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•muni HUITIÈME ANNÉE : N° 398 iiiiiiiiiiHiiiiiiiuiiiiiniiiiiiiiHHiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiu ^j^) CCIltimCS "i""''»''">'>mi MiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitTiMiiiiiiiiiiiiimiiiii X
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UIIIIIIII LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 BiiiiHimiiiiiiiuiiii^iiraùimiroiiiiiHiiiiiiiHiiiiiiiuiiiuiiiiiiHi miiiin 3 unmiui iimiiiiiiiiiiii IIIMIIIIIIIÏUIIIIIIIWI 1 1 M HUITIÈME ANNÉE : N° 398 >'■■>>'
«■"»» DIMANCHE-ILLUSTRÉ iinniniimiiiiiriiiimniriiii iiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiinn 4 wmiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiimimiiiiim IIIIHIIIIIIIIHIHIIIMIII LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 ninnii,<br />
U<br />
LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER<br />
41 e Semaine de l'Année — Reste à courir : 11 semaines<br />
LE DIRIGEABLE ANGLAIS "R-101" PARTI POUR LES INDES<br />
S'ABAT PRÈS DE* BEAU VAIS, EXPLOSE ET PREND FEU<br />
Des cinquante-quatre hommes qui se trouvaient à bord, six seulement survivent<br />
à la catastrophe. Lord Thompson, ministre de l'Air, est parmi les victimes.<br />
Dans un suprême hommage aux victimes, une journée de deuil national est observée en France.<br />
NE effroyable catastrophe aérienne s'est<br />
produite, dans la nuit de samedi à<br />
<strong>dimanche</strong>, près de Beauvais.<br />
Le dirigeable anglais R-IOI voulant rééditer<br />
vers l'est la prouesse du R-ioo lors de sa traversée<br />
transatlantique, s'était envolé, à<br />
19 h. 35, du terrain de Cardington en direction<br />
des Indes.<br />
Le ministère était resté en liaison avec le<br />
dirigeable, qui passait régulièrement des messages<br />
toutes les dix minutes.<br />
A 1 h. 50 du matin, il signalait sa position<br />
à deux kilomètres au nord de Beauvais.<br />
A partir de ce moment, on n'a plus reçu<br />
aucun message du dirigeable.<br />
On a appris peu après que l'aéronef, vraisemblablement<br />
gêné par le mauvais temps,<br />
voyageait à très faible altitude.<br />
L'horrible vérité devait être bientôt connue.<br />
A 2 h. 5 du matin, alors qu'il se trouvait<br />
au-dessus d'Allonnes, bourgade située à plus<br />
de 6 kilomètres au sud de Beauvais, le R-IOI,<br />
alîourdi par la pluie, fut plaqué au sol par un<br />
violent coup de vent, piqua du nez, explosa<br />
et se mit à flamber.<br />
Sur les cinquante-quatre personnes —<br />
passagers et hommes d'équipage ■— se trouvant<br />
à bord, quarante-six furent carbonisées<br />
et, parmi elles, lord Thompson, ministre de<br />
l'Air britannique, et sir Sefton Brancher.<br />
Des huit blessés transportés à l'hôpital de<br />
Beauvais sitôt après la catastrophe, deux ont<br />
succombé.<br />
Les victimes<br />
Voici la liste des morts :<br />
Passagers : lord Thompson, ministre de<br />
l'Air ; sir Sefton Brancker, directeur du service<br />
civil de l'aviation ; le chef d'escadrille Palstra,<br />
de l'aviation militaire australienne ; le chef<br />
d'escadrille O'Neill, représentant le secrétaire<br />
d'État pour l'Inde, membre du service aéronautique<br />
de Cardington ; le commandant<br />
Colmore, directeur du développement des<br />
services de dirigeables ; le lieutenant-colonel<br />
Richmond, directeur adjoint de ce service<br />
(service technique) ; le major Scott, directeur<br />
adjoint de ce service (service volant) ; le chef<br />
d'escadrille Rope ; l'inspecteur Bushfield ; le<br />
major Bishop, inspecteur en chef de l'aviation ;<br />
Buck, attaché à la personne de lord Thompson.<br />
Officiers : le lieutenant Irwin, capitaine ; le<br />
lieutenant Johnston, navigateur ; le lieutenant<br />
commandeur Atherstone, premier officier<br />
; le lieutenant Steff, deuxième officier ;<br />
l'officier météorologiste Giblett, intendant de<br />
la section du vol par dirigeable au bureau<br />
météorologique.<br />
Équipage : Keely, chef sans-filiste ; Atkins,<br />
Laikins, sans-filistes ; Gent, premier mécanicien<br />
; Blake, Burten, Cook, Fergusson, Hasting,<br />
Kiny, Littlecit, Kek, Moule, Short,<br />
Watkins, mécaniciens ; Ford, Foster, Norcott,<br />
Rampton, Richardson, Rudd, Taylor, gréeurs ;<br />
Hunt, chef pilote ; Mason, Oughton, Potter,<br />
pilotes ; Graham, cuisinier ; Hodnett, maître<br />
d'hôtel ; Savidge, chef maître d'hôtel ; Megginson,<br />
garçon de cabine.<br />
A ces noms s'ajoutent ceux des «voiliers»<br />
Redcliff et Church.<br />
Les causes de la catastrophe<br />
L'ingénieur Leach, appartenant à la maison<br />
de construction de l'aéronef, qui échappa à<br />
la mort, a déclaré :<br />
« J'étais en compagnie de mes collègues<br />
Binks et Bell, charges de surveiller la marche<br />
de la nacelle arrière du dirigeable, et tout<br />
allait bien. Je les ai quittés pour me rendre<br />
au fumoir qui se trouvait exactement audessous<br />
de la pièce dans laquelle nous nous<br />
ELLES ONT VITE COMPRIS...<br />
Mon premier, torréfié, a des reflets d'ébène.<br />
Mon second se boit chaud, moelleux, sucré à point.<br />
Grâce à mon troisième, il devient savoureux, parfumé...<br />
! — C'est le café au lait de tante Javotte ! s'écrièrent<br />
en chœur toutes les nièces amusées...<br />
— Bravo, mes nièces ! Il n'est bon café au lait<br />
qu'avec chicorée ! Mettez, surtout, mettez bien moitié<br />
café, moitié chicorée. C'est la seule façon de réussir<br />
fcette infusion, qui, chaque matin, donnera â votre lait<br />
le goût — délicieux, croyez-moi ! — du calé au lait de<br />
tante Javotte.<br />
mis<br />
ÉLÉGANCE. .<br />
OUALIT<br />
IIUlllllii!lîS5^!iiili<br />
tenions. Brusquement, je me suis rendu<br />
compte que quelque chose d'anormal venait<br />
de se produire. Je dois la vie au fait que je me<br />
trouvais au fumoir, c'est incontestable. J'ai<br />
entendu tout à coup un explosion formidable.<br />
La nacelle dans laquelle se trouvaient mes deux<br />
collègues s'est effondrée mollement sur moi<br />
au moment où l'arbre central du dirigeable<br />
se brisait. A ce moment, nous sommes entr;s<br />
en contact avec le sol et j'ai été protégé par<br />
le plafond du fumoir qui formait au-dessus<br />
de moi une carapace protectrice.<br />
« Au point de vue technique, j'ai une idée<br />
assez nette de ce qui a pu se produire, mais,<br />
je le dis avant tout, ce n'est qu'une impression ;<br />
seuls les enquêteurs pourront dire avec certitude<br />
quelle est la cause de cette catastrophe :<br />
tout provient d'une explosion du gaz emplissant<br />
l'enveloppe.<br />
« Mais comment cette explosion a-t-elle pu<br />
se produire ? A mon avis, par la rupture de<br />
l'enveloppe elle-même, provoquée par une<br />
rupture du gouvernail.<br />
Une journée de deuil national<br />
Dès qu'il eut connaissance de la catastrophe,<br />
M. Laurent Eynac se rendit, au milieu de la<br />
nuit, sur les lieux de la catastrophe, et le gouvernement<br />
décida qu'une journée de deuil<br />
national serait observée, mardi, dans toute<br />
la France. Une cérémonie émouvante eut lieu<br />
mardi, lors du transfert des restes des victimes<br />
en Angleterre.<br />
A 11 heures eut lieu, à l'hôtel de ville de<br />
Beauvais, transformée, depuis la veille, en<br />
chapelle ardente, la levée des corps.<br />
Trois hommes vêtus d'étoffes claires marchaient<br />
les premiers derrière le cortège funèbre<br />
: Leach, Bell et Binks, trois des réchappés<br />
de la catastrophe. Venaient ensuite : le colonel<br />
Audibert, représentant le Président de la<br />
| République ; puis, sur une même rangée, lord<br />
'Tyrrell, ambassadeur de Grande-Bretagne;<br />
M. Wegwood-Benn, ministre de l'Inde, représentant<br />
le gouvernement anglais ; le maréchal<br />
de l'Air, John Salmond ; M. Montague, soussecrétaire<br />
d'État de l'Air anglais ; ensemble :<br />
M. Tardieu et M. Laurent Eynac ; les généraux<br />
français George et Brissaud-Desrnaillet,<br />
l'amiral Levavasseur, le préfet de l'Oise, les<br />
maires de Beauvais et d'Allonnes, les experts<br />
anglais et français, des parlementaires, des<br />
anciens combattants. Au ciel, demeuré bleu,<br />
des escadrilles du 34 e régiment d'aviation<br />
unissaient leur vrombissement aux accords<br />
pesants du God save the hing.<br />
Les restes des victimes furent aussi transportés<br />
par le train jusqu'à Boulogne, puis<br />
embarqués à bord du destroyer Tempest,<br />
qui les amena en Angleterre.<br />
A l'issue de la cé émonie funèbre, M. Tardieu<br />
avait adressé à M. MacDonald, premier<br />
ministre britannique, le télégramme suivant ;<br />
« Nous venons de rendre les derniers<br />
devoirs aux morts du R-101.<br />
« Le peuple français tout entier, dans la<br />
spontanéité de son cœur, s'est associé au<br />
gouvernement.<br />
« Puisse son affliction apporter aux familles<br />
des victimes et à votre pays un réconfort<br />
d'amitié dans leur grande douleur ! »^<br />
M. MacDonald répondit à ces phrases émues<br />
par le message que voici :<br />
« Vous et les Français, vous avez vraiment<br />
montré que notre douleur est la vôtre.<br />
« Les généreux hommages que vous avez<br />
rendus hier à nos morts ont été profondément<br />
appréciés par leurs familles et ont rempli<br />
notre nation tout entière d'un sentiment<br />
profond de gratitude.<br />
« Au nom du gouvernement, je vous remercie<br />
de tout mon cœur. »<br />
M M N T O<br />
POLITIQUE<br />
5 <strong>octobre</strong>. — M. Jarclel est élu député du 20 e arrondissement<br />
; MM. Muret et Buquin, sénateurs de la<br />
Seine-et-Oise et de la Sarthe.<br />
CÉRÉMONIES<br />
5 <strong>octobre</strong>. — Le monument aux morts de la ville de<br />
Lyon est inauguré en présence du maréchal Pétain et<br />
de M. Herriot.<br />
ÉTRANGER<br />
5 <strong>octobre</strong>. — <strong>12</strong>0.000 membres des Casques d'Acier,<br />
leurs 6.000 drapeaux en tête, déroulent, près de<br />
Coblence, leur parade guerrière.<br />
6 <strong>octobre</strong>. — M. Jules Maniu, président du Conseil<br />
roumain, démissionne.<br />
— Un avion commercial allemand s'abat près de<br />
Dresde sur une forêt voisine de l'aérodrome : huit<br />
morts.<br />
FAITS DIVERS<br />
4 <strong>octobre</strong>. — Un train venant de la gare Saint-<br />
Lazare heurte une rame vide au pont Cardinet. Dans le<br />
choc, il y a deux tués et vingt-quatre blessés. Deux voyageurs,<br />
descendus sur la voie après l'accident, sont<br />
broyés au passage d'un autre convoi. Une femme meurt<br />
d'émotion à la gare en apprenant l'accident.<br />
— Deux avions militaires s'accrochent en plein vol<br />
à Roissy. L'un des pilotes atterrit sain et sauf grâce à<br />
son parachute. L'autre, Robert Coyne, se tue.<br />
7 <strong>octobre</strong>. — Un jeune chimiste tchèque, Eugène<br />
Fiiber, qui venait de se marier à Prague, est, dans le<br />
rapide qui le ramenait à Paris, tué par son ancienne<br />
amie, Elise Altenhoven.<br />
— Un Espagnol, Gomez de Seguera, avait réalisé<br />
un million de bénéfices au moyen de faux titres. On<br />
l'arrête.<br />
SPORTS<br />
4 <strong>octobre</strong>. — Le nègre Al. Brown, champion du<br />
monde des poids coq, bat nettement aux points son<br />
challenger, le Français Huat, au Vélodrome d'Hiver.<br />
5 <strong>octobre</strong>. — Le Français Ladoumègue réussit à<br />
couvrir un 1.500 mètres, au stade Jean-Bouin, en réalisant<br />
3' 44" 1/5, ce qui bat le record du monde de la<br />
distance, détenu, jusqu'ici, par l'Allemand Peltzer, en<br />
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| par un spécialiste des questions juridiques).<br />
1 TOUS LES SAMEDIS NON FÉRIÉS, DE 15 A 16 HEURES<br />
| A PARTIR DU 18 OCTOBRE.<br />
Viiiiiii 11111111111111111111111 1 1111111111 1 1 1 iihiiiini iiiiimniiii tiiiimd?<br />
UNE REVOLUTION<br />
ÉCLATE AU BRÉSIL<br />
Le mouvement qui a pris naissance<br />
dans les États du Sud, a pris une grave<br />
extension. Les insurgés marchent sur<br />
Rio-de-Janeiro.<br />
L<br />
A contagion révolutionnaire, qui a bouleversé<br />
Bolivie, Pérou, Argentine, vient<br />
de gagner le Brésil, où l'autorité du<br />
nouveau président, M. Julio Prestès, — régu-<br />
lièrement élu, en mars dernier, par un million<br />
de voix, contre 650.000 à son rival, M. Getulio<br />
Vargas, — est contestée avant même sa prise<br />
de pouvoir.<br />
Le président en fonctions, M. Washington<br />
Luis, (qui, au cours de la campagne électorale,<br />
se prononça nettement en faveur de M. Julio<br />
Prestès, comme lui, ancien président de l'État<br />
de Sao Paulo), semble résolu à tenir tête à<br />
l'insurrection. U a obtenu du Congrès les<br />
crédits nécessaires à une mobilisation générale.<br />
Les causes du mouvement, qui menace de<br />
dégénérer en véritable guerre de sécession,'<br />
sont d'ordre économique et politique.<br />
Les nouvelles de l'insurrection sont contradictoires.<br />
D'un côté, le gouvernement se<br />
flatte d'être le maître de la situation. U a<br />
rappelé 420.000 hommes sous les drapeaux.<br />
U envoie des troupes et des escadrilles d'avions<br />
contre les insurgés du Minas-Geraes et Rio<br />
Grande do Sul. D a u obilisé la flotte, réquisitionné<br />
tous les dépôts d'armes, fermé les<br />
banques pour quinze jours et organisé le<br />
contrôle des denrées alimentaires. De plus,<br />
il a réquisitionné tous les bâtiments de commerce<br />
pour assurer l'approvisionnement de<br />
la capitale et des autres villes en produits<br />
venant de l'étranger. U a pris la direction<br />
des compagnies de télégraphe et de téléphone<br />
de la République. En somme, il a non seulement<br />
proclamé la loi martiale, mais il a mis<br />
tout le pays en état de siège.<br />
Succès révolutionnaires<br />
Du côté des révolutionnaires, voici un son<br />
de cloche tout autre :<br />
Us affirment avoir plus de 100.000 hommes<br />
en campagne et être assurés de la sympathie<br />
de la plupart des troupes fédérales, qui se<br />
mutinent à tour de rôle, telles celles de Sao-<br />
Paulo, cependant que d'autres passent en<br />
Argentine, eù elles sont désarmées et internées.<br />
Us prétendent que le mouvement insurrectionnel<br />
a triomphé dans neuf Etats, qu'ils ont<br />
capturé, après un combat de vingt-quatre<br />
heures, la ville de Pernambouc et qu'ils sont<br />
aux portes de Sao-Paulo. Us assurent même<br />
que vingt des avions chargés de bombarder<br />
Bello Horizonte sont passés aux insurgés.<br />
Enfin, ils annoncent que 80.000 de leurs<br />
hommes menacent Rio de Janeiro.<br />
Pernambouc, qui était attaquée par le<br />
général Tavers, ayant sous ses ordres 8 .''000-hommes,<br />
encadrés par 100 camions automobiles<br />
de Parahyba, est tombée entre leurs<br />
mains. Les insurgés se sont également emparés<br />
sans coup férir de Natal, dans le Rio Grande<br />
do Norte. Les vainqueurs ont mis la main<br />
sur 2 millions de dollars à Pernambouc, dont<br />
les habitants ont incendié les bureaux de deux<br />
journaux fédéralistes et lynché Joao Tantas,<br />
qui assassina M. Joao Pessoa, l'un des candidats<br />
libéraux à la présidence du Brésil.<br />
voulez - vous faire<br />
de Bébé un<br />
magnifique poupon?<br />
alors n'hésitez pas:nourrissez-le<br />
vous-même ou<br />
