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« La démocratie doit chercher sa validité et son ... - fasopo

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établies, en montrant que celles-ci se jouent essentiellement sur les claviers de la sociabilité<br />

communautaire <strong>et</strong> de la bonne moralité.<br />

1. <strong>La</strong> chaîne communautaire<br />

Pour mieux comprendre la sociabilité communautaire, il serait intéres<strong>sa</strong>nt de <strong>sa</strong>isir la<br />

structuration de la chaîne communautaire. Au Bénin, comme dans d’autres sociétés africaines,<br />

l’individu est un maillon de la chaîne familiale. <strong>La</strong> plus p<strong>et</strong>ite structure familiale est le foyer,<br />

composé du père, chef de la famille, de <strong>sa</strong> ou (ses) femme(s) <strong>et</strong> des enfants 170 . <strong>La</strong> femme mariée<br />

ou concubine quitte <strong>sa</strong> propre famille <strong>et</strong> intègre désormais celle de <strong>son</strong> conjoint. Cependant, elle<br />

garde des liens avec <strong>sa</strong> famille de nais<strong>sa</strong>nce. Chaque foyer (hwé chez les Fon) est relié à une<br />

famille plus large (hennù). Maurice Delafosse parle de <strong>«</strong> famille globale 171 » qui réunit tous les foyers<br />

se réclamant d’un même arrière-grand-père. L’ensemble des familles alliées, ayant ou non un<br />

lointain aïeul commun à leurs patriarches, forme une collectivité (hennùdaho).<br />

Les collectivités à leur tour <strong>son</strong>t issues, comme par scissiparité, du lignage ou clan, à<br />

l’instar des gens dans l’Antiquité romaine. Toujours chez les Fon du Sud Bénin, on parle des<br />

Akò 172 , qui se réclament d’un même ancêtre mythique. Maximilien Quénum constate qu’à<br />

l’intérieur d’un Akò, les hennù <strong>«</strong> vénèrent les mêmes divinités familiales, observent les mêmes rites, portent les<br />

mêmes tatouages <strong>et</strong> le même nom patronymique (Akò-gniko). Ce nom patronymique provient soit du lieu d’origine<br />

de l’ancêtre : Sadô-nou : originaire de Sadô (les princes d’Allada). Houêgbô-nou : originaire de Houêgbô (les<br />

princes d’Abomey) soit de <strong>sa</strong> profession : Ayato : forgeron (les familles Houénou, Bôya, Gnanwoui) 173 ».<br />

Pour le professeur Honorat Aguessy, doyen honoraire de la Faculté des L<strong>et</strong>tres, Arts <strong>et</strong><br />

Sciences Humaines <strong>et</strong> Directeur du <strong>La</strong>boratoire de Sociologie, Anthropologie <strong>et</strong> d’Etudes<br />

Africaines de l’Université d’Abomey Calavi, qui promeut l’Institut de développement <strong>et</strong><br />

d’échanges endogènes (Idee) à Ouidah, l’ancêtre mythique est la pierre angulaire de l’Akò :<br />

<strong>«</strong> De c<strong>et</strong> ancêtre mythique, les membres de <strong>son</strong> Akò <strong>son</strong>t parvenus à tout ignorer de lui sur le plan<br />

physique, mais connaissent tout sur le plan des principes qu’il a édictés. Il existe entre les membres d’Akò<br />

production d’individualités plus fortement marquées <strong>et</strong> de leur promotion aux places éminentes ( mais ce <strong>son</strong>t<br />

aussi des places assignées), qu’elles <strong>sa</strong>vent conquérir <strong>et</strong> pour lesquelles on leur reconnaît des dispositions qui<br />

légitiment leurs prétentions ». Voir A. Marie, Ibid., p. 73.<br />

170 Depuis 2004, le nouveau Code des per<strong>son</strong>nes <strong>et</strong> de la famille interdit expressément la polygamie, jadis en<br />

vigueur.<br />

171 M. Delafosse, Haut Sénégal Niger, Tome III, Paris, Mai<strong>son</strong>neuve <strong>et</strong> <strong>La</strong>rose, 1972 (Nouvelle édition), p.94.<br />

172 En français, on parlera de clan ou de lignage. Nous ferrions du lignage <strong>et</strong> du clan en français des mots parents<br />

pour désigner l’Akò en Fon.<br />

173 M. Quénum, Au Pays des Fons : us <strong>et</strong> coutumes du Dahomey, Paris, Mai<strong>son</strong>neuve <strong>et</strong> <strong>La</strong>rose, 1999 (Nouvelle<br />

édition), p. 103.<br />

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