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Elle Belgique - Monique Chalude

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pouvoir, réseaux…<br />

fEMMES<br />

<strong>Monique</strong> <strong>Chalude</strong>,<br />

<strong>Elle</strong>s sont chefs d’entreprise, hauts fonctionnaires,<br />

« Madame Emploi<br />

au féminin »<br />

scientifiques, magistrats, pros dans leur secteur…<br />

Voilà plus de vingt ans que <strong>Monique</strong><br />

Leur position leur confère de l’influence, ou elles se la <strong>Chalude</strong> booste les femmes actives.<br />

forgent en jouant d’un réseau. Ces femmes nous bluffent, Coaching, mentoring, formation,<br />

networking des dirigeant(e)s<br />

on avait envie de les rencontrer et de vous les faire d’entreprise sont les arguments clés de<br />

(mieux) connaître.<br />

cette experte ès réseaux. Sociologue,<br />

chercheuse à l’ULB, responsable de la<br />

50influence,<br />

Le 8 mars, la Journée internationale des femmes. Le 11 novembre,<br />

la Journée des femmes en <strong>Belgique</strong>. Deux par an, c’est bien. Mais<br />

c’est peu… Il y a les conquêtes toujours à défendre. Les revendications,<br />

légitimes, pas toujours entendues. Et les injustices, parfois<br />

flagrantes. Pour les combattre, quelques figures émergent, très souvent<br />

transformées en pasionarias. Et puis il y a ces autres femmes<br />

qui, tous les jours, par leur travail, leur dynamisme, leur charisme,<br />

leur fragile équilibre de vie, font tout bonnement avancer les choses.<br />

Femmes influentes ? Oui. Même si la plupart le reconnaissent en<br />

pointillé. Cette capacité d’influence, les femmes que nous avons<br />

rencontrées disent le devoir à la fonction qu’elles ont réussi à exercer.<br />

Une certitude : elles font avancer la <strong>Belgique</strong>, apportent un souffle<br />

nouveau dans la société politique, économique, sociale et civile<br />

et continuent de s’imposer dans des postes à hautes responsabilités,<br />

bastion encore majoritairement détenu par des hommes.<br />

Culture, économie, sciences, communication, voilà des domaines<br />

où cinquante femmes passionnées, épatantes ont réussi à exprimer<br />

leur talent avec la volonté d’avancer sans pour autant vouloir imiter<br />

les hommes.Délibérément, nous avons ignoré les éléments de<br />

leur CV. qui concernent leur vie privée : âge, état civil,nombre d’enfants…<br />

Les publie-t-on lorsqu’il s’agit d’un homme ? Cinquante<br />

femmes qui comptent en <strong>Belgique</strong>, c’est une moisson forcément<br />

arbitraire. Il aurait fallu en sélectionner beaucoup plus… Qu’à cela<br />

ne tienne. On leur dit bravo. <strong>Elle</strong>s sont formidables. Et tant mieux si<br />

elles servent de modèles à celles qui ont des opinions et une énergie<br />

à revendre sans (encore) être leadeuses…<br />

la princesse et la force des femmes<br />

Le 7 mars, en présence de la princesse Mathilde, des femmes engagées dans la vie<br />

professionnelle témoigneront de leur expérience personnelle, professionnelle, citoyenne,<br />

familiale, militante… et partageront les stratégies qu’elles ont été amenées à développer<br />

pour articuler leurs différents moments de vie. Cet atelier aura lieu au centre Amazone<br />

à Bruxelles et s’inscrit dans l’événement de clôture du cycle « La Force des femmes » du<br />

Fonds Princesse Mathilde. Depuis 2001, celui-ci couronne chaque année une initiative<br />

particulière visant à renforcer en <strong>Belgique</strong> la position de personnes et de groupes<br />

socialement vulnérables.<br />

politique de l’égalité professionnelle<br />

des hommes et des femmes au Conseil<br />

de l’Europe, consultante en ressources<br />

humaines pour le gouvernement<br />

fédéral et le Parlement européen,<br />

cette pro de la formation des femmes<br />

dirigeantes a, notamment, lancé<br />

des concepts majeurs : « la troisième<br />

carrière » – celle de la famille –, « les<br />

femmes rentrantes »… Au niveau de<br />

l’égalité des hommes et des femmes,<br />

« les textes législatifs doivent encore<br />

être complétés et mis en œuvre dans<br />

la réalité pratique, grâce à l’éducation<br />

à l’ école, au sein de la famille et dans<br />

les médias ». Cet équilibre légitime ne<br />

peut se réaliser qu’avec les hommes :<br />

« Ils sont mes alliés, j’ai toujours pu<br />

compter sur des dirigeants masculins.<br />

C’est ensemble qu’on construit la<br />

société. Les hommes comme les<br />

femmes ont tout à gagner de ce<br />

partenariat. »<br />

Sylvie Henquin,<br />

manager du<br />

Val-Saint-Lambert<br />

Docteur en psychologie génétique<br />

(douze ans de recherche, quand<br />

même !), diplômée en administration<br />

des entreprises, dirigeante de PME…<br />

Un seul CV et au moins trois vies<br />

différentes pour cette Ardennaise qui<br />

se présente avant tout comme une<br />

« jusqu’au-boutiste ». Il y a quatre ans,<br />

Sylvie Henquin reprend la cristallerie<br />

du Val-Saint-Lambert. Le défi est de<br />

taille, car ce joyau du patrimoine wallon<br />

est en perdition. D’origine française,<br />

elle l’envisage avec un regard<br />

neuf mais aiguisé, réduit la gamme de<br />

600 à 250 produits, modernise l’outil<br />

et introduit la société en bourse.<br />

128 ELLE BELGIQUE mars.07 crédit photo


qUI CoMPtEnt<br />

Diane Hennebert, de l’Atomium à Boch Keramis<br />

Son dernier bébé, l’Atomium, entièrement rénové, brille de ses neuf boules neuves. « Un projet entièrement<br />

mené par des femmes, une première en <strong>Belgique</strong> », sourit Diane Hennebert. Cette licenciée en journalisme<br />

et en philo, passionnée d’esthétique, rêvait d’être critique d’art. Avec pour bagages l’impertinence et<br />

l’audace, cette femme-orchestre se voit confier systématiquement des postes à responsabilités dans le<br />

monde culturel et associatif : Botanique, Centre Wallonie- Bruxelles à Paris, Comité Europe-Habitants,<br />

Fondation pour l’Architecture… « Je ne suis pas intéressée par le pouvoir. Je suis une femme d’action. Je n’ai<br />

aucun sens du danger. Il y a au moins trois solutions à un problème. » Diane Hennebert quitte l’Atomium<br />

le 31 mars prochain, poussée par le besoin irrésistible de changer d’air. Destination la Fondation Boch<br />

Keramis. Une vraie chasseresse de créativité qui sait que personne ne pourra lui prendre son autonomie, y<br />

compris l’homme de sa vie.<br />

Martine De Rouck, administrateur délégué et<br />

président du comité de direction de la Banque de<br />

la Poste<br />

Licences en mathématiques avec grande mention (VUB) et en sciences<br />

actuarielles (ULB)… C’est avec une sérieuse bosse des maths que Martine De<br />

Rouck a gravi les échelons du secteur bancaire. En 2003, après 28 ans de<br />

carrière chez Fortis, cette Bruxelloise pur jus – elle parle le « brusseleir » avec ses<br />

parents – devient administrateur délégué et président du comité de direction de<br />

la Banque de la Poste. La seule femme à occuper ce poste dans une banque en<br />

<strong>Belgique</strong>. « Une barrière naturelle existe du fait que les hommes cherchent auprès<br />

de leurs collaborateurs directs des compétences le plus souvent masculines. Leurs<br />

aspirations tiennent davantage du lampadaire – ils aiment se vendre à l’extérieur<br />

