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Le <strong>Nil</strong>, <strong>source</strong> <strong>de</strong> <strong>vies</strong><br />
Sommaire du dossier pédagogique<br />
Introduction 2<br />
Le <strong>Nil</strong>, <strong>source</strong> <strong>de</strong> <strong>vies</strong> : présentation et plan <strong>de</strong> l'exposition et lien avec les programmes 3<br />
Partie 1 - Un pays riche, l'Egypte 8<br />
La géographie <strong>de</strong> l'Egypte 8<br />
Evolution du climat 8<br />
Les <strong>de</strong>ux pays 8<br />
Un peu d'histoire sur les <strong>de</strong>ux terres 9<br />
Le <strong>Nil</strong> <strong>source</strong> <strong>de</strong> Vie 9<br />
Les crues impétueuses du <strong>Nil</strong> transforment le paysage 10<br />
Rôle du <strong>Nil</strong> dans l'établissement <strong>de</strong> la civilisation égyptienne 11<br />
Rôle économique, social et politique du <strong>Nil</strong> dans la société égyptienne 13<br />
Partie 2 - La vie quotidienne en Egypte en l'an -2000 14<br />
2 - 1 Vivre avec les animaux 15<br />
Abécédaire animaux 16<br />
2 - 2 Vivre avec les végétaux 28<br />
Abécédaire végétaux 29<br />
2 - 3 Vivre avec les éléments minéraux <strong>de</strong> la nature 38<br />
Abécédaire éléments minéraux 39<br />
Partie 3 - Les Egyptiens : un peuple très religieux 43<br />
Religion et dieux 43<br />
Les âmes et les esprits<br />
La vie après la mort<br />
Le voyage vers Osiris<br />
Les rois-dieux<br />
Le premier roi d'Egypte : Osiris<br />
L'univers <strong>de</strong>s Dieux<br />
Abécédaire <strong>de</strong>s dieux-animaux 47<br />
Partie 4 - Comment <strong>de</strong>vient-on égyptologue ? 52<br />
Informations pratiques 53<br />
Bibliographie 54<br />
1
Introduction<br />
Suite aux suggestions <strong>de</strong> visiteurs, l'équipe du muséum a travaillé sur le thème<br />
évocateur <strong>de</strong> l'Egypte ancienne.<br />
A l'époque préhistorique, tout le Nord <strong>de</strong> l'Afrique est couvert <strong>de</strong> savanes et peuplé<br />
<strong>de</strong> girafes, lions, rhinocéros, éléphants, panthères... Puis, vers -6000 ans, commence une<br />
pério<strong>de</strong> d'aridité : les déserts actuels se mettent progressivement en place. Des noma<strong>de</strong>s<br />
s'installent alors autour du <strong>Nil</strong>, à la fois voie <strong>de</strong> communication et <strong>de</strong> transport et longue<br />
oasis. Ils vont créer la civilisation égyptienne que nous connaissons.<br />
Des montagnes du Sud aux marécages du <strong>de</strong>lta du <strong>Nil</strong>, c'est autour du fleuve et <strong>de</strong><br />
sa crue annuelle que va se développer la société. C'est donc sous l'angle <strong>de</strong> la nature<br />
égyptienne que le muséum abor<strong>de</strong> cette civilisation fascinante. A travers les animaux<br />
naturalisés et les objets archéologiques, la faune, la flore, la géologie <strong>de</strong> l'Egypte sont mises<br />
en résonance avec la vie quotidienne et les croyances.<br />
Du fleuve nourricier aux trois écosystèmes : campagne égyptienne, désert,<br />
marécages du <strong>de</strong>lta du <strong>Nil</strong>, chaque élément <strong>de</strong> la nature a fourni <strong>de</strong>s res<strong>source</strong>s matérielles<br />
mais aussi la base et le cadre <strong>de</strong> légen<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> mythes.<br />
Dans les salles du musée, découvrez les animaux sauvages et domestiques, les<br />
plantes cultivées, les minéraux égyptiens ou importés <strong>de</strong> Nubie, du pays <strong>de</strong> Pount et <strong>de</strong><br />
l'actuel Afghanistan. Amulettes, stèles, momies animales et objets quotidiens égyptiens sont<br />
également présentés.<br />
2
Présentation <strong>de</strong> l'exposition<br />
• Milieux naturels<br />
• Vie quotidienne<br />
REZ DE CHAUSSEE<br />
- Reconstitution du désert<br />
- Reconstitution <strong>de</strong>s bords du <strong>Nil</strong><br />
- Minéraux égyptiens<br />
- Nourriture du peuple égyptien<br />
- Végétaux (plantes et cultures égyptiennes)<br />
- Animaux et la domestication<br />
• Histoire <strong>de</strong> l’égyptologie<br />
- Ouvrages anciens <strong>de</strong> la bibliothèque municipale :<br />
« Description <strong>de</strong> l’Egypte », « Dictionnaire <strong>de</strong> Champollion »,<br />
« Voyage en Egypte »)<br />
• De l'animal au dieu<br />
• Religion et histoires <strong>de</strong> momies<br />
• Voyage dans l’au-<strong>de</strong>là<br />
Des films vous sont proposés :<br />
- « Les aventuriers <strong>de</strong> l'Egypte ancienne »<br />
- « Les mystères <strong>de</strong>s pyrami<strong>de</strong>s »<br />
Sur les bornes interactives les enfants (9-12 ans), les adolescents et les adultes pourront<br />
s’exercer à découvrir la civilisation <strong>de</strong> l’Egypte ancienne (2 niveaux <strong>de</strong> découverte) et faire<br />
une visite virtuelle <strong>de</strong>s sites les plus célèbres.<br />
LE NIL<br />
PREMIER ETAGE<br />
• <strong>Nil</strong><br />
- Calendrier égyptien basé sur les célèbres crues du <strong>Nil</strong><br />
- Reconstitution <strong>de</strong>s bords du <strong>Nil</strong> : les animaux peuplant les<br />
bords du <strong>Nil</strong><br />
• Importations ou les échanges entre le peuple égyptien et les pays voisins<br />
3
Place dans les programmes officiels<br />
Au niveau <strong>de</strong>s programmes scolaires, l’Antiquité est abordée dans les programmes<br />
d’histoire du collège et plus particulièrement en classe <strong>de</strong> 6 ème .<br />
A travers les grands repères chronologiques <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l'Antiquité, une partie du<br />
programme est consacrée à l’Egypte. On y abor<strong>de</strong> :<br />
- le rôle <strong>de</strong>s crues du fleuve sacré, le <strong>Nil</strong>, et du travail <strong>de</strong>s hommes, dans le<br />
développement d’une civilisation riche, convoitée par ses voisins.<br />
- le rôle du pharaon comme détenant le pouvoir absolu. Il est considéré comme un roidieu.<br />
- la vie <strong>de</strong>s Egyptiens : ils sont, pour la majorité, <strong>de</strong>s paysans travaillant dans <strong>de</strong> dures<br />
conditions, au service du pharaon.<br />
- la vie <strong>de</strong>s Egyptiens : elle est marquée par la religion ; afin que les dieux lui assurent une<br />
vie stable et un mon<strong>de</strong> ordonné, le peuple accomplit <strong>de</strong> nombreux rites.<br />
- le culte <strong>de</strong>s morts : celui-ci permettant aux défunts d’accé<strong>de</strong>r à une nouvelle vie dans<br />
l’au-<strong>de</strong>là. Les pyrami<strong>de</strong>s sont leurs tombeaux.<br />
AVANT LA VISITE<br />
A travers cette exposition, vous découvrirez cette formidable civilisation qui a su exploiter<br />
toutes les richesses offertes par le <strong>Nil</strong>, fleuve sacré. Vous voyagerez au milieu <strong>de</strong>s différents<br />
espaces naturels existant sur ce territoire riche <strong>de</strong> diversité animale et végétale. Vous vous<br />
plongerez dans la vie quotidienne <strong>de</strong>s Egyptiens <strong>de</strong> cette époque et vous contemplerez <strong>de</strong><br />
nombreux objets et statuettes qui accompagnaient les hommes dans leur vie vers l’au-<strong>de</strong>là.<br />
Vous comprendrez enfin l’importance <strong>de</strong> la religion et cette formidable vénération <strong>de</strong>s<br />
animaux qu’avaient les Egyptiens à travers <strong>de</strong> nombreuses divinités animales.<br />
PENDANT LA VISITE<br />
Une présentation sous forme <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong> visite guidée ainsi qu’un questionnaire pour les<br />
élèves du primaire seront proposés.<br />
Les classes <strong>de</strong> collèges pourront intégrer cette visite dans leur programme d’histoiregéographie<br />
et <strong>de</strong> français conformément aux programmes scolaires. Cette exposition sera<br />
un moyen <strong>de</strong> préparer les classes <strong>de</strong> primaire - (dont le programme en histoire est centré<br />
sur la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Romains au Moyen Age, au cours du cycle 3)- à cet enseignement du<br />
secondaire.<br />
Dans la salle vidéo, un atelier « Ecrire en hiéroglyphes » sera proposé aux élèves qui<br />
apprendront à réaliser leur cartouche - comme les grands pharaons- dans lequel ils<br />
inscriront leur prénom en hiéroglyphes, assis en tailleurs tels les scribes égyptiens…<br />
4
Espace<br />
Sciences actu<br />
Milieux naturels<br />
Vie<br />
quotidienne<br />
REZ – DE - CHAUSSEE<br />
Accueil<br />
Domestication<br />
Histoire <strong>de</strong><br />
l'égyptologie<br />
De<br />
l'animal<br />
au dieu<br />
Voyage<br />
dans<br />
l'au-<strong>de</strong>là<br />
Histoires<br />
<strong>de</strong><br />
momies<br />
6
PREMIER ETAGE<br />
Salle<br />
Paul Bert<br />
Au fil du <strong>Nil</strong><br />
Exposition<br />
permanente<br />
<strong>de</strong> fossiles<br />
7
Partie 1 - Un pays riche, l'Egypte<br />
La géographie <strong>de</strong> l’Egypte<br />
Située au nord-est <strong>de</strong> l’Afrique, l’Égypte est une immense étendue ari<strong>de</strong> à l’extrémité du<br />
Sahara. Avec une superficie supérieure à 1 million <strong>de</strong> km 2 , l’Egypte antique est délimitée par<br />
<strong>de</strong>s frontières « traditionnelles » assez semblables à celles <strong>de</strong> l’Egypte mo<strong>de</strong>rne. Le pays<br />
est limité au nord par la Méditerranée et s’étend jusqu’au sud, au niveau <strong>de</strong> la première<br />
cataracte du <strong>Nil</strong>, sur près <strong>de</strong> 1080 km. Limité à l’ouest par le désert Libyque et à l’est par la<br />
Mer rouge et le désert du Sinaï, sa plus gran<strong>de</strong> largeur avoisine les 1200 km.<br />
Ce sont principalement les frontières sud avec la Nubie et nord-ouest qui ont fluctué au<br />
cours <strong>de</strong>s siècles. Traversée du sud au nord par le plus long fleuve du mon<strong>de</strong>, le <strong>Nil</strong>,<br />
l'Egypte est divisée en 2 gran<strong>de</strong>s régions habitables : le double pays <strong>de</strong>s anciens Egyptiens.<br />
Evolution du climat<br />
L’Egypte est un pays au climat semi-désertique dont seuls la ban<strong>de</strong> fertile <strong>de</strong> part et d’autre<br />
du <strong>Nil</strong>, le <strong>de</strong>lta et quelques oasis éparses, sont propres à l’implantation humaine et à<br />
l’agriculture. Cette portion habitée correspond à près <strong>de</strong> 38 700 km 2 , soit un peu moins <strong>de</strong><br />
4% du territoire égyptien. Depuis très longtemps, ce pays a subi <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s modifications<br />
du climat et le phénomène <strong>de</strong> désertification n’a fait que s’amplifier, permettant au désert <strong>de</strong><br />
gagner du terrain sur les terres arables.<br />
A partir <strong>de</strong> 9200 avant J.-C. environ, pério<strong>de</strong> correspondant à la fin <strong>de</strong> la Préhistoire, le<br />
climat du nord <strong>de</strong> l’Égypte connaît plusieurs pério<strong>de</strong>s humi<strong>de</strong>s. A l’époque <strong>de</strong> la construction<br />
<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s pyrami<strong>de</strong>s, le plateau <strong>de</strong> Gizeh est, pense-t-on, régulièrement arrosé par les<br />
pluies et une végétation <strong>de</strong> savane recouvre la région. Dans les hautes herbes dominées<br />
par <strong>de</strong>s acacias et <strong>de</strong>s sycomores se développe alors une riche vie animale : éléphants,<br />
girafes, rhinocéros, autruches, antilopes… abon<strong>de</strong>nt.<br />
Puis le climat change vers 2350 avant J.-C. L’aridité s’installe suite à l’arrêt <strong>de</strong>s<br />
précipitations, entraînant une modification <strong>de</strong> la population animale ; éléphants, girafes et<br />
rhinocéros migrent plus au sud vers les régions plus humi<strong>de</strong>s. Les lions et les léopards se<br />
raréfient alors que les gazelles, les oryx, les bubales et les autruches <strong>de</strong>meurent.<br />
L’aridité du pays assèche les sols ; à l’époque <strong>de</strong> l’Egypte prospère, les techniques<br />
d’irrigation permettent <strong>de</strong> reprendre un peu <strong>de</strong> terrain sur le désert qui représente près <strong>de</strong><br />
96% <strong>de</strong> la surface totale du pays. Seule la partie correspondant au Delta <strong>de</strong>meure alors<br />
constituée <strong>de</strong> véritables marécages ainsi que les berges régulièrement inondées du fleuve<br />
qui montrent un paysage verdoyant. De ces caractéristiques est né un pays unique en son<br />
genre, conjuguant divers biotopes : campagnes, déserts, et marécages où la faune et la flore<br />
sont particulièrement riches et diversifiées.<br />
Les 2 pays<br />
Depuis toujours, l’Egypte se définit principalement par rapport au sens <strong>de</strong> l’écoulement du<br />
<strong>Nil</strong>, donc par rapport au relief. Au sud, une vallée, le royaume <strong>de</strong> la Haute Égypte, au nord,<br />
une plaine alluviale, le royaume <strong>de</strong> Basse Egypte à travers lequel le <strong>Nil</strong> se divise en<br />
plusieurs bras.<br />
D’Assouan, où le <strong>Nil</strong> franchit un amoncellement <strong>de</strong> roches (les cataractes), jusqu’à Assiout,<br />
la vallée <strong>de</strong> la Haute Egypte est une étroite ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> terre qui ne dépasse pas 20 à 30 km<br />
8
<strong>de</strong> large. Le <strong>Nil</strong> se faufile ainsi entre 2 falaises qui<br />
marquent à l’ouest le début du désert Libyque, à l’est<br />
celui du désert Arabique où se concentre la plupart<br />
<strong>de</strong>s mines et <strong>de</strong>s carrières.<br />
Puis, d’Assiout à Memphis, la vallée s’élargit et un<br />
bras du <strong>Nil</strong> coule à l’ouest se jeter dans un lac d’eau<br />
salée, le Fayoum. La Haute Egypte est donc<br />
caractérisée par son relief ari<strong>de</strong>, celui <strong>de</strong>s falaises<br />
désertiques et incultes du djebel où ont été édifiés les<br />
tombes et les temples funéraires.<br />
La Basse Egypte s’étend <strong>de</strong> Memphis jusqu’en<br />
Méditerranée en passant par le <strong>de</strong>lta du <strong>Nil</strong>. Dans<br />
cette région en forme <strong>de</strong> triangle dont la base longe<br />
la mer, le <strong>Nil</strong> se sépare en plusieurs bras (2<br />
aujourd’hui, 7 au temps <strong>de</strong>s pharaons). Le littoral se<br />
double d’une succession <strong>de</strong> lacs marécageux. Ces<br />
zones ont joué un rôle <strong>de</strong> barrière naturelle<br />
infranchissable par l’ennemi.<br />
Cette région fortement arrosée a toujours été<br />
convoitée par les voisins du Sud pour la richesse <strong>de</strong><br />
ses terres et ses débouchés sur la Méditerranée. La<br />
Basse Egypte constitue sous l’Ancien Empire le siège<br />
du pouvoir royal et religieux.<br />
Carte <strong>de</strong> l'Egypte Antique ("Au temps <strong>de</strong>s Pharaons", coll. En<br />
savoir plus, Ed. Hachette, 1978).<br />
Un peu d’histoire sur les 2 terres<br />
Pendant la pério<strong>de</strong> glorieuse <strong>de</strong> l’Ancien Empire, qui commence vers –2700 av. J.-C. et se<br />
termine vers –2200 av. J.-C., une légen<strong>de</strong> veut que le roi Menès (*), pharaon unique <strong>de</strong><br />
l’époque, réussit à unifier sous son règne les 2 royaumes en un seul, désormais appelé<br />
Pays <strong>de</strong>s Deux Terres (Taouy en égyptien) ou Double Royaume. Ce double pays est aussi<br />
appelé Kemet, la Noire, par référence à la couleur <strong>de</strong> sa terre fertile. Kemet s’oppose à<br />
Décheret, la Rouge c’est-à-dire le désert stérile. La capitale ou rési<strong>de</strong>nce<br />
royale <strong>de</strong> ce pays unique fut Memphis, située au pied du <strong>de</strong>lta du <strong>Nil</strong>. Cette<br />
ville fut alors qualifiée <strong>de</strong> Balance <strong>de</strong>s Deux Terres où, plus tard, les<br />
pharaons reçurent la Double Couronne. Celle-ci est constituée <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> la<br />
Basse Egypte, représentée par une couronne rouge, le papyrus et l’abeille,<br />
dans laquelle venait s’insérer celle <strong>de</strong> la Haute Egypte symbolisée par la<br />
couronne blanche du roi, le lotus, le lys et le roseau ; cet ensemble formait<br />
alors le Pschent évoquant l’unité <strong>de</strong> l’Egypte.<br />
(* : l’i<strong>de</strong>ntité du roi Menès encore appelé Aha, dans l’unification <strong>de</strong>s 2 royaumes semble aujourd’hui discutée par certains égyptologues qui<br />
auraient i<strong>de</strong>ntifié sur la tombe <strong>de</strong> Narmer à Abydos, lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce royale <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> pré-dynastique, une palette cérémonielle portant<br />
son nom le montrant unifiant Haute et Basse Egypte ; Narmer aurait été le père <strong>de</strong> Menès…)<br />
9
Le <strong>Nil</strong>, <strong>source</strong> <strong>de</strong> Vie<br />
Comme l’affirme Hérodote, un historien grec du V ème siècle, l’Egypte est « un don du <strong>Nil</strong> ».<br />
En effet, sans ce fleuve, le pays tout entier ne serait qu’un désert inhospitalier où les<br />
hommes n’auraient pu s’établir.<br />
Les zones désertiques redoutées mais richement exploitées<br />
En s’éloignant <strong>de</strong> quelques km du fleuve nourricier, les Egyptiens trouvent le désert qui isole<br />
le pays du reste du mon<strong>de</strong>. Immense étendue <strong>de</strong> pierres et <strong>de</strong> sable, ari<strong>de</strong> et inculte, cette<br />
terre rouge est surtout infestée <strong>de</strong> serpents, <strong>de</strong> scorpions et fréquentée par les loups et les<br />
canidés qui viennent chasser. De ce fait les Egyptiens redoutent peu l’envahisseur qui ne<br />
s’aventure pas sur ces terres hostiles. Pourtant, pour les habitants <strong>de</strong> la vallée, ces régions<br />
sont considérées comme très dangereuses. Le désert représente pour eux l’empire du dieu<br />
Seth, sorte <strong>de</strong> démon malfaisant car le vent y déclenche <strong>de</strong>s tempêtes <strong>de</strong> sable ; il est aussi<br />
hanté par <strong>de</strong>s animaux fantastiques et imaginaires qu’on n’évoque pas sans terreur !… Cela<br />
ne les empêche cependant pas d’y aller chasser le lion et l’antilope.<br />
Les quelques oasis du désert occi<strong>de</strong>ntal sont parfois même utilisées comme camps<br />
pénitentiaires. Ces oasis prospères forment par ailleurs <strong>de</strong>s relais sur les pistes<br />
caravanières reliant l’Egypte à la Nubie.<br />
Quant au désert oriental montagneux, il est parcouru par <strong>de</strong>s lits <strong>de</strong> rivières asséchées,<br />
appelés ouadi. Remplis par les pluies importantes, ils <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> véritables axes<br />
commerciaux traversant le désert jusqu’à la mer Rouge.<br />
Dans cette partie du désert, se concentre la plupart <strong>de</strong>s mines et <strong>de</strong>s carrières très<br />
exploitées par les Egyptiens ; les mines <strong>de</strong> cuivre produisent le métal avec ils fabriquaient<br />
leurs outils. Les mines d’or et <strong>de</strong> turquoise fournissent les matières premières pour la<br />
bijouterie. Ces collines désertiques servent également <strong>de</strong> lieux d’approvisionnement en<br />
calcaire, en granite et en grès essentiellement réservés à la construction <strong>de</strong>s temples et <strong>de</strong>s<br />
tombeaux. Les déserts égyptiens recèlent également diverses pierres semi-précieuses, mais<br />
aussi <strong>de</strong>s métaux nobles, comme l’or.<br />
Le fleuve<br />
Le mot « <strong>Nil</strong> », du Grec Neilos, signifie la vallée <strong>de</strong> la rivière. Les anciens l’appellent iteru<br />
pour indiquer le <strong>Nil</strong> à l’étiage et hapy lorsqu’il est en crue ; dans le premier cas, le fleuve<br />
représente la voie <strong>de</strong> communication, dans le second il symbolise la prospérité du pays.<br />
Avec ses 6671 km <strong>de</strong> long, le <strong>Nil</strong> est l’un <strong>de</strong>s plus longs fleuves sur Terre. Il prend sa <strong>source</strong><br />
au nord du lac Tanganyika au Burundi, et sous le nom <strong>de</strong> <strong>Nil</strong> Blanc, il s’accroît <strong>de</strong> divers<br />
affluents dont le <strong>Nil</strong> Bleu qui le rejoint au nord <strong>de</strong> Khartoum, au Soudan.<br />
Le <strong>Nil</strong> Blanc prend sa <strong>source</strong> dans le lac Victoria aux chutes <strong>de</strong> Ripon en Ouganda.<br />
Il coule approximativement sur 500 km jusqu’au lac Albert puis traverse le Soudan. Le <strong>Nil</strong><br />