faites-en un Bébé Nestlé,<br />
joufflu,potelé.heureux de<br />
vivre.<br />
LAIT CONCENTRÉ SUCRÉ<br />
Et FARINE LACTÉE<br />
MESTLÉ<br />
sont les aliments parfaits<br />
des tout-petits
MIKIII» LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiii' 5 «•iiitiiHiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinmiiiiiiiiiimiiiiiiiiinraniininiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ '"'»"«<br />
E sieur Jean des Mares, dit Marot,<br />
trouva toujours le plus grand<br />
charme à la liberté. Semblable à<br />
« l'arondelle qui vole », ce trouvère<br />
-^4 attardé promena sa vie au hasard<br />
des chemins aventureux ; plus d'une<br />
fois, sa lyre résonna des foires de Lyon à celles<br />
d'Anvers. Le mariage, pourtant, le tenta et, au<br />
deuxième essai, il produisit, en 1495 ou 1496,<br />
sa meilleure œuvre — un fils, qui fut prénommé<br />
Clément.<br />
Mince de biens, pauvre de santé, ayant, au<br />
surplus, contracté charge d'âme, messire Jean<br />
des Mares tenta alors de fixer la fortune. A<br />
cette fin, il s'intitula « facteur et écrivain »<br />
d'Anne de Bretagne. Sa protectrice étant<br />
morte, il se tourna vers le duc d'Angoulême,<br />
futur roi de France. Mais la fréquentation des<br />
grands le contraignit à reprendre la route ;<br />
on le voit suivre Louis Xlf au cours des campagnes<br />
contre Gênes et contre Venise.<br />
Le petit Clément grandissait cependant<br />
dans les causses du Ouercy, où il vagabondait<br />
à cœur joie. L'enfant ne mordait ni au grec ni<br />
au latin ; par contre, lorsque son père s'arrêtait<br />
quelque temps près de lui, il prenait avec<br />
ardeurdesleçonsdeprosodie. Lui-même l'a dit:<br />
l,e bon vieillard après moi travailloit,<br />
Et à la lampe assez tard me veilloit...<br />
Bien est-il vray que ce luy estait peine,<br />
Mais de plaisir elle estait si tort pleine.<br />
Le poète de la reine Anne n'avait jamais eu<br />
d'ambition personnelle ; mais, pour son fils,<br />
il rêva d'une situation élevée. Aussi, le menant<br />
à Paris, il désira le voir devenir clerc de la<br />
Basoche. Hélas ! la vocation n'y était pas. Vite,<br />
vite, le jeune Clément abandonne la toge pour<br />
les armes et le voici page d'un des plus puissants<br />
seigneurs de l'époque : Nicolas de Neuville.<br />
Clément Marot sera-t-il donc un grand<br />
capitaine ? Oh ! point du tout. Le démon de<br />
la rime le torture déjà ; abandonnant la<br />
renommée des camps, il se pousse dans le<br />
monde, et si bien que, pour fêter sa vingtième<br />
année, il offre à François I er sa première<br />
œuvre, le Temple de Cupido. A ce coup, il ne<br />
se trompait pas de voie, le gentil page ;<br />
comme messire Jean des Mares, son père, il<br />
était né poète de cour. Dès lors, il enchante<br />
tout le monde et, trois ans plus tard, Marguerite<br />
de Valois le prend dans sa maison en qualité<br />
de secrétaire.<br />
CË ETE charge comportait un certain nombre<br />
d'obligations, entre autres celle d'accompagner<br />
les princes dans leurs royales aventures.<br />
Clément Marot retourne donc à l'armée pour<br />
chanter les exploits du roi. En 1521, on le voit<br />
au camp d'Attigny, puis, en 1525, à Pavie.<br />
U se bat bravement, à la française, et, dans'<br />
la mêlée, il est blessé au bras, « tout oultre rudement<br />
». Fait prisonnier, il demande à<br />
suivre François Ier dans sa captivité. Mais,<br />
déjà encombrés d'un immense butin, les Impériaux<br />
se soucient fort peu d'ajouter un<br />
chétif poète à leurs trophées. Us le libèrent<br />
sans rançon, et, n'ayant rien de mieux à<br />
faire, Marot revient à Paris. Là, il va retrouver<br />
celle qu'il aime, celle qui le consolera des<br />
défaites guerrières, celle qu'il a chantée sans<br />
jamais nous livrer son nom.<br />
Il n'en est guère de plus belle<br />
Dedans Paris.<br />
Je ne la vous nommerai mie,<br />
Sinon que c'est ma grand'amye.<br />
Trois cents ans après Marot, un autre grand<br />
sensible retrouvera le style de ce badinage<br />
du cœur, cette grâce lumineuse, et nous<br />
entendrons Fantasio-Musset soupirer à son<br />
tour :<br />
Si vous croyez que je vais dire<br />
Qui j'ose aimer,<br />
Je ne saurais pour un empire<br />
Vous la nommer.<br />
et, en vérité, il n'y a pas grande différence<br />
entre les deux sons de lyre.<br />
Par malheur, « souvent femme varie ». A<br />
son retour de Pavie, Marot allait en faire la<br />
rude expérience. Là où il espérait tendresse et<br />
affection, il ne trouva plus que calcul et prudentes<br />
réticences. Son inconnue fut-elle la<br />
belle Diane de Poitiers, comme beaucoup<br />
l'on dit ? Quoi qu'il en soit, c'était certainement<br />
une dame puissante, car il suffit d'un<br />
simple mot de sa bouche pour que le soupirant<br />
importun fût accusé d'hérésie.<br />
Or, en 1526, l'accusation d'hérésie pouvait<br />
entraîner les pires conséquences. Régente<br />
pendant la captivité de son fils François I er ,<br />
Louise de Savoie sévissait rigoureusement<br />
LES ROMANS DE LA VIE<br />
CLÉMENT M A R O T<br />
par EMILE PAGES<br />
(F Clément Marot fut un véritable bohème des lettres de son temps et,<br />
chose rare pour l'époque, sut montrer une grande indépendance de vie et<br />
de pensée. Ses aventures innombrables furent retentissantes et, comme<br />
nous le montre ici notre collaborateur, Emile Pages, après les aises<br />
fastueuses d'une existence de cour, il dut faire bravement et fièrement<br />
face à la misère de ses dernières années.<br />
J<br />
contre les idées nouvelles. Un humble rimeur<br />
devait s'attendre à des poursuites pleines de<br />
danger ; ceci ne manqua pas. Sans autre forme<br />
de procès, l'écrivain se vit appréhendé au<br />
corps et jeté dans un trou putride du Châtelet.<br />
Dressée au long des rives de la Seine, en<br />
plein cœur de la capitale, la puissante et<br />
sombre prison a disparu sans laisser la moindre<br />
trace de son existence passée. Plus forte<br />
qu'elle, la fable du Lion et du Rat chante,<br />
immortelle, dans la mémoire des hommes.<br />
Entre ces murs épais et sinistres, le gentil<br />
Marot écrit des rimes légères, d'une naïveté<br />
superbement dramatique ; il faut un vrai<br />
François I er s'informa de son écrivain et<br />
ayant appris l'aventure, ordonna de mettre<br />
tôt en liberté « son cher et amé valet de<br />
chambre ».<br />
Messire Jean des Mares était mort et, maintenant,<br />
son fils faisait partie de la Maison du Roi.<br />
Dès lors, la vie est plus facile pour Clément<br />
qui suit la cour dans ses pérégrinations successives.<br />
Peut-être des jours calmes, heureux,<br />
vont-ils luire. La peste de 1531 vient détruire<br />
ce beau rêve. Le fléau attaque tout le monde,<br />
vilains et grands ; Louise de Savoie succombe<br />
dans l'épidémie.<br />
Marot ressentit les premières atteintes du<br />
mal ; il s'en tira pourtant mais, lorsqu il put se<br />
ment à Lyon et recevoir des mains du cardinal<br />
de Tournon les coups de baguettes qui<br />
accompagnent la cérémonie.<br />
En dépit de tout, Marot sentait le fagot.<br />
Ses ennemis étaient nombreux, et le plus<br />
achat né de tous, Sagon, un « sorboniqueur s<br />
ambitieux et vulgaire, l'attaquait avec rage.<br />
Des paroles plus que vives s'échangèrent, et<br />
les dagues même furent tirées du fourreau.<br />
Heureusement, cette dispute tourna à la<br />
querelle littéraire. En répons? au Dieu Gard,<br />
composé par Marot, dès son retour à la cour,<br />
Sagon répondit par le Coup d'Essai. Les<br />
esprits se partagèrent en deux clans et la<br />
querelle s'envenima. Marot sentit monter sa<br />
bile et créa le nom de « sagiuin » (qui n'est pas<br />
encore tombé en complète désuétude) pour<br />
désigner son adversaire. Après mille péripéties,<br />
en 1537, la célèbre confrérie des Couards<br />
de Rouen se saisit de l'affaire, donna<br />
gain de cause à Marot, le pria d'accorder<br />
« paix et pardon » à son rival et termina de<br />
cette façon cè que l'on peut considérer comme<br />
une « affaire » célèbre de cette époque.<br />
J<br />
F ? Q<br />
CuîM-ÎNT M -ROT, d'après un pot trait de la bibliothèque d'Arras, p.ini à l'huile vers 1560.<br />
courage pour composer de telles poésies dans remettre sur pied, il constata que son domes-<br />
de telles conditions. Par bonheur, le sort du tique lui avait outrageusement volé les cent<br />
poète ne tarde pas à s'améliorer. L'évêque de écus d'or offerts par François I<br />
Chartres intervient et octroie une prison plus<br />
douce à notre imprudent. Dès son retour en<br />
France, le roi fait définitivement élargir le<br />
secrétaire de Marguerite de Valois.<br />
Ce premier stage dans les geôles devait<br />
avoir une influence capitale sur le caractère<br />
de Clément Marot. Jusqu'alors, le jeune<br />
homme n'avait vu dans la Réforme qu'une<br />
explosion d'idées nouvelles, fort à la mode<br />
parmi les dames et surtout à la cour de Marguerite.<br />
S'il avait paru prendre goût à ces<br />
idées, c'est parce qu'elles lui permettaient<br />
de donner libre cours à son esprit frondeur.<br />
Mais la persécution l'attacha fortement à des<br />
opinions jusque-là quelque peu flottantes.<br />
A force de s'entendre répéter qu'il était un<br />
abominable calviniste, Marot finit par le<br />
croire. Désonnais, en honnête homme, il<br />
demeurera ferme dans sa foi nouvelle.<br />
De nouveaux démêlés avec la police devaient<br />
le ramener au Châtelet moins d'un an après<br />
sa première visite. Cette fois, il s'agissait d'une<br />
peccadille. Ayant, sans doute, gardé triste<br />
souvenir des archers, Marot profita d'une<br />
occasion fort belle pour rosser quelque peu<br />
le guet. Ses amis les Basocliiens gourmaient<br />
fort la police royale en tentant de délivrer<br />
un prisonnier par une nuit fort sombre. Le<br />
poète se joignit à eux avec grande joie. Mais<br />
le fait de leur avoir prêté main-forte lui valut<br />
d'aller méditer sur la paille d'un cachot de<br />
er à l'occasion<br />
de son mariage avec Eléonore d'Autriche, sœur<br />
de Charles-Quint. Cette mésaventure, où, s'il<br />
perdait sa fortune, il conservait du moins la<br />
vie, inspira au rimeur la célèbre pièce sur son<br />
valet dérobeur.<br />
N'ayant plus un sol, il vint une idée merveilleuse<br />
à ce fantaisiste : il se maria. Oui,<br />
entre toutes, il choisit Marion la Bergerette,<br />
cette épouse dont il a si peu parlé dans , ses<br />
œuvres et près de laquelle il vécut également<br />
très peu.<br />
Bien entendu, le mariage n'eut aucune<br />
espèce d'influence sur l'esprit frondeur de<br />
Clément Marot. Des jaloux, et il en était beaucoup<br />
à la cour, reprirent l'accusation d'hérésie,<br />
toujours aussi dangereuse. Peu soucieux de<br />
subir un nouvel emprisonnement, Marot se<br />
sauve vers le Béarn, soi-disant pour accompagner<br />
le roi de Navarre. Au bout de quelques<br />
mois, il espère que l'oubli s'est fait et il veut<br />
revenir à Paris ; mais, aux environs de Blois,<br />
il apprend que les bûchers commencent à<br />
s'allumer dans la capitale. Preste, il fait demitour,<br />
revient à Bordeaux. Mais on est sur ses<br />
traces, et il doit recourir au déguisement de<br />
courrier d'Etat pour échapper aux archers.<br />
Sa course errante le mène à travers tout le<br />
Midi et, enfin, il échoue à Ferrare. Un an<br />
passe, mortellement ennuyeux. Marot n'en<br />
peut plus ; il gagne Venise et, de là, écrit à<br />
François Ier USTIFIÉ, acquitté pourrait-on dire, le poète<br />
va donc pouvoir jouir d'une existence tranquille.<br />
Le roi vient de démontrer publiquement<br />
en quelle faveur il tient son valet de<br />
chambre en lui faisant don d'une maison près<br />
Saint-Germain-des-Prés. Tout va bien.<br />
Ali ! oui. Le premier emploi que Marot fait<br />
de ses loisirs est... de traduire les Psaumes.<br />
Immédiatement, la Sorbonne entre en<br />
fureur. Fureur bien compréhensible d'ailleurs ;<br />
les Psaumes sont un triomphe. Les dames,<br />
les princes les apprennent par cœur ; les<br />
eschohers les fredonnent le soir, au Pré-aux-<br />
Clercs ; Charles-Quinttra versant Paris se fera<br />
présenter l'auteur et fera don de deux cents<br />
doublons d'or à cet imprudent traducteur.<br />
Seulement, si l'ouvrage est un succès, c'est<br />
un succès éphémère. Les théologiens ne tardent<br />
pas à l'emporter. La vente du livre est interdite<br />
et Marot se voit privé de son emploi à la<br />
cour.<br />
Ceci veut dire que le roi ne le protège plus.<br />
Marot comprend l'imminence et l'intensité<br />
du péril. Il boucle son mince bagage et reprend<br />
vivement le chemin de l'exil. Lui aussi<br />
est une « arondelle qui vole » et Michelet a<br />
résumé toute l'existence du poète dans une<br />
phrase lumineuse : « Ce fut une vie inquiète,<br />
errante, fugitive, celle du pauvre lièvre<br />
entre deux sillons. »<br />
Où aller ? Où se réfugier ? Mais Marot est<br />
protestant, c'est mims parce qu'il est protestant<br />
qu'on le persécute. Il ira donc à<br />
Genève, la sombre cité calviniste, le foyer<br />
des idées nouvelles qui bouleversent le monde.<br />
En 1543, le gentil rimeur arrive dans l'austère<br />
capitale. Et l'austère capitale ne lui épargne<br />
guère les soucis. Les protestants rigoristes<br />
comprennent mal cet esprit railleur, mordant<br />
et plaisant tout à la fois. Us l'accusent<br />
de légèreté — un crime — et le forcent à<br />
quitter son refuge.<br />
Errer, il faut encore partir et cheminer an<br />
hasard sur les routes étrangères. La course<br />
vagabonde mène le poète en Savoie, au Piémont<br />
; il ne peut se fixer nulle part. Un jour,<br />
un rayon de soleil glisse dans les noires journées<br />
du fugitif ; il s'arrête devant le champ de<br />
bataille de Cérisolles, ce champ de bataille<br />
glorieusement illustré par les soldats de<br />
France. Marot ne peut tenir ; il saisit la plume;<br />
la jeunesse, la fougue reviennent soutenir ses<br />
vers ; une fois dernière, il chante les hommes<br />
de son pays. Mais il n'en peut plus ; ceci sera<br />
l'ultime son de sa lyre. En se traînant, il<br />
atteint Turin, s'arrête et meurt dans l'automne<br />
1544.<br />
Tous l'ont oublié. Tous ? Non. L'ami fidèle,<br />
l'ami dont le nom retentit si souvent dans les<br />
chants poétiques du disparu, Lyon Jamet,<br />
accourt et parvient à faire inhumer le corps<br />
dans l'église Saint-Jean.<br />
Que fallait-il mettre sur ce tombeau ? Des<br />
vers. On grava un dizain et, tout au bas, la<br />
devise du poète, une belle et courageuse<br />
devise :<br />
I,A MORT N'Y MORD.<br />
Ainsi s'acheva la course terrestre d'un<br />
homme qui s'affermit chaque jour un peu plus<br />
dans ses croyances et leur sacrifia honneurs,<br />
bien-être, renommée. Celui-là dédaigna les<br />
antiques pour puiser en lui-même et dans son<br />
terroir les accents de sa muse ; comme le dit<br />
Sainte-Beuve : a Avec un esprit d'une portée<br />
plus ambitieuse, il n'eût fait que s'élancer, un<br />
peu plus tôt que Ronsard, vers les hauteurs<br />
pour obtenir sa grâce. Sa grâce ? poétiques, inaccessibles encore. »<br />
l'opportunité de son intervention. Par bonheur, I Pour l'obtenir, il lui faut abjurer solennelle-<br />
1 . EMII,E PAGES.
