chevalier kadosh

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61. CHEVALIER KADOSH ou CHEVALIER DE L'AIGLE
BLANC ET NOIR (1842)
Copie et traduction du rituel (Juridiction Sud américaine)
BIBLIOTHEQUE du GODF (non référencé) 38 pages
TRENTIÈME DEGRÉ, CHEVALIER KADOSH,…
Degrés philosophiques et chevaleresques R É A A Juridiction Sud
– Etats-Unis (1842)
Le Sanctuaire Intérieur, livre de la maison sacrée A∴M∴5644
Les grades philosophiques et chevaleresques du XIXè au XXXè sont les suivants :
XIX. Pontife ou Sublime Écossais
XX. Maître de la Loge symbolique
XXI. Noachite ou Chevalier Prussien
XXII. Chevalier du Royal Hache, Prince du Liban
XXIII. Chef du Tabernacle
XXIV. Prince du Tabernacle
XXV. Chevalier du Serpent d'Airain
XXVI. Prince de Mercy
XXVII. Chevalier Commandeur du Temple
XXVIII. Chevalier du Soleil ou Adepte
XXXIX. Chevalier Écossais de Saint-André
XXX. Chevalier Kadosh
Ces grades, dans la Juridiction Sud des États-Unis, sont conférés dans leur totalité par le Conseil des
Chevaliers Kadosh, 30 ème Degré. Ils peuvent cependant être conférés par ce même Conseil jusque et
y compris le 28 ème Degré, en un ensemble séparé.Symboles utilisés 1 :
1 Commandeur 2
2 ⊕ Premier Vice-Commandeur
3 Second Vice-Commandeur
4 ♄ Premier Diacre
5 ♂ Second Diacre
6 ☿ Orateur
7 ♁ Aumônier
8 T Turcopilier 3
1
NdT : les appellations changent selon les appartements ; les symboles figurent dans le texte en anglais, ils permettent
d'identifier les protagonistes.
2
NdT : La Commanderie templière était placée sous l'autorité d'un Précepteur (terme usuel) qui portait aussi – mais moins
souvent - le titre de Commandeur. Le texte d'origine en anglais mentionne 'Précepteur'. Dans cette traduction en français,
le terme traditionnel de Commandeur a été préféré.
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9 D Drapier 4
10 ♃ Maréchal des Cérémonies
11 ♆ Lieutenant de la Garde
12 ✠ Le Candidat appelé Postulant ou Aspirant)
K.D.Sh… Kadosh ou Kodesh est un mot hébreu qui signifie …ק ד שPur, Saint,
Sanctifié, Consacré, Purifié, Sacré.
…H'Kadosh …ה ק ד שLa Sainte Place, le Sanctuaire
ה י כ ל M'Kadosh : Le Temple, dans les Chroniques, est synonyme de …מ ק ד ש
HAÏKAL, le temple de Salomon; également dénommé H'Kadosh et ק ד ש ך- ה י כ ל
Haikal-Kadoshik : Ton Temple Sacré… ק ד ש י ו-ק ד ש י ה ו et ה י כ ל-Haikal ,ה י כ ל-
Kadoshiu et Haikal Kadoshihu, Son Temple Sacré.
___________
Il y a plusieurs Kadosh. Les rituels français en mentionnent sept : 1) celui des
Hébreux 2) celui des premiers Chrétiens 3) celui des Croisades 4) celui des
Templiers 5) celui de Cromwell ou des Puritains 6) celui des Jésuites et 7) "le grand
et véritable Kadosh, n'appartenant à aucune secte, libre de toute ambition, qui ouvre
ses bras à tous les hommes, et n'a d'autres ennemis que le Vice, le crime, le
fanatisme et la superstition."
Pour tous les Kadosh, les Mots, Signes et Symboles sont essentiellement les
mêmes.
APPARTEMENTS ET DÉCORATION
À ce Degré, pour une réception, quatre appartements sont utilisés.
Le premier appartement est tendu de noir. Une lampe sépulcrale est suspendue au
plafond.
Au centre de l'appartement, une tombe peinte de manière à imiter le marbre. Audessus,
un cercueil.
Sur une plate-forme de la tombe se trouvent trois crânes. Celui du centre, ceint de
laurier ou d'amarante (immortelles), est placé sur un coussin de velours noir. Sur le
crâne situé à gauche du premier se trouve la triple tiare papale. Le dernier est ceint
d'une couronne royale ornementée de fleurs de lys. La couronne est ouverte comme
au Moyen âge.
3 NdT : le mot 'turcopole' désignait originellement ceux qui étaient nés d'une mère grecque et d'un père turcoman et qui
étaient destinés à une carrière militaire. Le titre de Turcopilier ou Turcopolier fut utilisé ensuite dans le royaume latin de
Jérusalem pour désigner le chef de la Cavalerie légère.
4 NdT : Le rôle du drapier était de la toute première importance. Il était cité comme le troisième personnage de l'ordre. Le
frère drapier gérait le stock de vêtements ainsi que tout ce qui dépendait de la literie. Il surveillait lui-même l'arrivée des
vêtements importés d'Europe, et destinés aux templiers d'Orient. Il contrôlait l'ouverture des colis. Il devait veiller à ce
que tous les templiers aient un vêtement correct et "soient habillés honnêtement." Il préparait également l'habit blanc ou
noir des frères nouvellement reçus dans l'ordre lors de la cérémonie de réception et récupérait leurs vêtements civils.
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Sur la partie ouest de l'appartement, un grand calicot porte la sentence suivante
écrite en lettres de feu : "Celui qui surmontera la terreur de la mort s'élèvera audessus
de la sphère terrestre et sera digne de l'initiation au plus grand mystère."
Sous ce texte sont placées les initiales (en alphabet maçonnique) d∴u∴b∴ (D U B)
Le second appartement est tendu de blanc. À une extrémité se trouvent deux autels.
Sur l'un est placée une urne remplie de parfum ; sur l'autre une urne remplie d'alcool.
Il n'y a pas d'autre lumière que l'alcool qui brûle. Au-dessus et entre les autels pend
une aigle bicéphale, une moitié blanche et l'autre noire, ailes éployées. L'aigle devrait
être représenté le plus vivant possible.
Le troisième appartement est tendu de bleu ciel. Le plafond est bleu parsemé
d'étoiles. L'appartement est séparé en deux parties par une tenture, à mi-chemin
entre l'entrée et l'Est. À l'Est une plateforme précédée de sept marches. Sur la
plateforme, sept sièges, l'un au milieu et en arrière est celui du Juge Suprême, de
part et d'autres deux fois trois sièges tournés vers l'intérieur et destinés aux Francs-
Juges. Au-dessus du Juge Suprême est suspendu un rideau cramoisi qui sépare et
pend du plafond jusqu'au plancher à la manière d'une tente. Au-dessus du Juge
Suprême est placée la bannière de l'Ordre, autrement dit 'le beauséant' (beauseant,
baucent,…) représenté ci-dessous.
(figure de l'étendard 'd'argent au chef de sable' 5 )
Devant le siège du Juge Suprême se trouve un autel sur lequel repose un glaive, une
balance, le livre des constitutions ; sur ce dernier deux poignards. Sur les côtés Est,
Nord et Sud de cet autel se trouvent trois chandeliers, un sur chaque côté, qui
comportent chacun trois branches. A chaque branche brûle un cierge de cire jaune.
Les chandeliers sont couverts de crêpe noir.
Le quatrième appartement est tendu de cramoisi à l'exception de l'Est décoré de
colonnes blanches. Sur la partie Est est suspendue à l'arrière et sur les côtés une
tenture de velours noir sur laquelle figurent des crânes percés de poignards de
couleur argent. A l'Est se trouve un trône surmonté d'une aigle bicéphale aux têtes
couronnées dont les serres tiennent un poignard. Autour de cou, un cordon noir
5 NdT : page 397 du texte traduit
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auquel est suspendue une croix marquées de trois points. Sur sa poitrine, un triangle
équilatéral au centre duquel se trouve le mot (en hébreu) י ד נ( אAdonaï) entouré de
la maxime 'Nec Proditor, nec Proditus, Innocens foret' (ni traître, ni trahi, mais
Innocent, il supportera).
Une draperie de velours blanc et noir parsemée de croix rouges tombe entre les ailes
de l'aigle formant un dais. Derrière le trône sont placés en croix diagonale les
étendards blanc et noir. Sur le devant du trône est planté le beauséant (beauceans,
baucean,∴).
Sur la partie Ouest de l'appartement se trouve un grand mausolée en forme de
pyramide tronquée peinte de manière à imiter le marbre. Sur la partie plate, une urne
funéraire couverte d'un voile noir. L'ensemble est entouré de lauriers formant
couronne. Sur la droite de l'urne, une couronne royale, sur la gauche une tiare
papale. À chaque coin, un vase dans lequel brûle de l'alcool. Deux ou trois
cassolettes sont remplies d'encens qui sera allumé au moment idoine.
Entre l'Est et le mausolée est placée l'échelle mystérieuse recouverte d'un voile noir
qui sera enlevé dans la suite. Sur le côté Ouest, une toile peinte représentant de
Molay sur le bûcher en flammes. Au-dessus, la devise "Dieu le veut ; spes mea in
Deo est".
(dessin de l'échelle double 6 )
A l'Est se trouvent un bonnet phrygien et un bâton de berger.
Entre le mausolée et l'Ouest se trouve l'autel sur lequel sont placés un crâne où se
trouve logée une coupe en argent, une carafe de vin rouge et une miche de pain ; le
tout recouvert d'un linge blanc qui sera ôté le moment venu.
6 NdT : page 398
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De chaque côté du mausolée, un héraut d'armes en armure, portant gantelets, muni
d'un glaive, d'une hache de guerre, d'un casque avec visière.
De chaque côté, vers l'avant, devant chacun des trois premiers Officiers, une
lumière. Autour de l'autel, il y en a dix rangées de cette façon : à l'ouest une, de
couleur bleue pâle, à l'Est deux, de couleur noire, à l'Ouest, trois en forme de triangle
équilatéral, de couleur blanche, et au Sud quatre, formant un carré, de couleur rouge
vif. Les lumières des Officiers sont de cire jaune.
S'agissant de l'ensemble constitué, considéré de l'extérieur, on l'appelle 'Conseil',
considéré de l'intérieur, que ce soit dans les livres registres ou dans les lettres
constitutives, on l'appelle 'praeceptoria 7 ' (Commanderie). Lors des réceptions, il porte
le titre d'aréopage.
OFFICIERS, TITRES, ETC.
Les Officiers élus d'une Commanderie sont :
1) Le Commandeur
2) Le Premier Vice-Commandeur
3) Le Second Vice-Commandeur
Dans les registres ou dans le cas où l'assemblée est appelée 'Conseil', ces Officiers
se nomment :
1) Le Commandeur
2) Le Premier Lieutenant Commandeur
3) Le Second Lieutenant Commandeur
4) Le Chancelier
5) L'Orateur
6) L'Aumônier
7) Le Greffier
8) Le Trésorier
Les Officiers titulaires (autres) sont
9) Le Maréchal des Cérémonies
10) Le Turcopolier 8 ou Commandant de la Cavalerie
11) Le Drapier ou Commandant de l'infanterie
12) Le Premier Diacre
13) Le Second Diacre
7
NdT. : 'Praeceptoria' est soit le lieu où se tenaient les Templiers dans leur communauté ou dans la Commanderie
proprement dite.
8
Il dirigeait toute la cavalerie indigène de l'Ordre : les soldats turcopoles. Il s'agissait d'une force supplétive
locale. En temps de guerre, en plus d'avoir les turcopoles sous ses ordres, il commandait également tous les
Frères-sergents.
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14) Le Porteur de Beauseant
15) Le Porteur de l'étendard blanc
16) Le Porteur de l'étendard noir
17) Le Lieutenant de la Garde
18) La Sentinelle
Le mot 'Sir' (= Monsieur, Messire) est préfixe de chaque titre d'officier lorsqu'on en
parle et aussi lorsqu'on parle directement à la personne, dans ce cas, il précède le
prénom (Messire xyz). L'expression 'Monsieur le Chevalier' n'est pas permise. Le
tutoiement est de rigueur.
LIEUX et PLACES
_________________
Le Premier et le Second Vice-Commandeur siègent à l'Ouest, le Premier sur la
droite.
Le Chancelier siège à la droite du Commandeur
L'Orateur au Sud
L'Aumônier au Nord.
Le Secrétaire et le Trésorier siègent comme dans les autres assemblées.
Le Maréchal des Cérémonies siège à l'Est, à mi-chemin avec l'autel, faisant face au
Sud. Le Turcopilier siège à sa droite et le Drapier à sa gauche.
Les diacres siègent comme dans une Loge symbolique.
Le porteur de Beauseant siège à la droite du Commandeur, à côté du Beauseant.
Les porteurs des autres étendards siègent à gauche et à droite quelque peu devant
leurs étendards.
Le Lieutenant de la Garde est près de la porte d'entrée, à l'intérieur, la Sentinelle,
dehors.
Le second Vice-Commandeur préside le second appartement et se nomme ici
'Hiérophante'.
Le premier Vice-Commandeur préside le troisième appartement et porte le titre de
'Juge Suprême'.
L'Aréopage est composé de sept membres uniquement. La règle précise : le Juge
Suprême, et le Chancelier, le Trésorier, l'Aumônier, le Turcopilier, le Drapier et le
Premier Diacre. Ils sont appelés 'Francs Juges'. Le Lieutenant de la Garde les
assiste et est dénommé dans ce cas 'Prévôt de Justice'.
_________________
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HABILLEMENT, DÉCORATION, ETC.
L'habit de règle et d'apparat du Chevalier Kadosh, tel que prescrit par le Conseil dont
ils dépendent, précise ce qui suit.
Une tunique blanche de laine fine en forme de robe à larges et longues manches
ressemblant par l'aspect à une Dalmatique mais s'arrêtant aux genoux. Les bords
latéraux sont fendus, bordés de noir et ornementés de franges dorées (orfrois 9 )
longitudinalement, de haut en bas. A hauteur de la poitrine, côté gauche une croix
latine rouge.