Blanc doit son nom aux particules d’argile blanche qu’il charrie dans ses eaux. Ce fleuve<br />
contribue approximativement à 31% du débit annuel du <strong>Nil</strong>. Cependant, pendant la saison<br />
sèche il contribue à hauteur <strong>de</strong> 70% voire 90% du débit total du <strong>Nil</strong>.<br />
Le <strong>Nil</strong> Bleu jaillit du lac Tana dans les montagnes éthiopiennes. Il coule environ 1400 km<br />
vers Khartoum où il rejoint le <strong>Nil</strong> Blanc. 90% <strong>de</strong> l’eau et 96% <strong>de</strong>s sédiments transportés par<br />
le <strong>Nil</strong> proviennent <strong>de</strong> l’Ethiopie, mais en été seulement, quand les gran<strong>de</strong>s pluies tropicales<br />
s’abattent sur le plateau éthiopien. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue, le <strong>Nil</strong> Bleu représente 70% du<br />
volume du <strong>Nil</strong> contre 10% pour le <strong>Nil</strong> Blanc et 20% pour l’Atbara, affluent qui prend<br />
10
également sa <strong>source</strong> en Ethiopie. C’est le débit du <strong>Nil</strong> bleu qui détermine les gran<strong>de</strong>s<br />
variations <strong>de</strong> celui du <strong>Nil</strong> puisqu’ il varie considérablement au cours <strong>de</strong> l’année.<br />
Les crues impétueuses du <strong>Nil</strong> transforment le paysage<br />
Les fortes précipitations tropicales et la fonte <strong>de</strong>s neiges <strong>de</strong>s monts<br />
éthiopiens entraînent chaque année <strong>de</strong> fortes crues du fleuve et<br />
inon<strong>de</strong>nt l’étroite vallée pendant environ 2 mois (<strong>de</strong> juillet à<br />
octobre). Le niveau <strong>de</strong> ces crues n’est pas régulier. Parfois trop<br />
fortes, les inondations atteignent les villes et les villages et<br />
emportent tout sur leur passage. Parfois trop faibles, elles ne<br />
suffisent pas à irriguer la terre. Les récoltes sont alors menacées et<br />
la famine règne.<br />
Une crue normale voyait le <strong>Nil</strong> monter d’environ 9 mètres à<br />
Assouan, dans le sud du pays, et <strong>de</strong> 2 mètres dans le Delta au<br />
nord.<br />
Variation du débit du <strong>Nil</strong> à Assouan (manuel<br />
scolaire Hist-Géo– 6 ème Bordas 1996)<br />
Lorsque le fleuve sort <strong>de</strong> son lit, vers le mois <strong>de</strong> juillet, la campagne égyptienne disparaît<br />
sous les eaux. Seuls émergent les villes et les villages bâtis sur les levées <strong>de</strong> terres en<br />
Haute Egypte et sur les îlots <strong>de</strong> sables dans le <strong>de</strong>lta. Crocodiles, hippopotames et oiseaux<br />
aquatiques s’installent alors.<br />
Dès le mois <strong>de</strong> novembre, la nature retrouve ses droits et la campagne reverdit.<br />
Les crues du <strong>Nil</strong> rythment ainsi la vie <strong>de</strong>s Egyptiens en 3 saisons, celles du calendrier<br />
agricole.<br />
Rôle du <strong>Nil</strong> dans l’établissement <strong>de</strong> la civilisation égyptienne<br />
On peut dire que le <strong>Nil</strong> a joué le rôle <strong>de</strong> « colonne vertébrale » dans l’établissement <strong>de</strong> la<br />
civilisation égyptienne.<br />
En effet, la désertification du pays a contraint la population <strong>de</strong>puis la Préhistoire à migrer et<br />
à se recentrer autour du fleuve. Là, les hommes ont développé une économie agricole<br />
sé<strong>de</strong>ntaire et une véritable société, sans doute l’une <strong>de</strong>s mieux structurée <strong>de</strong> l’Histoire, a vu<br />
le jour. De ce fleuve dépend la vie du pays, là où les précipitations sont quasi inexistantes.<br />
Les terrasses du <strong>Nil</strong> (manuel scolaire<br />
Hist-Géo – 6 ème Bordas)<br />
Les richesses <strong>de</strong>s campagnes<br />
La vallée du <strong>Nil</strong> constitue une véritable oasis enchâssée<br />
dans le désert africain. Les importantes quantités <strong>de</strong> limon<br />
charriées par le fleuve et déposées par ses célèbres crues<br />
saisonnières fertilisent les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> terres longeant ses<br />
rives. Ces terres qualifiées <strong>de</strong> terres « noires » par les<br />
Egyptiens (par opposition aux terres « rouges » du désert)<br />
permettent à l’agriculture <strong>de</strong> se développer et <strong>de</strong> constituer<br />
la principale activité du pays, les paysans représentant<br />
l’essentiel <strong>de</strong> la population.<br />
A l’époque pharaonique, les agriculteurs égyptiens ont<br />
appris à « dompter » les « fougues » du <strong>Nil</strong> ; leur ingénieux<br />
système <strong>de</strong> canaux d’irrigation et <strong>de</strong> digues pour retenir<br />
11
l’eau ont fait <strong>de</strong> l’Egypte un <strong>de</strong>s rares pays capables <strong>de</strong> produire suffisamment <strong>de</strong> céréales<br />
pour nourrir tous ses habitants et constituer <strong>de</strong>s réserves <strong>de</strong> nourriture en prévision <strong>de</strong>s<br />
années <strong>de</strong> famine. Les champs produisent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s récoltes <strong>de</strong> céréales variées (blé,<br />
épeautre, orge… utilisées dans la fabrication <strong>de</strong> la bière et du pain) et <strong>de</strong> lin, principal<br />
matériau <strong>de</strong> confection <strong>de</strong>s étoffes.<br />
L’utilisation du chadouf, appareil à bascule élevant l’eau puisée dans un seau, permet<br />
d’irriguer les petites surfaces comme les vergers et les potagers, que l’on trouve en grand<br />
nombre dans les campagnes, et où une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> fruits et <strong>de</strong> légumes (pois chiches,<br />
courges, poireaux, sala<strong>de</strong>s, oignons, lentilles, figues, dattes, grena<strong>de</strong>s, raisins….) sont<br />
cultivés.<br />
La nourriture a donc joué un rôle crucial dans la fondation <strong>de</strong> la civilisation égyptienne grâce<br />
au <strong>Nil</strong>.<br />
Outre la richesse <strong>de</strong>s terres, l’eau du fleuve foisonne <strong>de</strong> poissons tout comme les canaux<br />
d’irrigation, ainsi que d’oiseaux aquatiques. Elle attire également le gibier comme le buffle<br />
d’Afrique, puis les chameaux (introduits au 7 ème siècle avant J.-C.). Tués pour la vian<strong>de</strong> ou<br />
capturés, apprivoisés et employés pour les labours, ces animaux servent également à<br />
voyager (ex. les chameaux).<br />
12
Les zones marécageuses<br />
Aujourd’hui disparues, les zones marécageuses sont<br />
particulièrement abondantes dans la région du Delta dans<br />
l’Egypte Antique.<br />
En se retirant, le <strong>Nil</strong> laisse sur ses bords <strong>de</strong> larges étendues<br />
d’eau formant <strong>de</strong>s successions <strong>de</strong> marais dont la surface<br />
augmente au fur et à mesure que l’on se rapproche <strong>de</strong> la<br />
mer.<br />
Seule région offrant suffisamment d’herbages, le <strong>de</strong>lta<br />
accueille régulièrement les troupeaux en pâture.<br />
Ces zones d’eaux stagnantes, où croissent en fourrés épais<br />
les papyrus, abritent <strong>de</strong>s centaines d’espèces (animales et<br />
végétales) ; elles sont par conséquent particulièrement<br />
propices à l’installation <strong>de</strong> nombreux villages dont la<br />
principale activité est la chasse et la pêche.<br />
Même si les prêtres égyptiens considèrent le poisson<br />
comme nourriture infâme, horreur <strong>de</strong>s dieux, le peuple en<br />
fait un aliment <strong>de</strong> base, exploitant la gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />
espèces présentes (mulets, perches, anguilles,<br />
silures, poisson-chat…)<br />
13
L’importance du gibier à plume comme les canards et les oies sauvages ou à poil comme<br />
les taureaux sauvages <strong>de</strong>s zones marécageuses -surtout chassés par les pharaons- fournit<br />
également un appoint <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> et <strong>de</strong> cuir à l’économie, ainsi que <strong>de</strong>s sensations exaltantes<br />
à l’élite <strong>de</strong> la société. A cette époque, les hippopotames et les crocodiles pullulent dans les<br />
marécages ; effrayés par ces bêtes féroces, les hommes munis <strong>de</strong> harpons chassent ces<br />
animaux sur <strong>de</strong>s barques confectionnées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> papyrus.<br />
La végétation luxuriante qui se développe dans ces zones entre donc dans un grand nombre<br />
<strong>de</strong><br />
réalisations. Les roselières sont exploitées pour fabriquer <strong>de</strong>s nattes ou <strong>de</strong>s barques<br />
légères, les grands papyrus dont les tiges sont récoltées par tous les habitants <strong>de</strong>s villages<br />
servent aussi à la construction <strong>de</strong>s légères embarcations <strong>de</strong>s pêcheurs. On consomme les<br />
pousses <strong>de</strong> papyrus en sala<strong>de</strong>, on confectionne <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s cages, <strong>de</strong>s filets <strong>de</strong> pêche<br />
et <strong>de</strong> nombreux objets <strong>de</strong> vannerie avec son écorce. En découpant l’intérieur <strong>de</strong> ses tiges en<br />
ban<strong>de</strong>s, les Egyptiens tirent <strong>de</strong> longues feuilles <strong>de</strong> papier qu’ils trempent dans l’eau, les<br />
pressent et en font les supports d’écriture qui ont survécu jusqu’à nos jours grâce aux sables<br />
chauds <strong>de</strong>s déserts égyptiens.<br />
Avec les papyrus, les nénuphars et les<br />
célèbres lotus (*) bleus et blancs forment les<br />
parures <strong>de</strong>s rives du <strong>Nil</strong>. Cueillies pour orner<br />
les temples et les tables <strong>de</strong>s maîtres, ces<br />
fleurs entrent également<br />
dans la préparation <strong>de</strong><br />
nombreux parfums.<br />
(* on compare parfois l’Egypte ancienne à un lotus, la tige symbolisant la vallée du <strong>Nil</strong>, et la fleur son <strong>de</strong>lta)<br />
Rôle économique, social et politique du <strong>Nil</strong> dans la société<br />
égyptienne<br />
Le <strong>Nil</strong> joue ainsi un rôle primordial dans la société égyptienne ; au temps <strong>de</strong>s pharaons, le<br />
fleuve, sacré pour les bienfaits qu’il apporte, est utilisé comme moyen <strong>de</strong> domination <strong>de</strong> la<br />
population par les rois. Le pharaon, roi dieu, est responsable <strong>de</strong> l’inondation du <strong>Nil</strong> et, en<br />
échange <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong>s récoltes qu’il apporte, les paysans lui envoient une<br />
partie <strong>de</strong> leurs res<strong>source</strong>s en guise d’impôts. Ceux-ci sont utilisés à leur tour pour le bienêtre<br />
<strong>de</strong> la société.<br />
On peut dire que le fleuve a également un rôle important dans le développement <strong>de</strong>s<br />
rapports diplomatiques <strong>de</strong> l’Egypte avec les pays voisins ; le système marchand égyptien est<br />
l’un <strong>de</strong>s plus efficace et <strong>de</strong>s plus développés ; il existe grâce aux res<strong>source</strong>s égyptiennes<br />
apportées par la fertilité du <strong>Nil</strong> d’une part, aux voies <strong>de</strong> communication que représente ce<br />
fleuve d’autre part ; il a donc directement contribué à la stabilité économique <strong>de</strong> ce pays.<br />
14
Partie 2 - La vie quotidienne en Egypte en l’an – 2000<br />
+ Ostraca (petits tessons relatant <strong>de</strong> manière satirique la vie quotidienne au Moyen Empire),<br />
trouvés dans les hypogées,<br />
+ Ouchebtis petites statues <strong>de</strong> calcaire ou <strong>de</strong> bois trouvées dans les sépultures, montrant la<br />
vie quotidienne <strong>de</strong>s serviteurs,<br />
+ Papyrus, hiéroglyphes et écrits d’Hérodote, <strong>de</strong> Champollion …<br />
Nombreux sont les témoignages du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie en Egypte en l’an – 2000.<br />
Les Egyptiens forment un peuple en harmonie avec la nature :<br />
- d’abord les animaux, vénérés souvent et différemment selon les nomes. Il s’agit<br />
d’une société pastorale avec semi-nomadisme <strong>de</strong>s bergers et <strong>de</strong>s bouviers.<br />
- le fleuve et ses crues apportent <strong>de</strong>s terrains fertiles aux paysans. Des champs d’orge<br />
et <strong>de</strong> lentilles assurent l’alimentation <strong>de</strong> base et permettent même le commerce et<br />
l'exportation.<br />
- Les marais sont le lieu <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong>s oiseaux comme les canards et les oies, et<br />
permettent différents types <strong>de</strong> pêche : à la senne ou aux groupes d’hameçons, avec<br />
nasses et paniers divers.<br />
- Les potagers irrigués par les chadoufs fournissent <strong>de</strong>s légumes en abondance<br />
(concombre, chou…, mais peu <strong>de</strong> fruits). On distingue tout <strong>de</strong> même, dans les écrits,<br />
<strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> menus en fonction <strong>de</strong> la fortune <strong>de</strong> la personne : les plus riches font 3<br />
repas par jour (petit déjeuner nommé "lavage <strong>de</strong> bouche", un repas l’après midi, et un<br />
dîner le soir) : on se restaure <strong>de</strong> mouton, canard, oie, cailles, pigeons, fumet <strong>de</strong> bœuf,<br />
le tout avec fruits (dattes, figues) et surtout légumes <strong>de</strong> toutes sortes, alors que les<br />
personnes mo<strong>de</strong>stes consomment pain d’orge, oignon, laitue, concombre, fèves et<br />
lentilles, du poisson frais ou séché. Le tout est placé sur <strong>de</strong>s guéridons (il n’y a pas <strong>de</strong><br />
table) dans <strong>de</strong> la vaisselle en terre cuite ; on se sert <strong>de</strong>s mains et <strong>de</strong> pains en guise<br />
<strong>de</strong> couvert.<br />
- Les déserts sont les lieux <strong>de</strong> prédilection <strong>de</strong>s rois pour la chasse avec chars et<br />
chiens.<br />
- Chaque élément minéral a aussi son importance : « chaque matériau a son usage et<br />
un matériau pour chaque chose » telle pourrait être la <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> l’Egyptien.<br />
Cette société est diversifiée, <strong>de</strong>s métiers variés existent, par exemple : arpenteurs<br />
mesurant les surfaces agricoles, fonctionnaires, femmes commerçantes, porchers... Les<br />
mé<strong>de</strong>cins sont spécialisés pour une maladie, mais il faut savoir qu’à l’époque tout ce qui<br />
est lié à l’œil a une gran<strong>de</strong> importance, d’où <strong>de</strong> nombreuses « recettes » sous forme <strong>de</strong><br />
collyres, et un seul mé<strong>de</strong>cin pour l’œil ; il existe aussi un mé<strong>de</strong>cin pour la tête, les <strong>de</strong>nts,<br />
le ventre.<br />
Pour faciliter vos recherches nous avons donc réalisé une partie composée d’un tableau,<br />
suivie d’un abécédaire pour les végétaux, les animaux et les éléments minéraux, selon le<br />
plan suivant.<br />
I - Vivre avec les végétaux<br />
Pour se nourrir<br />
Pour se soigner<br />
Pour s’habiller et améliorer<br />
son cadre <strong>de</strong> vie<br />
II - Vivre avec les animaux<br />
Pour se nourrir<br />
Pour le transport<br />
Pour se soigner<br />
Comme animaux <strong>de</strong><br />
compagnie<br />
Malgré leur hostilité<br />
III - Vivre avec les éléments<br />
minéraux <strong>de</strong> la nature<br />
Pour construire<br />
Pour décorer et améliorer son<br />
cadre <strong>de</strong> vie<br />
Pour les objets <strong>de</strong> la vie<br />
quotidienne<br />
15
2 - 1 - Vivre avec les animaux.<br />
La structure <strong>de</strong> cette partie, comme celle <strong>de</strong>s végétaux, est sous forme <strong>de</strong> tableau. La<br />
majorité <strong>de</strong>s noms trouvés dans ce <strong>de</strong>rnier se retrouve dans l’abécédaire qui lui fait suite.<br />
Les noms soulignés en caractères gras correspon<strong>de</strong>nt aux échantillons <strong>de</strong>s collections<br />
visibles lors <strong>de</strong> l’exposition.<br />
Les 3 milieux <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s animaux en Egypte sont notés M pour marais, C pour campagne et<br />
D pour désert.<br />
Pour se nourrir M dans les marais : héron, caille, canard, cygne, flamant,<br />
grue, pigeon, oie sauvage, spatule, tadorne et vanneau ;<br />
grenouille<br />
Anguille, barbeau, carpe (chromis), oxyrhynque (mormyre<br />
ou brochet du <strong>Nil</strong>), muge, perche, silure<br />
D dans le désert : gazelle, oryx, bubale, antilope addax,<br />
bouquetin, lièvre<br />
C à la campagne : toute la basse cour : oie, canard,<br />
lapin ; bœuf et mouton, très rarement le porc, chèvre et<br />
vache non consommées (seul leur lait est utilisé)<br />
Pour le transport,<br />
l’agriculture,<br />
la chasse<br />
Pour se protéger<br />
et se soigner<br />
Comme animaux <strong>de</strong> compagnie<br />
Abeille<br />
Ane pour les travaux agricoles et le transport dans le<br />
désert, bœuf pour les travaux agricoles et la traction <strong>de</strong>s<br />
navires le long du <strong>Nil</strong><br />
Ane, bœuf, mouton, porc<br />
Essai <strong>de</strong> domestication pour hyène et mouflon<br />
Cheval et chien pour les notables, faucon<br />
Mangouste, gar<strong>de</strong>-bœuf, oie, belette, chien<br />
Abeille, autruche, chienne, âne, oie, porc<br />
Chat, chien, singe (cercopithèque et babouin). Les<br />
huppes partagent la vie <strong>de</strong>s enfants<br />
ou vénérés<br />
Chèvre, vache, taureau, crocodile, chouette, cobra, ibis,<br />
lépidote, sauterelle, scarabée<br />
Malgré leur hostilité M moustique, moineau, loriot et rollier, pélican,<br />
cormoran, crocodile, tortue molle du <strong>Nil</strong>, hippopotame<br />
D cobra, vipère à cornes, guépard, hyène, léopard, lion,<br />
scorpion, tétrodon, vautours<br />
C scorpion, vipère à cornes et cobra, babouin mâle très<br />
agressif, rat<br />
Pour chaque espèce sont donnés le nom scientifique ainsi que l'ordre (O.) et la famille (F.)<br />
auxquels elle appartient.<br />
16
Abécédaire animaux<br />
A<br />
Abeille<br />
Apis mellifera<br />
O. Hyménoptères, F. Apidés<br />
L’apiculture débute à partir <strong>de</strong> 2450 avant<br />
J.–C. Les ruches sont faites <strong>de</strong> rangées <strong>de</strong><br />
cylindres <strong>de</strong> terre crue, l’enfumage est<br />
déjà pratiqué pour extraire le miel.<br />
Le miel obtenu est un produit <strong>de</strong> luxe,<br />
servant d'offran<strong>de</strong>, <strong>de</strong> remè<strong>de</strong> et<br />
d’onguent. Il est la <strong>source</strong> <strong>de</strong> sucre pour<br />
les gâteaux.<br />
La cire est utilisée pour les perruques,<br />
pour enduire les cheveux, pour fabriquer<br />
<strong>de</strong>s moules pour les sculptures en bronze.<br />
Addax<br />
Addax nasomaculatus<br />
O. Artiodactyles, F. Bovidés<br />
Adaptée à la vie dans le désert, cette<br />
antilope ne boit presque jamais, trouve sa<br />
<strong>source</strong> d’eau uniquement dans les plantes<br />
consommées, est capable <strong>de</strong> sentir la<br />
pluie à plus <strong>de</strong> 100 km. Essai <strong>de</strong><br />
domestication.<br />
Âne<br />
Equus asinus<br />
O. Périssodactyles, F. Equidés<br />
Originaire du Sud <strong>de</strong> l’Egypte.<br />
Bête <strong>de</strong> somme la plus couramment<br />
utilisée, domestiquée au 4 ème siècle avant<br />
J.-C. Servant exclusivement aux transports<br />
terrestres (moissons, trajets dans le<br />
désert), il n’est pas monté par l’homme. Il<br />
est à noter que les chariots <strong>de</strong> l’époque ne<br />
sont pas à roues ; pour se déplacer dans<br />
le désert, on utilise <strong>de</strong>s traîneaux munis <strong>de</strong><br />
patins.<br />
Seul animal, avec le porc, à être sacrifié<br />
lors <strong>de</strong> cérémonies. Il est interdit <strong>de</strong> le<br />
figurer dans les hiéroglyphes car il est<br />
considéré comme un animal mauvais.<br />
Le pénis d’âne servait <strong>de</strong> remè<strong>de</strong>.<br />
Anguille<br />
Anguilla sp.<br />
O. Anguilliformes, F. Anguillidés<br />
Poisson à corps cylindrique dont la peau<br />
est composée <strong>de</strong> minuscules écailles<br />
ovales. Les nageoires caudale, anale et<br />
dorsale sont soudées. De 40 cm à 1,50 m,<br />
jusqu’à 4 kg pour les femelles (les plus<br />
grosses).<br />
Une fois capturée, l’anguille doit être<br />
assommée par la queue et non par la tête<br />
comme les autres poissons. La forme<br />
jaune est la forme adulte, sé<strong>de</strong>ntaire en<br />
eaux douces : forme transitoire (entre 4 à<br />
8 ans) ; elle séjourne dans le <strong>de</strong>lta du <strong>Nil</strong>.<br />