– tandis que les compétences des femmes s’apparentent plus à la lampe de<br />

chevet : bien structurer leur travail, bien s’occuper de leurs collaborateurs… Les<br />

femmes devraient mieux gérer leur carrière et faire rayonner leurs compétences. »<br />

Martine De Rouck a réalisé son rêve : diriger une banque à part entière, à la tête<br />

de 200 personnes. Son secret ? « Aller toujours de l’avant, s’améliorer, avoir des<br />

défis, les réaliser et ne pas se contenter de ce qu’on a réussi. Et surtout, aimer les<br />

gens. » Une qualité que Martine De Rouck a acquise dans son enfance, dans la<br />

librairie-tabac de ses parents.<br />

Michèle Coninsx, magistrat<br />

Pédophilie, traite des êtres humains, trafic de drogues,<br />

mafias… Ces dossiers sont le quotidien de Michèle Coninsx,<br />

qui représente la <strong>Belgique</strong> au sein d’Eurojust. Depuis<br />

2001, cette organisation réunit un magistrat par pays<br />

européen pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé<br />

en échangeant des informations. Un vaste programme<br />

qu’exécute sans prétention cette néerlandophone au<br />

physique d’actrice de cinéma. Après une licence de droit, de<br />

criminologie et plusieurs certificats en langues, elle obtient ses<br />

galons en droit aérien intérieur et en sécurité aérienne. À la fin<br />

des années 80, elle est la première à enseigner au personnel<br />

navigant belge comment faire face à un sabotage ou à une<br />

prise d’otage en plein vol. Un parcours sans faute qu’elle<br />

justifie par son éducation et sa rigueur.<br />

mars.07 ELLE BELGIQUE 129<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse.


Margaret Boribon,<br />

David contre Google<br />

Google se prend une claque belge !<br />

L’auteur de ce coup de force dont<br />

le monde entier parle ? Margaret<br />

Boribon. Les éditeurs de journaux, via<br />

l’intervention de Copiepresse dont<br />

elle est la secrétaire générale, a en<br />

effet déposé plainte contre le géant<br />

américain, l’obligeant à ne plus reproduire<br />

les articles, photos et graphiques de<br />

journaux belges francophones sur son site<br />

Google Actualités. Résultat, le 5 septembre<br />

2006, Google a été condamné. Une<br />

nouvelle audience a eu lieu en novembre<br />

et le jugement était attendu alors que<br />

nous mettions sous presse. Un sacré coup<br />

de projecteur sur cette professionnelle<br />

plutôt discrète, spécialisée dans la presse<br />

quotidienne et les médias. En fait, Margaret<br />

Boribon n’en est pas à son premier coup<br />

d’éclat. Conjointement avec l’association<br />

des journalistes, cette femme de conviction<br />

a mené une action pour obtenir une loi<br />

sur la protection du secret des sources<br />

journalistiques. Un modèle reconnu<br />

dans le monde entier.<br />

130 00 ELLE BELGIQUE mars.07<br />

Adrienne Axler,<br />

directeur général,<br />

Sodexho Chèques et<br />

Cartes de services<br />

<strong>Elle</strong> milite en faveur d’une meilleure<br />

alimentation sur le lieu de travail,<br />

dans les écoles. Pas seulement.<br />

En novembre 2005, Adrienne<br />

Axler introduit sur le marché le<br />

chèque Sport et Culture. La promotion des<br />

femmes dans l’entreprise ? Un must. Qui<br />

s’inscrit dans le premier Women’s Summit<br />

Sodexho organisé à Paris. À la tête de 160<br />

salariés, cette chef d’entreprise d’origine<br />

tchèque prône les horaires variables :<br />

exit, les réunions au-delà de 17 h 30 ! Sa<br />

méthode ? Le management horizontal : « Les<br />

femmes ne s’attachent pas à la hiérarchie.<br />

<strong>Elle</strong>s procèdent par l’écoute, pas par la<br />

pression du pouvoir. <strong>Elle</strong>s veulent accomplir<br />

un travail bien fait et ne pas être toujours être<br />

la première. Le monde ira mieux lorsqu’il y<br />

aura plus de femmes chefs d’entreprise ! »<br />

Marcia De Wachter, directeur de la Banque nationale<br />

de <strong>Belgique</strong><br />

<strong>Elle</strong> rêvait d’être chanteuse d’opéra. Directeur de la BNB, Marcia De Wachter est une<br />

des (trop) rares femmes influentes de la scène économique belge. « C’est un scandale<br />

que dans les cent entreprises les plus importantes en <strong>Belgique</strong>, seules 7 % des femmes sont<br />

présentes dans le comité de direction et conseil d’administration. Le monde changera en<br />

incluant plus de femmes dans la gestion des entreprises. Le plafond de verre n’existe pas,<br />

il y a simplement une couverture masculine qui fait obstruction… » N’empêche. C’est à son<br />

père, exigeant et sensible à l’égalité hommes-femmes, que l’économiste rend hommage.<br />

« L’influence paternelle est très présente dans la carrière de femmes ambitieuses. » Outre<br />

ses talents de stratégie et d’organisation, Marcia De Wachter s’est, entre autres, spécialisée<br />

dans la communication. L’ascension est irrésistible. Conseiller économique du Premier<br />

ministre Wilfried Martens, Marcia De Wachter entre à la BNB ; depuis 1988, porte-parole,<br />

secrétaire générale, puis première femme vice-gouverneur en 1999. En août 2003, elle se<br />

voit retirer son titre en plein mandat. La sagesse du Dalaï Lama, l’intelligence émotionnelle<br />

de David Goleman constituent son kit de protection contre les émotions négatives. Marcia<br />

De Wachter fait partie de plusieurs réseaux de femmes. <strong>Elle</strong> a notamment participé au<br />

montage du Forum des femmes à Deauville (organisé par Aude de Thuin en octobre 2006).<br />

« Quand une femme s’investit, on pense qu’elle néglige sa famille. À cause de ce double<br />

langage très culpabilisant, les femmes sont toujours un peu tirées vers le bas. Je n’ai qu’une<br />

chose à leur dire : « Ayez confiance en vous » ! »<br />

Evelyne Lentzen, présidente du Conseil supérieur de l’audiovisuel<br />

Surprise : en 1995, le premier président du CSA est une femme. « Au début, il y avait bien des sourires en coin des<br />

patrons de chaînes… » Après 25 ans passés au Crisp, cette licenciée en sciences politiques accepte le challenge avec<br />

tranquillité, d’autant « qu’on a voulu un(e) président(e) qui avait l’acquiescement de tous les partis ». Une emm… ? On<br />

a vite fait, lorsqu’elle est exercée par une femme, de résumer ainsi la fonction qui consiste à vérifier l’application de la<br />

réglementation du secteur audiovisuel, et, au besoin, à sanctionner les infractions. « Aux personnes de ne pas se faire<br />

sanctionner », fait-elle remarquer. Se définissant comme « gardienne » plutôt que « gendarme », la présidente pense être<br />

une femme influente. « Ne fût-ce que par ma détermination, ma capacité à faire respecter les lois et des règles du jeu,<br />

lorsque je suis dans mon droit. » Plusieurs dossiers sont sur la table : le numérique, la télévision sans frontières, le marché<br />

18, le plan de fréquences radio, le traitement audiovisuel des prochaines élections… Quant à l’émission de « politiquefiction<br />

» de la RTBF annonçant la Flandre indépendante, le CSA attend le dossier, encore à l’instruction.