Une ceinture noire en cuir ornée d'une boucle constituée par une croix teutonique de
jais et d'or sur le devant. La croix comporte un écusson sur lequel se voit les trois
lettres J∴B∴M∴. La croix teutonique est décrite en langage héraldique 'Une croix
potencée sable (noir) chargée d'une autre croix d'or, surchargée d'un écusson
portant les lettres J∴B∴M∴, la croix principale surmontée d'un chef d'azur (bleu) de
France'.
Une large cape de velours noir descend entre le genou et la cheville. Elle est bordée
par de soie cramoisie en alignement avec du velours rouge. Sur le côté gauche, à
hauteur de la poitrine, une croix latine rouge. Elle est attachée devant la gorge par
un bijou constitué par une croix teutonique en or comme décrite précédemment.
Un chapeau noir à large bord décoré d'une plume d'autruche sur le côté gauche
attachée par un bijou représentant la même croix teutonique que ci-dessus.
Le Chevalier porte une collerette de batiste à pointes avec ou sans dentelle.
Une culotte de cachemire blanc couverte jusqu'à mi-genou par des bottes de cuir
jaune maintenue en haut par des lacets dorés à pompon de soie blanche arrivant sur
le devant.
Des éperons d'or.
Une épée (glaive) statutaire et son baudrier (suspension).
Un cordon de soie noire de quatre à cinq pouces de large bordé d'un fin galon
d'argent est porté en travers du corps de gauche à droite sur la tunique mais sous la
cape. Ou bien un sautoir de même facture.
9
NdT : Broderie en bordure, exécutée en fils ou en lamelles d'or, d'argent ou de soie, appliquée au Moyen Âge sur des
vêtements de seigneurs ou de riches et, encore aujourd'hui sur des chapes, chasubles ou ornements liturgiques.
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Sur le cordon ou le sautoir sont brodées en soie rouge les lettres K∴ — H∴, deux
croix teutoniques et une aigle bicéphale à têtes couronnées, les ailes éployées,
tenant une dague dans ses serres. Les couronnes sont dorées de même que le
pommeau de la dague. Le manche de la dague est ovale, une moitié en blanc, l'autre
en noir.
Au bas de l'écharpe ou à la ceinture, un poignard à lame d'acier, son manche moitié
ébène, moitié ivoire. A la ceinture, une large écharpe noire, cordon ou ceinture
bordée d'argent.
Les bijoux du grade sont les suivants :
Une aigle bicéphale, ailes éployées et mesurant environ un pouce de l'extrémité
d'une aile à l'autre extrémité de l'autre aile reposant sur une croix teutonique d'un
pouce et demi. L'aigle est en argent, la croix en or incrustée d'émail rouge.
Sur le devant du chapeau, entre les deux lettres ∴א∴peut figurer נ un soleil en or
rayonnant sur toute la partie avant de part et d'autre du couvre-chef.
Les gants sont en chevreau blanc.
Cet habit étant dispendieux, on peut utiliser ceci à la place :
Un costume noir, gants en chevreau blancs, un cordon ou sautoir noir frangés
d'argent, une écharpe ceinte noire bordée d'argent, glaive et ceinture comme cidessus,
une croix teutonique sur le cœur, un chapeau noir rond, le cordon ou le
sautoir brodé comme indiqué ci-dessus ainsi que le bijou.
Aucun tablier n'est porté.
LES ÉTENDARDS
_________________
Le Beauséant est moitié noir moitié blanc, comme décrit dans les livres.
L'étendard blanc est une pièce de satin blanc, de trois pieds carrés et demi, frangée
d'or sur les quatre côtés. Dans la partie supérieure sur une face, une croix teutonique
verte au centre de laquelle les mots DEUS VULT. A la base, les mots ORDO AB
CHAO et la date MCXVIII. Les lettres sont brodées en doré.
Au centre du verso, une croix teutonique brodée de couleur dorée et cramoisie
comportant XXX à l'intersection de la croix.
L'étendard noir est similaire de forme au précédent, en soie ou satin noir. Les mots
VINCERE AUT MORI sont brodés diagonalement, à partir du coin supérieur droit. Au
centre, divisant les mots, une croix teutonique rouge ; à la base, la date MCCCXII.
Au verso, au centre une aigle bicéphale brodée, les ailes éployées, les serres tenant
un poignard. Toutes les broderies de cet étendard sont de couleur argent ainsi que le
bord extérieur.
_________________
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ASSEMBLÉES
Le Conseil des Kadosh doit se réunir au moins une fois tous les deux mois en plus
de l'assemblée festive de l'Ordre et de l'assemblée faste. La première a lieu le
deuxième jour de janvier, jour de la fondation de l'Ordre, et la seconde le 11 mars,
date du martyre de de Molay.
Il y a collation le vendredi saint et le jour de l'ascension chaque année.
Les élections ont lieu conformément aux statuts.
Un quorum de dix Chevaliers est nécessaire pour la prise de décision, mais rien ne
peut être décidé sans que le Commandeur ou un Vice-Commandeur soit présent.
Sans l'un ou l'autre aucun conseil ne peut se tenir. Si ces offices sont vacants à la
fois, les Chevaliers peuvent se réunir et voter pour élire leurs successeurs.
OUVERTURE
_________________
La Commanderie s'ouvre toujours dans le quatrième appartement.
Messire second Vice Commandeur, assure toi que nous sommes à couvert
Messire Lieutenant de la Garde, assure toi que nous sommes à couvert et
rends-moi compte
♆
♆ s'exécute et rend compte:
Messire second Vice-Commandeur, nous sommes dûment couverts
Messire Commandeur, nous sommes dûment couverts
Messires Vice-Commandeurs, faites inspecter la Commanderie et assurezvous
que tous les présents sont Chevaliers Kadosh et autorisés à siéger
parmi nous
⊕ et se lèvent, tirent leurs épées et disent successivement :
⊕ Messire premier diacre, parcours les rangs vers le Sud et assure-toi que tous
les présents sont Chevaliers Kadosh et autorisés à siéger parmi nous
Messire second diacre, parcours les rangs vers le Sud et assure-toi que tous
les présents sont Chevaliers Kadosh et autorisés à siéger parmi nous
♄ et ♂ passent sur les colonnes, de l'Ouest vers l'Est, recevant le mot de
passe de chaque Chevalier. Chaque Chevalier se lève à l'approche du Diacre
et se rassied quand il a donné satisfaction ; il garde la position debout, reste
muet jusqu'à ce satisfaction soit donnée ou qu'il ait été invité à se retirer pour
un examen. Alors ♄ et ♂ rendent compte comme suit :
♂ Messire second Vice-Commandeur, j'atteste que tous sur la colonne du Nord
sont Chevalier Kadosh et habilités à siéger parmi nous.
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♄
Messire premier Vice-Commandeur, j'atteste que tous sur la colonne du Sud
sont, etc.
⊕ Messire Commandeur, tous, au Sud comme au Nord, sont Chevaliers Kadosh
et habilités à siéger parmi nous.
Puisque tel est le cas, comme les ombres de la nuit nous permettent de
travailler en sécurité, comme nous espérons redresser les torts et détrôner
l'oppression, veuillez, messires Vice-Commandeurs, requérir les Officiers et
chevaliers dans vos vallées respectives afin qu'ils se préparent à obéir à mes
ordres.
⊕ Frères Officiers et Chevaliers dans ma vallée, le Commandeur mande de
vous tenir prêt à obéir à ses ordres.
Frères, Officiers et Chevaliers dans ma vallée, etc.
⊕ Messire Commandeur, les Officiers et Chevaliers sont tous prêts à recevoir
vos ordres.
se lève, frappe un coup de maillet et dit :
Debout ! Êtes-vous attentifs aux ordres, Officiers et Chevaliers ?
Tous se lèvent et se mettent à l'ordre.
Chevaliers et Frères du Sanctuaire du Temple, pauvres compagnons soldats
du Temple de Salomon, êtes-vous prêts à accomplir toute action que le devoir
commande ?
Tous Nous le sommes.
En conséquence, tous ensemble…
[il brandit son glaive et dit : ]
Chevaliers… Attention ! Tirez le glaive ! Brandissez-le ! Présentez-le ! Saluez
!
Chacun obéit et salue, en s'emparant de son couvre-chef de la main gauche.
salue également, se découvre et dit:
À la gloire de la Grande Source de tout ce qui est, au nom et sous les
auspices, etc., je déclare que la Commanderie est dûment ouverte et que ses
travaux sont repris.
Messire Maréchal des Cérémonies, fais en sorte que la sentinelle soit
informée que la Commanderie est ouverte et au travail, etc.
♃
Messire Second Diacre, fais en sorte que la sentinelle soit informée, etc.
♂ Messire Lieutenant de la Garde, fais en sorte que la sentinelle soit informée,
etc.
♆
il sort, informe la sentinelle et revient dans la Commanderie.
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TRAVAUX PROPREMENT DITS.
Le procès-verbal de la dernière réunion est lu et amendé si nécessaire.
Ensuite, il est passé par à , ⊕, et au Chancelier, dans cet ordre,
chacun le signant. Il est repassé au secrétaire; après quoi dit :
Messire Maréchal des Cérémonies, veuille t'assurer s'il n'y a pas des
Chevaliers attendant dehors et désireux de visiter la Commanderie.
♃
♃ sort, s'enquiert, et revient sans frapper. Il rapporte…
Messire Commandeur, aucun visiteur n'est signalé ; [ou] il y un visiteur à
l'extérieur qui est Chevalier Kadosh; [ou] il a des Visiteurs à l'extérieur qui
sont Chevaliers Kadoshim.
♃ Il se dirige vers l'Est, s'il y a un ou des visiteurs, et communique le registre
portant le(s) nom(s) des visiteurs dans l'antichambre. Le Chancelier lit les
noms qui figurent. S'il n'y a pas de visiteurs d'un rang plus élevé que
Chevalier Kadosh, dit :
Messire Maréchal des cérémonies, as-tu obtenu satisfaction quant à la qualité
régulière des Chevaliers Kadoshim ?
Si certains des visiteurs sont d'un rang supérieur, il dit :
Messire Maréchal des cérémonies, as-tu obtenu satisfaction quant à l'identité
et au rang des Frères leur permettant d'être reçus avec les honneurs ainsi
que des autres Chevaliers Kadoshim ?
♃
répond selon le cas. S'il n'est pas entièrement satisfait, il décide, par exemple,
d'envoyant des Frères connaissant ce(s) visiteur(s), ou encore, d'envoyer un
comité chargé d'interroger les visiteurs. Quand est satisfait, et si aucune
objection n'est formulée par un ou plusieurs Chevaliers quant à l'admission, il
dit :
Messire Maréchal des Cérémonies, faites entrer les visiteurs selon le rite.
♆
Si des visiteurs de rang plus élevés se présentent, ils entreront séparément,
en commençant par les Chevaliers Kadosh ; les autres sont reçus avec les
honneurs appropriés à leur rang.
Dans les deux cas, ♃ se retire, amène les visiteurs jusqu'à la porte et se
signale par coups sur la porte selon la batterie du Degré. Le Lieutenant de la
Garde répond par un coup de maillet et dit :
Messire Second Vice-Commandeur, on frappe à la porte de la Commanderie
Messire Premier Vice-Commandeur, on frappe à la porte de la Commanderie
⊕ Messire Commandeur, on frappe à la porte de la Commanderie
Qui frappe ainsi ?
⊕ Messire Second Vice-Commandeur, qui frappe ainsi ?
Messire Maréchal des Cérémonies, qui frappe ainsi ?
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♆
♃
♆
entrouvre la porte. Il dit :
Qui frappe ainsi ?
Le Maréchal des cérémonies, accompagné de Chevaliers Kadoshim qui
désirent visiter la Commanderie (ou, si le visiteur ou l'un des visiteurs est d'un
grade plus élevé), avec les Frère A… B… (en ajoutant ses grade et titres) qu'il
propose d'introduire avec les honneurs appropriés.
sans fermer la porte :
Messire second Vice-Commandeur, c'est le Maréchal des cérémonies, etc.
Messire Premier Vice-Commandeur, c'est∴, etc.
Ouvrez les portes et faites entrer nos Frères ! (ou, si un Frère doit recevoir les
honneurs:) Ouvrez grandes les portes et faites entrer le Frère avec les
honneurs qui lui sont dus! (ensuite, dans tous les cas)
A l'ordre Officiers et Chevaliers !
♃
Tous se lèvent, se mettent à l'ordre. Si les honneurs doivent être rendus, les
étoiles et les glaives sont préparés, la voûte d'acier est formée, etc. et le ou
les visiteurs sont accueillis comme il sied. Si les honneurs sont rendus, le
Frère expert et le Frère assistant expert assistent ♃. Quand les visiteurs
atteignent le centre, le Maréchal des cérémonies dit :
Messire Commandeur, j'ai l'honneur de vous présenter ainsi qu'à la
Commanderie le Frère A… B… (ajoutant son grade et ses titres, ou, si les
visiteurs ne sont que Chevaliers Kadosh), les Chevaliers Kadoshim, A… B…
C… D…, etc. qui nous font l'honneur de venir rendre visite à notre Conseil.
Ensuite, les visiteurs saluent le Commandeur, ⊕ et successivement, leur
donnant le signe à chacun; après quoi, ils font face à l'Est et attendent le bon
vouloir de . Si l'un quelconque des visiteurs est d'un degré plus élevé que
celui de Chevalier Kadosh, demande à ♃ de le conduire à l'Est, seulement
s'il est porteur des insignes appropriés et bijou ; ensuite, le visiteur ayant été
placé, et tous étant installés, il leur adresse la parole :
Frères et Chevaliers, nous sommes heureux de vous accueillir ce soir et de
vous offrir l'hospitalité de notre Commanderie. Votre présence ici prouve que
vous n'êtes pas inattentifs à vos obligations en tant que Chevaliers Kadoshim.