Lors <strong>de</strong> leur migration marine après la<br />
naissance elle prend une couleur<br />
argentée, ainsi qu’au retour à la vie marine<br />
pour se reproduire.<br />
L’anguille se nourrit et se déplace hors <strong>de</strong><br />
l’eau la nuit, elle craint la lumière.<br />
Poisson riche en sels minéraux et en<br />
vitamines D, A, B2 et E. Les Egyptiens<br />
fumaient leurs poissons : l’anguille fumée<br />
contient encore plus <strong>de</strong> vitamine A.<br />
Voir Silure.<br />
Antilope<br />
Voir Addax, Bubale, Gazelle et Oryx<br />
Autruche<br />
Struthio camelus<br />
O. Struthioniformes, F. Struthionidés<br />
Le plus grand oiseau vivant actuellement,<br />
elle peut atteindre 2,50 m <strong>de</strong> haut et peser<br />
150 kg. Elle avale plus <strong>de</strong> 10 kg <strong>de</strong><br />
nourriture par jour (herbes, feuilles et<br />
parfois insectes). Dans le désert, à la limite<br />
<strong>de</strong> la Nubie, elle vit en petits groupes.<br />
L'autruche est utilisée pour ses plumes<br />
(pour étaler <strong>de</strong>s onguents et pour les<br />
parures). Elle est chassée avec <strong>de</strong>s chars<br />
à chevaux par les notables. Grâce à ses<br />
pattes puissantes, elle tient la course d’un<br />
cheval (70 km/h en course <strong>de</strong> pointe).<br />
17
Sa reproduction est assurée par une ponte<br />
<strong>de</strong> la femelle dominante (12 œufs) puis <strong>de</strong><br />
2 à 5 femelles secondaires qui<br />
abandonnent leurs œufs au couple<br />
principal. Ainsi, un nid d’une quarantaine<br />
d’œufs est couvé la journée par la femelle,<br />
la nuit par le mâle. 15% seulement <strong>de</strong>s<br />
poussins, chassés par les hyènes en<br />
particulier, parviennent à l'âge adulte. La<br />
valeur nutritive d’un œuf d’autruche<br />
correspond à 20 œufs <strong>de</strong> poule.<br />
Ses plumes servent pour la confection<br />
d’éventails.<br />
B<br />
Barbeau<br />
Barbus barbus<br />
O. Cypriniformes, F. Cyprinidés<br />
Poisson fouisseur <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> rivière, à tête<br />
triangulaire et bouche infère (sous la tête).<br />
Nageoires pelviennes et anale orangées.<br />
Vit en groupe.<br />
Bœuf<br />
Bos taurus<br />
O. Artiodactyles, F. Bovidés<br />
Animal à longues cornes dont l'une est<br />
courbée vers le bas après traitement par<br />
l’homme, servant pour les sacrifices, sa<br />
vian<strong>de</strong>, sa peau. Les bouses servent à la<br />
cuisson <strong>de</strong>s aliments. Il ai<strong>de</strong> aux tâches<br />
agricoles et au transport plus tardivement<br />
que l’âne (chars funéraires par exemple).<br />
Si l’animal porte un seul poil noir, il est<br />
jugé impur. Un bœuf mourant <strong>de</strong> mort<br />
naturelle est enfoui dans le sol (seules les<br />
cornes dépassent) ; après décomposition,<br />
ses ossements sont transférés dans une<br />
île du <strong>de</strong>lta transformée en sanctuaire.<br />
Il existe <strong>de</strong>s taureaux à <strong>de</strong>mi sauvages.<br />
Bubale<br />
Alcelaphus buselaphus<br />
O. Artiodactyles, F. Bovidés<br />
Gran<strong>de</strong> antilope africaine <strong>de</strong>s savanes, à<br />
tête ressemblant à celle du cheval. Les<br />
cornes annelées à double courbure ont<br />
leurs extrémités tournées vers l’arrière, et<br />
les femelles ont <strong>de</strong>s cornes plus petites<br />
que le mâle. 1,20 m <strong>de</strong> hauteur au garrot ;<br />
150 kg. Grégaire, vit en har<strong>de</strong>s distinctes<br />
<strong>de</strong> femelles (une vingtaine) et <strong>de</strong> mâles<br />
célibataires.<br />
Essai <strong>de</strong> domestication.<br />
Canard<br />
O. Ansériformes, F. Anatidés<br />
C<br />
Le plus courant est le canard pilet (Anas<br />
acuta) <strong>de</strong> la taille d’un colvert, végétarien,<br />
consomme aussi <strong>de</strong>s insectes <strong>de</strong>s marais.<br />
Son activité est diurne et nocturne.<br />
Carpe<br />
Tilapia nilotica<br />
O. Perciformes, F. Cichlidés<br />
Appelé aussi chromis ou carpe du <strong>Nil</strong>,<br />
poisson au régime alimentaire varié :<br />
plancton, végétaux, larves <strong>de</strong> moustiques.<br />
Il a la capacité <strong>de</strong> cacher sa progéniture<br />
dans sa bouche en cas <strong>de</strong> danger.<br />
Bonne adaptation à <strong>de</strong>s eaux chau<strong>de</strong>s peu<br />
oxygénées. Un très bon rapport<br />
alimentation/production <strong>de</strong> biomasse. Un<br />
système d’aquaculture rudimentaire pour<br />
tilapia existe déjà au Moyen Empire.<br />
Comme tous les poissons pêchés, il existe<br />
une véritable industrie égyptienne <strong>de</strong><br />
conservation <strong>de</strong>s poissons par séchage<br />
avec saumure. Le poisson est tabou pour<br />
les prêtres et les rois. Chaque ville<br />
(province ou nomes) a son poisson divin,<br />
ce qui provoque <strong>de</strong>s guerres entre cités, le<br />
poisson vénéré par les uns étant mangé<br />
par les autres.<br />
La coutume veut que le poisson soit<br />
obligatoirement rôti.<br />
18
Chat (myou)<br />
Felis catus ou Felis chaus<br />
O. Carnivores, F. Félidés<br />
Existe <strong>de</strong>puis la Préhistoire, vient <strong>de</strong><br />
Grèce. Sauvage dans les marais, où il est<br />
chassé pour sa fourrure (retrouvée dans<br />
les sépultures) et sa peau. Domestiqué au<br />
Moyen Empire. Dans la maison il éloigne<br />
les scorpions et les serpents et protège les<br />
greniers. Animal <strong>de</strong> compagnie, <strong>de</strong> stature<br />
relativement haute, fine, à petite tête. En<br />
cas <strong>de</strong> mort naturelle, les occupants <strong>de</strong> la<br />
maison se rasent les sourcils en signe <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>uil.<br />
Vertu magique d’éviter l’apparition <strong>de</strong>s<br />
cheveux gris.<br />
Cheval<br />
Equus caballus<br />
O. Périssodactyles, F. Equidés<br />
Importé à partir du Moyen Empire, il n'est<br />
d'abord pas monté, mais permet <strong>de</strong> tirer<br />
<strong>de</strong>s chars à 2 roues réservés à l’élite<br />
militaire (estafettes) et aux dignitaires pour<br />
aller à la chasse. Animal choyé et noble, il<br />
est un véritable symbole social.<br />
Chèvre<br />
Capra aegragus<br />
O. Artiodactyles, F. Bovidés<br />
Animal non touché, non consommé, sacré<br />
et sacrifié. En cas <strong>de</strong> mort naturelle, est<br />
enterré en gran<strong>de</strong> dévotion.<br />
Chien (iwou)<br />
Canis familiaris<br />
O. Carnivores, F. Canidés<br />
4 races différentes : <strong>de</strong> type lévrier pour<br />
les princes (pour la sécurité lors <strong>de</strong>s<br />
déplacements dans le désert), ou issu du<br />
chacal Canis aureus, ou à oreilles<br />
tombantes et <strong>de</strong> grosse taille, ou basset.<br />
D'abord animal <strong>de</strong> chasse dans le désert<br />
pour les notables (chasse avec char et arc<br />
et flèches), puis compagnon <strong>de</strong> guerre,<br />
puis gardien <strong>de</strong> troupeau, enfin animal <strong>de</strong><br />
compagnie : considéré comme un habitant<br />
<strong>de</strong> la maison à part entière, il partage le lit<br />
<strong>de</strong> ses maîtres et porte un nom. Si le chien<br />
<strong>de</strong> la maison meurt <strong>de</strong> mort naturelle, les<br />
occupants se rasent tout le corps et la tête<br />
en signe <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil. Il existe <strong>de</strong>s nécropoles<br />
pour canidés.<br />
Tous les chiens portent leur queue en<br />
trompette en Egypte, à la différence du<br />
chacal à queue pendante.<br />
La vulve <strong>de</strong> chienne est utilisée dans la<br />
pharmacopée.<br />
Chouette effraie<br />
Tyto alba<br />
O. Strygiformes, F. Titonidés<br />
L’effraie vit dans les campagnes proches<br />
<strong>de</strong>s habitations. Oiseau nocturne, son ouïe<br />
développée lui sert pour chasser (elle a 2<br />
oreilles placées asymétriquement sur le<br />
crâne, l'une plus proche du front, l’autre<br />
plus proche <strong>de</strong>s narines). Son vol est<br />
silencieux grâce à son corps couvert <strong>de</strong><br />
duvet, à ses pattes plumeuses et ses ailes<br />
au bord <strong>de</strong>ntelé. Seul oiseau à être<br />
représenté <strong>de</strong> face dans les hiéroglyphes<br />
(tous les autres sont <strong>de</strong> profil !).<br />
Cobra<br />
Naja haje<br />
O. Squamates, F. Elapidés<br />
Cobra égyptien<br />
Mesure 1,50 m, est capable <strong>de</strong> gonfler son<br />
cou pour paraître plus gros en cas<br />
d’agression. Il inocule son venin <strong>de</strong> 2<br />
manières : en crachant à 2 m dans les<br />
yeux <strong>de</strong> son adversaire, ou par morsure.<br />
Ce venin est un neurotoxique qui paralyse<br />
les muscles respiratoires et peut<br />
provoquer la mort en 2 à 10 heures.<br />
Cormoran<br />
Phalacrocorax carbo<br />
O. Pélécaniformes,<br />
F. Phalacrocoracidés<br />
Oiseau <strong>de</strong> taille conséquente : 130 à<br />
160 cm d’envergure, <strong>de</strong> 80 à 100 cm <strong>de</strong><br />
haut. Il a un bec crochu. Sa tête, son corps<br />
et ses pattes palmées sont noires ; en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction, quelques plumes<br />
blanches sont présentes. Son plumage est<br />
19
particulier : les plumes permettent à l’air <strong>de</strong><br />
sortir lors <strong>de</strong> sa plongée dans l’eau, ce qui<br />
le rend plus hydrodynamique, mais ensuite<br />
à l’air libre , il doit effectuer le séchage <strong>de</strong>s<br />
ces mêmes plumes, d'où <strong>de</strong>s postures<br />
parfois un peu étonnantes. Il se nourrit <strong>de</strong><br />
poisson (700 g/jour) et peut rester plus<br />
d’une minute sous l’eau pour capturer sa<br />
proie. Il la secoue ensuite violemment<br />
dans les airs pour l’assourdir avant <strong>de</strong> la<br />
gober.<br />
Crocodile<br />
Crocodylus niloticus<br />
O. Crocodiliens, F. Crocodylidés<br />
Le jour, le crocodile vit sur terre pour se<br />
réchauffer ; la nuit, il rejoint l’eau, plus<br />
chau<strong>de</strong> que l’air. Il se nourrit d’animaux<br />
mais ne peut mâcher sa proie et l’entraîne<br />
donc au fond <strong>de</strong> l'eau et attend sa<br />
décomposition, l’animal est alors avalé<br />
entier. Un suc digestif puissant<br />
accompagné <strong>de</strong> cailloux dans un gésier<br />
permet le broyage <strong>de</strong> tous les éléments,<br />
comme les sabots et les cornes (la<br />
présence <strong>de</strong> gésier montre que les<br />
oiseaux et les crocodiles sont <strong>de</strong> proches<br />
parents).<br />
L’intérieur <strong>de</strong> sa gueule contient <strong>de</strong>s<br />
sangsues. Il est souvent accompagné d’un<br />
oiseau, le trochile, qui se nourrit <strong>de</strong> ces<br />
sangsues.<br />
La reproduction est assurée par une ponte<br />
(30 à 70 œufs) qui se fait sur le rivage hors<br />
<strong>de</strong> l’eau, et les œufs sont recouverts <strong>de</strong><br />
sable par la femelle. À la naissance, les<br />
petits sont transportés jusqu'à l’eau dans<br />
la gueule <strong>de</strong> la mère. C’est l’animal le plus<br />
disproportionné entre le nouveau-né et<br />
l’adulte.<br />
Le comportement <strong>de</strong>s Egyptiens à son<br />
égard est très divers : mangé à<br />
Eléphantine, vénéré ou apprivoisé et<br />
couvert <strong>de</strong> bijoux ailleurs. Les Egyptiens<br />
ont une technique <strong>de</strong> pêche particulière, la<br />
voici résumée à partir d’un texte<br />
d’Hérodote : prendre un morceau <strong>de</strong> porc,<br />
le placer au bout d’une perche avec cor<strong>de</strong>,<br />
se placer sur le rivage, en même temps<br />
frapper fortement un porcelet, ses cris vont<br />
attirer le crocodile qui est trompé par le<br />
morceau <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, qu’il emprisonne<br />
fortement avec ses mâchoires. Il suffit<br />
alors d’être suffisamment agile pour jeter<br />
<strong>de</strong> l’argile sur ses yeux et ainsi avoir <strong>de</strong>s<br />
chances <strong>de</strong> le capturer.<br />
F<br />
Faucon<br />
O. Falconiformes, F. Falconidés<br />
Le plus connu est le faucon pèlerin Falco<br />
peregrinus aimant les semi-déserts.<br />
Rapace à la vue dégagée et très fine (6 à<br />
8 fois celle <strong>de</strong> l’homme).Le faucon vit en<br />
couple qui est formé pour la vie, se nourrit<br />
d’autres oiseaux (passereaux voire<br />
pigeons). Son territoire <strong>de</strong> chasse peut<br />
être <strong>de</strong> 200 km 2 , sa vitesse en piqué peut<br />
atteindre 300 km/h. Le mâle, bien que plus<br />
petit que la femelle, est le seul vénéré.<br />
Voir Héron<br />
G<br />
Gar<strong>de</strong> bœuf<br />
Gazelle<br />
Gazella sp<br />
O Artiodactyles, F Bovidés<br />
De la famille <strong>de</strong>s antilopes, animal <strong>de</strong><br />
savane, pouvant atteindre 100 km/h.<br />
Taille d’un daim, dos droit, herbivore.<br />
Genette,<br />
Genetta genetta<br />
O. Carnivores, F. Viverridés<br />
Animal reconnaissable à sa queue<br />
annelée, peut atteindre 1 m <strong>de</strong> long dont<br />
50 cm pour la queue. Ses mœurs sont<br />
nocturnes. Elle se plaît dans les endroits<br />
rocailleux, les bois (elle est très agile pour<br />
grimper) et les points d’eau. Sauvage, elle<br />
habite donc en Egypte les taillis <strong>de</strong><br />
papyrus et les zones <strong>de</strong> végétation <strong>de</strong>nse<br />
Elle dégage une forte o<strong>de</strong>ur musquée.<br />
20
Domestiquée, protège les maisons comme<br />
le chat.<br />
Rana sp.<br />
O. Anoures, F. Ranidés<br />
Grenouille<br />
Animal <strong>de</strong>s marais, à épi<strong>de</strong>rme peu<br />
kératinisé, à respiration pulmonaire et<br />
cutanée d’où sa nécessité <strong>de</strong> rester dans<br />
une zone humi<strong>de</strong>. La grenouille n’a pas<br />
d’oreilles externes ; ses tympans<br />
ressortent directement dans la cavité<br />
bucale. Elle utilise ses yeux pour faire<br />
avancer ses aliments : les globes rentrent<br />
dans la cavité bucale, ce qui a pour effet<br />
<strong>de</strong> pousser les aliments avalés vers<br />
l’œsophage.<br />
On retrouve sa forme dans un jeu d’enfant<br />
nommé "58 trous" (voir photographie).<br />
La confusion avec <strong>de</strong>s crapauds est<br />
possible : 2 ème plaie d’Egypte !<br />
Guépard<br />
Acinonyx jubatus<br />
O. Carnivores, F. Félidés<br />
Cousin <strong>de</strong>s panthères, mais d’une gran<strong>de</strong><br />
vélocité : attaque ses proies à 120 km/h ; il<br />
a la caractéristique <strong>de</strong> ne pouvoir rétracter<br />
ses griffes, ce qui fait <strong>de</strong> lui un très<br />
mauvais grimpeur.<br />
H<br />
Hérons<br />
O. Ciconiiformes, F. Ardéidés<br />
Plusieurs espèces vivent en Egypte<br />
ancienne, dans les campagnes non<br />
humi<strong>de</strong>s et les pâturages.<br />
Le héron gar<strong>de</strong>-bœufs (Bubulcus ibis) vit<br />
en groupes parfois très importants (jusqu'à<br />
2000 individus). Ils suivent les troupeaux<br />
qui, en se déplaçant, perturbent les<br />
insectes dont ils se nourrissent. Leur<br />
régime comporte aussi <strong>de</strong> petits<br />
batraciens, lézards, serpents, araignées ;<br />
mais ils ne consomment jamais <strong>de</strong> tiques<br />
sur le dos <strong>de</strong>s ruminants (il s’agirait d’une<br />
légen<strong>de</strong>). Tous les individus se retrouvent<br />
dans <strong>de</strong>s dortoirs (arbres) la nuit.<br />
Le phénix : inspiré par le héron cendré<br />
Ar<strong>de</strong>a cinerea ou le héron pourpre Ar<strong>de</strong>a<br />
purpurea qui arrivent avec les inondations.<br />
Les hérons sont parfois nourris au grain, et<br />
placés dans la basse cour.<br />
Hippopotame<br />
Hippopotamus amphibius<br />
O. Artiodactyles, F. Hippopotamidés<br />
Animal vivant en groupe <strong>de</strong> 15 à 20<br />
individus formés par les femelles et les<br />
petits surveillés par un mâle dominant<br />
Détruit les cultures et incarne les forces du<br />
mal.<br />
On retrouve <strong>de</strong>s jouets pour enfants en<br />
forme d’hippopotames et <strong>de</strong> crocodiles<br />
sous forme <strong>de</strong> pantins <strong>de</strong> bois articulés.<br />
Huppe<br />
Upupa epops<br />
O. Coraciiformes, F. Upupidés<br />
Dite huppe fasciée. A un bec fin courbé,<br />
et, sur la tête, une huppe érectile dont<br />
l’extrémité est noire. Elle pratique un vol<br />
saccadé.<br />
Prédateur précieux : se nourrit <strong>de</strong><br />
sauterelles et <strong>de</strong> criquets.<br />
Partage la vie <strong>de</strong>s enfants.<br />
Hyène<br />
Crocuta crocuta<br />
O. Carnivores, F. Hyaenidés<br />
Aspect trapu, arrière-train tombant,<br />
ressemblant à un gros chien, bien que<br />
n’étant pas <strong>de</strong> la même famille. Elle<br />
chasse en ban<strong>de</strong> (l’individu dominant est<br />
souvent une femelle) et son cri stri<strong>de</strong>nt<br />
signifie qu’elle a trouvé <strong>de</strong> la<br />
nourriture (« elle rit »). C'est aussi un<br />
charognard. Grâce à sa mâchoire<br />
puissante, elle peut broyer et avaler <strong>de</strong>s os<br />
<strong>de</strong> gros animaux, d’où ses excréments <strong>de</strong><br />
21
couleur blanche contenant beaucoup <strong>de</strong><br />
calcium.<br />
Essai <strong>de</strong> domestication pour la chasse<br />
uniquement. On observe <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong><br />
gavage d’hyènes sur le mastaba<br />
Mererouka à Saqqarah.<br />
Ibis<br />
Threskiornis aethiopicus<br />
O. Ciconiiformes, F. Threskiornidés<br />
I<br />
Échassier au long cou et bec noir<br />
recourbé, au corps blanc, qui est l’ennemi<br />
<strong>de</strong>s poissons volants et qui a pratiquement<br />
disparu <strong>de</strong> nos jours.<br />
Animal sacré.<br />
L<br />
Léopard<br />
Panthera pardus<br />
O. Carnivores, F. Félidés<br />
Animal pouvant atteindre 190 cm <strong>de</strong> long<br />
pour l’espèce africaine. Il utilise sa queue<br />
comme balancier, surtout lorsqu’il est dans<br />
les arbres. Animal solitaire sauf 15 jours<br />
par an, pendant la reproduction. Son<br />
alimentation va <strong>de</strong>s insectes jusqu’à <strong>de</strong>s<br />
proies conséquentes qu’il suspend aux<br />
arbres pour éviter les hyènes (par<br />
exemple : antilopes et singes).<br />
Sa peau est revêtue par les prêtres Sem<br />
lors <strong>de</strong>s cérémonies funéraires.<br />
Lépidote<br />
Poisson très ancien, à écailles<br />
losangiques, poisson <strong>de</strong> fond, est une<br />
icône d’Osiris, vénéré à Latopolis.<br />
Lièvre<br />
Genre Lepus<br />
O. Lagomorphes, F. Léporidés<br />
Se distingue du lapin par ses oreilles plus<br />
gran<strong>de</strong>s que la tête et ses ongles <strong>de</strong>s<br />
orteils fendus. Il ne creuse pas <strong>de</strong> terriers,<br />
mais vit dans <strong>de</strong> simples gîtes. Se déplace<br />
et se nourrit à la nuit, mangeur <strong>de</strong> potager,<br />
voire même <strong>de</strong> jeunes arbres en cas <strong>de</strong><br />
disette et pour cela considéré comme<br />
prédateur en Egypte.<br />
Lion<br />
Panthera leo<br />
O. Carnivores, F. Félidés<br />
Vénéré aussi bien mâle que femelle.<br />
Loriot<br />
Oriolus oriolus<br />
O. Passériformes, F. Oriolidés<br />
Oiseau migrateur présent en Europe l'hiver<br />
et en Afrique du Nord l'été. Mâle jaune vif<br />
et noir. Cause <strong>de</strong> dégâts sur les cultures<br />
<strong>de</strong> céréales en Egypte ancienne.<br />
Loutre<br />
Lutra sp.<br />
O. Carnivores, F. Mustélidés<br />
Mustélidé à pattes palmées, animal<br />
solitaire sauf au moment <strong>de</strong> la<br />
reproduction. Au territoire important :<br />
jusqu’à 40 km <strong>de</strong> rivière. Régime : poisson<br />
à 70%, petits mammifères, insectes,<br />
batraciens et oiseaux.<br />
Animal sacré.<br />
22
M<br />
Mangouste<br />
Herpestes ichneumon<br />
O. Carnivores, F. Herpestidés<br />
Aussi appelée « rat du pharaon ».<br />
Mammifère carnivore qui détruit les<br />
serpents et consomme les œufs <strong>de</strong><br />
crocodile. Domestiqué pour protéger les<br />
maisons <strong>de</strong>s serpents et scorpions.<br />
Milan noir<br />
Milvus migrans<br />
O. Accipitriformes, F. Accipitridés<br />
Rapace diurne, <strong>de</strong> 155 cm d’envergure,<br />
aux ailes coudées. En réalité <strong>de</strong> couleur<br />
brune, ses rémiges et rectrices sont brun<br />
noir. Cherche les zones humi<strong>de</strong>s pour<br />
s’alimenter et <strong>de</strong> grands arbres pour la<br />
nidification. Se nourrit comme le vautour<br />
<strong>de</strong> cadavres, mais aquatiques (90% <strong>de</strong><br />
son alimentation est faite <strong>de</strong> cadavres <strong>de</strong><br />
poissons).<br />
En Egypte, on se sert <strong>de</strong> ses rémiges pour<br />
