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L'atoll - Tahiti Tourisme

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JOURNAL DES PROS MÉDECINE TECHNIQUE PLANÈTE OCÉANS PHOTO MATÉRIEL AVENTURE ÉPAVE ENTRE NOUS ACTUS<br />

PARTIR PLONGER<br />

C. Tricot<br />

DOSSIER<br />

Polynésie, Maldives<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

Lagons paradisiaques et passes d'enfer<br />

26<br />

34<br />

42<br />

Polynésie<br />

Splendeur des Tuamotu<br />

Maldives<br />

Éclats de paradis<br />

D'autres atolls<br />

L’île absolue existe, nous l’avons rencontrée. Elle est posée dans l’immensité bleu marine<br />

comme un collier de sable blanc ourlé d’écume. Dans son lagon couleur d’émeraude,<br />

nulle trace de terre. Que de l’eau, et du corail.<br />

Elle peut s’appeler Fakarava, ou Ari atoll, ou porter un autre nom étrange, issu du maohi<br />

ou du sanscrit.<br />

En un sens, elle est le paradis dans sa plus simple expression : de l’eau limpide, des<br />

passes dynamiques, un grand tombant, du bleu transcendantal. Le paradis du plongeur.<br />

Elle est aussi une oasis de vie, un théâtre où se rassemblent et jouent les meilleurs<br />

acteurs de la vie marine. Cette île parfaite est un atoll ; nous y avons plongé.


JOURNAL DES PROS MÉDECINE TECHNIQUE PLANÈTE OCÉANS PHOTO MATÉRIEL AVENTURE ÉPAVE ENTRE NOUS ACTUS<br />

PARTIR PLONGER<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

Polynésie<br />

Splendeur des Tuamotu<br />

Magnifi ques colliers de corail blanc posés sur le Pacifi que, les 76 atolls<br />

des Tuamotu rivalisent de beauté. Plus sauvage encore que Rangiroa,<br />

Fakarava recèle quelques-unes des plus belles passes de Polynésie.<br />

Balayés par le courant, ces chenaux entre lagon et océan rassemblent<br />

tant de poissons qu’on parle de véritables "murs vivants".<br />

Susana Díez González (traduction Cécile Cioni). Photos Jordi Chias<br />

“Trois, deux, un... à l’eau !”. Pas le temps de<br />

réfl échir. Une bascule arrière et nous voilà dans le bleu.<br />

“Il faut atteindre le fond sans perdre une minute, sinon<br />

le courant nous entraînera à l’intérieur de la passe”...<br />

Le briefi ng de notre guide Jean-Christophe en mémoi-<br />

re, nous descendons sans attendre.<br />

Peu à peu, un grand tombant couvert de coraux se<br />

dessine devant nos yeux, tandis qu’un fort courant<br />

rentrant dans le lagon nous pousse vers un specta-<br />

cle d’anthologie. Des centaines de requins gris, for-<br />

mant un véritable mur vivant, évoluent à seulement<br />

quelques mètres de notre palanquée. Parfaitement<br />

hydrodynamiques, ils semblent onduler sans effort<br />

dans le courant.<br />

La vision est presque effrayante : les squales sont par-<br />

tout. Aucun doute, les cerbères de l’immense lagon de<br />

Fakarava, ce sont eux. Nous sommes à 30 mètres de<br />

profondeur, et les rayons du soleil offrent un contre-<br />

jour saisissant, qui ajoute à la splendeur de la scène.<br />

Au bout de dix minutes, bien trop courtes à mon goût,<br />

Jean-Christophe nous indique qu’il est temps de bou-<br />

ger. Nous remontons légèrement, longeant le récif. Le<br />

courant s’intensifi e. Au centre de la passe, vers 15 mè-<br />

tres de fond, il nous guide à travers un canyon envahi<br />

par une multitude de petits poissons qui cherchent un<br />

abri dans les formations coralliennes. Inutile de lutter ;<br />

nous nous laissons dériver, profi tant pleinement de ce<br />

“canyoning sous-marin”. En une minute, nous avons<br />

26<br />

5<br />

C. Tricot<br />

Repères<br />

E Le mot atoll (atolu) est issu<br />

du divehi, langue indo-aryenne,<br />

et langue offi cielle de la<br />

République des Maldives.<br />

E Scientifi quement, un atoll<br />

est une île qui ne comporte<br />

à sa surface que des matériaux<br />

calcaires d’origine corallienne.<br />

La roche volcanique sur laquelle<br />

se sont édifi ées les constructions<br />

madréporiques n’apparaît pas.<br />

E Le plus grand atoll du monde<br />

est celui de Kwajalein (2.174 km 2 )<br />

dans les Marshall, à proximité<br />

de Bikini ; le second est Rangiroa<br />

(1.710 km2) qui signifi e “ciel<br />

immense”.<br />

E Sur les 400-420 atolls<br />

recensés dans le monde, 136 se<br />

trouvent dans le triangle polynésien<br />

(Nouvelle-Zélande, Hawaï, Ile de<br />

Pâques), dont 84 en Polynésie<br />

française. On en trouve également<br />

en Micronésie (92), dans l’archipel<br />

des Marshall, notamment, et en<br />

Mélanésie (66). Trois-quarts des<br />

atolls mondiaux se situent dans le<br />

Pacifi que. Les autres atolls sont<br />

comptabilisés pour l’essentiel dans<br />

l’océan Indien (73), dont Maldives<br />

(26) et Seychelles (21) et un peu<br />

aux Caraïbes (en réalité des atolls<br />

submergés pour la plupart,<br />

Bahamas et mer des Antilles).<br />

Gardiens de la passe Nord de<br />

Garuae, les requins gris.


MÉDECINE TECHNIQUE PLANÈTE OCÉANS PHOTO MATÉRIEL AVENTURE ÉPAVE ENTRE NOUS ACTUS<br />

PARTIR PLONGER<br />

JOURNAL DES PROS<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

atteint la “Caverne d’Ali Baba”, une large faille qui des-<br />

cend jusqu’à 20 mètres et nous permet de marquer un<br />

stop. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à profi ter<br />

de cet abri naturel. De grands bancs de priacanthes,<br />

de lutjans, de poissons-papillons et de chirurgiens sta-<br />

tionnent à nos côtés. Un cran au-dessus, les requins,<br />

impassibles, paraissent insensibles à la puissance du<br />

courant. La beauté de la scène est stupéfi ante, mais<br />

nous sommes subitement ramenés à la réalité par<br />

Jean-Christophe ; la plongée touche à sa fi n, le retour<br />

vers la surface est imminent. Cependant, la grande<br />

passe Nord vient de nous offrir son trésor le plus pré-<br />

cieux. Ia ora na, bienvenue à Fakarava !<br />

En 2006, la commune de Fakarava, constituée de sept<br />

atolls, a été déclarée “réserve de la biosphère” par l’Unesco.<br />

Ce statut a non seulement donné une reconnaissance<br />

L’avis de Fred<br />

Fred Marcadet, professeur de mathématiques à <strong>Tahiti</strong>, vit en Polynésie,<br />

où il a débuté en plongée.<br />

“J’aime Fakarava, il y a moins de touristes qu’à Rangiroa et Bora Bora. Par ailleurs,<br />

la faune marine y est plus abondante. Peut-être parce qu’il y a moins d’habitants, donc<br />

moins de pêche... Aussi bien au Sud qu’au Nord, j’ai vu plus de poissons, notamment<br />

de requins, que dans n’importe quelle autre île polynésienne.<br />

Pour un séjour, il faut compter au moins une semaine : trois à quatre jours au Nord et trois à quatre jours au Sud. Les<br />

plongées du Nord sont plus techniques, car le courant est plus fort. J’aime bien l’organisation du centre Te Ava Nui. Jean-<br />

Christophe te teste à ta première plongée et ne te laisse faire la passe Garuae, au Nord, que si tu as un ‘vrai’ niveau 2.”<br />

