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La promenade du vairon

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<strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong><br />

Par W. G. Sutherland 1<br />

En différentes occasions, lorsqu’un cours de concept crânien se terminait, le Dr Sutherland donnait<br />

une causerie improvisée qu’il appela « <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong>. » Elle ne fut jamais consignée par<br />

écrit. Par conséquent, chaque <strong>promenade</strong> était différente des autres ; l’idée générale cependant,<br />

était toujours la même. Dès qu’il commençait la <strong>promenade</strong> avec ses auditeurs, on voyait le cerveau<br />

et son intérieur, on se concentrait dessus et on comprenait. Les demandes sans cesse renouvelées<br />

prouvent l’efficacité de cette <strong>promenade</strong> touristique unique, la « <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> ».<br />

Le périple présenté ici est un composite, rassemblant des notes prises à l’époque par Me Sutherland,<br />

Rebecca C. Lippincott, DO, et Marion Howe Wilder, DO, et un enregistrement magnétique textuellement<br />

transcrit par Rollin E. Becker DO. Le tout a été assemblé par Anne Wales, DO. 2 Il est tiré<br />

de sept causeries données entre 1948 et 1951. 3 Il y eut d’autres périples dont il n’existe pas d’enregistrement,<br />

mais il est probable que le présent composite inclut l’essentiel de la pensée <strong>du</strong> Dr Sutherland<br />

exprimée sous cette forme.<br />

Enfants, nous démontrions fréquemment une vigoureuse faculté : l’aptitude à déployer notre<br />

imagination. Le Créateur de l'Univers avait de l'Imagination – imagination avec un grand I.<br />

Sans elle, aucun Univers n’eût été créé. Je vous demande maintenant de faire usage de cette<br />

faculté et de m’accompagner dans un périple touristique. Une traversée dans le liquide céphalo-rachidien,<br />

ce grand corps liquide puissant et fluctuant. Eveillez cette imagination, la vôtre,<br />

et venez avec moi escorter un petit <strong>vairon</strong>, un <strong>vairon</strong> fluorescent, capable d’allumer ou d’éteindre<br />

sa lumière à volonté, pendant qu'il explore, cherche et raisonne. Il progresse grâce à<br />

ses nageoires et réalise que ses mouvements font fluctuer le liquide céphalo-rachidien.<br />

Le petit <strong>vairon</strong> a appris que le liquide céphalo-rachidien se répartit dans le cerveau, la moelle<br />

épinière et, en dehors <strong>du</strong> cerveau et de la moelle, dans les espaces sous-arachnoïdiens. Il<br />

estime que l'endroit le plus logique pour embarquer pour son périple est le quatrième ventricule,<br />

où existe une communication entre les ventricules et la grande citerne, permettant au liquide<br />

céphalo-rachidien de passer des ventricules dans la masse liquidienne entourant le cerveau<br />

et la moelle épinière. En considérant cela, il se rappelle ce que disait le Dr. Still, dans<br />

Philosophie de l'Ostéopathie : « Le fluide cérébro-spinal est l'élément le plus noble connu<br />

1 Tra<strong>du</strong>it de l'américain par Pierre Tricot, décembre 1999.<br />

2 Adah Strand Sutherland (1889-1976) épousa William G. Sutherland, DO, en 1924. Elle fut le porte parole <strong>du</strong> Dr<br />

Sutherland, attentive à ses idées, l’aidant à les exprimer verbalement, tout en assurant le secrétariat des premiers<br />

cours d’ostéopathie crânienne. Ce texte résulte de ses efforts pour rassembler les écrits <strong>du</strong> Dr Sutherland. Elle a<br />

également écrit With Thinking Fingers, une biographie <strong>du</strong> Dr Sutherland.<br />

Les Drs Lippincott, Becker et Wales furent membres de la faculté associée <strong>du</strong> Dr Sutherland. Rebecca C. Lippincott,<br />

DO (1894-1986 : Philadelphia College of Osteopathy, 1923), a coécrit A Manual Cranial Technique ; Rollin<br />

E. Becker DO (1910-1996 : Kirksville College of Osteopathic Medicine, 1933) ultérieurement président de la Sutherland<br />

Cranial Teaching Foundation (1963-80) ; Anne Wales, DO (1904- : Kansas City College of Osteopathy<br />

and Surgery, 1926) est l’éditeur de Teachings in the Science of Osteopathy de Sutherland.<br />

3 Les causeries utilisées pour le présent périple – sept en tout –, ont été données à Des Moines, Iowa, Providence,<br />

Rhode Island et Chicago, Illinois, le 1 er juillet 1948, le 23 octobre 1948, le14 mars 1949, le 19 mai 1949, le 28<br />

octobre 1949, le 25 mai 1950 et le 12 juillet 1951.<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 1/11


contenu dans le corps humain, et à moins que le cerveau ne fournisse le fluide en abondance,<br />

une condition d'incapacité <strong>du</strong> corps persistera. » 4<br />

Prestement, il se lance et se retrouve dans le quatrième ventricule <strong>du</strong> cerveau humain vivant. Il<br />

regarde alentour et découvre qu’il se rétrécit vers le canal central de la moelle épinière et vers<br />

l'aque<strong>du</strong>c cérébral, aussi bien que vers les recessus latéraux qui communiquent avec la grande<br />

citerne. À l’évidence, il s’agit d’un centre d'opération stratégique. Le voilà donc nageant le<br />

long <strong>du</strong> plancher <strong>du</strong> quatrième ventricule, remarquant toutes les cellules nerveuses et les fonctions<br />

qu'elles servent : les centres physiologiques <strong>du</strong> corps humain. Il est particulièrement<br />

important que ces centres de contrôle et de régulation soient en bonne condition de fonctionnement.<br />

Il nage alors vers le sommet et discerne le mouvement vivant <strong>du</strong> cervelet, la partie antérieure<br />

<strong>du</strong> toit. Il passe un temps considérable à examiner et se demande : Que se passe-t-il<br />

ici ? Il observe les fibres issues <strong>du</strong> pont et allant vers le cervelet, la forme <strong>du</strong> cervelet, reposant<br />

sous la tente, dans la fosse postérieure de la base <strong>du</strong> crâne et recouvrant la partie postérieure<br />

<strong>du</strong> toit <strong>du</strong> quatrième ventricule, avec ses plexus choroïdiens descendant de l'extérieur.<br />

Tiens ! Le cervelet bouge pendant l'inspiration et l'expiration comme un soufflet de forge ! Il<br />

voit que les lobes cérébelleux ont un cœur de tissu blanc et de la matière grise en périphérie.<br />

