong>de</strong> la forêt chez les pygmées a été progressivement modifiée sous<br />
l’effet <strong>de</strong> la perturbation qui modifie l’habitat naturel et constitue un stress pour la faune.<br />
D’après Maine Guy « Ici ou là, le patrimoine naturel tend à se dégra<strong>de</strong>r par érosion,<br />
déforestation, surexploitation » 30 . Il est important <strong>de</strong> souligner que les pygmées s’adonnent à<br />
l’agriculture. Ils aspirent peu à peu à la mé<strong>de</strong>cine au détriment <strong>de</strong> la pharmacopée. L’attrait <strong>de</strong><br />
ces <strong>de</strong>rniers pour la mo<strong>de</strong>rnité et pour l’innovation les pousse à améliorer leur cadre <strong>de</strong> vie et<br />
entraine incontestablement la détérioration <strong>de</strong>s savoirs traditionnels. C’est un élément <strong>de</strong><br />
rupture dans le rapport <strong>de</strong>s pygmées avec la forêt et <strong>de</strong> ces mystères. La perte <strong>de</strong>s patrimoines<br />
culturel et naturel chez les pygmées Aka constitue une perte <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité chez ses <strong>de</strong>rniers.<br />
Ainsi, cela constitue un risque qui pourrait entraver la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s patrimoines<br />
culturels que prône l’UNESCO. Selon R. Séchet : « Parler <strong>de</strong> risque revient à s’interroger sur<br />
possibilités <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> survie pour chaque individu mais aussi pour la société dans son<br />
ensemble ». 31 Que <strong>de</strong>s mesures soient prises pour protéger et permettre l’évolution et le<br />
développement <strong>de</strong> ces patrimoines.<br />
Pour cela, il serait souhaitable <strong>de</strong> promouvoir l’écotourisme qui rassemble toute les<br />
formes du tourisme fondées sur la nature et dans lesquelles, la principale motivation <strong>de</strong>s<br />
touristes est d’observer et d’apprécier les différentes richesses naturelles ainsi que les cultures<br />
traditionnelles qui existent dans cette zone.<br />
L’insertion <strong>de</strong>s pygmées dans le processus <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> la réserve et le<br />
développement <strong>de</strong> l’écotourisme est également un élément attractif essentiel. Les cultures<br />
pygmées <strong>de</strong> la région présentent donc un intérêt touristique et une civilisation<br />
particulièrement originale. Dans ce contexte, le patrimoine culturel Aka tel qu’il existe<br />
aujourd’hui dispose <strong>de</strong> certains avantages dans ce domaine, en termes <strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong><br />
30 Mainet. G. 2004. « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux ». Cahier d’Outre- Mer, page 2<br />
31 Séchet. R. 20/05/2003 « INEGALITES, RISQUES ET ESPACES». Cours d’agrégation <strong>de</strong> géographie, Histoire –<br />
Inégalités, Risques et sociales. P. 2..<br />
75
valorisation touristique. Le secteur culturel est confronté à <strong>de</strong>s entraves qui freinent son<br />
développement : il s’agit du manque <strong>de</strong> soutiens matériels et financiers pouvant rendre cette<br />
activité <strong>de</strong> façon plus rentable.<br />
La mise en œuvre d’un programme en faveur <strong>de</strong> développement du patrimoine culturel<br />
Aka est d’une gran<strong>de</strong> envergure et nécessite que <strong>de</strong>s dispositions soient prises en vue <strong>de</strong><br />
mieux assurer son fonctionnement, <strong>de</strong> susciter en même temps l’adhésion <strong>de</strong>s partenaires<br />
extérieurs à la réalisation dudit projet.<br />
La préservation systématique <strong>de</strong>s sites rituels ou <strong>de</strong> tous les vestiges important<br />
exemple la valorisation <strong>de</strong> la culture à travers les arts, doit faire partie du programme <strong>de</strong><br />
développement pour que les moyens matériels, humains y soient réellement consacrées et que<br />
le pygmée soit à mesure <strong>de</strong> leur donner la signification requise bien qu’étant le dépositaire <strong>de</strong><br />
l’ensemble <strong>de</strong>s formes culturelles. Le caractère essentiel <strong>de</strong> l’apprentissage se trouve ici parce<br />
qu’il met en évi<strong>de</strong>nce les droits et <strong>de</strong>voirs. Ainsi, l’éducation et l’information s’avèrent<br />
importants pour un développement intégral. Car pour être compétitif et développé, l’éducation<br />
et la formation sont très importantes car elles permettent d’acquérir <strong>de</strong> nouvelles<br />
connaissances et compétences, la qualification <strong>de</strong> base pour évoluer et progresser au sein<br />
d’une société en pleine mutation.<br />
Garantir la survie <strong>de</strong>s patrimoines chez les pygmées Aka, donner la priorité aux<br />
activités qui facilitent la survie et la conservation <strong>de</strong>s traditions culturelles chez les pygmées<br />
Aka; limiter la perturbation <strong>de</strong>s espèces d’intérêt communautaire, telles que: les arbres sur<br />
lesquelles poussent les chenilles sont les perspectives à venir.<br />
Que les mesures <strong>de</strong> reboisement soient prise afin <strong>de</strong> garantir la conservation <strong>de</strong> la<br />
biodiversité, car elle constitue un patrimoine naturel et une ressource vitale chez les pygmées<br />
Aka; sa conservation constitue un moyen <strong>de</strong> garantir son usage pour les générations future.<br />
La mise en œuvre <strong>de</strong> ses initiatives est la réponse à la question <strong>de</strong> savoir vers quel<br />
avenir le patrimoine culturel chez les pygmées Aka tend-il avec le processus <strong>de</strong><br />
développement durable?<br />
76
I - Ouvrages spécifiques<br />
ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE<br />
1- CIRAD- Forêt. « Plan d’Aménagent PEA 171 Pério<strong>de</strong> 2005- 2030 », Campus International<br />
<strong>de</strong> Baillarguet. TA 10/D. 34398 Montpellier. CEDEX 5- France. 2005.<br />
II - Ouvrages généraux<br />
1- BABADZAN. A. 2001. « Les usages sociaux du patrimoine », Ethnologies comparées.<br />
CERCE N° 2.<br />
2- BAHUCHET. S.1979. « langage, discours et technique <strong>de</strong>s pygmées Aka <strong>de</strong><br />
Centrafrique », technique et culture, N°1: 101- 120.<br />
3- BAHUCHET. S. 1985. « LES PYGMÉES Aka et la forêt centrafricaine »,<br />
ethnologie, écologie, Paris, SELAF.<br />
4- BAHUCHET, S. « Les pygmées d’aujourd’hui en Afrique centrale », journal <strong>de</strong>s<br />
africanistes. 19891.<br />
5- BEBEY. F. 1969. « Musique <strong>de</strong> l’Afrique ». Horizon <strong>de</strong> France.<br />
6- BRANDILY. M. et al. 1987. « improvisation dans les musiques traditionnelles ».<br />
7- BONEZUI. L. 2003. « Les stratégies <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s patrimoines<br />
centrafricaines » ; « Atelier sous régionale <strong>de</strong>s coordinateurs nationaux <strong>de</strong>s écoles<br />
associées sur les projets communs en faveur <strong>de</strong> l’intégration sociale <strong>de</strong>s pygmées<br />
d’Afrique centrale ». Rapport final. Bangui 06-09/05/03. 150 pages.<br />
8- BOULVERT. Y. « Stratigraphie du précambrien <strong>de</strong> l'Oubangui occi<strong>de</strong>ntale »<br />
(carte phyto- géographique au 1/1 000 000 e ), n°14, édition ORSTOM, 70, rue d'Aulnay.<br />
468 pages.<br />
9- CHEMILLIER.M.1994. « Harpes et harpistes du haut Mbomou », mission<br />
sociologique.<br />
10- C. Landreau. Octobre 2004. « Impact <strong>de</strong>s activités physiques <strong>de</strong> pleine nature ».<br />
11-<br />
Outils d’évaluation – Gestion environnementale. Rapport <strong>de</strong> synthèse. 27p<br />
12- DEHOUX. V. « Chants à penser Gbaya ». Éd. Selaf<br />
13- DOURNON. G. 1981. « Gui<strong>de</strong> pour la collecte <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> musique<br />
traditionnels », éd. Espagnol. <strong>Unesco</strong>.<br />
14- GEERTZ. C. 1986. « Savoir global/ Les lieux du savoir », Paris. PUF.<br />
78
15- GESLIN. P; 2000, L’apprentissage <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s: Une Anthropologie appliquée aux<br />
transferts <strong>de</strong> technologies, Paris, maison <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’homme.<br />
16- Grenet. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère<br />
<strong>de</strong> la culture». Page 7.<br />
17- H. GUILLAUME, 1880-1980 « Du miel au Café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou ». La<br />
colonisation <strong>de</strong> l’interfluve Sangha-Oubangui et l’évolution <strong>de</strong>s rapports entre chasseurs-<br />
collecteurs pygmées Aka et agriculteurs (Centrafrique, Congo), édition Peeters. Selaf<br />
