COMMENT DEVIENT -ON PÉDOPHILE? ETIOLOGIE DE ... - Neuron
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N1868F<br />
Peu de sujets psychiatriques sont aussi actuels que la pédophilie. L’intérêt<br />
croissant des médias et l’inquiétude croissante de la société engendrent des<br />
études de plus en plus nombreuses sur le sujet. De nombreux points d’interrogation<br />
demeurent toutefois. De nombreux articles ainsi que la recherche tendent à<br />
démontrer que la pédophilie doit être comprise comme une catégorie distincte<br />
d’orientation sexuelle, et non pas comme une caractéristique qui se superpose à<br />
une identité hétérosexuelles ou homosexuelle. Cette théorie suscite d’importantes<br />
questions. Choisit-on d’être pédophile, ou s’agit-il d’une caractéristique innée?<br />
Certains facteurs environnementaux jouent-ils un rôle favorisant? La victime<br />
devient-elle abuseur à son tour?<br />
Dans le passé, de nombreuses théories étiologiques ont été développées à ce<br />
sujet, mettant l’accent sur l’impact de l’environnement. De nos jours, des études<br />
de plus en plus nombreuses semblent souligner le rôle de facteurs neurobiologiques.<br />
Mais malgré l’augmentation récente de la recherche, de nombreuses controverses<br />
demeurent.<br />
Comment devient-on<br />
pédophile?<br />
etiologie de la pédophilie<br />
Sebastiaan Tuyls 1 , Marc Eneman 2 ,<br />
Dirk Van de Putte 3<br />
1. Etudiant, 3 e Master Médecine<br />
2. Psychiatre, Médecin-Chef UPC St.-<br />
Kamillus, collaborateur Provincialaat<br />
Broeders van Liefde, Gent<br />
3. Psychiatre, PC Ziekeren, St.-Truiden, UZ<br />
Leuven, CGG Vlaams-Brabant Oost, Leuven<br />
Qu’est-ce que la pédophilie?<br />
Selon le DSM-IV, la pédophilie se situe dans la catégorie des «troubles psychosexuels»,<br />
tout comme d’autres paraphilies telles que le masochisme, le sadisme, le<br />
voyeurisme etc. (1). L’objet sexuel des personnes ayant une préférence pédophile est<br />
l’enfant prépubertaire, généralement âgé de 13 ans, ou moins.<br />
Selon le DSM-IV, 3 critères doivent être remplis (2):<br />
A. pendant une période d’au moins un mois, présence de fantasmes sexuels hautement<br />
excitants, pulsions sexuelles ou comportements se rapportant à des actes<br />
sexuels avec un ou plusieurs enfants en pré-puberté;<br />
B. la personne se comporte soit en fonction de ces pulsions, soit les pulsions ou fantasmes<br />
occasionnent une souffrance évidente ou des difficultés interpersonnelles;<br />
C. la personne concernée a au moins seize ans et a au moins cinq ans de plus que<br />
l’enfant (ou les enfants) repris sous A.<br />
La pédophilie est un trouble présent fort tôt, presque toujours avant la puberté, et qui<br />
concerne une préférence ou orientation sexuelle déviante. Nombreux sont ceux qui<br />
estiment que la pédophilie finit par se manifester au niveau du comportement. Mais<br />
on ne peut l’affirmer avec certitude, car certains pédophiles se limitent à fantasmer<br />
sans jamais passer à l’acte et ne se dévoilent jamais – pour des raisons évidentes. Le<br />
terme de «pédophilie» ne suppose donc pas nécessairement un acte sexuel réel avec<br />
un enfant. Le comportement pédophile peut varier de l’exhibitionnisme et du voyeurisme<br />
aux attouchements inappropriés, à la sexualité par voie orale et à la pénétration.<br />
Le «comportement en fonction de ces pulsions» peut désigner également la recherche<br />
de situations impliquant des enfants ou le fait de regarder de la pornographie<br />
enfantine.<br />
1 l <strong>Neuron</strong>e
Toutefois, il ne faut pas être pédophile<br />
pour avoir un comportement pédosexuel.<br />
Chacun peut commettre des<br />
actes pédosexuels, et même, la majeure<br />
partie des actes pédosexuels sont commis<br />
par des non-pédophiles. Les auteurs<br />
d’inceste par exemple sont généralement<br />
de simples hétérophiles qui ne surveillent<br />
pas leurs limites et dont le sens<br />
moral est souvent peu développé. Souvent,<br />
ils présentent également d’autres<br />
problèmes comportementaux, comme la<br />
violence sur des enfants qui ne sont pas<br />
abusés sexuellement, la violence domestique,<br />
voire un comportement antisocial<br />
en dehors du milieu familial. Ces comportements<br />
sexuels ou sentiments fortuits<br />
d’adultes envers des enfants ne<br />