Ici, les cellules nerveuses lui apparaissent comme des antennes de récepteurs de radio. « Pourquoi,<br />

se demande-t-il, la structure est-elle agencée de cette façon ? »<br />

Tout ce qui est situé autour ou près <strong>du</strong> quatrième ventricule, répondant si nettement à la tente<br />

<strong>du</strong> cervelet, à l’intérieur de la courbure de l’écaille occipitale, au-dessus <strong>du</strong> trou occipital et de<br />

l’apophyse basilaire et reposant contre les surfaces postérieures des portions pétreuses des os<br />

temporaux, tout cela commence à lui apparaître comme un système naturel destiné à faire<br />

fluctuer l’ensemble <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien. Peut-être pourrait-on faire exactement cela<br />

avec l'écaille occipitale : – quelle commodité pour comprimer le cervelet et le quatrième<br />

ventricule, et faire fluctuer le liquide céphalo-rachidien vers le haut à travers l'aque<strong>du</strong>c, vers<br />

le troisième ventricule, vers le bas, à travers le canal central, vers le dehors, et à travers les parois,<br />

autour, sous et sur l’ensemble <strong>du</strong> cerveau et de la moelle épinière. Ici, le mouvement<br />

fluctuant <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien peut être contrôlé en comprimant et en relâchant le quatrième<br />

ventricule. Pensez aux fibres <strong>du</strong> pont, s'étendant <strong>du</strong> plancher <strong>du</strong> quatrième ventricule<br />

au cervelet, qui non seulement compriment à partir <strong>du</strong> dessus, mais de plus ensemble, tirent.<br />

En apprenant à comprimer la fluctuation en comprimant le quatrième ventricule, vous pouvez<br />

obtenir immédiatement un échange rythmique équilibré entre tous les liquides <strong>du</strong> corps, et je<br />

dis bien tous.<br />

Dans le plancher <strong>du</strong> quatrième ventricule, se trouvent tous les centres physiologiques, notamment<br />

ceux de la respiration et de dix nerfs crâniens (les deux autres font partie <strong>du</strong> cerveau).<br />

Non seulement vous faites fluctuer le liquide, mais de plus, cette action nourrit par l'intermédiaire<br />

de « l'élément le plus noble connu », qui est transmis le long des fibres vers tous les tissus<br />

: le cœur, les poumons, la rate, le foie. Ce sont les centres physiologiques primaires !<br />

Remarquez qu’il y a expansion et contraction de l’aque<strong>du</strong>c avec la motilité de ses parois : le<br />

cerveau moyen. Voyez l'on<strong>du</strong>lation <strong>du</strong> flux <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien à travers lui jusque<br />

dans le troisième ventricule. Notez qu'à cet endroit, le <strong>vairon</strong> se trouve juste au-dessus de la<br />

symphyse sphéno-basilaire. Il considère que des positions extrêmes de cette articulation en<br />

flexion, extension, latéroflexion et surtout en torsion, feraient comme un plis dans un « bas »,<br />

perturbant la fluctuation <strong>du</strong> liquide entre les troisième et quatrième ventricules. Cette manière<br />

de considérer le crâne peut-elle avoir quelque intérêt ? Le petit <strong>vairon</strong> commence à le penser.<br />

Regardez l’ensemble <strong>du</strong> système des ventricules au sein <strong>du</strong> tube neural. Troisième et quatrième<br />

ventricules sont comme le corps d'un oiseau. <strong>La</strong> moelle épinière est la queue, les ailes<br />

sont les ventricules latéraux, entourés par le cerveau mobile, s'attachant, là où toutes les ailes<br />

4 Still, A. T. Philosophy of Osteopathy, p. 39.<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 2/11


s’attachent. Des ailes qui en cours de vol s’élèvent en arrière et au repos se replient. En même<br />

temps qu’ils entrent en expansion, les hémisphères cérébraux chevauchent chaque ventricule.<br />

C'est pourquoi lors de l’inspiration, l’élargissement est plus important à la partie postérieure<br />

de la suture sagittale et au niveau de la suture occipito-mastoïdienne. Chaque chose étudiée<br />

indique la motilité <strong>du</strong> cerveau et le mouvement des os et de toutes les parties <strong>du</strong> mécanisme<br />

de la respiration primaire. J’ai essayé de le réfuter.<br />

Le petit <strong>vairon</strong>, se trouve maintenant au-dessus d'une fissure profonde au sommet <strong>du</strong> troisième<br />

ventricule. Entendant un bourdonnement le long des faisceaux nerveux moteurs partant des<br />

hémisphères cérébraux vers le bas, il surveille un petit cône qui bascule sur sa tige pendant la<br />

respiration – une fonction rythmique accordée aux principes mécaniques. C'est le corps pinéal<br />

basculant vers l'arrière lorsque la symphyse sphéno-basilaire est en extension et vers l'avant<br />

lorsqu'elle est en flexion. Petit gars curieux, il la saisit, la tire vers l’avant et la ramène pour<br />

voir ce qui se passera dans cette zone d’important fulcrum à la jonction de la faux <strong>du</strong> cerveau<br />

et de la tente <strong>du</strong> cervelet. Ça ressemble à une poignée qui fait glisser les pignons car elle<br />

bouge en va et vient. Il doit bien exister quelque connexion entre le petit corps pinéal et la<br />

membrane de tension réciproque ! Certains philosophes ont pensé que cette région est le siège<br />

de l'âme. Il en doute. Mais il semble bien exister quelque connexion mécanique, parce que<br />

l’ensemble de la membrane de tension réciproque glisse vers l’avant au cours de l'inspiration<br />

et vers l’arrière pendant l'expiration.<br />

Regardant vers l’avant dans le liquide <strong>du</strong> troisième ventricule, le petit <strong>vairon</strong> voit pendre un<br />

rideau que le liquide fait remuer. Pendant l’inspiration, le rideau s’étire et il pense que le<br />

plexus choroïdien <strong>du</strong> troisième ventricule change de forme. En fait, la forme <strong>du</strong> ventricule<br />

change lorsque les parois se déplacent, prenant la forme d'un V au cours de l'inspiration et se<br />

rapprochant au cours de l'expiration. Mais, ces parois sont des fibres nerveuses transmettant<br />

des impulsions ! Donc cette mobilité doit être une autre fonction physiologique, sans laquelle<br />

il n'y aurait rien pour assurer l’accommodation <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien allant <strong>du</strong> quatrième<br />

ventricule vers le troisième et vice versa.<br />

Ici, dans le troisième ventricule, il fait très attention où il nage car il entend le bourdonnement<br />

des cellules nerveuses dans les deux thalamus. Il lui semble qu'il y a quelque chose de vivant<br />

dans ces parois : les ganglions basaux. Il a enten<strong>du</strong> parler des cellules nerveuses électriques de<br />

ces parois, et il n’aimerait pas être électrocuté par le contact avec la force électrique, pas plus<br />

que vous n’oseriez toucher un de ces câbles haute tension qui transportent l’électricité devenant<br />

le courant 220 volts que vous utilisez chez vous. <strong>La</strong> puissance dans ce thalamus est tellement<br />

grande ! Parce qu’il reçoit quelque chose <strong>du</strong> « plus noble élément connu », ainsi que le<br />