393. 787pages.<br />
18- KOULANINGA A, 1987 « L’éducation chez les pygmées <strong>de</strong> Centrafrique », thèse<br />
pour le doctorat <strong>de</strong> 3 e cycle <strong>de</strong> sciences humaines ». Sorbonne, Université. Paris V_ René<br />
DESCARTES.<br />
19- KOULANINGA, A et Victor NGANARE, 1999. « L’impact <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong> base<br />
sur les pygmées <strong>de</strong> Centrafrique ».<br />
20- MARET. P. 2001, « Patrimoines africains: plaidoyer pour une approche plurielle ».<br />
in le patrimoine culturel africain, Paris. Maison Neuve et Larousse.<br />
21- MIGAKINI- LAÏ. G. 2007. « Improvisation <strong>de</strong>s paroles et <strong>de</strong> la musique chez les<br />
Nzakara <strong>de</strong> Centrafrique ». Mémoire <strong>de</strong> MASTER1 d’Anthropologie.<br />
22- NGABONDO. 2007. « Le patrimoine musical centrafricain ». Acte du colloque<br />
journée Eric <strong>de</strong> DAMPIERRE.<br />
23- République centrafricaine - UNESCO Centre du patrimoine mondial 2008.<br />
http://whc.unesco.org<br />
24- SAULNIER. P. 1993. « Bangui chante ». Ed. L’Harmattan.<br />
25- SECHET. R. 20/05/2003 « INEGALITES, RISQUES ET ESPACES». Cours<br />
d’agrégation <strong>de</strong> géographie, Histoire – Inégalités, Risques et sociales..P.11.<br />
26- TOKIA. S. « Gérer le changement : Le partenariat publique- privé facteur clé du<br />
succès pour un développement durable du tourisme ».<br />
27- UNESCO. 1980. «Documentation et Information Pédagogiques Éducation pour le<br />
développement rural ». Publiée par l’organisation <strong>de</strong>s Nations Unies pour l’éducation, la<br />
science et la culture, 7 place <strong>de</strong> Fontenoy, 75700, Paris, France. 54è année, N°216; 3è<br />
trimestre.<br />
28- UNESCO. PNUE. « Programme international d’éducation relative à<br />
l’environnement ».<br />
29- VENNETIER. P. LA. 1984. « Atlas <strong>de</strong> la République Centrafricaine». Les éditions<br />
Jeune Afrique. CLAVEREG Paris, 64 pages.<br />
79
30- VERGIAT? A. M. 1936. « Les rites secrets <strong>de</strong>s primitifs <strong>de</strong> l’Oubangui ». Paris,<br />
Harmattan (reed.1981).<br />
31- WARNIER, J. P. 1999 « Construire la culture matérielle » l’homme qui pensait<br />
avec ses doigts, paris, PUF.<br />
32- Centre du patrimoine mondial - Publication : Patrimoine mondial<br />
http://whc.unesco.org<br />
33- Elaboration <strong>de</strong> la Liste indicative <strong>de</strong> la République centrafricaine<br />
http://portal.unesco.org<br />
34- GENEST, Bernard, LAPOINTE, Camille. Le patrimoine culturel immatériel - Un<br />
capital social et économique, ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong>s Communications, 2004, 78 p.<br />
35- Ministère <strong>de</strong> la Culture, dépliant, 1993 « Savoirs et savoir-faire traditionnels, un<br />
patrimoine à transmettre et à partager », ( format PDF, 627 ko, 10 p.)<br />
36- Patrimoine Culturel Africain Paris, Université Senghor/Maisonneuve et Larose,<br />
2001, 409 p.<br />
80
INDEX<br />
A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines<br />
et développement dans les pays tropicaux. P. 306<br />
A.OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et<br />
développement dans les pays tropicaux. P. 310.<br />
BARRA Gueye et KAREN SHOONMAKER FREUDENBERGER. Août 1991.<br />
« Introduction à la Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> Recherche Participative (MARP) ». P. 2<br />
Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur <strong>de</strong><br />
recherches OROSTOM5 novembre 1986).<br />
Boneviste. 2006. « in Dictionnaire <strong>de</strong>s sciences humaines ». p. 1024<br />
Bid, DURKEIM. P. 1025<br />
Ibi<strong>de</strong>m, GLUCKMAN. P. 1025<br />
Ibi<strong>de</strong>m, TURNER. P. 1025<br />
Komlan AGBO. 2001. « Le Patrimoine Culturel Africain Le Patrimoine Culturel Africain<br />
Paris, Université Senghor/Maisonneuve et Larose. P. 351<br />
Bid. B. GERARD. P.351<br />
C. Landreau. Octobre 2004. « Impact <strong>de</strong>s activités physiques <strong>de</strong> pleine nature ». Outils<br />
d’évaluation – Gestion environnementale. Rapport <strong>de</strong> synthèse. P. 26<br />
D. MORGAN et C. SANZ. 2007. « Lignes directrices pour <strong>de</strong> meilleures pratiques en matière<br />
<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en<br />
Afrique central ». Document oc<strong>cas</strong>ionnel <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong> la Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Espèces <strong>de</strong><br />
l’UICN. N°34. P. 27.o. 34<br />
Déclaration sur l’éducation <strong>de</strong>s adultes et apprentissage tout au long <strong>de</strong> la vie, extrait <strong>de</strong> la<br />
déclaration africaine à la conférence <strong>de</strong> régionale <strong>de</strong> Dakar, 14- 18 Octobre 1996.<br />
Dictionnaire. 2007, « le nouveau petit Robert <strong>de</strong> la langue française ».<br />
Dictionnaire <strong>de</strong> l’environnement<br />
Dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’environnement. P. 583. 2 è<br />
édition DUNOD. Septembre 2002.<br />
Diagramme <strong>de</strong> Venn : c’est une représentation <strong>de</strong>s ensembles <strong>de</strong> lignes simples fermées dans<br />
lesquelles les éléments d’une réalité sont distribués, c’est une façon d’interpréter en utilisant<br />
une métho<strong>de</strong> visuelle. Il est souvent utilisé pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s relations entre plusieurs<br />
ensembles et permet <strong>de</strong> faire plusieurs déductions qui peuvent permettre <strong>de</strong> résoudre un<br />
81
problème . Tiré sur le site : www. imath.log<br />
Diagramme Système : c’est un diagramme qui montre les relations ou liens entre différents<br />
concepts ou variables, <strong>de</strong> la manière claire et directe qu’avec le texte. Tiré sur le site http://.<br />
www.icra-edu.org/objects/francolearn/Diagramsys.pdf<br />
DR. D WILKIE et J. CARPENTER, « Le tourisme peut il ai<strong>de</strong>r à financer les aires protégées<br />
dans le bassin du Congo ? », pages 10.<br />
DSRP : Document <strong>de</strong> Stratégie <strong>de</strong> Réduction <strong>de</strong> la Pauvreté<br />
G. MAINET. 2004. « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux ». Cahier<br />
d’Outre- Mer, page 2.<br />
G. MAINET. 2004, « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux », Cahier<br />
d’Outre- Mer, page 2.<br />
GUILLAUME. H. « Du miel au Café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou ». La colonisation <strong>de</strong> l’interfluve<br />
Sangha-Oubangui et l’évolution <strong>de</strong>s rapports entre chasseurs-collecteurs pygmées Aka et<br />
agriculteurs (Centrafrique, Congo) 1880-1980, édition Peeters. Selaf 393. Page 602<br />
Http// :www.unesco.org/frLéopold SEDAR SENGHOR, « L’<strong>Unesco</strong> », Liberté I, Editions du<br />
seuil.<br />
GRENET. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère <strong>de</strong> la<br />
culture». Page1.<br />
P.BOSREDON.2005. « ALEP, Harar, Zanzibar : une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong><br />
construction patrimoniale et <strong>de</strong> classement au patrimoine Mondial <strong>de</strong>s centres historiques <strong>de</strong><br />
trois villes du sud ». 187 pages. Page 33<br />
R. SECHET. 20/05/2003 « Inégalités, risques et espaces». Cours d’agrégation <strong>de</strong> géographie,<br />
Histoire – Inégalités, Risques et sociales. P. 2.<br />
82
GLOSSAIRE<br />
Citoyenneté : à la fois condition et produit <strong>de</strong> la démocratie, la citoyenneté& est ce qui<br />
caractérise l’action politique du citoyen en même temps qu’elle est la qualité reçue par celui<br />
qui est considéré comme tel.<br />
Communauté : pour Robert Nisbet repris dans le dictionnaire, la notion <strong>de</strong> communauté dont<br />
la découverte est l’un <strong>de</strong>s phénomènes les plus caractéristiques <strong>de</strong> la pensée sociale du<br />
19 è siècle, constitue « le plus fondamental <strong>de</strong>s concepts fondamentales <strong>de</strong> la psychologie »<br />
recouvre l’intérêt matériel et <strong>de</strong>s convenances personnelles, tout les types <strong>de</strong> relation<br />
caractérisée par <strong>de</strong>s liens affectifs étroits, profonds et durables, par un engagement moral et<br />
par une adhésion ou une appartenance à une collectivité fondée non seulement sur le cœur et<br />
l’esprit mais aussi sur la semblable réciprocité entre le droit et le <strong>de</strong>voir.<br />
Culture : du latin « cultura », lui-même dérivé du verbe colere.<br />
Pour EDward Tyllor, anthropologue la défini comme « tout complexe qui inclut la<br />