Elle nous réconforte par l'assurance de votre bienveillante coopération au
grand œuvre dans lequel nous sommes tous engagés, à savoir restaurer
l'humanité dans ses droits, sa respectabilité, sa dignité par le fait d'enseigner
le rejet du joug de la tyrannie, de l'imposture et des privilèges ; et en
instituant, comme loi commune à toutes les Nations, que l'usurpation ou
l'abus de la force temporelle est haute trahison envers le peuple oppressé et
outragé ; et que la mise en esclavage de la conscience enchaîne la raison et
persécute la libre opinion, que ceci, en définitive est haute trahison envers
Dieu.
Salut, compagnons de travail ! et Bienvenue à vous ! Avec moi, Frères
Chevaliers de la Commanderie !
Le Commandeur, les Officiers et les Frères Chevaliers de la Commanderie
tirent la batterie avec leurs mains, elle est suivie de l'acclamation consistant
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♄
en ceci : la main droite est placée sur le cœur, elle vient ensuite sur la
hanche, le bras est ensuite placé perpendiculairement, la main à hauteur de
la tête, la paume ouverte vers l'avant. Ceci est fait trois fois. L'exclamation
'hail' accompagne chaque mouvement, produisant ainsi trois fois trois.
, selon son désir, peut ajouter ou substituer ses propres commentaires.
Durant le propos du Commandeur, les visiteurs restent debout, nu-tête et à
l'ordre. Après le propos du Commandeur, l'un des visiteurs peut, s'il le
souhaite adresser quelques mots à son tour, mais il ne demandera pas de
tirer une batterie, ceci par respect à l'égard du Commandeur et de la
Commanderie. Cette partie de cérémonie étant achevée, demande aux
visiteurs d'aller s'asseoir.
Le Chancelier est ensuite appelé à lire l'ordre du jour qui sera déroulé de la
manière habituelle. La Commanderie peut entamer le travail, à moins qu'il n'y
ait une réception, en quel cas, le travail ordinaire peut être reporté.
RÉCEPTION
La cérémonie commence dans le 1 er appartement aménagé comme il est
indiqué dans l'instruction du grade.
Le Candidat étant à l'extérieur des quatre appartements, lui délègue ♄ et ♂
afin de valider les formules requises. Ces derniers sont seuls avec le
Candidat. Prêt à répondre, ♄ lui demande :
Es-tu désireux d'être admis parmi les pauvres compagnons soldats du
Temple de Salomon ?
✠ Je le suis
♄
♄
Qu'attends-tu de l'Ordre ?
♄ et ♂ reviennent à la Commanderie. ♄ dit
Messire Commandeur, le postulant a présenté sa première requête pour être
admis et pour
Messires Turcopilier et Drapier, recevez la seconde requête du postulant.
Les deux Officiers rejoignent le postulant et le premier lui demande:
T Es-tu désireux d'être admis parmi les pauvres compagnons soldats du
Temple de Salomon ?
✠ Je le suis
T Qu'attends-tu de l'Ordre?
Le Turcopilier et le Drapier reviennent dans la Commanderie et le premier dit:
T Messire Commandeur, le Postulant a présenté sa seconde requête afin d'être
admis et
A-t-il répondu aux questions ?
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T Effectivement
Messires Orateur et Aumônier, aller recueillir la troisième requête du postulant
☿
Les deux Officiers se rendent auprès du postulant et le premier lui demande:
Désires-tu être admis parmi les pauvres compagnons soldats du Temple de
Salomon ?
✠ Je le souhaite
☿
☿
✠ Oui
☿
☿
Qu'attends-tu de l'Ordre ?
Pour obtenir ce que tu désires, il faut te lier par des obligations solennelles.
Tu peux être exposé à beaucoup d'ennuis et de dangers. Il faudra veiller alors
que tu souhaiteras dormir; endurer de la fatigue, quand tu souhaiteras te
reposer, souffrir de faim et de soif, quand tu désireras manger et boire, obéir
aux ordres de tes supérieurs, même s'il te faut t'expatrier alors que tu
souhaites rester au pays. Désires-tu toujours être admis?
Il te faudra faire le triple vœu de l'ordre
☿ et ♁ reviennent au Conseil et ☿ dit :
Messire Commandeur, le postulant a formulé sa troisième requête pour être
admis au sein de notre ordre, et
A-t-il été dûment averti ? A-t-il répondu aux questions posées ?
☿
Oui, il l'a fait
Messires Premier et Second Diacre, préparez le postulant et qu'il entre dans
le premier appartement.
Les Diacres se rendent auprès du Candidat, lui enlèvent ses décorations s'il
en porte, le revêtent d'une tunique grise, lui ceignent les reins d'une ceinture à
laquelle pend un poignard. Ils le conduisent ensuite, nu-tête, à la porte du
premier appartement, ouvrent celle-ci, et lui disent d'entrer.
Dans cet appartement, il n'y a personne, à l'exception de qui est debout à
côté du mausolée, enveloppé d'une large cape sombre, un chapeau tombant
sur ses yeux. À l'arrivée du Candidat, sans un mot, il lui fait signe d'aller
s'asseoir sur un tabouret situé de l'autre côté du mausolée. Après quelques
minutes de parfait silence, une…
MUSIQUE PLAINTIVE
est entendue, suivie du son d'une grande cloche qui égrène lentement neuf
coups.
ARRÊT DE LA MUSIQUE
Ensuite, dit :
Quoi qu'il arrive, ne quitte pas ton siège ! Si tu le fais, de grands dangers te
guêtent.
MUSIQUE PLAINTIVE
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Après quelques minutes
ARRÊT DE LA MUSIQUE
On entend des voix au loin qui chantent "Quid retribuam" ou tout autre
musique solennelle d'église.
Lorsque ceci est terminé, il y a un silence de quelques instants ; ensuite dit,
en pointant son index dur les trois crânes :
Médite sur ces effroyables effigies de ceux qui furent jadis des hommes
comme toi : des hommes qui aimèrent, qui haïrent, qui oeuvrèrent, qui
s'émurent de joies et de peines des passions qui agitent l'humanité. Mets ta
maison en ordre, car ta vie se déroule à chacune de tes respirations ! La mort
te traque comme un chien de sang. Ce dernier est à tes côtés à présent. Tu
ne sais pas que ses griffes peuvent te lacérer et, qu'en peu de temps, ton
crâne peut prendre place à la place de l'un de ceux-ci.
MUSIQUE PLAINTIVE
Après une pause
ARRÊT DE LA MUSIQUE
Dans ce que tu vois ici se cache un mystère. Ces sombres ténèbres, ces
reliques mortuaires, cette tombe ne sont pas des figures destinées à créer
une terreur absurde. De même qu'elles ne sont pas ici pour enseigner
l'évanescence de la vie humaine. Elles résument en peu de symboles
l'histoire de la race humaine faite de tragédie permanente entre pouvoir
coupable et innocence assassinée.
Tu cherches l'initiation et aspire à devenir Chevalier Kadosh. Lis à haute voix
ces mots qui t'apprendront à le devenir.
pointe son doigt sur la formule écrite.
✠ CELUI QUI AURA SURMONTÉ LA TERREUR DE LA MORT S'ÉLÈVERA AU-DESSUS DE LA
SPHÈRE TERRESTRE, ET AURA DROIT À ÊTRE INITIÉ AUX GRANDS MYSTÈRES.
Si tu n'as pu surmonter la terreur de la mort, debout et va-t-en ! Pour celui qui
entre ici et ne va pas au-delà, il eût été préférable qu'il ne fût pas né. Es-tu
prêt à affronter les épreuves qui t'attendent ?
✠ Je le suis.
Arme-toi, ensuite avec tout ton courage, ne sois pas trop confiant ! Des
questions d'une importance capitale vont t'être posées ; à chacune d'elles, à
moins que tu ne commettes une erreur fatale, je te conseille de faire cette
seule réponse 'je ne faiblirai pas'. Tu disposes de ton sort dans tes mains.
MUSIQUE
se retire.
Après une longue durée de méditation,
ARRÊT DE LA MUSIQUE
Es-tu résolu à ne pas céder? Ton imprudence te conduit à défier la colère
accumulée depuis de nombreux siècles : le sort réservé à ceux qui cherchent
à porter un fardeau trop lourd pour eux, à jouer un rôle qui ne leur convient
pas et que le courage abandonne à l'heure du jugement.
marche lentement vers la tombe, s'agenouille devant le crâne paré de
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CKS_0008154/25
laurier et dit au postulant :
Agenouille-toi à mes côtés !
Le postulant s'exécute et dit :
Jusqu'ici, pour la majeure partie, tu n'as vu en maçonnerie que des emblèmes
et des symboles ! Maintenant tu es face à la solennelle et sérieuse réalité.
Prends ton temps et médite, avant de te lier indissolublement à ce qui pourrait
te mettre en danger ! Si tu décides de poursuivre, tu dois placer entière
confiance en ceux qui, invisibles à tes yeux, sont autour de toi, et te tiennent
fermement sous contrôle. Es-tu inspiré par cette confiance ?
✠ Je le suis
Es-tu prêt, sans hésitation et même au péril de ta vie, d'exécuter tout ce qu'il
te sera demandé en rapport avec ce qui concerne l'Ordre, sans
qu'aucunement ceci soit en contradiction avec les obligations de l'Honneur, du
Devoir, de la Gratitude, ou des lois, qu'en tant que bon citoyen, tu es obligé
d'observer.
✠ Je le suis
Je vais vérifier la sincérité de tes dires. Donne-moi tes mains !
prend les mains du postulant entre les siennes et dit :
Répète devant ces reliques illustres les vœux d'OBÉISSANCE, de TEMPÉRANCE
et de FIDÉLITÉ que je vais te dicter.
Médite encore avant de te déterminer à avancer ! Les devoirs que tu te
proposes d'assumer sont sérieux et réels, la responsabilité est grande. Tu ne
peux pas savoir combien tôt tu pourrais être appelé afin de résister à
l'oppression, ceci au danger de ta vie. Nous ne voulons pas te prendre par
surprise ! Médite ! Rappelle-toi la teneur du vœu que tu as prononcé ! C'est le
premier et le moins solennel des Degrés. Cependant, tu ne peux pas te
permettre de le violer avec impunité. Nos objectifs sont trop importants, les
conséquences d'une trahison nous seraient trop dommageables en laissant
ce parjure impuni. Nous aurions le droit de te punir et de nous protéger, en
cas de désobéissance, infidélité ou révélation de nos secrets ou de nos
objectifs et nous exercerions ce droit. La punition ne te sera connue que si tu
en es le sujet.
Pour l'instant tu es constitué de symboles. Vérité et réalité sont devant toi.
Nos statuts sont formels et exigeants, quoiqu'ils ne requièrent de toi rien de
contraire ni à ton Honneur ni à ton Devoir. Si tu le veux, tu peux encore te
retirer. Nous nous sentons en sécurité par le vœu que tu as déjà prononcé. Si
tu fais un pas de plus cependant, tu ne pourras plus reculer. Tu seras lié à
nous pour toujours; et ta vie est à la disposition de l'Ordre, si les intérêts de
l'Humanité sont en jeu. Que décides-tu ?
✠ Je persiste.
♆
Ainsi tu es résolu à continuer ! Bien. Cette étape est irrévocable ; et, quelle
que soit ta destinée, ceci ne peut plus être évité. Viens avec moi, dès lors,
pour le bien ou pour le mal, que tu en sois digne ou indigne !
Disant cela il le presse vers le
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SECOND APPARTEMENT
Le Hiérophante et le Sacrificateur sont seuls dans l'appartement. Le premier
est vêtu d'une longue tunique blanche et est pourvu d'une logue barbe
blanche. Son visage est couvert par un voile. Sur sa tête est posée une
couronne de feuilles de chêne. Le Sacrificateur est aussi voilé et porte une
tunique verte. Sur sa tête, une couronne de gui. Tous deux sont debout.
est près de l'autel des parfums et ☿ près de l'autel des sacrifices. Sur le
premier autel est placé un petit vase rempli de parfum et de l'encens brûlant
dans un encensoir ou une cassolette. Sur le deuxième autel, à côté de
l'alcool, un vase de fleurs. Sur l'autel des parfums se trouve une cuiller en
argent en forme de coquille.
LA MUSIQUE S'ARRÊTE
Dès que le Hiérophante voit arriver le postulant conduit par ♆, d'une voix
calme et posée, il dit :
Que désire cette personne ?
♆
C'est un Chevalier de Saint-André d'Écosse, qui, ayant surmonté l'épouvante
de la mort, cherche à être initié ici, et être admis parmi les pauvres
compagnons-soldats du temple de Salomon. Comme Chevalier du Soleil, il a
déjà vu la Vérité en face.
Tu sais, Messire Lieutenant de la Garde, l'importance de notre secret et
combien prudemment nous communiquons ce dernier. Te portes-tu garant de
la discrétion du postulant ? Est-il préparé à se soumettre aux épreuves des
Francs-Juges ?
♆
Il a subi la préparation sans fléchir. Il est résolu à poursuivre.
Le parraines-tu ?
♆
Oui
Cela suffit. Puisque le postulant est désireux de se soumettre aux épreuves
des Francs-Juges, et qu'il est résolu à suber l'initiation, je lui permets de
poursuivre le parcours si je l'en juge digne.
MUSIQUE DOUCE
Un Chevalier, caché derrière des tentures, prononce lentement, sur un ton
grave, les paroles suivantes :
"Toutes choses que tu voudras que l'on te fasse, fais-les envers autrui.
"Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît.
"Adore l'être suprême, rends-lui hommage en le vénérant sans superstition
aucune.
"Ne te forge aucune déité à ton image.
" Ne sois pas égoïste en matière de choses nobles, restant froidement à
l'écart de l'inculte et de l'inconnu.
"Ne crains pas d'autrui l'offense à ton égard, reste insensible au péché qui fait
vibrer ton âme de haine, de jalousie ou de revanche.
"Combats, non pas pour être meilleur que les autres mais pour être meilleur
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que toi.
"Ne pense pas que la vie d'un homme consistance dans l'abondance des
choses qu'il possède.
"Ne pense pas que tu n'as aucun crédit dans le domaine de la moralité
publique.
"N'abhorre pas le péché au point d'aimer les hommes trop médiocrement.
"Sois indulgent aux fautes ou erreurs de ton voisin comme tu l'es pour les
tiennes
"Aide et assiste l'infortuné.
"Sois sincère et fuis le mensonge.