Emmanuel Bosteels, doc presse<br />

floriane Chinsky, rabbin<br />

Arrivée à la synagogue Beth Hillel en septembre 2005, Floriane Chinsky est la première rabba – femme<br />

rabbin, en hébreu – en <strong>Belgique</strong>. « C’était difficile au début parce que je n’avais pas de modèle féminin auquel<br />

m’identifier. » Le regard des autres a-t-il changé ? « Même à moi, il a fallu du temps. C’est un effort important à<br />

faire puisque la moitié des Juifs du monde sont des femmes. » Cette jeune Parisienne de 33 ans, divorcée, une<br />

fille, formée à Jérusalem, se définit comme fémino-humaniste : « L’avenir de l’homme et de la femme, c’est de<br />

pouvoir s’exprimer sans être limité par quoi que ce soit, y compris par son appartenance à un genre. Il se trouve<br />

que je suis une femme mais ce qui m’a poussé à devenir rabbin, c’est l’amour de la tradition et des gens. Mon<br />

aspiration a correspondu aux attentes de plus de 300 familles. » Son influence ? « Ma position de femme rabbin<br />

force chaque famille à reconnaître la place de la femme. Je fais comme tous les rabbins, je dirige les offices et<br />

fais en sorte que chacun ait sa place dans la prière. Les femmes s’identifient probablement plus facilement à moi<br />

et franchissent peut-être plus volontiers la porte de la synagogue. ». Quant aux hommes ? « Ils re-réfléchissent à<br />

leur relation au rabbin. »<br />

Ingrid Lieten, directeur général<br />

de De Lijn<br />

« Tenter ma chance me stimulait. » C’est ainsi que cette native<br />

de Hasselt a décroché la direction générale de la société<br />

des transports flamande, qu’elle exerce depuis 2002.<br />

Avant cela, Ingrid Lieten avait été membre du barreau<br />

de Bruxelles et de Hasselt, secrétaire du bourgmestre de<br />

Hasselt, ville minière dont elle contribue à l’époque à la<br />

reconversion. Chez De Lijn, elle porte une attention toute<br />

particulière à l’embauche de femmes et d’allochtones.<br />

Son meilleur souvenir professionnel ? « Avoir réussi à offrir<br />

à 90 % de la population flamande un minimum garanti<br />

en transports publics. » Celle qui se dit non partisane des<br />

réseaux strictement masculins ou féminins et aussi présidente<br />

ou membre du conseil d’administration d’une myriade de<br />

parastataux et autres associations professionnelles.<br />

50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

Mia De Vits, eurodéputée<br />

Eurodéputée depuis juillet 2004, première femme à devenir<br />

présidente de la FGTB. « Il a quand même fallu deux tours de<br />

scrutin pour me désigner en tant que première femme secrétaire<br />

générale », se souvient-elle avec le sourire. Femme de tête, Mia De<br />

Vits s’appuie sur un réseau de contacts important. « Trop peu de<br />

femmes s’entourent de personnes de confiance auprès desquelles<br />

elles peuvent prendre conseil. C’est à travers ce réseau que j’ai pu<br />

avoir de l’influence dans les négociations auprès des entreprises<br />

et du gouvernement. » De l’influence, Mia De Vits en a toujours<br />

quand il s’agit de changer la législation européenne. Sa récente<br />

proposition visant à ce que la Commission européenne suive de<br />

plus près la restructuration d’une entreprise fait mouche dans le<br />

contexte désastreux de VW Forest. Membre de la délégation à la commission parlementaire mixte<br />

UE-Bulgarie, Mia de Vits a participé aux travaux préparatoires de l’adhésion de la Bulgarie à l’UE<br />

et soutient la libération des infirmières bulgares en Libye.<br />

fabienne Bister, administratrice de société<br />

« À mes heures perdues, je fais de la moutarde », répond avec humour cette habitante de Wépion<br />

lorsqu’elle se présente. Administrateur délégué de la PME familiale (14 salariés), elle vient de créer<br />

sa petite sœur française. Fabienne Bister est également membre du comité de direction de la FEB et<br />

présidente de la commission des PME de la FEB.<br />

Martine feron,<br />

conseillère à la<br />

Cour des comptes,<br />

conseillère communale<br />

à Uccle<br />

<strong>Elle</strong> est la troisième femme conseillère<br />

à la Cour des comptes… depuis 175<br />

ans. C’est peu. Mais cette économiste<br />

de formation, spécialisée dans les<br />

finances publiques, qui a grandi dans<br />

un milieu d’ingénieurs, a l’habitude<br />

de se retrouver seule parmi des<br />

hommes. D’abord, au cours de ses<br />

études d’ingénieur civil, puis tout<br />

au long de ses allers-retours entre<br />

cabinets ministériels de la Région<br />

bruxelloise et hautes fonctions à<br />

l’Ètat. Femme de l’ombre, éminence<br />

grise notamment de Charles Picqué,<br />

Martine Feron est passée maître dans<br />

le contrôle et la gestion du budget<br />

public, notamment à la Cocof et à<br />

l’Inspection des finances dont elle<br />

fut présidente francophone. C’est<br />

donc tout naturellement que, en<br />

décembre 2004, sa candidature à<br />

la Cour des comptes a été votée à la<br />

majorité absolue par les membres de<br />

la Chambre des représentants. « Je<br />

pense que le fait d’être une femme<br />

a été un atout », précise Martine<br />

Feron. Femme alibi ? « Pas du tout. Je<br />

pense que les mentalités évoluent et<br />

que ma candidature tombait au bon<br />

moment. »<br />

mars.07 ELLE BELGIQUE 131


50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

Diana Elbaum, productrice<br />

<strong>Elle</strong> a produit « Un divan à New York » de Chantal Akerman, « Thomas est amoureux »<br />

de Pierre-Paul Renders, « La Raison du plus faible » de Lucas Belvaux… Une filmographie<br />

longue de plus de 12 longs métrages en un peu plus de dix ans. Bientôt, on verra « Irina<br />

Palm », deuxième film de Sam Gabarski, avec Marianne Faithfull. « Nous sommes de<br />

plus en plus nombreuses à produire. Ce métier demande une adaptabilité telle que je<br />

me demande parfois s’il n’a pas été inventé pour les femmes ! » Diana Elbaum vient de<br />