Dr. Still l’évoquait, c’est différent des impulsions nerveuses qui circulent avec des messages<br />

ordinaires. Elle est transmuée en impulsions nerveuses caractéristiques, cheminant le long des<br />

nerfs, que l’on peut comparer au courant 220 volts.<br />

Le petit <strong>vairon</strong> décide qu'il serait intéressant d’aller voir le fond de cette profonde cavité pour<br />

découvrir ce qui s'y passe ; alors, il plonge vers le bas. <strong>La</strong> première chose qu’il rencontre, c’est<br />

l'hypothalamus. Il repère un petit canal et traverse l'infundibulum, jusqu'au corps de l’hypophyse,<br />

bien maintenue dans sa selle, la selle turcique <strong>du</strong> sphénoïde, par le diaphragme de la<br />

selle. C'est vraiment drôle – chevaucher l’hypophyse !<br />

Au moment de l’inspiration, le troisième ventricule prend la forme d’un V, ce qui contraste<br />

avec la fermeture <strong>du</strong> V au moment de l’expiration. L'hypothalamus, ainsi que le corps pituitaire<br />

et l'infundibulum montent et descendent rythmiquement lorsque le sphénoïde tourne en<br />

arrière et en avant, sur son axe transverse. En fait, le corps pituitaire est bien mobile, aussi<br />

bien que motile dans sa selle mouvante. Le petit <strong>vairon</strong> se demande : « <strong>La</strong> dilatation des parois<br />

supérieures <strong>du</strong> troisième ventricule soulève-t-elle l'infundibulum ? Soulève-t-elle l’hypophyse<br />

et le sphénoïde ?<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 3/11


<strong>La</strong> fonction physiologique hypothalamique hypophysaire est d'importance fondamentale pour<br />

tout le système neuro endocrinien. Existe-t-il une fonction plus importante ? En étudiant toute<br />

la scène et toute l'irrigation sanguine de ces tissus, il devient facile de comprendre que ce<br />

mouvement <strong>du</strong> corps pituitaire est particulièrement important. Pourrait-il y avoir ici un « chef<br />

d'orchestre » s'il n'existait en lui motilité et mobilité ? Il se doit d'être actif pour pouvoir diriger<br />

son orchestre, le système endocrinien.<br />

Le Dr. Hoover a attiré l'attention sur une déclaration faite par un pathologiste faisant autorité,<br />

disant que 40.000 fibres nerveuses, reliant l'hypothalamus et les deux lobes antérieur et postérieur<br />

<strong>du</strong> corps pituitaire transitent par l'infundibulum. Nous avons la fonction consistant à sécréter<br />

les liquides nécessaires pour contacter les autres systèmes glan<strong>du</strong>laires <strong>du</strong> corps, mais<br />

elle ne pourrait s'effectuer s’il n’y avait à la fois motilité et mobilité.<br />

Le petit <strong>vairon</strong> a la capacité de penser. Alors, il réfléchit : « Si l'os sphénoïde tourne et que le<br />

petit corps pituitaire chevauche dans la selle, il y a un mouvement. Nous pouvons imaginer le<br />

corps pituitaire chevauchant comme s'il allait au trot ou au pas, ou peut-être en amazone, un<br />

pied sur le pommeau de la selle, car il peut changer son assise, en fonction des changements<br />

de position de la selle. » Le petit <strong>vairon</strong> a enten<strong>du</strong> parler de latéroflexion rotation et de torsion.<br />

Le sphénoïde doit pouvoir tourner sur ses axes antéro-postérieur et vertical. Tout cela pourrait<br />

expliquer certains spécimens de laboratoire d'anatomie dans lesquels le corps pituitaire a creusé<br />

une dépression non pas au centre de la selle, mais sur un côté, en avant ou en arrière. Il s'agit<br />

d’indications sur la position anormale dans laquelle le petit corps pituitaire chevauchait.<br />

Que cela pourrait-il signifier sur le fonctionnement de l’hypophyse et de tous les systèmes<br />

qu’elle influence, y compris la soi-disant personnalité <strong>du</strong> corps ?<br />

Chevauchons l’hypophyse et voyons ce qui se passe. Regardez droit devant vous, vous apercevez<br />

le chiasma optique. Remarquez l'échancrure ethmoïdale s'élargir et se rétrécir. Voyez les<br />

nerfs optiques se faufilant entre les racines des petites ailes <strong>du</strong> sphénoïde, vers les cavités orbitaires<br />

qui changent rythmiquement de forme. Imaginez la signification pour la vascularisation<br />

de cette région, pour la forme des globes oculaires et la relation avec la myopie et l’hypermétropie.<br />

Remarquez au-dessus de vous le réservoir de liquide céphalo rachidien, la citerne<br />

interpédonculaire, où le fluide repose hors de l'infundibulum et participe à la constitution <strong>du</strong><br />

« lit d'eau » sur lequel repose le cerveau, comme le dit Hilton, dans son ouvrage Repos et douleur,<br />

5 souvent considéré comme un texte ostéopathique. Comprenez qu’à cet endroit, la partie<br />

centrale <strong>du</strong> cerveau non seulement repose, mais également ballote son berceau articulaire crânien.<br />

Nous allons maintenant quitter cette petite hypophyse. Non, nous allons faire autre chose.<br />

Nous allons faire en sorte que le petit <strong>vairon</strong> saisisse la membrane de tension réciproque et la<br />

tire pour faire sonner la cloche de la locomotive par l’intermédiaire de la crista galli. Nous<br />

voyons alors l'ethmoïde se balancer d’avant en arrière, le même mouvement qu’une cloche de<br />

locomotive. Observez les bulbes olfactifs au-dessus de la lame criblée qui se déplacent de<br />

haut en bas, et comprenez que le liquide céphalo-rachidien se trouve le long des fibres des<br />

nerfs olfactifs, qui sont une extension <strong>du</strong> cerveau – une formation différant <strong>du</strong> système nerveux<br />

habituel. On lit dans Speranski comment il a bloqué le liquide céphalo-rachidien (il l’appelle<br />

circulation) le long de ces mêmes fibres nerveuses et comment, à la suite de ces obstructions,<br />

il a vu apparaître dans les lymphatiques cervicaux de petits no<strong>du</strong>les de la même couleur<br />

que les solutions colorées qu'il utilisait. 6<br />

5 Hilton, John : Rest and Pain, p. 24. E. W. Walls et al., eds. Philadelphia : J. B. Lippincott Company, 1950 (Originellement<br />

publié à Londres en 1863).<br />

6 A. D. Speransky était un scientifique russe qui mena des expériences utilisant des traceurs colorés pour démontrer<br />

les connexions existant entre le liquide céphalo rachidien, les espaces périneuraux, de la cavité nasale et<br />

le système lymphatique de la nuque. Voir : Speransky, A. D. : A Basis for the Theory of Medicine. C. P. Dutt, ed.<br />

and trans. New York : International Publishers, 1943.<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 4/11


