Plein les sens - So-net

Raphaël pour avoir vu le film qu'il a monté à partir des 70 ans de la Traction
organisés par au Château de Versailles le 24 avril de cette année. La produc-
tion est alerte, créative et très enlevée. Nous étions donc impatients de voir
les images à venir. Quant aux livres déjà parus, les photos sont souvent at-
tractives, voire exceptionnelles pour certaines, du fait de l'alliance inatten-
due entre des lieux peu ordinaires et souvent mythiques qui servent
de décor
et des
voitures qui ne manquent pas d'étonner.
Au moment de reprendre ou de rédiger ce texte, nous avons connaissance du
film et de l'ouvrage. Les participants du mois d'août conçoivent quelque dépit.
L'essentiel des images et des reportages concerne le trajet effectué en juillet
ou bien les organisateurs eux-mêmes. Tatiana semble ne pas exister, ni sa
personne, ni ses œuvres.
Cela nous conforte dans l'indépendance à laquelle nous sommes attachés et
sonne comme une invitation, pour chacun, à se faire l'auteur de son propre
voyage et récit. Nous n'éprouvons que plus de satisfaction, en ce mois de dé-
cembre à écrire et composer notre texte en famille tout en rêvant de notre
prochaine destination de l'été 2005. Pour tous, il reste de belles pages blan-
ches à écrire mais attention, si le numérique offre de plus en plus de ressour-
ces, écrire reste un labeur… Il est plus facile de tourner la clé de contact et de
tirer sur le démarreur de la voitur e.
Raphaël – on revient à lui - est pré-
occupé durant toute cette matinée par
la perte, la veille, de son passeport.
Le lendemain, il doit impérativement
rentrer en France pour rejoindre une
autre destination. Pauvre Raph… A la
frontière du Botswana, alors que nous
avons tous quitté nos voitures pour
satisfaire aux obligations de contrôle
de la douane et de la police, le policier zélé qui l'aborde n'est pas long à dé-
couvrir sa situation irrégulière. A la surprise de tous – ou presque - il menotte
Raphaël, le charge malgré sa résistance dans un véhicule de patrouille et
démarre en trombe, passant de l'autre côté de la frontière. Au sein du
40
groupe, la tension est rapidement désamorcée. Chacun réalise qu'il s'agit d'un
vieux truc de Eric pour marquer au fer ses participants préférés au Tracbar.
Un ami Suisse aura ainsi passé plusieurs heures dans une prison aux Etats-Unis
lors de la traversée du pays en 2002. Arrivé tôt au poste frontière et fort de
complicités établies lors des passages précédents - deux reconnaissances et le
rallye de juillet – notre bon Général Tracelaroute
aura convaincu les policiers
locaux de simuler une arrestation arbitraire.
té. On en retiendra l'humour.
On
oubliera
ce qu'était le régime politique du pays dix ans en arrière.
J'accepterai avec d'autant plus de cœur le lendemain
de coller sur nos canti-
nes
les stickers publicitaires de l'hôtel Thampana.
Humble mais
pratique mobilier pour une activité qui consiste à camper et
décamper.
C'est Caroline qui avait subtilisé le
passeport la veille. Raphaël revien-
dra 10 mn. plus tard, passablement
marqué au moment où le policier lui
enlèvera les menottes, heureux ce-
pendant d'avoir vécu une expérience
extrême. Son récit est éloquent
quant à l'art de l'intimidation et de la
mise en scène dont aura témoigné le
policier Sud Africain qui l'avait arrê-
A Francistown, notre ordinaire d'une chambre pour quatre et deux grands lits
quand nous dormons à l'hôtel se transforme en deux pièces spacieuses dotées
de deux lits chacune. Nous trouverons mieux encore à Walvis Bay par la suite.
e soir, ma curiosité me conduit à pénétrer, non loin de l'hôtel, dans une
C galerie marchande dont les boutiques viennent de fermer. Celle-ci débouche,
à son extrémité, sur un marché qui doit être important la journée. Il
est 18h30. La nuit étant tombée, les commerçants ont plié boutique. Restent
seulement, au bord du trottoir un alignement de femmes, chacune installée
derrière une table de pique-nique faisant pour elle office de vitrine et d'étal.