réaliser son rêve : faire le tour du monde, loin dans le Pacifique<br />

sud avec ses deux enfants (8 et 4 ans). « J’ai voulu leur montrer,<br />

et me prouver à moi-même, que leur mère ne vit pas que pour<br />

le travail. Qu’il y a moyen de voir le monde ensemble, en<br />

prenant notre temps car il en faut pour le comprendre et le<br />

découvrir. Cinq mois de pur bonheur. »<br />

132 ELLE BELGIQUE mars.07<br />

Marie-Laure<br />

Roggemans, conseiller<br />

de programme Image<br />

de Bruxelles-Capitale<br />

à la Fondation Roi<br />

Baudouin, déléguée<br />

à l’aménagement du<br />

quartier européen auprès<br />

du gouvernement de la<br />

Région Bruxelles-Capitale<br />

Comment aménager Bruxelles ?<br />

Marie-Laure Roggemans répond à<br />

cette question capitale par le biais de<br />

divers projets d’aménagement. Docteur<br />

en sciences sociales, cette experte en<br />

planification urbaine a certainement<br />

eu l’écoute de la classe politique<br />

bruxelloise au fil de ses nombreuses<br />

missions officielles : le tracé royal,<br />

l’équipement culturel dans le cadre de<br />

Bruxelles 2000, le réaménagement<br />

du quartier européen… Son dada : le<br />

Central Park, vaste projet urbanistique<br />

inspiré du parc de New York qui devrait<br />

relier le parc du Cinquantenaire et le<br />

parc Léopold par un lieu vivant, culturel<br />

avec, notamment, l’implantation d’une<br />

brasserie ou d’une laiterie à l’instar du<br />

Chalet Robinson. Désignée « Madame<br />

Europe » par le gouvernement de la<br />

Région Bruxelles-Capitale, Marie-Laure<br />

Roggemans travaille d’arrache-pied avec<br />

l’Union européenne à la revitalisation<br />

du quartier européen. Un nouveau plan<br />

d’aménagement – le cinquième – devrait<br />

voir émerger plus de mille logements<br />

et des commerces dans ce quartier<br />

bruxellois dont 1,5 millions d’hectares sont<br />

occupés par des bâtiments européens.<br />

Corinne Hubinont,<br />

médecin<br />

<strong>Elle</strong> fut la première femme<br />

professeur d’obstétrique dans<br />

une université belge et le premier<br />

médecin à avoir introduit la<br />

médecine fœtale en <strong>Belgique</strong>.<br />

Sixième génération de médecin,<br />

elle s’oriente dans cette spécialité<br />

suite à deux grossesses difficiles et<br />

fait son apprentissage à Londres.<br />

Un métier où il faut savoir être<br />

disponible physiquement et<br />

psychologiquement. Depuis<br />

peu, elle a mis sur pied l’asbl<br />

« Fetus for Life » qui lui permet de<br />

soutenir la recherche, d’acquérir<br />

de l’équipement et d’humaniser<br />

l’hospitalisation prénatale.<br />

Edmée De Groeve,<br />

présidente du<br />

conseil de la SNCB,<br />

administrateur UCM,<br />

Euro-Liège TGV-Liège<br />

Du train à l’avion, il n’y a qu’un pas. Un pas de géant qu’a<br />

franchi Edmée De Groeve, désormais présidente du conseil<br />

d’administration de la SNCB et de celui de l’aéroport de<br />

Charleroi. Gantoise d’origine, domiciliée à Le Roeulx, cette<br />

hyper active au caractère franc et direct est une manager qui<br />

compte dans le paysage économique belge. L’année 2006<br />

est une année de tous les records : 2 166 360 passagers à<br />

Charleroi Bruxelles Sud (+ 16 %) et plus de 200 millions de<br />

voyageurs dans les trains de la SNCB. « Je ne suis qu’un petit<br />

point au sommet de la pyramide », spécifie la présidente.<br />

Si les chiffres n’ont aucun secret pour elle, l’ancienne<br />

directrice générale de Sigma Coatings à Manage suggère<br />

que « les gens devraient apprendre à manier le verbe pour<br />

communiquer ». Pour moderniser l’image de la SNCB, la<br />

présidente organise le Ladie’s Day et le Train rose pour le Giro<br />

d’Italie (2006) et, peut-être, le futur train du Tour de France<br />

2007 ? Polyglotte, Edmée De Groeve met un sérieux bémol<br />

au « faux débat » de la parité dans l’entreprise : « Visons<br />

surtout les compétences et donnons les mêmes possibilités<br />

d’engagement et de promotion aux femmes à tous les<br />

niveaux, y compris le plus haut. » Le plafond de verre ? « On<br />

l’a crevé pour moi. J’ai toujours retroussé mes manches pour<br />

le développement de l’entreprise. » Son rêve ? Installer des<br />

crèches dans les gares.<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse


Isabella Lenarduzzi,<br />

organisatrice<br />

d’événements<br />

Salon de l’Ètudiant, Journée Découverte<br />

Entreprises, European Business Summit…<br />

La pétillante Isabella Lenarduzzi<br />

organise des événements à haute valeur<br />

ajoutée sociétale et créatrice. Le réseau<br />

est son credo. En clair, rapprocher les<br />

personnes les unes des autres car « c’est<br />

bien une chose que nous les femmes<br />

arrivons à faire bien mieux que les<br />

hommes ». Son souci ? Faire en sorte<br />

que les femmes soient convaincues de<br />

leur valeur et qu’elles aient les outils<br />

pour les faire (re)connaître à l’extérieur.<br />

Chef d’entreprise elle-même, elle croit<br />

aux femmes dans l’entreprenariat et à<br />

la sororité. « On a tout à gagner à être<br />

douces avec nous-mêmes et avec les<br />

autres. Il n’y a pas plus dure qu’une<br />

femme vis-à-vis d’elle-même et des<br />

autres femmes. » Son dernier enfant :<br />

Jump, le premier forum des femmes<br />

actives qui se tiendra à Bruxelles les<br />

27 et 28 avril. Ateliers, conférences,<br />

espaces de rencontre et ateliers pour<br />

renforcer l’autonomie professionnelle et<br />

personnelle des femmes.<br />

france de Kinder, directrice artistique de Flagey<br />

Coordinatrice du Festival Ars Musica pendant dix ans, France de Kinder dirige le<br />

département artistique du bien nommé « Flagey, l’usine à sons et à images ». Son<br />

credo ? « Jeter des passerelles constantes entre des disciplines artistiques différentes. »<br />

Depuis plus de quatre ans, sous son impulsion, Flagey est devenu « the place to be »<br />

pour qui aime la culture bruxelloise, belge et européenne. Pari réussi pour cette<br />

battante engagée, sur le pont de la seule institution culturelle bicommunautaire du<br />

pays (plus la Région Bruxelles-Capitale) qui vient juste de sortir des turbulences.<br />

Mimi Lamotte, administratrice de sociétés<br />

Une BV. Une « Bekende Vlaming » et, c’est la presse flamande qui le dit, l’une des femmes d’affaires les plus<br />

connues du nord du pays. D’ailleurs, Mimi Lamotte vient d’être nommée par le gouvernement flamand à la<br />

présidence du Vlaams Sociaal Economisch Forum. Pourquoi être venue chercher cette native d’Ostende ?<br />

Parce qu’elle collectionne les diplômes (Université d’Anvers, Harvard, Vlerick et Université de Tilburg) ?<br />

Surtout parce qu’elle peut se vanter d’avoir tiré du rouge la branche belge du groupe C & A, dont on lui confie<br />

la direction générale à 37 ans. Pas simple : 1 300 emplois à sauver, un management ultramasculin et un<br />

secteur très concurrentiel. Mais le textile, elle adore ; les journées de 15 heures ne lui font pas peur et, mission<br />

accomplie, elle s’en va plancher sur la chaîne E5-Mode, où elle fait aussi merveille. Alors qu’elle envisageait<br />

de prendre une année sabbatique, cette fan de jogging vient de se voir confier deux postes d’administrateurs,<br />

l’un chez Belgacom, où elle représente l’Ètat fédéral, et l’autre chez Kinepolis.<br />

134 ELLE BELGIQUE mars.07<br />

50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

france Baekeland, juge d’instruction<br />

Son nom vous dit quelque chose. Depuis deux ans, France Baekeland<br />

instruit plus de la moitié des dossiers (une cinquantaine) liés aux<br />

affaires politico-financières qui secouent la ville de Charleroi. En dépit<br />

de menaces et d’intimidations, France Baekeland est combative<br />

et tenace, les matières financières étant une de ses matières de<br />

prédilection. « On écrit des mauvaises et bonnes choses. Je suis pour<br />

la liberté de la presse. <strong>Elle</strong> est très utile. Toutefois, je ne ferai aucune<br />

déclaration. J’ai beaucoup de choses à dire mais je le ferai sans doute<br />

lorsque j’aurai pris ma retraite. » On prend rendez-vous. D’ici là,<br />

vous ne verrez pas son visage. France Baekeland souhaite rester<br />

discrète, voire invisible : « Cela me permet aussi de travailler en<br />

toute tranquillité. »<br />

Béatrice<br />

Delvaux,<br />

rédactrice en<br />

chef du Soir<br />

Le défi était immense<br />

lorsque, en 2001, les<br />

journalistes du Soir, en plein<br />

conflit avec la direction,<br />

l’ont plébiscitée pour être<br />

leur rédactrice en chef. La<br />

journaliste chevronnée,<br />

économiste de formation,<br />

a retroussé ses manches,<br />

pris la tête d’une rédaction<br />

de plus de 130 journalistes<br />

salariés, repositionné le<br />

journal et entamé une série<br />

de changements en vue de<br />

reconquérir un lectorat infidèle.<br />

Alors que Le Soir est passé,<br />

ces dernières années, sous la<br />

barre fatidique des 100 000<br />

exemplaires, Béatrice Delvaux<br />

profitait du passage du<br />

quotidien au format berlinois,<br />

en novembre 2005, pour<br />

réaffirmer sa ligne éditoriale.<br />

« Le Soir ne sera pas un<br />

ventre mou », écrivait-elle, le<br />

présentant résolument comme<br />

un journal « progressiste,<br />

combatif et indépendant ».<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse


50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

Marie-Martine Israël, ambassadrice de la création belge<br />

Les Belges ne la connaissent pas. Les Asiatiques l’appellent « Madame mode belge ». Son « Belgium Pro »,<br />

guide professionnel destiné à faire connaître le savoir faire des créateurs belges, est distribué à 25 000<br />

acheteurs dans 85 pays. Marie-Martine Israël est certainement l’une des meilleures ambassadrices des<br />

créateurs et des produits noir-jaune-rouge… C’est sans doute pour cette raison que le ministre des Affaires<br />

étrangères faisait appel à elle, en 2000, pour redorer l’image du pays ternie par les affaires Dutroux et de la<br />

dioxine. La Bruxelloise organise alors des soirées de prestige qui accompagnent les missions économiques et<br />

princières dans le monde. Depuis quelques mois, son site brusselscreativity.com prend par la main les touristes<br />

de passage à Bruxelles en leur livrant ses meilleures adresses de restaurants, de boutiques et d’hôtels.<br />

<strong>Monique</strong><br />

fortamps<br />

Fille d’agriculteur, assistante<br />

sociale de formation,<br />

elle se passionne pour la<br />

communication et la PNL.<br />

À la tête de la Fédération<br />

des femmes agricultrices,<br />

elle est à la base des « fermes<br />

ressourcement » : formés<br />

par <strong>Monique</strong> Fortamps, les<br />

hôtes agriculteurs reçoivent<br />

désormais des citadins pour<br />

des séjours de bien-être et<br />

de retour à la nature. Autre<br />

projet bien mené : la création<br />

d’un groupe de soutien<br />

d’agricultrices qui vient en<br />

aide bénévolement aux<br />

agriculteurs dans la précarité<br />

et réfléchit à des solutions<br />

avec eux. En parallèle,<br />

<strong>Monique</strong> Fortamps emmène<br />

des groupes de touristes<br />

en Ègypte pour leur faire<br />

découvrir la richesse de la<br />

civilisation arabe.<br />

Eliane du Bois, directrice Cinéart-Cinélibre<br />

Avoir vingt ans en mai 68, cela change le regard. Avec des amis<br />

bénévoles, Eliane du Bois, bientôt diplômée de l’Insas, s’implique<br />

dans le cinéma parallèle de l’époque. Cinélibre naît en 1975, puis Cinéart en 1995. Une<br />

double distribution de plus de 500 films parsemée d’un festival de trouvailles culturelles dont<br />

l’incontournable Ècran Total. Un succès jamais démenti qui consiste à défendre quelques<br />

auteurs contemporains incontournables : Emir Kusturica, Ken Loach, Jafar Panahi, les frères<br />

Dardenne, Jia Zhang-Ke… Aujourd’hui, Eliane du Bois est à la tête d’une entreprise de<br />

27 personnes. « Une femme d’affaires intimide encore, mais il y a un moment où la qualité du<br />

travail et la connaissance du métier font qu’on discute d’égal à égal. Ce qui m’intéresse avant<br />

tout, c’est de transmettre le goût du métier à une équipe. » Le projet du cinéma Le Palace à<br />

Bruxelles, notamment avec les frères Dardenne, se concrétisera en 2008-2009. Un défi de<br />

taille. Une nouvelle occasion de transmettre « mes coups de cœur à d’autres ».<br />

136 ELLE BELGIQUE mars.07<br />

Simone Susskind, « diplomate<br />

préventive »<br />

Pour Simone Susskind, la paix passe par les femmes.<br />

En 1989, elle réunissait des Palestiniennes et des<br />

Israéliennes pour des négociations qui, depuis,<br />

ont servi de modèle à des femmes dans d’autres<br />

conflits, en Yougoslavie,<br />

à Chypre… « Par leur<br />

histoire, leur expérience<br />

de mère et parce<br />

qu’elles sont les victimes<br />

premières des conflits,<br />

les femmes apportent<br />

une approche plus<br />

fine qui correspond<br />

à la complexité de<br />

la réalité. Longtemps<br />

absentes du débat,<br />

elles commencent à<br />

se faire entendre ». La<br />

mise en réseau des<br />

femmes, surtout, est son<br />

credo. Coordinatrice<br />

du programme de diplomatie préventive auprès<br />

de Laurette Onkelinx, Simone Susskind met en<br />

route un processus de rencontres entre femmes<br />

belges, iraniennes, puis marocaines et turques, un<br />

projet mené par le centre Amazone. <strong>Elle</strong> lance la<br />

« Commission internationale des femmes pour une<br />

paix israélo-palestinienne juste et durable »… « Les<br />

femmes doivent être présentes dans tous les organes<br />

de pouvoir, là où les décisions se prennent. Pour y<br />

arriver, il faut des actions positives, des catalyseurs<br />

dans la vie politique, sociale et économique, sans<br />

quoi il faudra attendre 200 ans. » Autres projets qui<br />

lui tiennent à cœur : le Music Fund (des instruments<br />

de musique collectés et restaurés ont déjà été<br />

distribués en Palestine et en Israël) et le bilinguisme<br />

dans les écoles bruxelloises. Son rêve ? Réunir Tsipi<br />

Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères,<br />

Hanan Ashrawi, membre du Parlement palestinien et<br />

Condoleezza Rice, chef de la diplomatie US. « Trois<br />

femmes qui seraient vraiment les acteurs d’un accord<br />

de paix israélo-palestinien. »<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse


50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

Renée<br />

Lewkowicz,<br />

agent immobilier<br />

Fondatrice de Lecobel,<br />

agence spécialisée dans<br />

la vente et la location d’appartements<br />

résidentiels, elle emploie 13 femmes.<br />

« Pur hasard. Cela dit, je suis fière<br />

de cette équipe stable, autonome et<br />

animée d’une bon esprit. » Comme<br />

souvent les femmes lorsqu’on leur<br />

donne la parole, Renée Lewkowicz en<br />

profite pour faire passer un message<br />

d’intérêt général : « Il est urgent<br />

d’instaurer en belgique des règles de<br />

mesurage précises pour les biens à<br />

vendre ou à louer. Ici, on peut annoncer<br />

qu’un appartement fait 100, 110 ou<br />

120 m2. Personne ne contrôle et le<br />

consommateur trinque… »<br />

Anne-Dominique toussaint, productrice<br />

<strong>Elle</strong> sort cette année trois films simultanément, signés de ses trois<br />

maisons de production, la libanaise, la belge et la française. D’abord<br />

« Caramel », qui est le résultat d’une rencontre avec une réalisatrice<br />

libanaise et avec lequel elle espère beaucoup aller au festival de<br />

Cannes. « Odette Toulemonde », première réalisation de l’écrivain<br />

Èric-Emmanuel Schmitt avec Les Films de l’Ètang, créé il y a 17 ans<br />

à Bruxelles. Enfin, « J’attends quelqu’un », via sa société parisienne.<br />

Être une femme et productrice ? Un atout pour être efficace dans<br />

l’harmonie et la douceur. « Qu’il s’agisse de l’aspect financier, de<br />

l’accompagnement du réalisateur ou de la création artistique, il est<br />

essentiel de rassurer. » Prête à aucun sacrifice, Anne-Dominique<br />

Toussaint avoue être plus épanouie que jamais dans sa vie privée et<br />

professionnelle. Et le temps, elle le trouve toujours pour ses enfants,<br />

pour voyager, pour le yoga… « Une question de philosophie de vie. »<br />

138 ELLE BELGIQUE mars.07<br />

Anouk Sendrowicz, publicitaire<br />

<strong>Elle</strong> a été a été la première femme « directrice artistique » belge. C’était chez TBWA. Depuis, elle a<br />

co-fondé l’agence Air puis sa propre agence en 2000. Ses campagnes de pub raflent de nombreux<br />

prix, Anouk reste pareille à elle-même : une femme de terrain, à l’écoute, qui aime travailler dans une<br />