tombent donc pas sous l’appellation<br />
«pédophilie» et ne sont pas l’expression<br />
d’une «orientation pédophile».<br />
Le terme «hébéphile» est parfois utilisé<br />
pour des personnes ayant une attirance<br />
sexuelle inappropriée pour des adolescents<br />
post-pubertaires.<br />
La prévalence et l’incidence sont très<br />
difficiles à estimer, parce que seul 1 cas<br />
sur 20 d’abus sur enfants est signalé et<br />
que de nombreux pédophiles ne<br />
cherchent pas d’aide spontanément (6).<br />
Puisque l’activité sexuelle n’est pas<br />
nécessaire au diagnostic, de nombreux<br />
pédophiles restent dans l’ombre, et on<br />
ne sait pas combien d’individus ont des<br />
fantasmes pédophiles sans jamais passer<br />
à l’acte. En fait, la plupart des<br />
informations à ce sujet proviennent de<br />
dossiers judiciaires, lorsqu’un pédophile<br />
a commis un fait punissable ou est entré<br />
en contact avec la justice pour une autre<br />
cause.<br />
Pédophilie et droit pénal<br />
Il y a lieu de faire la distinction entre les<br />
terminologies médicale et juridique. La<br />
pédophilie est un diagnostic clinique. La<br />
loi sur les mœurs n’utilise pas les termes<br />
de «pédophilie» et de «pédosexualité»,<br />
mais n’évoque que les actes et comportements<br />
impliquant certaines tranches<br />
d’âge. Voici quelques exemples de faits<br />
punissables concernant les enfants: toute<br />
forme de pénétration, d’atteinte à la<br />
pudeur, d’exhibitionnisme, de pornographie<br />
enfantine et de prostitution enfantine.<br />
Contrairement à la définition<br />
psychiatrique, le simple fait d’avoir des<br />
fantasmes ou des sentiments ne joue pas<br />
en droit pénal; par contre, un acte isolé<br />
est pertinent. Des termes tels que «abus<br />
sur enfant», «inceste» et «molestation d’un<br />
enfant» ne sont donc pas synonyme de<br />
«pédophilie». Ainsi, toutes les personnes<br />
abusant sexuellement de mineurs ne<br />
sont-elles pas pédophiles, et tous les pédophiles<br />
ne se rendent pas coupables<br />
d’abus sur enfants.<br />
Il y a lieu de faire la distinction entre les terminologies médicale<br />
et juridique. Contrairement à la définition psychiatrique, le<br />
simple fait d’avoir des fantasmes ou des sentiments ne joue pas<br />
en droit pénal. Pourtant, toutes les personnes abusant<br />
sexuellement de mineurs ne sont pas pédophiles et tous les<br />
pédophiles ne se rendent pas coupables d’abus sur enfants.<br />
Selon la loi belge, tout rapport sexuel<br />
avec un partenaire de moins de 16 ans<br />
est interdit, même si la personne concernée<br />
marque son accord. Une personne<br />
qui «en a fait une habitude» peut se voir<br />
imposer une peine maximale plus sévère.<br />
Un argument important pour l’in-<br />
2 l <strong>Neuron</strong>e<br />
crimination (majorée) des actes sexuels<br />
sur enfants est la différence de pouvoir<br />
entre l’adulte et l’enfant, comme par<br />
exemple entre un enseignant et son<br />
élève (4).<br />
Il est difficile d’obtenir un<br />
modèle unique de la<br />
personnalité du pédophile,<br />
à cause des différents<br />
sous-groupes de pédophilie.<br />
Des corrélations ont toutefois<br />
été trouvées entre certains<br />
traits psychologiques<br />
et la pédophilie.<br />
Profil du pédophile<br />
Il est difficile d’obtenir un modèle unique<br />
de la personnalité du pédophile, à cause<br />
des différents sous-groupes de pédophilie.<br />
On distingue ainsi les pédophiles<br />
avec une préférence pour les filles ou<br />
pour les garçons, utilisant ou non un ordinateur<br />
ou l’internet pour approcher les<br />
enfants, ayant ou non abusé d’un<br />
membre de la famille ou ayant une préférence<br />
exclusive pour les enfants (5). La<br />
pédophilie, en tant que groupe hétérogène,<br />
est dès lors difficile à résumer en<br />
un profil unique.<br />
Des corrélations ont toutefois été trouvées<br />
entre certains traits psychologiques<br />
et la pédophilie. Ainsi, les pédophiles<br />
ont une faible estime de soi, ils sont souvent<br />
solitaires et ont plus volontiers des<br />
sentiments d’infériorité et d’isolement (6).<br />
De nombreux pédophiles ont également<br />
des traits antisociaux. Ils ont souvent du<br />
mal à gérer leurs sentiments négatifs et<br />