poser les onguents sur les plaies.<br />
Moineau<br />
Passer domesticus<br />
O. Passériformes, F. Plocéidés<br />
Comme le loriot et le rollier, est un ennemi<br />
<strong>de</strong>s jardins et <strong>de</strong>s cultures.<br />
Mouche<br />
O. Diptères, s-O. Brachycères<br />
De très nombreux genres. On donne en<br />
général à chaque espèce le nom du fruit,<br />
du végétal ou <strong>de</strong> l'animal sur lesquels elle<br />
se pose.<br />
Est caractérisée par une tête d’une très<br />
gran<strong>de</strong> mobilité. Transmet <strong>de</strong>s maladies,<br />
mais est le symbole d’un fait <strong>de</strong> guerre<br />
exceptionnel pour les soldats : une<br />
médaille en or en forme <strong>de</strong> mouche leur<br />
est attribuée.<br />
Mouflon<br />
Ovis ammon<br />
O. Artiodactyles, F Bovidés<br />
Mouflon méditerranéen.<br />
Animal à cornes recourbées permanentes<br />
très lour<strong>de</strong>s et pesant parfois jusqu’à<br />
13 kg. Animal farouche, mais essais <strong>de</strong><br />
domestication.<br />
Moustique<br />
O. Diptères, F. Culicidés<br />
3300 espèces décrites <strong>de</strong> nos jours.<br />
Les femelles possè<strong>de</strong>nt un proboscis,<br />
sorte <strong>de</strong> trompe piqueuse et suceuse.<br />
Cette trompe sert au moment <strong>de</strong> la<br />
reproduction uniquement pour <strong>de</strong>s repas<br />
<strong>de</strong> sang, dont les protéines animales<br />
permettent <strong>de</strong> construire les œufs. La<br />
proie animale est repérée grâce au CO2 <strong>de</strong><br />
la respiration cutanée et à la sueur<br />
contenant <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> butyrique. Le reste du<br />
temps, l’alimentation est à base <strong>de</strong> nectar<br />
<strong>de</strong> fleurs. On connaît un moustique datant<br />
du Crétacé (ère secondaire). Les<br />
moustiques anciens sont 3 fois plus gros<br />
qu’aujourd’hui.<br />
Vecteurs <strong>de</strong> maladies parasitaires : la<br />
filariose et la malaria (mais les Egyptiens<br />
souffrent aussi <strong>de</strong> maladies parasitaires<br />
liées à la marche dans les marais :<br />
bilharziose et ankylostomiase).<br />
Pour se préserver <strong>de</strong>s moustiques, les<br />
Egyptiens utilisent <strong>de</strong>s claies en bois en<br />
hauteur (le vent fréquent empêchant les<br />
moustiques <strong>de</strong> voler en hauteur) et se<br />
couvrent <strong>de</strong> filets <strong>de</strong> pêche faisant office<br />
<strong>de</strong> moustiquaire.<br />
Mouton<br />
Ovis longipes paleoaegyptiaca<br />
O. Artiodactyles, F. Bovidés<br />
Sert aux cultures : au moment <strong>de</strong>s<br />
semailles, les troupeaux piétinent le sol<br />
meuble pour faire rentrer les graines dans<br />
le sol, et lors du dépiquage (séparation du<br />
grain et <strong>de</strong> son enveloppe) <strong>de</strong>s céréales.<br />
Peu consommé, sauf par le peuple. La<br />
laine est peu utilisée (à l’exception <strong>de</strong><br />
manteaux et tuniques <strong>de</strong> laine blanche<br />
23
pour dignitaires). La graisse sert comme<br />
médicament.<br />
Muge<br />
Mugil cephalus<br />
O. Mugiliformes, F. Mugilidés<br />
Poisson marin remontant le <strong>Nil</strong>, favori <strong>de</strong>s<br />
Egyptiens du Moyen Empire<br />
Poisson à lèvre supérieure épaisse à bord<br />
blanc. A la fois diurne et nocturne, vit en<br />
bancs dans les vasières et eaux<br />
saumâtres ; généralement herbivore, mais<br />
chasse parfois <strong>de</strong> petits poissons.<br />
Les œufs <strong>de</strong> muge servent à réaliser la<br />
poutargue, plat existant encore<br />
aujourd’hui.<br />
O<br />
Oie<br />
O. Ansériformes, F. Anatidés<br />
Plusieurs sortes d'oies en Egypte<br />
ancienne.<br />
L'ouette d'Egypte Alopochen aegypticus :<br />
reconnaissable par une ligne brune qui<br />
part du bec et contourne l’œil et par une<br />
tache brune sur son abdomen gris<br />
chamoisé. Elle possè<strong>de</strong> une queue noire.<br />
Elle se nourrit au crépuscule en milieu<br />
ouvert, <strong>de</strong> végétation et parfois <strong>de</strong> vers et<br />
criquets. Domestiquée, gardienne <strong>de</strong>s<br />
maisons, elle appartient à la basse-cour<br />
égyptienne (dans laquelle on note la<br />
présence d’une volière et surtout l’absence<br />
<strong>de</strong> la poule comme animal <strong>de</strong> basse cour).<br />
L'oie cendrée Anser anser, sauvage, vit<br />
en groupe et se nourrit le jour <strong>de</strong> cultures<br />
et céréales. La nuit, elle s'abrite dans les<br />
vasières. Les couples d’oies cendrées sont<br />
formés pour la vie, mais se séparent hors<br />
<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction.<br />
Les Egyptiens la chassent dans les<br />
marais, avec un bâton <strong>de</strong> jet <strong>de</strong>puis un<br />
esquif en papyrus pour les notables, et<br />
grâce à <strong>de</strong>s filets pour les simples<br />
paysans. Tous la consomment.<br />
La graisse d’oie sert d’onguent.<br />
Oryx<br />
Oryx gazella dammah<br />
O. Artiodactyles, F. Bovidés<br />
Grosse antilope africaine, gibier du désert<br />
parfois engraissé après capture à <strong>de</strong>s fins<br />
religieuses, abattu rituellement.<br />
Essai <strong>de</strong> domestication.<br />
Oxyrhynque<br />
Mormyrus kannume, M. niloticus<br />
O. Ostéoglossiformes, F. Mormyridés<br />
Nommé aussi mormyre ou brochet du <strong>Nil</strong>,<br />
décrit par Buffon dans son tome 5 <strong>de</strong><br />
l’Histoire naturelle <strong>de</strong>s poissons : poisson<br />
osseux au museau allongé pointu<br />
(ressemblant à celui d’un fourmilier) et<br />
droit avec <strong>de</strong>nts sur les mâchoires,<br />
mâchoire inferieure dépassant la mâchoire<br />
supérieure ; une seule nageoire dorsale<br />
sur la totalité du dos. Des spécimens ont<br />
été retrouvés momifiés.<br />
P<br />
Pélican<br />
Pelecanus onocrotalus<br />
O. Pélécaniformes, F. Pélécanidés<br />
Oiseau blanc au vol élégant, aux pattes<br />
rosées. Le mâle est plus volumineux que<br />
la femelle. Fait son nid avec <strong>de</strong> simples<br />
branches dans un arbre. Se nourrit <strong>de</strong><br />
poissons qu’il place dans la poche <strong>de</strong> son<br />
bec qui peut atteindre 47 cm <strong>de</strong> long. Il<br />
peut voler 24 h sans s’arrêter en profitant<br />
<strong>de</strong>s courants ascendants, ce qui lui permet<br />
<strong>de</strong> parcourir parfois 500 km en un jour.<br />
Espèce sé<strong>de</strong>ntaire en Egypte.<br />
En pharmacopée, sa fiente associée aux<br />
excréments <strong>de</strong> crocodile et au miel soigne<br />
la cornée <strong>de</strong> l’œil.<br />
Perche<br />
Lates niloticus<br />
O. Perciformes, F. Latidés<br />
24
La perche du <strong>Nil</strong> existe déjà au Moyen<br />
Empire, mais n’est introduite pour la<br />
pisciculture dans le <strong>Nil</strong> qu’en 1950.<br />
Pigeon<br />
Columba livia<br />
O. Columbiformes, F. Colombidés<br />
Oiseau migrateur, chassé et consommé<br />
par les Egyptiens comme la caille, la<br />
sarcelle et la pinta<strong>de</strong> <strong>de</strong> Guinée. Le pigeon<br />
est engraissé après avoir été piégé. Tous<br />
les petits oiseaux sont consommés salés<br />
et mangés crus.<br />
Porc<br />
Sus domesticus<br />
O. Artiodactyles, F. Suidés<br />
D’allure intermédiaire entre le sanglier<br />
sauvage et notre porc domestique, il est<br />
élevé en troupeau. Les porcs sont sacrifiés<br />
(égorgés) à la lune et ne sont consommés<br />
que les jours <strong>de</strong> pleine lune.<br />
Animal impur : si par malheur, on en frôle<br />
un, il faut sur le champ plonger tout habillé<br />
dans le fleuve. Les porchers qui<br />
s’occupent d’eux forment une caste isolée,<br />
peu considérée et ne peuvent se marier<br />
qu’entre eux.<br />
La tête d’un animal n’est jamais mangée,<br />
car elle apporte malédiction.<br />
Queue <strong>de</strong> truie et graisse <strong>de</strong> porc<br />
appartiennent à la pharmacopée.<br />
Porc épic<br />
Hystrix cristata<br />
O. Rongeurs, F. Hystricidés<br />
Rongeur couvert <strong>de</strong> piquants creux reliés à<br />
<strong>de</strong>s muscles, ce qui permet leur érection<br />
face à l’adversaire. Seul le ventre n’en est<br />
pas pourvu : il correspond à la zone<br />
vulnérable <strong>de</strong> l’animal. Il mesure 70 cm du<br />
museau à la queue qui est aussi couverte<br />
<strong>de</strong> piquants. Il pratique la même marche<br />
que l’ours, sur ses plantes <strong>de</strong> pieds Il est<br />
dit solitaire et myope.<br />
R<br />
Rat<br />
Rattus rattus<br />
O. Rongeurs, F. Muridés<br />
Originaire d'Asie, le rat noir s'est répandu<br />
sur tous les continents en suivant<br />
l'homme. Cause <strong>de</strong> dégâts sur les cultures<br />
et les stocks <strong>de</strong> grains en Egypte<br />
ancienne.<br />
Sauterelle<br />
O. Orthoptères, F. Tettignidés<br />
S<br />
Animal <strong>de</strong>s marais, est caractérisée par<br />
<strong>de</strong>s antennes très longues à la différence<br />
du criquet, à antennes courtes.<br />
Les <strong>de</strong>ux espèces sont <strong>de</strong>s ravageurs <strong>de</strong><br />
cultures car ils consomment les végétaux<br />
en groupes. On parle à leur propos <strong>de</strong><br />
plaie <strong>de</strong> l’humanité dans l’Ancien<br />
Testament.<br />
La sauterelle orne les pots à cosmétique<br />
<strong>de</strong>s femmes, symbolisant la défense<br />
contre les éléments du temps.<br />
Scarabée<br />
Scarabeus sacer<br />
O Coléoptères, F. Scarabéidés.<br />
Il s’agit du scarabée bousier. Il pousse<br />
<strong>de</strong>vant lui une boule <strong>de</strong> bouse dans<br />
laquelle naissent ses larves.<br />
On en connaît 2 sortes en Egypte : un noir<br />
luisant, et un vert doré, localisé en Haute<br />
Égypte qui a disparu <strong>de</strong> nos jours.<br />
On a retrouvé <strong>de</strong>s boîtes à scarabée en<br />
albâtre à suspendre au cou.<br />
Plusieurs espèces<br />
O. Arachni<strong>de</strong>s<br />
Scorpion<br />
Le scorpion, comme les araignées,<br />
possè<strong>de</strong> 8 pattes et <strong>de</strong>s chélicères<br />
(pinces) lui permettant <strong>de</strong> capturer grillons<br />
et criquets pour les adultes et asticots pour<br />
les juvéniles. Il est très résistant, peut<br />
jeûner plusieurs mois, résiste à 45 °C et<br />
absorbe l’eau par sa cuticule (sa<br />
carapace) sur le corps entier. Il se déplace<br />
la nuit, et n’hésite pas à utiliser son telson<br />
(extrémité <strong>de</strong> la queue) pour injecter son<br />
25
venin. Il repère la nature du sol sur lequel il<br />
se déplace grâce à <strong>de</strong>s peignes sous le<br />
ventre.<br />
L’Infusion <strong>de</strong> scorpion est utilisée en<br />
pharmacopée.<br />
Silure<br />
Siluris glanis<br />
O. Siluriformes, F. Siluridés<br />
Poisson discret et solitaire, peut atteindre<br />
2,30 m <strong>de</strong> long. Se retrouve dans les<br />
mêmes zones <strong>de</strong> frai chaque année. Les<br />
femelles peuvent pondre 30 000 œufs par<br />
kg <strong>de</strong> leur poids, toujours dans une eau<br />
supérieure à 20 °C. Animal carnivore, se<br />
nourrit <strong>de</strong> poissons comme l’anguille, mais<br />
peut aussi attaquer <strong>de</strong>s oiseaux d’eau.<br />
Reconnu pour combattre la migraine :il<br />
suffit <strong>de</strong> se frotter la tête avec un crâne <strong>de</strong><br />
silure (on parle d’un procédé magique <strong>de</strong><br />
transfert). Une espèce d’anguille est<br />
placée à l’époque dans la famille <strong>de</strong>s<br />
silures : Clarias anguillaris.<br />
Singe<br />
O. Primates, F. Cercopithecidés<br />
2 espèces : le babouin Papio hamadryas,<br />
le plus ancien, et le cercopithèque<br />
Cercopithecus aethiops (petit singe vert<br />
d’Ethiopie).<br />
Indigène ou importé <strong>de</strong> Nubie, le singe est<br />
un animal familier. Il a, au Moyen Empire,<br />
la même place que le chien dans les<br />
maisons.<br />
Le babouin mâle est plus agressif que la<br />
femelle, tous <strong>de</strong>ux poussent <strong>de</strong>s grands<br />
cris avant le lever du jour, annonçant ainsi<br />
l’arrivée du soleil.<br />
Avec les enfants, participent à la cueillette<br />
<strong>de</strong>s figues.<br />
O. Testudinés<br />
T<br />
Tortues<br />
Trionyx triunguis : Tortue molle du <strong>Nil</strong> ou<br />
tortue d’Afrique, 80 cm, 100 kg,<br />
agressive et réputée pour sa férocité, à<br />
chair comestible, mais animal ennemi du<br />
soleil donc tabou. C'est celle qui est<br />
représentée dans les bestiaires.<br />
Aquatique, enfouie dans <strong>de</strong>s zones peu<br />
profon<strong>de</strong>s, au long cou comme un tuba.<br />
Elle respire aussi sans faire surface à<br />
travers sa carapace souple.<br />
Elle vit encore <strong>de</strong> nos jours et est interdite<br />
à la détention.<br />
Pour combattre le leucome, on utilise <strong>de</strong> la<br />
cervelle <strong>de</strong> tortue et du miel en cataplasme<br />
sur l’œil.<br />
Chelonia imbricata =Tortue <strong>de</strong> la Mer<br />
rouge :<br />
De taille moyenne, dont la carapace sert<br />
encore <strong>de</strong> nos jours à réaliser <strong>de</strong>s objets<br />
<strong>de</strong> toilette.<br />
Clemis leprosa = Petite tortue <strong>de</strong>s<br />
marécages. Carnivore, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />
longévité (120 ans), protégée par sa<br />
mauvaise o<strong>de</strong>ur.<br />
Testudo kleinmanni = Tortue <strong>de</strong>s<br />
steppes, la plus petite <strong>de</strong>s tortues<br />
égyptiennes (15 cm), sert à confectionner<br />
<strong>de</strong>s percussions ou <strong>de</strong>s bols.<br />
Geochelone sulcata = Tortue <strong>de</strong>s<br />
savanes, peut atteindre 100 kg. Adaptée à<br />
la vie ari<strong>de</strong>, elle creuse un terrier qui peut<br />
atteindre plusieurs mètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />
Elle sort aux heures les plus fraîches <strong>de</strong> la<br />
journée. Elle est préférentiellement<br />
herbivore, mais se retrouve souvent<br />
omnivore par nécessité, allant jusqu’à<br />
consommer <strong>de</strong>s excréments pour obtenir<br />
<strong>de</strong>s protéines animales. Se reproduit à la<br />
saison humi<strong>de</strong>.<br />
Trochile<br />
Un texte <strong>de</strong> Pline l’Ancien décrit un oiseau<br />
appelé trochilos qui nettoierait les <strong>de</strong>nts<br />
<strong>de</strong>s crocodiles et assure qu'il s'agit du<br />
roitelet Regulus regulus (O.<br />
Passériformes, F. Régulidés).<br />
En fait, ce comportement alimentaire<br />
appartiendrait au pluvian fluviatile<br />
(Pluvianus aegyptius). Voir Crocodile<br />
26
Tétrodon,<br />
Tetraodon lineatus<br />
O. Tétraodontiformes, F. Tétradontidés<br />
("4 <strong>de</strong>nts")<br />
Nommé aussi poisson globe pour sa<br />
capacité à se gonfler d’air en cas<br />
d’agression. Venimeux, il contient du TTX<br />
ou tétrodotoxine agissant sur le système<br />
nerveux ; cette neurotoxine, découverte en<br />
1909 sur la peau, les viscères dont le foie<br />
et les ovaires <strong>de</strong> l’animal, donne lorsqu’elle<br />
est ingérée <strong>de</strong>s troubles allant jusqu’à la<br />
mort. A noter que ce poisson est<br />
consommé au Japon <strong>de</strong> nos jours, un<br />
diplôme <strong>de</strong> cuisinier et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s longues<br />
sont nécessaires pour la découpe sans<br />
danger <strong>de</strong> l’animal. Non consommé mais<br />
vénéré sur l’île d’Eléphantine.<br />
V<br />
Vache<br />
Bos taurus<br />
O. Artiodactyles, F. Bovidés<br />
Consomme <strong>de</strong>s œufs <strong>de</strong> crocodiles et <strong>de</strong>s<br />
petits animaux : crabes, reptiles,<br />
batraciens et oiseaux qu’il tue en les<br />
frappant violemment sur le sol avant <strong>de</strong> les<br />
déglutir rapi<strong>de</strong>ment.<br />
Vautours<br />
O. Falconiformes, F. Accipitridés<br />
Vautour fauve Gyps fulvus et<br />
percnoptère d'Egypte Neophron<br />
percnopterus<br />
Vole à très haute altitu<strong>de</strong> (à la limite <strong>de</strong> la<br />
troposphère), oiseau maternel, élevant<br />
longtemps 2 oisillons par an seulement.<br />
Habitu<strong>de</strong> alimentaire <strong>de</strong> charognard.<br />
La plume <strong>de</strong> vautour sert à étendre les<br />
onguents.<br />
• Vipère à cornes<br />
Cerastes cerastes<br />
O. Squamates, F. Vipéridés<br />
Serpent atteignant 80 cm <strong>de</strong> long. Elle<br />
possè<strong>de</strong> sur la tête 2 écailles qui<br />
Sacrée, jamais sacrifiée, apporte le lait. En ressemblent à <strong>de</strong>s cornes. Lors <strong>de</strong> son<br />
cas <strong>de</strong> mort naturelle, son corps est jeté déplacement, émet un crissement dû à ses<br />
dans le fleuve alors que celui du bœuf est plaques dorsales aérodynamiques qui lui<br />
enfoui.<br />
permettent aussi la marche à reculons.<br />
Elle se déplace selon la technique du si<strong>de</strong><br />
Vanneau<br />
winding, ce qui laisse sur le sable <strong>de</strong>s<br />
Vanellus vanellus<br />
traces discontinues. Espèce dite<br />
O. Charadriiformes, F. Charadriidés<br />
solénoglyphe : présente <strong>de</strong>s crochets à<br />
venin (<strong>de</strong>nts longues) reliés à l’os<br />
Oiseau <strong>de</strong> petite taille à bec noir et pattes maxillaire qui se déploient en cas<br />
roses foncées. Son habitat est aussi bien d’ouverture <strong>de</strong>s mâchoires et se replient<br />
les prairies que les zones saumâtres. Il vit dans le palais lorsqu’ils sont au repos.<br />
en ban<strong>de</strong>s. Se nourrit <strong>de</strong> coléoptères et Carnivore, consommant <strong>de</strong>s rongeurs et<br />
parfois <strong>de</strong> graines d’herbacées. Se <strong>de</strong>s lézards. Elle meurt à une température<br />
reconnaît très bien par sa marche penchée <strong>de</strong> 45 °C, et vit donc enfouie dans le sol<br />
en avant avec les pattes rai<strong>de</strong>s.<br />
aux heures brûlantes <strong>de</strong> la journée, ou à la<br />
Petit oiseau partageant la vie <strong>de</strong>s enfants. frange du désert et dans les grottes. Elle<br />
se fond dans le paysage grâce à son<br />
Varan du <strong>Nil</strong><br />
mimétisme.<br />
Varanus niloticus<br />
Son "F" pour les hiéroglyphes (voir ci-<br />
O squamates F varanidés<br />
<strong>de</strong>ssous). Elle représente un animal<br />
Semi arboricole, vit au bord du <strong>Nil</strong> :<br />
terrifiant considéré avec tous les autres<br />
serpents comme <strong>de</strong>s monstres.<br />
excellent nageur et bon grimpeur.<br />
Partie 2 - La vie quotidienne en Egypte l’an -2000<br />
27
2 - 2 - Vivre avec les végétaux.<br />
Les aliments <strong>de</strong> base sont l’orge et l’amidonnier (ancêtre du blé). Les légumes variés sont<br />
très présents, mais les fruits réservés à l’élite. La boisson fermentée utilisée en toutes<br />
circonstance est la bière.<br />
Les espèces principales sont présentées dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous. Les renseignements<br />
concernant chaque plante se trouvent dans l’abécédaire qui fait suite.<br />
Les noms soulignés correspon<strong>de</strong>nt aux échantillons <strong>de</strong>s collections visibles dans l’exposition<br />
Pour se nourrir Lotus, papyrus<br />
Orge, blé, amidonnier, haricots secs et pois<br />
chiches, fèves, lentilles<br />
Oignons, laitue, concombre, chou, radis,<br />
poireau<br />
Grenadier, figuier, vigne, palmier dattier, olivier<br />
Herbes aromatiques (origan, coriandre, cumin,<br />
persil, fenouil), sésame, roseau<br />
Pour se vêtir Palmier, lin<br />
Pour se soigner Orge, blé, mandragore, rhamnus, pavot, figue<br />
noire, menthe, sycomore, styrax, gentiane<br />
Pour améliorer son cadre <strong>de</strong> vie.<br />
Encens, ricin et lin, palmier, ébène, sycomore,<br />
figuier, tamaris, caroubier, osier, nymphéa<br />
(bassins ornementaux), pavot, carthame<br />
et ses déplacements<br />
Acacia, papyrus, cèdre<br />
Pour chaque espèces sont donnés le nom scientifique ainsi que l'ordre (O.) et la famille (F.)<br />
auxquels elle appartient.<br />
28
Abécédaire végétaux<br />
A<br />
Acacia<br />
Genre Acacia<br />
O. Fabales, F. Fabacées<br />
Arbre dont le bois est <strong>de</strong> médiocre qualité<br />
comme celui <strong>de</strong>s sycomore, caroubier,<br />
figuier et tamaris et ce malgré son tronc<br />
<strong>de</strong>nse et lisse. La variété Seyal est la plus<br />
utilisée.<br />
Sert à réaliser <strong>de</strong> grands chalands dont les<br />
joints sont en papyrus. Ils sont halés pour<br />
remonter le <strong>Nil</strong> car le vent est contraire, et<br />
possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s voiles en papyrus.<br />