««»>••' DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiutliHunimiiiiiiiiiiiiamiMtuiiiHuiHiihi iimiimimiiMiiimiiuiim 6 iHiiiiiHtmmiiiiiiiuBuuiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiliiii mm iiminiii»"» LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 mimiN<br />
T.I.KZ armer la pompe d'étrave, et<br />
n'en bougez, sous aucun prétexte,<br />
jusqu'à ce que je vous relève de<br />
votre poste. En passant, vous<br />
enverrez tout l'équipage sur le<br />
pont. Compris ?<br />
Cet ordre était adressé, par le capitaine du<br />
brick le Jason, à d ux jeunes gérs de moins dî<br />
vingt ans. Le Breton Jafrezo remplissait<br />
à bord les fonctions d; gabier ; au Parisien<br />
Lamouche étaient dévolues celles de cuisinier,<br />
qu'il cumulait avec 1? rôle d.» scribe<br />
A l'entrée du golfe de Pengale.oùilsront parvenus<br />
après d s mois de navigation autour de<br />
l'Afrique, tous deux viennent de découvrir<br />
que le feu doit couver dans la cale avant. Ce<br />
qui rend la situation effrayante, c'est un chargement<br />
de ] oudre, embarqué clandestinement à<br />
La Corogne. Mais ceci est un secret que possède<br />
seul le capitaine.<br />
Lestes, comme on l'est à leur âge, et dars<br />
la profession de marin, I.amouch; et Jafrezo<br />
obéissent a\ ec mie promptitude qu'cugmente<br />
encore ce qu'ils connaissent du di.nger.<br />
Des ombres, de plus tu plus nombreuses,<br />
qui se remuent dars la nuit.<br />
Le capitaine commande :<br />
— Quatre hommes à la pompe à main,<br />
pour la mettre en batterie près de la cale<br />
avant. Le reste dans la mâture, à carguer les<br />
voiles à l'exception des huniers, et lestement,<br />
garçons !<br />
La résolution du capitaine est prise. Au risque<br />
de la catastrophe totale, il luttera jusqu'au<br />
bout. S'il rentre les voiles, c'est pour pouvoir<br />
amortir la vitesse du navire. De cette façon, il<br />
va pouvoir ouvrir la cale avant avec moins de<br />
i: : sques que le couratit d'air active cet incendie<br />
caché dont il ignore encore l'importance.<br />
Depuis combien de temps couve-t-il? Et<br />
qui peut l'avoir provoqué? Sans doute, un<br />
fumeur incorrigible qui, trompant la surveillance<br />
et enfreignant la consigne, est allé<br />
se cacher pour satisfaire sa passion. Mais ce<br />
ji'est pas le moment de se répandre en vaines<br />
conjectures sur ce point. U sera temps de s'en<br />
enquérir quand le danger sera passe. Le plus<br />
urgent est d'y parer, sans perdre une seconde.<br />
Les voiles carguées, la vitesse de marche<br />
presque réduite à zéro, la pompe mise en<br />
batterie, le capitaine donne l'ordre d'ouvrir<br />
le panneau de la cale suspecte. Déjà la pompe<br />
d'étrave fonctionne, inondant le pont, comme<br />
LES CONTES D'ACTION<br />
CHARYBDE EN SCYLLA<br />
par G. DE RAULIN<br />
D'un roman de notre collaborateur, G. de Raulin, qui doit bientôt<br />
paraître en librairie, nous extrayons ce chapitre où le lecteur fera la<br />
connaissance de deux jeunes gens de moins de vingt ans, Lamouche<br />
et Jafrezo, seuls survivants d'un équipage naufragé. Mais leurs<br />
abracadabrantes aventures ne font que commencer...<br />
v J<br />
s'il s'agissait de l'ordinaire lavage de propreté.<br />
Son action ne peut pas avoir grande efficacité.<br />
Si le capitaine y a env03'é les deux amis, avec<br />
défense expresse d'en bouger, c'est pure amitié<br />
de sa part. En agissant ainsi, il les éloigne,<br />
le plus possible, du lieu de la catastrophe probable.<br />
Que le fléau se propage vers l'arrière,<br />
qu'il atteigne la grande cale, et le Jason sautera<br />
comme une pièce d'artifice.<br />
Malgré la diminution de vitesse, il a suffi<br />
d'ouvrir le panneau pour activer le feu. Par<br />
cette ouverture une véritable trombe de fumée<br />
s'est échappée, bientôt suivie de flammes<br />
claires. H n'y a pas un instant à perdre.<br />
S<br />
.i.'. ^><br />
ANS connaître l'étendue du danger auquel<br />
ils sont exposés, les marins le devinent.<br />
Aussi le capitaine n'a pas besoin de stimu-<br />
ler leur zèle. Comme eux, il en vient à regretter<br />
les pluies diluviennes du Pot-au-Noir, car leur<br />
action serait autrement efficace que les moyens<br />
insuffis.nits dont il dispose. Pour aider la<br />
pompe à main, il fait, à coupsdehache, entailler<br />
l'hiloire du panneau. Par ce moyen, l'eau,<br />
qu'envoie sur le pont la pompe d'étrave, ne<br />
tarde pas à se répandre dans la cale. Elle y est,<br />
aussitôt, volatilisée eu fumée par le foyer d'incendie.<br />
Les flammes ont disparu après la première<br />
poussée d'air. Mais il est facile de se rendre<br />
compte qu'il faut combattre un véritable feu,<br />
et non un commencement d'incendie faci'e à<br />
arrêter. Cette constatation ne modifie en rien<br />
la résolution du capitaine. Farouche, il s'y<br />
entête avec une sombre énergie. Sans rien<br />
dire.il arpente le pont. Cela lui est un prétexte<br />
pour s'approcher de l'arrière et s'enquérir des<br />
progrès que peut réaliser le fléau dans cette<br />
direction.<br />
Faire ouvrir la grande cale? U n'y faut<br />
pas songer. Pénétrer dans celle où brûle le<br />
foyer? L'épaisseur de la fumée, jointe à la<br />
chaleur, en enlèverait l'envie aux plus audacieux.<br />
U en demeure donc réduit aux<br />
conjectures, ce qui est loin de diminuer son<br />
angoisse.<br />
Les hommes n'osent pas échanger leurs<br />
réflexions. Ils comprennent que tout l'effort<br />
se porte sur le point d'origine du mal. Mais<br />
chacun, à part soi, s'étonne que la grande cale<br />
reste obstinément fermée, et qu'on n'aille pas,<br />
au moins, regarder ce qui s'y passe.<br />
C'est précisément la seule chose sur laquelle<br />
le capitaine soit renseigné sans avoir besoin<br />
d'y aller voir. U ne le sait que trop : au moment<br />
où le feu aura rampé sournoisement jusque-là,<br />
c'en sera fait du Jason. Le voilà qui tend<br />
l'oreille. Il a cru percevoir un craquement de<br />
sinistre augure. Pas de doute à conserver. Le<br />
craquement s'accentue. Attaqué à sa base, le<br />
mât de misaine est menacé. Par bonheur, les<br />
voiles sont serrées, ce qui diminue l'effort qu'il<br />
aurait à supporter sans cela. Qu'il résiste ou<br />
non, au point où il est rendu, le capitaine n'en<br />
a cure.<br />
S'il s'agissait du grand mât, sa frayeur serait<br />
autre. Depuis plus de quatre heures les hommes<br />
s'épuisent en efforts pour arriver à maîtriser<br />
le fléau. Périr par les flammes au milieu<br />
d'une semblable immensité d'eau ! Ne seraitce<br />
pas le comble de l'ironie ?<br />
Toute heure qui s'écoule augmente leur<br />
espoir, et surtout celui du capitaine. Déjà les<br />
premières lueurs de l'aube empourprent le<br />
Un séneïirs rétablissement introdiM {tf$r;ton dam la chaloupe. Aussitôt, prenant le Parisien sous les bras, celui-ci l'y l'attire à ton icur.<br />
ciel. L'idée qu'on y verra plus clair leur donne<br />
du courage.<br />
— Défie tribord, là-dessous ! crie un matelot<br />
à ses camarades.<br />
Avec un déchirement sinistre le mât de<br />
misaine s'est abattu. Aussitôt, la hache au<br />
ohig, les hommes se hâtent de couper les<br />
E<br />
as haubans, de façon à rejeter à la mer la<br />
partie qui fait donner au navire une bande<br />
fâcheuse. Un grondement sourd les surprend<br />
en plein travail. C'est le prélude d'une explosion<br />
formidable. Avec un bruit de tonnerre<br />
le panneau de la grande cale vole eu éclats.<br />
Une épaisse colonne de fumée noire s'élance<br />
vers le ciel.<br />
Quand elle est dissipée, il ne reste plus rien<br />
du Jason, ni'de ceux qui le montaient. Le trou<br />
qu'il a creusé, eu s'engloutissant, a formé des<br />
remous jaunâtres, parmi lesquels tourbillonnent<br />
des débris calcinés de la coque, entraînant<br />
avec lui tout l'équipage. Le capitaine<br />
s'est enseveli dans le désastre de sa fortune.<br />
Les remous eux-mêmes se calment. La mer<br />
compte quelques 'sictimes de plus.<br />
Au moment de la catastrophe, Lamouche<br />
et Jafrezo se trouvaient toujours au poste<br />
qui leur avait été assigné par le capitaine.<br />
Ni l'un ni l'autre ne se doutaient de cé<br />
qui pouvait arriver, eu dehors du développement<br />
de l'incendie. Pour si fort en<br />
confiance qu'il se sentît avec lui, le secrétairecuisinier<br />
n'avait jamais osé risquer la moindre<br />
allusion au mystérieux chargement introduit<br />
dans la grande cale.<br />
L'incendie ne semblant faire aucun progrès,<br />
les deux jeunes gens vivaient dans une quiétude<br />
relative. Aussi l'explosion les surprit-elle<br />
eu conversation amicale sur leurs projets lors<br />
delaprochainearrivéeàdestiuation. Ivlleueleur<br />
laissa, d'ailleurs, pas le temps de la réflexion.<br />
Projeté en arrière, puis en l'air, Jean exécuta<br />
ime cabriole complète. Quand ses pieds touchèrent<br />
l'eau, il se sentit aspiré, au sein d'un<br />
trou sans fond, par mie force irrésistible.<br />
Revenu à la surface, il était, de nouveau,<br />
agrippé par cette force qui le replongea dans<br />
les profondeurs de la mer, puis, de nouveau,<br />
repoussé. U était connue une balle, jouet<br />
d'une puissance inconnue.<br />
Cette fois, pourtant, il put étendre les bras.<br />
Sa main rencontra un corps rugueux, sur<br />
lequel elle se crispa. Cela suffit pour arrêter<br />
le mouvement.<br />
Encore tout étourdi par sa chute, il ouvrit<br />
les yeux.<br />
Un jour blafard venait de se lever, à la lueur<br />
duquel il reconnut que son soutien était une<br />
vergue détachée de la mâture.<br />
A ce moment, une idée macabre traversa<br />
son cerveau endolori,<br />
—■ Les requins !<br />
Il ne paraissait pas s'être fait de blessure<br />
dans sa chute. Mais il ne devait pas en être de<br />
même des autres hommes de l'équipage. Attirés<br />
par le sang, les squales ne manqueraient pas<br />
d'accourir, s'ils n'étaient déjà là.<br />
L N'aurait-il donc échappé à l'incendie, puis<br />
à la noyade, que pour périr sous la dent<br />
aiguisée de ces monstres qu'il avait, à maintes<br />
reprises, vu suivre le Jason dans l'attente<br />
d'une proie quelconque ?<br />
Cette crainte lui rendit toute sa présence<br />
d'esprit.<br />
o o o<br />
U<br />
N regard circulaire lui apprit que, selon<br />
toute apparence, il était le seul survivant<br />
de l'équipage. Mais il lui fit découvrir, à<br />
deux ou trois encablures, la chaloupe qui flottait<br />
sans aucun occupant. Toujours soutenu<br />
par sa vergue, il s'efforça de l'atteindre aussi<br />
rapidement que possible.<br />
Déjà sa main touche le bordage. U donne<br />
un coup de reins pour se hisser à bord. A sa<br />
grande surprise l'embarcation, au lieu de pencher<br />
de son côté, se redresse eu sens contraire.<br />
Un vigoureux coup de jarrets doit faciliter sa<br />
manœuvre ; il récidive.<br />
Sa tête dépasse le plat-bord. O stupeur !<br />
En face de lui, une autre tête surgit, donnant<br />
l'explication du prodige. Un homme, plus<br />
lourd que lui, exerce une pression eu sens<br />
inverse de la sienne. Avant de retomber, il à<br />
le temps de reconnaître le visage de sou fidèle<br />
Jafrezo.<br />
Si les circonstances n'étaient pas. aussi<br />
critiques, si les événements ne se succédaient<br />
pas avec autant de rapidité, il y aurait de quoi<br />
rire.<br />
Un sérieux rétablissement introduit le Breton<br />
dans la chaloupe. Aussitôt, prenant le<br />
Parisien sous les bras, celui-ci l'y attire à son<br />
tour.<br />
— C'est toi, Yves ? s'écrie Lamouche, très<br />
ému.<br />
■—■ Et toi, Jean ! répond Jafrezo, non moins<br />
touché.<br />
Debout dans l'embarcation, trempés, ils<br />
tombent dans les bras l'un de l'autre et s'embrassent<br />
comme deux frères. Au contentement<br />
de se voir sain et sauf, chacun ajoute celui, non<br />
moins grand,-d'avoir retrouvé son fidèle ami.<br />
Cela ils le sentent, ils l'expriment par la<br />
chaleur de leur étreinte ; mais aucun mot ne<br />
sort de leurs lèvres. D'un même mouvement,<br />
sans s'être consultés, ils s'inquiètent de savoir
«IIIIIII LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 Hfà''iiMi*mnriimimmtmnfittnuiùtiinnHi iiiiiiiiiiiiimiiiiiiiuimiii 7 <br />
ÉiR '.M(" M?;> T, causé par la secousse, faisait<br />
sentir ses effets déprimants. Il fallut les<br />
tiraillements de leur estomac affamé pour<br />
les y conduire. Que pouvaient-ils ? Attendre.<br />
Mais attendre quoi ? Questions irritantes,<br />
surtout pour des êtres jeunes dont le ventre<br />
crie famine.<br />
— Si encore on avait des avirons ! soupire<br />
Jafrezo.<br />
— Et à quoi ça te servirait-y ?<br />
•— A prendre une direction et à y maintenir<br />
la barque, au heu de faire bêtement le<br />
bouchon comme on fait. Au moins, on aurait<br />
des chances d'arriver quelque part.<br />
— Puisque la chaloupe marche toute<br />
seule ! T'as qu'à la laisser aller, sans te fatiguer.<br />
. .<br />
— C'est vrai qu'on avance. Même qu'on<br />
est poussé par un sacré courant.<br />
— Tu vois bien. Et puis regarde comme<br />
l'eau change de couleur ?<br />
— Pour"sale, elle est sale. Donc, on ne doit<br />
pas être loin de la terre. Tu vois le coup que ce<br />
serait l'embouchure d'une rivière ?<br />
— Qu'est-ce qui te fait croire ça ?<br />
— La couleur jaune de l'eau. C'est le limon<br />
qui la salit.<br />
— Mais alors ou s'éloignerait en suivant<br />
le courant ?<br />
— Bêta ! Et la marée, pourquoi que tu la<br />
comptes ?<br />
Tout en causant, les deux naufragés ne<br />
cessent de scruter l'horizon d'un œil inquiet.<br />
C'est la seule occupation à laquelle ils puissent<br />
se livrer.<br />
— Je crois que je vois la terre à bâbord!<br />
s'écrie Jean.<br />
— Et moi à tribord, riposte Yves.<br />
Plus ils avancent, et plus les eaux deviennent<br />
limoneuses.<br />
Sans aucun doute, ils doivent se trouver<br />
dans l'estuaire d'un de ces grands fleuves<br />
auxquels les Hindous ont voué un culte respectueux<br />
en raison de leur action bienfaisante.<br />
Poussés par un fort courant de flot, ils<br />
ne tardent pas à distinguer nettement les<br />