font dès lors plus facilement appel à des<br />
mécanismes de défense comme le déni<br />
(«Quel mal y a-t-il à faire un câlin à un<br />
enfant?»), la minimalisation («Cela ne
s’est produit qu’une fois») et la rationalisation<br />
(«J’aime les enfants; cela ne fait<br />
pas de moi un pédophile!») (5). A l’aide<br />
de ces distorsions cognitives, ils atteignent<br />
leur but et justifient les abus<br />
commis. Les pédophiles ont également<br />
des problèmes avec les interactions<br />
interpersonnelles entre adultes, par<br />
exemple l’établissement de relations<br />
normales (bien que pas moins de 50%<br />
soient mariés).<br />
En général, les pédophiles n’exercent<br />
aucune contrainte physique pour impliquer<br />
des enfants dans leurs activités,<br />
mais ils ont plutôt recours à de la manipulation<br />
psychologique (d’où le terme<br />
de «pédophilie»). Le contact se fait souvent<br />
progressivement, n’est généralement<br />
pas immédiatement de nature<br />
sexuelle et passe par un processus de<br />
séduction et de manipulation psychologique<br />
(grooming) (7).<br />
En général, les pédophiles<br />
n’exercent aucune contrainte<br />
physique pour impliquer des<br />
enfants dans leurs activités,<br />
mais ils ont plutôt recours à<br />
de la manipulation<br />
psychologique.<br />
Très souvent, ces personnes présentent<br />
une panoplie de comorbidités psychiatriques.<br />
Ainsi, 50-60% des pédophiles<br />
ont un trouble anxieux, 60-80% ont un<br />
trouble affectif, et 70-80% ont un trouble<br />
de la personnalité (5). La toxicomanie est<br />
également fréquente.<br />
Les personnes ayant des tendances pédophiles<br />
sont majoritairement des<br />
hommes (3). Toutefois, des cas de<br />
femmes pédophiles ont également été<br />
rapportés (5). Jadis on pensait qu’il<br />
s’agissait d’une curiosité, et dès lors les<br />
comportements inadaptés de femmes<br />
envers les enfants étaient décrits comme<br />
des abus d’enfants et non comme de la<br />
pédophilie. Il s’avère toutefois qu’environ<br />
6% des abuseurs d’enfants dans les<br />
dossiers judiciaires sont des femmes (5).<br />
La plupart de ces femmes abusent<br />
d’enfants très jeunes, en particulier des<br />
enfants qui leur sont confiés. Contrairement<br />
à ce que l’on pensait jadis, la<br />
plupart des femmes pédophiles agissent<br />
seules. Les contacts oro-génitaux et digito-génitaux<br />
sont les plus fréquents (8).<br />
La part beaucoup plus importante des<br />
hommes par rapport aux femmes dans<br />
ce trouble psychiatrique pourrait s’expliquer<br />
notamment par un sous-rapportage.<br />
Une possible raison serait que le comportement<br />
pédophile chez la femme<br />
n’est pas reconnu comme tel parce qu’il<br />
se produit durant les tâches éducatrices<br />
maternelles, comme l’habillage et mettre<br />
l’enfant au bain (5). Très probablement,<br />
on utilise un «double standard» lié au<br />
sexe de l’individu lorsqu’il s’agit de rapporter<br />
des cas, procéder à des arrestations<br />
ou condamner des pédophiles.<br />
Cependant, il est fort douteux que ce<br />
sous-rapportage puisse expliquer la<br />
grande différence entre les sexes.<br />
Etiologie: l’approche<br />
neurobiologique<br />
Des méthodes de test déjà anciennes<br />
tendent à démontrer que, sur le plan<br />
fonctionnel, les hommes pédophiles ont<br />
un QI plus faible, que leurs tests de mémoire<br />
sont moins performants, qu’ils ont<br />
de moindres capacités cognitives et<br />
qu’ils sont plus souvent gauchers (5). Ces<br />
faits ne procurent cependant pas d’indice<br />
quant à un éventuel facteur étiologique.<br />
Depuis longtemps cependant, on<br />
suppose qu’un lien causal pourrait exister<br />
entre certaines lésions du cerveau et<br />
des actes pédophiles. Grâce aux progrès<br />
énormes réalisés sur le plan de l’imagerie<br />
médicale, des recherches ciblées<br />
peuvent désormais être effectuées dans<br />
3 l <strong>Neuron</strong>e<br />
ce domaine. Ce sont surtout l’IRM (imagerie<br />
par résonnance magnétique) et<br />
l’IRM fonctionnelle (IRMf) qui ont largement<br />
contribué à établir la cartographie<br />
du cerveau. L’IRM offre une image détaillée<br />
des structures du cerveau, l’IRMf<br />
de sa fonction. Grâce à l’imagerie, les<br />
descriptions de constats de liens entre<br />