Ci-dessus, au centre de la passe, un goulet impressionnant.<br />

Ci-contre, c’est parti pour une mémorable dérivante dans la<br />

passe. Jean-Christophe Lapeyre mène le bal.<br />

internationale à ces îles, mais il a également assuré l’avenir<br />

de la population locale, les Paumotu, ainsi que la préserva-<br />

tion d’un écosystème unique.<br />

Fakarava et Toau,<br />

incontournables<br />

Nous avons plongé à Fakarava et Toau, 2 des 76 atolls<br />

de l’archipel des Tuamotu. La plus grande des îles,<br />

Fakarava, possède le deuxième plus grand lagon de<br />

Polynésie. Sa passe Nord, de 1,6 km de large, est la plus<br />

étendue des Tuamotu. Tout près, la localité de Rotoava<br />

concentre la majeure partie des services, notamment<br />

le petit aéroport. C’est aussi là que l’on trouve le centre<br />

de plongée le plus ancien de l’île : Te Ava Nui. Il permet<br />

de découvrir les trois passes les plus réputées : Garuae<br />

au Nord de Fakarava, Tumakohua au Sud, et Otugi dans<br />

le Sud de l’île voisine de Toau.<br />

La passe Nord est si large que l’on peut y réaliser plu-<br />

sieurs plongées très différentes les unes des autres.<br />

Avec un courant rentrant, la plongée est dérivante, de<br />

l’océan vers le lagon. Avec un courant sortant, elle s’ef-<br />

fectue sur les parties extérieures de la passe.<br />

Une frénésie de vie<br />

Chasses de prédateurs, stations de nettoyage, nurseries<br />

5 29


JOURNAL DES PROS MÉDECINE TECHNIQUE PLANÈTE OCÉANS PHOTO MATÉRIEL AVENTURE ÉPAVE ENTRE NOUS ACTUS<br />

PARTIR PLONGER<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

Atoll ouvert, atoll fermé<br />

Spécialiste des récifs coralliens,<br />

Bernard Salvat a créé en 1971 à Moorea<br />

le CRIOBE (Centre de recherches<br />

insulaires et observatoire de l’environnement).<br />

Retraité, il œuvre désormais<br />

dans des organismes de protection<br />

de la nature.<br />

“Mes recherches m’ont conduit à me<br />

passionner pour les lagons fermés<br />

polynésiens. Plus un lagon est fermé,<br />

plus les rares espèces qui y vivent sont exubérantes,<br />

les coquillages notamment (nacres perlières, coques...).<br />

C’est la caractéristique géomorphologique des atolls de Polynésie<br />

française, qui sont pour 50 d’entre eux des atolls fermés. Reao,<br />

par exemple, possède la colonie de bénitiers la plus importante<br />

au monde : ils se sont installés au milieu de coraux branchus.<br />

Sur les atolls ouverts, le renouvellement des eaux est favorable<br />

à des recouvrements coralliens très importants, en particulier<br />

dans les passes où les courants sont dits ‘rentrants’ ou ‘sortants’<br />

en fonction de la marée. À Fakarava, les coraux et les poissons<br />

sont abondants. Surgissent alors les prédateurs (requins),<br />

et comme le milieu est riche en plancton, les raies mantas<br />

foisonnent également. Aux Tuamotu, vous pouvez aussi assister<br />

à de spectaculaires rassemblements de milliers de poissons<br />

en période de reproduction.”<br />

Propos recueillis par M. Carret<br />

d’alevins... Dans cet univers, la vie s'exprime avec fré-<br />

nésie. Lors d’une plongée, un joli spécimen de chirur-<br />

gien retient mon attention. Je le surprends en train de<br />

jouer avec mes bulles. Il les poursuit, essaie même de<br />

les mordre. Immobile, j’apprécie le comique de la situa-<br />

tion, quand je réalise soudain qu’une nuée de poissons<br />

fait de même juste au-dessus de ma tête !<br />

À présent, notre guide nous fait signe, pointant son<br />

doigt vers le fond, là où le récif s’enfonce dans le bleu.<br />

Une majestueuse raie manta vient de surgir de nulle<br />

part. Planant dans notre direction, elle s’approche dou-<br />

cement. Elle effectuera plusieurs voltes autour de no-<br />

tre palanquée, intriguée par notre présence, avant de<br />

repartir. Mais l’océan nous réserve bien d’autres sur-<br />

prises : un grand requin-marteau, long de trois mètres,<br />

vient de longer le récif avant de disparaître vers les<br />

profondeurs. Un immense banc de lutjans s’est écarté<br />

sur son passage...<br />

L’étendue de la passe et les courants qui la traversent<br />

sont, sans aucun doute, à l’origine de cette impres-<br />

sionnante richesse faunistique, les grands prédateurs<br />

et les fi ltreurs appréciant tout particulièrement ce type<br />

de conditions.<br />

Indigestion de requins<br />

à Tumakohua<br />

Située à l’extrême Sud de l’atoll, cette passe offre non<br />

seulement une plongée d’exception, mais elle est aussi<br />

chargée d’histoire. Le petit village de Tetamanu était<br />

en effet l’ancienne capitale des Tuamotu. On peut en-<br />

core y observer, au milieu de la végétation, la prison et<br />

la première église de l’archipel, récemment restaurée.<br />

30<br />

5<br />

Les plongées dans la passe de Tumakohua sont un<br />

vrai régal. Car sa profondeur moyenne de 30 mètres,<br />

alliée à un courant, beaucoup plus faible que dans la<br />

passe Nord, permet d’observer en toute tranquillité<br />

l’un des spectacles les plus fascinants de Polynésie :<br />

la plus grande concentration de requin gris au monde,<br />

probablement. À la différence des autres passes,<br />

les immersions peuvent avoir lieu aussi bien en cou-<br />

rant rentrant que sortant. Il suffi t juste de changer de<br />

côté : à l’Est de la passe avec un courant rentrant, à<br />

l’Ouest avec un courant sortant. Il faut savoir que les<br />

conditions de visibilité sont bien meilleures avec un<br />

courant rentrant.<br />

Une branche de corail noir<br />

s'accroche à la paroi d'une grotte<br />

tapissée de polypes orangés..<br />

Fakarava,<br />

réserve de la biosphère<br />

En 2006, le deuxième plus grand lagon de Polynésie, Fakarava, dans<br />

l’archipel des Tuamotu, a été classé “réserve de la biosphère” par l’Unesco.<br />