Le petit <strong>vairon</strong> comprend comment, la latéroflexion rotation pourrait provoquer une compression<br />

sur la lame criblée <strong>du</strong> côté concave, ce qui pourrait créer un effet similaire, bloquant la<br />

transmission <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien, système protecteur de la muqueuse nasale, sur lequel<br />

j'attire votre attention. Dans un certain, sens vous arrosez la pelouse. Éternuer ne signifie<br />

pas que vous attrapez un rhume ; vous essayez de vous protéger. Voilà une des actions autocorrectives<br />

montrant une des possibilités de la science ostéopathique que vous pouvez découvrir<br />

en creusant. 7 Vous pouvez chercher à utiliser les forces inhérentes dans des applications<br />

qui favorisent ces pouvoirs de guérison plutôt qu'en utilisant quelque chose venant de l'extérieur.<br />

Maintenant, revenons en arrière, et suivons cet infundibulum, avec ces 40.000 câbles vivants.<br />

Pouvez-vous l’imaginer comme un tube, le tube de cuivre d’un câble coaxial, 8 et voir que l’élément<br />

le plus noble transmet son énergie au tube de cuivre ? Cela peut vous donner matière<br />

à réflexion. <strong>La</strong> glande maîtresse ne reçoit pas de fibres nerveuses en provenance <strong>du</strong> cerveau.<br />

Remarquez que le corps hypophysaire fonctionne sans aucune connexion avec l'hypothalamus<br />

par l’intermédiaire de fibres nerveuses. Le système nerveux central utilise donc d'autres<br />

moyens de contrôle. Leur découverte permettrait de corriger bien des perturbations <strong>du</strong> système<br />

nerveux humain. Grâce à votre imagination, nagez alentour et voyez les positions que prend le<br />

corps pinéal selon que la symphyse sphéno-basilaire est en flexion ou en extension, alors que<br />

l’ensemble <strong>du</strong> tube neural est en inspiration ou en expiration.<br />

Chevauchons jusqu'au sommet <strong>du</strong> troisième ventricule et observons le rideau qui s'étire. C’est<br />

ce que je veux vous faire remarquer – le réel étirement <strong>du</strong> toit <strong>du</strong> troisième ventricule au cours<br />

de l'inspiration, ainsi que le resserrement <strong>du</strong> plexus choroïdien au cours de l'expiration. Vous<br />

commencerez alors à comprendre ce que veulent dire les experts à propos <strong>du</strong> liquide céphalo<br />

rachidien lorsqu’ils affirment qu’il y a échange entre les éléments chimiques <strong>du</strong> sang et le liquide<br />

céphalo rachidien à l’intérieur des plexus choroïdiens. Ils ne savent pas de quoi il s'agit<br />

exactement. C'est votre mécanisme, votre principe mécanique, pour l'échange entre les<br />

éléments chimiques <strong>du</strong> sang et le liquide céphalo-rachidien.<br />

Les branches artérielles choroïdiennes naissent des artères carotides internes et traversent la<br />

fissure transverse <strong>du</strong> cerveau, pour devenir les plexus choroïdiens <strong>du</strong> troisième ventricule et<br />

des deux ventricules latéraux. <strong>La</strong> toile choroïdienne est située en dehors des ventricules mais<br />

se prolonge en eux avec l'épendyme. Le liquide céphalo rachidien les entoure dans la distribution<br />

sous arachnoïdienne et dans les ventricules. Les veines choroïdes se vident finalement<br />

dans le sinus droit, à travers la grande citerne cérébrale. En fait, cette région est appelée citerne<br />

de la grande veine cérébrale.<br />

Le plexus choroïdien proprement dit se trouve dans le courant artériel dans la pie-mère, et non<br />

pas dans le système veineux. En principe, le même arrangement existe dans le plexus choroï-<br />

7 L’expression utilisée par Sutherland est Dig on : Du verbe anglais to dig « creuser ». Allusion à un épisode de<br />

son enfance que Sutherland évoque fréquemment dans ses écrits: « Cela se passait dans les première années de<br />

ma jeunesse. Papa nous avait demandé, à Steve, mon grand frère et à moi, de déterrer les pommes de terre <strong>du</strong> potager.<br />

Nous avons procédé à notre manière, très originale. Papa regarda le champ le lendemain matin et dit :<br />

‘Garçons, allez ramasser à nouveau’. Il nous envoya ainsi trois fois faire le même travail et à chaque fois, nous<br />

trouvâmes une bonne quantité de pommes de terre, y compris bon nombre de petites pommes de terres pouvant<br />

être replantées. A travers cette expérience de jeunesse, j'ai appris qu'il vaut toujours la peine de creuser, même<br />

d'une manière totalement originale […] Des années plus tard, j'ai commencé à approfondir la science de l'ostéopathie<br />

que nous a apprise le Dr. Still. Au cours de cette étude intensive, j'ai découvert une abondance de petites<br />

choses que le Docteur, dans sa philosophie, appelait les grandes choses. Elles m'ont rappelé les nombreuses petites<br />

semences <strong>du</strong> champ de pommes de terre. » A. S. Sutherland : With Thinking Fingers, Ed. Cranial Academy,<br />

1962.<br />

8 Un câble coaxial est composé d’un con<strong>du</strong>cteur central isolé, entouré de brins de cuivre tressés. Les deux parties<br />

sont séparées par des couches isolantes. Cet agencement permet au câble de transmettre simultanément des<br />

milliers de signaux téléphoniques, radio ou télévisés tout en évitant la perte de signal provoquée par des interférences<br />

électriques extérieures.<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 5/11


dien <strong>du</strong> toit <strong>du</strong> quatrième ventricule. Ainsi, ce système, dans le courant sanguin, est entouré<br />

par le liquide céphalo-rachidien, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur <strong>du</strong> tube neural. <strong>La</strong> motilité<br />

