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LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN

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pas plus sage de la part de la Russie de s’entendre à l’amiable avec<br />

l’Occident et d’utiliser l’aide technique et financière à des fins plus utiles<br />

qu’à remplir la poche sans fond du ministère de l’Énergie atomique ?<br />

Biblis Kalus Distel, le directeur de la centrale nucléaire de Hessen, se<br />

plaignait aux journalistes que « les anciens cadres communistes étaient<br />

restés au gouvernail du nucléaire en Russie, et qu’il était impossible de<br />

trouver dans l’entourage d’Eltsine des interlocuteurs valables dans le<br />

domaine des centrales nucléaires » (Vek, n° 15, 1992). Ses collègues en<br />

RFA sont épouvantés par les discordances entre les normes de sécurité<br />

russes et internationales, et aussi par l’impuissance des autorités à contrôler<br />

les déchets nucléaires. Gerhard Gunter, directeur de la centrale<br />

d’Undervede, dans le Nord de la RFA, a visité la centrale de Smolensk.<br />

En RFA, le fonctionnement d’une centrale nucléaire est assuré en<br />

moyenne par 150 personnes ; celle de Smolensk, à trois réacteurs et de<br />

plus grande puissance, en emploie 6 000. Chez les Allemands, les terrains<br />

coûtent cher et les centrales sont compactes ; chez nous, c’est tout le contraire.<br />

Un directeur de centrale nucléaire russe s’occupe surtout du plan et<br />

des primes, d’un restaurant pour le personnel, de logements et d’écoles<br />

maternelles, de passe-droits pour embaucher des gens « utiles », de voler<br />

ou de quémander quelque chose. Son collègue occidental n’a en tête que<br />

ses obligations directes. Ce n’est qu’après Tchernobyl que notre directeur<br />

à nous s’est intéressé à des choses telles que la diagnostique (il n’y a que<br />

des appareils étrangers sur le marché), le simulateur (le personnel ne doit<br />

pas être formé dans une centrale opérationnelle), la cloche de protection<br />

(quand nous construisions des centrales en Hongrie ou en Finlande, nous<br />

installions aussi la couverture, mais pour nous-mêmes nous construisions<br />

à moindres frais).<br />

En 1954 était lancée la première centrale nucléaire au monde, celle<br />

d’Obninsk, non loin de Moscou, et en 1957, déjà, se produisait dans<br />

l’Oural une des plus grandes catastrophes industrielles : l’explosion d’un<br />

conteneur de déchets radioactifs liquides au combinat Maak, dans la ville<br />

de Kychtym. A Kychtym toujours, d’autres accidents semblables se sont<br />

produits ; il y a eu aussi des manœuvres nucléaires au cours desquelles des<br />

dizaines de milliers de soldats et de civils ont été irradiés ; il y a eu les<br />

pluies radioactives systématiques sur la Sibérie, à cause des polygones<br />

atomiques de Sémipalatinsk et de Nouvelle-Zemble ; voilà des décennies<br />

que l’on rejette dans l’Ienisse les eaux polluées des réacteurs de la centrale<br />

souterraine de Krasnoarsk ; des dizaines de réacteurs de recherche sont<br />

toujours en service dans le centre de Moscou… Le martyrologe de notre<br />

Goulag nucléaire tient dans des centaines de livres en Occident.<br />

Et les ennuis ne sont pas finis. Le sarcophage du quatrième réacteur<br />

de la centrale de Tchernobyl éclatera bientôt et tout se répétera comme<br />

en 1986. Tout le monde sait qu’il faut en construire un autre, mais voilà<br />

: Moscou ou Kiev ? Les deux pays sont plus occupés à se partager la<br />

Flotte de la mer Noire qui ne sert à rien. De nos jours, pour étrange que<br />

cela puisse paratre, un nouveau procès a été intenté contre les responsables<br />

de la catastrophe de Tchernobyl. A Kiev et à Moscou, des juges<br />

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