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RAPPORT

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hétorique conflictuelle, l’attitude des États-Unis et de l’Union européenne<br />

semblait perdre en intensité, y compris malgré que ce premier<br />

trimestre se vu compliqué, le 23 mars, avec la capture iranienne de<br />

15 marins britanniques dans des eaux du golfe Persique 11 . En marge<br />

d’autres questions mineures, il y a deux raisons principales qui expliquent<br />

ce changement dans le comportement occidental: le manque d’effectivité<br />

de la stratégie suivie jusqu’à présent et la croissante faiblesse des<br />

États-Unis sur la scène internationale.<br />

Pour ce qui concerne les États-Unis, il semble chaque fois plus indéniable<br />

que la politique récente de la Maison Blanche ajoute à l’idée de retenue<br />

(“containment”) de l’administration antérieure, l’idée que le régime ne tombera<br />

que sous la pression directe et par la force. Quant à l’Union européenne,<br />

sa propre faiblesse en tant qu’acteur extérieur, et surtout le sentiment que<br />

toutes ses possibles offres et propositions sont subordonnées au dernier mot<br />

de Washington, leur enlève du pouvoir de persuasion et d’opérationnalité<br />

aux yeux du régime iranien, peu importe les efforts réalisés.<br />

Tant Mohamed Jatami, avant, comme avec Ahmadineyad, maintenant,<br />

-sans oublié que le véritable pourvoir du régime reste de manière inaltérable<br />

dans les mains du Leader Suprême de la Révolution, Ali Jamenei<br />

–l’Iran a suivi une évolution croissante stratégiquement, jusqu’à se<br />

convertir en une puissance régionale de plus en plus sûre de son destin.<br />

La faiblesse relative de sa politique extérieure est plus liée à la complexité<br />

de son environnement politique interne qu’à n’importe quelle possible<br />

pression venant de l’extérieure. Mais rien de cela ne l’a pas empêché à<br />

maintenir le cap d’une priorité comme celle de se convertir en un pays<br />

nucléaire, définie il y a déjà plus de vingt ans.<br />

Tandis que les États-Unis et l’UE ont participé à un jeu dans lequel ils<br />

n’ont jamais obtenu un accord basique et ils ont mis en avant les indiscutables<br />

fractures du propre Conseil de Sécurité – au sein duquel la<br />

Russie et la Chine ont servi de frein pro-iranien aux requêtes de ceux qui<br />

désiraient adopter des positions plus fortes-, Téhéran a su manier savamment<br />

ses bases. Jouant sur une rhétorique extrémiste – malgré qu’il faille<br />

reconnaître que son discours sur le programme nucléaire reste, en tous<br />

cas, relativement consistent-, accompagné d’actions plus conciliatrices-<br />

comme le fruit d’un calcul réaliste de la relation de forces sur la scène<br />

international et des fractures déjà mentionnée-, les dirigeants iraniens<br />

semblent être sûrs de leur position actuelle. Ceci fait que sa recherche de<br />

reconnaissance internationale et de garanties quant à sa sécurité interne<br />

se manifeste comme une position de force et non de faiblesse.<br />

La seconde des raisons exposées plus haut- la faiblesse des États-Unis – est<br />

directement liée au plus grand poids de l’Iran. Dans un jeu dans lequel les<br />

deux camps (Iran et États-Unis/Israël) cherchent à asseoir leur hégémonie<br />

territoriale, le succès de l’un signifie, invariablement, l’échec pour l’autre,<br />

et dans ce sens le développement des événements récents a clairement<br />

bénéficié à Téhéran. L’échec israélien au Liban, montrant les limites du<br />

pouvoir militaire traditionnel, la montée des chiites et des partis politiques<br />

islamistes dans la région et, manifestement, la grave situation en Iraq et<br />

en Palestine a contribué à ce résultat. L’Iran se sent, pourtant, fortifié dans<br />

la même mesure que se vérifie que les États-Unis et ses partenaires israéliens<br />

n’arrivent pas à imposer leur agenda dans la région.<br />

Jouant sur une<br />

rhétorique extrémiste<br />

les dirigeants iraniens<br />

semblent être sûrs de<br />

leur position actuelle<br />

JESúS A. NúñEz VILLAVERDE y BALDER HAgERAATS<br />

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