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DRACULA WALTZ - Marcel Kervan

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de monnaie ?... (Le fils, bien opportunément, en est pourvu.) Merci… Voilà des années que je<br />

n’avais plus utilisé le passage secret. Soyons romantique !<br />

Il introduit la pièce dans une fente soigneusement dissimulée. On l’entend dégringoler dans<br />

le monnayeur. Un mécanisme se déclenche qui ressemble furieusement à un flipper malmené.<br />

Puis, c’est le grondement sourd d’un panneau qui pivote. Et le comte s’y engouffre.<br />

LE FILS, à la porte de Sigmund – Il a laissé sa porte ouverte, lui.<br />

Il entre dans la chambre. Le factotum vient discrètement accrocher au décor un panonceau<br />

qui prévient : « Do not disturb »… Noir !<br />

L’éclairage est livide.<br />

SCENE 17<br />

LE FACTOTUM, il habille le tombeau d’un drap de lit de ton pastel, ajoute un coussin – Ici,<br />

nous aurons recours à un court retour en arrière. Un flash back, si vous préférez… (Il<br />

s’intègre au décor pour décrire au public l’arrivée de Sigmund.) Le docteur entre dans sa<br />

chambre. Il va vers le lit. Ses doigts effleurent le satin qui tantôt recueillera l’empreinte de son<br />

batifolage. Il prend le coussin, le pétrit. Voluptueusement… En hâte, il se dénude, offrant sa<br />

chair mordorée à la caresse glacée de la lune… Il s’étend sur sa couche, tel un fauve à<br />

l’affût… Il émet un râle impatient.<br />

Sigmund, en chemise et chaussettes, se mouche obstinément : il faut avouer que le factotum<br />

a quelque peu fabulé.<br />

LE FACTOTUM, avant de disparaître – Fin du flash back.<br />

SIGMUND – Mais qu’est-ce qu’elle fout ?<br />

A ce moment précis, apparaît un bras nu. Suivi d’un mollet rond. Et voici Jean-Sébastien,<br />

en entier, ondulant dans sa cape noire. Une pirouette… et il laisse glisser l’étoffe à ses pieds.<br />

Il est en chemise de nuit, manches amples, jabot et dentelles. En se déhanchant<br />

langoureusement, il vient s’asseoir sur le lit. Du bout des doigts, il caresse le genou d’un<br />

Sigmund effaré, mais professionnellement subjugué… Le noir, brutalement ! Le silence est<br />

déchiré par le hurlement d’un loup, très proche... Quand revient la lumière, Sigmund est assis<br />

sur la chaise, il tourne le dos à Jean-Sébastien allongé sur le lit.<br />

LE FILS, les yeux au plafond – Tout petit, quand je me masturbais, c’est vrai que je pensais à<br />

mon papa.<br />

Ses aveux sont interrompus par le noir.<br />

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