<strong>du</strong> cerveau modifie la forme des ventricules, pro<strong>du</strong>isant des changements rythmiques<br />

dans les parois abritant les plexus choroïdiens, les étirant puis les relâchant. Les plexus des<br />

ventricules latéraux s’incurvent avec chaque hémisphère cérébral, en descendant vers la corne<br />

inférieure. On n’en trouve pas dans les cornes antérieures ou postérieures. Comme le cerveau<br />

peut se déplacer sur sa base sur la lame terminale, en dessus de la tente, de chaque côté de la<br />

faux, la courbe spirale vous donne l'image mentale <strong>du</strong> type de mouvement qu’effectue chaque<br />

hémisphère. Voyez-vous pourquoi j'assimilais les hémisphères cérébraux aux ailes d'un oiseau<br />

? Voyez-vous pourquoi les angles mastoïdiens des os pariétaux se déplacent antérieurement<br />

et extérieurement dans l'inspiration et pourquoi la courbe de la spirale s’allonge ?<br />

Écoutons le Dr. Still : « Le cerveau de l'homme est la pharmacie de Dieu et comprend en luimême<br />

tous les liquides, drogues, lubrifiants, opiacés, acides et antiacides, et toutes sortes de<br />

drogues que la sagesse de Dieu a pensées nécessaires au bonheur et à la santé humains. » 9 En<br />

tant que mécanicien <strong>du</strong> crâne, votre connaissance de ce mécanisme vous fait devenir pharmacien<br />

– il ne s’agit pas seulement de la connaissance <strong>du</strong> mécanisme articulaire et <strong>du</strong> petit fulcrum<br />

de la faux et de la tente, mais <strong>du</strong> fulcrum dans la fluctuation <strong>du</strong> liquide céphalo rachidien,<br />

son still point.<br />

Faites diminuer la fluctuation <strong>du</strong> liquide céphalo rachidien jusqu’à son équilibre rythmique,<br />

moment d’échange immédiat de tous les fluides entre le liquide céphalo rachidien et le sang.<br />

Voyez-vous le tableau ? Un échange mutuel de pro<strong>du</strong>its chimiques entre le sang et le liquide<br />

céphalo-rachidien.<br />

Entreprenons maintenant un petit voyage à partir <strong>du</strong> troisième ventricule. Au sommet de la paroi<br />

antérieure, se trouvent de petits orifices ouvrant sur les ventricules latéraux. Vous décidez<br />

de vous engager dans celui de droite. Si vous ne faites pas une petite marque pour repérer où<br />

vous vous trouvez, vous risquez de vous perdre en revenant, parce que le ventricule latéral<br />

s’incurve comme la corne d’un bélier, avec une petite corne qui part de ce côté et une autre là,<br />

qui revient en arrière.<br />

Tout d'abord, nous allons dans le lac antérieur, entouré par ce que certains appellent le centre<br />

de l'intelligence, le lobe frontal <strong>du</strong> cerveau. Ici, les os frontaux sont plus proche <strong>du</strong> cerveau<br />

que n'importe où ailleurs dans le crâne. Les os frontaux tournent en dehors et en dedans alors<br />

que l'échancrure ethmoïdale l'élargit ou se rétrécit, les bulbes olfactifs se balançant dans leur<br />

berceau, avec une motilité pulsatile et une mobilité de chevauchement.<br />

Le petit <strong>vairon</strong> commence à comprendre la simplicité <strong>du</strong> tube neural. <strong>La</strong> région antérieure est<br />

devenue la région supérieure, parce que le cerveau s’est enroulé en arrière et autour de l’extrémité<br />

<strong>du</strong> lobe temporal, qui se trouve maintenant en-dessous. Ainsi, la scissure transverse<br />

vient, comme suspen<strong>du</strong>e au-dessus de la partie moyenne. Le petit <strong>vairon</strong> nage dans les lacs intérieurs<br />

au lobe pariétal, au lobe temporal où il entend de nouveau le bourdonnement des<br />

fibres motrices, et part en arrière dans la corne postérieure, où repose le cortex visuel, contre<br />

la membrane de tension réciproque, là où la faux <strong>du</strong> cerveau constitue le mur et la tente <strong>du</strong><br />

cervelet le plancher. Si l'angle entre mur et plancher se ré<strong>du</strong>isait, le cortex visuel serait pincé.<br />

Le petit <strong>vairon</strong> souhaite maintenant retourner dans le quatrième ventricule. Vite ! L’y voilà. Le<br />

choix entre l'excursion vers le bas à l'intérieur de la moelle épinière ou à l'extérieur est fait en<br />

faveur de l'extérieur. Il nage à travers un recessus latéral, et se retrouve dans la grande citerne<br />

qui entoure la moelle, juste au-dessus <strong>du</strong> trou occipital. C’est la région des choses grandes :<br />

grande citerne et grand trou. S'agit-il <strong>du</strong> « trou dans l'arbre » qu’évoquait le Dr. Still ? 10 C'est<br />

en tout cas un trou de bonne dimension dans l'occiput.<br />

9 A. T. Still, Autobiographie p. 164. Dans l’édition révisée de 1908, Still remplaça le mot « cerveau » par le mot<br />

« corps ». Cf. édition originale américaine de 1897, p. 219.<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 6/11


Le petit <strong>vairon</strong> a enten<strong>du</strong> dire qu’au moment de la naissance, l'occiput se compose de quatre<br />

parties, séparée par <strong>du</strong> cartilage. Il s'assied au sommet de la colonne vertébrale et voit les petits<br />

condyles se balancer sur les masses latérales de l'atlas dans les hochement de tête. Les<br />

quatre parties contribuent à former <strong>du</strong> trou occipital. Il est clair que la forme de cet orifice est<br />

directement reliée à l'arrangement des quatre parties qui en constituent le bord.<br />

Se reposant là, dans la grande citerne, le petit <strong>vairon</strong> peut voir les fibres pyramidales à la surface<br />

inférieure <strong>du</strong> bulbe rachidien. Juste au-dessous d’elles, se trouve l'apophyse basilaire de<br />

l'occiput. Que pourrait-il se pro<strong>du</strong>ire, se demande-t-il, si une personne tombait lourdement sur<br />

les pieds, projetant violemment l'apophyse basilaire vers le haut, secouant ces faisceaux pyramidaux<br />

? Ou bien, si à cause d’un traumatisme provoquant de la contrainte dans cette région,<br />

l'apophyse basilaire venait à presser sur les faisceaux pyramidaux, ou que la moelle soit poussée<br />

trop fortement dans le trou occipital ? Ces possibilités étaient peut-être évoquées par le Dr.<br />

Still lorsqu’il parlait <strong>du</strong> corps de l'écureuil demeuré dans le creux de l'arbre.<br />

