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Le Jeu comme outil pédagogique - Restode

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Gilles Brougère tente de définir le jeu à partir de cinq caractéristiques ou critères qui l’identifient<br />

de son concurrent <strong>pédagogique</strong> : le second degré (ce n’est pas la vie réelle), la présence<br />

d’une décision dans le chef du joueur, la règle, la frivolité ou absence de conséquence<br />

de l’activité et, enfin, l’incertitude quant à son point d’arrivée.<br />

<strong>Le</strong>s cinq caractéristiques énoncées ne correspondent pas totalement à celles du jeu didactique<br />

que nous évoquons. Ainsi, lorsque Brougère parle du «jeu», il entend l’action libre de<br />

l’enfant, dans laquelle celui-ci définit lui-même une règle. Dans notre approche, il s’agit de<br />

jeu de règles (jeux de société divers, dont les jeux traditionnels ou jeux de plateau). <strong>Le</strong> jeu<br />

de règles est, pour l’enfant, un bon moyen de prendre conscience des conséquences de ses<br />

actes.<br />

Il y a aussi une différence d’intention par rapport aux résultantes de l’activité. Dans le jeu tel<br />

que l’entend Brougère, l’apprentissage découle conséquemment de l’activité, mais dans des<br />

domaines qui varient et qui dépendent de caractéristiques propres au joueur : le débouché est<br />

imprévisible. Tout au contraire, intégré <strong>comme</strong> <strong>outil</strong> dans une démarche <strong>pédagogique</strong>, le jeu<br />

s’inscrit dans un désir d’en maîtriser les conséquences. Faut-il le disqualifier pour autant ?<br />

Nullement, mais il faut garder clairement à l’esprit que l’enfant ne se limite plus simplement<br />

à jouer. Plusieurs des expériences de terrain relatées dans ce dossier se rattachent à ce courant<br />

en ciblant, par exemple, l’éducation à la protection de l’environnement. D’ailleurs ces<br />

expériences se prolongent ou s’intègrent souvent dans un projet plus large que le jeu luimême,<br />

où le jeu sert souvent de déclencheur. Ainsi en est-il lorsque l’on amène les élèves à<br />

identifier dans la nature les espèces ornithologiques de la région, à effectuer des recherches<br />

documentaires, ou encore lorsque l’on en vient à confier le service de prêt d’une ludothèque<br />

à des enfants de l’enseignement spécialisé, dont on découvre à cette occasion les formidables<br />

potentialités.<br />

La pratique du jeu, tant dans l’enseignement spécialisé qu’ordinaire permet de répondre aux<br />

objectifs prioritaires de leur projet éducatif respectif. Elle permet en effet d’amener les élèves<br />

vers une plus grande autonomie, une plus grande confiance en soi, une meilleure socialisation,<br />

un développement des capacités communicatives, sans négliger de les pousser à développer<br />

des savoirs, des savoir-faire et des compétences disciplinaires, en s’appuyant sur une<br />

motivation plus spontanée.<br />

Celles et ceux que la démarche intéresse y trouveront sûrement de grandes satisfactions,<br />

mais à une condition incontournable : celle d’établir toujours avec les élèves un «contrat<br />

<strong>pédagogique</strong>» clair et sincère.<br />

Alexis DEWEYS<br />

1 Parentville, 27-29 octobre 2004<br />

2 Gilles Brougère a consacré à la problématique du jeu les deux ouvrages suivants :<br />

<strong>Jeu</strong> et éducation, Paris, L’Harmattan, 1995<br />

Jouer/Apprendre, Paris, Economica, 2005<br />

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