équipe restreinte et soudée. Avec son nouveau projet, Culture commune, la première société culturelle<br />

européenne, elle propose d’aller plus loin dans la publicité et d’intervenir sur le produit en amont dans le<br />

style, dans les idées… « Un nouveau moyen de communiquer qui facilite la synergie entre les équipes. »<br />

Evelyn Gessler, chef d’entreprise<br />

Evelyn Gessler occupe une position incontournable au cœur<br />

d’un réseau élaboré depuis des années et dont elle consigne<br />

chaque maillon dans ses fameux carnets. Sa propre société<br />

d’abord, qui fournit des conseils stratégiques aux dirigeants<br />

d’entreprise en matière de gouvernance, de finance, de<br />

communication, de ressources humaines et de développement<br />

durable. Le Club L ensuite, qu’elle lance en 1985 pour réunir des<br />

femmes exerçant une fonction de dirigeante et leur permettre<br />

d’échanger leur savoir et leurs expériences. Son secret<br />

motivation ? Les « PPP », les pensées positives permanentes.<br />

Arlette Zylberberg, responsable<br />

du secteur Fiction, télévision et<br />

cinéma de la RTBF<br />

<strong>Elle</strong> n’a d’yeux que pour le cinéma. Et ses choix sont des<br />

coups de maître : la RTBF coproduit les films des frères<br />

Dardenne (« La Promesse », « Rosetta », « L’Enfant ») mais<br />

aussi « Une liaison pornographique » de Frédéric Fonteyne, « Quand<br />

la mer monte » de Yolande Moreau et Gilles Porte, « Nue propriété »<br />

de Joachim Lafosse… Au total, huit à dix films par an. Sa méthode ?<br />

Lire tous les scénarii (100 par an), découvrir de nouveaux talents et<br />

porter le film jusqu’au bout. Financièrement et artistiquement. Avec<br />

la farouche volonté d’investir dans des premiers films : « Je pense<br />

à vous » des frères Dardenne, « Le Maître de musique » de Gérard<br />

Corbiau, « Toto le héros » de Jaco van Dormael… « Quand on<br />

travaille pour le service public, on doit pouvoir prendre des risques<br />

là où personne d’autre ne le ferait. » Et le moins qu’on puisse dire<br />

c’est que l’audace de cette ancienne scripte, monteuse et réalisatrice<br />

est payante. Chaque année, au moins un film coproduit par la RTBF<br />

est primé dans un festival… C’est tout le bien qu’on souhaite pour les<br />

prochaines coproductions, dont le très attendu « Si le vent soulève les<br />

sables » de Marion Hänsel.<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse


50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

Martine Maelschack,<br />

rédactrice en chef de L’Ècho<br />

<strong>Elle</strong> dirige le seul quotidien économique de<br />

langue française du pays. D’accord, elle y fut<br />

d’abord journaliste, ainsi qu’à l’hebdo Trends-<br />

Tendances. Sans formation économique et à<br />

fond dans un monde d’hommes, il fallait oser.<br />

Alors, elle se force un peu et, en cas de stress,<br />

opte pour l’humour. Se sait sensible et émotive<br />

mais se reconnaît dotée d’un sacré caractère<br />

lorsqu’elle a décidé de faire entendre sa voix.<br />

On peut entendre cette ancienne championne<br />

de volley commenter l’actualité économique à<br />

la radio, tous les lundis matins à 7 h 40,<br />

sur La Première.<br />

Marie-Louise Vlasselaer, directrice<br />

des ressources humaines chez Fortis<br />

Les femmes en entreprise, elle connaît. L’opinion de<br />

Marie-Louise Vlasselaer s’appuie sur une carrière déjà<br />

longue, elle n’est pas forcément croquignolette : « Fortis fait<br />

des efforts pour avoir plus de femmes dirigeantes. Mais il<br />

ne faut pas se leurrer : des administratrices, il n’y en a pas<br />

actuellement. Des femmes directeurs, pas beaucoup. »<br />

Pourquoi ? Parce que les femmes donnent la priorité à<br />

leur carrière plus tard que les hommes. « Pas simple d’être<br />

proactive, de penser stratégie et opérationnel lorsqu’on a des enfants, par<br />

exemple. C’est plus facile pour les hommes, qui délèguent facilement, à<br />

commencer par la famille et la maison. » Marie-Louise Vlasselaer préside<br />

également l’aile belge du Zonta, une organisation internationale qui regroupe<br />

des femmes actives, dirigeantes d’entreprises ou indépendantes. Les 500 à<br />

600 membres belges se réunissent chaque mois pour faire avancer des dossiers<br />

déterminants pour les femmes comme les pensions, les violences conjugales, les<br />