Dans les tanneries, l’acacia sert au<br />
tannage du cuir : on trempe les peaux<br />
dans un bain d’alun et <strong>de</strong> morceaux<br />
d’acacias. Il sert aussi à la confection <strong>de</strong>s<br />
cercueils les plus simples et d’armes<br />
légères.<br />
Amidonnier<br />
Triticum turgidum<br />
O. Poales, F. Poacées (graminées)<br />
Froment, triticale comme le blé.<br />
Ancienne variété <strong>de</strong> blé, très rustique,<br />
résistant aux maladies, équivalent au blé<br />
dur. Actuellement le boulgour est la variété<br />
qui se rapproche le plus <strong>de</strong> l’amidonnier.<br />
On le distingue <strong>de</strong> l’épeautre ou blé<br />
tendre.<br />
Seule variété cultivée en Egypte.<br />
B<br />
Blé<br />
Triticum monococcum, T. dicoccum,<br />
T. durum<br />
O. Poales, F. Poacées<br />
Peu utilisé, en Egypte ancienne où tout est<br />
fait à base d’orge, comme le pain. Voir<br />
Amidonnier.<br />
Il est introduit pour faire disparaître les<br />
pénuries alimentaires sous Ptolémée.<br />
Comme pour l’orge, les grains sont<br />
stockés dans <strong>de</strong>s greniers nommés Zeir<br />
qui sont ornés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins d’animaux,<br />
oiseaux et poissons. Le remplissage se fait<br />
par le haut, une trappe à la base permet<br />
<strong>de</strong> récupérer une quantité précise <strong>de</strong><br />
céréales. Les paysans donnent leur récolte<br />
au roi qui leur en restitue une partie sous<br />
forme <strong>de</strong> paye. Les céréales servent aussi<br />
aux jeux : les balles <strong>de</strong> cuir pour enfant<br />
sont remplies <strong>de</strong> paille.<br />
En pharmacopée, on utilise le blé pour<br />
soigner la peau et pour réaliser <strong>de</strong>s<br />
pronostics sur les naissances : il faut<br />
29
disposer <strong>de</strong> 2 sacs <strong>de</strong> graines : l'un d’orge,<br />
l'autre <strong>de</strong> blé. La femme enceinte urine sur<br />
ces sacs. Si le sac d’orge germe le<br />
premier, ce sera un garçon, si le sac <strong>de</strong><br />
blé germe, ce sera une fille.<br />
C<br />
Ceratonia siliqua<br />
O. Fabales, F. Fabacées<br />
Caroubier<br />
Arbre dioïque, cultivé pour son fruit : la<br />
caroube, une gousse en forme <strong>de</strong> corne.<br />
La pulpe jaunâtre <strong>de</strong> cette gousse est<br />
farineuse à maturité et a un goût sucré<br />
voisin du chocolat. Les graines <strong>de</strong> la<br />
gousse, <strong>de</strong> taille et <strong>de</strong> poids relativement<br />
constants, servent <strong>de</strong> mesure dans<br />
l’Antiquité, d’où l’origine du mot carat pour<br />
l’or. Ces graines se sucent aussi comme<br />
<strong>de</strong>s bonbons.<br />
Carthame<br />
Genre Carthamus<br />
O. Astérales, F. Astéracées<br />
Equivalent du chardon. Peut atteindre 1 m<br />
<strong>de</strong> haut, donne une fleur jaune. En arabe<br />
signifie dire "teindre", il donne une couleur<br />
safran, d’où son utilité dans les teintures.<br />
Cèdre du Liban<br />
Cedrus libani<br />
O. Coniferales, F. Pinacées<br />
Arbre à silhouette en parasol <strong>de</strong> 30 m <strong>de</strong><br />
haut environ. Une gran<strong>de</strong> longévité,<br />
relativement rare et donc utilisé<br />
uniquement pour réaliser <strong>de</strong>s barques<br />
royales et <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> luxe.<br />
Chou<br />
Brassica oleracea<br />
O. Brassicales, F. Brassicacées<br />
Le chou est un légume-feuille peu<br />
énergétique (22 kcal/100 g), riche en<br />
vitamines C, A et E, et en potassium.<br />
Concombre<br />
Cucumis sativus<br />
O. Cucurbitales, F. Cucurbitacées<br />
Légume fruit. Plante annuelle herbacée<br />
potagère.<br />
Originaire <strong>de</strong> l’Himalaya, il conquiert<br />
l’Occi<strong>de</strong>nt en passant par l’Egypte. Son<br />
goût est plus amer à cette époque<br />
qu’actuellement. Très peu calorique<br />
(14 kcal/100 g) comme le chou, il est riche<br />
en vitamines B et C. Réputé actuellement<br />
pour hydrater la peau, on ne lui connaît<br />
pas <strong>de</strong> vertus médicinales à l’époque<br />
égyptienne.<br />
Datte (palmier dattier.)<br />
Phoenix dactylifera<br />
O. Arécales, F. Arécacées<br />
D<br />
L’arbre peut atteindre 30 m <strong>de</strong> haut, grêle<br />
et élancé. On le retrouve sous forme <strong>de</strong><br />
bois <strong>de</strong> palmiers (palmeraie <strong>de</strong> Memphis).<br />
Les régimes pèsent environ 18 kg et<br />
l’arbre peut fournir plus <strong>de</strong> 1000 dattes par<br />
an. La datte est réputée pour soigner les<br />
maux <strong>de</strong> gorge (en gargarisme dans du<br />
lait).<br />
30
Les personnes simples, à leur mort, sont<br />
enroulées dans une natte ou un cercueil<br />
simple contenant <strong>de</strong>s dattes et une cruche<br />
d’eau.<br />
Genre Diospyros<br />
O. Ericales, F. Ebénacées<br />
Ebène<br />
Les arbres sont aussi appelés ébéniers.<br />
Bois rare venant d’Afrique, <strong>de</strong> couleur<br />
noire (les pieds femelles sont les plus<br />
noirs), plus <strong>de</strong>nse que l’eau, sert<br />
uniquement aux ouvrages <strong>de</strong> luxe. Son<br />
aspect scintillant et luisant provient <strong>de</strong>s<br />
cristaux d’aci<strong>de</strong> oxalique qu’il contient.<br />
(Photo : tête <strong>de</strong> serviteur en ébène)<br />
Encens<br />
Résine <strong>de</strong> myrrhe (venant du Pount) et<br />
d’oliban (venant <strong>de</strong> Nubie), utilisée au<br />
quotidien comme pour le culte et la<br />
momification. Se compose donc :<br />
De l’oliban :<br />
résine extraite du Boswellia, O.<br />
Sapindales, F. Burseracées,<br />
et <strong>de</strong><br />
myrrhe : gomme-résine récupérée à la fin<br />
<strong>de</strong> l’été sous forme <strong>de</strong> lames sortant <strong>de</strong><br />
boursouflures du tronc <strong>de</strong> l’arbuste<br />
Commiphora (nommé aussi balsamier ou<br />
baumier, O. Sapindales, F. Burseracées)<br />
et ramassées <strong>de</strong>sséchées. On donne à la<br />
myrrhe sous forme <strong>de</strong> masques faciaux le<br />
pouvoir <strong>de</strong> rajeunir les Egyptiennes.<br />
La résine est une sécrétion provenant <strong>de</strong>s<br />
cytoplasmes <strong>de</strong>s cellules et donc peut être<br />
extraite <strong>de</strong> toutes les parties du végétal,<br />
alors que la gomme provient <strong>de</strong>s parois<br />
cellulaires et se trouve préférentiellement<br />
dans la tige ou le tronc.<br />
F<br />
Fève<br />
Vicia faba<br />
O. Fabales, F. Fabacées<br />
Les fèves ne sont pas semées mais<br />
poussent naturellement en Egypte. C’est<br />
un légume impur : les prêtres ne les<br />
touchent pas et ne supportent pas leur<br />
vue. Actuellement, en Egypte, un plat<br />
nommé foul fait à base <strong>de</strong> purée <strong>de</strong> fèves,<br />
huile d’olive, oignons et œufs durs <strong>de</strong><br />
pigeons est encore cuisiné comme au<br />
Moyen Empire.<br />
Figuier<br />
Genre Ficus<br />
O. Rosales, F. Moracées<br />
Arbre dont le tronc est veiné et noueux. La<br />
figue est en fait un réceptacle contenant<br />
les fleurs qui se développent à l’intérieur,<br />
fécondées par une minuscule guêpe (il<br />
31
s’agit d’une coévolution). On connaît en<br />
Égypte ancienne un figuier du nom <strong>de</strong><br />
figuier sycomore, donnant <strong>de</strong>s très petites<br />
figues (2 cm environ) jaunes-roses. Les<br />
enfants et les singes participent souvent à<br />
la récolte <strong>de</strong>s figues.<br />
La figue noire permet <strong>de</strong> combattre<br />
l’impuissance, on lui reconnaît une<br />
influence sur les bronchites.<br />
G<br />
Grena<strong>de</strong><br />
Punica granatum<br />
O. Myrtales, F. Lythracées<br />
Fruit issu d’un arbuste, le grenadier, dont<br />
les fleurs sont rouge vif. Baie ron<strong>de</strong><br />
enveloppée d’une enveloppe coriace<br />
contenant <strong>de</strong>s grains enrobés dans une<br />
gélatine sucrée, âcre. On presse<br />
l’ensemble, on récupère le jus (il faut 1 kg<br />
<strong>de</strong> fruit pour obtenir ½ l <strong>de</strong> jus). L’on<br />
obtient ainsi, en Egypte ancienne, un vin<br />
léger issu <strong>de</strong> la fermentation <strong>de</strong> ce jus au<br />
goût <strong>de</strong> framboise.<br />
Très riche en vitamine C.<br />
H<br />
Herbes aromatiques<br />
Elles sont trempées dans la graisse et<br />
chauffées au soleil pour exprimer toutes<br />
leurs o<strong>de</strong>urs et leurs vertus<br />
antibactériennes lors <strong>de</strong> la fabrication<br />
d’onguents. Parmi elles, l’aneth, la<br />
coriandre et l’oseille.<br />
L<br />
Lens culinaris<br />
O. Fabales, F. Fabacées<br />
Lentille<br />
Lens : ce nom vient du mot Lenis qui veut<br />
dire doux. Plante annuelle à fleur<br />
blanchâtre. Dans le champ, vit en<br />
symbiose avec une bactérie (Rhizobium<br />
leguminosarum) qui permet d’enrichir le<br />
sol en nitrates. Les pieds servent donc<br />
aussi à fertiliser les terrains.<br />
La lentille cultivée (Lens culinaris), la plus<br />
courante à l’époque, est plus grosse<br />
(macrosperma) que nos lentilles actuelles,<br />
et <strong>de</strong> couleur corail/rouge (comme celle<br />
d’In<strong>de</strong> aujourd’hui). Elle est tellement facile<br />
à cultiver à Péluse, dans le <strong>de</strong>lta du <strong>Nil</strong>,<br />
qu’elle est souvent exportée dans les<br />
contrées voisines. Elle est consommée<br />
sous forme <strong>de</strong> soupe, et qualifiée <strong>de</strong><br />
véritable bifteck végétal car elle apporte 7<br />
fois plus <strong>de</strong> calcium et <strong>de</strong> fer que les<br />
épinards.<br />
Linum usitatissimum<br />
O. Malpighiales, F. Linacées<br />
Lin<br />
Les tiges fines subissent le rouissage<br />
(trempage dans l'eau pendant 3 jours),<br />
étape qui permet <strong>de</strong> détruire les ciments<br />
pectiques par hydrolyse enzymatique, et<br />
d'obtenir <strong>de</strong>s fibres très malléables.<br />
Très utilisé au quotidien, surtout sous<br />
forme <strong>de</strong> tissu extrêmement fin. Il est<br />
utilisé pour réaliser <strong>de</strong>s cordages, <strong>de</strong>s<br />
filets <strong>de</strong> pêche, et parfois ses graines sont<br />
consommées.<br />
Le tissage se fait sur <strong>de</strong>s métiers à tisser<br />
à navette, horizontaux ou plus rarement<br />
verticaux ; dans ce cas, la trame est<br />
poussée vers le bas. Ce sont les femmes<br />
qui confectionnent les fils.<br />
32
Les vêtements : les<br />
femmes portent <strong>de</strong>s robes étroites<br />
moulantes (robes fourreau), longues avec<br />
bretelles partant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssous la poitrine,<br />
en étoffe très légère. Ces vêtements sont<br />
colorés (le bleu est réservé au <strong>de</strong>uil, le<br />
rouge aux prêtresses). Les hommes<br />
portent <strong>de</strong>s pagnes faits d’une seule pièce<br />
avec ceinture en lin ou cuir ; les plus riches<br />
portent une cape plissée en lin sur une<br />
longue jupe.<br />
Les ban<strong>de</strong>lettes servent comme mèches<br />
pour l’éclairage, associées à <strong>de</strong> la graisse<br />
<strong>de</strong> sésame et du sel pour éviter la fumée.<br />
Le tout est placé dans une coupe en terre<br />
cuite ou en bronze. Pour les torches, on<br />
utilise carrément d’anciens vêtements.<br />
Pour les momies il faut environ 375 m 2<br />
pour recouvrir le corps <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>lettes <strong>de</strong> 6<br />
à 20 cm <strong>de</strong> large. L’opération dure <strong>de</strong> 10 à<br />
15 jours.<br />
Lotus<br />
O. Nymphéales, F. Nymphéacées<br />
Il en existe <strong>de</strong>ux sortes : blanc (Nymphea<br />
lotus) ou bleu (N. caerulea). Poussant<br />
dans les zones humi<strong>de</strong>s, le lotus se<br />
retrouve souvent dans l’alimentation : avec<br />
la moelle <strong>de</strong> sa tige on réalise <strong>de</strong> la farine<br />
pour faire du pain, avec la racine <strong>de</strong>s mets<br />
ayant le goût <strong>de</strong> la pomme sucrée, et son<br />
fruit, <strong>de</strong> la taille d’un noyau d’olive, est<br />
consommé frais ou sec. C'est aussi une<br />
plante ornementale <strong>de</strong>s jardins <strong>de</strong> riches<br />
maisons possédant <strong>de</strong>s bassins. C’est une<br />
plante emblématique pour les Egyptiens,<br />
symbole <strong>de</strong> renaissance. On utilise sa fleur<br />
lors <strong>de</strong> fêtes champêtres, elle est tressée<br />
en couronnes pour les hommes et portées<br />
dans les cheveux. Une seule fleur sert <strong>de</strong><br />
parure <strong>de</strong> cheveux pour les femmes.<br />
Mandragore<br />
Mandragora officinarum<br />
O. Solanales, F. Solanacées<br />
M<br />
Plante herbacée voisine <strong>de</strong> la belladone.<br />
La partie aérienne (30 cm <strong>de</strong> haut) émet<br />
une o<strong>de</strong>ur forte, les fleurs fournissent <strong>de</strong>s<br />
baies (voir photographie). La racine<br />
pivotante (disproportionnée, parfois avec<br />
<strong>de</strong>s formes humaines) peut s’enfoncer<br />
jusqu’à 1m dans le sol.<br />
Elle produit dans ses feuilles, fruits, tige et<br />
racine <strong>de</strong>s alcaloï<strong>de</strong>s mydriatiques (qui<br />
dilatent la pupille) et hallucinogènes, dont<br />
le plus connu est l’atropine.<br />
Menthe<br />
Genre Mentha<br />
O. Lamiales, F. Lamiacées<br />
Plante herbacée, vivace <strong>de</strong> 60 cm <strong>de</strong> haut<br />
au maximum, se multiplie très facilement<br />
par son système racinaire. Les feuilles<br />
secrètent une essence : le menthol.<br />
Réputée pour son efficacité contre les<br />
troubles gastriques.<br />
33
Voir Encens<br />
Myrrhe<br />
Un <strong>de</strong>s composants <strong>de</strong> l’encens.<br />
Entre dans la recette <strong>de</strong> collyres, par<br />
exemple pour soigner le retournement <strong>de</strong>s<br />
cils dans l’œil. Est alors additionnée <strong>de</strong><br />
sang <strong>de</strong> lézard et <strong>de</strong> chauve-souris. Les<br />
mé<strong>de</strong>cins sont spécialisés pour chaque<br />
partie du corps, mais les yeux ont une<br />
importance capitale, d’où <strong>de</strong> nombreux<br />
remè<strong>de</strong>s à base <strong>de</strong> myrrhe pour les yeux.<br />
O<br />
Oignon<br />
Allium sepa<br />
O. Liliales, F. Liliacées<br />
Plante à bulbe semée pendant la pério<strong>de</strong><br />
hivernale, elle fait l’objet d’une gran<strong>de</strong><br />
fête nommée « netjeryt ». A cette<br />
occasion, le peuple porte <strong>de</strong>s colliers<br />
d’oignons qu’il va offrir aux défunts et au<br />
dieu Sokar. On mâche un oignon pour se<br />
protéger <strong>de</strong>s serpents qui sortent<br />
d’hibernation, et on lui reconnaît la<br />
capacité <strong>de</strong> purifier la bouche. Considéré<br />
comme aphrodisiaque, il a aussi une<br />
action tonifiante et antibactérienne sur les<br />
yeux.<br />
Olive<br />
Olea europea<br />
O. Oléales, F. Oléacées<br />
Les oliviers sont peu connus, introduits<br />
tardivement ; l’huile alimentaire est surtout<br />
faite à partir <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> sésame et <strong>de</strong><br />
ricin.<br />
Orge<br />
Hor<strong>de</strong>um vulgare, H. hexastichon<br />
O. Poales, F. Poacées<br />
Le pain et la bière sont la base <strong>de</strong><br />
l’alimentation <strong>de</strong>s Egyptiens.<br />
On broie l’orge pour en retirer l’enveloppe,<br />
puis on écrase le grain sur une meule avec<br />
une pierre. On tamise la poudre ainsi<br />
obtenue : la farine est prête. Le pain est<br />
confectionné à partir d’une pâte sous<br />
forme d’une bouillie fermentée. La pâte est<br />
pétrie avec les pieds (les mains servant au<br />
fumier et au mo<strong>de</strong>lage <strong>de</strong> la glaise). On ne<br />
sait si du levain est rajouté, mais la<br />
constitution <strong>de</strong> ces pains est relativement<br />
compacte. Le pain a différentes formes :<br />
galette ron<strong>de</strong> cuite sur les parois d’un four<br />
en terre, nommée TA, ou dans <strong>de</strong>s moules<br />
coniques, ou tronconiques, préchauffés<br />
avec une marque pour chaque propriétaire<br />
(20 cm <strong>de</strong> large, 15 cm <strong>de</strong> haut). Les<br />
gâteaux sont faits <strong>de</strong> farine d’orge<br />
accommodée <strong>de</strong> sucre <strong>de</strong> dattes ou plus<br />
rarement <strong>de</strong> miel.<br />
Le pain d’orge sert aussi à la fabrication <strong>de</strong><br />
la bière, voilà pourquoi le boulanger est<br />
aussi le brasseur. Cette bière est la<br />
boisson nationale ! Pharaon, rois,<br />
serviteurs, ouvriers la consomment, elle<br />
est <strong>de</strong> toutes les fêtes. La confection <strong>de</strong> la<br />
bière débute par le trempage <strong>de</strong> pains<br />
émiettés dans une cuve remplie d’eau<br />
sucrée avec <strong>de</strong>s dattes, foulés au pied par<br />
le brasseur. La fermentation est facilitée<br />
en versant un peu d’ancienne bière. Puis il<br />
y a filtration du jus obtenu et stockage<br />
dans <strong>de</strong>s amphores scellées avec <strong>de</strong>s<br />
bouchons (voir Argile). Juste avant la<br />
consommation, le cabaretier filtre une<br />
<strong>de</strong>rnière fois le produit.<br />
Les boissons fermentées sont à base<br />
d’orge puis plus tardivement, en absence<br />
<strong>de</strong> raisin, le vin aussi est fait avec <strong>de</strong><br />
l’orge. Quoiqu’il arrive, ce vin est réservé<br />
aux rois.<br />
La production d’orge dépasse souvent la<br />
consommation du peuple égyptien, elle est<br />
donc exportée vers les pays limitrophes et<br />
est <strong>source</strong> <strong>de</strong> richesse.<br />
Elle sert <strong>de</strong> présent sur les tombeaux, en<br />
compagnie <strong>de</strong> la laitue.<br />
Elle sert aussi à faire <strong>de</strong>s prévisions : dans<br />
une boulette <strong>de</strong> terre on place quelques<br />
graines, on attend la germination, qui doit<br />
correspondre à l’apparition du premier<br />
croissant <strong>de</strong> lune dans le ciel.<br />
P<br />
Palmier<br />
O. Arécales, F. Arécacées<br />
34
Espèce végétale comportant un stipe (tige<br />
riche en moelle, sans branches) et <strong>de</strong>s<br />
palmes placées en couronne.<br />
L’inflorescence donnant le régime se<br />
nomme spadice.<br />
Les stipes servent <strong>de</strong> poutres pour<br />
soutenir les toitures. La fibre <strong>de</strong> palmier<br />
sert d’allumette et permet la confection <strong>de</strong><br />
perruques.<br />
Plusieurs sortes :<br />
Palmier dattier Voir datte.<br />
Palmier doum : ne se retrouve qu’à partir<br />
<strong>de</strong> Thèbes, d’où son nom : Hyphaene<br />
thebaica, arbuste au stipe court, avec<br />
feuilles en éventail, dont la principale<br />
utilisation est la vannerie, mais les singes<br />
consomment les fruits du palmier doum.<br />
Papyrus<br />
Cyperus papyrus<br />
O. Cypérales, F. Cypéracées<br />
Aujourd’hui disparu d'Egypte. Plante<br />
annuelle <strong>de</strong>s marais pouvant atteindre 6 m<br />
<strong>de</strong> haut. Son tronc est à section<br />
triangulaire. On lui connaît <strong>de</strong> multiples<br />
usages :<br />
Pour le transport : <strong>de</strong>s esquifs sont<br />
réalisés à base <strong>de</strong> tiges <strong>de</strong> papyrus<br />
entières : ils ne possè<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> quille,<br />
mais une perche-gouvernail, <strong>de</strong>s rames ou<br />
une voilure en papyrus et permettent la<br />
chasse et la pêche dans les marais. Ne<br />
s’utilisent que sur une faible distance.<br />
Pour l’écriture : la moelle fibreuse <strong>de</strong>s<br />
tiges, aplatie au maillet, clivée au couteau,<br />
mouillée puis séchée, forme une ban<strong>de</strong><br />
que l’on sou<strong>de</strong> perpendiculairement à une<br />
autre <strong>de</strong> même format. Une feuille est<br />
constituée ainsi <strong>de</strong> plusieurs ban<strong>de</strong>s<br />
verticales mesurant 47 cm <strong>de</strong> haut.<br />
20 feuilles forment un rouleau, plusieurs<br />
rouleaux sont assemblés (le plus long<br />
papyrus connu mesure 40 m).<br />
Pour le quotidien : <strong>de</strong>s sandales, <strong>de</strong>s<br />
nattes, <strong>de</strong>s paniers, corbeilles et cages<br />
sont faits en écorce <strong>de</strong> papyrus.<br />
Il sert aussi <strong>de</strong> combustible et <strong>de</strong><br />
nourriture : la racine permet <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s<br />
ragoûts, la base <strong>de</strong> la tige est cuite à<br />
l’étouffée dans un four chaud ou<br />
simplement mâchée crue (comme nous<br />
faisons avec les bâtons <strong>de</strong> canne à sucre<br />
