Quand la ville était fortifiée (PDF - 4mo) - Ville de Narbonne
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4 Ci-dessus : Blocs romains conservés au musée lapidaire. Issus de monuments funéraires, ils avaient été réutilisées dans l’enceinte de l’Antiquité tardive puis remployés dans les fortifi cations du XVIe siècle. La courtine était ponctuée de tours demi-circulaires dont le nombre demeure inconnu et n’était apparemment percée que de deux portes : l’une au nord qui deviendra plus tard la porte Royale ; l’autre au sud, appelée au Moyen Age porte Aiguière, qui donnait accès au pont romain, ancêtre de l’actuel pont des Marchands. L’enceinte s’appuyait au nord sur l’ensemble temple/forum, et longeait au sud le cours du fl euve, laissant à l’extérieur les quartiers résidentiels et artisanaux, et surtout à l’est, le sanctuaire provincial et l’amphithéâtre. Son tracé demeure dans le détail assez mal assuré. Les seuls vestiges encore visibles sont intégrés dans des reprises effectuées au Moyen Age, et servent de limite au côté sud du palais neuf des Archevêques. Sur 35 mètres de long, en bordure de la rue Jean-Jaurès, du donjon Gilles Aycelin, à la tour du Grand Escalier, le rempart romain se voit sur 7 mètres de haut. Il est composé de quatorze assises de blocs en grand appareil, parmi lesquels on remarque plusieurs remplois fi gurés. Comme celle du Grand Escalier, sa voisine, la tour des Archives, mesure environ 9 mètres de diamètre. Sa base en grand appareil appartient à l’enceinte romaine. Il en est de même des énormes blocs du parement interne de la courtine dont on peut voir, depuis l’intérieur de la salle des Consuls, huit assises. Certaines pierres présentent par endroits des traces de moulures et des trous de louve. Partout ailleurs l’enceinte de l’Antiquité tardive a disparu, du fait de son démantèlement méthodique au début du XVIe siècle, pour les besoins du chantier des nouvelles fortifi cations de François Ier. Cette absence ne laisse pas soupçonner le rôle militaire et historique fondamental, joué par cet ouvrage jusqu’à la fi n du Moyen Age. C’est ce même rempart, montrant les cicatrices d’un siège éprouvant mené par les Wisigoths, que Sidoine Apollinaire décrit à la fi n du Ve siècle : «... fi ère au milieu de tes citadelles demi-ruinées, montrant les traces glorieuses de l’ancienne guerre, tu portes des blocs ébranlés par les coups et tes ruines dignes d’éloge, te donnent plus de prix.» (Carmen, XXIII).
Narbonne, tracé restitué de l’enceinte romaine (fi n IIIe s. apr. J.-C.) 5 De gauche à droite : Détail du parement externe de la tour des Archives, depuis le jardin de l’archevêché ; la même tour vue depuis le haut du donjon Gilles Aycelin ; courtine du rempart d’origine antique, entre les tours du Grand Escalier et des Archives, depuis le jardin de l’archevêché.
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Ci-<strong>de</strong>ssus :<br />
Blocs romains conservés au musée<br />
<strong>la</strong>pidaire. Issus <strong>de</strong> monuments funéraires,<br />
ils avaient été réutilisées dans l’enceinte <strong>de</strong><br />
l’Antiquité tardive puis remployés dans les<br />
fortifi cations du XVIe siècle.<br />
La courtine <strong>était</strong> ponctuée <strong>de</strong><br />
tours <strong>de</strong>mi-circu<strong>la</strong>ires dont le<br />
nombre <strong>de</strong>meure inconnu et<br />
n’<strong>était</strong> apparemment percée<br />
que <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux portes : l’une au<br />
nord qui <strong>de</strong>viendra plus tard <strong>la</strong><br />
porte Royale ; l’autre au sud,<br />
appelée au Moyen Age porte<br />
Aiguière, qui donnait accès<br />
au pont romain, ancêtre <strong>de</strong><br />
l’actuel pont <strong>de</strong>s Marchands.<br />
L’enceinte s’appuyait au nord<br />
sur l’ensemble temple/forum,<br />
et longeait au sud le cours du<br />
fl euve, <strong>la</strong>issant à l’extérieur<br />
les quartiers rési<strong>de</strong>ntiels et<br />
artisanaux, et surtout à l’est,<br />
le sanctuaire provincial et<br />
l’amphithéâtre.<br />
Son tracé <strong>de</strong>meure dans le<br />
détail assez mal assuré.<br />
Les seuls vestiges encore<br />
visibles sont intégrés dans <strong>de</strong>s<br />
reprises effectuées au Moyen<br />
Age, et servent <strong>de</strong> limite au<br />
côté sud du pa<strong>la</strong>is neuf <strong>de</strong>s<br />
Archevêques. Sur 35 mètres<br />
<strong>de</strong> long, en bordure <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue<br />
Jean-Jaurès, du donjon Gilles<br />
Aycelin, à <strong>la</strong> tour du Grand<br />
Escalier, le rempart romain se<br />
voit sur 7 mètres <strong>de</strong> haut.<br />
Il est composé <strong>de</strong> quatorze<br />
assises <strong>de</strong> blocs en grand<br />
appareil, parmi lesquels on<br />
remarque plusieurs remplois<br />
fi gurés.<br />
Comme celle du Grand<br />
Escalier, sa voisine, <strong>la</strong> tour <strong>de</strong>s<br />
Archives, mesure environ 9<br />
mètres <strong>de</strong> diamètre.<br />
Sa base en grand appareil<br />
appartient à l’enceinte<br />
romaine.<br />
Il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s énormes<br />
blocs du parement interne <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> courtine dont on peut voir,<br />
<strong>de</strong>puis l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong>s<br />
Consuls, huit assises.<br />
Certaines pierres présentent<br />
par endroits <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong><br />
moulures et <strong>de</strong>s trous <strong>de</strong> louve.<br />
Partout ailleurs l’enceinte <strong>de</strong><br />
l’Antiquité tardive a disparu,<br />
du fait <strong>de</strong> son démantèlement<br />
méthodique au début du<br />
XVIe siècle, pour les besoins<br />
du chantier <strong>de</strong>s nouvelles<br />
fortifi cations <strong>de</strong> François Ier.<br />
Cette absence ne <strong>la</strong>isse pas<br />
soupçonner le rôle militaire et<br />
historique fondamental, joué<br />
par cet ouvrage jusqu’à <strong>la</strong> fi n<br />
du Moyen Age.<br />
C’est ce même rempart,<br />
montrant les cicatrices d’un<br />
siège éprouvant mené par<br />
les Wisigoths, que Sidoine<br />
Apollinaire décrit à <strong>la</strong> fi n du<br />
Ve siècle : «... fi ère au milieu<br />
<strong>de</strong> tes cita<strong>de</strong>lles <strong>de</strong>mi-ruinées,<br />
montrant les traces glorieuses<br />
<strong>de</strong> l’ancienne guerre, tu portes<br />
<strong>de</strong>s blocs ébranlés par les<br />
coups et tes ruines dignes<br />
d’éloge, te donnent plus <strong>de</strong><br />
prix.»<br />
(Carmen, XXIII).