En se reposant là, le petit <strong>vairon</strong> ressent un léger frémissement dans le liquide céphalo-rachidien<br />

allant directement vers le centre. Il ne se répand pas d'un côté ou de l'autre, et les vagues<br />

ne se brisent pas non plus ici ou là. Le frémissement arrive directement au centre. Il<br />

commence alors à comprendre ce que nous voulons en parlant de ralentir cette fluctuation <strong>du</strong><br />

liquide jusqu’à un rythme court où il y a un équilibre ; tout est équilibre, échange ; échange total<br />

entre tous les fluides <strong>du</strong> corps. C’est suffisant pour discerner l’éten<strong>du</strong>e des possibilités.<br />

Le petit <strong>vairon</strong> nage en descendant autour de la moelle épinière qui commence à ressembler à<br />

une queue de têtard allant de haut en bas pendant l'inspiration et l'expiration. Il voit maintenant<br />

les filaments appelés « queue de cheval » descendant vers le bas, tout en bas, de ce mécanisme<br />

vertébral : des nerfs, la pie-mère et la membrane arachnoïdienne, le tout contenu dans<br />

la <strong>du</strong>re-mère spinale. Ce tube <strong>du</strong>ral, prolongement <strong>du</strong> feuillet interne de la <strong>du</strong>re-mère crânienne,<br />

est une membrane de tension réciproque. Je veux que vous visualisiez ce petit mécanisme<br />

entre l’occiput et le sacrum. C’est le tendon central, ten<strong>du</strong> entre la boule crânienne et<br />

la boule pelvienne.<br />

<strong>La</strong> <strong>du</strong>re-mère spinale est fermement attachée autour <strong>du</strong> trou occipital et sur le corps de la seconde<br />

vertèbre cervicale. Elle ne contracte aucun attachement osseux solide jusqu’à son arrivée<br />

au sacrum. Lorsque l’occiput accomplit sa circumrotation autour de son axe transverse<br />

vers sa position d’inspiration, la position <strong>du</strong> trou occipital change d’un niveau bas vers un niveau<br />

plus élevé. <strong>La</strong> traction de la membrane tire la base <strong>du</strong> sacrum vers le haut et l’arrière et<br />

l’apex bouge antérieurement. Lorsque l’occiput revient à sa position d’expiration, le trou occipital<br />

revient à son niveau inférieur et le sacrum chute dans sa position d’extension, la base en<br />

avant et la pointe en arrière. Comme l’occiput est une pièce <strong>du</strong> mécanisme crânien, le principe<br />

mécanique de la <strong>du</strong>re-mère spinale fonctionnant comme une membrane de tension réciproque<br />

fait appartenir ce petit mécanisme au mécanisme respiratoire primaire. <strong>La</strong> surface externe de<br />

la base <strong>du</strong> crâne participe au mécanisme respiratoire secondaire.<br />

Ces principes mécaniques ne peuvent être observés dans le laboratoire d'anatomie. Il faut les<br />

observer dans les corps humains vivants. Lorsque vous commencez à examiner les indivi<strong>du</strong>s<br />

que vous rencontrez, vous vous interrogez sur la signification de ce que vous voyez. Vous<br />

pouvez devenir si expert en diagnostic que vous pouvez pointer le doigt et nommer la lésion,<br />

croyez-le ou non.<br />

De retour dans la grande citerne, le petit <strong>vairon</strong> part en avant, sous le cerveau à travers la citerne<br />

<strong>du</strong> pont jusqu'à la citerne basale. <strong>La</strong> membrane arachnoïde recouvre les inégalités de la<br />

surface <strong>du</strong> cerveau, tandis que la pie-mère, véhiculant le courant artériel, y adhère intimement.<br />

10 Le Dr Still présentait l’ostéopathie comme une science, une philosophie et un art dont le potentiel n’était pas<br />

encore totalement évalué, à l’image de l’écureuil que l’on ne discerne que partiellement dans l’orifice d’un arbre.<br />

Il affirmait que seule la queue de l’écureuil était actuellement visible.<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 7/11


Comme le liquide céphalo-rachidien emplit l'espace qui les sépare, de nombreux endroits<br />

permettent l’accumulation de liquide. <strong>La</strong> citerne basale est divisée en deux parties : la citerne<br />

pédonculaire et la citerne chiasmatique. Une citerne existe autour des fibres optiques et une<br />

dans la fissure latérale <strong>du</strong> cerveau et une distribution monte à travers la scissure transverse<br />

vers la citerne de la grande veine cérébrale. En fait, tous les sillons sont de petites citernes de<br />

liquide céphalo-rachidien, parce que la membrane arachnoïde passe en pont au-dessus d'elles,<br />

alors que la pie-mère adhère à la profondeur.<br />

Toute la scène commence à apparaître : le tube neural dans son ensemble apparaît comme une<br />

maison dans un océan, et des portes sont ouvertes entre les pièces de cette maison. Cet océan<br />

est un corps liquidien constant contenu à l'intérieur de la membrane arachnoïde et <strong>du</strong> tube<br />

neural. Le mouvement <strong>du</strong> liquide à l'intérieur de sa cavité naturelle est un mouvement de marée,<br />

une fluctuation. <strong>La</strong> motilité <strong>du</strong> cerveau et la fluctuation <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien font<br />

glisser le point d’appui de la membrane de tension réciproque, qui déplace à son tour les os <strong>du</strong><br />

crâne les uns par rapport aux autres, et le sacrum entre les iliaques. Voilà comment le cerveau<br />

non seulement repose sur son lit d’eau, mais également balance son berceau articulaire à travers<br />

le mécanisme d’engrenage des articulations entre les os crâniens.<br />

Au niveau <strong>du</strong> crâne, la membrane de tension réciproque est une <strong>du</strong>plication <strong>du</strong> feuillet interne<br />

de la <strong>du</strong>re-mère crânienne, appelée la faux <strong>du</strong> cerveau et le tente <strong>du</strong> cervelet. En posture verticale,<br />

les deux moitiés de la tente, en forme de faucille sont suspen<strong>du</strong>es à la faux <strong>du</strong> cerveau.<br />

Si vous vous mettiez sur la tête, la faux serait suspen<strong>du</strong>e à la tente. Couché sur le côté, la faux<br />

et la moitié de la tente sont suspen<strong>du</strong>es à l'autre moitié de la tente. En termes de fonction mécanique,<br />

le mécanisme articulaire membraneux <strong>du</strong> crâne est mobilisé et régulé par le point<br />

d'appui anatomique, suspen<strong>du</strong> et glissant de la membrane de tension réciproque, localisé dans<br />

la zone <strong>du</strong> sinus droit, là où la faux s’unit à la tente.<br />

Ce point d'appui suspen<strong>du</strong> est comparable à celui des anciennes balances, que l'on suspendait<br />

au plafond, comme j’en ai vues dans une réplique <strong>du</strong> premier comptoir commercial de Cap<br />