<strong>de</strong> nos jours).<br />
On lui attribue <strong>de</strong>s vertus énergétiques.<br />
Pavot<br />
Genre Papaver<br />
O. Ranunculales, F. Papavéracées<br />
La fleur comporte un pistil en forme <strong>de</strong><br />
capsule qui donne un latex blanc, lorsque<br />
l’on fait une incision longitudinalement sur<br />
cette capsule. Le produit <strong>de</strong>vient brun en<br />
séchant et se nomme l’opium. Il contient 2<br />
sortes d’alcaloï<strong>de</strong>s : les phénanthrènes<br />
dont la morphine est le principal<br />
constituant (16% du total <strong>de</strong> l’opium), qui<br />
agissent sur le système nerveux central, et<br />
les benzylisoquinolines (la papavérine)<br />
ayant peu d’effet sur le système nerveux<br />
central.<br />
Déjà connu pour calmer la douleur.<br />
Perséa<br />
Arbre <strong>de</strong> haute taille, disparu <strong>de</strong> nos jours,<br />
qui donne <strong>de</strong>s fruits charnus et succulents<br />
<strong>de</strong> couleur rouge (photographie<br />
d’ostracum où l’on voit l’arbre et ses fruits).<br />
Une espèce voisine persiste <strong>de</strong> nos jours :<br />
l’avocatier.<br />
Pois chiche<br />
Cicer arietinum<br />
O. Fabales, F. Fabacées (légumineuses)<br />
Plante herbacée annuelle buissonnante<br />
formant <strong>de</strong>s gousses contenant environ<br />
4 pois. Ils sont riches en fibres et protéines<br />
végétales et très pauvres en matières<br />
grasses. Les Egyptiens les appellent "tête<br />
<strong>de</strong> lion", ceci à cause <strong>de</strong> leur forme plissée<br />
lorsqu’ils sont secs.<br />
R<br />
Radis<br />
Raphanus sativus<br />
35
O. Brassicales, F. Brassicacées<br />
Légume-racine venant <strong>de</strong> Chine, on le<br />
retrouve en Egypte ancienne. De couleur<br />
noire, il a une forme allongée, conique. Sa<br />
chair <strong>de</strong> couleur blanche est riche en<br />
calcium, potassium, et soufre qui lui donne<br />
son goût aci<strong>de</strong> ; il apporte seulement<br />
15 kcal/100 g et contient <strong>de</strong>s vitamines C<br />
et P ainsi que <strong>de</strong>s fibres. Des hiéroglyphes<br />
le représentent dans le temple <strong>de</strong> Karnak.<br />
Rhamnus<br />
Rhamnus cathartica<br />
O. Rosales, F. Rhamnacées<br />
Nerprun purgatif<br />
Arbuste très vigoureux, aux fleurs en<br />
grappe donnant <strong>de</strong>s fructifications très<br />
noires qui sont utilisées en mé<strong>de</strong>cine pour<br />
les purges. Une fois par mois, et pendant 3<br />
jours d’affilée, s’effectuait pour chacun une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> nettoyage intestinal à base <strong>de</strong><br />
vomitifs et <strong>de</strong> lavements laxatifs.<br />
Raisin<br />
Vitis vinifera<br />
O. Vitales, F. Vitacées<br />
La vigne et son raisin (<strong>de</strong> table ou pour<br />
faire du vin) sont connus <strong>de</strong>puis l’Ancien<br />
Empire, mais le vin n’est pas la première<br />
boisson alcoolisée. Les vignes sont<br />
localisées uniquement dans le <strong>de</strong>lta du <strong>Nil</strong>,<br />
au bord du lac Maréotique.<br />
Ricin<br />
Ricinus communis<br />
O. Malpighiales, F. Euphorbiacées<br />
Cultivé, sert à faire <strong>de</strong> l’huile en étant<br />
broyé et pressé ; il est aussi utilisé bouilli<br />
ou grillé.<br />
Pour l’éclairage, son o<strong>de</strong>ur tenace est<br />
masquée par une adjonction <strong>de</strong> sel.<br />
On reconnaît à son huile <strong>de</strong>s vertus<br />
purgatives et la faculté <strong>de</strong> faire pousser les<br />
cheveux.<br />
Roseau<br />
Genre Scirpus<br />
O. Poales, F. Cypéracées<br />
La tige <strong>de</strong> roseau sert pour l’écriture, elle<br />
est taillée pour former un calame<br />
(photographie) ou mâchée pour réaliser un<br />
pinceau. Pour faire les traits préparateurs<br />
<strong>de</strong>s peintures murales, « le scribe <strong>de</strong>s<br />
contours » utilise un simple jonc mâché.<br />
Le plus utilisé est le souchet.<br />
Son rhizome au goût <strong>de</strong> noisette est la<br />
base d’un gâteau conique.<br />
S<br />
Sesamum indicum<br />
O. Lamiales, F. Pédaliacées<br />
Sésame<br />
36
Plante oléagineuse dont on utilise les<br />
graines, dont la particularité est <strong>de</strong><br />
contenir les 8 aci<strong>de</strong>s aminés que l’on ne<br />
trouve habituellement que dans les<br />
protéines animales (tryptophane et<br />
méthionine).<br />
Les graines sont facilement assimilables.<br />
Elles donnent <strong>de</strong> l’huile après broyage. On<br />
leur reconnaît <strong>de</strong>s vertus émollientes,<br />
antiarthritiques, laxatives.<br />
Styrax officinalis<br />
O. Ericales, F Styracacées<br />
Styrax<br />
Arbuste buissonnant à feuilles caduques, à<br />
drupes (fruits à noyau), nommé aussi<br />
aliboufier. En incisant le tronc, on obtient<br />
un liqui<strong>de</strong> blanc s’épaississant au contact<br />
<strong>de</strong> l’air qui donne un baume odorant riche<br />
en aci<strong>de</strong> benzoïque. Il sert à fixer les<br />
parfums, il rentre dans la composition du<br />
papier d’Arménie. En France on le nomme<br />
le benjoin.<br />
Les Egyptiens lui reconnaissent la<br />
capacité <strong>de</strong> soigner les maladies<br />
pulmonaires.<br />
Ficus sycomorus<br />
O. Rosales, F. Moracées<br />
Sycomore<br />
Il correspond à l’arbre égyptien par<br />
excellence, on le retrouve dans les<br />
villages, aux carrefours <strong>de</strong>s chemins et<br />
même au bord du désert. Sert avec<br />
l’acacia pour les cercueils simples, pour<br />
confectionner les portes <strong>de</strong>s maisons et<br />
pour la statuaire.<br />
Tamaris<br />
Tamarix<br />
O. Caryophyllales, F. Tamaricacées<br />
T<br />
Petit arbre méditerranéen aux fleurs en<br />
épis très aériens, il est résistant au sel et<br />
peut donc pousser au niveau du <strong>de</strong>lta du<br />
<strong>Nil</strong>.<br />
Permet <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s tenons et mortaises<br />
pour les sarcophages.<br />
Térébinthe<br />
Pistacia terebinthus<br />
O. Sapindales, F. Anarcadiacées<br />
Pousse dans les oasis et le désert à l’est<br />
<strong>de</strong> Memphis. Son bois dur sert à<br />
l’ébénisterie et à la marqueterie, pour les<br />
ornementations. Sa résine sert à encenser<br />
les morts. Il dégage une forte o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />
résine.<br />
37
Partie 2 - La vie quotidienne en Egypte en l’an -2000<br />
2 - 3 - Vivre avec les éléments minéraux <strong>de</strong> la nature<br />
On retrouve ici la même structure que pour les <strong>de</strong>ux chapitres précé<strong>de</strong>nts<br />
Pour construire Argile, mortier<br />
Calcaire, grès rose<br />
Granite, diorite, quartzite, jaspe<br />
Pour les objets <strong>de</strong> la vie quotidienne<br />
Natron<br />
Faïence, argile, cuivre<br />
et améliorer son cadre <strong>de</strong> vie et se soigner Bitume et 20 minéraux en poudre<br />
Pour décorer Ocre pour les couleurs<br />
Pierres semi précieuses : turquoise et<br />
malachite vert pâle du Sinaï, lapis lazuli<br />
d’Afghanistan, cornaline, quartz, calcédoine et<br />
pâte <strong>de</strong> verre<br />
Rognons <strong>de</strong> silex et météorites pour la<br />
statuaire<br />
Alliages : électrum, bronze<br />
38
Abécédaire<br />
éléments minéraux<br />
A<br />
Albâtre<br />
N m. qui a pour origine le nom d’une cité<br />
égyptienne.<br />
Gypse très fin <strong>de</strong> couleur blanche, voire<br />
transluci<strong>de</strong>, utilisé en sculpture. La calcite<br />
anciennement nommée aussi albâtre par<br />
les égyptiens sert pour fabriquer les sols,<br />
les récipients à onguents et les vases<br />
canopes.<br />
Argile<br />
Ici, nom utilisé dans la signification <strong>de</strong><br />
roche argileuse (argile désigne aussi le<br />
minéral). Roche résiduelle à grain fin,<br />
tendre, rayable à l’ongle, imperméable.<br />
Les argiles sont classées en fonction <strong>de</strong><br />
leur capacité (exemple : argiles grasses ou<br />
maigres selon leur plasticité).<br />
Elle sert pour réaliser <strong>de</strong>s objets du<br />
quotidien : vase, jarre, amphore (dont le<br />
bouchon est fait <strong>de</strong> terre crue en forme <strong>de</strong><br />
champignon), bols, coupes et même pots<br />
<strong>de</strong> miel. On a retrouvé <strong>de</strong>s tours <strong>de</strong> potier<br />
du Moyen Empire ; la poterie est cuite<br />
dans <strong>de</strong>s fours à 600 °C. Les maisons<br />
sont réalisées en briques <strong>de</strong> terre crue<br />
(argile et sable), voire en torchis (mélange<br />
d’argile, paille et excréments) dans les<br />
zones moins argileuses. Les poupées sont<br />
faites <strong>de</strong> terre cuite. L’éclairage est<br />
possible grâce à <strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> terre cuite<br />
contenant <strong>de</strong> l’huile et du sel (qui évite la<br />
fumée) et une mèche <strong>de</strong> lin. En<br />
pharmacopée, on retrouve l’argile sous<br />
forme d’emplâtre pour soigner plaies et<br />
rhumatismes.<br />
B<br />
Bitume<br />
Produit naturel dérivant <strong>de</strong> la matière<br />
hydrocarbonée (pétrole), <strong>de</strong> 2 familles les<br />
naphtabitumes : dérivés légers du pétrole<br />
(gaz) et les kérabitumes, provenant <strong>de</strong>s<br />
vases et produits lourds du pétrole. Ces<br />
kérabitumes sont inclus dans <strong>de</strong>s roches<br />
bitumineuses (argile le plus souvent), <strong>de</strong><br />
couleur noire et d'aspect gras, à o<strong>de</strong>ur<br />
féti<strong>de</strong>. Ce sont les kérabitumes qui sont<br />
utilisés en Egypte comme produit<br />
désinfectant, produit <strong>de</strong> cosmétologie et <strong>de</strong><br />
conservation <strong>de</strong> momies. Facile<br />
d’application car liquéfiable à chaud.<br />
Bronze<br />
Alliage <strong>de</strong> cuivre (plus <strong>de</strong> 60%) et d’étain,<br />
<strong>de</strong> bonne résistance à l’usure et à la<br />
corrosion à la différence du cuivre. Il sert à<br />
réaliser <strong>de</strong>s<br />
objets du quotidien (photographie d’un<br />
récipient à khôl <strong>de</strong> 13 cm, Musée <strong>de</strong><br />
Grasse), <strong>de</strong>s armes : arc et flèches<br />
réalisés dans un alliage rudimentaire, et<br />
<strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> décoration.<br />
C<br />
Roche<br />
Calcaire<br />
sédimentaire carbonatée<br />
comportant au moins 50% <strong>de</strong> calcite,<br />
rayable au couteau, effervescente à froid<br />
avec un aci<strong>de</strong>. Les calcaires sont très<br />
divers et se présentent en strates. Leur<br />
classification fait intervenir plusieurs<br />
39
critères (présence <strong>de</strong> fossiles, <strong>de</strong> matériel<br />
terrigène, texture et grain, teneur en<br />
calcite, et zone <strong>de</strong> dépôt). Des carrières en<br />
Egypte ancienne sont citées dans les<br />
textes. De Toura et Ma’ Sara on extrait un<br />
calcaire à grain fin d’excellente qualité . Le<br />
calcaire <strong>de</strong> Toura est si lisse que l’on en<br />
fait <strong>de</strong>s parements <strong>de</strong> monuments<br />
uniquement. Le travail du calcaire se fait<br />
avec <strong>de</strong>s maillets et <strong>de</strong>s ciseaux en<br />
bronze. Les Egyptiens sont très attachés<br />
aux formes faites par l’érosion sur les<br />
calcaires : sur la rive gauche du <strong>Nil</strong>, sous<br />
Monthouhotep, une pyrami<strong>de</strong> naturelle<br />
forme le Dehenet (cime thébaine) qui est à<br />
l’origine <strong>de</strong> l’architecture <strong>de</strong>s pyrami<strong>de</strong>s<br />
construites. De même, dans la vallée <strong>de</strong>s<br />
Reines, <strong>de</strong>s figures dues à l’érosion<br />
éolienne (sculptures <strong>de</strong> la nature) donnent<br />
directement <strong>de</strong>s figures d’oiseau ou <strong>de</strong><br />
chien. Pour le Sphinx, les sculpteurs se<br />
servirent <strong>de</strong> la dureté variable <strong>de</strong>s strates<br />
<strong>de</strong> calcaires pour réaliser son profil.<br />
Calcédoine<br />
Variété <strong>de</strong> quartz microcristalline, donc<br />
minéral siliceux. La roche formée à partir<br />
du minéral se nomme calcédonite mais est<br />
improprement nommée calcédoine.<br />
Cornaline<br />
Variété <strong>de</strong> calcédoine rouge, sert<br />
uniquement aux Egyptiens à réaliser <strong>de</strong>s<br />
chatons <strong>de</strong> bagues.<br />
Cuivre<br />
Extrait <strong>de</strong>s mines <strong>de</strong> Agharah, sur le mont<br />
Sinaï, extrait et traité sur place au Moyen<br />
Empire. Sert à souligner les yeux <strong>de</strong>s<br />
personnages et <strong>de</strong>s statues. Moins cher<br />
que l’or, il permet aussi <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong><br />
petites statues entières en utilisant la<br />
technique du moule en cire perdue et entre<br />
dans la composition du bronze.<br />
D<br />
Diorite<br />
Roche magmatique, grenue, composée <strong>de</strong><br />
plagioclases blanchâtres et d’amphibole<br />
verte et d'un peu <strong>de</strong> biotite. Cette roche ne<br />
contient pas <strong>de</strong> quartz, ni <strong>de</strong> pyroxène.<br />
Elle forme <strong>de</strong> petits massifs isolés ou<br />
associés à du granite ou du gabbro : à<br />
relier au volcanisme <strong>de</strong> subduction. Elle<br />
sert en architecture pour la construction<br />
<strong>de</strong>s temples. Pour les Egyptiens, elle<br />
provient <strong>de</strong> la Nubie voisine.<br />
E<br />
Electrum<br />
Alliage composé <strong>de</strong> 3 parts d’or pour une<br />
part d’argent, les Egyptiens s’en servent<br />
pour leurs parures, les objets funéraires,<br />
les statues et leurs armes.<br />
F<br />
Faïence<br />
Nommée aussi fritte : correspond à un<br />
mélange <strong>de</strong> poudre <strong>de</strong> silice, <strong>de</strong> sable et<br />
<strong>de</strong> chaux auquel on rajoute du natron <strong>de</strong> la<br />
gomme arabique et <strong>de</strong> l’eau , puis un<br />
oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> cuivre pour obtenir la couleur<br />
bleue, comme pour cette coupe en forme<br />
<strong>de</strong> lotus.<br />
G<br />
Galène<br />
Voir Plomb<br />
Granite<br />
Roche magmatique plutonique, grenue<br />
(cristaux <strong>de</strong> 1 à 5 mm voire plus), <strong>de</strong><br />
couleur claire, contenant 80% <strong>de</strong> quartz,<br />
<strong>de</strong> feldspath alcalin (orthose) et <strong>de</strong><br />
plagioclases. Les minéraux secondaires<br />
sont très variés (mica, amphibole,<br />
zircon…). On distingue les granites<br />
alcalins (quartz orthose), les granites<br />
40
calco-alcalins( avec minéraux<br />
ferromagnésiens : biotite, amphibole,<br />
grenat…), les granites monzonitiques (le<br />
pourcentage d’orthose est égal à celui <strong>de</strong>s<br />
plagioclases).<br />
Pour les Egyptiens, le granite rose à gros<br />
grain exprime la force et sert pour la<br />
sculpture <strong>de</strong> statues. Ils utilisent <strong>de</strong> la<br />
dolérite (roche intermédiaire entre gabbros<br />
et basaltes) pour réaliser <strong>de</strong>s percuteurs<br />
pour sculpter le granite.<br />
Grès<br />
Roche sédimentaire détritique terrigène,<br />
composée <strong>de</strong> 85% au moins <strong>de</strong> grains <strong>de</strong><br />
quartz plus ou moins arrondis enrobés<br />
dans un ciment <strong>de</strong> diverses couleurs (ex<br />
rouge : ciment riche en oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer) et <strong>de</strong><br />
diverses natures chimiques. Si le ciment<br />
est siliceux, la roche sera dure, si le ciment<br />
est calcaire elle sera plus tendre. Le grès<br />
est aussi parfois argileux, gypseux,<br />
bitumineux.<br />
Il sert <strong>de</strong> bas-relief dans les constructions.<br />
Le grauwacke (greywacke, graywacke) est<br />
un grès dont le ciment est détritique et non<br />
chimique, il sert parfois pour les<br />
obélisques.<br />
I<br />
Ivoire<br />
Résulte <strong>de</strong> la calcification <strong>de</strong> la pulpe <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>nts ou défenses <strong>de</strong>s Mammifères. Au<br />
sta<strong>de</strong> ultime, l’émail et cette calcification<br />
donnent l’ivoire, matériau à moitié<br />
organique et à moitié minéral. Le résultat<br />
s’agence comme <strong>de</strong>s cernes <strong>de</strong> bois, il est<br />
donc possible en comptant le nombre <strong>de</strong><br />
stries concentriques <strong>de</strong> donner l’âge <strong>de</strong><br />
l’éléphant dont la défense est issue.<br />
J<br />
Jaspe<br />
Roche sédimentaire formée par la<br />
sédimentation <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> radiolaires<br />
vivant dans les grands fonds marins et<br />
donc riche en silice (90 à95% <strong>de</strong> la roche).<br />
Le ciment est siliceux, avec une trame<br />
d’argile teintée par <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s ou du<br />
charbon, d’où <strong>de</strong>s couleurs variables et<br />
<strong>de</strong>s veines visibles. La cassure <strong>de</strong> la roche<br />
est lisse. Les variétés utilisées par les<br />
Egyptiens pour la décoration et les bijoux<br />
sont <strong>de</strong> couleur rouge, à grain très fin et<br />
homogène (velouté) et au ciment à base<br />
<strong>de</strong> calcédoine. Roche provenant <strong>de</strong> Nubie.<br />
L<br />
Lapis lazuli<br />
Roche bleue riche en lazurite<br />
accompagnée <strong>de</strong> calcite et <strong>de</strong> pyrite. La<br />
lazurite est un minéral feldspathoï<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
couleur bleu intense. Un feldspathoï<strong>de</strong> est<br />
un tectosilicate voisin du feldspath, mais<br />
mois riche en silice. Il coexiste rarement<br />
avec le quartz. Les couronnes sont<br />
réalisées à partir d’or et <strong>de</strong> lapis lazuli. En<br />
pharmacopée, il entre dans la composition<br />
<strong>de</strong> remè<strong>de</strong>s avec 20 autres minéraux<br />
(chaux, sels <strong>de</strong> plomb, sulfate <strong>de</strong> cuivre,<br />
sulfure d’arsenic pour les plus importants).<br />
M<br />
Malachite<br />
Carbonate hydraté contenant du cuivre, en<br />
masse arrondie <strong>de</strong> couleur verte, fait<br />
effervescence à l’aci<strong>de</strong>. Associée au<br />
gisement <strong>de</strong> chalcopyrite (=minerai <strong>de</strong><br />
cuivre) dans les gabbros ou les filons<br />
d’andésites.<br />
Mortier<br />
Pour les Egyptiens, mélange <strong>de</strong> chaux et<br />
<strong>de</strong> sable. Facile à appliquer, il n’est<br />
cependant pas totalement imperméable. Il<br />
sert le plus souvent pour les édifices<br />
religieux.<br />
N<br />
Natron<br />
Minéral constitué <strong>de</strong> carbonate hydraté <strong>de</strong><br />
sodium, à éclat vitreux et couleur blanche<br />
ou transparente. Il a pour origine<br />
l’évaporation <strong>de</strong> grands lacs riches en<br />
sodium, qui donnent une roche :<br />
l’évaporite (l’halite ou sel gemme est le<br />
minéral le plus pur <strong>de</strong>s évaporites :<br />
chlorure <strong>de</strong> sodium en cube parfait). Pour<br />
les Egyptiens, il sert <strong>de</strong> produit <strong>de</strong><br />
nettoyage du corps et à la momification.<br />
Des petits sachets <strong>de</strong> lin contenant du<br />
41
natron (petits carrés aux coins rabattus liés<br />
par une cor<strong>de</strong>lette) sont placés dans le<br />
thorax ou l’abdomen du mort pour<br />
<strong>de</strong>ssécher les cavités internes pendant<br />
70 jours et sont enlevés pour la suite <strong>de</strong> la<br />
momification. Le corps du mort est<br />
recouvert <strong>de</strong> natron pendant 40 jours.<br />
O<br />
Ocre<br />
Terre argileuse colorée en rouge par<br />
l’hématite (Fe2O3), jaune par la goethite<br />
(hydroxy<strong>de</strong> FeO-OH jaunâtre), brun par la<br />
limonite (Fe O-OH,nH2O), utilisée comme<br />
colorant. Dans les peintures, les femmes<br />
sont représentées <strong>de</strong> couleur jaune, alors<br />
que les hommes sont rouges. On a<br />
retrouvé <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s trempées dans <strong>de</strong> la<br />
couleur rouge pour réaliser un quadrillage<br />
permettant le report <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins à gran<strong>de</strong><br />
échelle.<br />
Or<br />
Provient du mont Sinaï, est lavé et extrait<br />
sur place, réduit en poudre et véhiculé<br />
ainsi. Il a pour but <strong>de</strong> souligner la valeur<br />
royale, ( voir Mouche).<br />
P<br />
Plomb<br />
Métal gris. Il est rarement trouvé à l’état<br />
pur (= natif). Dans les roches, il se<br />
présente inclus dans <strong>de</strong>s silicates : le<br />
