LES MAFIAS MILITAIRES DU KREMLIN
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tions pour ses armes d’infanterie, et même une usine « clés en main »<br />
d’obus d’artillerie et de chars, et aimerait moderniser, avec l’aide de la<br />
Russie, le blindage de ses chars. Mais ce ne sont encore que des projets.<br />
En 1992, la Russie n’a su vendre que 7 chars, 3 bâtiments de surface, 2<br />
sous-marins, 26 chasseurs SU 27 et 84 transports blindés (Moskovskié<br />
novosti, 29 août 1993). Il est très difficile de se porter garant des statistiques<br />
émanant de Moscou, mais il est clair qu’il a certainement été très<br />
difficile pour la Russie de se recycler dans le commerce des armes normal,<br />
avec pré-paiement dans l’année de livraison, après l’« aide militaire » et la<br />
pratique du crédit à terme de 15 ans et à taux d’intérêt ridicule. La presse<br />
de toutes tendances est pleine de calculs sur les revenus du commerce des<br />
armements américains et les quelques sous gagnés par la Russie. C’est ce<br />
slogan idiot inventé par Khrouchtchev, « rattraper et surpasser les États-<br />
Unis », qui a affecté toute la politique de la Russie dans la seconde moitié<br />
du XXe siècle, et qui a été à l’origine de phénomènes bien curieux.<br />
Une seule issue existe pour le complexe militaro-industriel : s’associer<br />
à des firmes occidentales et sortir ensemble des produits à destination<br />
civile ou militaire, peu importe, qui seront ensuite partiellement réalisés<br />
sur les marchés étrangers. En Occident comme dans le tiers monde, on est<br />
trop prévenu contre tout personnage officiel arrivant de Moscou, quoi<br />
qu’il puisse proposer.<br />
C’est sous les produits chinois que croulent les rayons d’un magasin<br />
sur deux dans le monde. Chaque ville du monde a son restaurant, voire<br />
son quartier chinois. Et bien que leurs produits destinés à l’exportation<br />
soient en grande partie confectionnés par des détenus, les Chinois sont<br />
mieux accueillis dans le monde entier que les Russes. C’est qu’ils ont toujours<br />
fait commerce de leurs marchandises, plutôt que de s’adonner à la<br />
subversion et de contempler leur nombril de grande puissance. On peut<br />
tout leur acheter tout, mais rien à la Russie.<br />
Les plus délurés des directeurs d’usines de guerres sortent déjà des<br />
camions militaires conjointement avec des firmes occidentales. Les usines<br />
d’automobiles de Briansk fabriquent les anciens camions militaires d’une<br />
tonne et demie BVZ 69501 et BVZ 135 en coopération avec la firme britannique<br />
EAO. La société italienne IVECO, contrôlée par Fiat, a joint ses<br />
efforts à ceux d’OuralAZ et distribue dans le monde nos transporteurs de<br />
bois, nos voitures de pompiers ainsi que le poids lourd à benne basculante<br />
OuralAZ - 330 - 30. Ce camion est monté en Russie à partir de composantes<br />
importées ; on y ajoute les pneus et la benne basculante. Le<br />
Grand Nord russe a déjà reçu 300 de ces camions version polaire ;<br />
l’Egypte en a acheté un millier en 1992.<br />
Pour l’instant, le CMI n’a la sympathie de la presse nationale que dans<br />
la mesure où il y place de la publicité, distribue aux journalistes des billets<br />
d’avion gratuits pour assister aux rallyes et expositions organisés à l’étranger,<br />
les inclut dans les délégations officielles qui sillonnent le monde à<br />
la recherche, soi-disant, de clients pour son matériel militaire. Le complexe<br />
militaro-industriel russe est la vitrine de l’incurie socialiste, de la<br />
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