Cette appellation s’inscrit dans le projet international de développement<br />

durable du MAB (Man And Biosphere).<br />

Isabelle Croizeau<br />

Il existait déjà une zone classée depuis 1977 à proximité de<br />

Fakarava : l’atoll de Taiaro dépourvu de passe. Mais n’abritant<br />

aucun village, Taiaro ne correspondait plus au concept actuel de<br />

réserve de la biosphère (voir notre encadré). La zone vient donc<br />

d’être étendue à l’atoll principal, Fakarava, et à six autres atolls.<br />

La réserve de la biosphère des Tuamotu est née.<br />

Le lagon de Fakarava est ouvert sur l’océan par deux passes.<br />

À chaque marée, l’eau s’engouffre dans les goulets, portée par<br />

des courants rapides. Les passes deviennent alors le terrain de<br />

chasse des requins gris et citron, mais aussi des raies mantas,<br />

barracudas, napoléons, mérous et dauphins. Les carnassiers<br />

poursuivent leurs proies dont le seul salut est le lagon. En fi n de<br />

journée, on peut observer des dauphins rassasiés qui ne pensent<br />

plus qu’à jouer, en nageant à contre-courant.<br />

Dans la quiétude du lagon<br />

La quiétude du lagon contraste avec l’activité incessante des<br />

larges passes. Ici, c’est le royaume de nombreux poissons<br />

Le terme de biodiversité prend ici tout son sens,<br />

et la nécessité de protéger cet écosystème devient<br />

une évidence.<br />

(demoiselles, papillons, carangues...), coraux, acropores<br />

et madrépores. Pour le visiteur attentif, il est également<br />

possible d’apercevoir des crustacés, des oursins et des<br />

nudibranches. Le terme de biodiversité prend ici tout son<br />

sens, et la nécessité de protéger cet écosystème devient<br />

une évidence.<br />

Aujourd’hui accessible par avion, à une heure et demie<br />

seulement de <strong>Tahiti</strong>, Fakarava devient une destination<br />

touristique prisée, notamment par les plongeurs. Un grand<br />

hôtel, le Maï Taï, vient d’être implanté sur l’île, avec une<br />

volonté affi chée de respecter l’environnement local, tout en<br />

permettant d’accueillir un nombre plus important de<br />

visiteurs, dans un cadre luxueux. Les années à venir<br />

permettront de savoir s’il est vraiment possible de concilier<br />

augmentation du nombre de touristes et préservation<br />

de l’environnement. Peut-être faudra-t-il limiter les zones<br />

accessibles, ou établir des quotas de visiteurs, pour trouver<br />

le meilleur équilibre...<br />

LE PROJET INTERNATIONAL MAB<br />

Le projet international MAB (Man And Biosphère),<br />

lancé par l’Unesco en 1971, accompagne le<br />

développement des activités humaines, dans le respect<br />

d’une nature remarquable. Il existe à travers le monde<br />

500 sites. Les réserves de la biosphère remplissent<br />

plusieurs fonctions : conservation du patrimoine naturel,<br />

développement humain et économique, outil de<br />

recherche et sensibilisation des habitants.<br />

Rens. www.mab-france.org<br />

5 31


JOURNAL DES PROS MÉDECINE TECHNIQUE<br />

PLANÈTE OCÉANS OCÉANS PHOTO<br />

MATÉRIEL<br />

AVENTURE ÉPAVE ENTRE NOUS ACTUS<br />

PARTIR PLONGER<br />

Otugi, une passe "king size" !<br />

Au Sud-est de Toau, la passe d’Otugi est sans con-<br />

teste la meilleure plongée de l’atoll. Ses 800 mètres de<br />

large et sa faible profondeur (8 à 9 mètres) renforcent<br />

le courant rentrant. Une excellente raison pour en-<br />

clencher la plongée sur la partie extérieure de la pas-<br />

se, avant de descendre à 40 mètres où le courant est<br />

beaucoup moins fort. Un nombre incalculable de re-<br />

quins gris évoluent devant nous, dérapant dans tou-<br />

tes les directions. Les plus audacieux s’approchent<br />

de notre palanquée avant de faire volte face. “Ceux-là<br />

n’ont pas vu un plongeur depuis deux mois !”, nous<br />

confi era Jean-Christophe…<br />

Au milieu des squales, on reconnaît de grands thons à<br />

dents de chien et quelques requins pointes blanches,<br />

beaucoup plus timides que les gris. En remontant le<br />

long du tombant, le courant se fait plus violent. Nous<br />

survolons le corail avant de redescendre à 17 mètres,<br />

dans une grotte située sous le platier. Un énorme banc<br />

de priacanthes s’écarte alors que nous pénétrons dans<br />

la cavité, tapissée de polypes jaunes d’où pointe une<br />

belle branche de corail noir. Telle une porte blindée, le<br />

banc de priacanthe s’est refermé derrière nous…<br />

Avant de quitter Toau, Jean-Michel tient à nous faire<br />

plaisir en nous conduisant sur l'un de ses sites préfé-<br />

rés, le Tombant du chien jaune, un immense trou bleu<br />

qui descend à pic dans les abysses.<br />

Avec un tel fi nal, nul doute que Fakarava nous aura of-<br />

fert les plus précieuses de ses richesses.<br />

32<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

5<br />

À la voile, vers d’autres<br />

îles lointaines<br />

Quatre cabanons posés sur la plage,<br />

avec leur toit en feuilles de palmier...<br />

Sur l’atoll de Toau, Laiza Snow (au<br />

centre, avec sa famille) gère<br />

"Matariva", une petite pension<br />

familiale, parfaitement intégrée au<br />

paysage. L’accueil est très chaleureux<br />

et le lieu paradisiaque, loin de<br />

l’ambiance "gros complexe hôtelier".<br />

En favorisant ce type d’hébergement,<br />

tenu par des locaux, les touristes<br />

contribuent au développement<br />

durable de la région.<br />

"23° 49’ 50’’ Sud, 147°41’21’’ Ouest, juillet 2007. Nous entrons à la<br />

voile dans la passe Mahanatoa, au Nord de Raivavae, une des 5 îles<br />

Australes. À 300 milles au Sud de <strong>Tahiti</strong>, ces îles sont encore très peu<br />

fréquentées par les plongeurs, exception faite de Rurutu et ses<br />

observations de baleines. Notre impatience est donc grande de pouvoir<br />

y découvrir des récifs isolés, réputés parmi les plus riches de Polynésie.<br />

Nous sommes en plein hiver austral, la température de 21 à 22°C a chuté de plus<br />

de 6 degrés. Les premières mises à l’eau sont hésitantes avec nos combinaisons légères de 3 mm,<br />

mais le spectacle est tellement différent !<br />

Sur le motu Vaimanu, dit le motu "piscine" aux dégradés somptueux de turquoise, nous rencontrons Terii, pêcheur<br />

à ses heures, qui nous emmène à la pêche à la langouste, aux bénitiers, à la chasse aux "maïto" (chirurgiens).<br />

Tubuaï, située à une vingtaine d’heures en voilier, sera notre prochaine escale. Nous avons contacté le seul club<br />

de plongée existant : "La bonne bouteille"* ! Une plongée est prévue à l’extérieur du récif et nous embarquons<br />

sur le bateau de Laurent, responsable du club. Nous apercevons alors un grand dos sombre qui arrondit sa<br />

courbe hors de l’eau, pointant une nageoire dorsale tel un drapeau… Des baleines ! Une mise à l’eau en apnée,<br />

en amont de leur trajectoire et c’est l’instant magique. Deux baleines et un baleineau passent deux mètres en<br />

dessous de nous dans un déplacement d’une fl uidité iréelle. Magnifi que et fugitif instant d’harmonie !<br />

Quelques minutes plus tard une plongée à 28 mètres offre d’autres visions enchanteresses. Les coraux sont<br />

d’une très grande diversité, d’énormes acropores en forme de vasques et de parasols dessinent un jardin<br />

sous-marin féerique où nous déambulons en toute quiétude. La faune, moins spectaculaire qu’aux Tuamotu<br />

est paisible, les requins sont rares ici. D’autres plongées suivront, avec toujours la même impression d’un<br />

univers paisible, sensation rehaussée par la pureté de l’eau et l’incroyable tranquillité des lieux."<br />

Jacques Trichereau, responsable du bureau d’études IDEE, en croisière durant six mois en Polynésie.<br />

* "La bonne bouteille" à Tubuai, tél. (00 689) 95 08 41, labonnebouteille@mail.pf<br />