minerai <strong>de</strong> plomb le plus fréquent est la<br />
galène : sulfure <strong>de</strong> plomb, imprégnant les<br />
roches calcaires ou gréseuses. En<br />
cosmétologie, on le retrouve broyé,<br />
associé à du natron et <strong>de</strong> l’eau et filtré.<br />
Cette filtration est répétée chaque jour sur<br />
plusieurs semaines pour obtenir le produit<br />
final, le khôl, utilisé pour rendre le regard<br />
profond, mais surtout pour protéger les<br />
yeux.<br />
Q<br />
Quartzite<br />
N. m. Roche siliceuse, à cassure lisse,<br />
composée <strong>de</strong> cristaux <strong>de</strong> quartz soudés<br />
fortement. Son origine est <strong>de</strong> 2 sortes :<br />
cimentation siliceuse d’un grès ou<br />
métamorphisme d’un grès. Les Egyptiens<br />
utilisent surtout celui <strong>de</strong> couleur jaune : on<br />
le retrouve dans la chapelle <strong>de</strong> Karnak.<br />
R<br />
Rognon <strong>de</strong> silex<br />
Ce sont en fait <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
sédimentation dans les roches calcaires.<br />
La silice, associée le plus souvent à du<br />
quartz et <strong>de</strong> la calcédoine, sédimente dès<br />
le début <strong>de</strong> la diagénèse du calcaire alors<br />
que le sédiment est encore sous forme <strong>de</strong><br />
vase. On retrouve ces structures en bans<br />
séparant les strates <strong>de</strong> calcaire. A<br />
l’intérieur du rognon, il n’est pas rare <strong>de</strong><br />
retrouver <strong>de</strong>s restes siliceux d’animaux<br />
fossiles du calcaire environnant (ex :<br />
spicules d’éponges). Les Egyptiens les<br />
utilisent surtout en éléments <strong>de</strong> divination<br />
en se servant directement <strong>de</strong> leurs formes<br />
évocatrices, tout comme <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s<br />
météorites retrouvées dans le désert dont<br />
la plus connue est celle en forme <strong>de</strong><br />
grenouille, placée dans la digue<br />
protégeant l’entrée <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong>s Reines<br />
pour assurer la protection spirituelle du<br />
barrage.<br />
T<br />
Turquoise<br />
Phosphate contenant du cuivre, <strong>de</strong> couleur<br />
bleue à verte, se trouve dans les roches<br />
sédimentaires. Elle est extraite<br />
directement du sous-sol égyptien et sert<br />
principalement pour les parures.<br />
42
Partie 3 - Le peuple égyptien : un peuple très religieux<br />
Les âmes et les esprits<br />
Les Egyptiens croient qu’ils possè<strong>de</strong>nt 3 esprits : le ka, le ba et l’akh. Le ka constitue la force<br />
vitale d’un être humain qui survit après la mort. Le ba, symbolisé par un oiseau à tête<br />
humaine pouvant se métamorphoser et quitter la sépulture, représente la personnalité. Afin<br />
d’atteindre l’immortalité, le ka et le ba doivent rester unis avec le corps après la mort.<br />
L’akh évoqué par une tête d’ibis à crête peut s’envoler rejoindre les étoiles ou Osiris…<br />
La vie après la mort<br />
La vie <strong>de</strong>s Egyptiens est dominée par <strong>de</strong> nombreuses croyances et superstitions.<br />
Dans l’ Egypte Antique, on soigne les maladies par <strong>de</strong>s moyens<br />
rudimentaires mêlés <strong>de</strong> sorcellerie. La magie tient donc une<br />
place importante ; elle sert à conjurer les dangers quotidiens.<br />
Elle répond non seulement aux préoccupations terrestres mais<br />
également à celles du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’au-<strong>de</strong>là, où les Egyptiens<br />
croient bénéficier d’une nouvelle vie.<br />
Bien que passant pour <strong>de</strong> bons vivants, les Egyptiens ont<br />
toutefois consacré à leurs morts plus <strong>de</strong> soin qu’aucun autre<br />
peuple. En effet, ils pensent que la vie dans l’autre mon<strong>de</strong> était<br />
plus merveilleuse que celle sur Terre, qu’ils adorent par ailleurs,<br />
mais dépourvue <strong>de</strong> tristesse, <strong>de</strong> chagrins et <strong>de</strong> soucis. C’est<br />
pourquoi le passage vers l’autre mon<strong>de</strong> tient une part importante<br />
dans leurs préoccupations ; ils se donnent beaucoup <strong>de</strong> mal pour<br />
préparer leur départ. Afin d’assurer cette autre vie, les cadavres<br />
sont protégés contre la décomposition grâce au rituel <strong>de</strong> la<br />
momification. Les momies sont alors enfermées dans <strong>de</strong>s tombeaux accompagnées <strong>de</strong><br />
toutes sortes d’objets, <strong>de</strong> mobiliers, <strong>de</strong> nourriture, <strong>de</strong> boissons et <strong>de</strong> distractions afin <strong>de</strong> leur<br />
assurer une vie éternelle confortable. Les pauvres, quant à eux, sont enterrés dans le<br />
désert, où le sable <strong>de</strong>ssèche leur cadavre. De la nourriture, <strong>de</strong>s outils et <strong>de</strong>s bijoux sont<br />
cependant déposés à côté d’eux pour leur voyage vers Osiris.<br />
Sous l’Ancien Empire et au Moyen Empire, le temple et le roi sont les intermédiaires<br />
indispensables entre le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dieux et celui <strong>de</strong>s hommes. Ceci explique que les rois<br />
aient pour tombeaux <strong>de</strong>s constructions pharaoniques in<strong>de</strong>structibles, les pyrami<strong>de</strong>s, dans<br />
lesquelles leur momie repose dans un sarcophage inviolable. Le pharaon est considéré<br />
comme un dieu <strong>de</strong> son vivant puis vénéré même après avoir rejoint Osiris…<br />
Le voyage vers Osiris<br />
Pour aller dans l’au-<strong>de</strong>là, le mort doit franchir une ultime épreuve, celle <strong>de</strong> la « pesée <strong>de</strong><br />
l’âme », un sévère jugement <strong>de</strong>s dieux. Anubis, dieu <strong>de</strong> la momification, met le cœur du<br />
mort en balance avec la plume <strong>de</strong> la vérité <strong>de</strong> Maât, déesse <strong>de</strong> la justice et <strong>de</strong> la vérité, afin<br />
<strong>de</strong> connaître le comportement du défunt au cours <strong>de</strong> sa vie sur Terre et <strong>de</strong> savoir si son âme<br />
était pure. Si le cœur est indigne, il est jeté en pâture au monstre Ammit « le dévoreur <strong>de</strong>s<br />
morts » ; au contraire, s’il réussit l’examen, il continue son voyage vers le royaume d’Osiris.<br />
Il revient alors à Thot, le dieu <strong>de</strong> l’écriture, d’inscrire le résultat <strong>de</strong> la pesée du cœur sur une<br />
tablette et <strong>de</strong> proclamer le jugement. Le mort est alors conduit par Horus, <strong>de</strong>vant Osiris,<br />
dieu <strong>de</strong>s morts.<br />
43
Les rois-dieux<br />
Le pharaon est adoré comme une divinité. Il est le roi<br />
d’Egypte, homme, fils du Soleil et il <strong>de</strong>vient dieu après son<br />
couronnement. Des statues le représentent sous sa forme <strong>de</strong><br />
dieu : un sphinx avec un corps <strong>de</strong> lion et une tête d’homme.<br />
Le pharaon a tous les pouvoirs dont le pouvoir religieux. Un<br />
pharaon se doit <strong>de</strong> concilier les bienfaits <strong>de</strong> tous les dieux<br />
pour le bien <strong>de</strong> son royaume. Il passe donc son temps à<br />
entretenir et à restaurer les temples et les sanctuaires ainsi<br />
qu’à construire <strong>de</strong>s édifices religieux. Ces temples sont les<br />
palais <strong>de</strong>s divinités représentées par <strong>de</strong>s statues ; les<br />
Egyptiens croient même qu’elles abritent l’esprit <strong>de</strong>s dieux.<br />
Ces statues sont situées dans un sanctuaire au cœur <strong>de</strong>s<br />
temples et seuls les pharaons et les prêtres peuvent y pénétrer. Ils choient ces statues<br />
comme <strong>de</strong> vrais êtres vivants… Le peuple ne pouvant assister aux rituels quotidiens a<br />
cependant la possibilité <strong>de</strong> prendre « contact » avec les dieux lors <strong>de</strong>s fêtes religieuses<br />
quand les statues, exceptionnellement placées à l’extérieur, voient le jour.<br />
Pour les Egyptiens, les phénomènes naturels dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s dieux ; alors, pour que l’ordre<br />
<strong>de</strong> la Nature (entre autres) ne soit pas troublé, le pharaon doit rendre en personne le culte<br />
aux Dieux. Pour le peuple, le pharaon représente les forces <strong>de</strong> la nature, c’est donc lui qui<br />
influence les crues du <strong>Nil</strong>, les cultures mais aussi l’essor du commerce avec l’étranger…<br />
Le pharaon rend également la justice conformément à la déesse Maat.<br />
Le premier roi d’Egypte : Osiris<br />
Selon la légen<strong>de</strong>, le premier roi d’Egypte fut le dieu Osiris, envoyé sur la<br />
Terre par Rê, le dieu-soleil, dieu tout puissant.<br />
Plusieurs théories égyptiennes relatent l’origine du mon<strong>de</strong>. Parmi celles-ci,<br />
le mythe du clergé d’Héliopolis est le mythe le plus ancien et le plus<br />
important. Au commencement, dans le Noun, un océan obscur, le dieu<br />
solaire, créateur du mon<strong>de</strong> et représenté par Atoum sous la forme d’un<br />
homme coiffé <strong>de</strong> la double couronne, assèche la<br />
terre <strong>de</strong> sa flamme brûlante et engendre le<br />
premier couple <strong>de</strong> dieux, Chou (l’air) et sa sœur<br />
Tefnout (l’humidité). Puis il conçoit Geb (la<br />
Terre) et son épouse Nout (le Ciel). Ces<br />
<strong>de</strong>rniers donnent naissance à Osiris et Seth,<br />
ainsi qu'à leurs sœurs et épouses respectives<br />
Isis et Nephtys. Ceux-ci enfantent Horus.<br />
Osiris, le fils aîné est choisi par les Dieux pour<br />
exercer la royauté sur l’Egypte.<br />
Jalousé par son ca<strong>de</strong>t Seth, il est enfermé et<br />
jeté dans le <strong>Nil</strong>. Sa femme Isis retrouve son<br />
cadavre mais Seth, furieux le découpe en<br />
morceaux. Isis aidée par Anubis momifie son<br />
époux pour tenter <strong>de</strong> le ramener à la vie. Hélas, Osiris reste dans le royaume <strong>de</strong>s morts où<br />
il règne désormais en Dieu…<br />
44
L’univers <strong>de</strong>s Dieux<br />
Le culte <strong>de</strong>s dieux<br />
L’adoration <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong>s animaux se retrouve dans la spiritualité <strong>de</strong> nombreuses<br />
religions où les hommes se sentent dominés par tout ce qui constitue leur environnement.<br />
A la différence <strong>de</strong>s hommes, les dieux sont immortels et détiennent <strong>de</strong>s pouvoirs magiques :<br />
se transporter où ils le désirent ou bien se transformer à leur guise… Cependant, ils se<br />
rapprochent <strong>de</strong>s humains par leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie.<br />
Dans la religion égyptienne, plus <strong>de</strong> 700 dieux sont adorés, mais tous n’ont pas la même<br />
importance ! Les plus grands correspon<strong>de</strong>nt à la nature (Rê représente le dieu soleil, Horus<br />
le ciel….), aux animaux et à la mort. Beaucoup représentent autant <strong>de</strong> forces mystérieuses<br />
redoutées mais parfois aussi admirées pour les bienfaits qu’elles procurent dans la vie<br />
quotidienne ou la force qu’elles incarnent.<br />
Les sentiments et les grands moments <strong>de</strong> la vie sont ainsi personnifiés : Hathor est la<br />
déesse <strong>de</strong> l’amour, Thouéris protège les femmes enceintes… Beaucoup <strong>de</strong> dieux ai<strong>de</strong>nt les<br />
Egyptiens dans leur vie quotidienne : Bès éloigne les mauvais esprits <strong>de</strong>s maisons, Selkis<br />
protège <strong>de</strong>s piqûres <strong>de</strong> scorpion…<br />
Les dieux sont représentés <strong>de</strong> diverses manières ; ils se reconnaissent à leurs attitu<strong>de</strong>s, à<br />
leurs accessoires et à leur coiffure. Toutes ces caractéristiques symbolisent leur pouvoir<br />
mais peuvent être empruntées par d’autres dieux. Ainsi, diverses représentations sont<br />
possibles. On trouve alors <strong>de</strong>s combinaisons aussi étranges que variées. Les dieux<br />
auxquels on rend un culte sont d’abord représentés sous forme animale très réaliste. Puis,<br />
peu à peu, ces divinités s’humanisent. Souvent représentés sous forme d’humains portant<br />
<strong>de</strong>s couronnes différentes et <strong>de</strong>s symboles sacrés, les divinités peuvent prendre <strong>de</strong>s formes<br />
animales ou bien encore <strong>de</strong>s formes humaines à tête d’animal ou animales à tête d’humain<br />
(ex. le sphinx), ou bien encore <strong>de</strong>s corps d’animaux à tête d’autres animaux (ex. crocodile<br />
ou lion à tête <strong>de</strong> rapace).<br />
Un même dieu peut donc se présenter sous plusieurs formes. C’est le cas du dieu Sobek<br />
qui était représenté tel un crocodile ou encore comme un homme à tête <strong>de</strong> crocodile. La<br />
déesse Hathor était soit une femme coiffée d’une paire <strong>de</strong> cornes, soit une vache. Ces<br />
changements <strong>de</strong> formes sont en fait <strong>de</strong>s ruses ; les dieux cachent ainsi leur i<strong>de</strong>ntité et<br />
évitent les forces du mal…<br />
Les dieux-animaux<br />
Au fil <strong>de</strong>s siècles, le culte <strong>de</strong>s animaux sacrés <strong>de</strong>vient prépondérant et la religion égyptienne<br />
rassemble un incroyable bestiaire où se mêlent à la fois force symbolique et connaissance<br />
zoologique extraordinairement fine et juste.<br />
Cependant, les relations entre les Egyptiens et le mon<strong>de</strong> animal sont plus qu’ambiguës ;<br />
sauvages, sacrés, élevés pour l’alimentation ou bien encore domestiqués, les animaux<br />
d’Egypte sont représentés par <strong>de</strong> très nombreuses espèces dont certaines ont totalement<br />
disparu <strong>de</strong> la faune égyptienne actuelle. On les retrouve comme symboles dans <strong>de</strong><br />
nombreux hiéroglyphes, figurines, statues et fresques retrouvés dans les sépultures<br />
égyptiennes.<br />
Associés aux divinités, certains sont élevés dans les temples comme par exemple les ibis,<br />
les chats ou les chiens, puis sacrifiés pour être donnés en offran<strong>de</strong> au dieu <strong>de</strong> leur espèce.<br />
Ainsi, pour remercier le dieu d’avoir exaucé son vœu, un dévot achetait un animal aux<br />
prêtres éleveurs ; celui-ci était immolé, momifié puis enterré dans un cimetière réservé à son<br />
45
espèce. Une fois parvenu dans l’au-<strong>de</strong>là, l’animal servait <strong>de</strong> messager auprès <strong>de</strong> la divinité<br />
puis bénéficiait <strong>de</strong> l’éternité.<br />
La richesse faunistique égyptienne expliquée par les différents biotopes constituant le pays<br />
(désert, campagne et marécages) permet <strong>de</strong> comprendre le sens aigu <strong>de</strong> l’observation <strong>de</strong>s<br />
diverses espèces qu’ils côtoyaient qu’avaient les Egyptiens. Ces connaissances<br />
éthologiques (comportementales) et zoologiques leur ont permis d’incarner dans un animal<br />
donné une divinité dont les pouvoirs étaient liés aux caractéristiques spécifiques <strong>de</strong> l’animal<br />
en question. L’esprit du dieu investit alors l’animal sacré <strong>de</strong> ce dieu.<br />
Ex. la déesse scorpion Serket appelée aussi déesse nèpe (*) est la déesse<br />
protectrice <strong>de</strong>s cercueils et <strong>de</strong>s vases canopes (**) ; le scorpion symbolisant la<br />
mort par asphyxie, la nèpe la respiration par excellence.<br />
Autre ex. la déesse Sekhmet guerrière est représentée sous les traits d’une<br />
lionne pour la férocité qu’elle incarne.<br />
(*petit insecte aquatique à respiration aérienne)<br />
(**récipients dans lesquels les organes d’un défunt étaient placés avant sa momification)<br />
Autre exemple non moins étrange, celui <strong>de</strong> cette tortue aquatique d’Afrique à carapace molle<br />
(Trionyx triunguis) qui incarne le mystère du passage d’un état physique à l’autre à cause <strong>de</strong><br />
sa partie soli<strong>de</strong>, sa carapace et <strong>de</strong> son milieu <strong>de</strong> vie, l’eau, un liqui<strong>de</strong>…<br />
Les singes et plus particulièrement les babouins ou cercopithèques tiennent une large place<br />
dans l’Egypte ancienne. Utilisé comme animal familier, le singe est l’incarnation <strong>de</strong> la<br />
divinité, <strong>de</strong> la sexualité débridée, l’animal du dieu Thot, mais aussi le soleil levant et le soleil<br />
couchant en référence aux gesticulations <strong>de</strong>s babouins à l’aurore…<br />
Nous présenterons maintenant <strong>de</strong> façon succincte quelques dieux animaux les plus connus.<br />
Cette liste est loin d’être exhaustive puisque la théogonie (*) égyptienne est l’une <strong>de</strong>s plus<br />
complexes. Ils sont présentés selon un classement par animal symbolique.<br />
(* origine et généalogie <strong>de</strong>s Dieux)<br />
46
Abécédaire<br />
<strong>de</strong>s dieux animaux<br />
Bélier<br />
Ageb<br />
Il est représenté sous forme d’un bélier.<br />
Personnifiant l’inondation bienfaitrice du<br />
<strong>Nil</strong>, il a également pour fonction <strong>de</strong> fournir<br />
la nourriture aux défunts du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’au<strong>de</strong>là.<br />
Amon<br />
Il se révèle sous <strong>de</strong><br />
nombreux aspects et <strong>de</strong><br />
nombreux noms. Rois<br />
<strong>de</strong>s dieux, il est le<br />
seigneur <strong>de</strong>s temples <strong>de</strong><br />
Karnak et <strong>de</strong> Louxor.<br />
Sous la forme d’une oie,<br />
il est à l’origine du mon<strong>de</strong><br />
sorti d’un œuf. Sous la<br />
forme d’un serpent, il<br />
fertilise l’œuf façonné<br />
dans les eaux<br />
primordiales.<br />
Il est associé à Rê, dieu-soleil et <strong>de</strong>vient le<br />
dieu cosmique Amon-Rê. Souvent<br />
représenté par un homme coiffé <strong>de</strong> la<br />
couronne portant <strong>de</strong>ux plumes hautes et<br />
droites. Il est le soleil qui donne vie au<br />
pays ; sous son nom d’Amon-Min, il est le<br />
taureau procréateur et incarne la divinité<br />
<strong>de</strong> la fécondité.<br />
Knoum<br />
Knoum se manifeste sous la forme d’un<br />
homme à tête <strong>de</strong> bélier parfois surmontée<br />
d’une cruche. A l’image <strong>de</strong> celle du bélier,<br />
sa force procréatrice est gran<strong>de</strong>. Il est le<br />
dieu <strong>de</strong>s cataractes et contrôle les crues<br />
du <strong>Nil</strong> à Eléphantine en ouvrant la caverne<br />
du dieu Hapy retenant l’inondation. Il<br />
préserve le peuple <strong>de</strong> la famine. Mo<strong>de</strong>lant<br />
l’œuf <strong>de</strong> la création, il a façonné l’enfantroi.<br />
Sur son tour <strong>de</strong> potier, il forme ses<br />
créations avec le limon du <strong>Nil</strong>.<br />
Chacal / chien<br />
Anubis<br />
Représenté par un<br />
canidé noir allongé ou<br />
comme un homme à la<br />
tête <strong>de</strong> chacal ou <strong>de</strong><br />
chien sauvage noir,<br />
il est associé au culte<br />
funéraire et à la<br />
protection du défunt. Depuis sa mise au<br />
point d’un procédé pour momifier 0siris, il<br />
prési<strong>de</strong> aux opérations d’embaumement<br />
<strong>de</strong> tous les morts et veille à leur passage<br />
dans l’au-<strong>de</strong>là en étant le gardien du<br />
royaume <strong>de</strong>s morts ; d’où la clef parfois<br />
attachée à sa main.<br />
Chat<br />
Bastet<br />
Douce et cruelle, Bastet est une déesse à<br />
double visage ; elle est aussi douce que<br />
dangereuse. Parfois représentée souriante<br />
sous sa forme <strong>de</strong> chatte ou <strong>de</strong> déesse à<br />
tête <strong>de</strong> chatte, elle est la déesse<br />
bienveillante protectrice <strong>de</strong> l’humanité,<br />
également déesse <strong>de</strong> la musique et <strong>de</strong> la<br />
danse, mais aussi <strong>de</strong> l’accouchement.<br />
Protectrice <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s enfants,<br />
elle détient le pouvoir magique stimulant<br />
l’amour. Parfois représentée sous les traits<br />
d’une déesse à tête <strong>de</strong> lionne, elle<br />
symbolise les redoutables déesses <strong>de</strong> la<br />
guerre, Sekhmet et Ouadjet.<br />
Cobra<br />
Ouadjet<br />
Déesse cobra, protectrice du pharaon et<br />
patronne du Delta, elle s’associe à<br />
Nekhbet, la déesse vautour <strong>de</strong> Haute-<br />
Egypte pour protéger la royauté du double<br />
pays. Elles forment ainsi ensembles le<br />
symbole redondant <strong>de</strong>s 2 terres. I<strong>de</strong>ntifiée<br />
à l’œil <strong>de</strong> Rê, elle est représentée sous la<br />
forme d’un cobra dressé coiffé <strong>de</strong> la<br />
couronne rouge du Nord ou bien d’une<br />
femme à tête <strong>de</strong> lionne.<br />