pédophilie et structure ou fonction déviante<br />
du cerveau se font de plus en plus<br />
nombreuses.<br />
Grâce à l’imagerie, les<br />
descriptions de constats de<br />
liens entre pédophilie et<br />
structure ou fonction<br />
déviante du cerveau se font<br />
de plus en plus nombreuses.<br />
Sur le plan biochimique, on a surtout<br />
examiné si, comme dans bon nombre<br />
d’autres troubles psychiatriques, un dysfonctionnement<br />
de l’action de certains<br />
neurotransmetteurs pourrait jouer un<br />
rôle dans la pédophilie. Surtout la sérotonine,<br />
un neurotransmetteur, ainsi que<br />
sa fonction, ont été étudiés. On sait à<br />
propos de la sérotonine qu’elle joue un<br />
rôle dans le contrôle des impulsions.<br />
Une étude de Maes et al. a démontré<br />
que les pédophiles ont une réponse plus<br />
forte aux agonistes de la sérotonine, ainsi<br />
que davantage d’effets secondaires,<br />
lorsqu’ils utilisent de tels produits (9).<br />
Certains médicaments agissant au niveau<br />
du métabolisme de la sérotonine<br />
sont également utilisés dans le traitement<br />
de la pédophilie. On estime que les<br />
comportements sexuels compulsifs tels<br />
que la pédophilie pourraient être liés au<br />
spectre obsessif-compulsif auquel appartiennent<br />
les troubles du contrôle des impulsions<br />
comme les paris pathologiques,<br />
la trichotillomanie et la kleptomanie.<br />
Environ 30-50% des pédophiles ont une
comorbidité de trouble du contrôle des<br />
impulsions (10). Faits intéressants: les similitudes<br />
au niveau des comportements<br />
répétitifs et mal contrôlés et l’effet du<br />
traitement pharmacologique à l’aide<br />
d’agonistes de la sérotonine, tant dans la<br />
pédophilie que dans les comportements<br />
compulsifs et impulsifs.<br />
On examine également l’existence ou<br />
l’absence d’une différence au niveau des<br />
activités réelles du cerveau. A cet effet,<br />
on utilise le PET-scan, où un traceur injecté<br />
peut être visualisé grâce à ses émissions<br />
de rayons X. Plus le traceur est<br />
capté dans une région particulière du<br />
cerveau, plus cette région sera visible à<br />
l’image, et plus l’activité métabolique est<br />
importante (et donc l’activité réelle).<br />
Hinkin et al. ont ainsi pu constater un<br />
important hypométabolisme ou une diminution<br />
de l’activité au niveau du lobe<br />
temporal droit. On constate donc une<br />
différence gauche/droite dans ce cas<br />
précis. On pense que cette asymétrie interviendrait<br />
pour augmenter ou modifier<br />
l’intérêt sexuel et agirait donc indirectement<br />
au niveau de la genèse de la pédophilie<br />
(11).<br />
Une étude de Schiffer et al. réalisée par<br />
IRMf a examiné s’il existait une différence<br />
d’activité neuronale durant l’excitation<br />
sexuelle. Les chercheurs ont comparé<br />
la réaction à divers stimuli chez un<br />
groupe d’hommes hétérosexuels et un<br />
groupe d’hommes pédophiles. Une différence<br />
d’activité claire a pu être démontrée<br />
tant dans les régions sous-corticales<br />
que corticales. Ceci démontre que les<br />
réseaux neuronaux du cerveau fonctionnent<br />
différemment chez les hommes<br />
pédophiles (12).<br />
Toutes ces recherches montrent que les<br />
personnes atteintes de pédophilie diffèrent<br />
dans leur fonctionnement neurobiologique.<br />
La question clé est de savoir<br />
à quelles structures ces différences fonctionnelles<br />
peuvent être liées. Diverses<br />
hypothèses ont été formulées à ce sujet.<br />
L’hypothèse frontale part d’anomalies<br />
dans la région frontale qui causent une<br />
impossibilité d’inhiber les impulsions.<br />
L’hypothèse temporale-limbique quant à<br />
elle se focalise sur le rôle des structures<br />
profondes du lobe temporal, qui sont<br />
responsables de la régulation du comportement<br />
sexuel. De nos jours, des<br />
«théories de double dysfonction» sont<br />
de plus en plus souvent avancées. Elles<br />
affirment que les pédophiles souffrent<br />
d’une dysfonction tant au niveau frontal<br />
(entraînant des troubles de l’inhibition<br />
du comportement) que temporal (entraînant<br />
des troubles de la libido). Certaines<br />
pistes s’intéressent à la masculinisation,<br />
c’est à dire l’effet de la testostérone durant<br />
les phases cruciales du développement<br />