mutilations sexuelles, etc.<br />

140 ELLE BELGIQUE mars 07<br />

Sylvie Irzi, « Madame MSN »<br />

Les télécoms et Internet n’ont pas de secrets pour<br />

elle. Sylvie Irzi est directrice de la division Microsoft<br />

Outline Services Group chez Microsoft. En clair, elle<br />

chapeaute les services qui permettent à des milliers<br />

d’utilisateurs de tirer le meilleur de leur PC et de<br />

communiquer : msn.be, Windows Live Messenger,<br />

Windows Vista, Office, etc. À ce poste depuis trois<br />

ans, Sylvie Irzi dirige une équipe d’une cinquantaine<br />

de personnes. « Avoir de l’influence au féminin,<br />

c’est faire jouer le quotient émotionnel autant que<br />

le quotient intellectuel. À vos lectrices de definir<br />

ce qu’est pour elles le QE… Cela pourrait être un<br />

mix d’écoute, de compréhension, d’ouverture, de<br />

pouvoir de négociation, de pouvoir de non-fiction,<br />

de volonté d’arriver à l’objectif que l’on s’est fixé,<br />

de sympathie et/ou d’empathie. Tout cela avec une<br />

petite touche de charme. Ou une grande, si affinité. »<br />

Emmanuelle neirinck,<br />

directrice de Gil Interim<br />

À la tête d’une armée d’employés, il faut<br />

pouvoir compter sur les autres. Se faire<br />

aider. Rebondir sur l’imprévu. Dénicher la<br />

perle en trois coup de fils. Comme on n’est<br />

jamais si bien servie que par soi-même,<br />

Emmanuelle Neirinck a décidé de fonder<br />

sa propre société d’intérim. Ouverte il y<br />

a quatre ans, la première agence s’inscrit<br />

aujourd’hui dans un réseau qui en compte<br />

plus de vingt. Le secret de son succès ?<br />

Son entourage : fidèle, compétent et,<br />

surtout, de bonne humeur.<br />

Christine Van<br />

Broeckhoven,<br />

scientifique,<br />

lauréate<br />

européenne 2006<br />

du prix L’Oréal-<br />

Unesco<br />

« Un bulldozer dans une tenue<br />

élégante », écrivaient nos collègues du<br />

ELLE België à propos de la directrice du<br />

département de génétique moléculaire de<br />

l’Université d’Anvers. Autorité mondiale<br />

en matière de recherches sur la maladie<br />

d’Alzheimer, la scientifique, qui collectionne<br />

les récompenses internationales les plus<br />

prestigieuses, met un point d’honneur à<br />

encourager l’engagement des jeunes<br />

femmes dans la recherche scientifique. Son<br />

département est un rare exemple de mixité :<br />

« Beaucoup de femmes qui travaillent ici le<br />

font à temps partiel quand les enfants sont<br />

petits. <strong>Elle</strong>s ne sont pas moins efficaces que<br />

leurs collègues masculins qui travaillent<br />

à 100 %. Je ne regarde pas la quantité,<br />

mais la qualité que quelqu’un met dans sa<br />

recherche. »<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse


50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

Karin Gérard,<br />

magistrate<br />

En 2000, elle était élue première<br />

présidente du Conseil supérieur de<br />

la justice. <strong>Elle</strong> a aussi été porte-parole<br />

de la Commission nationale de la<br />

magistrature. Pressée, le portable à<br />

la main, cette magistrate considère le<br />

palais de justice comme sa deuxième<br />

maison et ses collègues comme sa<br />

deuxième famille. Savoir prendre<br />

du recul et ne jamais prendre de<br />

décisions hâtives : des qualités qu’elle<br />

juge essentielles dans sa profession.<br />

Peu de temps pour les amis et encore<br />

moins pour des passions : elle est<br />

consciente qu’il y a des sacrifices<br />

à faire pour être le plus disponible<br />

possible. Ses secrets pour gagner du<br />

temps : anticipation, programmation<br />

et organisation.<br />

Ana Garcia, secrétaire<br />

générale de la Foire du livre<br />

Licenciée en histoire de l’art, Ana Garcia Rubio fait<br />

autorité dans un monde – celui de l’organisation<br />

de manifestations à vocation internationale<br />

– qui demeure résolument machiste. « Lorsque<br />

je veux débattre et faire valoir mon opinion, mes<br />

interlocuteurs ont tendance à parler de prise de<br />

pouvoir. » Femme de pouvoir plutôt que femme<br />

d’influence ? « J’aimerais être une femme d’influence.<br />

Je constate tout le temps que mon opinion de femme<br />

a moins de crédit que si elle était exprimée par un<br />

homme. Je suis très expansive et mon énergie passe<br />

à tort pour de l’agressivité. » Ses réseaux ? Un<br />

premier cercle, amical et artistique. Le second rayon<br />

est frappé de discrétion. On entend passer l’un<br />

ou l’autre prénom : Fadila, Laurette… Des femmes<br />

encore. Les hommes qui la font courir sont des<br />

écrivains : Javier Marias, Philip Roth, Ian McEwan.<br />

142 ELLE BELGIQUE mars.07<br />

Isabelle Santens,<br />

administratrice-gérante de<br />

Xandres<br />

Son nom est associé à la célèbre entreprise<br />

textile, dont l’éponge orne les salles de bain<br />

du monde entier. Mais, alors qu’elle pourrait<br />

rester confortablement assise sur sa fortune<br />

colossale, Isabelle Santens a repris les rênes<br />

de l’entreprise de vêtements de la famille<br />

Andres, rachetée en 1985 par Santens, et<br />

qui avait besoin d’un sérieux ravalement de<br />

façade. « La mode est un business capricieux.<br />

Vous ne pouvez pas jouer les aventurières<br />

quand 190 personnes dépendent de vous<br />

pour gagner leur pain, explique-t-elle.<br />

Vous devez gérer l’argent soigneusement,<br />

en bonne mère de famille. » En 1997, la<br />

poussiéreuse marque Andres devenait<br />

la moderne Xandres. Viennent s’ajouter<br />

Hampton Bays et, plus récemment, la ligne<br />

X-line, destinée aux grandes tailles.<br />

Anne<br />

Demelenne,<br />

Secrétaire<br />

générale de la<br />

FGTB<br />

Fermeture de VW à Forest,<br />

accord interprofessionnel,<br />

pacte de génération, Anne<br />

Demelenne, secrétaire<br />

générale de la FGTB depuis<br />

septembre 2006, est de<br />

tous les combats. Pour cette<br />

Bruxelloise d’adoption, le<br />

syndicalisme est une école<br />

de la dignité, de la vie. « Je<br />

plaide pour que les femmes<br />

militent au sein de la FGTB.<br />

Le syndicat est un outil d’émancipation et de solidarité. » D’origine<br />

namuroise, enseignante, Anne Demelenne rejoint la FGTB comme<br />

permanente à la SETca (Centrale des employés) de Luxembourg, de<br />

Liège, puis de Namur où elle devient secrétaire générale pendant<br />

de nombreuses années. Pour l’ex-présidente du Bureau wallon des<br />

femmes de la FGTB, la féminisation des cadres et à tous les niveaux<br />

est « la » priorité. Conformément aux statuts, 33 % de femmes sont<br />

présentes à la FGTB et l’objectif est la parité. Son message aux<br />

femmes : « Ne pas essayer d’être parfaites. Il faut se faire plaisir<br />

et ne pas s’oublier. »<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse


50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

Monica frassoni, Députée européenne,<br />

Coprésidente du groupe des Verts au<br />

Parlement européen<br />

Une Italienne de Bruxelles, passionnée et trop modeste pour vous<br />

décrire le rôle qu’elle a joué dans le<br />

texte de la Constitution européenne.<br />

Èlue députée européenne sur les<br />

listes Ècolo en <strong>Belgique</strong>, réélue<br />

en 2004 sur la liste des Verts<br />

italiens, Monica Frassoni est une<br />

Européenne « verte » convaincue.<br />

Coprésidente du groupe des<br />

Verts/ALE au Parlement européen<br />

aux côtés de Daniel Cohn-Bendit,<br />

Monica Frassoni est membre du<br />

conseil du réseau parlementaire sur<br />

la Banque mondiale (PNoWB). <strong>Elle</strong><br />

a également été chef des missions<br />

d’observation électorale en Bolivie<br />

et au Vénézuela en 2006. Pour elle,<br />

« avoir de l’influence au féminin,<br />

c’est arriver à faire bouger les<br />

choses sans nécessairement utiliser<br />

des rapports de force »..<br />

Hilde Burie, présidente,<br />

Networking and Human<br />

Resources Advices<br />

<strong>Elle</strong> a été directrice du personnel chez<br />

Philips et à la Sabena. Aujourd’hui, Hilde<br />

Burie gère NeHRa, Networking and<br />

Human Resources Advice, un réseau<br />

de femmes actives dans le domaine des<br />

ressources humaines. Ce forum unique de<br />

networking rassemble ses 200 membres<br />

autour du partage d’idées créatives et<br />

surtout d’expérience professionnelle.<br />

Objectif ? Remédier au vrai manque<br />

de réseau chez les femmes et donc leur<br />

faciliter l’ascension vers le sommet. Le<br />

« réseautage » est un instrument de marketing puissant : il met les gens<br />

en contact, chacun fournit de l’information et en reçoit. Pour Hilde<br />

Burie, les hommes sont passés maîtres dans cet exercice. « Les femmes,<br />

par contre, l’utilisent trop rarement. <strong>Elle</strong>s ne prennent pas le temps pour<br />