47
Crocodile<br />
Sobek<br />
Maître <strong>de</strong>s eaux, dieu qui irrigue les<br />
champs, il est aussi associé à la fertilité.<br />
Dieu <strong>de</strong> l’eau et <strong>de</strong> l’inondation, il est<br />
symbolisé par un crocodile et vénéré d’une<br />
part pour la bonne nouvelle qu’annonce sa<br />
présence (indicateur <strong>de</strong> crue bénéfique<br />
aux récoltes), d’autre part pour écarter le<br />
danger qu’il représente dans le fleuve en<br />
tant qu’animal.<br />
Faucon<br />
Horus<br />
Représenté comme un<br />
faucon coiffé <strong>de</strong> la double<br />
couronne ou comme un<br />
homme à tête <strong>de</strong> faucon, il<br />
est le dieu défenseur du bien<br />
et du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vivants.<br />
Son rôle est donc <strong>de</strong> détruire<br />
les forces du mal. Après<br />
avoir vaincu son oncle Seth qui a tué son<br />
père Osiris, il incarne l’ordre et, tout<br />
comme un pharaon, il est le garant <strong>de</strong><br />
l’harmonie universelle. En tant que dieu du<br />
ciel, Horus est une <strong>de</strong>s formes du soleil.<br />
Khonsou<br />
Représenté sous forme<br />
d’un jeune homme avec<br />
une tresse sur le côté<br />
(caractéristique <strong>de</strong>s<br />
enfants royaux ou divins)<br />
et du disque lunaire sur<br />
un croissant <strong>de</strong> lune ou<br />
bien parfois d’un homme<br />
à tête <strong>de</strong> faucon coiffée également du<br />
disque lunaire et d’une double plume. A<br />
l’origine divinité lunaire, il luttait contre les<br />
forces <strong>de</strong>s ténèbres mais il est surtout<br />
réputé pour son pouvoir <strong>de</strong> guérisseur.<br />
Montou<br />
Vénéré comme dieu <strong>de</strong> la<br />
guerre et protecteur <strong>de</strong>s<br />
armes, il est représenté<br />
comme un homme à tête <strong>de</strong><br />
faucon coiffé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
gran<strong>de</strong>s plumes et d’un<br />
disque solaire orné <strong>de</strong> 2<br />
cobras.<br />
Rê<br />
Encore nommé Ra, il est le<br />
dieu soleil et donne la vie à<br />
tous les hommes. De<br />
nombreux dieux sont<br />
représentés par Rê.<br />
Assimilé à Atoum, il est le<br />
créateur <strong>de</strong> l’univers.<br />
Représenté avec une tête <strong>de</strong> faucon sur<br />
laquelle est posé le disque solaire protégé<br />
par le cobra dressé.<br />
Gazelle<br />
Anoukis<br />
Fille du dieu Rê, elle veille sur le roi et au<br />
bon déroulement <strong>de</strong> la crue du <strong>Nil</strong>. Elle<br />
symbolise la Nubie, pays <strong>de</strong>s <strong>source</strong>s du<br />
<strong>Nil</strong>, et est associée aux produits précieux<br />
que les Egyptiens allaient y chercher. Elle<br />
est symbolisée par la gazelle dorca<strong>de</strong>,<br />
présente en nombre sur les bords du <strong>Nil</strong> à<br />
cette époque. Elle est également associée<br />
à la luxure et à la sexualité et est alors<br />
représentée par une femme à la robe<br />
moulante tenant un grand sceptre <strong>de</strong><br />
papyrus et coiffée d’une haute couronne<br />
<strong>de</strong> plumes ou <strong>de</strong> la couronne blanche<br />
portant <strong>de</strong>s cornes <strong>de</strong> gazelle.<br />
Grenouille<br />
Héqet<br />
Déesse à tête <strong>de</strong> grenouille, elle est<br />
associée à l’élément liqui<strong>de</strong>. Elle donne vie<br />
aux créations <strong>de</strong> Knoum son époux et<br />
protège les femmes lors <strong>de</strong><br />
l’accouchement.<br />
Ibis<br />
Thot<br />
Représenté comme un<br />
ibis au plumage blanc et<br />
noir ou bien comme un<br />
babouin, Thot capte la<br />
lumière <strong>de</strong> la lune et<br />
prési<strong>de</strong> à la mesure du<br />
cours du temps. C’est<br />
pourquoi il porte le disque lunaire en guise<br />
<strong>de</strong> coiffure. Inventeur <strong>de</strong> l’écriture, il est le<br />
48
patron <strong>de</strong>s scribes ; c’est lui qui consigne<br />
le résultat <strong>de</strong> la pesée du cœur. Incarnant<br />
l’intelligence et la parole, il connaît <strong>de</strong>s<br />
formules magiques auxquelles les dieux<br />
ne peuvent résister.<br />
Lion<br />
Chesmou<br />
A l’image d’un lion ou d’un homme chargé<br />
<strong>de</strong> jarres, Chesmou est le dieu du pressoir,<br />
patron du vin, <strong>de</strong>s huiles, <strong>de</strong>s onguents et<br />
<strong>de</strong>s parfums. Tous ces biens sont offerts<br />
lors <strong>de</strong>s rites funéraires aux dieux ou aux<br />
humains.<br />
Sekhmet<br />
Figurée comme une<br />
femme à tête <strong>de</strong> lionne,<br />
c’est la déesse la plus<br />
féroce et la plus<br />
puissante <strong>de</strong> tous les<br />
fauves. Elle est issue <strong>de</strong><br />
la transformation <strong>de</strong>s<br />
déesses lionnes comme<br />
Bastet ou Ouadjet qui<br />
n’auraient pas vu s’accomplir leur volonté.<br />
Déesse guerrière, instrument <strong>de</strong> la<br />
vengeance <strong>de</strong> Rê contre l’insurrection <strong>de</strong>s<br />
hommes, les flèches <strong>de</strong> son arc ou son<br />
souffle <strong>de</strong> feu répan<strong>de</strong>nt les vents<br />
brûlants, les épidémies et la mort sur les<br />
ennemis du roi. Abreuvée <strong>de</strong> sang par Rê<br />
pour l’empêcher d’exterminer les humains,<br />
on put alors gagner ses faveurs malgré sa<br />
violence et diriger son courroux contre un<br />
adversaire (ex. le grand serpent d’Apophis<br />
s’opposant à la marche du soleil). Ayant<br />
alors le pouvoir <strong>de</strong> guérison, elle fut<br />
consacrée déesse <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins.<br />
Tefnout<br />
Née du dieu créateur Atoum, la déesse<br />
Tefnout est le symbole <strong>de</strong> l’humidité. Elle<br />
constitua avec son frère Chou (symbole <strong>de</strong><br />
l’air) le premier couple divin et donna<br />
naissance à Geb, la terre et Nout, le ciel.<br />
Représentée sous la forme d’une lionne ou<br />
d’une femme à tête <strong>de</strong> lionne avec un<br />
disque solaire sur la tête, elle est le<br />
symbole <strong>de</strong> l’eau (associée à la pluie, la<br />
rosée et aux nuages).<br />
Poisson<br />
Hatméhyt<br />
C’est la déesse poisson <strong>de</strong> la ville antique<br />
<strong>de</strong> Mendès dans le Delta. Associée au<br />
dieu bélier Baneb<strong>de</strong>b, elle représente l’un<br />
<strong>de</strong>s premiers poissons.<br />
Scarabée<br />
Khépri<br />
Associé au soleil et<br />
symbole <strong>de</strong> la<br />
renaissance, Khépri est<br />
représenté par un<br />
scarabée ou par un<br />
homme à tête <strong>de</strong><br />
scarabée poussant <strong>de</strong>vant<br />
lui le disque solaire. Chaque jour il renaît<br />
puis se transforme en Rê (le soleil au<br />
zénith) avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir Atoum (le soleil<br />
au couchant).<br />
Neith<br />
Elle est la plus ancienne déesse attestée<br />
par les textes. Femme coiffée <strong>de</strong> la<br />
couronne rouge <strong>de</strong> Basse-Egypte, son<br />
nom s’écrit avec 2 flèches ou 2 arcs, la<br />
désignant ainsi comme la déesse <strong>de</strong> la<br />
Guerre et <strong>de</strong> la chasse, mais aussi comme<br />
figure démiurge qui émerge <strong>de</strong> l’eau inerte<br />
pour créer le mon<strong>de</strong>. Elle est associée à<br />
un coléoptère, Lanelater notodonta,<br />
scarabée aquatique <strong>de</strong>s bords du <strong>Nil</strong>, à<br />
cause du « clic » qu’il fait entendre lorsque<br />
l’eau <strong>de</strong> l’inondation est tant attendue. Ce<br />
bruit caractérise le grand flux fertilisant <strong>de</strong><br />
la terre et est ainsi considéré comme<br />
porteur d’une puissance <strong>de</strong> vie circulant<br />
dans la création.<br />
Scorpion<br />
Serket ou Selket<br />
Représentée comme une femme<br />
couronnée d’un insecte aquatique, la nèpe<br />
ou scorpion d’eau, étendant les bras en<br />
signe <strong>de</strong> protection ou bien encore comme<br />
un scorpion au buste <strong>de</strong> femme. Dans la<br />
mythologie égyptienne, c’est celle qui fait<br />
respirer ; elle veille par sa magie puissante<br />
et son venin sur la renaissance et le<br />
nouveau souffle <strong>de</strong>s défunts en protégeant<br />
les vases canopes dans lesquels sont<br />
49
conservés leurs viscères. Elle protège les<br />
prêtres et les dieux menacés contre leurs<br />
ennemis. Elle ai<strong>de</strong> à guérir les maladies et<br />
piqûres <strong>de</strong> scorpion. Elle veille à la<br />
naissance et à l’alimentation du pharaon.<br />
Serpent<br />
Amon<br />
Voir Bélier ou Oie.<br />
Parmi ses multiples formes, Amon est<br />
celui qui féconda l’œuf cosmique dans les<br />
eaux primordiales, sous sa forme serpent.<br />
Apophis<br />
Dieu <strong>de</strong>s forces du mal et <strong>de</strong> la nuit, il est<br />
représenté comme un serpent gigantesque<br />
s’opposant à la création divine du mon<strong>de</strong><br />
par Rê. Ces nombreuses attaques furent<br />
vaines mais les Egyptiens expliquent les<br />
éclipses <strong>de</strong> soleil par les combats<br />
momentanément perdus par le dieu Rê…<br />
Singe<br />
Thot<br />
Voir Ibis.<br />
Dieu <strong>de</strong> l’écriture, <strong>de</strong> la parole et <strong>de</strong> la<br />
régularité <strong>de</strong>s rythmes, il a pour attributs à<br />
la fois l’ibis pour sa démarche semblant<br />
marquer la mesure et pour son bec en<br />
forme <strong>de</strong> croissant <strong>de</strong> lune, et le babouin<br />
en référence à une espèce très<br />
particulière, les géladas (Theropithecus<br />
gelada), espèce commune à l’Egypte<br />
antique et à l’Ethiopie. La particularité <strong>de</strong><br />
ce singe était celle d’émettre <strong>de</strong>s sons<br />
proches <strong>de</strong>s phonèmes humains.<br />
Taureau<br />
Apis<br />
Apis est le nom d’un taureau<br />
sacré <strong>de</strong> l’époque<br />
préhistorique. Il est le<br />
symbole <strong>de</strong> la fertilité, <strong>de</strong> la<br />
puissance sexuelle et <strong>de</strong> la<br />
force physique. Réplique vivante sur terre<br />
du dieu Ptah, le créateur, Apis est l’objet<br />
d’un culte important. Il est unique parmi<br />
tous les taureaux et est reconnaissable à<br />
<strong>de</strong>s taches spécifiques sur son pelage noir<br />
dont un triangle blanc sur son front. La<br />
légen<strong>de</strong> veut qu’à sa mort, l’Apis se<br />
réincarne dans l’un <strong>de</strong> ses congénères<br />
que les prêtres sont chargés <strong>de</strong> retrouver.<br />
La mort d’un Apis conduit à un <strong>de</strong>uil<br />
national <strong>de</strong> 70 jours correspondant à la<br />
durée <strong>de</strong> sa momification. Plus tard, sous<br />
le Nouvel Empire, il est associé au dieu<br />
Rê, la vie, et est représenté comme un<br />
homme à tête <strong>de</strong> taureau portant le disque<br />
solaire entre ses cornes. A sa mort, il est<br />
associé à Osiris et se trouve alors associé<br />
au culte funéraire.<br />
Vache<br />
Hathor<br />
Elle est à l’origine la déesse<br />
la plus vénérée avec Isis.<br />
On l’adore sous diverses<br />
formes, notamment sous la<br />
forme d’un serpent, d’un<br />
arbre, d’une lionne et plus<br />
fréquemment sous les traits<br />
d’une vache ou d’une femme portant le<br />
disque solaire entre ses cornes.<br />
Confondue avec Nout, elle est considérée<br />
comme l’œil <strong>de</strong> Rê et c’est elle qui châtie<br />
les humains. Elle est donc crainte et<br />
respectée à la fois par les Egyptiens, qui<br />
se mettent sous sa protection. Elle est<br />
considérée comme leur nourrice et<br />
représente la reine. Elle est aussi réputée<br />
pour être la déesse <strong>de</strong> la joie, <strong>de</strong>s<br />
festivités et <strong>de</strong> l’amour.<br />
Isis<br />
Isis est la gran<strong>de</strong> déesse<br />
par excellence. Elle est<br />
généralement représentée<br />
comme une femme portant<br />
sur la tête le signe qui sert<br />
à écrire son nom –le trône<br />
au haut dossier- ou la<br />
couronne constituée <strong>de</strong> du<br />
disque solaire surmonté ou<br />
non <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hautes plumes et enserré par<br />
<strong>de</strong>s cornes <strong>de</strong> vache. Elle est le modèle<br />
<strong>de</strong>s mères et <strong>de</strong>s épouses. En tant que<br />
mère d’Horus, elle est dispensatrice <strong>de</strong> vie<br />
50
et déesse gardienne qui veille sur son<br />
enfant. En tant que magicienne ayant<br />
ressuscité son époux Osiris, elle est<br />
déesse guérisseuse et protectrice <strong>de</strong>s<br />
enfants. Symbole <strong>de</strong> la féminité, c’est par<br />
elle que s’accomplit le mystère <strong>de</strong> la vie.<br />
En tant que veuve d’Osiris, elle est une<br />
divinité protectrice du défunt. Avec<br />
Nephtys, sa sœur, elle est gardienne du<br />
sarcophage qu’elle protège <strong>de</strong> ses bras<br />
déployés comme <strong>de</strong>s ailes.<br />
Nout<br />
Nout symbolise la déesse du ciel et du<br />
firmament et fut considérée comme la<br />
mère <strong>de</strong>s astres. Son rire est le tonnerre,<br />
ses larmes la pluie. Fille <strong>de</strong> Chou, dieu <strong>de</strong><br />
l’air et <strong>de</strong> Tefnout déesse <strong>de</strong> l’humidité,<br />
elle est la sœur jumelle et l’épouse <strong>de</strong><br />
Geb, dieu <strong>de</strong> la terre. Elle est représentée<br />
comme la voûte céleste, en femme au<br />
corps étoilé arc-boutée au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> son<br />
frère et soutenue par son père Chou. Ses<br />
membres touchant le sol symbolisent les 4<br />
points cardinaux. Elle avale le soleil le soir<br />
et le remet au mon<strong>de</strong> le matin, entre ses<br />
cuisses. Les étoiles re<strong>de</strong>viennent visibles<br />
lorsqu’elle les remet au mon<strong>de</strong> après les<br />
avoir avalées.<br />
Elle ai<strong>de</strong> également les morts à s’unir aux<br />
corps célestes et à se désaltérer dans l’au<strong>de</strong>là.<br />
Dans ce cas, elle symbolise la mère<br />
qui rend la vie aux morts. Elle prend soin<br />
<strong>de</strong> ses enfants (le soleil, les étoiles et les<br />
défunts) en les intégrant dans son corps.<br />
C’est pourquoi on la retrouve sous les<br />
traits d’une vache céleste ou d’une truie<br />
allaitant ses porcelets….et néanmoins<br />
capable <strong>de</strong> les dévorer.<br />
Vautour<br />
Mout<br />
Dans la mythologie<br />
égyptienne, avec Amon,<br />
elle a engendré le dieu<br />
lunaire Khonsou et<br />
symbolise les valeurs<br />
maternelles. Elle peut<br />
être féroce (transformée<br />
en lionne) ou bien très douce, drapée en<br />
vautour capable <strong>de</strong> veiller sur les hommes<br />
et <strong>de</strong> leur redonner vie. Assimilée à<br />
Sekhmet, elle est plus généralement<br />
représentée comme une femme coiffée <strong>de</strong><br />
la couronne blanche ou d’un vautour.<br />
Nekhbet<br />
Quand elle n’est pas Vautour, elle est<br />
représentée comme une femme coiffée <strong>de</strong><br />
la dépouille <strong>de</strong> ce rapace et <strong>de</strong> la<br />
couronne blanche <strong>de</strong> Haute-Egypte<br />
étendant ses ailes protectrices. Elle est<br />
donc déesse protégeant la royauté et le<br />
pharaon <strong>de</strong> Haute-Egypte ; elle est<br />
associée à la déesse cobra Ouadjet<br />
symbole <strong>de</strong> Basse-Egypte. Ensembles,<br />
elles forment le symbole <strong>de</strong>s 2 terres<br />
réunies au nom du pharaon.<br />
51
4 - Comment <strong>de</strong>vient on égyptologue ?<br />
Deux possibilités :<br />
--- L’école du Louvre<br />
Elle dispense sur 3 cycles d’étu<strong>de</strong>s (<strong>de</strong> 3, 2 puis 3 années) un enseignement d’histoire <strong>de</strong><br />
l’art et archéologie. Chaque cycle doit être validé par un examen pour pouvoir accé<strong>de</strong>r au<br />
cycle suivant.<br />
Le premier cycle est assez généraliste, le <strong>de</strong>uxième est axé davantage sur la muséologie.<br />
Le troisième cycle correspond à un DEA (la spécialité "Egyptologie" peut être choisie).<br />
--- Une formation universitaire<br />
Tous les baccalauréats permettent d’accé<strong>de</strong>r à un DEUG Sciences humaines, section<br />
Histoire ou section Histoire <strong>de</strong> l’art/archéologie. Il n’y a pas <strong>de</strong> spécialité "égyptologie" en<br />
DEUG (sauf à Paris IV).<br />
Actuellement, avec la restructuration <strong>de</strong>s diplômes au niveau européen, les 2 premières<br />
années peuvent être effectuées dans toutes les universités proposant ce type <strong>de</strong> formation.<br />
La licence puis la maîtrise (bac +5 ou Master) s’effectuent dans <strong>de</strong>s universités axées sur<br />
l’Egypte :<br />
- Montpellier : Egypte romaine<br />
- Lille IV : papyrologie<br />
- Lyon : généraliste pour l’Egypte<br />
- Paris IV<br />
Il est fortement conseillé <strong>de</strong> maîtriser l’anglais et l’allemand (les campagnes <strong>de</strong> fouilles ont<br />
été réalisées par <strong>de</strong>s équipes anglaises et alleman<strong>de</strong>s, d’où une forte documentation dans<br />
ces langues).<br />
Une connaissance en « langue hiéroglyphique » est appréciée : <strong>de</strong>s instituts privés assurent<br />
cette formation (associations égyptiennes régionales ou institut Khéops pour Paris).<br />
Pour avoir une idée d’un cursus d’égyptologue, consulter le portrait <strong>de</strong> Marc Etienne, sur le<br />
site Thotweb : il est conservateur du Département <strong>de</strong>s Antiquités égyptiennes au musée du<br />
Louvre, et professeur d’égyptologie à l’Ecole du Louvre.<br />
52
Informations pratiques<br />
Horaires<br />
Le muséum est ouvert du lundi au vendredi <strong>de</strong> 13h30 à 17h30 ainsi que le dimanche aux<br />
mêmes horaires.<br />
Ouvert aux groupes du lundi au vendredi <strong>de</strong> 9h à 12h sur réservation.<br />
Fermeture<br />
Tous les samedis et jours fériés.<br />
Tarifs<br />
Gratuit pour tous<br />
Réservation obligatoire pour les groupes<br />
03 86 72 96 40<br />
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Vie quotidienne<br />
Bibliographie<br />
Livres<br />
RACHET G., Dictionnaire <strong>de</strong> la civilisation égyptienne, éd. Larousse<br />
MARUEJOL F., Dictionnaire <strong>de</strong> l’Egypte ancienne, éd. Casterman<br />
LACARRIERE J., En cheminant avec Hérodote, éd Pluriel<br />
TOUSSAINT-SAMAT M., Histoire naturelle et morale <strong>de</strong> la nourriture, éd. Larousse<br />
DESROCHES-NOBLECOURT C., La femme au temps <strong>de</strong>s pharaons, éd. Stock<br />
Sites Internet<br />
www.cathjack.ch/egypte<br />
www.civilization.ca/civil/egypte/(vêtements)<br />
fr.clarins.com (pour son herbier)<br />
Dianantes.free.fr (les céréales)<br />
www.educnet.education.fr ( textes traduits <strong>de</strong> Pline l’Ancien)<br />
www.egyptos.net (pour la vie quotidienne et les crues du <strong>Nil</strong>)<br />
www.eternalegypt.org (généraliste)<br />
fr.wikipedia.org<br />
Immortelleeggypte.com<br />
museum.agropolis.fr (aliments)<br />
www.thotweb.com (pour les étu<strong>de</strong>s d’égyptologues)<br />
www.toutankharton.com<br />
"Comment <strong>de</strong>venir égyptologue" - Bibliographie<br />
www.onisep.fr<br />
www.thotweb.com (à lire, le portrait <strong>de</strong> Marc Etienne)<br />
fr.wikipedia.org<br />
www.culture.gouv.fr<br />
www.ecoledulouvre.fr<br />
Milieux naturels<br />
Religion<br />
Origine <strong>de</strong>s illustrations et <strong>source</strong>s documentaires<br />
* ARDAGH P., L’Egypte ancienne, collection « Détectives <strong>de</strong> l’histoire », éd. Casterman.<br />
* FAUCHET F., L’Egypte ancienne, collection « Les clés <strong>de</strong> la connaissance », éd. Nathan.<br />
* HARRIS G., L’Egypte ancienne, Atlas Historique, éd. Casterman.<br />
* MARUEJOL F., Atlas <strong>de</strong> l’Egypte <strong>de</strong>s Pharaons, collection « Grands Atlas », éd.<br />
Casterman.<br />
* MILLARD A., Les Mystères <strong>de</strong>s Pyrami<strong>de</strong>s, éd. <strong>de</strong> l’Olympe.<br />
* MIQUEL P. ,Au temps <strong>de</strong>s Egyptiens, collection « Vie privée <strong>de</strong>s Hommes », éd. Hachette.<br />
* Petite encyclo, Egypte, chez Hachette Collections, 2006.<br />
* TIANO O., Sur les traces <strong>de</strong>s Dieux d’Egypte, éd. Gallimard Jeunesse.<br />
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* Magazine Sciences et Avenir – février 2004, « Le sacre <strong>de</strong>s animaux »<br />
mai 2006, « L’Egypte <strong>de</strong>s rois scorpions »<br />
http://wikipedia.org<br />
Sites Internet :<br />
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