deux rives. Elles sont basses, couvertes de<br />
roseaux sur de vastes étendues. De nombreux<br />
bouquets de palétuviers émergent par places.<br />
Cet arbre ne Se plaît que dans les terrains<br />
marécageux, en bordure des lagunes, ou à<br />
l'entrée des rivières. U présente deux particularités<br />
curieuses. De droite et de gauche, il<br />
laisse pendre des rameaux vers le sol. Aussitôt<br />
qu'ils ont touché terre, ceux-ci prennent<br />
racine, et c'est ainsi qu'ils se propagent. A ses<br />
pieds, on trouve souvent, dans la vase molle,<br />
des grappes d'huîtres du genre de là portugaise.<br />
Se rappelant cette singularité, pour l'avoir<br />
lue dans quelque récit de voyage, Lamouche<br />
grogne :<br />
— Y a bon ! Y a bon !<br />
— Pourquoi dis-tu ça ?<br />
-, Parce que j'entrevois le moyen d'apaiser<br />
la fringale qui me dévore. A défaut d'une<br />
bombance en règle, je ne serai pas fâché de<br />
me caler les joues avec deux ou trois douzaines<br />
d'huîtres, quitte à me passer du reste.<br />
Au mot d'huîtres, le Breton ouvre des yeux<br />
étonnés. Son camarade lui explique ce qu'il<br />
croit se rappeler.<br />
C'est ça qui serait une veine !<br />
— Oui. Mais comm nt nous en approcher ?<br />
Remarque que le courant qui nous<br />
pousse a tendance à longer la rive.<br />
Oui. Je vois bien.<br />
Alors, sais-tu ce qu'on va faire ? Quand<br />
c'est qu'on passera à portée de la rive, on<br />
saisira une branche de palétuvier au passage.<br />
On s'amarrera dans tm petit coin et on commencera<br />
par se caler les joues avec des huîtres.<br />
Après quoi, on sera d'attaque pour prendre<br />
une décis.on. Ça te va ?<br />
Faut bien ! .soupire Jean, dont 1 emballement<br />
est déjà tombé.<br />
Ainsi est fait. Ils touchèrent t.rre.<br />
Provisoirement sauvés, les deux compagnons,<br />
promènent autour d'eux un regard investigateur.<br />
Le pays semble complètement désert.<br />
Ve d.s o..s la cha'oitpe redressée, Jafrezo émerge à io.i tour. Il se h.îts de trar.chjr, d'an coup de hazhette, l'amarre qui les atla hj à<br />
S'ils sont vraiment dans l'estuaire d'un<br />
fleuve, ils ont accosté sur la rive gauche. Us<br />
poussent donc une pointe dans cette direction,<br />
sans avoir besoin de boussole. Aucune trace<br />
d'habitants n'apparaît à leurs yeux.<br />
Comme l'avait conjecturé Lamouche, ils<br />
découvrent des huîtres en abondance. Faisant<br />
une halte, ils débutent par la dégustation de<br />
quelques douzaines afin de se restaurer.<br />
Munis de l'indispensable couteau, ornement<br />
obligatoire de la ceinture de tout bon gabier,<br />
ils les détachent, les ouvrent, et les gobent,<br />
tout en devisant de ce qui leur arrive.<br />
— Se pourrait aussi bien, finit par conclure<br />
Jafcezo, qu'on serait sur un îlot, formé par<br />
deux bras du fleuve.<br />
— Alors ? A quoi cela nous avancerait-il ?<br />
— Comme on peut pas rester dans cette<br />
situation, on va reprendre le bachot. Je vais<br />
couper d;-ux gaules dans les palétuviers, dans<br />
lesquelles je tâcherai de tailler une paire de<br />
semblants d'avirons ! On se déhalera avec ça<br />
dans la rivière. Il arrivera toujpurs bien un<br />
moment ousqu'ou rencontrera quelqu'un à<br />
qui parler.<br />
Pour le travail d'abatage du bois, Lamouche<br />
était bon. Mais, qùand il s'agit de le dégrossir,<br />
il dut avouer qu'il n'y entendait rien. Laissant<br />
donc travailler Jaf. e:o, qui se souvient<br />
du métier de sabotier, exercé, jadis, dans la<br />
forêt de Fougères, il part à la découverte le<br />
long de la rive.<br />
Depuis une bonne heure, le Breton besognait,<br />
d'arrache-pied, la sueur aux tempes,<br />
quoiqu'il fût à l'ombre, quand il vit revenir<br />
son camarade. Courant à perdre haleine, Jean<br />
semblait en proie à une vive agitation. Il gesticulait<br />
comme im moulin à vent et proférait<br />
des paroles que l'éloignement empêchait<br />
d'entendre.<br />
— Sommes pas dans une île !<br />
— Et c'est cette découverte qui t'agite<br />
ainsi ? dit Yves en s'essuyant le front du<br />
revers de sa manche déjà séchée.<br />
— Non. Une autre. Y a des tigres dans le<br />
vo ; sinage.<br />
— Des tigres ! T'en es sûr ?<br />
— J'ai relevé leurs marques sur le sable.<br />
— Diable ! T'en as déjà vu, toi, des tigres ?<br />
— Oui, à Paris, au Jardin des Plantes, le<br />
<strong>dimanche</strong>.<br />
— Moi jamais, même pas en image.<br />
— Si tu en avais vu, ça te dégoûterait de<br />
l'idée de te trouver nez à nez avec eux en liberté.<br />
— Viendront peut-être pas avant ce soir ?<br />
Alors, nous, on sera parti. Et puis il suffirait,<br />
probablement, d'allumer un grand feu pour<br />
les éloigner ?<br />
— Un feu de bengale, sans doute ? lance le<br />
Parisien. ....<br />
Jafrezo se gratte la tête en signe de perplexité.<br />
Cette fois encore, il ne comprend pas<br />
la malice du propos. Pour un peu, traînant la<br />
chaloupe derrière lui, il se résoudrait à partir<br />
sans plus attendre.<br />
Les événements ne lut laissent pas le loisir<br />
d'exécuter cette manœuvre de retraite.<br />
Comme il communique son idée à Lamouche,*<br />
tous deux én'terïdent un rugissement qui les<br />
glace d'épouvante jusqu'aux moelles. En<br />
même temps, ils voient les roseaux onduler<br />
au passage d'un corps lancé dans leur direction.<br />
Après qu'il (ût ramassé, sous les bancs de<br />
la chaloupe, un premier bout de bois dégrossi,<br />
J afrezo avait transporté le second à proximité<br />
pour plus de commodité. Il travaillait donc à<br />
côté de l'embarcation même.<br />
— Jésus ! Ma doué ! Nous voilà propres,<br />
dit-il, en se signant.<br />
. — Fais comme moi, lui souffle Lamouche.<br />
1 "n pied au bordage de tribord, sur lequel il<br />
pèse de tout son poids, il tire à lui celui de<br />
bâbord. Jafie'.o l'imite. Sous leur double<br />
impuls'on, l'embarcation capote, la quille en<br />
l'air. Il était temps !<br />
A peine cette carapace protectrice s'est-elle<br />
renversée sur leur tête qu'un choc formidable<br />
l'ébranlé. Il s'accompagne d'un nouveau rugissement,<br />
plus terrible que le premier. C'est le<br />
tigre qui, d'un élan, vient s'abattre sur eux.<br />
— Nous v'ià à l'abri des coups de soleil !<br />
gouaille Jean.<br />
— Tais-toi ! intime le Breton. J'ai pas le<br />
cœur à la plaisanterie.<br />
G<br />
RACE à l'action du soleil, une buée chaude<br />
se dégage du sol humide en constante<br />
fermentation. Accroupis sous cette cloche<br />
à melons d'un nouveau genre, les deux compagnons<br />
ruissellent de sueur. Et, cependant, leurs<br />
dents claquent d'effroi. Déçu dans sa convoitise,,<br />
le tigre fait, toujours grondant, le tour<br />
de l'obstacle qui lui dérobe sa proie.<br />
Lamouche se tient devant et Jafrezo, derrière.<br />
Us peuvent se communiquer leurs<br />
impressions, mais non changer de place, à<br />
cause du banc qui les sépare. Malgré son émoi,<br />
le Breton n'a pas lâché sa hachette, seule arme'<br />
qu'ils possèdent, car il ne faut point compter<br />
sur leur couteau, trop faible d'échantillon.<br />
Bientôt un rugissement plus lointain fait<br />
écho à ceux de leur premier ennemi. Un nouveau<br />
eprps s'abat.sur le bois de leur carapace,<br />
dont il enfonce la proue dans le sol.<br />
Dans le silence mortel qui succède au dernier<br />
choc, les malheureux perçoivent le halètement<br />
puissant qui sort des flancs des deux<br />
fauves ; ils sentent la forte odeur de ménagerie<br />
qui en émane. Pour avoir un peu de<br />
lumière, Jean a débouché le nable de la chaloupe.<br />
Par ce trou minuscule filtre un rayon de<br />
soleil. Avec le jour qui leur est rendu, l'air<br />
se fait un peu moins rare. Bientôt, denouvelles<br />
secousses, ponctuées de rugissements, ébranlent<br />
l'embarcation. Mais elle résiste, victorieusement,<br />
à tous les assauts.<br />
Second silence, interminable, et groa d'inquiétudes.<br />
Quelles peuvent bien êtte les pensées des<br />
deux jeunes gens accroupis dans une position<br />
qui leur laisse à peine la faculté de se remuer?<br />
La chaleur, l'ankylose, l'angoisse, tout paraît<br />
combiné pour amollir leur courage et annihiler<br />
leur volonté.<br />
II semble que, de son côté, l'ennemi délibère.<br />
Car il serait vain d'espérer de lui qu'il abandonne<br />
ainsi sa proie. Lamouche et Jafrezo<br />
ont hâte de voir cesser cette attente silencieuse.<br />
Bientôt, ils eu viennent à lui. préférer<br />
les rugissements .les plus féroces; Et voilà<br />
que le sable se met à crisser. Sous le bordage<br />
de bâbord un trou se creuse. U laisse passer<br />
une patte qui happe, au hasard, un morceau<br />
de la vareuse de Lamouche.<br />
— Canaille ! clame Jafrezo. Tu vas me le<br />
payer si tu recommences.<br />
Le félin croit avoir tourné la difficulté et<br />
découvert la bonne voie. De nouveau, il<br />
avance la patte avec plus dë précaution. Un.<br />
coup de hachette, bien appliqué, la lui tranche<br />
à demi. Un hurlement de douleur, capable de<br />
faire frissonner les plus braves, y répond. La<br />
fureur des fauves est à son comble. Des bonds<br />
affolés, des chocs précipités secouent la coque<br />
de la chaloupe. Va.-t-elle continuer à résister ?<br />
Le silence se rétablit, plus durable que les<br />
précédents. Le Parisien en profite pour aveu-'<br />
gler la brèche avec du sable pris sous lui, ce<br />
qui améliore d'autant sa position.<br />
. Mais une seconde, patte se glisse par un<br />
nouveau trou.<br />
— A toi, Lamouche ! crie Jafrezo, en lui<br />
passant la hachette.<br />
Cette patte est entaillée comme la première.<br />
Cette fois, c'est la tigresse qui hurle sur le<br />
mode aigu. Elle est soutenue, en basse, par<br />
son mâle dont la rage ne connaît plus de bornes.<br />
Du foncrMe la jungle leurs appels ont Tait<br />
sourdre d'autres rugissements. Une véritable<br />
meute de fauves est accourue. Elle s'acharne<br />
à la curée des deux malheureux marins. Si<br />
ces animaux avaient l'idée de coordonner leurs<br />
efforts, ils soulèveraient le frêle esquif contre<br />
lequel ils s'épuisent tour à tour, et c'en serait<br />
fait de Lamouche comme de Jafrezo. Mais ils<br />
se contentent de gratter le sol, ou de bondir,<br />
en menant un branle-bas de tous les diables.;<br />
U y a de quoi devenir fou, de vacarme autant<br />
que de peur.<br />
Quand finira cette situation tragique ?•<br />
Quel en sera le dénouement ? A vrai dire,<br />
lés deux jeunes gens n'y songent guère. Seul,<br />
le moment présent les absorbe, sans qu'ils<br />
puissent songer à celui qui le suivra. Depuis<br />
combien de temps les fauves les tiennent-ils<br />
ainsi sous leur menace ? Des minutes ? Des<br />
heures ? Us ne sauraient préciser. T° u t ce qui -<br />
subsiste en eux, c'est un instinct de conserva- .<br />
tion devenu, pour ainsi dire, aussi animal que<br />
ceux de leurs féroces ennemis.<br />
Dans une accalmie, voici que leur parvient<br />
aux oreilles, un. bruit nouveau. C'est, d'abord'<br />
t<br />
(Lire la suite page IO, 4* colonne.)
iniiiin DIMANCHE-ILLUSTRÉ liiinniiiiiiiiiiutipinimiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiitiiiiiiMiiMi niiiuii g nuiiii iiiiiMiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimii>r< POUR LES<br />
BICOX président de club<br />
*S 7INTÉRESSE d YFONNE<br />
i JE. VOUDRAIS<br />
B.E.T-V CONNAITRE<br />
LA JE.UNE FALLE.<br />
QuL LON RENCONTRE<br />
DANS LE QUART1E.R<br />
DLPU\S QUELQUES /<br />
JOURS \\ -A<br />
PEUT-ETRE,EN CE.<br />
MOHEKT, FAIT-ELLE<br />
DE.S COURSES DANS<br />
LES MAGASINS!!!<br />
JE SUIS PASSE<br />
TROP VITE * \ JE.<br />
N'AI PAS EU LE<br />
TE.MPS DE<br />
Copyrig-lit par Dimanche-Illustré, CMcayo Tribune^<br />
JE. CRO\S QU'ALLE.<br />
S" APPELLE. YVONNE!<br />
ELLE F_ST SI JOUE!!<br />
S\ JE POUVAIS LA<br />
TROUVER<br />
REGARDE, j<br />
t3\COT«. JAt<br />
DE LARqENT!<br />
JE T'OFFRE UNEJ<br />
HinONADE!!<br />
MERCI,<br />
AUÇUSTE.,<br />
MAIS JE SUIS<br />
PRESSE,!.<br />
TAENSÎVOIC» LA '<br />
MAISON D'VvbN^!<br />
si ELLE:<br />
JE SUIS .PASSE. E.T<br />
RE.PASSEL PLUS DE. DIX<br />
FO\S DEVANT CHEZ EU-E<br />
R\E.N \ \ PEUT-ETRE. SERAI-.<br />
JE. PLUS HEUREUX DECE COTE<br />
C\\\\<br />
QUE FAITES'<br />
„.VOUS'PAR ICI,<br />
M R BlCOT^<br />
POUVAIT ÊTRE CHET.<br />
ELLE .MON DiEuîî!<br />
?OH^\tjN! JE ME<br />
PROMÈNE \\r\r\\S,<br />
M-f YVONNE, JE<br />
SEN\S LACVAAHCE<br />
INOUÏE, qui M A FAIT<br />
VOUS RENCONTRER:<br />
TOUJOURS EtEN TOLÉRÉE<br />
PAR L'ESTOMAC l'ASPIRIN
ENFANTS ■iniiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiuiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiii 9 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiii muniiiiM iiiiiiiiiiiiwnihii AiiimiiD DIMANCHE-ILLUSTRÉ i»»ir<br />
^IG et PUCE<br />
IL N'Y A AUCUNE RA)SON<br />
POUR. QUE. NOUS PARVE-<br />
NIONS JAMAi$ A SORTIR,<br />
DE CETTE PO^RÊT,.. LES<br />
LÎANES X<br />
jÔ65TRUENTj<br />
TOUS LES<br />
(CHEMINS;<br />
'éî,iîô-,3'Ai FA-<br />
BRIQUÉ UNE<br />
\ HACHE AVEC<br />
UNE PiERRE<br />
COUPANTE....<br />
DEMAIN NlATiNJ<br />
JOUS PAR-!<br />
'.TIRONS<br />
.ET NOUSV<br />
[IRONS TOU*<br />
fcUOURS<br />
^DROir..<br />
[Tt^VouspiA<br />
'■Vf N'IRONS,<br />
"BIEN PAR\<br />
kARRÏVER<br />
[QUELQUE]<br />
~)PART.y<br />
iPUlS MA DERNIÈRE AVENTU-^<br />
|RE, JE ME MÊFie DES ARBRES<br />
CREUX.,.MAIS CELlli-ci ME SEMBLE<br />
-EPENDANT PARFAÎr POUR Y<br />
IZl$ A CERTAINE-<br />
MENT ÉTÉ v/icji-<br />
ME D'UN VAMPIRE<br />
CES HORRiBLES<br />
CHAUVES-SOURiS<br />
QUI SUCENT LE<br />
'SANG- DES HOMkjMES_<br />
ENDORMIS.<br />
IL FAUT ABSOLUMENr)|<br />
^QU'ÎL MANG-E POURj<br />
SE REFAIRE DU â<br />
SANG-...VOÎLA JUS-Œ<br />
ÎTE MENT UN BEAU"<br />
,DiNDON...S» OE<br />
POUVAIS L'ATTR<br />
CE LAIT EST EXCELLENT ..VÔÏLÀ Qui VA<br />
i REMETTRE "2.1^.,. MAIS Q0'ÉST-CE<br />
QUI POURRAIT ME SERVIR DE Réci<br />
PIENT POUR LE TRANSPORTER?<br />
UNE FEUILLE<br />
ROULÉE EN<br />
CORNET PB<br />
JE BAYER<br />
ASPIRE LE MAL,<br />
SUPPRIME LA DOULEUR<br />
DE S©W €&vk , MAKXA^N , 8PKBS@W-<br />
NÎER LUI AVSVl JDAN* LE$ UANEf<br />
LA EGRÉT » SE DISfeSASV ÉGALEMENT;<br />
_ fjoçyrljrht par Dimanche-Illustré.
