cover happy family - Théâtre Varia
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Une Comédie à l’italienne ? Singularité de la forme et sources de l’auteur<br />
Une légèreté du style. Une liberté de la forme.<br />
L’écriture d’Alessandro Genovesi est à mi chemin entre le théâtre, le roman et le<br />
scénario, elle donne à la pièce une forme particulière, rythmée. Etonnante, elle mêle<br />
confessions intimes, scènes de groupes, interventions de l’auteur avec le public, des<br />
personnages avec leur auteur.<br />
(…)<br />
On sent l’influence d’un Steven Berkoff dans la forme d’écriture : des dialogues<br />
intercalés de monologues qui racontent aux spectateurs l’intime angoissé des<br />
personnages ; celle d’un Pirandello où les personnages se rebellent face à leur<br />
créateur, Alessandro-Ezio ; celle d’un Woody Allen dans des confessions intimes de<br />
personnages qui se cherchent et se perdent dans leur quotidien, mais où la distance<br />
du point de vue de l’auteur donne une dimension cyniquement comique.<br />
« MOI : Bien. La petite histoire du hamster a plu. Ils sont encore tous<br />
en train d’en parler. Je suis sur la balle. Dieu merci l’effet de l’alcool<br />
est en train de s’atténuer. Les tagliolinis ont fait leur devoir. Caterina<br />
est une princesse. Si tu la laisses filer tu es un crétin ! Je dois réussir à<br />
parler un peu avec elle. En plus elle est assise à côté de moi. Elle<br />
sent très bon et la robe qu’elle porte lui va à ravir. Bien qu’on<br />
discerne ses seins, je n’éprouve aucun désir sexuel pour elle. C’est<br />
comme quand j’étais au lycée, je ne me masturbais jamais en<br />
pensant à celle que j’aimais, afin de ne pas salir le désir que<br />
j’éprouvais pour elle. A présent c’est la même chose. Je ne veux<br />
pas faire l’amour avec elle. Je voudrais juste lui donner un baiser.<br />
Le problème c’est que la folle à ma gauche a sa main collée à ma<br />
cuisse. A chaque fois que je me tourne de son côté, elle sourit en<br />
me soufflant des effluves d’alcool à la figure. Voilà Caterina. Tu ne<br />
manges pas tes tagliolinis?<br />
CATERINA : Oh mon Dieu, il s’en est aperçu. Il a compris que j’ai des<br />
problèmes avec la nourriture. Qu’est-ce que je lui réponds? Non, je<br />
suis allergique aux champignons. Nonna le sait, sauf qu’elle l’oublie<br />
tout le temps. Ils étaient bons? »<br />
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