Code. Le point d'appui autour <strong>du</strong>quel fonctionnait la balance était le point immobile, le point<br />

de puissance dans la fonction <strong>du</strong> mécanisme. Il fallait un contact ferme pour la faire glisser, la<br />

balance n’était pas sensible.<br />

À travers l’art permettant de connaître le mécanisme, d’observer et de palper un crâne vivant,<br />

vous pouvez apprendre à comprendre l'action normale <strong>du</strong> mécanisme respiratoire primaire.<br />

Grâce à la connaissance <strong>du</strong> normal, vous pouvez diagnostiquer l'anormal. Le balancement de<br />

la membrane de tension réciproque et la fluctuation <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien vous<br />

indiquent le diagnostic et peuvent être utilisés pour la ré<strong>du</strong>ction des contraintes membraneuses<br />

articulaires <strong>du</strong> mécanisme.<br />

Il existe des schémas d'adaptation dans les articulations de la base <strong>du</strong> crâne, et certains effets<br />

traumatiques particuliers ont besoin d’être compris. Nous les examinons selon ce qui se pro<strong>du</strong>it<br />

à la symphyse sphéno-basilaire ou, dans le cas de traumatisme, en fonction <strong>du</strong> point d'impact<br />

et des proches articulations affectées.<br />

Comme il revient visiter le grand étang de liquide céphalo-rachidien, le petit <strong>vairon</strong> se rend<br />

compte de la présence de la lumière, la lumière qui éclaire le champ. Elle est comme le rayon<br />

émanant <strong>du</strong> phare. Il éclaire l'océan mais ne le touche pas. Parfois, je l'appelle « fluide au sein<br />

d’un fluide », ou « lumière liquide » – quelque chose que vous allumez dans cette sombre<br />

pièce et la pénombre disparaît. Où va-t-elle ? C’est quelque chose d’invisible : la Puissance, le<br />

Souffle de Vie, ou l'élément le plus noble connu11 <strong>du</strong> Dr. Still. Nous pouvons l'utiliser quand<br />

nous sommes embarrassés, ne sachant pas quoi faire. En cherchant à obtenir une image réelle<br />

11 Pour une discussion plus complète sur l’utilisation <strong>du</strong> Souffle de Vie par le Dr. Sutherland, voir l’article 23<br />

« entretien sans titre, 1944. » Cf. « Et Dieu forma l’homme avec la poussière <strong>du</strong> sol et souffla dans ses narines ; et<br />

l’homme devint une âme vivante » Gen. 2 :7, Version King James.<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 8/11


de ce qui se passe dans le mécanisme respiratoire primaire, nous trouvons de plus en plus de<br />

choses ; tout, sauf la lumière liquide.<br />

Dans la grande citerne, vous pouvez considérer le cervelet, vous voyez qu’il a été repoussé<br />

vers l'arrière, peut-être à cause d'un coup sur l'arrière de la tête, peut-être à la suite d'une ponction<br />

lombaire qui a retiré <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien.<br />

Dans la citerne inter pédonculaire, vous pouvez voir où une force de compression venant <strong>du</strong><br />

sommet de la tête, ou bien dans un schéma de lésion crânienne, en pressant vers le bas sur<br />

cette citerne, presserait en avant sur la citerne au-dessus de lui. Une telle pression les fibres<br />

optiques pourrait créer un effet sur l’œil, comme celui provoqué par une hypertrophie <strong>du</strong><br />

corps pituitaire, ou une tumeur. Toutes les indications ne signifient pas une anomalie ou une<br />

tumeur <strong>du</strong> corps pituitaire. L'application ostéopathique <strong>du</strong> sens <strong>du</strong> toucher sur le crâne vous en<br />

dira beaucoup. Si vous avez une sensation comme le contact d'une tomate gâtée, cherchez<br />

quelque chose de pathologique dans le mécanisme, comme une tumeur. Vous pouvez établir<br />

un diagnostic différentiel en combinant l'art de connaître la mécanique et l'application de votre<br />

sens habile <strong>du</strong> toucher, par vos doigts qui pensent, sentent et voient.<br />

Ces facteurs telles les forces de compression créant des anomalies dans la fluctuation normale<br />

<strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien – ou la limitant au niveau d’une citerne – le troublent et le restreignent<br />

dans sa totalité, à travers tout l’océan qui entoure le cerveau. Pas seulement autour<br />

<strong>du</strong> cerveau, mais à l’intérieur de ses ventricules, de ses chambres et tout autour de la moelle<br />

épinière, dans la moelle épinière et en dehors, et le long des fibres nerveuses, sur une certaine<br />

distance. <strong>La</strong> magnitude de cela !<br />

En grimpant ici, sur les hémisphères cérébraux, vous découvrez de petites scissures et vous regardez<br />

dedans. Vous voyez la pie-mère amenant la circulation artérielle au fond de ces fissures<br />

et le liquide céphalo-rachidien juste au-dessus de la pie-mère. Vous voyez la membrane<br />

arachnoïdienne au-dessus, qui ne descend pas dans ces scissures mais s’étend au-dessus.<br />

Alors, vous commencez à comprendre ce qui s'est pro<strong>du</strong>it chez ces jeunes hommes revenant<br />

de la guerre et débarquant des avions et des bateaux avec des cheveux gris.<br />

Par la peur et les vibrations, les membranes avaient bloqué le mécanisme juste au-dessus de<br />

ces fissures et de ces sillons. Vous voyez ? C'est comme l'homme sur lequel nous attirions<br />

votre attention dans la Boule crânienne [p. 54] qui se donna un choc méningé en mélangeant<br />

mauvais alcool et eau froide. Pas par voie interne, mais par le froid de l’un et l’influence de<br />

l’autre, un choc méningé verrouillant les membranes contre les hémisphères cérébraux. Il n'y<br />

avait pas de fluctuation <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien, pas de pouls, pas de respiration. Je ne<br />

sais pas combien de temps persiste cette lumière liquide, mais nous eûmes la chance « rembrayer<br />

la voiture » à ce moment, et avec l'apparition <strong>du</strong> Souffle de Vie, le patient commença<br />

de respirer avec le souffle de l’air et poursuivit son périple terrestre.<br />

Je veux que vous ayez cette image. Lorsqu'un choc méningé se pro<strong>du</strong>it, je veux que vous aussi,<br />

conceviez l'importance <strong>du</strong> point d'appui, pas seulement celui <strong>du</strong> mécanisme articulaire<br />

membraneux, mais plus particulièrement, le point fulcrum, le still point dans la fluctuation <strong>du</strong><br />

liquide céphalo-rachidien, là où vous comprenez plus précisément ce que voulait dire le Dr.<br />

Still en évoquant l'élément le plus noble connu dans le corps humain vivant.<br />