"Sois patient et ne t'imagine pas mériter les faveurs de la Déité.
"Ne recherche pas les fautes chez autrui mais les vertus.
"Sois fidèle à tes engagements et considère la discrétion comme une parmi
les plus importantes vertus du philosophe.
"Supporte l'adversité avec résignation.
Tels sont les devoirs du philosophe et du vrai Chevalier Kadosh.
LA MUSIQUE S'ARRÊTE
Mon Frère, tu désires rejoindre l'Ordre qui, en silence et en secret depuis plus
de cinq cents ans, travaille dans un seul but, et jusqu'ici, avec un succès
mitigé. Si tu nous rejoins, tu devras te dévouer à ce grand œuvre. Tu as été
partiellement préparé pour ceci par les grades précédents, tu es maintenant
lié à nous par ton vœu solennel.
10 NdT : Hiram
La légende du cruel assassinat de Maître Khirūm 10 attirèrent ton attention au
grade de Maître ; mais les criminels n'étaient que trois misérables mécréants
inconnus parmi tous ceux qui sont morts depuis longtemps et sont oubliés. Tu
n'as rien à venger ni personne à punir. Il y a de bien plus terribles tragédies
barbares et sanglantes qu'il te faut connaître, une en particulier qu'il faut
venger, quoique les auteurs directs doivent être comptés depuis longtemps
parmi les morts. Les vrais criminels de ce drame, comme de dizaine de
milliers de milliers d'autres meurtres, vivent et règnent toujours. Les hommes
courbent la tête devant eux tout en les vénérant.
C'est maintenant ton destin que de nous assister dans le but d'exercer une
juste et légale vengeance à l'égard de ces criminels. Peut-être ta sagacité t'at-elle
déjà fait soulever un coin du voile qui cachent nos objectifs que nous ne
pouvons pas faire disparaître en raison de leurs qualifications uniquement
vérifiables dans de nouveaux procès.
Tu te rappelleras comment, aux grades d'Élu des neuf et d'Élu des quinze, la
traque des meurtriers de Khirūm et la punition qui leur fut infligée. Tu fus
surpris de voir surgir l'effigie sanglante de la Vengeance brandissant le
poignard dans ces royaumes calmes et sereins de la Maçonnerie ; et tu
pensas, sans nul doute, qu'ici au moins, les leçons de revanche barbare et de
châtiment sanglant n'y avaient leur place, mais plutôt celles de miséricorde et
de pardon. Peut-être pensas-tu que ce drame total était une allégorie, le sens
ésotérique t'en étant réservé ultérieurement. C'est le cas, tu ne t'es pas
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fourvoyé, le moment est venu.
L'Ordre des Chevaliers Kadosh a pour mission la vengeance d'un grand
crime, non par la punition des hommes qui l'instrumentèrent, car ces derniers
sont depuis longtemps passés devant le Grand Juge de toute l'humanité,
leurs os retournés à la poussière, et ceux qui ne sont pas totalement oubliés,
l'Histoire les a rendus infâmes.
Déjà cet Ordre, en coopération avec d'autres, a contribué, par son influence
silencieuse, à atteindre des résultats importants, et toujours il travaille avec
constance et sérieux en direction du grand but. Hostile d'abord envers des
personnes, envers une dynastie précise, envers un clergé qui a usurpé et
abusé de puissants pouvoirs temporels et spirituels et clamé son droit de
décider en dernier ressort ce que tous devraient croire, mais aussi de
pardonner les péchés et de recevoir des contre-valeurs monnayées en
échange de crimes commis, de corrompre un Ordre enrichi par le pillage d'un
autre, et qui a survécu à son utilité, il poursuit, d'une foulée qui jamais ne se
repose et d'un œil qui jamais ne dort, les personnifications des trois
Assassins, les Incarnations du Mal dont ces derniers ne furent jamais que les
instruments. Ainsi, il travaille sans cesse pour le bien et l'affranchissement de
l'Humanité.
Tu ne dois pas imaginer que nous sommes des conspirateurs, ennemis des
bons gouvernements ou des comploteurs visant à abattre la paix des nations.
Nous travaillons en secret et nous sommes circonspects pour ceux que nous
admettons parmi nous, car ce n'est qu'ainsi que nous pouvons agir
efficacement. Mais nous n'avons pas oublié nos obligations de Maîtres
Maçons. En aucune façon, nous ne sommes les apôtres de théories
rudimentaires et indigestes. Nous ne cherchons pas à fonder d'Utopie idéale.
Nous savons qu'un Peuple n'aura ce genre d'institutions seulement que s'il
est mûr pour les obtenir, et qu'il est inutile d'essayer de forcer quiconque dans
ce sens. Nous n'excitons personne, inapte à être libre, à se hâter vers la
révolte ou la rébellion, contrairement à ceux qui les poussent au péril sans
être capables de les protéger des conséquences. Nous n'enseignons aucune
nouvelle doctrine, aucune philosophie politique malsaine ou superficielle
constituée de généralités brillantes et de paradoxe spécieux.
Nous nous efforçons de restaurer cet ancien désintéressement et cette
dévotion envers l'Humanité qui conduisit huit Français d'un noble lignage,
hommes de bien et d'honneur, à de consacrer dans le service ardu de
protéger les pèlerins sans armes et sans défense que la piété conduisait à la
Cité Sainte de Jérusalem. Ceux-ci, en l'an 1118, apparurent devant
Garimond, Patriarche de Jérusalem, et firent le vœu entre ses mains, de leur
bonne foi, de remplir les devoirs qu'ils avaient acceptés en tant que Pauvres-
Compagnons-Soldats du temple de Salomon. De là naquit un grand Ordre,
Soldats de la Croix, Défenseurs de Palestine et de Syrie contre les Sarrasins,
et en Espagne contre les Maures.
Le trône chrétien de Jérusalem tomba en poussière. La mosquée d'Omar
occupe toujours le site du Temple sacré. Les croisades, avec leur pompe et
leur apparat de guerre et de romance, passèrent, et, depuis longtemps, se
sont évanouies dans l'obscurité du passé. Une nouvelle ère a suivi,
accompagnée de nouvelles idées, de nouvelles institutions, de nouvelles
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directions; et, si le Saint Sépulcre doit à nouveau être partie de l'héritage
chrétien autant que l'apanage de la puissance chrétienne, ce ne peut le
devenir que par la force de la négociation, ou, en tant que conséquence d'une
guerre entre nations, en un temps favorable à Dieu, et non par une nouvelle
croisade.
Mais il existe d'autres champs où les Chevaliers Kadosh, les soldats
maçonniques du Temple, peuvent obtenir de nouveaux triomphes.
Tu sais déjà que la Maçonnerie écossaise est l'ennemie de toute oppression,
de l'injustice et de l'usurpation. En admettant dans ses rangs d'initiés, sur la
base d'une parfaite égalité, des hommes de toutes croyances et de tous pays
qui sont dignes d'une telle fraternité, elle travaille à émanciper les hommes de
leur propre ignorance, des préjudices et des erreurs qui les enchaînent. Ceci,
afin de les libérer des liens qui les attachent au despotisme et à la servitude
de la tyrannie spirituelle.
Elle n'ouvre pas ses portes largement, au point que le monde entier fasse
irruption, et qu'elle devienne, comme d'autres Ordres qui naquirent des
mêmes racines que les Kadosh, sans force dès que les convulsions agitent le
monde.
Elle ne va pas non plus, alors qu'aucune puissance usurpante ou illégitime n'a
pris possession de ses temples, se fourvoyer au pied d'un trône et accueillir
des dogmes d'un Roi ou d'un Empereur. Un Ordre chevaleresque ne peut être
impotent ou corruptible. Le Rite Ancien et Accepté n'accepte pas d'Officiers
des mains de Rois, ni recevoir ses lois ou son dogme de la puissance civile
ou cléricale.
Es-tu désireux de te dévouer, sans plus d'information précise, aux grands
desseins que je t'ai indiqués, de devenir le servant juré de l'Ordre ; de le faire
réellement, et pas simplement en intention ou en mots ; en faisant confiance
avant de recevoir plus d'explications ?
✠ Je le suis.
As-tu bien tout pesé? As-tu bien compris que ce Degré n'est pas,
contrairement à beaucoup en Maçonnerie, une simple routine qui signifie peu
de choses et agit encore moins ? et que l'œuvre des Chevaliers Kadosh n'est
pas la répétition, à des moments établis, de quelques sentences, et la
réception çà et là d'un candidat ?
Comprends-tu pleinement que ce à quoi tu t'engages est réel, et que ceci
exige des performances de l'ordre du devoir, que ceci va exiger des sacrifices
et que cela va t'exposer à des dangers ;et que cet Ordre signifie de traiter
d'affaires des nations et être à nouveau une Puissance dans le monde,
comme l'est le si bien connu ordre de Jésus, mais diriger vers des buts plus
nobles, cherchant à atteindre ceux-ci par de plus nobles moyens ? Si tu ne le
peux, tu ne pas en capacité d'avancer plus loin. Réfléchis et réponds !
✠ Je persiste.
Réfléchis encore ! Ne te déçois pas… Ta réponse est-elle toujours la même ?
✠ Elle l'est.
Réfléchis cependant encore une troisième fois ! La vie et la mort peuvent
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✠ Oui
dépendre de ta décision. Réponds-tu toujours de même ?
Agenouille-toi devant l'autel de Vérité et prononce le vœu traditionnel de
quiconque désire obtenir ce degré.
L'hiérophante invite le postulant à se mettre debout et lui dit :
Nous ne ravivons pas ici l'ancienne coutume consistant à brûler de l'encens et
à offrir des sacrifices aux Dieux qui ne sont efficaces eux-mêmes que par la
vertu résidant dans l'acte lui-même de se concilier leurs faveurs. Nous ne
confondons pas le symbole et la chose symbolisée. Mais les pensées
peuvent être exprimées aussi bien par des symboles et des actes que par des
mots, qui eux-mêmes ne sont jamais que des symboles pas toujours aussi
expressifs qu'un signe, qu'une figure ou un cérémonial. L'efficacité d'une
prière réside dans les émotions de gratitude et de vénération qu'elle procure,
la plus ferme des résolutions de s'amender, l'aspiration au divin dont on
recherche l'aide et la faveur par l'expression de mots, lesquels ne sont jamais
que des sons.
Ici, aux mots, nous ajoutons d'autres symboles de la pensée qui parlent à l'œil
et non à l'oreille, exprimant notre gratitude à Dieu pour ses multiples
bénédictions. Veuille donc, je te prie, comme acte de profonde vénération et
hommage, comme expression aussi de ta foi et de ta confiance en Dieu,
brûler l'encens sur cet autel des parfums et permettre à tes mots révérencieux
de monter vers notre Père qui est aux cieux.
Le hiérophante tend le récipient à parfum et la cuiller au postulant qui jette
une petite quantité d'encens sur la braise. L'hiérophante les reprend et fait de
même; ensuite, le postulant répète après lui :
INVOCATION:
Oh ! Omnipotentes, infinies Sagesse et Raison, Saint et Miséricordieux ! Toi
dont nous sommes les enfants chéris issus de la lumière autant que nous le
sommes ! Source et Souverain de l'Univers ! Alpha et Omega ! Raison
absolue et éternelle ! Lumière de l'âme, Fontaine d'Intelligence, Loi du Cœur !
accepte l'amour et la déférence que nous tentons faiblement d'exprimer par
cet encens et par ces mots ! Rends-nous capables de sentir combien sacré et
auguste est le fait de te vénérer afin de recueillir tes bienfaits et que tu
bénisses l'Humanité ! Soutiens-nous alors que nous cheminons à pas
hésitants dans cette voie. Par toi, l'immense assemblage de créatures
vivantes forme un tout indissociable. Tu es la seule lumière dont les
splendeurs peuvent dissiper l'obscurité qui voile la Nature à notre regard.
Créée pour connaître et aimer la vérité, l'âme humaine trouve en toi seul ce
qui peut satisfaire ses aspirations. Purifie-nous et donne-nous la force, fais
que ton Saint Royaume enfin arrive et qu'avec lui la fin de tous les maux qui
oppriment et accablent l'humanité! Amen ! Ainsi soit-il 11 !
Après l'invocation, le Hiérophante dit :
Dirige-toi maintenant vers l'autel des sacrifices !
11
NdT : L'expression archaïque du texte en anglais "So mote it be" n'est utilisée qu'en Franc-maçonnerie dans le monde
anglo-saxon. Elle équivaut à "So must it be", "Ainsi soit-il".
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☿
☿
Le Postulant obéit et le Sacrificateur dit :
Ceci est l'autel de la Maçonnerie. Sur celui-ci nous n'offrons aucun sacrifice à
la Déité, ni ne brûlons aucun fruit de la terre ni de sang ou de chair animale
en son adoration. Le Feu est l'ancien symbole de purification et une des
épreuves de l'initiation. Par le feu, anciennement, les corps des morts étaient
consumés et les atomes se répandaient dans l'atmosphère pour se
recombiner. Par ce feu, symbole aussi de la Déité, symbole de zèle et de
vérité, nous sacrifions à la Maçonnerie.
Il tend au postulant une coupe remplie de parfum et de substances
résineures en granules et dit:
Si tu es désireux de sacrifier ici, en accord avec ton second vœu, répête
après moi et offre ton oblation.
La formule suivante est prononcée par ☿ et répétée par le Postulant, lequel,
au signe de ☿, jette, à chacune des pauses indiquées ci-après par *, dans le
vase où brûle de l'alcool une petite pelletée de la composition :
LE SACRIFICE
Sur cet autel sacré de la Maçonnerie et du Kadosch, je sacrifie.
Je sacrifie ici dans ce feu consacré mon amour de la maîtrise de soi, mon
indifférence aux intérêts d'autrui.
Je sacrifie mon orgueil de faire valoir mon opinion, mon autosatisfaction, ma
réticenceà faire valoir mon propre jugement par-delà la décision de mes
supérieurs légitimes.
Je sacrifie mon amour pour la prospérité et pour le gain, chaque fois qu'ils
interféreront avec les intérêts de l'Ordre, ou les exigences de l'Humanité ou
de la Charité.