connaissance, l’art, la morale, la loi, la coutume et toutes les autres aptitu<strong>de</strong>s et habitu<strong>de</strong>s<br />
acquises par l’homme en tant que membre <strong>de</strong> la société ». Sous l’angle <strong>de</strong>scriptif, l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s constituants matériels ou mentaux, éthiques ou institutionnels organisant la société.<br />
Le linguiste et anthropologue <strong>de</strong>s années 1920, Edward Sapir met l’accent sur <strong>de</strong>s éléments<br />
objectifs et aussi sur les composantes telles que le langage et la communication, les<br />
représentations et idéologies.<br />
Pour les sociologues ,la culture est la manière <strong>de</strong> penser, <strong>de</strong> sentir et d’agir plus ou<br />
moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité <strong>de</strong> personnes, servant<br />
d’une farçant à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité<br />
particulière et distincte.<br />
Ethnie : c’est un groupe d’individus partageant la même langue maternelle, présentant <strong>de</strong>s<br />
traits culturels communs.<br />
Intégration : en sociologie c’est un concept qui défini un ensemble <strong>de</strong>s liens sociaux qui font<br />
qu’un individu est inscrit dans telle société et en partage les co<strong>de</strong>s.<br />
Patrimoine culturel : <strong>de</strong> l’étymon latin patrimonium, un tel vocable caractérise quelque chose<br />
<strong>de</strong> bien, d’intéressant, d’essentiel pour tout un chacun autant que pour la collectivité. Il pet<br />
être écologique, fossile, gastronomique, génétique, géologique, artisanal ou industriel, local,<br />
mondial, naturel, religieux, universel et culturel.<br />
Rites : ensembles d’actes répétitifs et codifiés, souvent solennels, d’ordre verbal, gestuel ou<br />
83
postural, à forte charge symbolique, fondés sur la croyance en la force agissante d’êtres<br />
surnaturels ou <strong>de</strong> puissances divines, avec lesquels l’homme tente <strong>de</strong> communiquer, afin <strong>de</strong><br />
porter témoignage, rendre hommage ou d’obtenir telle ou telle faveur.<br />
Vulnérabilité : désigne une exposition à un risque social, un état <strong>de</strong> fragilité qui se décline par<br />
rapport à <strong>de</strong> multiples phénomènes négatifs tels que le suici<strong>de</strong>, le divorce ou l’exclusion.<br />
84
TABLE DES ILLUSTRATIONS<br />
Figures<br />
Figure n°1 : Diagramme <strong>de</strong> Venn………………………………………..…….…………….11<br />
Figure n°2: Diagramme Système………………………….…………………….…………...12<br />
Figure n°3 : l’organisation du territoire ………..……………………………………………12<br />
Figure n°4: Présentation <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko……………………………..……...20<br />
Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005……………………………………...23<br />
Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005) ………………………….24<br />
Figure n°8: Evolution <strong>de</strong> la population ………………………..…………………………...66<br />
Photos<br />
Photo n° 1: Entretien avec le chef <strong>de</strong> groupement <strong>de</strong>s chasseurs à Zomia ………………….15<br />
Photo n°2: Le cours d’eau Lobaye…………………………………………………….……..26<br />
Photo n°3 : Usine <strong>de</strong> SCAD Loko…………………………………………………………...31<br />
Photon°4: Campements Aka au village Zomia……………………….………………..…....39<br />
Photo n°5: Rafraîchissement avec l'eau <strong>de</strong> la liane …………………………………….….46<br />
Photo n°6: Danse mokondi……..…………………………………………………………….48<br />
Photo n°8: le filet confectionné par cette femme Aka…….……………………...……….….55<br />
Photo n°7: Scarifications du corps……………...……………………………………………54<br />
Photo n9: Gnetum ramassé…………………………..…….…………………………………56<br />
Photo n°10 : Chenilles et ignames ramassées……….……………………………………….57<br />
Photo n°11: Partie <strong>de</strong> chasse au filet chez les femmes…..………..…………………………58<br />
Photo n°12: L’arbre sacré, le tricentenaire (sipo)………………………..…………………..61<br />
Photo n°13: Ramasseurs <strong>de</strong> chenilles…………………………………..….………………...62<br />
Photos n°14 : Chantier <strong>de</strong> la SCAD en 1972……………………………………………...…62<br />
Photo n°15 : Images satellites du site ………………………………….………..….……….63<br />
Photo n°16 : Point d’eau potable……………………………………….…….……………..64<br />
Photo n°17 : Centre <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s pygmées Aka…………….………………………………..65<br />
Photo n°18 : Séchage <strong>de</strong> manioc fait par une femme pygmée…………….…….…...…….69<br />
Photo n°19 : Bala<strong>de</strong> dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko…………..…………………………72<br />
85
Tableaux<br />
Tableau n°1 : Profil historique ………………………………………………………….…..11<br />
Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus……….……………………….14<br />
Tableau n°3 : Variables .…………………………………………………………………….15<br />
Tableau n°4: Pourcentage <strong>de</strong>s enquêtés………………………………….……………….…16<br />
Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005 ………………………23<br />
Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005) ………………………….…23<br />
Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008……………………………....24<br />
Tableau n° 8: Réparation <strong>de</strong>s taxes forestières en 2004 ……………………………………32<br />
Tableau n°9 : Essences commercialisés…………………………………….…………….....33<br />
Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site…………………………………60<br />
Tableau n°11 : Inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle….………63<br />
Tableau n°12: Recettes versées à la Commune…………………………….………………..64<br />
Tableau n°13 : Evolution <strong>de</strong> la population ………………………………………………….66<br />
86
Figure n°1 : Diagramme <strong>de</strong> Venn<br />
Réalisé par : auteure<br />
Figure n°2: Diagramme Système<br />
Réalisé par : auteure
Figure n°3 : l’organisation du territoire<br />
Réalisé par : auteure<br />
N<br />
C<br />
Auteur
Figure n°4: Présentation <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />
17°50<br />
3°20’<br />
COMMUNE<br />
DE MOBOMA<br />
COMMUNE DE MBAÏKI<br />
REPUBLIQUE DU CONGO<br />
N<br />
COMMUNE<br />
DE LESSE<br />
Légend Echelle :<br />
Cours d’eau principal<br />
Cours d’eau secondaire 1 15 Km<br />
Villages<br />
Carte : Présentation <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Balé-lo<br />
C<br />
Auteur<br />
3°50’<br />
18°10’
Figure n°5 : Carte géologique <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />
17°57’<br />
3°20’<br />
Légen<strong>de</strong> : Echelle :<br />
Réalisée par : auteure 1<br />
3°50<br />
18°20’<br />
1 Source : Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur <strong>de</strong> recherches OROSTOM5<br />
novembre 1986).<br />
Grès quartzite <strong>de</strong><br />
Grès<br />
l é ti<br />
Morphologie<br />
Echine rocheuse<br />
Pélite <strong>de</strong> Mbaïki<br />
Dolite<br />
N<br />
0 15 Km<br />
C<br />
Auteur
Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005<br />
T (°C)<br />
27<br />
26<br />
25<br />
24<br />
23<br />
22<br />
J F M<br />
A M<br />
J J A<br />
S<br />
O N D<br />
Hauteur en mm<br />
350<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
Température<br />
moyenne (°c)<br />
Pluviométrie<br />
Hauteur en mm<br />
Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)<br />
Hauteurs millimètres (mm)<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
Janv<br />
Réalisé par : auteure<br />
Févr<br />
Mars<br />
Avr<br />
Mai<br />
Juin<br />
Juil<br />
Mois<br />
Août<br />
Sept<br />
Oct<br />
Nov<br />
Déc<br />
Série1
Figure n°8: Evolution <strong>de</strong> la population<br />
20000<br />
18000<br />
16000<br />
14000<br />
12000<br />
10000<br />
8000<br />
6000<br />
4000<br />
2000<br />
0<br />
1 2 3 4 5 6 7<br />
Réalisé par : auteure
Tableau n°1 : Profil historique<br />
Pério<strong>de</strong>s Évènements<br />
Tableaux<br />
Pério<strong>de</strong> précoloniale19è.s Échange entre pygmée et villageois<br />
Époque coloniale<br />
1914- 1918<br />
1920<br />
1945<br />
1945<br />
1950<br />
1954<br />
1960<br />
1967- 1990<br />
1973- 1984<br />
1984<br />
1992- 2009<br />
Économie <strong>de</strong> traite, travaux forcés dans la Compagnie<br />
Concessionnaire<br />
Recrutement soldats pour la guerre ;<br />
Recrutement pour le chemin <strong>de</strong> fer Congo océan ;<br />
Société Africaine Forestière et Agricole (SAFA à petit Loko) ;<br />
Société d’Exploitation Minière (SEM) à petit Loko ;<br />
SEFI<br />
Indépendance Oubangui Chari ;<br />
les sociétés BDO et ROUGIER (exploitation forestière)<br />
la SICA- LEROY (exploitation forestière)<br />
SCAD<br />
SCAD (exploitation forestière au village Yénguéla)<br />
Source : Tirée du document du miel au café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou. Dressé par Henri GUILLAUME, au moment <strong>de</strong> notre<br />
enquête le profil historique dressé par les populations correspond aussi à ce tableau.
Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus<br />
Villages Personnes Noms<br />
Kaka M R Maire <strong>de</strong> l’arrondissement <strong>de</strong> Zomia (Chef du groupement Kélamaboko)<br />
Chef <strong>de</strong>s pygmées du campement Gbakongolo<br />
Chef du groupement <strong>de</strong>s pêcheurs<br />
Zomia Chef du groupement <strong>de</strong>s chasseurs, Chef du village, Chef groupement <strong>de</strong>s<br />
danseurs Mambo<br />
MOCKPALOGNADE<br />
Alain<br />
Gala Paul<br />
BOKONZO Julien<br />
Jean Clau<strong>de</strong> TIMBO<br />
MAMADOU Prospere<br />
Marie MOTOBAPEMBE<br />
Agate NGOLA<br />
SCAD Chef <strong>de</strong> service Forestier, Chef d’usine, Chef <strong>de</strong> service Comptable DOYEME Jean Clau<strong>de</strong><br />
Source : auteure<br />
Tableau n°3 : Variables étudiées<br />
Création et organisation du village<br />
La végétation<br />
Activités socio‐économiques du village<br />
État <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />
Connaissance <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> bonne gestion <strong>de</strong>s ressources<br />
Infrastructures<br />
Le profil historique du village<br />
La carte du terroir<br />
Chocs<br />
Les groupements<br />
Réalisé par : auteure<br />
Tableau n°4: Pourcentage <strong>de</strong>s enquêtés<br />
Xi ('tranches d'âges) Ni (effectifs)<br />
(12- 29) 74<br />
(30- 49) 90<br />
(50-80) 30<br />
Source : auteure
Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005<br />
Mois J F M A M J J A S O N D<br />
Température<br />
moyenne (°c)<br />
Pluviométrie<br />
moyenne (mm)<br />
24,7 23,62 26,48 24,18 25,62 24,6 24,81 24,1 24,9 24,3 24,3 23,8<br />
32,92 37,52 120,16 131,9 170,6 212,16 212,47 285,85 271,57 224,85 77,48 48,6<br />
Source : station météorologique <strong>de</strong> Boukoko (Lobaye)<br />
Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)<br />
Mois J F M A M J J A S O N D<br />
Hauteur en<br />
millimètre<br />
(mm)<br />
135,4 529,2 1119,9 1469,9 1608,3 1723,3 2365,3 3049,1 2435,8 2212,4 878,2 450,4<br />
Source : station météorologique <strong>de</strong> boukoko(Lobaye)<br />
Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008<br />
Année J F M A M J Jt A S O N D An<br />
1992 81,9 69,6 146,0 157,4 317,1 176,9 197,3 126,4 1272,6<br />
1993 20,0 44,8 117,3 35,2 65,2<br />
1994 28,0 31,3 116,6 156,0 134,4 213,2 163,4 274,1 305,4 255,5 101,0 1778,9<br />
1995 12,5 16,5 137,4 48,1 116,7 223,5 214,1 347,5 174,3 199,8 28,4 5,4 1524,2<br />
1996 23,4 73,3 150,7 117,3 240,2 78,4 255,6 252,7 182,1 298,7 8,4 1680,8<br />
1997 67,3 14,3 164,2 191,1 335,5 216,8 228,3 424,5 137,4 91,6 75,2 1946,2<br />
1998 39,9 69,4 193,1 177,6 266,0 317,8 292,4 267,3 49,2 4,7<br />
1999 23,7 131,2 61,1 199,3 203,4 227,2 275,0 304,9 227,9 316,9 50,8 85,6 2107,0<br />
2000 2,5 2,1 131,7 165,0 147,7 172,7 192,6 267,7 192,6 222,8 100,9 80,3 1678,6<br />
2001 1,4 2,8 119,2 165,1 144,8 160,2 264,7 359,9 215,0 244,8 139,7 20,3 1837,9<br />
2002 0,0 98,6 113,0 162,0 39,0 114,2 336,7 263,4 90,9 23,7 114,7 84,2 1440,4<br />
2003 13,9 73,6 188,3 147,6 103,9 227,5 149,2 271,0 296,6 297,3 118,6 47,1 1934,6<br />
2004 1,1 73,5 91,3 139,4 192,1 132,6 240,2 295,1 364,0 287,3 144,1 0,0 1960,7<br />
2005 2,1 74,1 210,4 140,6 153,0 157,4 168,5 488,3 349,8 116,2 60,2 53,0 1973,6<br />
2006 113,0 6,0 114,9 62,7 104,5 229,0 81,0 331,5 133,2 244,8 130,5 5,2 1556,3<br />
2007 81,4 26,0 3,5 117,0 104,5 229,0 81,0 331,5 133,1 244,8 130,2 1482,0<br />
2008 8,2 0,0 205,3 116,0 294,4 53,9 250,8 208,0 149,1 161,8 24,3 5,3 1477,1<br />
Source : station météorologique <strong>de</strong> Boukoko (Lobaye)
Tableau n° 8: Réparation <strong>de</strong>s taxes forestières en 2004<br />
Taxes Trésor CAS/DFT Commune<br />
Loyer<br />
Abattages<br />
Reboisement<br />
Taxes <strong>de</strong> Transfert<br />
Source : Données tirées du Plan d’Aménagement Forestière <strong>de</strong> la SCAD<br />
Tableau n°9 : Essences commercialisés<br />
Groupe 1a Groupe 1b Groupe 2 Groupe 3a Groupe 3b Groupe 4<br />
Ayous Acajou à<br />
gran<strong>de</strong>s feuilles<br />
Ebène Angueuk Aiélé Agneuk<br />
Sapelli Acajou blanc Fromagier Assamela Ekoumé Avodiré
Ako A Mukulungu Azobé Emien Bakoko<br />
Aniégré Tali Bossé foncé Essessang Bodioa<br />
Bilnga Bubinga Iloba Ebiara e<strong>de</strong>a<br />
Bossé clair Abura Kapokierrr Eveuss<br />
Dibétout Dabéma Koto Kékélé<br />
Doussié<br />
pachyloba<br />
Diana Ohia Kodabéma<br />
Eyong Difou Ohia parallèle mubala<br />
Fraké Doussié rouge Olon/Bongo Mutondo<br />
Iroko Essia Onzabili Ngoula<br />
Kossipo Etimoé Padouk blanc<br />
Lati Eyoum Parasolier<br />
Longhi blanc Iatandza Souguég<br />
ran<strong>de</strong>s feuilles<br />
Longhi rouge Kotibé Tali Yaoundé<br />
Mambodé Kotibé paralléle Wamba<br />
Padouk rouge Limbali Wamba foncé<br />
Pao rosa Manikara<br />
Sipo Niové<br />
Tchitola Oboto<br />
Tiama<br />
Source : Plan d’Aménagement du PEA171<br />
Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site<br />
Types <strong>de</strong> strates Surface en hectares % par type
Forêt primaire caducifoliée typique<br />
Forêt primaire semi- caducifoliée perturbée<br />
Forêt primaire semi caducifoliée jeune<br />
Forêt secondaire semi caducifoliée<br />
Forêt primaire sempervirente<br />
33776<br />
35565<br />
33779<br />
76675<br />
920<br />
11,4 %<br />
12, %<br />
11,4 %<br />
26,9 %<br />
0,3 %<br />
Sous total forêt exploitable 183715 62 %<br />
Forêt secondaire semi caducifoliée jeune<br />
Forêt marécageuse<br />
56127<br />
21701<br />
18, 9 %<br />
7,4 %<br />
Sous total strates forestières 261543 88,3 %<br />
Savane boisée<br />
Savane herbais<br />
Forêt et culture<br />
Complexe cultural<br />
Autres strates<br />
6839<br />
2523<br />
8733<br />
13511<br />
3159<br />
2,3 %<br />
0,9 %<br />
2,9 %<br />
4,6 %<br />
Total 296.306 100 %<br />
Source : Plan d’Aménagement du PEA 171<br />
Tableau n°11 : Inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle<br />
Effets caractéristiques<br />
1 %
Itératifs Inci<strong>de</strong>nce répétitive sur le même milieu environnementale (processus<br />
cyclique)<br />
Retar<strong>de</strong>ments Inci<strong>de</strong>nce à long terme : perte <strong>de</strong> la biodiversité<br />
Concentrés Inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> haute <strong>de</strong>nsité sur un milieu environnemental (dynamique du<br />
milieu, érosion, dégradation du sol)<br />
Distance Fractionnement <strong>de</strong>s écosystèmes (création <strong>de</strong> plusieurs réseaux d’accès)<br />
Morcellement Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement <strong>de</strong>s<br />
systèmes (bruits, et coupes d’arbres)<br />
Indirectes Inci<strong>de</strong>nce secondaire résultant <strong>de</strong> l’activité agricole<br />
Déclenchement et<br />
seuil <strong>de</strong> tolérance<br />
Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement <strong>de</strong>s<br />
systèmes (le déboisement qui modifie la forêt primaire en forêt secondaire,<br />
claire, savane arborée et en zone <strong>de</strong> culture. l’érosion ce qui rend les routes<br />
impraticables en saison pluvieuse.<br />
Tableau n°12: Recettes versées à la Commune<br />
Années Recettes FCFA Taxes en FCFA<br />
1994 327500000<br />
2002 2827813940 648344182<br />
2003 24749804<br />
2004 1500000<br />
2005 861386624 83390594<br />
Total 3689200564 1085484580<br />
Source : Plan d’Aménagement du PEA 171<br />
Tableau n°13: Evolution <strong>de</strong> la population<br />
Années Nombre <strong>de</strong> la population<br />
1937 5202<br />
1939 4795<br />
1949 4310<br />
1952 4005<br />
1955 3472<br />
1998 12398<br />
2003 19043<br />
Source : les Gbaka <strong>de</strong> Mbaîki et le recensement général <strong>de</strong> l’habitat et <strong>de</strong> la population 2003
ANNEXES<br />
85
Nom et Prénoms <strong>de</strong> l'enquêté (ée)<br />
Lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce<br />