Descendons dans la zone de la scissure externe <strong>du</strong> cerveau, entre le lobe frontal et le lobe temporal<br />

qui repose dans la fosse crânienne moyenne. L'artère cérébrale moyenne passe à travers<br />

la scissure latérale ou scissure de Sylvius ; le bord libre de la petite aile <strong>du</strong> sphénoïde répond à<br />

son extrémité. Vous pensez à ce qui arrive à un petit enfant qui a reçu un choc sur le frontal<br />

ayant poussé le sphénoïde en arrière. Vous pouvez imaginer une compression entre ces deux<br />

lobes s’appliquant sur l'artère cérébrale moyenne, quelque chose comme la compression<br />

qu'exerce le manchon <strong>du</strong> tensiomètre au moment de la mesure de la tension artérielle, ce qui<br />

limite temporairement la pulsation <strong>du</strong> battement. Une telle compression pourrait se pro<strong>du</strong>ire<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 9/11


entre les deux lobes. Alors, pensez aux soi-disant attaques « légères ». En explorant l’histoire<br />

de vos patients ayant eu de légères attaques, vous pouvez trouver un événement de ce genre.<br />

Vous avez une possibilité, parmi beaucoup de diagnostics, offerte par l'art de la connaissance<br />

<strong>du</strong> mécanisme et l’exploration de l'histoire de ces petits chocs.<br />

Lorsque la symphyse sphéno-basilaire est dans une position de latéroflexion rotation, un côté<br />

de la tête est moins convexe que l'autre. Le côté concave est plus haut que le côté convexe. En<br />

allant nager dans les lacs des ventricules latéraux le petit <strong>vairon</strong> trouverait une plus grande<br />

quantité de liquide <strong>du</strong> côté de la convexité, le côté le plus bas. Nous avons visualisé le pli<br />

dans le bas se pro<strong>du</strong>isant dans l'aque<strong>du</strong>c cérébral, en cas d’importante latéroflexion rotation<br />

ou torsion ou d’extrêmes flexion ou extension. Visualisez maintenant le même effet, le même<br />

pli dans l'infundibulum, perturbant la circulation <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien. Nous avons vu<br />

que le petit corps de l’hypophyse peut altérer son siège quand sa selle s’incline et nous avons<br />

vu que les bulbes olfactifs en avant et le cortex visuel à l’arrière, peuvent se trouver pincés.<br />

Toutes ces choses sont des considérations dont il faut tenir compte lorsque l’on prend un cas<br />

en charge. Observez, diagnostiquez et cogitez sur vos données. Alors, pour la ré<strong>du</strong>ction de la<br />

lésion, recourez aux pouvoirs intrinsèques. Maintenez la membrane de tension réciproque et la<br />

fluctuation des liquide au point d'équilibre. Vous pourrez les sentir faire « tug-tug-tug ».<br />

Sur les côtés <strong>du</strong> corps <strong>du</strong> sphénoïde, il y a un autre con<strong>du</strong>it liquidien. Les sinus caverneux<br />

descendent des veines ophtalmiques en traversant la <strong>du</strong>re-mère, pour gagner les sinus pétreux<br />

inférieur et supérieur. Comprenez qu'une restriction <strong>du</strong> flux sanguin veineux dans les sinus<br />

pétreux pourrait influencer les liquides des cavités orbitaires. Plus nous avançons, plus nous<br />

découvrons de « pourquoi ». L'ostéopathie est une science aux possibilités aussi grandes que<br />

la vastitude des cieux.<br />

Si le liquide céphalo-rachidien se bloque sur les bulbes olfactifs, le mouvement de l'ethmoïde<br />

est verrouillé. Des cornets congestionnés dans le nez peuvent également limiter le mouvement<br />

de l'ethmoïde.<br />

Lorsque la situation existant dans le mécanisme crânien a abouti à une protrusion des globes<br />

oculaires, l’exophtalmie, vous pouvez les faire reculer en modifiant le mécanisme. Lorsqu'ils<br />

ont reculé, la dilatation des pupilles a également changé.<br />

Supposons que le patient ait fait une chute, tombant lourdement sur les ischions. Ou supposons<br />

qu'il ait prit un coup sur l'angle supérieur de l'occiput. De tels événements pro<strong>du</strong>isent non<br />

seulement des lésions articulaires crâniennes, mais forcent également le cervelet vers le bas<br />

sur la grande citerne. Une lésion occipito-mastoïdienne, avec forçage <strong>du</strong> cervelet vers le bas,<br />

donne souvent au patient un sentiment de dépression. Beaucoup de personnes mentalement<br />

malades ont de telles lésions. Un sacrum forcé antérieurement, ce qui peut se pro<strong>du</strong>ire au moment<br />

d’un accouchement, peut créer le même effet par l'intermédiaire <strong>du</strong> tendon central entre<br />

la boule crânienne et la boule sacrée et la traction fasciale. Le relâchement <strong>du</strong> mécanisme articulaire<br />

et le retour <strong>du</strong> liquide céphalo-rachidien dans la zone <strong>du</strong> cervelet corrige la situation.<br />

Si vous vous apprêtez à corriger le sacrum à l'aide d'une technique ramenant la base en arrière,<br />

pensez à écarter les iliaques en arrière pour que la technique réussisse. Cela supprimera la<br />

traction de la membrane de tension réciproque et <strong>du</strong> fascia, permettant au cervelet de monter.<br />

En imagination, nageons encore et regardons le corps pinéal en inspiration et expiration. Regardons<br />

le corps hypophysaire, fonctionnant sans connexion nerveuse avec l'hypothalamus. <strong>La</strong><br />

glande maîtresse ne reçoit aucune voie nerveuse venant <strong>du</strong> cerveau. D’autres moyens assurent<br />

le contrôle par le système nerveux central. En les découvrant, on pourra parvenir à corriger<br />

bien des troubles <strong>du</strong> système nerveux chez l'homme. Voyez l'infundibulum comme un tube,<br />

comme un tube de cuivre dans un câble coaxial, et voyez que l'élément le plus noble connu<br />

transfert son énergie au tube de cuivre. Cela donne matière à réflexion. Avec toutes ces vi-<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 10/11


sions et ces pensées, le <strong>vairon</strong> considère qu'il a suffisamment à réfléchir pour des années.<br />

Alors, il plonge tout en bas bas, fait une ponction lombaire et s'en va.<br />

Le Dr. Still ne pouvait dire toutes les choses qu'il comprenait sur le corps humain vivant.<br />

Nous n'étions pas prêts à l’entendre. Si vous lisez entre les lignes de sa Philosophie de l'ostéopathie,<br />

vous découvrirez qu’il en est bien ainsi.<br />

W. G. Sutherland : <strong>La</strong> <strong>promenade</strong> <strong>du</strong> <strong>vairon</strong> 11/11

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