Je sacrifie ma vanité, mon orgueil, ma jalousie, mon envie, mes griefs pour le
bien de l'Ordre et de mes compagnons.
Je sacrifie mes désirs d'honneur et de distinction, et que je puisse servir et
travailler là où le bien de l'Ordre le requiert.
Je sacrifie toutes les passions vicieuses et les appétits sensuels qui sont
indignes d'un bon Maçon et d'un Chevalier Kadosch.
Amen.
Dès que le dernier mot est prononcé, ☿ jette dans le vase d'alcool une
quantité de certaine composition qui produit d'un seul coup une épaisse
fumée parfumée. Le Maréchal saisit la main du Postulant et conduit celui-ci
rapidement à la porte du troisième appartement, où il frappe en Chevalier de
Saint-André d'Écosse. Après cela, il laisse le Postulant aux mains d'un
Chevalier et rejoint l'Aréopage.
LE TROISIÈME APPARTEMENT
Les membres de l'Aréopage seronjt prêts à recevoir le Postulant. Chacun
porte une longue cape noire, un capuchon noir couvrant la tête tandis qu'un
voile noir masque le visage. Chacun porte une épée et tient un long bâton ou
une baguette de couleur blanche. Chacun porte une bavette blanche
cramoisie sans broderie au bout de laquelle pend un médaillon en or sur
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lequel est gravé son numéro – celui du Juge Suprême étant I, etc.
Le Prévôt de Justice est vêtu d'une dalmatique noire, il porte un heaume à
visière rabattue, une épée et un poignard. Le ceinturon est noir. Il est debout
à la porte, côté intérieur.
Quand l'alarme est donné, ⊕ demande :
⊕ Qui sonne l'alarme ?
♆
Un Chevalier de Saint-André d'Écosse et un Chavalier du Soleil qui a offert de
l'encens sur le lieu saint de l'Infinie Sagesse et sarifié sur l'autel de la
Maçonnerie et du Kadosh. Il est désireux maintenant de se soumettre à
l'épreuve des Francs-Juges et de tenter son admission au sein de la
Compagnie militaire du Temple de Salomon.
⊕ Son nom ?
♆
A… B…
⊕ A-t-il prononcé les voeux d'usage ?
♆
Il l'a.
⊕ Autorisez-lui l'entrée.
♆
Le Prévôt de Justice ouvre la porte. Le Postulant sur la tête duquel sera posé
un voile noir est autorisé à entrer. ♆ le prend par le bras et dit:
Je ne suis pas ici pour t'empêcher d'accomplir ta destinée mais pour t'aviser
qu'ayant fait le premier pas, si maintenant tu fléchis, ou que le courage te
manque, tu es perdu.
Il conduit ensuite le Postulant au centre de la pièce et ⊕ dit:
⊕ Chevalier de l'Ordre de Saint-André d'Écosse, combien grande doit être ta
témérité de chercher à subir l'épreuve des Francs-Juges.
♆
Vénérables et augustes Francs-Juges, j'ose vous demander de vous pencher
sur ce Postulant avec faveur. Il a été jugé digne de devenir Chevalier
Kadosch. Il a fermement et après mûre réflexion prononcé les vœux d'usage,
bien qu'ayant été averti du fardeau qui l'attend; je suis satisfait de la
bénédiction qu'il demande.
⊕ Messire Prévôt de Justice, ce Chevalier qui s'expose ainsi au sévère
jugement de ce Tribunal, est-il si confiant dans la pureté de ses intentions,
dans l'amour de ses Frères, et dans sa haine du mal et de l'oppression, qu'il
n'éprouve aucune appréhension ?
Ou bien ne sait-il pas qu'il se trouve en présence des successeurs de ces
secrets et inflexibles Francs-Juges qui ont condamné les rois et même défié
les foudres de Rome?
Tu sais que nous nous n'admettons parmi nous que seules les personnes
dont l'intégrité, dont la réputation sans tache, dont l'honnêté et l'honneur
incontestables les placent au-dessus de la masse des hommes; dont le
courage, le zèle et la fidélité rend impossible le doute et la défiance en eux; et
qui, libre des préjugés et des influences néfastes sont préparés à travailler au
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♆
Grand Oeuvre des Chevaliers Kadoschim; aucun être que l'intelligence n'est
pas capable de l'élever au-dessus des appétits des Sens, afin d'atteindre, par
la Raison et l'inspiration de la Foi, la découverte des plus nobles vérités, et de
percer le voile épais qui cache à la masse des mortels les mystères de la
nature. Beaucoup, mon Frère, sont appelés mais peu sont élus. Beaucoup
fléchissent sur le chemin, beaucoup s'en échappent et sont ainsi perdus.
Connais-tu si bien cet Aspirant et peux-tu répondre de lui quant aux
nécessaires qualités qui sont les siennes? Sinon, attention ! Tu connais quel
danger lui et toi vous encourriez.
Juge Suprême, le Postulant a été mis en garde maintes fois, selon nos
usages, il s'est vu offert la possibilité de se retirer. Il ignore ce qui l'attend ici.
Mais, ayant reçu ses engagements, ses vœux étant prononcés, et constatant
sa volonté de poursuivre, je souhaite le confronter à vous, ses Juges ; je suis
désireux quant à moi, en connaissance de la responsabilité que j'assume, de
me porter garant pour lui.
⊕ Ceci est bien. Puisque tu fais ainsi, ne murmure pas si une terrible sentence
est prononcée sur lui et sur toi de même manière. Il a demandé notre
jugement, quel qu'il soit, découvre son visage, fais qu'il s'agenouille et
regarde ses Juges, qu'il écoute avec soumission la sentence qu'ils
prononcent à son encontre !
Le Postulant s'agenouille, étend sa main comme pour prêter serment.
⊕ Deuxième et troisième Francs-Juges, faites en sorte de recueillir les votes en
silence. Francs-Juges, le Postulant sera-t-il autorisé à poursuivre ? Souvenezvous
qu'ici n'entrent ni amitié, ni haine, ni faveur, ni partialité, ni préjugés.
Les deuxième et troisième Francs-Juges recueillent les votes, chaque Juge
donnant son vote par un chuchotement. Cela fait, chacun communique son
rapport au Juge Suprême, ce dernier donnant aussi son propre vote.
⊕ Francs-Juges, vous avez entendu la profession de foi du Postulant. Si vous
en êtes satisfaits et et que vous le jugiez digne de poursuivre, manifestez-le
par votre vote. Sinon, rejetez-le ! Troisième Franc-Juge, recevez les voix de
tous les Juges par vote secret!
Le troisième Franc-Juge reçoit les bulletins dans l'urne, celui du Juge
Suprême en premier, ajoutant le sien en dernier. Il présente ensuite l'urne au
Juge Suprême. Si un seul bulletin est négatif, le Juge Suprême le déclare, le
Postulant est informé que les Juges lui refusent de poursuivre; et il doit quitter
les lieux. En cas contraire, le Juge Suprême dit :
⊕ Messire Prévôt de Justice, permets au Postulant l'entrée de l'Aréopage!
Il rentre, sa tête est découverte. Le Juge Suprême s'adresse à lui:
⊕ Les Francs-Juges, ayant voté à bulletins secrets, décident à l'unanimité que
ta profession de foi est digne d'un Chevalier Kadosch et qu'elle ôte toute
suspicion à ton égard. Je te félicite de de ce résultat. Nous avons examiné tes
pensées seulement au point de savoir si elles étaient en accord avec l'amour
révérencieux à l'égard de la déité, en accord avec l'affection pour tes pairs, au
regard de leurs droits, mais à l'encontre de l'imposture et de la tyrannie. Audelà,
nous n'avons pas le droit de te demander quelle est la nature de ce à
quoi tu crois. Ta profession de foi, authentifiée par nous, sera consignée dans
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nos archives et gardée à jamais. L'Aréopage est satisfait de ta bonne foi et de
ton honneur. Il consent à poursuivre le déroulement de la cérémonie.
Ta confiance en nous est bien placée. Tu n'as aucune raison de te méfier de
tes Frères, de même, n'aie aucune crainte d'être entraîné dans des
entreprises aventureuses. Il est cependant indispensable, avant que nous te
communiquions notre secret, que nous ayons pleine assurance que nous
puissions avoir confiance en toi et que nous puissions nous reposer sur toi;
car, en négligeant d'utiliser la sage précaution ou en ne prenant pas d'avance
les garanties les plus larges de fidélité, nous avons parfois admis des
membres indignes qui nous ont fait beaucoup de mal et empêcher, ce faisant,
de bons et grands hommes de venir nous rejoindre. Une fois même, par
imprudence et trahison, ce grade tomba dans les mains de Jésuites, qui
l'utilisèrent en vue de bas objectifs, piégeant de nombreux et dignes Maçons
par des vœux envers des "supérieurs inconnus" faisant d'eux ainsi des
apprentis de la traîtrise, de l'escroquerie et de l'assassinat. Si nos objectifs ou
même notre existence étaient prématurément révélés, cela pourrait entraîner
la défaite et repousser définitivement le succès.
Tout ceci, tu pourras pleinement l'apprécier lorsque notre secret te sera confié
intégralement et que tu auras reçul'instruction dans sa totalité, lorsque le
nuage qui nous recouvrent aura disparu, et que tu nous verras comme nous
sommes, dans nos jours de gloire, quand nos Grands Maîtres étaient les
Pairs des Rois et des Régents de Royaumes, ayant même la Couronne de
Jérusalem en leur possession. Nous n'aspirons plus à ce rang, mais notre but
est de loin plus noble par le fait d'être reconnu parmi les Maçons, et enrôlés
comme bienfaiteurs de l'humanité.
Nous t'avons caché certains premiers principes et nous n'avons fait que te
susciter les objectifs de ce Degré éminent, qualifié autrefois de grade Nec
plus ultra de la Maçonnerie. Avant que nous puissions t'en dire plus, nous
avons l'obligation de te demander à nouveau de prononcer un vœu solennel.
Si tu as entendu quoi que ce soit qui te dissuade de le prononcer; si tu te
sens douter ou réticent; si tu éprouves l'envie de t'arrêter, dis-le de suite ! Tu
peux toujours te retirer en gardant ton honneur. Avant que tu ne te décides à
aller plus loin, sois certain que tu ne failliras jamais à te conformer en chaque
point de ce qu'énonce ce vœu sérieux, si tu poursuis, tu dois le prononcer
avec moi, et il te liera à jamais à nous.
Ici intervient une pause durant laquelle le candidat médite. S'il refuse de
poursuivre, s'il craint, si même il hésite, le Juge Suprême lui intimera de se
retirer et la cérémonie s'arrêtera. En ce cas, le postulant ne pourra jamais
plus se porter candidat à aucune Commanderie. S'il est déterminé à
poursuivre, il lui sera demander de s'agenouiller, ses bras croisés sur la
poitrine et de répéter ce qui suit
LE QUATRIÈME APPARTEMENT
Dans le 4 ème appartement, les Officiers sont vêtus de leur tenue d'apparat, à
leur poste respectif, et les cierges sont allumés.
Tout étant préparé, demande à ♃ de faire entrer le Postulant. Il se retire,
l'amène à la porte et frappe selon la batterie du Degré.
Messire Premier Vice-Commandeur, qui interrompt nos délibérations ?
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⊕ Messire Second Vice-Commandeur, qui interrompt nos délibérations ?
Messire Lieutenant de la Garde, qui interrompt nos délibérations ?
♆
♃
♆
[Entrouvrant la porte] Qui interrompt nos délibérations ?
C'est le Maréchal des Cérémonies accompagné d'un bon Chevalier de Saint-
André d'Ècosse, lequel, ayant reçu un jugement favorable de l'Aréopage,
cherche maintenant à être constitué Chevalier Kadosch.
[Fermant la porte] Messire Second Vice Commandeur, c'est… etc.
Messire Premier Vice Commandeur, c'est… etc.
⊕ Messire Commandeur, c'est… etc.
Quel est son nom, et de quel droit demande-t-il son accession ici ?
⊕ Messire Second Vice-Commandeur, quel est son nom, et de quel droit
demande-t-il son accession ici ?
Messire Lieutenant de la Garde, quel est son nom, et de quel droit demandet-il
son accession ici ?
♆
♃
♆
[Entrouvrant la porte] Quel est son nom, et de quel droit demande-t-il son
accession ici ?
Son nom est A… B…, Eques à … et Ameth, il est aussi Chevalier du Soleil et
Chevalier de Saint-André d'Écosse; et il dispose du droit qui découle des
Hauts-Degrés dèjà en sa possession. Mais le seul droit dont il se prévaut est
celui d'être un Homme et ses droits sont exprimés par le mot MESCHTAR * .
[Fermant la porte] Messire Second Vice Commandeur, son nom est… etc.
Messire Premier Vice Commandeur, son nom est… etc.
⊕ Messire Commandeur, son nom est… etc.
Autorisez le Maréchal des Cérémonies et son aspirant à entrer
⊕ Autorisez, etc.
Messire Lieutenant de la Garde, autorisez le Maréchal des Cérémonies et son
aspirant à entrer
♆
La Commanderie consent à ce que vous entriez, Messire Maréchal des
Cérémonies ainsi que votre Aspirant
♃ entre, conduisant l'Aspirant, et se place devant le Mausolée
Messire Maréchal des Cérémonies, tu es très hardi d'emmener cette
personne parmi nous, nous annonçant son unique revendication, celle d'être
un Homme et que ses droits sont exprimés par le mot MESCHTAR. En effet, le
mot 'Homme' ne donne aucun droit d'entrer ici et ceux qui entrent ici viennet
pour obéir et non pour gouverner.
♃
Messire Commandeur, je faisais référence à Homme dans le sens romain du
* ר ם ש …מ Imperium
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mot Vir; un homme vrai dans le sens saxon du terme, quelqu'un sur lequel on
peut se reposer, et aussi quelqu'un dont l'intelligence et l'intellect ont atteint la
maturité, quelqu'un qiui est libéré des notions et crédulités de l'enfance, et
capable de distinguer la Vérité et homme suffisamment pour la suivre. Son
empire est sur lui-même. Il a surmonté l'appréhension de la mort; il a sacrifié
ses faiblesses et passions sur l'Autel de la Maçonnerie et cherche à devenir
un Soldat du Saint-Empire.