carnet de voyage<br />

La Polynésie en bref<br />

Étalée entre l’Équateur et le Tropique du Capricorne,<br />

à l’Ouest de la ligne de changement de date, la Polynésie<br />

française regroupe 118 îles, dont 76 habitées, qui<br />

constituent 5 archipels : Marquises, Tuamotu, Gambier,<br />

Australes, Société, répartis sur 5.500.000 km2 de zone<br />

économique océanique, 15.000 km 2 de lagons et récifs<br />

pour 2.648 km2 de terres émergées. Polynésie signifi e<br />

étymologiquement “plusieurs îles”.<br />

Les 84 atolls sont répartis pour l’essentiel aux Tuamotu<br />

(76). Le plus grand est Rangiroa (88 km) ; son lagon<br />

pourrait contenir l’île de <strong>Tahiti</strong>. Fakarava est le<br />

deuxième plus grand atoll : 60 km de long sur 25 km<br />

de large. Il fait partie, avec ses îles voisines dont Taiaro,<br />

d’une réserve de biosphère classée par l’Unesco.<br />

© J. Trichereau<br />

Sur une Va’a, pirogue locale, de solides rameurs.<br />

COMMENT Y ALLER<br />

La Polynésie est un territoire<br />

d’outre-mer (TOM), qui possède<br />

son propre gouvernement.<br />

Renseignez-vous sur les<br />

formalités en vigueur aux États-<br />

Unis au moment de votre transit<br />

(Los Angeles), surtout si vous<br />

n’êtes pas ressortissant CEE.<br />

Passeport à lecture optique<br />

demandé par les USA. Comptez<br />

21 h de vol.<br />

QUAND PARTIR<br />

Peu de variations de température,<br />

que ce soit sous l’eau ou dans<br />

l’air (27 à 30°C). Vous pouvez y<br />

plonger toute l’année, combi 3<br />

mm suffi sante. La nuit tombe<br />

vers 18 h.<br />

Meilleure période pour<br />

plonger à Fakarava :<br />

d’octobre à juin.<br />

ORGANISER VOS<br />

PLONGÉES<br />

sur les atolls de Fakarava,<br />

Manihi, Tikehau, Rangiroa,<br />

avec le GIE Plongée (www.<br />

diving-tahiti.com)<br />

Langue : français, tahitien.<br />

Monnaie : 1.000 CFP (franc<br />

pacifi que) = 8,38 €. Retraits<br />

possibles avec les cartes VISA,<br />

limités à 300 €/semaine. Les<br />

hôtels acceptent les CB, mais<br />

pas toutes les pensions. Euros<br />

acceptés et changés dans les<br />

banques et hôtels****. Pas de<br />

chèque français.<br />

DÉCALAGE<br />

HORAIRE<br />

- 11 h<br />

Mataiva<br />

Anse<br />

Amyot<br />

Toau<br />

Fakarava<br />

Tikehau<br />

Rangiroa<br />

Passe Fakatauna<br />

Passe Otugi<br />

SANTÉ<br />

Aucun vaccin obligatoire.<br />

Crèmes solaires à fort indice<br />

de protection.<br />

COURANT ÉLECTRIQUE<br />

220 V. Fiches françaises.<br />

Kaukura<br />

Te Ava Nui<br />

Passe<br />

Garuae<br />

À LIRE<br />

Le guide Lonely Planet “Plonger<br />

<strong>Tahiti</strong> et la Polynésie française”.<br />

CONTACTS UTILES<br />

E Maison de <strong>Tahiti</strong> et ses îles,<br />

tél. 0811 46 46 80 ; www.tahititourisme.fr<br />

E Site des pensions de famille :<br />

www.haere-mai.pf<br />

À SAVOIR<br />

Il y a du courant, des passes, des<br />

sables roses, du corail à fl eur<br />

d’eau et le vertige du bleu... Le<br />

Pacifi que Sud est la demeure des<br />

requins, dauphins, tortues et raies<br />

Arutua<br />

Passe<br />

Tumakohua<br />

Fakarava<br />

Manihi<br />

Apataki<br />

Anaa<br />

Takaroa<br />

Takapoto<br />

Océan Pacifique<br />

LES PLUS BELLES PASSES<br />

DES TUAMOTU<br />

Pour les plongeurs, Rangiroa et Fakarava sont<br />

considérés comme les deux plus beaux atolls<br />

de l’archipel des Tuamotu.<br />

E À Rangiroa, la passe de Tiputa est très célèbre<br />

pour ses "murs de requins" gris, ainsi que la passe<br />

d’Avatoru (raies mantas).<br />

E À Fakarava, ne manquez pas la passe<br />

Tumakohua, dans le Sud, et l’immense passe<br />

de Garuae, dans le Nord. Les deux permettent<br />

d’observer de beaux murs de requins.<br />

E Autres belles passes sur les atolls de Toau,<br />

Kauehi, et Tikehau.<br />

mantas. Les marteaux aussi<br />

(novembre-mars), même si en<br />

septembre, vous pouvez tomber<br />

sur un spécimen ! Tout est<br />

garanti aux Tuamotu, mais ni tous<br />

les jours, ni à chaque plongée,<br />

ni à chaque saison. La lune est<br />

bien là. À vous de savoir la saisir.<br />

Certains ratent même une<br />

baleine qui passe sous leurs<br />

yeux, alors sachez LIRE au fond<br />

du bleu, comme au milieu des<br />

LE CENTRE “TE AVA NUI”<br />

Jean-Christophe Lapeyre, qui a permis la réalisation<br />

de ce reportage, est instructeur CMAS***, MF2,<br />

BEES1 et SSI DCSI. Il vit à Fakarava depuis huit ans.<br />

Son centre Te Ava Nui se divise en trois bases :<br />

Toau, Fakarava Nord et Fakarava Sud.<br />

Son contact : Te Ava Nui, BP 50, 98763 Fakarava,<br />

Polynésie française, tél. 00 (689) 98 42 50.<br />

Jean-Christophe Lapeyre (à gauche) et son équipe.<br />

Hao<br />

Nukutavake<br />

cornes de corail. Il y a aussi des<br />

nudibranches à Rangiroa !<br />

À terre, les excursions ne<br />

manquent pas : visites de fermes<br />

perlières, balades sur les motu<br />

éloignés. Deux "bémols"<br />

néanmoins : la vie et chère, et<br />

pour ceux qui cultivent le "mythe<br />

de la vahiné" créé de toute pièce<br />

par les Euopéens, ils seront<br />

confrontés à la beauté naturelle<br />

des <strong>Tahiti</strong>ennes, tout simplement.<br />

5 33


JOURNAL DES PROS MÉDECINE TECHNIQUE PLANÈTE OCÉANS PHOTO MATÉRIEL AVENTURE ÉPAVE ENTRE NOUS ACTUS<br />

PARTIR PLONGER<br />

P. Kobeh<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

Maldives<br />

Éclats de paradis<br />

Rentrant ou sortant ? Puissant ou modéré ? Tout est là.<br />

Aux Maldives , le maître d’œuvre, c’est le courant.<br />

Il s’engouffre dans les passes des 26 atolls de l’archipel,<br />

attirant une faune exceptionnelle. Dans une ambiance<br />

électrique, prédateurs et proies offrent aux plongeurs le grand<br />

spectacle de la vie. Comme ici, au Nord d’Ari atoll.<br />

Christian Routin<br />

Repères<br />

E Mecque de la dérivante<br />

En raison de sa géographie<br />

particulière (1.196 îles réparties<br />

en 26 atolls), l’archipel des<br />

Maldives se prête parfaitement<br />

aux plongées dérivantes. Le<br />

courant peut parfois être très fort<br />

dans les passes et nécessite une<br />

certaine adaptation à ce type de<br />

plongée, mais il est synonyme<br />

d’une grande richesse faunistique,<br />

et les prédateurs pélagiques<br />

(requins et carangues en tête)<br />

le savent mieux que nous. Donc :<br />

"courant et grosses bêtes".<br />

Un gros "hameçon" est parfois<br />

fourni aux plongeurs, pour se<br />

cramponner sans abîmer le<br />

récif. On recommande un<br />

Niveau 1 + 50 plongées,<br />

au minimum.<br />

E 87 îles-hôtels<br />

Depuis les années 70, les<br />

Maldives ont connu un<br />

développement touristique<br />

fulgurant. Le gouvernement gère<br />

entièrement cet essor, en<br />

séparant les îles dédiées<br />

exclusivement au tourisme de<br />

celles où vit la population locale.<br />

La construction des hôtels n’est<br />

d’ailleurs autorisée que sur les<br />

îles désertes (un millier environ) ;<br />

le gouvernement les vend aux<br />

promoteurs et tire ainsi la<br />

principale ressource de son<br />

économie.<br />

Ce sont les battements de votre cœur<br />

qui vous ont réveillé. Soudain, vous vous êtes rappelé :<br />

ce matin vous plongez… à Bathalaa Maaga Kan Thila<br />

(formation corallienne partant du fond et s’arrêtant<br />

sous la surface de la mer).<br />

Vous êtes assis devant votre petit déjeuner, mais votre<br />

esprit est déjà là-bas. C’est le début de la mousson de<br />

Nord-est. Vos yeux scrutent le ciel. Ensoleillé, mais le<br />

vent souffl e. Il subsiste une dernière inconnue, la plus<br />

importante de toutes : le courant. Est-il rentrant ?<br />

Sortant ? Quelle est sa force ? Vous ne le saurez qu’une<br />

fois sur place et cela ajoute à la tension.<br />

Tous les plongeurs sont arrivés au centre. Ils sont ex-<br />

périmentés et c’est préférable s’ils veulent profi ter<br />

pleinement des 50 minutes de cette plongée profonde<br />

en dérive. Il est temps de partir.<br />

Manik, le capitaine du dhoni, bateau traditionnel mal-<br />

divien, est là avec Ibrahim, son marin. Silencieux, plu-<br />

tôt discret, il répond par le signe “ok” lorsque vous lui<br />

dites dambi capi, “Allons-y capitaine”.<br />

Trente-cinq minutes de trajet. La mer est houleuse. Les<br />

vagues se brisent contre le bateau et le vent pulvérise<br />

l’eau par-dessus bord.<br />

Plus de mille îles saupoudrées dans l’océan Indien.<br />

Elles n’échappent pas à l’hôtellerie de luxe.<br />

Les plongeurs vérifi ent leurs équipements. Le rythme<br />

cardiaque monte d’un cran lorsque le moteur ralentit<br />

enfi n. L’eau est claire, on peut voir le haut du récif<br />