du cerveau. Bien qu’intuitivement<br />
ces théories soient très plausibles, peu<br />
de preuves empiriques tangibles ont été<br />
fournies pour appuyer cette hypothèse.<br />
Les «théories de double<br />
dysfonction» affirment que<br />
les pédophiles souffrent<br />
d’une dysfonction tant au<br />
niveau frontal (entraînant<br />
des troubles de l’inhibition<br />
du comportement) que<br />
temporal (entraînant des<br />
troubles de la libido).<br />
Structurellement, les zones frontales et<br />
temporales ont été les plus étudiées.<br />
Même si l’on sait peu de choses au sujet<br />
d’éventuelles anomalies du cerveau des<br />
personnes atteintes de pédophilie, les<br />
structures impliquées dans le comportement<br />
sexuel ont été étudiées de façon<br />
très poussée dans d’autres populations.<br />
On a notamment constaté dans des modèles<br />
animaux qu’un réseau dense de<br />
neurones, impliquant l’amygdale, l’hip-<br />
4 l <strong>Neuron</strong>e<br />
pocampe, la région septale et les noyaux<br />
de l’area innominata voisine, joue un<br />
rôle important dans le comportement<br />
sexuel et les habitudes d’accouplement.<br />
On a également remarqué des modifications<br />
du comportement sexuel chez des<br />
patients atteints de lésions au niveau des<br />
lobes temporal antérieur et frontal. Elles<br />
peuvent varier de petites modifications<br />
subtiles à d’énormes différences, comme<br />
dans le syndrome de Kluver-Bucy, où le<br />
patient présente des symptômes soudains<br />
d’hypersexualité liés à la lésion, et<br />
même de changement de préférence<br />
sexuelle (14). On a également trouvé des<br />
associations entre la paraphilie et l’épilepsie<br />
du lobe temporal (13).<br />
Diverses études ont démontré des différences<br />
structurelles du volume de certaines<br />
régions du cerveau. Et ce à l’aide<br />
d’IRM et de VBM (voxel-based morphometry)<br />
dans laquelle l’ordinateur subdivise<br />
le volume du cerveau en tout petits<br />
pixels. On peut ainsi comparer de façon<br />
très précise le volume de certaines régions<br />
des cerveaux de différentes personnes.<br />
Chez les pédophiles, ces analyses<br />
VBM ont montré une diminution de<br />
la matière grise dans les structures du<br />
cerveau impliquées dans le comportement<br />
sexuel, comme la région septale,<br />
l’hippocampe, le striatum ventral, le cortex<br />
orbitofrontal et le cervelet (14, 10).<br />
L’étude de Schiltz et al. a constaté un<br />
volume significativement plus petit de<br />
l’amygdale (qui avec e. a. l’hippocampe<br />
forme le système limbique) dans une<br />
population pédophile, avec une différence<br />
plus marquée du côté droit. Cette<br />
diminution de la taille de l’amygdale<br />
n’était pas liée à l’âge et ne pouvait donc<br />
être attribuée à un processus de vieillissement<br />
(14). Les anomalies mises en évidence<br />
dans les régions fronto-striatales<br />
sont intéressantes parque que ces régions<br />
appartiennent au système sérotoninergique.<br />
Elles sont compatibles avec les<br />
résultats biochimiques susmentionnés.
Des différences ont été constatées non<br />
seulement au niveau de la substance<br />
grise du cerveau, mais également au niveau<br />
de la substance blanche. Il s’est<br />
avéré que les hommes pédophiles possèdent<br />
certaines régions de substance<br />
blanche de volume significativement<br />
moindre (15). De telles anomalies font<br />
supposer que les pédophiles, outre leur<br />
comportement sexuel déviant, auraient<br />
encore d’autres symptômes additionnels.<br />
Et effectivement, comme il a déjà<br />
été mentionné, ces hommes font de<br />
moins bons résultats aux tests de QI,<br />
leurs prestations au niveau des tâches<br />
visuelles, spatiales et verbales de la mémoire<br />
sont plus faibles, et leurs prestations<br />
scolaires sont plutôt médiocres.<br />
Plusieurs études intéressantes<br />
ont étudié «l’older brother<br />
effect», le constat que le<br />
risque de pédophilie<br />
augmente avec le nombre de<br />
frères aînés.<br />
Plusieurs études intéressantes ont étudié<br />
l’older brother effect, le constat que le<br />
risque de pédophilie augmente avec le<br />
nombre de frères aînés. Ce phénomène a<br />
été remarqué pour la première fois chez<br />
