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le voyageur joseph landry - La Société historique de Saint-Boniface

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*[Amérindiens], orignaux et ours avaient été éloignés <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> la<br />

rivière par <strong>le</strong>s employés <strong>de</strong> la compagnie du Nord-Ouest pour vouer<br />

plus sûrement à la famine ces pauvres gens qui venaient <strong>le</strong>ur en<strong>le</strong>ver <strong>le</strong><br />

monopo<strong>le</strong> <strong>de</strong> la traite <strong>de</strong>s pel<strong>le</strong>teries. C'est horrib<strong>le</strong> cette férocité dont<br />

fait preuve dans <strong>le</strong> cas qui nous occupe cette compagnie du Nord-<br />

Ouest. Vouer à la mort et à une mort affreuse ces hommes pour<br />

protéger son commerce! Je ne sais si c'est en cette circonstance que la<br />

compagnie <strong>de</strong> la Baie d'Hudson apprit à défendre avec une éga<strong>le</strong><br />

férocité son monopo<strong>le</strong>, lorsqu'el<strong>le</strong> se l'eût assuré par la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la<br />

compagnie riva<strong>le</strong>, toujours est-il que plus tard l'honorab<strong>le</strong> compagnie<br />

gorgée <strong>de</strong> millions eût à se reprocher d'affreuses cruautés, el<strong>le</strong> aussi, et<br />

ces choses ne semblèrent pas peser bien fort sur la conscience placi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> ses opu<strong>le</strong>nts actionnaires. Dans ces moments suprêmes, il<br />

appartient au chef d'une expédition <strong>de</strong> se dévouer au salut <strong>de</strong> tous, c'est<br />

ce que fit M. Clark[e]. Il partit avec quelques hommes, décidé à<br />

trouver un camp [amérindien] ou à mourir pour <strong>le</strong>s siens. Dix jours se<br />

passent. On était en novembre, <strong>le</strong>s canots se trouvaient pris dans la<br />

glace et M. Clark[e] ne revenait pas. Le froid était terrib<strong>le</strong>; un bon<br />

nombre <strong>de</strong> nos <strong>voyageur</strong>s n'avaient pas la force <strong>de</strong> se <strong>le</strong>ver. Couchés<br />

auprès <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur feu, que <strong>le</strong>s plus robustes avaient à peine la force<br />

d'alimenter, ils étaient plongés dans une torpeur tel<strong>le</strong> que plusieurs se<br />

brûlaient <strong>le</strong>s pieds et <strong>le</strong>s jambes et n'avaient pas <strong>le</strong> courage <strong>de</strong> se traîner<br />

à quelques pieds pour se protéger contre <strong>le</strong> feu. McDougall se<br />

mourait. Joseph <strong>La</strong>ndry était un <strong>de</strong>s moins faib<strong>le</strong>s. Il partit ou plutôt<br />

se traîna avec cinq <strong>de</strong> ses compagnons d'infortune, jusqu'au fort du<br />

Nord-Ouest, <strong>le</strong> fort Vermillon.<br />

*Ils mirent une gran<strong>de</strong> journée à s'y rendre bien que la distance fut très<br />

courte. Le commis du fort Vermillon eut bien vite épuisé sa charité;<br />

après avoir donné à souper à ces six affamés et <strong>le</strong>ur avoir permis <strong>de</strong><br />

coucher au fort, <strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main matin, il <strong>le</strong>s mit à la porte après déjeuner<br />

sans vouloir <strong>le</strong>ur donner une bouchée <strong>de</strong> provision pour sauver la vie<br />

<strong>de</strong> <strong>le</strong>ur compagnons d'infortune. Ils <strong>le</strong>s fit suivre cependant par <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong> ses employés, Leclair et Mayel<strong>le</strong>, qui se rendirent jusqu'au camp et<br />

firent <strong>de</strong>s propositions à McDougall, qui signa tout ce qu'on voulut<br />

pour assurer une bouchée <strong>de</strong> taureau à ses compagnons qui râlaient<br />

autour <strong>de</strong> lui.<br />

*McDougall remettait entre <strong>le</strong>s mains <strong>de</strong> la compagnie du Nord-Ouest,<br />

ses canots et ses marchandises en échange <strong>de</strong> vivres pour lui et ses<br />

hommes. Les hommes <strong>de</strong>vaient <strong>de</strong> plus être libérés <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur<br />

engagement vis-à-vis <strong>de</strong> la compagnie <strong>de</strong> la Baie d'Hudson et ils<br />

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