5 35<br />

P. Kobeh


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PARTIR PLONGER<br />

36<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

Quel avenir<br />

pour les<br />

atolls ?<br />

Serge Andréfouët, chargé de<br />

recherche à l’IRD (Institut de<br />

recherche pour le<br />

développement) de Nouméa,<br />

et spécialiste en télédétection<br />

et récifs coralliens.<br />

“Les atolls eux-mêmes ne sont<br />

pas vulnérables face au<br />

changement climatique ; ce qui<br />

est fragile, ce sont les îles<br />

formées sur les atolls par<br />

l’accumulation des sédiments<br />

coralliens arrachés au récif et<br />

transportés par les courants,<br />

marées, vagues... La montée du<br />

niveau des eaux change le forcing<br />

hydrodynamique et donc la<br />

formation de ces îles. Prédire si<br />

elles disparaîtront avec la montée<br />

du niveau de la mer est un sujet<br />

encore débattu par les<br />

scientifi ques. En fait,<br />

géologiquement, la montée du<br />

niveau est plutôt favorable à<br />

l’accroissement de la taille des<br />

îles d’après les carottages<br />

géologiques, mais comme<br />

l’occupation des sols s’est accrue<br />

et que les usages ont changé, la<br />

vulnérabilité des zones construites<br />

a augmenté. Pour le moment, il<br />

s’agit plus d’un problème de<br />

changement des usages que de<br />

montée des eaux. À Tuvalu, le<br />

village est fréquemment inondé,<br />

car la population a commencé<br />

à construire il y a peu dans des<br />

zones en dépression, plus<br />

facilement inondables. De<br />

mauvaises options de<br />

management peuvent accroître le<br />

problème au lieu de l’atténuer.<br />

Pour l’instant, les médias<br />

exagèrent la situation, mais<br />

certains atolls, comme Tuvalu,<br />

profi tent de leur vulnérabilité<br />

potentielle pour recevoir un peu<br />

d’attention et d’aide économique,<br />

ce qui est positif.”<br />

Propos recueillis par M. Carret<br />

5<br />

douze mètres plus bas. Les vagues qui viennent de<br />

l’extérieur ne rencontrent aucune résistance sur leur<br />

route vers l’intérieur de l’atoll. Les quelques poissons<br />

que vous distinguez en bas font face à l’océan.<br />

Ce sera "épaule gauche" !<br />

Le directeur de plongée a sauté à l’eau pour évaluer,<br />

vers dix mètres de fond, la puissance du courant. Il n’a<br />

pas mis longtemps à refaire surface ; agrippé au pare-<br />

battage, il annonce la couleur : “Ce sera épaule gauche :<br />

vous suivrez le courant avec le récif sur votre gauche.<br />

Sautez !” Une fois tous les plongeurs dans l’eau, un court<br />

échange de signaux : “ok”, et “vers le bas”.<br />

Stabilisation à 25 m, tout le monde est là ; la dérive<br />

s’enclenche le long du récif. Vous êtes poussé par le<br />

courant. Parfois, vous devez obliquer sur la droite et<br />

palmer la tête vers le bas face au courant parce qu’au<br />

lieu de venir de derrière, le traître a changé de direction<br />

et vient de votre droite, menaçant de vous faire culbu-<br />

ter par-dessus le tombant.<br />

Après quelques minutes, deux formes familières vien-<br />

nent vers vous. Au fur et à mesure qu’elles se rappro-<br />

chent, leurs ventres ronds, leur gabarit imposant et<br />

leurs postures révèlent leur nature exacte : ce sont des<br />

requins pointes blanches océaniques (Carcharhinus<br />

albimarginatus). Ils s’écartent de votre route, revien-<br />

nent un petit peu plus profond et disparaissent dans le<br />

bleu… C’est un bon début.<br />

C’est alors qu’une forme massive et vert sombre appa-<br />

raît, face au courant, dans votre direction. Elle est telle-<br />

ment grosse que de belles carangues juvéniles ornent<br />

sa mâchoire inférieure. Ses lèvres charnues vous disent<br />

bien quelque chose mais ce n’est que lorsqu’elle se dé-<br />

tourne lentement que vous reconnaissez une loche<br />

géante Epinephelus lanceolatus de plus d’1,50 mètre<br />

de long. Elle fait face au courant, immobile, avant de<br />

prendre sa retraite dans une grotte, un peu plus bas.<br />

<strong>L'atoll</strong><br />

… et la tôle<br />

Peu nombreuses aux Maldives,<br />

les épaves ont un attrait particulier.<br />

Au-delà de leur beauté, elles apportent<br />

une note historique à un séjour voué<br />

au bien-être et à la nonchalance,<br />

un temps d’émotion et de réfl exion<br />

sur le passé et l’histoire des hommes.<br />

François Brun<br />

"FESDHOO WRECK"<br />

Ce petit cargo d’une trentaine de mètres, est posé bien à plat<br />

sur un fond sableux, à -30 m à proximité de l’île de Fesdhoo,<br />

dans l'atoll d'Ari. Nous savons peu de chose sur cette épave.<br />

En plongée de nuit, équipés de nos silencieux recycleurs<br />

Inspiration, nous approchons tranquillement des empereurs et<br />

autres grogneurs qui prêtent aimablement le fl anc à nos objectifs.<br />

Le lendemain, nous devons nous réfugier derrière les tôles pour<br />

nous protéger d’un courant très violent. Les nombreuses<br />

arborescences de corail noir balayent la passerelle et des bancs<br />

de grosses carangues tournent autour de l’épave. Le petit château<br />

et le mât de l’avant nous ramènent à nos souvenirs d’enfance,<br />

rappelant le célèbre Sirius du capitaine Haddock dans<br />

le “Trésor de Rackham le Rouge”…<br />

D’après Christian Allanic d’Ok Maldives, le Fesdhoo serait<br />

un ancien cargo frigorifi que.<br />

F. Brun F. Brun<br />

Sur le Feshdoo. Un petit air de l’épave<br />

de Rackham le Rouge…<br />

F. Brun<br />

LE BRITISH LOYALTY<br />

Le sondeur n’est pas nécessaire pour retrouver l’épave ; de<br />

nombreuses taches huileuses irisent la surface de l’eau. C’est à<br />

peine croyable, cela fait 60 ans que du pétrole suinte des cales du<br />

British Loyalty ! Heureusement, dès l’immersion, nous n’observons<br />

plus de traces de pollution. L’épave est couchée sur tribord à<br />

-34 m. Elle est gigantesque, couverte de corail noir et d’acropores<br />

tabulaires. Il faut dire que nous sommes sur l'atoll d'Addu, l’atoll le<br />

plus au Sud de l’archipel, quasi-vierge. Dans les passes, la densité<br />

de corail est incroyable ! La très faible fréquentation et peut-être<br />

une température de l’eau surprenante aux Maldives (22°C)<br />

expliquent probablement cette abondance. Les cales sont<br />

colossales. Les deux énormes hélices, suspendues dans le vide,<br />

sont couvertes de corail noir et de bivalves colorés. L’hélice de<br />

secours est posée à plat sur le côté de la coque.<br />

(Remerciements à Christian Allanic, d’Ok Maldives, qui a permis la<br />

réalisation de ce reportage. Contact : Ok Maldives, tél. 01 39 73 84 28,<br />

www.okmaldives.com)<br />

"Une sérénité particulière"<br />

Couchée sur le côté, l’épave a de beaux restes<br />

et les bossoirs sont intacts.<br />

Ci-contre, la poupe du British Loyalty.<br />

Torpillé par une mouche !<br />

Pétrolier de 140 m de long, le British<br />

Loyalty est lancé en 1927. En mai 1942,<br />

alors que la Royal Navy vient de prendre<br />

Diego Suarez (Madagascar) à la France de<br />

Vichy, la 8e fl ottille de sous-marins<br />

japonais attaque Sydney et Diego Suarez.<br />

Elle est constituée de trois gros bâtiments<br />

de type C1 (I-16, I-18, I-20, qui avaient déjà<br />

participé à l’attaque de Pearl Harbour)<br />

porteurs de petits sous-marins de poche<br />

“mouche” ou midget. C’est la “mouche”<br />

du I-20 qui va torpiller le British Loyalty.<br />

Il est coulé par -22 m, et seule sa cheminée<br />

dépasse de la surface de l’eau. Il est<br />

renfl oué et réparé dans les mois qui<br />

suivent. On retrouve sa trace dans<br />

l’extrême Sud des Maldives, à Addoo Atoll.<br />

En mars 1944, il est à nouveau touché par<br />

le U-Boot 183 et perd une grande partie de<br />

son pétrole dans l’atoll, engendrant une<br />

forte pollution. Il restera là jusqu’en<br />

janvier 1946 où il sera fi nalement sabordé.<br />

Jean-Pierre Montseny est descendu lui aussi en recycleur sur le British Loyalty.<br />

"Une sérénité particulière émane de cette épave baignée de lumière aux tons pastel verts<br />

et bleus. Inclinée à 45 degrés sur tribord, elle repose protégée de la houle au cœur même<br />

du lagon, par un fond de 34 mètres. Entre deux eaux, le survol du pont offre la vision<br />

surréaliste des formes métalliques colonisées par l’incroyable diversité des coraux. Les<br />

treuils se devinent à peine, couverts de magnifi ques cocons de corail-bulle vert pâle, qui<br />

virent au jaune sous nos phares. Des glass-fi shes, par milliers, zigzaguent entre les<br />

bouquets de corail noir. Plus bas sous le bastingage, en passant sous l’hélice et le safran,<br />