Est-il un tel homme ?
♃
Je crois qu'il l'est.
S'il est tel, il est digne de vénération. Qu'il s'agenouille donc devant le
Mausolée érigé à la mémoire de celui dont le nom nous est cher autant qu'il
l'est pour tous ceux qui pensent que les grands exemples sont les plus nobles
legs que le passé livre au présent car ils enrichissent une Nation bien plus
que la puissance ou la richesse.
♃ fait s'agenouiller l'Aspirant, face au Mausolée, lui fait étendre la main droite
vers l'urne sur laquelle sont gravées les lettres J∴B∴M∴
Chevalier de Saint-André d'Écosse, jusqu'ici tu as été appelé Suppliant. Tu
aspires maintenant. Apprends comment atteindre la grandeur et l'immortalité.
Ces lettres sont les initiales d'un homme grand et bon, le chef d'un Ordre dont
les Commanderies et les Prieurés étaient situés dans chaque pays d'Europe;
dont les Grands-Maîtres siégeaient au-dessus des Ambassadeurs des Rois
chrétiens, et que les Frères des Princes étaient fiers de servir comme simples
Chevaliers. Son souvenir est immortel. Les flammes allumées par la cupidité
et l'avarice ont consumé tout de lui qui était mortel, après que le supplice eut
dispersé ses restes, son âme retourna à Dieu qui la lui avait donnée; mais
son exemple demeure comme loi éternelle qu'aucune force matérielle ne peut
repousser, celle de gouverner les Chevaliers Kadosch. Si tu désires
poursuivre, tu dois te préparer, si l'occasion devait survenir, à donner ta vie,
comme il le fit, plutôt que de déshonorer l'Ordre. Es-tu désireux de poursuivre
en acceptant cette loi ?
✠ Je le suis.
Relève-toi et assieds-toi, que nous te donnions plus d'information.
L'aspirant se met debout et va s'asseoir face à , qui poursuit ainsi :
À ce Degré, la maçonnerie fait à nouveauappel à toi pour honorer la mémoire
d'un homme bon injustement assassiné, tout comme elle l'a fait dans Degrés
précédents en te révélant les blessures sanglantes du Maître Khirūm. Tu
pourrais ne pas te trouvé attristé de la mort de quelqu'un assassinné il y a
treize siècles, comme tu l'es quand meurent ceux que tu as connus et aimés.
Il était inutile de te demander de te lamenter sur sa mort comme tu le ferais
dans la peine et l'agonie pour le départ de ceux qui te sont proches et que tu
chéris. C'est également sans objet de te demander de te lamenter sur la mort
des martyrs de ceux dont nous honorons la mémoire. Après un certain temps,
nous cessons d'éprouver les affres du chagrin même pour ceux que nous
avons aimés le plus ; grâce aux effets du Temps.
Les pages de l'histoire du monde sont remplies de noms de martyrs. À
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chaque période, à chaque année, la Tyrannie, le Fanatisme et la Brutalité
ignorante ont eu leurs victimes. Les morts inopportunes sont quotidiennes.
Les navires brûlent ou font naufrage en mer, les bateaux brûlent ou sombrent
dans les grands fleuves. Les trains roulant à la vitesse de l'éclair entrent en
collision et enlèvent la vie à des centaines de corps mutilés. À coup de balles
ou au sabre, la guerre ne cesse de détruire par milliers et la vie humaine est
trop bon marché dans ces temps d'agitation et d'excitation pour que
quiconque prenne le temps de se lamenter pour la mort d'un seul, mort il y a
plusieurs siècles.
Et si une telle tristesse était possible, pourquoi pas alors, qui plus est, pleurer
sur la mort de Socrate, dont une cité ingrate porta aux lèvres une coupe de
cigüe ? ou Sénèque le philosophe, contraint par Néron de se suicider ? ou du
vieux Coligny, ses cheveux gris maculés de sang à la veille de la Saint-
Barthélemy ? ou de Russell 12 , exécuté par justice pour la honte éternelle de
l'Angleterre, ou de Thomas More, victime innocente d'un tyran? Ou de
Servet 13 , sacrifié du fanatisme ? ou des Apôtres, Saints et Martyrs, crucifiés,
décapités, brûlés ? de milliers d'éminenetes victimes, à chaque période du
monde, de la suspicion et de la couardise, de l'intolérance des prêtres, de la
rapacité de la noblesse, de la cruauté et de l'ingratitude de la populace?
Si tu as réfléchi sur les Degrés qui t'ont été conférés, depuis longtemps tu as
dû conclure que la légende de la mort de Khirūm et le deuil des Maçons pour
son tragique destin avait une signification plus profonde qu'il n'apparaissait en
surface et que le monde maçonnique ne pouvait pas avoir été appelé
sérieusement depuis plus d'un siècle et demi à se lamenter sur la mort d'un
simple bonhomme, sans grand fait accompli, sans splendide acte héroïque ou
philanthropique, sans vertu extrordinaire que nous pouvons savoir par
l'Histoire. Tu es prêt à te demander pourquoi, à nouveau, tu es appelé à te
lamenter sur la mort d'un personnage dont les actes accomplis durant sa vie
sont passés sous silence par l'Histoire, assassiné qu'il fut par deux
mécréants, bien plus hauts dignitaires et estimés qu'ils étaient en leur temps
que ceux qui assassinèrent Khirūm dans le Temple, simples individus aussi
infâmes et bons à rien que furent les trois mauvais compagnons ?
Tu es prêt à demander quelle est la leçon pour l'Humanité quand trois bandits
de grand chemin en Calabre ou ailleurs assassinent un bonhomme sans
résistance pour l'appat de son gain? Tu peux te complaindre qu'il t'a été
promis à plusieurs reprises que ceci te serait expliqué et que cette promesse
ne t'a pas encore été tenue. Il faut admettre que ta complainte est fondée.
La maçonnerie est une Philosophie qui s'enseigne par des symboles; tout
comme la Philosophie est enseignée par des exemples.
Khirūm, le Maître, était un homme du peuple, un artisan, travaillant
principalement le cuivre et le fer, parmi un peuple divisé en castes, et ou toute
la puissance, royale et sacerdotale, était l'apanage de certaines familles. La
12 NdT : William Russell (1639-1683) fut un homme politique anglais du parti whig. Quand Charles se mit à gouverner sans
le Parlement, il entra dans la conspiration de Monmouth, et fut condamné à mort, bien qu'il n'eût voulu qu'une modification
dans la marche du gouvernement. Il subit son arrêt avec courage le 21 juillet 1683. Sa mort fut généralement regardée comme
un assassinat juridique, et sa mémoire fut réhabilitée en 1689.
13 NdT : Michel Servet (Miguel Serveto y Reves en espagnol), né le 29 septembre 1511 en Aragon et exécuté le 27 octobre
1553 à Genève, est un théologien et médecin d'origine espagnole qui découvrit la façon dont le sang passe dans les poumons
pour s'oxygéner. Il fut brûlé vif pour ses idées le 27 octobre 1553.
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Maçonnerie a singularisé ce personnage de la classe laborieuse, la masse du
peuple, dont les mains produisent ce que les classes privilégiées
consomment, et qui créent la richesse que les plus fortunés dilapident;
spécialement la classe importante des artisans des villes qui, au Moyen âge,
commença à ravir la puissance du Trône et de la Noblesse, installant ainsi les
premièrs fondements de la Liberté opposés à la Force brutale et à l'outrage
légal.
Par l'assassinat de cet homme, représentant un être vivant, par ses vertus,
aussi en conséquence du républicanisme de la Maçonnerie, le pair et le
compagnon des Rois personnifiait le destin de ceux qui, les premiers,
affirmèrent les droits des masses muettes, souffrantes et patientes de
l'Humanité en les priant de se réveiller, de se lever et de faire valoir leurs
droits; les Gracques 14 , les Rienzi 15 , les Hampden 16 , les Sidney 17 et les
centaines d'autres qui s'interposèrent entre le peuple et leurs oppresseurs et
qui eurent comme récompense l'échafaud ou le poignard. Par l'un ou l'autre
de ces trois ennemis, ils tombèrent; la férocité des Rois et de la Noblesse,
réveillés en surseaut dans leur sécurité imaginaire; le fanatisme du clergé
alarmée par les investigations audacieuses de la Raison; ou la stupide et folle
rage d'une populace ignorante, incapable d'apprécier la valeur de la Liberté,
et, laissant libre cours sa rage aveugle et brutale envers ses bienfaiteurs ou
en transformant ses démagogues en tyrans.
Par sa mort et son ensevelissement également, la Maçonnerie met en
évidence la somnolence stupide du Peuple tombé en esclavage, secouant
ses chaînes, baisant le pied de qui l'écrase, heureux de peiner et d'être
esclave, se contentant de boire et de manger, murmurant ses prières
incohérentes vers un Dieu qu'il ne connaît pas, sous la dictée du clergé qu'il
révère comme si celui-ci était investi par ce Dieu-là de la puissance
d'accorder ou de retirer la vie éternelle. Ceci est la mort de l'âme, une
14 NdT : L'action de Tiberius et de Caius Gracchus marque la rupture du consensus qui, depuis près d'un siècle, unissait
l'aristocratie romaine dans le gouvernement de la cité. Ces deux frères, issus de la haute noblesse romaine, sont élus au
tribunat de la plèbe à dix ans d'intervalle, et proposent des réformes qui provoquent de violentes réactions. L'aîné, Tiberius,
fait voter en - 133 une loi agraire destinée à reconstituer une classe de petits paysans propriétaires, apte à fournir des soldats à
l'armée. Caius, en -123 / -122, reprend le projet de Tiberius en l'élargissant considérablement : lois agraire, frumentaire et
judiciaire notamment. Mais tous deux suscitent tant l'enthousiasme de la plèbe que l'opposition de l'aristocratie, qui se sent
lésée dans ses intérêts. Leurs tribunats s'achèvent donc dans le sang, les Gracques et leurs partisans étant massacrés au cours
d'émeutes. Leur souvenir nourrira toutefois un siècle d'opposition populaire à l'aristocratie conservatrice, ce qui explique
qu'ils passent pour les initiateurs d'une crise qui allait plonger la République dans la violence.
15 NdT : Opéra de jeunesse de Richard Wagner (1842). Le jeune Rienzi vit à une époque misérable pour le peuple de Rome
(XIVè s.). Il mène une révolution puis, ayant pris le pouvoir par la volonté du peuple romain, il redonne à Rome sa beauté et
sa force d'antan dans les arts, les sciences et la culture. Les années passent et lentement Rienzi perd son influence et le peuple
à nouveau se révolte mais cette fois contre lui. Rienzi maudit à jamais le peuple de Rome avant de mourir dans une Rome
mise à feu et à sac.
16 NdT : John Hampden gentilhomme du comté de Buckingham en Angleterre refusa en 1637 de payer une taxe de vingt
shillings qui formait le montant de sa quote-part dans une contribution levée par ordre de Charles l sous le nom de
contribution de mer. Hampden alléguait entre autres raisons de son refus que cet impôt n'ayant pas été approuvé par le
parlement était illégal. Des poursuites furent dirigées contre lui et il perdit son procès. Mais cette affaire avait eu un immense
retentissement, elle avait tenu l'Angleterre attentive pendant plusieurs mois et le jugement de la Cour de justice n'avait pu si
bien dissimuler l'illégalité de l'impôt qu'elle n'apparût à tous les yeux. C'en était assez pour secouer l'apathie dans laquelle
était alors plongé le peuple anglais et l'on peut considérer cette circonstance comme le point de départ des événements qui
aboutirent à la révolution de 1688.
17 NdT : Algernon Sidney (1622-1683), aristocrate anglais, patriote passionné, ardent défenseur des libertés, ennemi acharné
de l'absolutisme, exilé d'Angleterre après la Restauration de 1660, condamné à mort en 1683 et décapité pour complot antiroyaliste,
était surtout connu pour avoir été, par ses Discours sur le gouvernement, un des principaux inspirateurs des
Révolutions américaines et françaises.
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asphyxie nationale qui rappelle la respiration ronflante d'un grand et stupide
animal qui donne à peine un signe de vie.
Les trois assassins d'un tel peuple sont les trois mêmes qui ont abattu tous
les Apôtres de la Liberté, tous les tribuns, Hérode le tyran, Caïphe le Grandprêtre
et la populace qui crie pour la libération de Barabbas le malfaiteur et
pour la crucifixion du Christ.
Et la Maçonnerie a sagement distingué deux de ces exemples de vertu et de
dévotion, Khirūm l'artisan, membre de la classe laborieuse et Jésus de
Nazareth, prétendu fils d'un charpentier, type de tous ceux qui cherche à
affranchir le monde de la tyrannie spirituelle de ces comploteurs et ambitieux
pontifes, démagogues et despotes qui, de tout temps, ont cultivé et
encourager la superstition et l'ignorance au sein du peuple afin qu'il soit pour
eux un outil et un instrument plus prêts, plus aveugles et plus féroces.
Il ne s'agit dès lors ni de lamentation ni de chagrin pour la victime que la
Maçonnerie vise en répétant ces légendes. Elle n'érige pas de monuments en
leur souvenir en signe de chagrin et pour leur perte. C'est pour enseigner aux
initiés par ces exemples, pour les impressionner de la manière la plus
emphatique par sa puissance d'évocation combien sont hideux et haïssables
ces traits hostiles au bonheur humain que sont les existences de ces trois
assassins. Ceci est montré pour nous enseigner à les haïr, pour jurer
éternellement l'hostilité envers eux et pour tenter de les extirper du monde.
A l'encontre de ceux-ci la Maçonnerie nous met en garde et désire nous unir à
ce Degré, ce que tu vas bientôt apprendre. Il suffit de dire maintenant,
ici,aussi peu qu'ailleurs, il n'est question de chagrin fictif ou d'une imitation
sans réalité de chagrin.. Ici, comme ailleurs, il y a queqlue chose de plus
important en vue. Il s'agit de choses beaucoup plus sérieuses et non d'une
farce. Le récit de la mort de Khirūm était une parabole et toute la Légende
était symbolique ; et symbolique aussi de plus d'une chose.
