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— C’est en effet ce que Paul m’a demandé et ce que j’ai accepté. Si cela vous convient évidemment.
J’avale un trait de cognac. Le liquide descend brûlant dans ma gorge, je peux en suivre chaque centimètre
jusqu’à mon estomac.
Mickaëlla est tellement belle. Comment ne pas avoir envie de lui ressembler ?
— J’en serais ravie.
J’annonce ça d’une voix éraillée par l’alcool. Elle se lève, chacun de ses gestes est d’une souplesse
féline. Je suis sous le charme.
— Paul me préviendra de votre retour et je viendrai vous chercher, dit-elle en me tendant un minuscule
boîtier qu’elle sort de son sac à main. Tenez !
— Qu’est-ce que c’est ?
— Un cadeau de bienvenue dans la Société, déclare-t-elle. Le père Noël avant l’heure. Ouvrez !
Je m’exécute et j’extirpe de la boîte un porte-clés argenté en forme d’oméga grec. Je lui adresse un regard
indécis.
— Il s’agit d’un badge électronique qui vous identifiera au sein du réseau. Grâce à lui, vous aurez accès
librement à tous les services que la Société peut vous offrir. Cette autorisation est un véritable privilège.
Vous avez beaucoup de chance de compter Paul dans vos amis, seuls les membres du Grand Conseil
disposent d’une autorisation illimitée. Mais soyez aussi très prudente, ce symbole pourrait être démasqué
sans que vous le vouliez. Ne l’exhibez jamais à la légère ! C’est une précaution indispensable tant pour
vous que pour la sécurité de la Société tout entière.
Ses paroles me donnent la chair de poule. J’ai l’impression d’entrer dans une organisation secrète, une
sorte de secte qui ne porterait pas son nom. Une secte dont l’un des gourous est la plus belle femme que
j’ai jamais vue. Et pourtant, je n’ai pas le sentiment d’un piège qui se refermerait sur moi, au contraire.
J’ai l’agréable sentiment d’être accueillie dans une drôle de famille.
Elle me tend la main et retient la mienne quelques secondes sans rien dire. Puis elle va jusqu’à Paul qui
enlace sa taille pour la raccompagner jusqu’à la porte. Moi, j’attends dans le bureau qu’il revienne.
Le bruit d’un moteur puissant déchire le silence. Je consulte machinalement ma montre. Minuit moins le
quart !
Je suis entrée dans un monde à part, de silence et de mystère. Un petit coup d’électricité excite mes
entrailles. Un monde de sexe !
J’ai hâte, hâte de la revoir, hâte de m’en remettre à elle, hâte d’être comme elle, si toutefois c’était
possible. La main de Paul se pose sur mon épaule.
— Vous devriez aller dormir à présent. Nous en reparlerons plus tard.
J’approuve de la tête, il s’empare alors de ma main et la porte à ses lèvres. Je suis émue de son geste et