le temps s’arrête, moment inoubliable."<br />

F. Brun


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PARTIR PLONGER<br />

Christian Allanic,<br />

responsable de Ok<br />

Maldives, vit aux<br />

Maldives depuis<br />

17 ans.<br />

Il propose des<br />

croisières<br />

(4 bateaux, 6 à<br />

10 nuits, 12 à 22<br />

plongées) dans<br />

les plus beaux<br />

atolls maldiviens. Deux navires<br />

sortent des sentiers battus et<br />

croisent vers les magnifi ques<br />

atolls du grand Sud, tels que<br />

Laamu, Thaa ou Seenu atoll,<br />

ouverts depuis peu à la plongée.<br />

"Dans le Sud, plus sauvage encore,<br />

les rencontres sont exceptionnelles.<br />

À l’image de Malpelo, on tombe<br />

parfois sur des bancs de centaines<br />

de requins-marteaux ! On redevient<br />

des gamins, allant de surprises en<br />

surprises. Les passes sont plus<br />

belles encore, car les îles du Sud<br />

n’ont pas été touchées par El Niño<br />

et les coraux ont gardé toute leur<br />

vitalité. Ceux qui sont venus il y a<br />

vingt ans aux Maldives retrouvent<br />

ici le même plaisir et le même<br />

émerveillement.<br />

Ce plaisir est encore plus marqué<br />

depuis que nous sommes équipés<br />

Nitrox, et nous accueillons<br />

également les plongeurs équipés<br />

de leur recycleur Inspiration. Les<br />

consommables tels que l’O 2 et la<br />

chaux sodée sont fournis à bord,<br />

et pour ceux qui souhaitent<br />

effectuer un baptême en recycleur<br />

au Maldives, bienvenue à bord !"<br />

Contact :www.ok-maldives.com<br />

38<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

Au Sud, du<br />

nouveau<br />

5<br />

Un mur de fusiliers<br />

La dérive continue, agrémentée de bancs de vi-<br />

vaneaux minuit et de diagrammes qui décorent<br />

les blocs de corail formant les fl ancs du récif.<br />

Bientôt, un groupe de fusiliers se reforme au-des-<br />

sus de vous et vous escorte tandis que vous apercevez<br />

les premières pointes blanches de récif.<br />

Très vite, le tableau devient plus dense, plus électrique : les<br />

fusiliers se resserrent autour de vous, se protégeant des<br />

attaques des thons qui déchirent ce nuage comme des tor-<br />

pilles argentées. Le rideau vivant s’ouvre et se ferme, le<br />

crépuscule succède à la lumière du jour en une fraction de<br />

seconde. Dans un effort désespéré pour échapper aux pré-<br />

dateurs, le mur vivant se précipite vers vous ; une masse de<br />

petits missiles, parfaitement synchronisés, dirigés vers un<br />

seul objectif : la survie. Vous vous préparez à l’impact mais<br />

au dernier moment, le mur se désintègre et frôle votre<br />

corps. La plongée est devenue tridimensionnelle. Tous vos<br />

sens sont stimulés par le spectacle de la vie et de la mort.<br />

Alors que vous commencez à crier votre stupéfaction dans<br />

votre détendeur et cogner votre bouteille comme un ma-<br />

lade avec votre couteau pour tenter de montrer le specta-<br />

cle à vos équipiers, les choses se corsent. Ils arrivent ! Trois,<br />

non, cinq, dix, douze… Ils apparaissent un par un alors que<br />

le courant vous conduit vers eux. Ils viennent vous obser-<br />

ver, vous encerclent et repartent pour revenir.Ce sont des<br />

requins gris de récif, Carcharhinus amblyrhynchos.<br />

1.000 barracudas<br />

sous nos palmes<br />

À présent, vous hurlez d’excitation dans votre déten-<br />

deur, tournant sur vous-même comme une toupie. Vous<br />

apercevez parmi les requins gris des miniatures, des bé-<br />

bés de moins d’un mètre ; des tueurs nés.<br />

Mais le temps de non-décompression se rappelle à vous,<br />

votre mano crie grâce. Vous remontez un petit peu, che-<br />

vauchant la courbe de sécurité. Vous êtes sur le point de<br />

rejoindre la surface quand soudain, des retardataires dé-<br />

barquent en nombre. Un banc de 500 à 1.000 barracudas<br />

jello est là, sous vos palmes. Vous faites demi-tour et pal-<br />

mez contre le courant à la limite de la courbe de sécurité<br />

pour rester au-dessus d’eux aussi longtemps que possi-<br />

ble. Votre ordinateur affi che une minute avant décom-<br />

pression. Il est temps de commencer la longue remontée<br />

avec un palier habituel à 5 mètres étendu à cinq minutes.<br />

Car c’était une plongée profonde et exténuante.<br />

Alors que vous attendez à la surface que le bateau<br />

vienne vous chercher, vous exultez et hurlez avec vos<br />

équipiers comme un cow-boy… À cet instant précis,<br />

vous savez qu’ils ont vécu le meilleur de Bathala<br />

Maaga Khan Thila, au Nord d’Ari atoll..<br />

À présent, si vous pensez que tout cela n’est qu’une<br />

vulgaire fi ction, un conseil : allez-y et vous n’oublierez<br />

plus ces quatre mots, jusqu’à la fi n de votre vie :<br />

Bathalaa Maaga Kan Thila. E<br />

P. Kobeh<br />

Les plus belles<br />

plongées<br />

des Maldives<br />

Une sélection de P. Kobeh<br />

P. Kobeh<br />

1. Atoll de Malé Nord<br />

E Nasseemu Thila : série de patates en bordure<br />

d’un très grand sec du côté Est de l’atoll. Un platier<br />

qui culmine à -9 m. Très beaux alcyonnaires bleus<br />

et mauves sous les surplombs, bancs de lutjans<br />

à raies bleues.<br />

E Banana Reef : le grand classique des Maldives. Sec en<br />

forme de banane, du côté Sud-est de l’atoll, qui remonte à -2 m.<br />

Sous les surplombs : napoléons, poissons-soldats, gaterins... Si le<br />

courant n’est pas trop fort, c’est une bonne plongée de réadaptation.<br />

2. Atoll de Malé Sud<br />

E Guraidhoo Kandu : c’est LA passe des Maldives,<br />

à l’Est de l’atoll. On y plonge à courant rentrant.<br />

Requins gris et pointes blanches, bancs de raies<br />

aigles, quelques marteaux.<br />