Village :<br />
Commune :<br />
Sous Préfecture :<br />
ANNEXE 1<br />
QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE<br />
I I<strong>de</strong>ntification Sexe <strong>de</strong> l’enquêté (e) : Masculin□ Féminin□ Age :<br />
0‐9ans □ ; 10‐19ans □ ; 20‐29ans □ ; 30‐39ans □ ; 40‐49ans□ ; 50‐59ans□ ; 60‐69ans□; 70ans et + □<br />
II Situation matrimoniale<br />
Célibataire □Marié (e) □Veuf(e) □ Divorcé(e)<br />
III Catégorie socio professionnelle • Agriculteur<br />
□ Artisan □ Commerçant □ Agent <strong>de</strong> l’Etat Eleveur □Pêcheur<br />
•<br />
IV‐ Niveau d’instruction<br />
Non scolarisé □Niveau secondaire □ Niveau primaire □Niveau supérieur<br />
V Migration, déplacements<br />
Votre ménage rési<strong>de</strong> t‐il habituellement dans ce village ?<br />
Dans l´affirmative <strong>de</strong>puis quand ?<br />
Si non rési<strong>de</strong>nt dans ce village quel est votre statut (déplacé, immigré, réfugié)………………………….…………<br />
Quelle est la principale raison <strong>de</strong> ces déplacements ?.................................................................................................. .........<br />
Activités principales<br />
Activit és secondaires<br />
Distance la forêt et le lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce ?<br />
Avez – vous <strong>de</strong>s informations historiques, cultur elles ou économique s sur la SCAD? Si Oui<br />
,<br />
lesquelles ?<br />
Ya‐ t‐ il <strong>de</strong>s lieux sacrés ? Si oui lesquels ou quels<br />
types ?......................................................................................................................................................................................................<br />
Les avez‐vous indiqués à la SCAD ou tout autre organisme ayant réalisé <strong>de</strong>s enquêtes socio<br />
économiques ?<br />
Fréquentez‐vous <strong>de</strong>s lieux sacrés qui sont dans la zone d’exploitation forestière? Si Oui Si Non<br />
Pourquoi?<br />
En quelle pério<strong>de</strong>?<br />
Consommez‐vous les produits <strong>de</strong> la forêt? Oui , lesquels ? S i non pourquoi ?<br />
Avez‐vous <strong>de</strong>s connaissances sur la variation saisonnière <strong>de</strong>s ressources forestières et autres dans<br />
votre localité?<br />
Oui , non . Justifier votre réponse<br />
Quel est le processus d e valorisation <strong>de</strong>sdites ressource?<br />
Quelles sont les structures qui les commercialisent?<br />
Comment se présen te l´éta t <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> la forêt en saison <strong>de</strong> pluvieuse ?<br />
Et en saison sèche ?<br />
Quelles sont les<br />
principales ressources naturelles que vous pouvez tirez <strong>de</strong> cette forêt ?<br />
‐Faunistique :<br />
‐Ligneuse :<br />
‐Minière :<br />
‐PFNL :<br />
86
Origine végétale :<br />
Animale :<br />
Fongique :<br />
Halieutique :<br />
Autres :<br />
Quels sont leurs <strong>de</strong>stinations ?<br />
Locale<br />
Nationale<br />
Exportation<br />
Quels revenus monétaires pouvez‐vous en tirer par type <strong>de</strong> ressourcer?<br />
Dites le montant: par mois par an<br />
Quelle est la valeur en F CFA <strong>de</strong>s produits autoconsommés au cours <strong>de</strong>s 30 <strong>de</strong>rniers jours<br />
? (par type<br />
<strong>de</strong> ressource)<br />
Quelle est la valeur en F CFA <strong>de</strong>s produits échangés au cours <strong>de</strong>s 30 <strong>de</strong>rniers jours ? (par type<br />
<strong>de</strong><br />
ressource)<br />
Que pensez‐vous <strong>de</strong> l’exploitation foresti ère par la SCAD?<br />
Bonne activité <strong>de</strong> développement<br />
‐Activité <strong>de</strong> développement non adaptée<br />
‐Mauvaise activité <strong>de</strong> développement<br />
Permettra‐t‐elle selon vous un développement <strong>de</strong> votre village ?<br />
Le ménage a‐t –il bénéficié d’une distribution gratuite, d’un don, <strong>de</strong> prise en charge <strong>de</strong> la part <strong>de</strong><br />
SCAD ?<br />
Quels sont selon vous les réalisations <strong>de</strong> la SCAD dans le domaine social au niveau<strong>de</strong><br />
votre village ?<br />
Avez‐vous un avis souhaitable concernant cette activité d´exploitation<br />
par la SCAD ?<br />
Quelle est la principale source d’eau <strong>de</strong> boisson <strong>de</strong> votre ménage ?<br />
A défaut d´eau <strong>de</strong> boisson, consommez‐vous <strong>de</strong> l´eau tirée <strong>de</strong> certaines espèces ligneuses ?<br />
Dans l´affirmative lesquelles ?<br />
En quelle pério<strong>de</strong> vous la consommez ?<br />
La forêt appartient‐elle à une communauté rurale ? Quels sont ses propriétaires sur le plan juridique<br />
et coutumier ?<br />
Nous vous remercions.<br />
GUIDE D’ENT RETIEN AU MINISTÈRE DU TOURISME<br />
•<br />
• I<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’enquêté (ée)<br />
• S'il vous plait, la Commune <strong>de</strong> Balé‐ Loko est‐elle retenue par<br />
ce ministère comme site<br />
touristique ? Si Oui , pourquoi ?<br />
Que compte faire le ministère <strong>de</strong> tourisme à propos <strong>de</strong> ce site ?<br />
• Dans l'attente d'un aménagement futur pour <strong>de</strong>s besoins touristiques, quel en sera le coût<br />
estimé ?<br />
• Quels sont les revenus que l'État ou les collectivités locales peuvent en tirer? Donnez les<br />
chiffres estimatifs approximatifs à ce propos<br />
• Que pensez‐ vous <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur ce site ? N’y aura –t‐il pas d’impacts sur le<br />
patrimoine culturel et naturel chez les pygmées Aka ?<br />
Nous<br />
vous remercions.<br />
87
GUIDE D’ENTRETIEN POUR LE FOCUS GROUP<br />
Le Profil historique et socio démographique du village<br />
La carte du terroir<br />
La végétation<br />
• Quel type <strong>de</strong> végétation qui exista it jadis ?........................................................................... .<br />
• Continue t‐ elle à gar<strong>de</strong>r sont état d’autre fois ? Si non, Pourquoi ?.........................<br />
• Quelles sont les espèces végétales les plus domin antes ?.................................................<br />
• Quelles sont celles qui sont en extinction ?<br />
.................................................................................................................................................................<br />
• Quels sont les indicateurs <strong>de</strong> cette extinction ?<br />
................................................................... .. .................... .. ........... .. ............... . .... .. ....................................<br />
• Quelles solutions pouvez‐vous proposer pour pallier á cette extinction ?<br />
..................................................................................................................................................................<br />
Activités socioéconomiques du village<br />
• Pratiquez‐ vous l’agriculture ? Si oui, <strong>de</strong> quel type s’agit‐il ?...........................................<br />
• Pratiquez‐vous l’élevage dans le village ? Si oui, l e petit ou le gr os<br />
bétail ?....................................................................................................................................................<br />
• Existe t‐ il <strong>de</strong>s cours d’eau da ns le village ? Si oui, y pratiquez‐vous la<br />
pêche ?...................................................................................................................................................<br />
• Quelles sont les principales espèces <strong>de</strong> poissons qui sont péchées ?<br />
..................................................................................................................................................................<br />
• Outre les poissons, à quoi vous servent les cours d’eau ?................................................<br />