La Maçonnerie désire, en multipliant ses adhérents et sa force, par l'union, en
enseignant ses sublimes et nobles doctrines, au moins empêcher le retour de
meurtres tels ceux de Jésus de Nazareth par les hiérarques hébreux, ceux
des prêtres de France par les révolutionnaires, celui d'Hypathie 18 par Cyril
d'Alexandrie, les horreurs de l'Inquisistion, les atrocités de Claverhouse et de
Kirke 19 , les meurtres judiciaires perpétrés par Jeffries 20 et établir, au mois
dans une partie du monde, le règne de la liberté, de la Paix et de la Tolérance
qui assureront pour les gouvernés, sinon une parfaite liberté, au moins de
justes lois, les droits communs de l'humanité, la protection contre la rapine et
18
NdT : Hypatie d'Alexandrie (310-415). Hypatie a été la première femme à apporter une contribution notable au
développement des mathématiques. Hypathie était la fille de Théon, mathématicien et philosophe.Elle prit la tête de l'Ecole
des Platoniciens à Alexandrie et devint le symbole de l'apprentissage et de la science que les premiers chrétiens identifiaient
au paganisme. Elle fut au centre des émeutes entre chrétiens et non chrétiens. En 412, Cyril (qui devint St Cyril) devint le
patriarche d'Alexandrie. Quelques années plus tard, selon un rapport, Hypatie fut brutalement assassinée par les moines
Nitrian, une secte de chrétiens fanatiques, qui soutenaient Cyril. Selon un autre récit (de Socrates), elle fut tuée par la foule
d'Alexandrie sous la menée de Pierre le précheur.
19
NdT : John Graham of Claverhouse, 1er Vicomte Dundee, (connu sous le sobriquet "Bonnie Dundee") 1648-1689. Noble
Écossais et soldat professionnel, il est connu pour avoir défendu la cause Jacobite lors du premier soulèvement jacobite en
1689. Sir David Kirke, aventurier, négociant, colonisateur, chef de l’expédition qui s’empara de Québec en 1629, et plus tard
gouverneur de Terre-Neuve, né vers 1597 à Dieppe, décédé en 1654 près de Londres.
20
NdT : Jeffries : le juge "pendaison" – Hanging Judge (1644-1689), haut personnage de la Justice au service du Roi
Jacques II. Connu pour avoir puni les conspirateurs des factions opposées au Roi.
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le pillage, la licence et assurer une entière liberté de vénérer Dieu comme il
leur plaît, et de pouvoir exprimer toutes opinions que leur paraisssent justes
et vraies.
Si elle n'est pas en mesure d'éviter la guerre entre nations ou au sein d'une
même nation, elle essaiera au moins de diminuer les horeurs et les pires
atrocités.
Elle ne restera pas silencieuse si des citoyens sont volés ou assassinés, si la
barbarie des sauvages empiète sur la civilisation, et si la cruauté et l'infamie
sont récompensées d'honneur et de distinction. Si elle n'est pas capable
d'empêcher les crimes qui déshonorent l'humanité, elle dénoncera ceux qui
les commettent et font connaître leurs noms au monde.
Par ta résolution et ton courage, ta détermination à poursuivre, et par ton
adhésion aux principes que je viens d'énoncer, tu as gagné notre confiance et
notre attention, et nous consentons à te conférer le titre de Kadosch. Mais,
avant de procéder à cela, il y a une ancienne cérémonie à laquelle il nous faut
procéder et une série de leçons à donner. Debout mon Frère! Messire
Maréchal des Cérémonies, conduis l'aspirant à l'Échelle Mystérieuse.
L'Échelle est dévoilée et le candidat y est conduit. Il est placé au pied et
devant celle-ci, et dit:
Mon Frère, l'échelle devant toi est à deux montants ou côtés; sur l'un de ceuxci,
à droite, sont écrits les mots hébreux AHEB ALOH; "Amour de Dieu" et, sur
celui de gauche, les mots hébreux AHEB KARUBAH, "Amour de notre voisin". Ils
sont symboliques de ces deux piliers de toute vraie moralité et d'excellence
vertueuse; ils se réfèrent à cette sentence, exprimée en réponse à la question
du jeune homme, en ce qu'il devra faire pour être sauvé : "Aime Dieu avec
tout ton cœur et avec toute ton âme, avec toute ton intelligence et avec toute
ta force ainsi que ton voisin et toi-même. Fais ceci et tu vivras."
L'Humanité est notre 'voisin'. Nous sommes tous de la même espèce, car,
tout comme Dieu a donné le souffle de vie à l'homme, c'est de lui que nous
tenons nos intelligences, chacune d'entre elles, un rayon de l'Intellect Un et
de l'Intelligence Universelle, comme chaque étincelle individuelle et rayon de
lumière est une manifestation de la Lumière Universelle Une.
AHEB ne signifie pas seulement "Amour" mais aussi "ami, intime et familier".
Car les liens d'une mystérieuse sympathie nous unit à toute l'humanité et ainsi
nous rapproche de la Déité. L'acception originelle de aheb, le verbe, est
"désirer, aspirer à" et il y a toujours dans l'âme la nostalgie de retourner à la
Déité d'où elle vient, un désir ardent d'être plus près de Dieu, et une
conviction qu'elle sera plus proche de Lui après.
Il y a sept échelons sur chaque côté, et chacun de ceux-ci a un ou des mots
inscrits dessus comme désignation. Ces mots sont sur un côté en hébreu et
sur l'autre en anglais.
Le nom sur le premier échelon sur lequel tu te trouves est TSEDEKAH – "Droit,
justice, probité". À dire vrai, juste et droit est la base de toute vertu et de toute
excellence, car sans celles-ci, rien n'existe. Ces qualités particulièrement sont
essentielles au caractère de tout vrai Chevalier Kadosch, qui doit toujours être
franc et vrai, et même lorsqu'il est appelé à punir, il doit toujours ne pas
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oublier que la justice ne doit jamais être violée.
TSEDEKAH signifie aussi "BIENFAISANCE" et aussi santé, sécurité.
Le Commandeur frappe un coup de maillet et l'Aspirant monte sur la seconde
marche.
Le second échelon sur lequel tu te trouves maintenant est appelé SHUAH
LABANAH, Pure et parfaite Équité; le premier mot signifie blanc, comme pur ou
parfait.
La quatrième et la cinquième Sephira de la Kabale, comme tu le sais, est la
JUSTICE ou SÉVÉRITÉ et la BIENVEILLANCE ou MISÉRICORDE de Dieu. Et sa
BIENVEILLANCE est qualifiée souvent par la couleur blanche et la BLANCHEUR.
Les sept échelons sont analogues au plan humain à ce que sont les
Sephiroth au plan divin; et cet échelon t'enseigne de ne pas trop peser à faire
valoir le droit strict selon toi, de même à ne pas te conformer à ce qu'est la
lettre de la loi positive ou l'extrême frontière de tes droits mais bien de te
guider vers l'équité qui doit tempérer la justice, spécialment lorsque le faible et
ceux qui te sont subordonnés sont concernés.
La Justice n'implique pas que nous devrions punir toutes les injustices envers
nous ou que nous devrions laisser impunis tous les actes délictueux. DIEU n'a
pas voulu que le pardon soit injuste; bien au contraire, Il requiert de nous que
nous pardionnions l'enfant et le Frère. Nous ne disposons d'aucune mesure
pour proportionner la punition des délits. Qui dira par quelle quantité ou peine
continue ou même la mort un acte mauvais est égalé ? ou quand la justice
devient vengeance ou cruauté ?
SHUAH veut dire aussi "égal, niveau, égalité, apte, qui convient, comme" et le
verbe "postulé, accompli, composé, préparé"
Le Commandeur frappe à nouveau un coup et l'Aspirant monte sur le
troisième échelon.
Le troisième échelon sur lequel tu te trouves maintenant est appelé MATUC,
amabilité ou gentillesse, cette qualité qui fait que quelqu'un qui la possède est
aimé des autres, et est le charme et la beauté de tous les rapports humains,
d'où il vient que la courtoisie et la gentillesse et le comportement affable sont
ce qui embellit et caractérise le vrai Chevalier; d'où vient ensuite le don de
persuasion par lequel les hommes bons sont capables de ramener dans le
droit chemin leurs Frères qui errent, et les conduire ainsi vers le bonheur,
alors que la rudesse et la condamnation sévère ne conduisent qu'à éloigner
encore plus hors du droit chemin. C'est la source de laquelle vient la
Miséricorde, de même que l'équilibre entre justice et équité ou bienveillance
est l'harmonie et la beauté du divin et de l'humain pareillement.
De manière plus littérale, matūk veut dire "doux, douceur, suavité, plaisant", le
verbe veut dire "téter".
Le Commandeur frappe à nouveau un coup et l'Aspirant monte sur le
quatrième échelon.
Le quatrième échelon sur lequel tu te trouves maintenant est appelé AMUNAH,
la Bonne foi, la grande vertu d'un Chevalier ou d'un Maçon. Il n'est ni un vrai
Chevalier ni un homme de vérité s'il est parjure à sa parole dans les actes de
sa vie publique ou privée. L'homme noble ou même le monarque qui viole son
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engagement ou trahit la confiance placée en lui n'est ni un Chevalier ni un
gentleman, quelles que soient l'importance de sa lignée ancestrale ou la
renommée de ses ancêtres. La parole d'un Chevalier Kadosh doit être de plus
grande valeur que tout lien ou serment entre hommes.
AMŪN est "Foi, Fides, Fidélité" et AMŪNAH "Foi, fermeté, Sûreté". AMŪN signifie
également "Artisan, architecte, Sagesse, Hypostase ou personnification de la
Déité, Créateur du Monde". La signification du verbe est "établit, durable" et
AMANAH "alliance, statut, décrêt, colonne et tutelle".
Le Commandeur frappe à nouveau un coup et l'Aspirant monte sur le
cinquième échelon.
Le cinquième sur lequel tu te trouves maintenant est appelé AMEL SAGHIA,
Beaucoup de peine ou Labeur; cela t'enseigne que par seul par l'effort
incessant, par le constant labeur, l'homme peut atteindre tout objectif,
accomplir de grands travaux, et se préparer pour être parmi les meilleurs
dans n'importe quelle voie ou profession.
Ainsi, seule la Victoire ou Supériorité, et la Gloire, les analogues à la
septième et huitième Sephirot sont acquis. Ce sont ceux qui s'efforcent et qui
étudient, ceux qui convoquent l'arsenal de leur mémoire qui batissent les
fondements de la bataille de la vie, cette constante lutte, et qui dominent les
grands desseins intellectuellement et deviennent de grands noms. Sans effort
et travail incessant, la Maçonnerie ne peut rien accomplir qui soit à la mesure
de ses nobles et harmonieux desseins. Si ses membres ou ceux de cette
Ordre de Chevaliers Kadosch se rencontrent uniquement de temps en temps,
se hâtent à passer dans quelques cérémonies, profèrent ou écoutent de
manière apathique quelques préceptes choisis, et contribuent
occasionnellement par de pitoyables sommes d'argent à de vides et
ostentatoires œuvres de charité, ils font peu pour le bien-être de l'humanité, et
moins encore pour leur propre honneur et celui de l'ordre, si haut et fort soient
leurs prêches.
Le verbe AAMAL signifie 'œuvré" et le nom "labeur, effort, dureté, un ouvrier"
Le Commandeur frappe à nouveau un coup et l'Aspirant monte sur le sixième
échelon.
Le sixième échelon sur lequel tu te trouves maintenant est appelé SABAL,
Patience ou Endurance, une des vertus les plus nécessaires dans ce monde
apathique et indifférent. L'enthousiaste et le plus sérieux des hommes doit
être attentif perpétuellement en refusant la froideur, le calcul, l'égoïsme et la
timidité. S'il conçoit un grand projet, peu lui en sauront gré, encore moins y
seront intéressés, queqlues-uns cependant essaieront de l'aider à le réaliser.
L'enthousiaste à 25 ans risque de se transformer en misanthrope sarcastique
à 50. Le libérateur devient rapidement autocrate, non parce qu'il en avait
l'intention ou qu'il était ambitieux, mais parce qu'il se soucie du travail à
accomplir et que les gens sont peu désireux de se libérer. Même en
Maçonnerie, le plus dur est de réformer. Si vous entamez une action,
indépendamment que cela soit sage ou nécessaire, si vous tentez d'éradiquer
une erreur ou ded corriger un abus, vous vous heurtez ici aux ricanements, là
à l'apathie ou la froideur, à l'opposition d'un côté, à la prévision de l'insuccès
de l'autre, à l'adhésion de stupides routines de la part de certains, à l'envie et
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la jalousie de la part d'autres, parce que votre initiative ne vient pas de leur
part.
Considère ceci comme fixé depuis le départ. Si nous voulons du bien aux
hommes, cela doit être contre leur volonté ; il est toujours plus difficile
d'imposer l'éducation, l'édification personnelle ou la liberté que de priver les
gens de leurs droits; les gens sont accrochés à leurs vieilles erreurs et à leurs
antiques croyances; ils mettent en doute ce que leurs oreilles leur disent avec
une ténacité aussi forte que celle qui les attache à leur vie, et, quand
quelqu'un essaie de les mettre dans le droit chemin ou de les élever, il a plus
de chance d'être haï comme un ennemi qu'être aimé comme un ami, et de
devenir martyr de sa philanthropie qu'être couronné comme bienfaiteur. Dès
lors, qui tente d'accomplir quelque chose de valable, doit être patient. S'il ne
peut pas l'être, il est préférable qu'il abandonne immédiatement sa lutte
envers l'ignorance et l'erreur.
Le verbe SABAL signifie "porter un fardeau, supporté, érigé" et le nom "une
charge, un fardeau". La première lettre est Samech. Sabal, sa première lettre
est Shin, elle signifie "est allé, a gravi, a crû, a augmenté, a coulé, courant,
verser, arriver, aller, poursuivre;" et le nom "écoulement, émanation, courant;"
et Sabal + à est "une branche, un épi, un flux."