des hommes homosexuels non pédophiles,<br />
pour lesquels on a constaté qu’ils<br />
avaient significativement plus souvent<br />
plusieurs frères aînés. Le risque d’homophilie<br />
augmenterait même d’un tiers<br />
pour chaque frère aîné supplémentaire.<br />
On s’est demandé si c’était le cas également<br />
pour les hommes pédophiles. Une<br />
étude de Blanchard et al. (16) a comparé<br />
260 pédophiles à 260 contrôles. Elle a<br />
constaté une corrélation, les pédophiles<br />
homosexuels (des pédophiles avec une<br />
préférence spécifique pour les garçons)<br />
ayant plus souvent plusieurs frères aînés.<br />
Une explication hypothétique de ce<br />
birth order effect ou effet de la suite des<br />
naissances pointe en direction d’un<br />
trouble de maturation des circuits cérébraux.<br />
Dans certains cas, chez la femme<br />
multipare, du sang embryonnaire passerait<br />
dans le réseau sanguin maternel,<br />
provoquant ainsi une réaction immunitaire.<br />
Des anticorps seraient formés<br />
contre les protéines (l’antigène H-Y étant<br />
un candidat) qui sont le produit de gènes<br />
sur le chromosome Y fœtal masculin, qui<br />
bien entendu sont étrangers au corps de<br />
la mère. Ce processus entraînerait une<br />
perturbation au niveau du développement<br />
neuronal et expliquerait ainsi le<br />
comportement sexuel déviant. Malgré<br />
cette explication très plausible, il existe<br />
des études épidémiologiques qui n’ont<br />
pas constaté cet older brother effect. Des<br />
preuves scientifiques irréfutables, par<br />
exemple sous forme d’anticorps maternels<br />
dirigés contre ces protéines, n’ont<br />
jamais été apportées.<br />
Une autre étude de Blanchard et al., qui<br />
examine des problèmes de développement<br />
neurologique comme cause de la<br />
pédophilie, est également intéressante<br />
(17). Ce groupe de chercheurs a examiné<br />
1.206 pédophiles, lesquels rapportaient<br />
remarquablement souvent qu’ils avaient<br />
subi un traumatisme de la tête dans leur<br />
prime enfance (avant l’âge de 13 ans)<br />
avec perte de conscience. En ce qui<br />
concerne les traumatismes chez l’adulte,<br />
contrairement aux traumatismes subis<br />
avant la puberté, il n’y aurait pas d’association<br />
avec la pédophilie. Le constat<br />
que de tels traumatismes de la tête à un<br />
jeune âge pourraient constituer un facteur<br />
de risque de comportement pédo-<br />
5 l <strong>Neuron</strong>e<br />
phile, rendent le problème d’autant plus<br />
intéressant, mais également plus complexe.<br />
L’hypothèse proposée dans cette<br />
étude est que ces traumatismes de la tête<br />
durant les années de jeunesse – portant<br />
atteinte au développement dans une<br />
phase critique de la maturation du cerveau<br />
– entraîneraient une perturbation<br />
du développement et aboutiraient à une<br />
attirance sexuelle orientée vers les enfants.<br />
Cette théorie doit encore être<br />
confirmée.<br />
Concluons que, malgré les liens évidents<br />
entre fonction aberrante de certaines régions<br />
du cerveau d’une part et comportement<br />
sexuel aberrant d’autre part, la<br />
littérature n’a toujours pas fait état d’une<br />
quelconque «lésion pédophile» prouvée<br />
au niveau du cerveau (18). Les deux dernières<br />
études mentionnées de Blanchard<br />
et al. ont essayé de mieux comprendre la<br />
question étiologique en s’intéressant au<br />
problème de la maturation du cerveau<br />
qui entraînerait un trouble précoce du<br />
développement neurologique.<br />
Une recherche plus ciblée pour appuyer<br />
cette théorie est en tout cas nécessaire.<br />
Etiologie: facteurs sociaux et<br />
environnementaux<br />
Certains facteurs environnementaux<br />
peuvent contribuer à poser des actes<br />
pédophiles. Les pédophiles rapportent<br />
souvent que le stress est un facteur qui<br />
aggrave leurs tendances ou désirs (5).<br />
Mais certains facteurs environnementaux<br />
seraient-ils également impliqués?<br />
Depuis un certain temps, les abus subis<br />
dans l’enfance et les liens défaillants<br />
Malgré les liens évidents entre fonction aberrante de certaines<br />
régions du cerveau d’une part et comportement sexuel aberrant<br />
d’autre part, la littérature n’a toujours pas fait état d’une<br />
quelconque «lésion pédophile» prouvée au niveau du cerveau.