La chasse se pratique t‐ elle aussi dans ce village?...................................................................................<br />
La chasse est elle organisée<br />
? .........................................................................................................................<br />
Quelles sont les pério<strong>de</strong>s d´organisation <strong>de</strong> cette chasse ?<br />
............. ............ ........... ............ ....... ....................................................................... ..........................................................<br />
Quels sont les moyens utilisés pour la chasse ?<br />
........................................................................................................................................................................................<br />
Les chasseurs sont ils <strong>de</strong>s autochtones ? .....................................................................................................<br />
Dans l´affirm ative lesq uels ? Peuples autocht ones, villageois, allog ènes ?<br />
........................................................................................................................................................................................<br />
Pratiquez‐ vous la cueillette et le ramassage dans ce<br />
village ?........................................................................................................................................................................<br />
Quelles sont les espèces qui font l´objet <strong>de</strong> cueillette ?<br />
................................................................ ...... ........................ ....... ..... ....... .......................................................................<br />
Et en quelle pério<strong>de</strong> faites‐vous la cueillette <strong>de</strong>sdites espèces ?
........................................................................................................................................................................................<br />
Existe t‐il l’artisanat dans le village ?..............................................................................................................<br />
Quels sont les principaux produits issus <strong>de</strong> cette activité artisanale ?<br />
.......................................................................................................................................................................................<br />
Ou les vend‐on ? .....................................................................................................................................................<br />
Le maraîchage est‐il pratiqué ici ?...................................................................................................................<br />
Y a t‐il <strong>de</strong>s réalisations communautaires dans ce village? Si oui, lesquelles ?.................................<br />
Sont‐elles réalisées en partenariat<br />
? ..............................................................................................................<br />
Quels sont les partenaires<br />
- Nationaux : .............................................................................................................<br />
- Régionaux : .............................................................................................................<br />
- Internationaux : .....................................................................................................<br />
- Société Civile : .........................................................................................................<br />
- Structure humanitaire : ......................................................................................<br />
État <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />
Avez‐ vous la connaissance <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> bonne gestion <strong>de</strong>s ressources ?................................ .<br />
Quels sont les interdits,<br />
les règles locales d’accès aux ressources naturelles ?.............................<br />
Quel est le processus <strong>de</strong> décision et <strong>de</strong> modalité <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l’accès aux ressources et<br />
sanctions ?.................................................................................................................................................................<br />
Services et Infrastructures<br />
Y a‐t‐il un dispensaire ou poste <strong>de</strong> santé dans ce village ?......................................................................<br />
Y a‐t‐il une école primaire dans ce village ?.................................................................................................<br />
Y a‐t‐il un marché dans le village ?...................................................................................................................<br />
Y a‐t‐il une industrie du bois, une ONG et Projets dans ce village ?...................................................<br />
Chocs (inondation, catastrophe naturelle, incendie <strong>de</strong> forêt, pression <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> la société<br />
SCAD, crise alimentaire, décès suite aux épidémies, insécurité, invasion par les étrangers,<br />
baisse <strong>de</strong>s revenus, hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits manufacturés/alimentaires)<br />
Quels sont les chocs qui ont affectés les ménages au cours <strong>de</strong>s 12 <strong>de</strong>rniers<br />
moi ?……......……………………………………………………………………………………………………………..……<br />
Existe t‐il <strong>de</strong>s groupements dans votre village ? Si oui, lesquels ?........................................................<br />
Je vous remercie.
Tableau n°1: récapitulatif <strong>de</strong>s enquêtés<br />
N° Genre Age Profession<br />
ANNEXES 2<br />
Lieu <strong>de</strong><br />
rési<strong>de</strong>nc<br />
e<br />
1 H 15 élève SCAD<br />
2 H 15 élève SCAD<br />
3 F 25 commerçante SCAD<br />
4 F 30 commerçante SCAD<br />
5 F 18 agriculteur SCAD<br />
6 F 18 agriculteur SCAD<br />
7 F 16 ménagère SCAD<br />
8 F 25 ménagère SCAD<br />
9 F 22 ménagère SCAD<br />
10 F 22 ménagère SCAD<br />
11 F 28 ménagère SCAD<br />
12 F 32 commerçante SCAD<br />
13 F 25 agricultrice SCAD<br />
14 F 28 commerçante SCAD<br />
15 F 32 agricultrice SCAD<br />
16 F 45 agricultrice SCAD<br />
17 F 40 commerçante SCAD<br />
18 F 42 commerçante SCAD<br />
19 F 38 commerçante SCAD<br />
20 F 50 agricultrice SCAD<br />
21 F 52 agricultrice SCAD<br />
22 F 60 agricultrice SCAD<br />
23 F 65 agricultrice SCAD<br />
24 F 70 rien SCAD<br />
25 H 45 ouvrier SCAD<br />
26 H 42 ouvrier SCAD<br />
27 H 35 garagiste SCAD<br />
28 H 35 mécanicien SCAD<br />
29 H 38 mécanicien SCAD<br />
30 H 35 administrateur SCAD<br />
31 H 58 administrateur SCAD<br />
32 H 48 administrateur SCAD<br />
33 H 62 administrateur SCAD<br />
34 H 45 administrateur SCAD<br />
35 H 60 administrateur SCAD<br />
36 H 45 administrateur SCAD<br />
37 H 25 ouvrier SCAD<br />
38 H 27 ouvrier SCAD<br />
39 H 28 ouvrier SCAD<br />
40 H 32 ouvrier SCAD<br />
41 H 28 ouvrier SCAD<br />
42 H 45 ouvrier SCAD<br />
43 H 45 ouvrier SCAD<br />
44 H 38 ouvrier SCAD<br />
45 H 50 ouvrier SCAD<br />
46 H 45 ouvrier SCAD<br />
47 H 25 ouvrier SCAD<br />
48 H 32 ouvrier SCAD<br />
49 H 40 ouvrier SCAD<br />
50 H 32 chauffeur SCAD<br />
51 H 33 chasseur SCAD<br />
52 H 45 agriculteur SCAD<br />
53 H 48 retraité SCAD<br />
54 H 70 employé communal<br />
55 H 50 enseignant SCAD<br />
56 H 35 FOSA SCAD<br />
57 F 38 policier SCAD<br />
58 H 48 gendarme SCAD<br />
59 H 45 secrétaire SCAD<br />
60 F 35 gar<strong>de</strong> forestière<br />
61 H 45 Maire<br />
62 H 45 gérant dans un bar<br />
63 H 38 menuisier SCAD<br />
64 H 28 maçon SCAD<br />
65 H 40 agriculteur SCAD<br />