«mini DIMANCHE-ILLUSTRÉ jiniiiiiiMiiiimiiiiiiiiiiiimiiiiiiKiiimimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 10 mnnitiiwritimnHiiiinmmnniimmwiiuiiitMiluintm:n»nmttmiMitmai LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 "HIMII<br />
JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />
Celle rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur permettra de. se tenir en contact constant avec leur journal,<br />
qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un<br />
délai assez long peut s'écouler avant l'insertion des réponses, et nous restons naturellement juges de leur opportunité.<br />
Pourquoi on doit mettre un trait d'union, entre<br />
le verle et le pronom, dans de; expressions<br />
comme :" Dort-il?";" Donnez-maice livre";<br />
"Fencez-vous qu'il \ie :dra? "<br />
t^VANS la première et la troisième de ces expressions,<br />
L' on met un trait d'union parce que « il » et « vous »<br />
sont sujets du verbe et, logiquement, devraient être<br />
avant lui. Ce trait d'union les rattaclie étroitement au<br />
verbe, les rejette, pour ainsi dire, par-dessus lui, en<br />
avant, à leur place normale de sujets. Mais il ne faut<br />
point en mettre dans l'expression: «donnez moi », parce<br />
que « moi » es t complément, et est à sa place logique après<br />
le verbe. Si, çn parlant d'un malade, on dit : « Considérez<br />
le comme perdu », il ne faut pas plus de trait d'union<br />
que dans l'expression : i Considérez le malade comme<br />
perdu ». o Le », pronom, dans le premier cas, représente<br />
« le malade », et joue exactement, dans la phrase, le<br />
même rôle que. lui.<br />
On met un trait d'union entre le verbe et le pronom<br />
qui le suit, quand ce pronom est sujet. On ne doit pas en<br />
mettre quand le pronom est complément direct ou<br />
indirect.<br />
Tout cela dit, bien entendu, par acquit de conscience<br />
et souci de la vérité grammaticale, et, sans aucun espoir.<br />
Il n'y a rien de difficile à perdre comme une habitude,<br />
surtout quand elle est mauvaise.<br />
S'il exis;e, dans h marire m'Iitd e, c'es gr-de ;<br />
coriespondant à ceox de caporil-clef e: de<br />
sergen'-chef créés réc emme.it dans l'armée<br />
de terre ?<br />
TL a été créé, en effet, depuis peu, des grades nouveaux<br />
I dans la marine militaire, mais non pas exactement<br />
sembLbles à ceux de l'armée de terre. Ainsi,<br />
existe à présent dans le cadre de maistrance de la<br />
flotte le grade de « quartier-maître de première classe ...<br />
II se distingue, comme celui dè caporal-chef, par trois<br />
galons de laine rouge placés en diagonale sur la manche.<br />
Le quartier-maître de première classe, comme rang,<br />
autorité et solde, se place immédiatement entre le<br />
quartier-maître et le second-maître déjà existant. En<br />
outre, l'échelon des grades comprend aujourd'hui<br />
celui de « maître de première classe » avec trois galons<br />
d'or en diagonale sur la manche et un galon d'or à. la<br />
casquette. Ce gradé s'incorpore entre le maître (grade<br />
correspondant à celui de sergent-major) et le premiermaître<br />
(adjudant).<br />
Ces deux échelons qui s'obtiennent à 1 ancienneté,<br />
confèrent à leurs bénéficiaires des attributions inhérentes<br />
aux nécessités de la flotte militaire moderne.<br />
■G.<br />
Si l'emrljyeur de vieux rerviteurs qce 1 'êge<br />
dispenf e c e faire des verceme tfs EUI assurances<br />
scckle?, 03t tenu, malgré ce'a, ce faire îe ve -<br />
sèment te sa quote-part?<br />
ES salariés âgés de plus de soixante ans, que leur<br />
L âge dispense de faire eux-mêmes des versements<br />
au titre des assurances sociales, donnent lieu, de la<br />
part de leurs employeurs, si leur rémunération totale<br />
annuelle n'excède pas 25.000 francs, aux mêmes cotisations<br />
que s'ils étaient des assurés.<br />
Les employeurs doivent établir, au sujet de ces salariés,<br />
des bordereaux d'un modèle spécial (mensuels,.<br />
lorsqu'il s'agit de salariés dont la rémunération annuelle<br />
n'excède pas 15.000 francs, ou 18.000 francs<br />
dans les villes de plus de 200.000 habitants et les circonscriptions<br />
industrielles assimilées), annuels, lorsqu'il<br />
s'agit de salariés dont la rémunération annuelle<br />
est supérieure à 15.000 francs (ou 18.000) et inférieure<br />
à 25.001 francs. Les bordereaux ainsi établis doivent<br />
être adressés à la préfecture du département du lieu<br />
de travail (service départemental des Assurances<br />
sociales), soit dans les dix premiers jours de chaque<br />
mois (bordereau mensuel), soit dans le courant du mois<br />
de janvier de chaque année (bordereau annuel). Les<br />
versements correspondants sont effectués par,,l'employeur<br />
soit en timbres assurances sociales apposés<br />
sur'les bordereaux, soit en espèces ou par chèque barré :<br />
dans ce dernier cas, les versements doivent être opérés,<br />
dans le département de la Seine, à la Caisse générale<br />
de garantie (22, rue d'Estrées, à Paris), et, dans<br />
les autres départements, chez les comptables publics.<br />
Quelle est la plus importante découverte<br />
histologique de l'anatomie française du<br />
XIX e siècle?<br />
'EST celle de Dujardin, qui fut d'une importance<br />
C fondamentale et qui domine toute l'histologie actuelle.<br />
On savait, grâce à Hooke, que les tissus animaux et<br />
végétaux étaient formés de petits éléments appelés<br />
cellules ou utricules; mais on croyait ces cellules creuses.<br />
C'est Dujardin qui montra, en 1840, que ces cellules<br />
contiennent une substance visqueuse. Dujardin donna<br />
à cette substance le nom de s.ircode.<br />
Ce sarcode n'est autre chose que le protoplasma,<br />
base même de la vie.<br />
D'où v'eat le nom cePonts-ce-Cé ?<br />
E nom de Ponts-de-Cé provient, étymologiquement,<br />
L de l'appellation latine : Pontes Sagei ou Pontes<br />
Seii, qui fut défigurée, au XVI E siècle, en Pontes Caesaris.<br />
La position stratégique de cet aimable chef-lieu de canton<br />
du Maine-et-Loire, dont les ponts furent longtemps<br />
le seul point de passage qui existait sur la Loire, entre<br />
Saumur et Nantes, lui valut de tout temps un rôle<br />
historique considérable. On se battit souvent pour leur<br />
possession. Le nom ne vient donc pas « d'un combat<br />
entre les armées romaine et gauloise », comme le suppose<br />
notre correspondant en se basant sur le fait qu'une<br />
statue du Dumnacus a été érigée au Pont-de-Cé.<br />
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bas chaussettes, vêtements, couvertures.<br />
Le catalogue illustré N° 10 et les échantillons de laine<br />
6cnl envoyés Innco sur demande à Houbaix (Nord).<br />
Il s'agit d'un chef des Andccaves (Anjou), qui essaya,<br />
après la chute d'Alesia, de prolonger la résistance et<br />
alla mettre le siège devant l.imonum (Poitiers), ville<br />
dévouée à César. Repoussé par les légions de C. Caninius<br />
Rebilus, il se mit en retraite vers le Nord.<br />
Il avait certainement l'intention de gagner Pontes<br />
Seii pour passer sur la rive droite du fleuve, mais il<br />
trouva en face de lui, sur un point des bords de la Ivoire<br />
qui est demeuré mal défini, une deuxième année<br />
romaine, commandée par C. Fabius. Ses troupes furent<br />
mises en pièces et lui-même se vit contraint de chercher<br />
un refuge au fond de l'Armorique. C'est donc uniquement<br />
en souvenir de cette ultime résistance gauloise et<br />
de son héros, Dumnacus, qu'a été élevée la statue en<br />
question.<br />
Quelles sont les conditions à remplir pour obtenir<br />
une charge de greffier auprès d'un tribunal ?<br />
ES candidats aux fonctions de greffier doivent<br />
L remplir principalement les conditions suivante^ :<br />
i° Jouir des droits civils et politiques ;<br />
2° Avoir satisfait aux lois sur le recrutement ;<br />
3° Etre âgé de : 25 ans accomplis pour être greffier<br />
près d'une justice de paix ou d'un tribunal de première<br />
instance ; vingt-sept ans pour une place de<br />
greffier auprès d'une cour d'appel et trente ans pour<br />
la charge de greffier en chef à la cour des comptes ;<br />
4° Etre licencié en droit, s'il s'agit d'une charge de<br />
greffier auprès d'une cour d'appel ou de la cour de<br />
cassation,<br />
Pour tous les autres greffiers, aucun diplôme n'est<br />
exigé, mais les candidats doivent être soumis à un<br />
examen oral -et écrit ;<br />
5° Justifier d'un traité, soit authentique, soit sous<br />
seing privé contenant les conditions de cession de<br />
la charge.<br />
Les greffiers sont nommés par décret, sur la proposition<br />
du Garde des Sceaux, et, quand il s'agit de la cour<br />
des comptes, sur la proposition du ministre des Fi- '<br />
nances.<br />
Les greffiers doivent verser, avant leur installation,<br />
un cautionnement.<br />
Seul, le greffier de la cour des comptes qui n'a<br />
aucun maniement de fonds, n'en verse pas.<br />
o & &<br />
Comment on imprime la musique ?<br />
TV APRÈS le procédé le plus généralement employé,<br />
l'ouvrier trace d'abord, sur une planche d'étain,<br />
avec une griffe marquant d'un seul coup les cinq lignes<br />
ÏÈtla portée, les portées.qui composent la page ; il indique<br />
ensuite, au buriu, l'emplacement des mesures et des<br />
phrases musicales ;. puis, à l'aide d'un marteau et de<br />
divers poinçons sa relief représentant toutes les notes<br />
et tous les signes, il frappe à l'endroit voulu chaque<br />
note et chaque signe ; il termine au burin en traçant<br />
les mesures, les queues de notes tt les crochets de<br />
croches. La planche est ensuite planée au marteau<br />
et polie au brunissoir. Les corrections se font en repoussant<br />
au marteau, à l'envers, les signes défectueux, et<br />
en les frappant à nouveau à l'aide du marteau et des<br />
poinçons.<br />
D'où et comment on extrait la COCEÏM ?<br />
T"y\>ïS les Andes, entre 700 et 3.000 mètres d'altitude,<br />
•»-' croît, à l'état sauvage, un arbrisseau de 2 à 3 mètres<br />
de hauteur, mais qui peut en avoir jusqu'à 6, si les<br />
conditions lui sont particulièrement favorables. On<br />
l'appelle erythroxylon coca, ou simplement cocaïer. Les<br />
fleurs sont petites, blanchâtres et, des feuilles lancéolées,<br />
on extrait un alcaloïde bien connu de tous :<br />
la cocaïne.<br />
Longtemps, la culture du cocaïer n'a été pratiquée<br />
qu'au Pérou ; elle y était très importante, car les terres<br />
d'alluvions très fertiles et le climat, doux et humide,,<br />
lui conviennent particulièrement. Le cocaïer s'est<br />
ensuite répandu dans les divers Etats de l'Amérique du<br />
Sud : Colombie,Bolivie,Brésil,République Argentine;<br />
puis en Extrême-Orient : Inde Anglaise, Ccylan,<br />
Indochine française et en Océanie.<br />
Dans l'extraction de la cocaïne, il y a intérêt à traiter<br />
les feuilles aussitôt cueillies, sans quoi elles fermentent<br />
et il y a perte d'alcaloïde. Les planteurs procèdent donc<br />
eux-mêmes à la préparation de la cocaïne sur les lieux<br />
de cueillette, appelés cocals au Pérou.<br />
On fait d'abord sécher, à l'ombre, les feuilles entières<br />
et les jeunes tiges cueillies ; on les met ensuite à macérer<br />
dans des cuves en bois où, après divers traitements,<br />
on sépare la cocaïne des impuretés en la dissolvant<br />
dans une couche de pétrole lampant qui surnage. Pour<br />
amener au contact du pétrole toutes les couches liquides<br />
contenant la cocaïne, ou se sert de grands disques ma-<br />
nceuvrés à la main d'un mouvement alternatif de haut<br />
en bas. On vérifie, par un essai convenable, que le<br />
liquide ne contient plus de cocaïne. L'alcaloïde est<br />
ensuite extrait du pétrole et purifié.<br />
Le rendement est de l'ordre de 2 grammes de' cocaïne<br />
par kilogramme de feuilles. Actuellement, le kilogramme<br />
de cocaïne raffinée coûte plus de 2.000 francs.<br />
Comment un avocat est désigné d'office à un<br />
inculpé?<br />
T A désignation" d'un avocat d'office est faite par le<br />
1 Conseil de l'Ordre lorsque le prévenu ne choisit<br />
pas lui-même son défenseur.<br />
La désignation est faite de la même façon en matière<br />
d'assistance judiciaire.<br />
L'avocat, commis d'office, ne peut réclamer aucun<br />
honoraire et il lui est même défendu par les règlements<br />
de l'Ordre d'en accepter.<br />
S'il est indispensable d'avoir été soldat pour<br />
enti er dans le corps actif des douanes ?<br />
DÉroNSE négative, mais les conditions d'aptitude<br />
* » physique imposées pour l'admission dans ce corps<br />
sont très sévères. La demande doit être adressée à<br />
l'Administration des Finances, Direction Générale des<br />
Douanes.<br />
o «c* ^<br />
Comment on fait la synthèse de l'alcool métliylique?<br />
A réalisation pratique, imaginée par M. Georges<br />
L Patart, inspecteur général des poudres, comporte<br />
le passage, sur des corps choisis convenablement<br />
(métaux, oxydes, sels) et agissant par leur seule présence<br />
(catalyseurs), sous une pression aussi élevée<br />
que possible : 800 à 900 atmosphères, à dçs températures<br />
de l'ordre de 300 à 4000, de mélanges gazeux<br />
composés très approximativement de deux volumes<br />
d'hydrogène pour ira volume d'oxyde de carbone.<br />
L'étude théorique de la question a, en effet, amené<br />
M. Patart à conclure à une influence favorable d'un<br />
accroissement de pression. La vitesse de passage des<br />
gaz sur la substance catalysante doit être suffisamment<br />
rapide et la température assez basse pour ne pas<br />
permettre aux réactions secondaires, s'accompâgnant<br />
de formation de méthane et d'acide carbonique, de<br />
prendre naissance.<br />
L'alcool méthylique, obtenu par M. Fatart, est relativement<br />
très pur. Il ne contient aucune trace d'aldéhyde,<br />
ni d'acétone; uncsimple rectification fournit un<br />
produit se prêtant très bien aux fabrications chimiques.<br />
Récemment, M. Patart, ajoutant de l'éthylène (gaz<br />
de coke) à son mélange gazeux, a obtenu en même<br />
temps une proportion notable de pétroles synthétiques<br />
du plus haut intérêt. .<br />
Dix ans après ses premières recherches, la grandè<br />
firme allemande « Badische-Anilin-und-Soda-Fabrik »,<br />
stimulée sans doute par les efforts concurrents, a repris<br />
ses travaux abandonnés d'une manière si inattendue<br />
et elle est parvenue rapidement à mettre au point<br />
une production industrielle dont l'importance n'échappera<br />
à personne quand nous aurons dit que l'usine de<br />
Merseburg est capable de fournir plus de 30.000 kilogrammes<br />
d'alcool méthylique chaque jour !<br />
Les brevets pris par la Badische en Allemagne, à<br />
partir du 22 février 1923, et, en France, à partir du<br />
icr janvier 1924, développent, avec énormément de<br />
détails, le procédé décrit plus haut. Ils témoignent d'une<br />
étude vraiment soignée du problème.<br />
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la réception des ph.otograpM.es de notre<br />
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ii<br />
doté die prix d'une valeur de<br />
<strong>12</strong>5.000 francs<br />
sera close irrévocablement<br />
Mercredi 15 <strong>octobre</strong><br />
Envoyez, aujourd'hui même, accompagnées<br />
fie trois bons indispensables, les photographies<br />
que vous destinez au concours.<br />
J<br />
DE CHARYBDE EN SCYLLA<br />
(Suite du texte de la page y.)<br />
connue un murmure discret, qui se rapproche.<br />
On dirait le clapotis de Peau. Bientôt le fond<br />
de leur pantalon se mouille. Les rugissements<br />
reprennent. Ils sont toujours aussi nourris,<br />
mais ne semblent plus aussi proches.<br />
— Le flot remonte, constate avec accablement<br />
Jafiezo, dont la tête n'en peut plus.<br />
— Ouatre heures, déjà, passées là-dessous?<br />