entre parents et enfants sont considérés<br />
comme des facteurs étiologiques de la<br />
pédophilie. Dans ce modèle, les fantasmes<br />
sexuels impliquant des enfants et<br />
les comportements pédophiles sont<br />
considérés comme une espèce de mécanisme<br />
d’adaptation, une façon de gérer<br />
les sentiments négatifs et les effets d’événements<br />
anciens.<br />
Ainsi, un mécanisme d’attachement inadéquat<br />
lié à une dysfonction familiale<br />
exposerait les enfants à une privation<br />
émotionnelle et à l’isolement, avec<br />
risque d’un développement anormal.<br />
L’apprentissage social serait alors menacé<br />
par un manque d’adaptation aux<br />
comportements conventionnels.<br />
L’un des facteurs externes les plus évidents<br />
dont il a été démontré qu’ils augmentent<br />
le risque de comportement pédophile<br />
est le fait que les pédophiles ont<br />
souvent été eux-mêmes les victimes<br />
d’abus sexuels dans leur enfance. Cette<br />
relation est désignée comme victim-toabuser<br />
cycle ou abused-abuser phenomenon<br />
(19). Les chiffres à ce sujet varient<br />
fortement, en fonction des critères de<br />
sélection de l’étude et de la population<br />
utilisée. Les chiffres vont de 28% à pas<br />
moins de 93%, contre environ 15% dans<br />
le groupe contrôle (5). Un très grand<br />
nombre de théories ont également été<br />
formulées sur l’origine de ce lien.<br />
La théorie psycho-dynamique suggère<br />
que les enfants privés émotionnellement<br />
et séduits par un adulte vont se lier et<br />
s’identifier à cette personne.<br />
En s’identifiant à l’abuseur, l’enfant abusé<br />
tente d’acquérir une nouvelle identité,<br />
une identité qui favorise à son tour les<br />
abus. Une variante de cette piste de réflexion<br />
est que suivre les traces de l’ancien<br />
agresseur est une façon d’annuler le<br />
sentiment d’impuissance.<br />
Une seconde théorie considère la pédophilie<br />
d’un point de vue cognitif comportemental.<br />
L’excitation sexuelle déviante<br />
serait conditionnée par des fan-<br />
tasmes lors de la masturbation. Une<br />
étude de Marshall et al. a révélé que les<br />
pédophiles se masturbent plus souvent<br />
et se conditionnent ainsi eux-mêmes<br />
(20). Les fantasmes lors de la masturbation<br />
sont basés sur les expériences<br />
sexuelles antérieures, lorsqu’ils étaient<br />
abusés eux-mêmes dans l’enfance. Le<br />
renforcement positif de la pensée et du<br />
comportement consiste alors à obtenir<br />
l’orgasme durant la masturbation, ce qui<br />
a pour conséquence de graver le com-<br />
Un mécanisme<br />
d’attachement inadéquat lié<br />
à une dysfonction familiale<br />
exposerait les enfants à une<br />
privation émotionnelle et à<br />
l’isolement, avec risque d’un<br />
développement anormal.<br />
L’apprentissage social serait<br />
alors menacé par un<br />
manque d’adaptation<br />
aux comportements<br />
conventionnels.<br />
portement sexuel déviant (in casu la pé-<br />
dophilie). On pense que ceci empêche<br />
les jeunes abusés d’évoluer normalement<br />
sur le plan sexuel. Cette théorie est<br />
toutefois fortement contestée par des résultats<br />
contradictoires.<br />
Il convient de noter que, bien que les<br />
individus abusés aient un risque accru<br />
d’abuser eux-mêmes, la plupart des victimes<br />
ne prolongent pas ce cercle vicieux.<br />
Il y a également une inquiétude légitime<br />
quant à l’exactitude des auto-rapportages<br />
par des pédophiles qui prétendent<br />
avoir été abusés eux-mêmes. Ces déclarations<br />
sont souvent faites dans un<br />
6 l <strong>Neuron</strong>e<br />
contexte juridique et certains pédophiles<br />
cherchent ainsi à justifier leur comportement.<br />
Discussion et conclusion<br />
Il ressort de la littérature que de nombreux<br />
facteurs sont mis en rapport avec<br />
les comportements pédophiles.<br />
Sur le plan biochimique, il y a une perturbation<br />
de la fonction de certains neurotransmetteurs<br />
dont la sérotonine, un<br />
déficit fonctionnel – reflétant peut-être<br />
des anomalies structurelles sous-jacentes<br />
telles une diminution de la matière grise<br />
dans le cerveau (région septale, hippocampe,<br />
amygdale, striatum ventral, cortex<br />
orbitofrontal et cervelet) – et des anomalies<br />
de la matière blanche. L’imagerie<br />
fonctionnelle comme le PET scan soutient<br />
ces constats, e.a. en démontrant un<br />
hypométabolisme dans certaines régions<br />
du cerveau chez les pédophiles.<br />
Ces constats ont entraîné la formulation<br />
d’une hypothèse frontale, où des problèmes<br />
de contrôle des impulsions<br />
naissent par la dysfonction de la région<br />
frontale, et d’une hypothèse temporale/<br />
limbique, où le comportent sexuellement<br />
aberrant naît du dysfonctionnement<br />
des régions temporale et limbique<br />
du cerveau. Elles sont toutes deux élégamment<br />