E Cocoa Thila : Sec à l’extérieur de l’atoll, côté Est,<br />

O C É A N I N D I E N<br />

Atoll<br />

Makunudu<br />

Atoll<br />

Malosmadulu<br />

Nord<br />

Atoll<br />

Malosmadulu<br />

Sud<br />

Atoll<br />

Ari<br />

Atoll<br />

Nilandu<br />

Nord<br />

Atoll<br />

Nilandu<br />

Sud<br />

Atoll<br />

Suvadiva<br />

Sud<br />

qui remonte à -14 m. Plongée avec courant sortant. Requins gris<br />

et pointes blanches, raies aigles. Sur le platier, de nombreuses tortues.<br />

Atoll<br />

Ihavandiffulu<br />

Atoll<br />

Miladummadulu<br />

nord<br />

Atoll<br />

Miladummadulu<br />

Sud<br />

3. Atoll de Rasdhu<br />

E Madiwaru : beaucoup de requins-marteaux, très tôt le matin, sur le récif extérieur<br />

d’une petite île déserte au Nord-est de l'atoll d'Ari.<br />

4. Atoll d’Ari<br />

E Maaya Thila : petit sec vers le Nord-est de l’atoll qui culmine à -4 m. Domaine<br />

des requins gris et pointes blanches, des lutjans, des carangues et des raies aigles.<br />

Scènes de chasse en plongée de nuit : requins, murènes, mérous et barracudas<br />

s’en prennent aux fusiliers. Poissons-pierres sur le platier.<br />

E Kalhuhadhihua : récif d’un banc de sable à l’Ouest de l’atoll. Le long du récif,<br />

de très belles formations qui alternent canyons et surplombs. Nombreux alcyonnaires<br />

et gorgones. L’hiver, possibilité d’observer des raies mantas. Le haut de la partie<br />

intéressante du récif culmine à -10 m.<br />

E Hukuruelhi : récif extérieur au Sud-ouest de l’atoll. Grand site à mantas.<br />

Plongée entre 10 et 20 m, à courant sortant.<br />

5. Atoll de Mulaku<br />

E Mulaku Kandu : passe au Nord de l’atoll très fréquentée par les pélagiques<br />

(pointes blanches, carangues, barracudas, raies aigles...).<br />

Atoll<br />

Fadiffolu<br />

Atoll<br />

Malé<br />

Atoll<br />

Felidu<br />

Atoll<br />

Mulaku<br />

Atoll<br />

Kolumadulu<br />

Atoll<br />

Haddumati<br />

Atoll<br />

Suvadiva<br />

Nord<br />

6. Atoll de Felidhu<br />

E Fotteyo Kandu : passe du Nord-est de l’atoll, avec superbes coraux mous jaunes,<br />

presque blancs. Requins gris, marteaux, pointes blanches, thons, barracudas...<br />

Malé


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PARTIR PLONGER<br />

carnet de voyage<br />

Les Maldives en bref<br />

Hérité du sanscrit mala (guirlande) et dvipa (île),<br />

le mot Maldives décrit parfaitement cet archipel de<br />

l’océan Indien qui s’étale sur 820 km de long et<br />

130 km de large. Sur 300 km2 sont posés, à fl eur<br />

d’une eau limpide, un chapelet de 1.196 îlots, avec<br />

21 atolls. Une centaine d’entre eux sont vampirisés<br />

par des hôtels. Une centaine d’autres sont habités<br />

par les 300.000 Maldiviens.<br />

Sachez que les ingrédients de votre séjour seront<br />

avant tout du sable, de l’eau et des poissons !<br />

COMMENT Y ALLER<br />

Vols directs (11 h) depuis Paris, pour<br />

atterrir sur l’île principale de Malé.<br />

FORMALITÉS<br />

Passeport valide au moins six mois après<br />

la date du retour. Visa gratuit à l’arrivée.<br />

QUAND PARTIR<br />

Éviter les moussons de juillet-août et de<br />

mi-octobre à fi n novembre. La demande<br />

est donc forte durant notre hiver ;<br />

elle s’est accentuée depuis 2 ans.<br />

Zone non sujette aux cyclones. Air à<br />

30°C, mer à 28°C toute l’année.<br />

ORGANISER VOS PLONGÉES<br />

En croisière ou en séjour, comme vous<br />

le souhaitez.<br />

Les échanges entre autochtones et voyageurs restent très discrets.<br />

40<br />

5<br />

Pêcheur maldivien. L'essentiel de la population est musulmane.<br />

CAISSONS<br />

Le plus souvent tenus par des<br />

Européens. Sur l’île de Bandos<br />

dans l’atoll de Malé Nord, sur<br />

l’île de Kuramathi dans l’atoll de<br />

Rasdhu au Nord d’Ari, sur<br />

Lhaviyani atoll.<br />

LANGUE<br />

Anglais<br />

MONNAIE<br />

Dollar US ou euro sur toutes<br />

les îles touristiques<br />

DÉCALAGE HORAIRE<br />

+ 4 h<br />

SANTÉ<br />

Aucun vaccin<br />

demandé, excepté si vous<br />

avez séjourné les six<br />

derniers jours dans<br />

une zone infestée<br />

par le choléra<br />

ou la fi èvre jaune.<br />

COURANT<br />

ÉLECTRIQUE<br />

220 V. Adaptateur<br />

international pour les prises.<br />

À LIRE<br />

Le guide Mondeos “Plonger aux<br />

Maldives”, de Pascal Kobeh<br />

CONTACTS UTILES<br />

www.visitmaldives.com/fr<br />

À SAVOIR<br />

L’emblème des Maldives étant<br />

la raie manta, il est certain<br />

que vous la croiserez<br />

à un moment ou à un autre<br />

(atoll d'Ari notamment), en train<br />

de se faire déparasiter ou<br />

Un paradis pour les snorkelers.<br />

d’engloutir sa ration de plancton<br />

quotidien.<br />

Les requins-baleines s’inscrivent<br />

également au programme,<br />

au Sud de l'atoll d'Ari en<br />

particulier. Sinon, les espèces<br />

typiques de l’océan Indien, avec<br />

un poisson-clown endémique<br />

des Maldives.<br />

La meilleure façon de découvrir<br />

les fonds marins est la croisière<br />

(85 croisiéristes inscrits,<br />

3 plongées par jour),<br />

si la promiscuité ne vous<br />

dérange pas. Sinon, choisissez<br />

une île et plongez avec le centre<br />

de l’hôtel (Une centaine<br />

de centres à terre, 2 plongées<br />

par jour le plus souvent).<br />

La plongée étant l’activité<br />

principale de l’archipel, vous<br />

n’aurez pas de souci. Par contre,<br />

risque d’ennui garanti pour les<br />

non plongeurs. Pas de véritable<br />

rando ni de balade culturelle<br />

(sinon quelques sites<br />

bouddhistes dans le grand Sud.<br />

Convertis par les Arabes en<br />

1153, les Maldiviens sont<br />

musulmans). Du sable, de l’eau<br />

et des poissons !