66 H 70 retraité SCAD<br />
67 H 26 SCAD<br />
68 F 27 SCAD<br />
69 F 28 SCAD<br />
70 F 29 SCAD<br />
71 F 30 SCAD<br />
72 H 31 SCAD<br />
73 H 32 SCAD<br />
74 F 33 SCAD<br />
75 H 34 SCAD<br />
76 H 35 SCAD<br />
77 H 36 administrateur SCAD<br />
78 H 37 ouvrier SCAD<br />
79 F 38 ouvrier SCAD<br />
79 H 39 ouvrier SCAD
Tableau n° 1: suite<br />
N° Genre Age Profession<br />
Lieu <strong>de</strong><br />
rési<strong>de</strong>nce<br />
80 H 40 ouvrier SCAD<br />
81 H 41 ouvrier SCAD<br />
82 H 42 ouvrier SCAD<br />
83 H 43 ouvrier SCAD<br />
84 F 44 ouvrier SCAD<br />
85 F 45 ouvrier SCAD<br />
86 F 46 ouvrier SCAD<br />
87 F 47 ouvrier SCAD<br />
88 H 48 ouvrier SCAD<br />
89 H 49 ouvrier SCAD<br />
90 H 50 chauffeur SCAD<br />
91 H 51 chasseur SCAD<br />
92 H 52 agriculteur SCAD<br />
93 H 53 retraité SCAD<br />
94 H 54 employé communal SCAD<br />
95 H 55 enseignant SCAD<br />
96 H 56 FOSA SCAD<br />
97 H 57 policier SCAD<br />
98 H 58 gendarme SCAD<br />
99 H 59 secrétaire SCAD<br />
100 H 60 gar<strong>de</strong> forestière SCAD<br />
101 H 61 Maire SCAD<br />
102 H 18 élève KAKA<br />
103 H 15 élève KAKA<br />
104 F 13 élève KAKA<br />
105 H 15 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
106 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
107 H 35 commerçant KAKA<br />
108 H 28 commerçant KAKA<br />
109 F 45 ménagère/agricultrice KAKA<br />
110 F 30 ménagère/agricultrice KAKA<br />
111 F 60 ménagère/agricultrice KAKA<br />
112 F 40 ménagère/agricultrice KAKA<br />
113 F 25 ménagère/agricultrice KAKA<br />
114 F 38 agricultrice/cueilleuse KAKA<br />
115 F 30 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
116 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
117 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
118 F 60 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
119 F 60 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
120 H 60 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
121 H 75 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
122 H 45 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
123 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
124 H 38 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
125 H 25 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
126 H 32 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
127 H 15 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
128 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
N° Genre Age Fonction<br />
Lieu <strong>de</strong><br />
rési<strong>de</strong>nce<br />
129 H 25 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
130 H 18 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
131 FF 15 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
132 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
133 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
134 F 18 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
135 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
136 F 22 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
137 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
138 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
139 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
140 F 50 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
141 F 45 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />
144 H 55 cueilleur/ramasseur KAKA<br />
146 H 12 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />
147 F 15 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />
148 F 15 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />
149 F 20 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />
150 F 16 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />
151 H 18 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />
152 H 40 Maire KAKA<br />
153 H 42 enseignant KAKA<br />
154 F 50 sœur KAKA<br />
155 F 35 FOSA KAKA<br />
156 H 55 Directeur l'école KAKA<br />
157 H 45 agriculteur KAKA<br />
158 H 35 agriculteur<br />
159 F 18 pêcheur KAKA<br />
160 F 20 élève KAKA<br />
161 H 65 retraité/agriculteur ZOMEA<br />
162 H 20 agriculteur/cueilleur ZOMEA<br />
163 H 35 agriculteur/chasseur ZOMEA<br />
164 F 32 ménagère/agricultrice ZOMEA<br />
165 F 25 ménagère/agricultrice ZOMEA<br />
166 F 40 agricultrice/cueilleuse ZOMEA<br />
167 H 62 chef/commerçant ZOMEA<br />
168 H 80 retraité ZOMEA<br />
169 H 70 retraité ZOMEA<br />
170 H 45 agriculteur ZOMEA<br />
171 H 45 ZOMEA<br />
172 H 28 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />
173 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />
174 F 15 cueilleuse/ramasseuse ZOMEA
N° Genre Age Fonction<br />
Lieu <strong>de</strong><br />
rési<strong>de</strong>nce<br />
175 F 55 cueilleuse/ramasseuse ZOMEA<br />
176 H 22 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />
177 H 35 cueillir/ramasseur ZOMEA<br />
178 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />
179 H 25 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />
180 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />
181 H 20 agriculteur ZOMEA<br />
182 F 35 agricultrice ZOMEA<br />
183 F 15 élève ZOMEA<br />
184 F 18 élève ZOMEA<br />
185 H 22 élève ZOMEA<br />
186 H 18 élève ZOMEA<br />
187 H 15 élève ZOMEA<br />
188 H 25 ven<strong>de</strong>ur ZOMEA<br />
189 F 45 agricultrice ZOMEA<br />
190 F 65 agricultrice ZOMEA<br />
191 F 25 agricultrice ZOMEA<br />
192 F 33 agricultrice ZOMEA<br />
193 F 32 agrcultrice ZOMEA
Tableau n°2 Chronologie <strong>de</strong> travail<br />
Date Activité Objectifs<br />
15‐22 juin 2009 L'observation sur le terrain<br />
Faire la connaissance du milieu la prise <strong>de</strong> vue stratégique<br />
(pour illustrer les différentes activités et les atouts)<br />
et entretiens autour du choix <strong>de</strong>s photos,<br />
observation participante et prise <strong>de</strong> note sur un carnet.<br />
23‐30 juin 2009 interviews L'application <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> recherche participative:<br />
semi‐structurées<br />
seront réaliser auprès <strong>de</strong>:<br />
La mairie;<br />
Chefs <strong>de</strong> groupements ou chefs <strong>de</strong><br />
villages<br />
28‐30 Administrateurs <strong>de</strong> la société SCAD<br />
Entretiens individuels semis‐dirigés;<br />
groupe <strong>de</strong> discussion(en abordant les systèmes d'interprétation<br />
<strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong>s humains entre eux, et avec leur environnement,<br />
l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s représentations sociales permet <strong>de</strong> comprendre la relation<br />
Aka/forêt//foresterie dans une perspective culturelle, systémique et<br />
holistique.)<br />
1‐15 juillet 2009 Administration du questionnaire Entrevues individuelles.<br />
au près <strong>de</strong> la population<br />
1‐10 aout 2009 Dépouillement <strong>de</strong>s questionnaires Un agent codificateur<br />
11‐30 aout 2009 Analyse <strong>de</strong>s questionnaires<br />
10 novembre<br />
2009 Phase <strong>de</strong> la rédaction du Rapport<br />
15 janvier 2010 L'envoie du rapport intermédiaire<br />
Réalisation du résumé<br />
25 aout 2010 du rapport final<br />
25 septembre<br />
2010 Ré alisation <strong>de</strong> la lettre d'autorisation<br />
25 septembre<br />
2010 Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lettre d'approbation<br />
30 septembre<br />
2010 L'envoie du rapport intermédiaire<br />
Echanges d'informations; participation à la vie communautaire et sociale;<br />
observation participante (réalisations: du profil historique,<br />
<strong>de</strong> la carte du terroir, du Diagramme <strong>de</strong> Venn et Système <strong>de</strong> la Commune).<br />
Visites <strong>de</strong> terrain dans le cadre <strong>de</strong>s opérations Forestières<br />
(afin <strong>de</strong> favoriser une connaissance <strong>de</strong>s stratégies forestières utilisées par<br />
l'industrie;<br />
développer une vision critique <strong>de</strong> celle‐ci).