combinées dans la Dual Dysfunction<br />
Theory.<br />
Les facteurs environnementaux tels que<br />
l’abus sexuel durant l’enfance et un style<br />
d’attachement inadéquat jouent très certainement<br />
aussi un rôle. Mais la question<br />
est de savoir: lequel? Une explication<br />
très plausible serait qu’il s’agit de facteurs<br />
déclenchants qui provoquent des<br />
changements fonctionnels et structurels<br />
chez des personnes (génétiquement)<br />
prédisposées. Cette sensibilité (génétique)<br />
sous-jacente déterminerait ensuite<br />
la sensibilité de l’individu à ces facteurs.<br />
Mais ici aussi, la recherche ne fournit<br />
aucune explication précise. Le rôle des
facteurs environnementaux dans le tableau<br />
final n’est donc pas encore clairement<br />
établi.<br />
Dès lors, l’hypothèse la plus répandue<br />
quant à l’origine neurobiologique de la<br />
pédophilie, et des paraphilies en général,<br />
est celle selon laquelle la pédophilie<br />
est considérée comme un neurodevelopmental<br />
disorder, comme un trouble du<br />
développement des circuits neuronaux.<br />
C’est un concept également utilisé pour<br />
d’autres troubles psychiques tels que la<br />
schizophrénie.<br />
Les études de Blanchard en al. vont dans<br />
ce sens: le faible niveau d’intelligence,<br />
les aptitudes verbales limitées et les<br />
études sur les accidents avec perte de<br />
conscience avant l’âge de 13 ans indiquent<br />
un trouble du développement<br />
du cerveau.<br />
Il a été démontré qu’un certain nombre<br />
de régions du cerveau cruciales pour le<br />
développement du comportement sexuel<br />
sont déviantes chez le pédophile. Ces<br />
anomalies n’ont toutefois pas encore été<br />
étudiées de façon systématique. La<br />
quantité actuelle des recherches faisant<br />
appel à la neuro-imagerie est encore<br />
trop limitée pour tirer des conclusions<br />
définitives. Le plus grand problème dans<br />
ce domaine de la recherche est peut-être<br />
que les études de neuro-imagerie, en<br />
fonction de la technologie utilisée et du<br />
modèle de recherche utilisé, diffèrent<br />
fortement et sont dès lors difficilement<br />
comparables. S’ajoute à cela le fait que<br />
la pédophilie en soi est un concept hétérogène,<br />
et que l’existence de divers sousgroupes<br />
rend le tout encore plus complexe.<br />
Ainsi, il est exclu de faire une<br />
comparaison entre des études effectuées<br />
sur des pédophiles ayant une préférence<br />
pour les garçons et les études effectuées<br />
sur des pédophiles ayant une préférence<br />
pour les filles. Ces deux types de pédophilies<br />
sont en effet trop différents. De<br />
plus, on ne sait pas toujours clairement<br />
si les auteurs ont fait une distinction cor-<br />
recte entre les véritables pédophiles<br />
(avec un trouble de l’orientation sexuelle)<br />
et les pédosexuels. Comme bon nombre<br />
de chercheurs viennent du milieu de la<br />
médecine légale, des non-pédophiles<br />
condamnés pour abus d’enfants sont<br />
parfois repris dans les études.<br />
De plus, les circuits du cerveau sont<br />
multifonctionnels. Les structures<br />
comme l’amygdale, l’hippocampe, le<br />
lobe temporal et le cortex préfrontal<br />
surgissent en psychiatrie dans un<br />
nombre infini d’études de neuro-imagerie<br />
et sont très probablement impliquées<br />
dans de nombreux types différents de<br />
comportements et fonctions neurologiques.<br />
Ainsi la Dual Dysfunction Theory<br />
surgit dans bon nombre d’autres<br />
troubles psychiatriques, comme le<br />
trouble obsessionnel-compulsif, les<br />
psychoses, l’autisme et la psychopathie,<br />
et elle constitue probablement un cadre<br />
de réflexion trop large dans la recherche<br />
sur les comportements sexuels déviants.<br />
Même si cette piste de réflexion a libéré<br />
la voie pour réaliser de nombreuses<br />
autres études, des recherches plus spécifiques<br />
doivent encore être menées. En<br />
effet, on n’a toujours pas réussi à désigner<br />
d’authentiques «lésions de pédophilie»<br />
au niveau du cerveau.<br />
De nombreuses questions sur la pédophilie<br />
demeurent donc. Le décryptage<br />
en matière de causalité, de ce qui est<br />
une cause et de ce qui est une conséquence,<br />
s’avère très difficile. Le développement<br />
d’une vaste piste de recherche<br />
a mené à la désignation d’un<br />
certain nombre d’acteurs, mais leur rôle<br />
précis n’est pas encore élucidé. Il est<br />
également fort probable que la pédophilie<br />
soit très hétérogène étiologiquement,<br />
et qu’il faille donc prévoir différents<br />
modèles pour l’expliquer. D’autres<br />
travaux de recherche ciblés, avec des<br />
protocoles d’étude et des groupes de<br />
recherche bien définis, sont dès lors<br />
nécessaires.<br />
7 l <strong>Neuron</strong>e<br />
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