s’occuper de ces choses – à leurs yeux – tout à fait superflues et même<br />

non fondées. Pourtant, elles en ont besoin plus qu’elles le croient. »<br />

144 ELLE BELGIQUE mars.07<br />

Inge Geurdens, chef<br />

d’entreprise<br />

Pro du recrutement, elle crée sa propre société,<br />

Executive Research, bientôt suivie d’une seconde,<br />

CV Warehouse. Alors que le fichier de la première<br />

est l’un des plus importants d’Europe, la seconde<br />

permet aux candidats et aux entreprises qui recrutent<br />

de faire leurs demandes via le net.<br />

Delphine Michel, étudiante,<br />

experte administrative à l’Institut<br />

pour l’égalité des femmes et des<br />

hommes<br />

« Je me bats pour que, dans le futur, mes enfants aient des<br />

enseignants hommes et des femmes. » Pour cette étudiante<br />

en première baccalauréat sciences po, il y a trop peu de<br />

femmes dans les études scientifiques, une minorité de garçons<br />

dans la filière pédagogique. Experte administrative à l’Institut<br />

pour l’égalité des femmes et des hommes, cette régente en<br />

sciences humaines s’est également engagée dans les rangs<br />

de la FEF dont elle a été vice-présidente pour combattre,<br />

entre autres, la limitation à 30 % du nombre d’étudiants<br />

non résidents dans l’enseignement supérieur voulue par la<br />

ministre Marie-Dominique Simonet.<br />

Béa Cantillon,<br />

politologue<br />

Son parcours de chercheuse,<br />

d’enseignante et d’experte<br />

auprès de gouvernements<br />

successifs fait de Béa<br />

Cantillon « la » spécialiste<br />

de la politique sociale en<br />

<strong>Belgique</strong>. Ses travaux de<br />

recherche, ses nombreux<br />

rapports, entre autres, au sein<br />

de la commission Cantillon dont elle fut présidente,<br />

ont largement contribué à l’amélioration du statut des<br />

travailleurs indépendants en matière de droits sociaux<br />

en <strong>Belgique</strong>. Sénatrice à la fin des années 90, elle<br />

exerce une influence, indirecte mais certaine, sur le<br />

monde politique par des travaux de recherches et<br />

expertises portant sur la sécurité sociale. Vice-recteur<br />

de l’Université d’Anvers, devenue baronne en 2006,<br />

Béa Cantillon, est également directrice du Centre<br />

pour la politique sociale (Anvers). Ses travaux sur la<br />

pauvreté, la sécurité sociale et l’Ètat-providence font<br />

autorité dans le monde.<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse


50fEMMES D’InfLUEnCE<br />

Mathilde de <strong>Belgique</strong>,<br />

princesse royale<br />

Top nickel dans ses petits tailleurs, le teint<br />

de porcelaine et le brushing parfait. C’est<br />

ce qui frappe, généralement, ceux qui<br />

l’approchent. À y regarder de plus près,<br />

la carrure de la future reine des Belges est<br />

ailleurs, dans son engagement personnel.<br />

Entre deux voyages économiques au bras<br />

de son mari, Mathilde s’est créé son propre<br />

créneau d’activités dans des domaines<br />

nouveaux. Son Fonds Princesse Mathilde<br />

soutient des projets visant à améliorer<br />

la situation des plus vulnérables. Le Prix<br />

Princesse Mathilde a couronné, ces trois<br />

dernières années, des initiatives mettant<br />

en lumière la force des femmes. Femme de<br />

réseaux et d’influence, Mathilde a mené<br />

des missions humanitaires au Niger et au<br />

Mali en faveur des droits de l’enfant, de<br />

l’autonomisation des femmes. A accepté<br />

la fonction d’émissaire de l’ONU pour<br />

l’Année internationale du microcrédit, de<br />

représentante spéciale de l’UNICEF et<br />

d’Onusida… Ceux qui la connaissent bien<br />

soulignent son approche sensible, sensée,<br />

et sa connaissance des dossiers. Son sens<br />

du contact aussi. Ètonnant : son agenda<br />

compte cette année plus de rendez-vous<br />

officiels que celui du<br />

prince héritier.<br />

146 ELLE BELGIQUE mars.07<br />

Corinne Benharrosh,<br />

directeur<br />

Recrutement et<br />

Sélection au Selor<br />

(Bureau de sélection<br />

de l’administration)<br />

À 36 ans, elle devient la plus jeune<br />

femme directrice de recrutement<br />

au Bureau de sélection de<br />

l’administration. Par sa fonction,<br />

Corinne Benharrosh pèse sur les<br />

choix stratégiques en matière de<br />

sélection pour l’autorité fédérale, les<br />

entités fédérées ainsi que d’autres<br />

institutions sollicitant l’expertise<br />

de Selor. L’influence au féminin ?<br />

« Les femmes l’utilisent de façon<br />

plus subtile et parfois même plus<br />

efficace. » Le pouvoir ? «Rarement<br />

présent au féminin actuellement. »<br />

Delphine Paci,<br />

présidente de<br />

l’Observatoire<br />

international des prisons<br />

Coup de chapeau à cette jeune avocate<br />

bruxelloise, spécialisée en droit pénal<br />

et de la jeunesse qui, depuis juin 2006,<br />

préside bénévolement l’Observatoire<br />

international des prisons <strong>Belgique</strong>,<br />

succédant à une autre femme, Juliette<br />

Beghin. Avant cela, Delphine Paci s’est<br />

investie pendant plusieurs années à<br />

visiter les 34 prisons belges. Constat<br />

sans appel : l’état de nos prisons est<br />

déplorable. Surpopulation explosive<br />

– la moitié des occupants sont en<br />

détention préventive –, promiscuité,<br />

conditions sanitaires désastreuses,<br />

violence en tout genre, humiliations,<br />

vétusté des bâtiments… Pour faire<br />

bouger les choses, estime Delphine Paci,<br />

il faut prendre le contre-pied du discours<br />

ambiant : « Si on réfléchissait à la prison<br />

de manière intelligente, on éviterait que<br />

les gens sortent dans des conditions<br />

pires que quand ils y sont entrés. Ce<br />

n’est dans l’intérêt de personne. »<br />

nadine Gouzée,<br />

coordinatrice<br />

de la Task Force<br />

développement<br />

durable du Bureau<br />

fédéral du plan<br />

C’est en accompagnant Laurette Onkelinx, alors jeune<br />

ministre fédérale de l’Environnement, à la conférence<br />

des Nations unies sur l’Environnement à Rio que<br />

cette économiste passionnée de poésie, de musique<br />

et de chanson attrape définitivement le virus du<br />

développement durable. Un concept difficile à (faire)<br />

comprendre puisque « dans la culture de l’instantané,<br />

il y a moins de gens pour s’intéresser à ce qui se<br />

développe lentement et difficilement qu’à ce qui croît<br />

vite et facilement ». Que ce soit au Bureau du plan, aux<br />

Nations unies ou lors de conférences dans le milieu<br />

universitaire et associatif, Nadine Gouzée ne cesse<br />

d’essayer de faire comprendre les enjeux du DD dans<br />

notre société. « Rien n’est gagné. Mais un peu comme<br />

les Droits de l’homme dans les années 70, j’ai l’espoir<br />

que ce qui est utopique aujourd’hui a une chance<br />

d’être une réalité demain ». Femme d’influence ? En<br />

tout cas pas carriériste : « Je vois un peu la vie et les<br />

carrières à travers la fable du lièvre et de la tortue : il y<br />

a des lièvres, très masculins en général, qui dépassent<br />

des tortues tous les jours. Mais les tortues continuent<br />

à avancer très lentement et je m’identifie volontiers<br />

à celles-là, puisque dans la fable, ce sont elles qui<br />

gagnent. »<br />

DossIEr réaLIsé par CorInnE LE BrUn Et sanDrInE DE MonMort<br />

Emmanuel Bosteels, doc presse

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