Annexes 3
Annexes4
TABLE DES MATIERES<br />
DEDICACE…………………………………………………...…………………………….. ..i<br />
REMERCIMENTS………………………………….……………..……………………….….ii<br />
SOMMAIRE……………………………………………………………………………..……iii<br />
SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………………………..…….…..…iv<br />
RESUME EXECUTIF……………………………………………………………………….I<br />
INTRODUCTION ………………...…………………………….………………….……1<br />
PREMIERE PERTIE :<br />
CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………………………..…..….7<br />
Chapitre 1. Métho<strong>de</strong>s …………………………………………………………………..…….9<br />
1. La recherche documentaire ………………………………………...……………..………...9<br />
1. 2. Recueil <strong>de</strong>s données et choix <strong>de</strong>s villages………………………………………...…...…9<br />
Métho<strong>de</strong> d’observation et d’enquête………………………………………………….….……9<br />
L’observation sur le terrain …………………………………………………..….………….…9<br />
La carte du terroir……………………………………………………………………………..11<br />
• Stratégie <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s activités…………………………………………………..12<br />
Chapitre 2 : Matériels ………………………………………………………..………...14<br />
2.1. Le questionnaire ………………………………………………….……………………...14<br />
2.2. Les gui<strong>de</strong>s d’entretien……………………………………………………………………14<br />
2 .3. Choix <strong>de</strong>s villages et <strong>de</strong>s camps forestiers …………………………………………...…15<br />
2.4. Échantillonnage ……………………………………………………………………....…15<br />
2.5. Le recueil <strong>de</strong>s données ………………………………..…………………………………15<br />
• Le dépouillement du questionnaire……….…………..…………………………..……...……16<br />
• L’analyse et la synthèse <strong>de</strong>s données statistiques…….……….……..……………………16<br />
2.6. Organisation <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> recherche et matériaux utilisés……………………..……...16<br />
100
Ressources en moyens logistiques ………………………………………………………...…16<br />
Ressources humaines ………………………………………………………..……………….16<br />
DEUXIEME PARTIE :<br />
CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA<br />
COMMUNE DE BALE-LOKO…………………..………..….……………………...18<br />
Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques…………………....20<br />
3. 1. Composante naturelle…………………………….…………………………………….20<br />
3. 1. 1. La structure géographique …………………………………………………………..21<br />
Le plateau…………………………………………….………..……………………….……..21<br />
plaine……………………………………………………………………...…………………..21<br />
• Le sol……………………………………………………………………...……………….22<br />
3. 1. 2. Le climat……………………………………………………………………………...22<br />
• La pluviométrie………………….………………..……………………………...…….….23<br />
3. 1. 3. Le milieu végétal, faunistique et hydrographique…………………….……….......…24<br />
• La végétation………………………………………………………………………….25<br />
• La faune…………………………………………………………………………...…..25<br />
3. 1. 4. L’hydrographie………………………………………………………………… ……26<br />
3. 2. Installation du peuplement et <strong>de</strong>s activités socio-économiques traditionnelles..…….....26<br />
3. 2. 1. La composition <strong>de</strong> la population………………………………………..……………26<br />
3. 2. 2. Les activités socio-économiques traditionnelles…………………………...…………27<br />
L’agriculture………………………………………………………..…………….………..….27<br />
Les cultures vivrières……………………………………………………………….….28<br />
La culture d’exploitation …………………........…………………………………………..…28<br />
L’élevage………………………………...………………………..…………………………..28<br />
101
La chasse……………………………..…………………………………….…………………29<br />
La pêche……………………………..……………………………………………..…………29<br />
La cueillette ………………………………………………………………….…………..…...29<br />
La vente du bois <strong>de</strong> chauffe et du sable……………………………………….....…………..29<br />
L’artisanat……………………………………….……..……………………………...……...30<br />
3. 3. Les activités mo<strong>de</strong>rnes…………………………………...……………………………..30<br />
3. 3. 1. Les structures gouvernementales…………………………….………….…………....30<br />
3. 3. 2. La Société Centrafricaine <strong>de</strong> Déroulage (SCAD)……………….……………………31<br />
• L’outil industriel ………………………………..…………………….….………...…31<br />
• La contribution <strong>de</strong> la SCAD dans les activités socioéconomiques ……………..........31<br />
Les taxes forestières………………………………..………………………..……...………...31<br />
3. 3. 3. Les organismes non gouvernementaux……………………………………………….34<br />
Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka…....36<br />
4. 1. Les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les pygmées<br />
Aka……………………………………………………………………………………………36<br />
4. 1. 1. Organisation sociale chez les Aka……………………………………….………..….36<br />
L’organisation politique ………………………………………………………..…….........…36<br />
4.1. 2. Vie sociale ………………………………………………………..……….….……….37<br />
4. 1. 3. Lieu <strong>de</strong> vie : organisation et accessoires.…………………………………..…….…...38<br />
4. 1. 4. Les relations avec les autres ethnies………………………………………...………...39<br />
Situation Actuelle………………………………………..…………………….……..……….39<br />
4. 2. Semi nomadisme chez les pygmées Aka…………………………………..…………....40<br />
TROISIEME PARTIE:<br />
INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES<br />
PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES PYGMEES<br />
AKA………………………………………………………………………………..……..43<br />
102
Chapitre 5 : Appropriation et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s patrimoines naturel et<br />
culturel chez les pygmées Aka……………….………………………………………..45<br />
5. 1. L’appropriation du patrimoine naturel chez les pygmées Aka…………....................….46<br />
5. 3.2. Description du patrimoine culturel chez les pygmées Aka……………………..……46<br />
5.3.3. Les patrimoines culturels intangibles……………………………………….….......…..47<br />
Les chants et danses ……………………………………………………...……….………….47<br />
Les contes et loisirs………………………………………………………..…….……..…48<br />
Les rites………………………………………………………………..……………...49<br />
5. 4. 1. Les patrimoines culturels tangibles………………………………………………….54<br />
L’artisanat…………………………………………………………………………….54<br />
5. 5. L’économie <strong>de</strong> subsistance chez les pygmées Aka……………………………………..56<br />
5. 5. 1. Les variétés <strong>de</strong>s espèces végétales collectés et consommées…………………..….…56<br />
• La cueillette……………………………………………………………………...……56<br />
• La cueillette du miel……………………………………………..……………………56<br />
• La cueillette du vin <strong>de</strong> palme …………………………….…………………….…….57<br />
• Le ramassage………………………………………………………...………………..57<br />
• L’écorçage ………………………………………………………..……….………….57<br />
5. 5. 2. Les espèces animales<br />
chassées…………………..………………………………..…..57<br />
Chapitre 6 : Les inci<strong>de</strong>nces socio-économiques et culturelles……………..…..59<br />
6. 1. Les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le Patrimoine naturel chez les pygmées<br />
Aka……………………………………………………………………………………………59<br />
• L’exploitation non durable <strong>de</strong> la flore………………………………………….…….59<br />
L’exploitation forestière agit à <strong>de</strong>ux niveaux…………………….……..……………..60<br />
L’inci<strong>de</strong>nce écologique ………………………..………………..……………………………60<br />
L’inci<strong>de</strong>nce socio-culturelle et économique ……………………………………………...….64<br />
103
Inci<strong>de</strong>nces socio-économique…………………………………………..……………………64<br />
Inci<strong>de</strong>nces socio-culturelles……………………….…………………………………………65<br />
6. 1. 2. La perturbation <strong>de</strong>s espèces sauvages………………………………………………...66<br />
6. 2. Les inci<strong>de</strong>nces sur l’intégrité <strong>de</strong>s systèmes culturels Aka…………………...………….66<br />
6. 2. 1. Disparition progressive <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie traditionnels……….…….66<br />
6. 2. 2. Les conflits <strong>de</strong> génération et modification <strong>de</strong>s rapports entre les jeunes et les<br />
anciens…………………………………….…………………………………………………..67<br />
La perte <strong>de</strong> l’autorité traditionnelle……………………………………………………….68<br />
6. 2. 3. La perte <strong>de</strong> l’accès <strong>de</strong> la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs sites<br />
sacrés………………………………..…………………………..……………………………68<br />
6. 3. Relations populations locales et pygmées Aka………………………………...………..68<br />
6. 3. 1. L’influence <strong>de</strong>s populations locales………………………………………………..…69<br />
Le troc……………………………………...…………………………………………………69<br />
Chapitre 7 : Perspectives et suggestions………………………………………..…..71<br />
7. 1. Perspectives……………………………………………..………………………………71<br />
7. 2. Suggestions………… ;………………………………..……………………………..….71<br />
7. 2. 1. Les contraintes géopolitiques et les actions à entreprendre………..…….….………..71<br />
Un outil d’intégration régionale…………………………………………………………...71<br />
Dans le domaine éco- touristique………………..…………………………………….…..71<br />
Dans le domaine <strong>de</strong> la formation en matière <strong>de</strong> la nouvelle technologie…..…..…………..…72<br />
7. 2. 2. Un aménagement artistique………………………………………………………...…73<br />
La valorisation et la commercialisation du patrimoine culturel…………………..……….73<br />
7. 2. 3. L’inci<strong>de</strong>nce d’un aménagement artistique……………………………………………73<br />
CONCLUSION…………………………………..…………………..……………………….75<br />
ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE……………………….....……………….……….77<br />
INDEX………………………………………………….……………………..…….……….80<br />
GLOSSAIRE………………………………...…………………………...…………….…….82<br />
TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………….………………....84<br />
104
ANNEXES……………………………………………………………………………………86<br />
TABLE DES MATIERES………………………………..……..…………………………..100<br />
105