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Avant-propos
« Je n’écris pas qu’avec ma main ; mon pied veut toujours
être aussi de la partie. Il tient son rôle bravement, libre et solide,
tantôt à travers champs, tantôt sur le papier ». [Nietzsche, Le
gai savoir, 1950, p.31]
C’est au moment d’achever ce travail que j’ai réalisé à quel point cette réflexion
menée pendant quatre ans sur l’expérience de la marche avait influencé ma vie. En effet,
les témoignages recueillis sur la marche à pied auprès des pèlerins, des citadins et de
certains amis m’ont beaucoup apporté d’un point de vue scientifique mais surtout au
niveau personnel. J’ai compris qu’il était nécessaire voire obligatoire de vivre cette
expérience dans ma vie de tous les jours pour mieux cerner toutes les dimensions de
l’itinéraire. En quelque sorte mon propre itinéraire est apparu au fil de cette recherche.
Ainsi, les différents terrains sur lesquels j’ai travaillé ont tour à tour enrichie cette
recherche et mon expérience personnelle. Rio de Janeiro a tout particulièrement
influencé le déroulement de cette réflexion. Alors que l’incertitude de la problématique
pesait avant le voyage à Rio, tout s’est éclaircit durant mon séjour dans lequel recherche
et individu ont pris leurs envols. Se retrouver loin des siens dans une ville aussi
imposante que Rio de Janeiro ne sachant pas parler portugais a été un véritable défi.
L’apprentissage d’une nouvelle vie a donné une impulsion à ma réflexion. La
découverte du centre-ville de Rio à pied a largement contribué à la compréhension de
l’espace urbain carioca. Le mouvement a Rio est tellement dense qu’il est difficile de ne
pas s’y intéresser.
En partant loin de mes préoccupations la thèse est devenue l’élément central de ce
voyage dans lequel le chercheur prend contact avec un espace inconnu. C’est la
rencontre de diverses expériences qui a nourrit cette recherche. Même si le chemin a
parfois été tortueux, l’expérience de la thèse restera la plus enrichissante de ma vie.
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