réfléchit Lamouche.<br />
— Oui. Pour du coup, nous y sommes. Cette<br />
fois-ci, c'est bien la fin de tout !<br />
— Pas encore, riposte Jean.<br />
Déjà il s'occupe de reboucher le nable. Cette<br />
opération les replonge dans l'obscurité. S'ils<br />
n'y voient plus, ils sentent que l'eau continue<br />
à les envaliir traîtreusement.<br />
•—■ T'as une idée ? interroge Jafrezo.<br />
— Oui. Arc-boute-toi solidement.<br />
■— Voilà. Paré !<br />
— Bon. Tu vas soulever l'arrière de la<br />
barque avec ton dos.<br />
— Et puis après ?<br />
•— Après ? Ça me permettra, à moi qui<br />
suis le plus mince, de me faufiler par-dessous,<br />
pour aller voir de quoi il retourne a l'extérieur.<br />
Si les tigres sont hors de portée, j'aurai vite fait<br />
de retourner la chaloupe et de la remettre à flot.<br />
— Et les requins que t'oublies ?<br />
— Et puis quoi encore ? Aimes-tu mieux<br />
crever ici, comme un rat dans une souricière ?<br />
L'eau commencé à monter plus rapidement.<br />
L'air est devenu irrespirable depuis que_ le<br />
nable, rebouché, eu permet la compression<br />
sans renouvellement. Il n'y a plus à hésiter.<br />
Les reins tendus, Jafrezo tente de se redresser<br />
d'une brusque secousse. Aidé par l'eau, il<br />
arrive à soulever l'arrière de l'embarcation,<br />
dont l'avant continue à reposer sur le sable<br />
en pente. Une lueur de jour filtre encore une<br />
fois dans leur prison.,<br />
— Vas-y ! cne-t-il, plein d'un nouvel espoir.<br />
Sans attendre cette invite, Lamouche s'est<br />
mis en mouvement. Après avoir glissé sur le<br />
dos, il redresse le torse, position qui lui sort<br />
la tête de l'eau. Quelques mètres plus loin, les<br />
fauves font toujours le guet. Allant et venant<br />
sur le rivage, d'où le flot les chasse peu à peu,<br />
ils persistent à monter la garde, en rugissant<br />
à qui mieux mieux. La vue du marin provoque<br />
leur excitation. C'est, pour eux, le renouvellement<br />
du supplice de Tantale.<br />
■— S'ils allaient sauter jusqu'à moi ? Je<br />
serais frais ! senge Lamouche dans un éclair.<br />
Mais non. Les tigres.se contentent de bondir,<br />
de droite et de gauche, en redoublant de rugissements.<br />
De dessous la chaloupe redressée, Jafrezo<br />
émerge à son tour. Il se hâte de trancher,<br />
d'un coup de hachette, l'amarre qui les attache<br />
à la rive. Le bout de bois mal façonné qu'il<br />
avait rangé sous les.bancs, est beaucoup trop<br />
court pour remplir l'office de perche. Ne possédant<br />
pas la paire, il ne peut songer à ramer.<br />
Mais il y a mieux à faire, pour un virai marin :<br />
c'est de l'utilrsîr comme godille d'abord, puis<br />
comme gouvernail.<br />
Biaisant avec le courant, il commence par<br />
gagner le milieu de la rivière. Pendant ce<br />
temps, Lamouche, qu 'un - rétablissement opportun<br />
a remonté à bord, travaille de. son côté.<br />
La seille à la main, il écope l'eau demeurée<br />
dans le fond de l'embarcation à la suite de leur<br />
manœuvre de remise à flot.<br />
La joie de se sentir encore vivre après tant<br />
d'angoisses, leur dilate la poitrine. L'air<br />
embrasé leur semble délicieux à respirer. A<br />
leurs yeux ravis, la verdure des palétuviers<br />
prend des teintes printanières. Il n'est jusqu'à<br />
la morsure cuisante du soleil, sur leur peau,<br />
qtd ne leur fasse l'effet d'une douce caresse.<br />
— Pour le cas où t'aurais encore besoin de<br />
moi comme pédicure, j'oublierai pas de t'envoyer<br />
mou adresse, quand j'en aurai une !<br />
C'est par cette apostrophe goguenarde que<br />
Jean, tout joyeux, a pris congé des tigres<br />
déçus. A quoi Jafrezo, philosophe, a répondu :<br />
■— T'es venu chercher des émotions dans la<br />
marine ? Ben, tu peux dire que t'en as ton plat.<br />
— Sans compter que nous n'en avons pas<br />
fini avec nos incertitudes.<br />
—; Si on en sort, ma parole la plus sacrée,<br />
j'irai, pieds nus, brûler un cierge à la bonne<br />
sainte Anne.<br />
— Que le ciel t'entende ! Et Notre-Damedes-Victoires<br />
me verra de même.<br />
G. DE RAULIN.<br />
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» i LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 IM1111111I11111111111111111111111111MI111111111111111IM111111111111111111M niiiiniir l\ 1 T 11111111111 r 111111111111111111111111111111 > 1111111111111111111M111111 ■ 111111111111111111111 DIMANCHE-ILLUSTRÉ '«<br />
PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE<br />
POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU<br />
HERVÉ-AUGUSTE FAYÉ<br />
'ÉTONNANTE carrière que celle d'Hervé-<br />
Auguste-Etienue-Albans Payé, qui fut<br />
astronome de la manière la plus inat-<br />
tendue, et arriva par l'astronomie aux plus<br />
hautes distinctions de l'enseignement public !<br />
Né le I ER <strong>octobre</strong> 1814 à Saiut-Benoît-du-<br />
Sault (Indre), fils d'un ingénieur des Ponts<br />
et Chaussées, il entra à Polytechnique, mais<br />
en sortit, avant la fin de sa deuxième année<br />
d'études, pour tâter de l'industrie.<br />
J*U n'y eut pas le succès escompté. Ce fut<br />
alors qu'Arago le recommanda et le fit entrer<br />
à l'Observatoire de Paris comme élève astronome.<br />
Il y eut les débuts les plus brillants et<br />
découvrit, le 22 novembre 1843, une comète,<br />
inobservable à l'œil nu, qui reçut son nom.<br />
H en détermina les éléments elliptiques et la<br />
durée de révolution : soixante et onze ans.<br />
Cette découverte lui valut le prix Lalande<br />
de l'Académie des Sciences, dont il fut élu<br />
membre le 28 janvier 1847. Son ancienne école<br />
se fit un honneur de l'appeler à professer le<br />
cours de géodésie, de 1848 à 1854. U n'abandonna<br />
ce poste que pour celui de recteur de<br />
l'Académie de Nancy et de professeur d'astronomie<br />
dans cettè ville. De là, il fut désigné,<br />
en 1857, comme inspecteur général de l'Enseignement<br />
secondaire. En 1862, il fut nommé<br />
membre du Bureau des Longitudes, dont la<br />
présidence lui appartint à partir de 1876 ; il<br />
était revenu, en 1873, occuper la chaire d'astronomie<br />
de l'Ecole Polytechnique.<br />
; En 1877, Faye se présenta aux élections en<br />
se recommandant du maréchal de Mac-Mahou.<br />
Il ne fut pas élu, mais il accéda néanmoins au<br />
gouvernement comme ministre de l'Instruction<br />
publique dans le cabinet du général de Rochebouét.<br />
.<br />
- Ce grand astronome a donné de remàr-<br />
HERVÉ-Au.;us m<br />
jjtiables travaux : calculs d'éléments, détermination<br />
de périodes cométaires, études de mouvements<br />
stellaires et planétaires, etc.. U a<br />
énis des théories originales sur les comètes,<br />
fe étoiles filantes, les aurores boréales, la<br />
Institution physique du soleil et de ses taches,<br />
lis cyclones solaires, la formation des nuages<br />
8 de la grêle, les origines du monde, etc..<br />
JE CHEMIN DE FER MÉTROPOLITAIN<br />
wECLARÉ d'utilité publique par la loi du<br />
30 mars 1898, laquelle - prévoyait six<br />
lignes à deux voies, d'une longueur<br />
cfveloppée . de 63 kilomètres, le chemin de<br />
fjr métropolitain n'aura, lorsque seront ache-<br />
-\jfcs les prolongements ' superposés de ses<br />
Jolies 8 et 9, dont on poursuit fiévreusement<br />
Ii construction, pas moins de 140 kilomètres<br />
ea douze lignes — 157 depuis l'incorporation<br />
cù chemni de fer Nord-Sud à son réseau (ce<br />
dernier a son origine dans une loi du 19 juillft<br />
1905, qui avait autorisé l'établissement<br />
et deux lignes de chemin de fer : l'une entre<br />
Il "are Saint-Lazare et la porte de Saint-Ouen,<br />
Turtre entre la gare Montparnasse et la porte<br />
de Versailles).<br />
Pour le partage des dépenses de construction,<br />
des accords sont intervenus entre la<br />
Compagnie et la Ville de Paris, aux ternies<br />
desquels: i°la Ville construit l'infrastructure<br />
(souterrain ou viaduc); 2° les travaux de<br />
superstructure incombent à la Compagnie<br />
(pose des voies, bàBastage, construction des<br />
salles et couloirs, équipement, fourniture du<br />
matériel, etc.). ■<br />
C'est pour subvenir à ses charges, qui sont<br />
celles de l'infrastructure, que la Ville de Paris<br />
a procédé et procède encore aux emprunts<br />
obligatoires qui sont inscrits à la Bourse avec<br />
la -mention : Métropolitain.<br />
Le rapport de la longueur des lignes à ciel<br />
ouvert à celle du réseau total est de 7 % ; les<br />
colonnes de fonte ont, sauf au franchissement<br />
des voies publiques, 22 mètres entre elles.<br />
Les épaisseurs de maçonnerie adoptées<br />
varient de o m. 50 à o m. 70 en voûte à la clé,<br />
de o m. 60 à 2 mètres pour les piédroits. La<br />
construction des souterrains — qui s'est faite,<br />
pour la ligne n° 1, au bouclier (cylindre métallique<br />
horizontal, dans l'arrière duquel on<br />
construit, tandis qu'en avant on découpe le<br />
terrain par rondelles et qu'on fait progresser<br />
régulièrement au fur et à mesure de l'avancement<br />
des travaux) se fait maintenant par<br />
la méthode des galeries boisées. Des puits<br />
donnent accès aux chantiers et permettent<br />
l'évacuation des matériaux abattus. La maçonnerie<br />
suit l'établissement de la galerie ; elle<br />
est elle-même suivie des injections (mélanges<br />
de ciment et de sable envoyés sous pression)<br />
et du dégrossissage qui donne leur fini aux<br />
carrelages.<br />
Les beaux- ouvrages d'art réalisés lors de<br />
la construction du chemin de fer Métropolitain<br />
ont été : i° les viaducs de Passy (deux<br />
étages), d'Austerlitz (forme en arc), de Bercy<br />
L<br />
UNE VVS DU CANAL SAI.,T-MAI..TC'N<br />
(superposé à l'ancien pont de pierre), 2 0 les<br />
six traversées sous-fluviales (dans l'exécution<br />
desquelles on revient au cheminement au<br />
bouclier, à moins, qu'on n'use du fonçage<br />
vertical). La station sous la place de l'Opéra<br />
est à trois étages, trois lignes s'y croisent.<br />
Parmi les progrès dont l'exécution se poursuit,<br />
on en vient de plus en plus à l'augmentation<br />
de longueur des quais (105 mètres au<br />
lieu de 75 mètres), à l'amélioration de la<br />
signalisation (qui permettra de lancer 40 trains<br />
à l'heure au lieu de 27). La combinaison de<br />
ces deux améliorations se traduira par un<br />
accroissement considérable du trafic horaire<br />
(lequel serait susceptible d'atteindre 32.000<br />
voyageurs contre 17.000, maximum actuel).<br />
La banlieue de Paris attend avec impatience<br />
le moment où le réseau métropolitain étendu<br />
viendra au milieu d'elle, enlever, avec cette<br />
capacité de transport de demain, les laborieuses<br />
populations qui l'habitent.<br />
LES CANAUX DE PARIS<br />
ES trois canaux de Paris sont : les canaux<br />
municipaux de Saint-Martin, de Saint-<br />
Denis et de l'Ourcq, détenus et exploités<br />
par la Ville de Paris.<br />
Le canal Saint-Martin, qui vient aboutir<br />
dans la Seine en rive droite, à l'aval du pont<br />
d'Austerlitz, part du bassin de la Villette, qui<br />
constitue le bief de partage des canaux Saint-<br />
Martiii et Saint-Denis. Le canal Saint-Martin<br />
a 4 km. 553 de longueur, dont 2 km, 080 en<br />
souterrain ; sa pente totale est de 24 m. 56,<br />
rachetée par neuf écluses (dont chacune est<br />
pourvue d'un cabestan électrique). Sa profondeur<br />
est de 2 m. 20 ; un toueur, exploité<br />
par le service des canaux de la Ville, assure la<br />
circulation dans le souterrain et dans le dernier<br />
bief. Maximum en 1913 avec 1.017.000<br />
tonnes, le trafic oscille actuellement entre<br />
820.000 tonnes et 940.000 tonnes.<br />
Le bassin de la Villette a 700 mètres de<br />
longueur, avec une largeur de 70 mètres au<br />
plan d'eau ; il a été prolongé sur 600 mètres<br />
(avec 30 mètres de largeur) jusqu'à la première<br />
écluse du calial Saint-Denis. Sur ses<br />
terre-pleins se dressent neuf grands magasins,<br />
six grues électriques (de 1:500 à 2.500 kilogrammes<br />
de puissance), etc. ; il a eu, en 1926,<br />
1.210.000 tonnes de trafic propre, se répartissant<br />
entre : matériaux de construction, produits<br />
agricoles et denrées alimentaires, produits<br />
industriels et combustibles.<br />
Le canal Saint-Denis (longueur: 6km. 647)<br />
rejoint la Seine à Saint-Denis ; avec le canal<br />
Saint-Martin, il constitue un raccourci appréciable<br />
de la voie d'eau (11 km. contre 28 à<br />
30 km.). Sa pente totale est de 28 m. 59; il a<br />
sept écluses. Ses autres caractéristiques :<br />
largeur au plan d'eau, 30 mètres ; tirant<br />
d'eau, 3 m. 20, tirant d'air minimum des<br />
ponts, lui permettent de recevoir les plus gros<br />
bateaux. C'était une nécessité, car il dessert<br />
N<br />
des installations de manutentions mécaniques<br />
très importantes (deux usines à gaz,<br />
une grande usine de produits chimiques), etc.;<br />
aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner de son<br />
trafic toujours nettement supérieur à 2 millions<br />
de tonnes (2.241.000 tonnes en 1927).<br />
. D'abord conçu dans un but alimentaire<br />
(pour amener les eaux de la rivière l'Ourcq),<br />
le canal de l'Ourcq n'allait être qu'un simple<br />
aqueduc, lorsque, le 17 mars 1805, Napoléon<br />
décida de lui confier une mission de navigation<br />
pour bateaux de moj-enne grandeur. Il<br />
fut achevé en 1822.<br />
Le canal de l'Ourcq n f a, de Mareuil-sur-<br />
Ourcq au bassin de la Villette, pas moins de<br />
9T kilomètres de long ; en amont, il est complété,<br />
sur 11 kilomètres, par une partie canalisée<br />
de la rivière d'Ourc!. Quatre écluses pour<br />
la rivière, cinq écluses pour le canal ont pour<br />
mission de racheter une pente totale de 15 m. 55.<br />
Le canal de l'Ourcq remplit son rôle de<br />
rigole alimentaire (eaux industrielles, alimentation<br />
des canaux Saint-Denis et Saint-Martin)<br />
au moyen d'eaux de l'Ourcq, du Clignbn, de<br />
la Beuvronne, mais d'eaux que deux usines,<br />
à Isles-les-Meldeuses et à Trilbardou, vont<br />
puiser dans la Marne (ces dernières eaux représentent<br />
sensiblement le tiers «es eaux amenées<br />
par le canal).<br />
D'abord accessible aux seules « flûtes<br />
d'Ourcq », le canal (trafic, en 1926, 927.000 t.)<br />
subit actuellement des travaux qui ont pour<br />
but de faire de lui une voie à grandes sections :<br />
d'abord entre Pantin et Bobigny, puis entre<br />
Bobigny, Noisy-le-Sec, Bondy et Pavillonssous-Bois.<br />
Ces travaux sont les premiers d'une<br />
grande 0 ceinture » liquide qui devrait contourner<br />
Paris par l'est et le nord-est, et<br />
mettre les canaux du Centre eu relations<br />
directes avec ceux du Nord. Le trafic du canal<br />
de l'Ourcq, en 1926, a atteint 2.268.000 tonnes.<br />
UN SPORT D'HIVER LE SKI<br />
É dans l'Europe du Nord, — en Norvège<br />
principalement, — où il rendit, dès sa<br />
découverte, de si grands services que<br />
son usage devint général, le ski s'est piopagé,<br />
depuis 1906, dans les pays de l'Europe occidentale,<br />
où il est maintenant pratiqué d'une<br />
manière très suivie dans les contrées et pendant<br />
les périodes où la neige est suffisante.<br />
Le ski dérive du même principe que le traîneau.<br />
Tandis que, dans une neige épaisse, ni<br />
un homme, ni un véhicide ne sauraient avancer<br />
à leur allure normale, l'adaptation à l'un<br />
comme à l'autre, de lames de bois évite renfoncement,<br />
et permet, par glissement, une<br />
progression ultra-rapide. Lames de bois<br />
adaptées aux pieds de l'homme, longues.de<br />
2 à 3 mètres, les skis permettent des vitesses<br />
supérieures en descente à 110 kilomètres à<br />
l'heure ; ils permettent, d'autre part, des<br />
ascensions que la neige rendrait lentes et<br />
pénibles à un marcheur.<br />