JOURNAL DES PROS MÉDECINE TECHNIQUE PLANÈTE OCÉANS PHOTO MATÉRIEL AVENTURE ÉPAVE ENTRE NOUS ACTUS<br />

PARTIR PLONGER<br />

42<br />

ATOLLS DE RÊVE<br />

D'autres paradis…<br />

NOUVELLE-<br />

CALÉDONIE<br />

Les atolls du groupe Entrecasteaux avec<br />

notamment Surprise et Huon, principal<br />

lieu de ponte des tortues vertes dans le<br />

Pacifi que, ne sont accessibles qu’aux<br />

heureux propriétaires de bateaux privés<br />

avec compresseur à bord. À l’Ouest<br />

d’Ouvéa, se trouve le récif de Beautemps-<br />

Beaupré. Des plongées superbes, mais<br />

réservées à quelques privilégiés. Il est<br />

plus aisé de séjourner sur l’atoll d’Ouvéa,<br />

de profi ter de sa longue langue de sable<br />

blond (25 km) et d’y plonger.<br />

Les + : il s’agit ici de plongées<br />

dérivantes, dans des passes, qui<br />

nécessitent un minimum d’expérience.<br />

Rencontres avec les thons, carangues,<br />

barracudas. Tortues et requins quasi<br />

garantis, notamment les paresseux<br />

requins-léopards qui se laissent<br />

approcher, presque nez à nez. Raies<br />

mantas et raies léopards occasionnelles.<br />

Plonger dans le bleu est toujours une<br />

découverte, avec des surprises, parfois<br />

heureuses, parfois moins. Rappelez-vous<br />

qu’ici, vous n’êtes pas dans un parc<br />

d’attractions et que nul ne pourra vous<br />

prédire quel animal vous dénicherez !<br />

Sites web : www.iles-loyaute.com<br />

www.nouvellecaledonieplongee.com ;<br />

www.ouveaplongee.com ;<br />

SEYCHELLES<br />

Desroches<br />

Située à 40 minutes de vol de Mahé, la<br />

capitale, l’île de Desroches (archipel des<br />

Amirantes) est une île-hôtel. Pas de<br />

magasin, pas de village. Vous pouvez vous<br />

M. Carret<br />

Terme d’origine maldivienne, l’atoll désigne un collier d’îles coralliennes, indissociable du rêve<br />

et du paradis. Après les Maldives et les Tuamotu, en voici quelques autres, tout aussi idylliques.<br />

Martine Carret<br />

5<br />

J. Chias<br />

balader à vélo ou fouler en toute solitude<br />

des plages de sable blanc immaculé. Le<br />

complexe hôtelier est magnifi que (vélo au<br />

pied de votre chambre, terrasse extérieure<br />

avec salon et transats individuels), les<br />

buffets sont somptueux. Et le centre de<br />

plongée à la hauteur : 5* PADI obligent !<br />

Les + : bateau propre, matériel en très<br />

bon état, centre très bien entretenu. Des<br />

atouts non négligeables, mais<br />

“classiques” pour cette destination de<br />

luxe. Les sites de plongée sont tous situés<br />

à 20 minutes de bateau de la plage.<br />

Expérimentés comme débutants seront<br />

G. Di Raimondo<br />

heureux face aux bancs de fusiliers ou de<br />

gaterins. Desroches offre également des<br />

grottes et des cavernes, tout comme des<br />

murs coralliens. Requins et tortues sont<br />

aussi au rendez-vous.<br />

Sites web : www.naiaderesorts.com<br />

Le groupe d’Aldabra<br />

Situé à 630 milles au Sud-ouest de Mahé,<br />

ce groupe se compose de trois atolls :<br />

Aldabra, Cosmoledo et Astove.<br />

Classé depuis 1982 au patrimoine<br />

mondial de l’Humanité par l’Unesco, l’atoll<br />

d’Aldabra abrite la plus vaste population<br />

mondiale de tortues terrestres géantes :<br />

152.000 recensées. Sous l’eau, tortues<br />

vertes et imbriquées. Seule possibilité<br />

pour y plonger : la croisière. Une<br />

fondation, la SIF, Seychelles Islands<br />

Foundation, délivre des permis de visite.<br />

Les + : La certitude d’être quasi seuls au<br />

monde. Cosmoledo offre murs de corail et<br />

de gorgones. Le récif d’Astove est incisé<br />

de crevasses et de cavernes. Avec un peu<br />

de chance, vous croiserez le poissonclown<br />

endémique de l’archipel :<br />

Amphiprion fuscocaudatus. L’atoll<br />

d’Aldabra est considéré comme le<br />

Galápagos de l’océan Indien. Avec requins<br />

et dugongs en “must” aléatoire. Tout<br />

dépend de votre “capital chance”.<br />

Sites web : www.seychelles.travel ;<br />

www.sif.sc<br />

PALAU<br />

Séjour ou croisière, vous avez le choix<br />

dans cet archipel de Micronésie. Au nord<br />

de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et au<br />

Sud-est des Philippines, des centaines<br />

d’îles vous attendent. Certaines sont des<br />

atolls, d’autres non (Truk ou Yap par<br />

exemple), mais en croisière, peu<br />

importera la distinction. Depuis la France,<br />

vous trouverez des voyagistes pour<br />

vous y emmener.<br />

Les + : 700 espèces de corail et<br />

1.500 espèces différentes de poissons<br />

répertoriées dans cette zone. Les<br />

amateurs de macro y seront comblés,<br />

notamment les amoureux des facétieux et<br />

colorés poissons-mandarins (Synchiropus<br />

splendidus), mais les pélagiques sont<br />

aussi de sortie. Avec de surcroît des<br />

incursions dans le célèbre lagon de Truk<br />

pour plonger dans l’histoire de la Seconde<br />

Guerre mondiale. Dans des eaux peu<br />

profondes, gisent des centaines d’épaves,<br />

coulées lors du raid aérien américain<br />

Hailstone (17 février 1944) lancé contre la<br />

IVe fl otte Japonaise.<br />

Vous trouverez également des centres<br />

de plongée/croisiéristes pour vous rendre<br />

sur certains autres atolls, que sont Ngulu,<br />

Falalop, Ulithi, Namonuito, Pulusuk,<br />

Stawan, Ngetik, Oroluk...<br />

Peu de Français dans cette zone,<br />

mais si vous êtes aventurier et si vous<br />

parlez anglais, vous pouvez organiser<br />

votre voyage vous-même.<br />

Sites web : www.visit-palau.com<br />

Les différentes catégories d’atolls<br />

E ATOLL STRICTO SENSU : altitude comprise entre 2 et 5 m. On parle parfois d’atolls submergés,<br />

des brisants en haute mer, pour lesquels il n’y a pas de terres émergées.<br />

E ATOLL SOULEVÉ : comme celui de Makatea (Sud des Tuamotu), où a été exploité le phosphate.<br />

Son élévation de 70 m est due à la naissance du complexe volcanique des îles de la Société, l’apparition<br />

de <strong>Tahiti</strong> ayant provoqué un bombement de la lithosphère.<br />

E ATOLL SURÉLEVÉ : Niau, Tairao, Rangiroa, Fakarava, surélevés de quelques mètres. En Polynésie,<br />

les îlots qui forment la ceinture corallienne s’appellent motu. Ils sont séparés par des hoa, chenaux plus<br />

ou moins larges, qui permettent des échanges océan-lagon réduits.<br />

E ATOLL COMBLÉ : le lagon est tellement petit qu’il est envahi par la sédimentation, puis la cocoteraie,<br />

comme celui de Nukutavake.<br />

D. Defl orin<br />

C. Tricot<br />

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