Les skis (dont la longueur varie avec la<br />
taille du skieur) sont des lames de frêne ou<br />
de pin, épaisses de 2 à 3 centimètres, recourbées<br />
en leurs extrémités, qui se fixent au pied<br />
à peu près en leur milieu. Leur partie inférieure<br />
est creusée par un sillon de quelques mil.imètres<br />
de profondeur ; ils reçoivent un enduit<br />
d'huile de lin ou de paraffine, — sillon et<br />
enduit ont pour but de faciliter le glissement.<br />
Pour conserver son équilibre et faire participer<br />
ses bras à sa progression, le skieur dispose<br />
de bâtons de 1 m. 50 de long, terminés en<br />
pointe, et, portant, à 6 centimètres de leur<br />
extrémité, une rondelle en forme de petite<br />
roue, horizontale en position de marche.<br />
1<br />
Dans les descentes, ces bâtons servent c- e freins<br />
Sport parfait, puisqu'il intéresse s'multanément<br />
tous les muscles et se pratique au<br />
milieu d'atmosphères extrêmement pures, le<br />
ski exige à la fois souplesse, endurance et<br />
audace. Les arrêts sont, dans l'ordre de la<br />
difficulté croissante : les ciseaux, le télémark\<br />
le christiania et l'ursprung. Les courses sont<br />
de demi-fond et de fond. Le saut, par sa difficulté<br />
et les qualités de sang-froid qu'il exige,<br />
est la consécration du skieur : le tremplin d'où<br />
il s'exécute est une banquette établie au<br />
milieu d'une pente judicieusement choisie<br />
(55 % au moins) ; la vitesse sous laquelle il est<br />
abordé est d'au moins 110 kilomètres à<br />
l'heure ; l'amplitude du bond peut atteindre<br />
jusqu'à 65 à 70 mètres.<br />
D'une manière générale, l'usage du ski<br />
permet au skieur entraîné ime allure pouvant<br />
varier de 11 à 20 kilomètres à l'heure. Aussi<br />
a-t-il été adopté par . toutes les armées européennes<br />
pouvant être appelées à défendre<br />
des secteurs de montagne à précipitations<br />
neigeuses ordinaires ; les hommes histruits<br />
dans la pratique de ce sport, sont dits skieurs.<br />
Un skieur, sans bâtons, traîné par un cheval,<br />
monté ou non, fait ce qu'on appelle du ski<br />
attelé. Des courses de ski attelé sont disputées,<br />
chaque année, au moment des concours internationaux<br />
et régionaux.<br />
E<br />
-O'<br />
EMMANUEL FRÉMIET<br />
MMANUEL FRÉMIET, dont le Parisien le<br />
plus ignorant en matière de sculpture<br />
connaît au moins une œuvre : la Jeanne<br />
d'Arc de la place des Pyramides, était neveu et<br />
élève du grand Rude.<br />
U n'en eut pas moins des débuts difficiles ;<br />
EMMA-.UEr, PR-VMIRT<br />
il était employé à la clinique de l'Ecole de Médecine<br />
pour dessiner des planches d'ostéologie et<br />
pour le moulage des pièces anatomiques.<br />
Puis quand il avait terminé ses moulages<br />
d'écorchés, c'était encore à lui qu'incombait<br />
le soin de les peindre. Mais, à dix-neuf ans, il<br />
fit recevoir au Salon une Gazelle ; ce succès<br />
décida d'une carrière qu'il commença comme<br />
sculpteur animalier, donnant successivement :<br />
un Dromadaire, un Chameau tartare, un Chien<br />
courant .blessé (musée du Luxembourg). En<br />
1859, il envoya au Salon un Gorille enlevant une<br />
femme, qui fut refusé pour excès de réalisme ;<br />
il devait en être appelé de ce jugement en 1888,<br />
par l'attribution d'une médaille d'honneur.<br />
Maïs Frémiet devait trouver d'autres occasions<br />
d'exercer son talent vif, souple et varié,<br />
en faisant d'abord, sur commande de Napoléon<br />
III, une série de statuettes représentant les<br />
diverses troupes de l'armée française, puis, de<br />
là, en s'attaquant aux statues équestres :<br />
cavaliers et centaures, enfin eu traitant des<br />
personnages en statues équestres . : Louis<br />
d'Orléans (château de Pierrefonds), Napoléon<br />
I er , le Grand Condé (Chaiitillv), Jeanne<br />
d'Arc (1889), etc..<br />
Ses succès dans ce genre ne l'empêchaient<br />
pas de demeurer fidèle aux sujets réalistes :<br />
le Rétiaire et le gorille, la Capture d'un jeune<br />
éléphant, Orangs-outangs et sauvage de Bornéo,<br />
l'Homme de l'âge de pierre, etc.<br />
Paris a de lui, notamment, à part la Jeanne<br />
d'Arc ci-dessus mentionnée, les Chevaux marins<br />
et Dauphins de la fontaine de l'avenue de<br />
l'Observatoire, le Porte-falot à cheval de l'esca- -<br />
ier de l'Hôtel de Ville, le Saint Georges tuant<br />
le dragon et te Du Guesclin du Petit Palais, etc.<br />
U a donné à la flèche du Mont Saint-Michel -<br />
un Saint Michel (1896) ; à Suez, un Ferdinand<br />
de Lesseps géant.<br />
Nul choix ne pouvait être plus heureux pour<br />
succéder à Barye comme professeur de dessins<br />
d'animaux au Muséum que celui de Frémiet,"<br />
grand sculpteur mais surtout animalier étonnant<br />
de venté. /<br />
Elu membre de l'Académie des Beaux-Arts'<br />
en 1892, il devait mourir en 191 r, dans ce<br />
Parts qu'il avait tant orné.
19IIIIHI DIMANCHE-ILLUSTRÉ M. 1<br />
>""" iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiini"""""'""""""" <strong>12</strong> "«"HiiMUliiiMiiiuiiiiiuiuiiiiiiiiiiuiliiiiiiniiiiiiiiiiuilllliii iiiiiiliiiiiill LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930<br />
LA SEMAINE COMIQUE<br />
Réveillé au cœur de la nuit par une<br />
rage de dents tenace, M. Tartre se cogne<br />
de douleur la tête contre les murs...<br />
CARNAGE NOCTURNE<br />
H tente vainement d'extraire cette dent à<br />
l'aide d'un fil mercerisé...<br />
Le voisin d'en face, qui est dentiste, excédé par ce tapage, jette<br />
rageusement son réveille-matin par la fenêtre.<br />
IDYLLE MODERNE<br />
— Eh Inen ! cher ami, vous ne m'entendez<br />
pas ?... Depuis cinq minutes, je vous siffle!<br />
(Dluin inédit de H. DANCON.)<br />
Quelques bons mots<br />
déclare devant Raoul, six ans, que la<br />
GRAKD'MÈRE<br />
tête lui tourne.<br />
■— Ça ne se voit pas, réiiond Raoul un peu désappointé,<br />
après le plus sérieux examen de la tête immobile<br />
de sa grand'mère...<br />
NTRE connaisseurs :<br />
E — Cette peinture est bien mal éclairée.<br />
— Ce doit être l'huile qui est mauvaise.<br />
IMON, deux ans trois quarts, visite le château de la<br />
S Malmaisou, et sou papa lui fait admirerle bureau de<br />
Napoléon.<br />
— Oh !... dit Simon avec une moue complètement<br />
dédaigneuse... Il a même pas le téléphone...<br />
H ! quel pays, mon cher !<br />
O — Plus beau que Marseille?<br />
— Oui. cent fois.<br />
— Allons donc, plus de ca'és qu'à Marseille?<br />
— Oui, dix fois plus !<br />
— Plus de soleil?<br />
— Du soleil, je crois bier;, il y en avait même à<br />
l'ombre !<br />
NDRÉ est au catéchisme. M. le curé pose une ques-<br />
A tion :<br />
— Quel est le bien moral le plus précieux que l'on<br />
peut donner à un malheureux prisonnier?<br />
.Dédé, avec empressement :<br />
— La liberté, monsieur le curé !...<br />
A tolie des grandeurs :<br />
L LA DAME, qui va fwssfr Ht jours .laus un hameau<br />
des environs d'Eïieux. — Oi2, chère amie, je pars en<br />
vacances jeudi i rochain.<br />
L'AMIE. — Et 3Ù allez-vous donc, cette année?<br />
LA DAME. — A quaire-vinii kilomètres de Dcauville ! \<br />
A<br />
onze heures du soir, il y a encore des<br />
clients en nombre inusité au Café du<br />
Commerce.<br />
A la table n° i, il y en a deux qui jouent au<br />
jacquet ; à la table n° 2, il y en a deux autres<br />
qui jouent aux échecs ; à la trois, il n'y en a<br />
qu'un, il est vrai, un monsieur occupé à lire le<br />
Bottin, mais, à la suivante, ils sont quatre,<br />
quatre politiciens recherchant entre eux les<br />
moyens propres à renverser le ministère.<br />
Enfin, la table n° 5 est occupée par un<br />
autre solitaire, gros buveur de bière qui ne<br />
s'en va jamais avant d'avoir entassé devant<br />
lui les douze soucoupes de ses douze « demis »<br />
quotidiens.<br />
Cela fait dix clients en tout ; aussi, Victor,<br />
le garçon, est-il bien triste. Infortunée victime<br />
des vices d'autrui, il est là depuis le matin,,<br />
dans une atmosphère épaisse et tellement<br />
enfumée que des harengs saurs eux-mêmes se<br />
laisseraient mourir plutôt que d'en respiier<br />
la moindre parcelle.<br />
Il est là depuis le matin et, tel un capitaine<br />
à bord de son navire, il ne devra quitter l'établissement<br />
qu'après le départ de son dernier<br />
client.<br />
Peut-être sera-t-il mort auparavant, terrassé<br />
par l'asphyxie.<br />
Maintenant, il est onze heures vingt au<br />
Café du Commerce (ailleurs aussi sans doute).<br />
U est onze heures vingt et l'atmosphère est<br />
encore plus épaisse et fumeuse que tout à<br />
l'heure.<br />
Cela tient peut-être à ce que les joueurs de<br />
jacquet viennent de partir ; il ne reste plus que<br />
huit clients au lieu de dix pour absorber la<br />
fumée.<br />
Peut-être aussi cela tient-il à autre chose.<br />
Quoi qu'il en soit, Victor, le pauvre garçon,<br />
est de plus en plus triste ; les huit derniers<br />
consommateurs ne paraissent pas disposés à<br />
s'en aller. Les deux joueurs d'echecs remuent<br />
leurs pièces avec une sage circonspection, les<br />
quatre hommes politiques s'embourbent dans<br />
des combinaisons sans issues, l'amateur de<br />
bière entame seulement son septième demi et<br />
le monsieur au Bottin n'en est qu'à la page<br />
<strong>12</strong>74.<br />
Minuit. L'atmosphère du Café du Commerce<br />
est épaisse comme ça...<br />
La tristesse de Victor s'est peu à peu transformée<br />
en impatience, puis en révolte.<br />
Comprenant que jamais les huit consommateurs<br />
ne quitteraient leurs tables si on ne<br />
M. Tartre, qui le reçoit exactement<br />
en pleine face...<br />
d'un tire-bouchon. et d'une pince à sucre..<br />
a quelques secondes d'espoir en voyant<br />
trois de ses dents sauter sur le sol...<br />
les aidait un peu, il s'est d'abord attaqué aux<br />
joueurs d'échecs.<br />
Allant rapidement de l'un à l'autre, il leur<br />
dit :<br />
—• A la place de monsieur, j'avancerais<br />
mon fou.<br />
Ou :<br />
— Si monsieur voulait m'écouter, il pousserait<br />
sa tour.<br />
Ou toute autre chose qui lui venait à l'esprit,<br />
si bien qu'en cinq minutes, la partie a<br />
pris fin le plus normalement du monde : l'un<br />
des deux joueurs ayant gagné, l'autre ayant<br />
perdu.<br />
Ensuite, reportant ailleurs ses efforts, il<br />
s'est immiscé dans la conversation des politiciens,<br />
et cela, avec tant d'habileté que, peu<br />
après, tous les quatre échangeaient de mortelles<br />
injures et se séparaient fâchés à jamais.<br />
Alors Victor a pu s'occuper du buveur solitaire:<br />
avec celui-là, cela va tout seul. U lui<br />
a suffi de profiter de quelques distractions du<br />
client pour enrichir sa pile de soucoupes d'une<br />
unité ou deux.<br />
Grâce à cet innocent stratagème, la pile<br />
atteint rapidement une hauteur suffisante et<br />
le monsieur s'en va, fier de lui et complètement<br />
désaltéré.<br />
Maintenant, il ne reste plus au Café du<br />
Commerce que le client ami de la lecture.<br />
Dès qu'il aura fini son Bottin, Victor pourra<br />
s'en aller.<br />
Minuit ei demi. Le client du Bottin est parti.<br />
Par exemple, Victor a eu du mal, le pauvre<br />
garçon. Pour faire comprendre à ce monsieur<br />
toute l'indiscrétion de sa présence attardée, il<br />
a dû faire devant lui la toilette de nuit de<br />
l'établissement, arroser, balayer, poser les<br />
chaises sur les tables et éteindre un a un tous<br />
les becs de gaz...<br />
Enfin, à présent, il est libre, Victor, le<br />
pauvre garçon. Après tant d'heures passées<br />
dans l'atmosphère malsaine du Café du Commerce,<br />
il a enfin le droit d'aller respirer l'air pur<br />
de la liberté.<br />
Sa figure, qui a été tour à tour triste, impatiente<br />
et révoltée, se colore maintenant d'une<br />
teinte joyeuse. Allègrement, il quitte son<br />
tablier, ferme les portes et sort d'un pas vif...<br />
Et la minute d'après, ayant traversé la rue,<br />
il pénètre au Café de la Poste qui, lui, reste<br />
ouvert jusqu'à deux heures, et où trois joyeux<br />
lurons l'attendent pour la petite manille de<br />
tous les soirs. BERNARD GERVAISE.<br />
(Dessin inédit de VAEÉJ<br />
Malheureusement, la canini<br />
douloureuse est restée intacte tm<br />
PROBLÈME<br />
— Vraiment, ce petit bonhomme-là, je nu<br />
demande de qui il tient ce fichu caractère !<br />
— Oh ! pas de toi bien sûr, tu as tout<br />
Conservé ! (De.sin inédit de LA NOÉ.)<br />
Un peu de fantaisie<br />
ANS la rue passe un régiment ; un bègue entre ch«<br />
D un pharmacien et demande un peu d'ipéca, le vortttif<br />
bien connu des « poilus ».<br />
— Je voudrais de l'ip... ip... ip...<br />
— Hourrah ! s'écrie le pharmacien, tandis que, dao<br />
la rue, défile le cortège.<br />
ARÇON, donnez-nous la carte.<br />
G — Voilà, messieurs. Ces messieurs-dames Aèèr<br />
rent-ils un filet madère?<br />
— Non !<br />
— Un gigot braisé aux olives?<br />
— Nous allons voir !<br />
•— Des pieds de mouton à la poulette?<br />
■— Eh ! non, garçon. Voyons, donnez-nous un peu<br />
de répit.<br />
Le garçon s'éloigne, visiblement contrarié et murmurant<br />
: « du répit, du répit... »<br />
Puis, revenant sur ses pas : ,<br />
— Je regrette, il n'en reste plus, messieurs.<br />
la neuvième chambre :<br />
A — Vous lui avez cherché querelle ; vous l'avez<br />
roué de coups et mis dans un piteux état... Trois mois<br />
de prison.<br />
— On m'avait bien dit que le prix du pain avait<br />
augmenté.<br />
P"NTENDU dans un restaurant, à l'heure du déjeuner :<br />
'—' — Dis donc, Jacques, te souviens-tu de cette<br />
fameuse douzaine d'huîtres?<br />
— Parbleu ! j'en étais.<br />
T TN boucher à un passant :<br />
^ — Dites donc, votre chien vient de me voler une<br />
côtelette.<br />
— Ah! vo-s faites bi.'ii c'e me le dire, ça me dispensera<br />
de lui douter à ma ger aujourd'hui 1
■munir LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 uiimiiiuniniiiiiiiiniiiH ■Miiuiiiiiiïiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiuuiiiiii 13 iiimuiiiiiimiiiiiiiiii iiiniiiiiiiiiiiiuiiiiirJtMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ uiiiiuf.<br />
LES GRANDS MOYENS OU L'AGRÉABLE ORDONNANCE<br />
— Je vous assure que vous n'avez rien de grave...<br />
(Dessin inédit de M. SAUVAYRE.)<br />
ÉVOLUTION<br />
— Qu'est-ce que tu dessines là, mon enfant?<br />
— J'avais commencé votre portrait, mais je<br />
mets encore deux pattes ; comme cela, j'aurai<br />
un éléphant!<br />
(Dessin inédit d'ARSÈNE BRIVOT.)<br />
CONFORT<br />
Etes-vous bien assis?<br />
Très bien, merci.<br />
Parce que-vous êtes sur votre chapeau /„<br />
(Dessin inédit de LUC-CYL.)<br />
(Dessin inédit de AuDOL'I.)<br />
...Un peu de rhume de saison... Couvrez-vous chaudement,<br />
et voilà tout !<br />
PRECAUTIONS<br />
— Vous désirez un almanach? Comment<br />
le voulez-vous?<br />
L'homme endetté. — Tout petit, tout petit,<br />
pour ne pas voir les échéances /<br />
(Dessin inédit de B. MEUNIER.)<br />
— Alors, docteur, veuillez inscrire sur l'ordonnance qu'il<br />
faut au moins du vison... C'est pour montrer à mon mari...<br />
ACCORD PARFAIT<br />
C'est une heureuse union; à eux deux.<br />
— La loi est formelle ! Toute ligne flottante Us réalisent l'accord parfait,<br />
doit être tenue. Je vous dresse procès-verbal! Oui... sur le piano!..<br />
(Dessin inédit de DoLLY.)<br />
MALHONNÊTETÉ<br />
— Voilà le sixième porte-monnaie que je<br />
prends aujourd'hui et ils sont tous vides...<br />
Ce que les gens deviennent malhonnêtes<br />
tout de mîme...<br />
(Dessin inédit d'ARSENE BRIVOT.)<br />
Lui. — Vous n'avez jamais rencontré un<br />
hmnme qui fit vibrer en vous toutes les cordes<br />
de la sensibilité?<br />
Elle: — Si! une fois!<br />
Lui. — Ah! qui était-ce?<br />
Elle. — Le dentiste !<br />
(Dessin inédit de S.-M. BERTW.)
luiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ il m n mn ■■ 11111 m 11 m n ■ M M ■ n n M 11 ■ 111111 n 1111< 1111 mi 1 n 11 n t ■ n 111 îiuiiiini 14 1111111111 iiiiinilili iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimir LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 minm<br />
B R I C- A - B R A C<br />
ÉCHOS ET NOUVELLES DE PARTOUT<br />
LES VIEUX MOULINS DE FRANCE<br />
ES moulins sont de vieux ancêtres ; ils font, en<br />
L quelque sorte, partie des sites pittoresques classés de<br />
toutes les provinces. Mais ils semblent, hélas ! disparaître<br />
l'un après l'autre. Telle est, du moins, l'impression<br />
que rapportent avec tristesse tous leurs amis qui,<br />
durant les vacances », ont sillonné les routes de la<br />
doulce » France.<br />
Aussi bien l'alarme retentit de nouveau dans toutes<br />
les régions. Les moulins de Provence ne dressent plus<br />
dans l'azur du ciel méditerranéen « leurs grands bras<br />
chargés de toile ». Le temps fait sou œuvre, et chaque<br />
année qui s'écoule, voit mourir un peu plus les vieux<br />
moulins.<br />
Quelle tristesse !... On les retrouve pourtant dans<br />
nos vieilles légendes, dans nos vieux proverbes, et dans<br />
les meilleurs contes des veillées provinciales au coin<br />
de l'âtre... Ils pointent à l'horizon, comme le clocher<br />
de chaque église, «leurs bras gracieux montrant du<br />
doigt le ciel ». Us sont ronds ou carrés comme les tours<br />
des vieux manoirs, et fredonnent encore quelquefois, en<br />
sourdine, leur chanson berceuse, comme le rouet des<br />
aïeules... U en demeure qui vivent encore en Bretagne,<br />
en Picardie ou en Avignon. Mais, combien ont cesse de<br />
chanter ?...<br />
On assure que lorsque le Tasse vint en France, avec<br />
le cardinal d'Iîste, il bouda quelque peu notre climat<br />
changeant, mais fut charmé par les moulins. Ne suffit-il<br />
point de les voir, au détour d'un chemin, perchés sur la<br />
colline, dresser leur silhouette, pour se prendre à les<br />
aimer ?<br />
Qu'importent au touriste, ami du pittoresque, leur<br />
histoire et leurs origines ! Us appartiennent presque<br />
tous à la légende ou à l'histoire, et certains, depuis longtemps<br />
silencieux et endormis à jamais, conservent<br />
encore, dans le décor qui les entoure, comme celui de<br />
Valm3-, des lambeaux de la plus pure gloire.<br />
Protégeons ces horloges du vent.<br />
En un récit charmant, rapporté par Voltaire, le<br />
bon patriarche de Fcrney les faisait décrire à son<br />
héros Callicratès.<br />
— Comment est faite cette belle machine ? demandait-on.<br />
J'en ai ouï parler mais ne l'ai jamais vue.<br />
— C'est une maison curieuse, montée sur pivot et<br />
qui tourne à tout vent. Elle a quatre grandes ailes qui<br />
ne peuvent voler, mais qui servent à briser entre deux<br />
pierres le giain recueilli dans la campagne.<br />
— J'espère que le bel art de ces maisons sera gardé<br />
après nous.<br />
Le Journal.<br />
IDÉAL<br />
N écrivain anglais fait le récit suivant :<br />
U « Trois ouvriers taillent des pierres dans un<br />
chantier pour la construction d'une cathédrale. Je<br />
demande à l'un :<br />
« — Qu'est-ce que tu fais?<br />
« — je taille des pierres.<br />
« — Et toi? dis-je au second.<br />
< — je gagne un shelling de l'heure.<br />
« Alors je me tourne vers le troisième :<br />
« — Et toi, que fais-tu?<br />
d —■ Moi, je bâtis une cathédrale. »<br />
Ce dernier seul a un idéal. Ses deux compagnons sont<br />
des manœuvres qui, les yeux fixés à terre, se traînent<br />
lamentablement dans l'ornière banale.<br />
Se fixer énergiquement une grande fin, voilà l'essentiel<br />
ressort de notre activité. Notre volonté a toujours<br />
besoin d'un stimulant. Si un haut idéal l'illumine et<br />
l'échauffé, elle passera sans faiblesse de la spéculation<br />
à l'action. La vraie foi, qu'elle soit religieuse ou laïque,<br />
est agissante. Elle ne s'accommode pas du dilettantisme,<br />
qui, à le bien prendre, n'est qu'un scepticisme s'attachant<br />
aux symboles plus qu'à leur contenu, aux signes<br />
plus qu'aux choses signifiées, et qui, d'habitude, se<br />
dépense en protestations verbales.<br />
Journal des Instituteurs.<br />
I/ORTHOGRAPHE ALLEMANDE<br />
A réforme de l'orthographe allemande s'accomplit<br />
L lentement, mais non sans lutte. Cette réforme est<br />
d'une triple nature : d'abord il s'agit d'abolir les lettres<br />
gothiques et de les remplacer par l'alphabet latin.<br />
Parmi les pays de langue allemande, les cantons<br />
suisses ont réalisé cette transformati&a d'une façon<br />
définitive. Les élèves des classes élémentaires, dans ces<br />
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DOMPTER CE MA1ÎI SANGUINAIRE. 1<br />
cantons, apprennent l'écriture latine avant d'apprendre<br />
l'écriture gothique. Beaucoup de revues et un grand<br />
nombre de journaux quotidiens, dans les cantons<br />
suisses, ont également adopté l'écriture latine, tandis<br />
qu'en Allemagne, un seul quotidien, le Berliner Tageblatt,<br />
a suivi leur exemple.<br />
D'autre part, les philologues allemands se disputent<br />
sur la nécessité d'abolir les lettres majuscules pour les<br />
substantifs. Beaucoup proposent l'adoption du système<br />
français et anglais, réservant ces lettres seulement pour<br />
les noms propres et pour le premier mot des périodes<br />
ou des citations. Déjà, beaucoup de livres scientifiques,<br />
parus dans ces derniers temps, ont aboli ces majuscules<br />
superflues.<br />
Le troisième point de la réforme est l'objet des plus<br />
vives disputes. Il s'agit de l'abolition de toutes les<br />
lettres muettes, particulièrement de celles qui indiquent<br />
des vo3 7 clles longues. D'autres proposent l'abolition<br />
de la lettre « V » et sa substitution par « F ». Des extrémistes<br />
vont jusqu'à demander l'adoption d'une orthographe<br />
purement phonétique, et ils proposent d'introduire<br />
une nouvelle lettre pour représenter le son de<br />
« sch ». Mais ces derniers ont, moins que les autres, des<br />
chances d'aboutir.<br />
La Revue du Bureau.<br />
UN " M " DE TROP<br />
EPUIS sept ans, la famille de Gramont demandait<br />
D le rétablissement de l'orthographe exacte de la<br />
rue de « Grammont » par la suppression d'un « m » et<br />
offrait de payer les frais occasionnés par les changements<br />
des plaques indicatrices de cette voie qui va<br />
de la rue Saint-Augustin au boulevard des Italiens.<br />
Le Bulletin Municipal Officiel a publié, hier malin,<br />
un arrêté du préfet de la Seine portant que le nom<br />
de •« rue de Gramont » est substitué à celui de rue de<br />
Grammont.<br />
Ajoutons que certains Parisiens ou jeunes provinciaux,<br />
au courant de l'histoire de Paris, croyaient que<br />
cette rue servait à illustrer la mémoire d'un autre<br />
Grammont, celui que, sous le second Empire, on<br />
appelait Grammont-Cadcrousse.<br />
Comœdia.<br />
LA DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE<br />
NCORE une question sur laquelle on n'est pas très<br />
E fixé.<br />
U paraît que l'on vient de trouver une lettre dans<br />
laquelle Christophe Colomb prétend qu'il découvrit<br />
l'Amérique au cours d'un voyage qu'il entreprit, pour<br />
son propre compte, à l'âge de vingt-huit ans.<br />
On ne connaît pas exactement la date de la naissance<br />
de l'illustre navigateur. Mais, jusqu'à présent, on<br />
croyait qu'il avait découvert l'Amérique à l'âge de<br />
cinquante ans.<br />
La lettre en question aurait été. trouvée dans les<br />
archives du château de Simaiicas, par don Luis<br />
Ulloa.<br />
Un autre document prouve, paraît-il, que Colomb<br />
fût de naissance espagnole.<br />
Si ce second document s'avère exact, l'Espagne se<br />
réjouira, car la tradition qui veut que Colomb ait été<br />
originaire de Gênes, fut toujours difficilement acceptée<br />
par la nation castillane.<br />
La lettre écrite par Colomb à Ferdinand et Isabelle,<br />
prouve, d'après le docteur Ulloa, que Colomb fit son<br />
premier voyage avant 1492, et qu'il le fit sans l'assistance<br />
de la couronne.<br />
Mais qui donc pourra nous fixer utilement et définitivement<br />
?<br />
L'ILE ABANDONNÉE<br />
Le Quotidien.<br />
1 'ÎLE solitaire de Saint-Kilda, dans les Hébrides,<br />
situées à l'ouest de l'Ecosse, est habitée depuis<br />
bien des siècles par une petite communauté séparée de la<br />
civilisation entière pendant huit mois de l'année. Cette<br />
île vient d'être définitivement évacuée. Les habitants,<br />
qui comptaient de moins eu moins d'hommes, ont<br />
demandé à être transportés ailleurs et le ministère<br />
de l'Agriculture écossais les a pourvus d'abris en<br />
Argyllshire. C'est le 29 août qu'a eu lieu la dernière<br />
phase de leur évacuation, tandis que les trente-cinq<br />
derniers habitants prenaient place à bord du Harebell,<br />
caboteur de l'amirauté. Nul n'eut le droit de rester à<br />
UN JOUR Cl/E 8A8SE -BLEUE<br />
i EN ÉTAIT ALLÉ EU GLIERQE..<br />
terre et l'île, pour la première fois depuis mille ans,<br />
dit-on, reste complètement inhabité.<br />
Les Saint-Kildanais, qui paraissaient de fort bonne<br />
humeur, reçurent un accueil enthousiaste de leurs<br />
futurs voisins. C'est le 4 septembre qu'ont été vendus<br />
leurs bestiaux. Ceux-ci, quelques centaines de moutons<br />
et dix bêtes à corne, ont quitté Saint-Kilda le 27 août,<br />
à bord du Dunara Caslle, de Glasgow. Les biens des<br />
habitants se composent surtout de commodes, de lits,<br />
de moulins à bras et de rouets. La dernière fois que le<br />
courrier arriva à Saint-Kilda, des scènes curieuses se<br />
produisirent à la poste du village où les passagers<br />
du Dunara Castle s'étaient assemblés pour se procurer<br />
des « souvenirs ».. C'est ainsi que de nombreuses pièces<br />
d'étoffes tissées dans l'île se trouvèrent vendues.<br />
LE FRANÇAIS<br />
The Illustrated London News.<br />
T TN commerçant du Quartier Latin avait placardé sur<br />
sou magasin cet avis : « La maison réouvrira en<br />
septembre. » Un de ses clients, professeur de lycée,<br />
lui ayaut fait observer qu'on dit rouvrir, notre homme<br />
substitua à son avis celui-ci : « Rouverture en septembre.<br />
»<br />
Nouvelle observation du professeur qui expliqua<br />
qu'on doit dire rouvrir et réouverture.<br />
■— Que c'est donc difficile d'écrire le français !<br />
s'écria le commerçant:<br />
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ou rhumatismaux, paresse du rein, de la vessie<br />
ou de l'estomac, maladie de peau, faiblesse générale, etc.<br />
La cause principale de ces maux réside dans l'impureté<br />
du sang. La vie moderne, si artificielle, surcharge<br />
notré sang de toxines dont il se débarrasse dans l'organisme<br />
où elles déterminent ces divers accidents, formes<br />
variées d'empoisonnement.<br />
A tous ces maux, le plus sûr remède est la dépuration<br />
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l'avez... Il vous faut aussi un produit de beauté dont le rôle est<br />
de fournir à l'épiderme de quoi "refaire" constamment sej -<br />
cellules qui tendent à s'anémier, à se faner.<br />
Mais ce rôle est illusoire si le produit, comme tant d'autres,<br />
"gave" l'épiderme sans le laisser respirer. Il est indispensable<br />
que ce produit soit perméable à l'oxygène de l'air.,<br />
Et c'est là le caractère essentiel de la Crème Malacéine: Sa texture<br />
est colloïdale , c'est-à-dire que les particules qui la composent<br />
sont divisées à l'infini et se juxtaposent sans jamais "faire<br />
croûte". Ainsi votre peau absorbe l'oxygène, elle respire, elle vit.<br />
Et cela vous explique cette santé, cette fraîcheur des visages<br />
soignés à la Malacéine, dont on a pu dire avec raison qu'elle<br />
donne i "un teint de fleur". • •<br />
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à vos vacances prochaines -en consacrant<br />
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votre éloiguement de tout centre intellectuel vous<br />
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méthode qui a bouleversé, avec le plus rare bonheur,<br />
l'enseignement du dessin. Ses élèves travaillent<br />
dans la joie, car ils ne connaissent pas de déboires<br />
et acqiùèrent, après le premier mois d'études seulement,<br />
un coup d'oeil et une habileté de main qui<br />
leur permettent déjà de prendre des croquis très<br />
amusants et fidèles.<br />
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Vous étiez toujours tenté par le dessin, mais la<br />
tentative vous paraissait audacieuse.. Vous trouverez<br />
que ce n'est qu'un jeu lorsque vous connaîtrez<br />
la curieuse méthode appliquée par l'A. B. C.<br />
L/ÉCOI^E A. B. C. DE DESSIN est la plus<br />
importante du monde. Elle groupe des milliers<br />
d'élèves et les dirige, selon leurs aptitudes, vers<br />
des carrières utiles : Dessinateurs de Publicité;<br />
Illustrateurs de Livres et Magazines, Décorateurs,<br />
Caricaturistes, etc.<br />
Tout le bien que vous avez entendu dire<br />
de notre École vous incite à nous demander<br />
des renseignements. C'est pour cette<br />
raison que nous avons édité une brochure,<br />
illustrée par nos élèves, qui vous initiera<br />
complètement à notre méthode et qui<br />
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des corps étrangers s'y amassent et il en<br />
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la Crème Tokalon, alimCntpour lapeau(couleu§<br />
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