Le Commandeur frappe à nouveau un coup et l'Aspirant monte sur le
septième échelon.
Le septième et dernier échelon sur lequel tu te trouves est appelé GEMUL,
BINAH, TABUNAH, Élaboration, Intelligence, Compréhension. Le second mot est
celui de la troisième Sephirot de la Kabale et le troisième est souvent
employé comme synonyme. Les trois mots ensemble signifient qu'un
Chevalier Kadosh ne doit être satisfait avec une simple et quotienne routine
du devoir, qui est souvent purement mécanique, ni, d'ailleurs en ne possédant
que les vertus mentionnées précédemment, dans ce Degré commun et
ordinaire, qui ne l'élève pas au-dessus des autres qui d'ordinaire en sont
dépourvus; de même, il ne saurait être satisfait en faisant modérément ce qu'il
entreprend; car il doit en toutes circonstances viser à l'excellence et la
supériorité; accomplir son devoir de la manière la plus parfaite et de grand
cœur; viser à devenir illustre par des efforts dans la voie de la vertu ; et, quel
que soit le travail, matériel, moral ou intellectuel où il puisse être impliqué, si
petit soit son rôle, il devrait élaborer, finir et parfaire ce travail avec minutie et
un goût sans faute. "GEMUL" signifie Achèvement et Terminer aussi bien
qu'Élaboration.
Le vrai Chevalier Kadosh ne doit rien faire à moitié, ne doit rien faire
légèrement, commencer un travail et ne pas l'achever, mais bien, dans les
petites et les grandes choses, manuelles ou intellectuelles, élaborer, finir et
parfaire avec la plus grande expertise et goût, dans la mesure où quoi que
doive être accompli, le soit bien. Le mot hébreu "KADOSH", nom que tu désires
assumer, ne signifie pas uniquement Sainteté, mais aussi Perfection; les mots
BINAH et TABUNAH indiquent que le treavail du Kadosh est principalement
intellectuel. Le temple que nous avons à reconstruire est le temple de la
Philosophie, et les sept échelons de cette échelle sont les sept marches de ce
temple.
GAMUL est littéralement 'action, tâche' et aussi 'sevrage' de l'enfant mais aussi
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'bénéfice'. Le verbe gaml signifie 'a donné, a fourni, a montré, a manifesté, a
mûri, a chéri, a payé, a renvoyé, a béni'.
BINAH est 'intellectuel, intelligence, intellection'. Le verbe bin veut dire
'distingué, séparé, discerné, avoir passé la critique, compris, connu, su, était
sage'
TABUN est 'intelligence, sagesse' et TABUNAH 'prudence, sagesse, intelligence',
TABANITH 'image', exemplaire, simulacre, structure'.
Le nombre d'échelons correspond avec celui de l'Amesha-Çpenta, les
Potentialités Divines de la religion que le Magi hérite de Zarathoustra ; mais la
signification des mots ne correspond que partiellement aux noms de ces
Potentialitésqui étaient La Sagesse Divine, son traduction dans l'humanité en
tant que Mot, la Puissance Divine et la Divine Souveraineté ; Efficacité, la
bonne santé, la Vitalité.
Les hébreux étendirent celles-ci à dix et en firent les Sephiroth, leur donnant
de nouvelles caractéristiques et de nouveaux noms, seulement l'une de
celles-ci, BINAH, 'Compréhension' est parmi celles-ci sur l'Échelle.
Gemul, Binah, Tabulah, 'Action, Intellection, Intellect' peuvent être compris
comme Action (dans la création et le mouvement de l'Univers), du nom Divin,
énonciation ou expression de l'intellect Divin et immanent. La troisième,
seconde et première Amesha-Çpӗntas 21 , ASHA, la Puissance Divine ;
Vohumanô, la Divine Sagesse, fidèle à la Déité; dans l'ordre descendant, la
Divine Sagesse, le Divin Mot, la Puissance Divine.
Il existe d'autres correspondances que tu pourras étudier à ta convenance.
Il est peu probable que ces correpondances soient fortuites et il est à peine
croyable que ce symbole de l'Échelle ne soit réapparu simplement que pour
des leçons morales. Au regard de ces potentialités divines et de toute la
doctrine de Zarathoustra, dont tu sauras plus dans quelque temps, nous ne
pouvons que te suggérer, pour aujourd'hui, ce sujet d'étude et de réflexion.
MUSIQUE,
Elle se poursuit pendant quelques instants
Sur l'autre côté de l'échelle, sur les sept échelons sont inscrits les noms des
sciences dont tu es familier déjà depuis que tu es compagnon : Grammaire,
Rhétorique, Logique, Arithmétique, Géométrie, Musique et Astronomie. Tu
devrais t'interroger, sans nul doute, en entendant répéter ici, à ce Degré
éminent, l'information rudimentaire, de ces banalités et lieux communs, au
regard de ces études élémentaires qui te furent données à ce Degré-là, et qui
même n'étaient pas nouvelles pour toi à ce moment-là, et qui même sont
familières aux enfants des écoles aujourd'hui.
Je ne vais pas te retarder en récitant à ton intention les instructions
suggérées par les sept autres échelons de l'Échelle mystique. Tu tireras ton
profit de la lecture que tu feras dans les Récits légendaires.
Le premier échelon sur l'autre côté de l'Échelle, en commençant par le
sommet, est GRAMMAIRE. Tu connais l'acception ordinaire de ce mot : ce qu'il
signifie ici à ce Degré tu l'apprendras dans les instructions. Il y a de profondes
21 NdT : Les Amesha Spenta (Immortels Bénéfiques) sont des génies bénéfiques du zoroastrisme.
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significations dans les noms de ces sept sciences anciennes et elles ne sont
en aucune façon utilisées ici dans le sens ordinaire, pas plus que dans le
sens donné au Degré de Compagnon.
La GRAMMAIRE est le moyen par lequel une intelligence communique avec les
pensées d'autrui, le plus merveilleux de tous les dons. Tiens-toi debout sur
cet échelon qui la représente !
La RHÉTORIQUE est le moyen par lequel une intelligence persuades et exaltes,
et ainsi conduit et contrôle et utilises d'autres intelligences. Tiens-toi debout
sur cet échelon qui la représente !
La LOGIQUE est l'exercice de la force de conviction, le fondement stable de
toute la puissance humaine et du gouvernement des hommes. Tiens-toi
debout sur cet échelon qui la représente !
L'ARITHMÉTIQUE est la Scince des Mathématiques et des démonstrations
mathématiques en physique et en philosophie. Tiens-toi debout sur cet
échelon qui la représente !
La GÉOMÉTRIE traite des grandes lois qui gouvernent les mouvements
mécaniques de l'Univers, existant en tant que science, parce qu'elle est
certaine et immuable. Tiens-toi debout sur cet échelon qui la représente !
La MUSIQUE est la Science des Harmonies dans l'Univers, elle est la
conséquence de la simple loi de l'harmonie, et n'est pas la conséquence de
forces mécaniques qui s'opposent. Tiens-toi debout sur cet échelon qui la
représente !
L'ASTRONOMIE, qui étudie le Livre de la Nature, trouve un Motif à la Création
de l'Univers, l'infinie Bienfaisance; une seule Loi, l'infini Amour. Tiens-toi
debout sur cet échelon qui la représente !
L'échelle est subitement abaissée et l'Aspirant, soutenu par deux Chevaliers,
se retrouve par terre.
Jadis, la coutume, mon Frère, était d'abaisser l'échelle quand l'Aspirant était
au sommet, événement qui pouvait entraîner des accidents bien que toutes
les précautions étaient prises. C'était un emblème du choc soudain qui peut
nous arriver quelle que soit l'étendue de nos connaissances, quelles que
soient nos vertus, quelles que soient les positions que nous pouvons atteindre
parmi les hommes. La leçon est tellement évidente, et l'expérience nous le
prouve tous les jours, une telle pratique fut jugée inutile. "Ainsi, que celui qui
croit être debout, dit la maxime, prenne garde qu’il ne tombe 22 ". Un souffle
peut réduire le plus noble d'entre nous sous le niveau commun. L'épée de
Damoclès est en permanence suspendue sur nos têtes. Quelle que soit la
mer d'infortunes qui peut nous submerger, si nous pratiquons les vertus et
étudions la philosophie que nous inculquent les mots de l'Échelle mystique,
nous trouverons toujours la consolation, et serons toujours aptes à supporter
patiemment les tempêtes de l'infortune. Elles nous donnent la force de
supporter et de souffrir au-delà de la résistance du simple stoïque et cela
nous gardera des plaintes et du désespoir; car l'Univers ne sera jamais
sombre pour nous, ni la Vie sans objet. Les devoirs de la vie, qui sont plus
22 NdT : 1 Cor. 10:11-12
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que la vie elle-même ; et l'amour de Dieu brillera encore pour nous plus vive
que le Soleil.
À l'ordre, Officiers et Chevaliers !
Tous se lèvent et se mettent à l'ordre.
MUSIQUE
quitte son siège et se dirige vers le Mausolée.
LA MUSIQUE S'ARRÊTE
Officiers et Chevaliers formez un demi-cercle face au Mausolée.
Ils s'assemblent.
Officiers et Chevaliers, à vos dévotions !
Tous s'agenouillent. , s'agenouillant à la droite du demi-cercle, l'Aspirant à
ses côtés répète la prière que voici
PRIÈRE :
Toi, Éternel, Incréé, Être illimité, d'Infinie Bienfaisance et d'Amour, qui
originellement était Tout dans Tout, qui par un éclair a transformé l'Univers en
être, simultanément entre Toi et Tes pensées, les grandes sphères
commencèrent leurs révolutions silencieuses ! Des profondeurs de nos
cœurs, nous T'adorons, nous Te vénérons, nous T'offrons notre hommage
sincère et reconnaissant. Fais que nous soyons capables d'imiter les vertus
de tous ceux qui perdirent leur vie en essayant de servir et d'élever
l'Humanité! Nous Te prions de nous voir avec faveur, de bénir et de faire
prospérer nos entreprises pour le bien de la race humaine. Aide-nous à punir
et venger les torts faits à nos prédécesseurs et à l'Humanité, de la même
manière que celle que prescrit Ta loi, et selon notre devoir comme bons et
vrais Maçons! Aide-nous à assujettir et à vaincre l'Erreur, l'Intolérance,
l'Oppression et la Bigoterie; et qu'arrive bientôt l'aube de la terre devenue
Pays Sacré et de l'Humanité transformée en une grande Loge de Frères; et
quand toutes les Religions de Haine et de Crainte auront disparus, et que les
guerres et les persécutions seront ignorées à jamais ! AMEN!
[s'adressant à l'Aspirant:] Mon Frère, répète avec moi !
Debout Frères et Chevaliers
Tous se lèvent et se tiennent debout à l'ordre.
Mon Frère, nous avons encore une cérémonie solennelle à accomplir qui
t'imprégnera pleinement de la nature et de la réalité de tes devoirs de
Chevalier Kadosh, et de la nécessité de te souvenir à jamais et d'observer
ponctuellement les obligations solennelles que tu as pressenties aujourd'hui.
En disant ceci, enlève le voile de l'autel où est placé le crâne.
Tu approches rapidement de la fin de l'enseignement à ce Degré. Tu n'es plus
maintenant engagé dans les divertissements des Degrés bleus, pas plus que
tu ne promets plus ce que tu n'es pas capable de réaliser. Tu es maintenant
engagé dans ce qui sérieux, sans légèreté aucune. Tu es face aux réalités.
Les engagements que tu as pris le sont à vie et pour toute ta vie. Donne-moi
ta main et permets-moi de placer sous celle-ci ce terrible symbole de l'égalité
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humaine!
Il pose la main droite de l'Aspirant sur le crâne et il continue,
Nous entrons tous de la même manière dans la vie; et avant la mort, le rang
et les privilèges disparaissent. Qui nous dira de quel mortel cette relique est le
vestige ? Nous ne savons pas s'il était pauvre ou riche, homme d'État
préoccupé des honneurs à lui rendre, ou mendiant tremblottant dans ses
haillons; si la fortune lui a souri, ou si le manque et la misère l'ont défavorisé,
s'il était illustre par ses vertus ou infâme par ses crimes, s'il mourut dans son
lit, ou au champ d'honneur, déploré par la nation, ou sur l'échafaud, exécré et
sans aucune pitié. Nous savons seulement qu'il vécut et mourut, qu'il était un
homme, et que la mort ne considère ni les honneurs, ni la disgrâce.
Afin de ne jamais oublier ces tristes vérités, les Chevaliers Kadosh boivent
tous à la même coupe, la coupe de l'égalité, et il partage tous le pain de la
Fraternité, aussi nécessaire au riche qu'au pauvre, pour la vie vie du fort
comme pour la vie du faible, pour la vie du tyran comme pour la vie de la
victime.
Le Commandeur rompt le pain et le distribue aux Chevaliers, tous se le
partagent. Ensuite, il remplit la coupe, bois et la passe au Chevalier placé à
ses côtés, qui fait ensuite de même, afin que tous boivent. Après quoi,…
[en montrant la couronne royale] Cette couronne ne représente personne
envers qui nous devrions allégeance; ni envers une monarchie
constitutionnelle maintenue par la volonté du peuple, ni envers un souverain
juste et bienfaisant dont le règne bénit un royaume prospère et qui considère
le bonheur de son peuple comme son premier devoir.
Elle représente la couronne des Philippe le Bel, l'infâme roi de France, des
Néron, Caligula et d'autres monstres qui portaient la pourpre à Rome, ceux de
la lignée des Henri VIII d'Angleterre et de Philippe II d'Espagne; ceux-là tous,
qui, quels que soient leur noms, ont usurpé et abusé du pouvoir, ont régné
pour eux-mêmes et non pour le peuple, ont massacré et persécuté leurs
sujets, et volé la liberté d'un peuple libre en étouffant les feux de la liberté
avec le sang des patriotes.
[en passant à la tiare] Cette tiare, mon Frère, ne représente pas la religion, ni
aucune Puissance Spirituelle que chacun d'entre nous révère. Elle représente
la puissance des prêtres qui ont pesé sur Hérode et Pilate afin qu'ils
assassinent JÉSUS de Nazareth, ou ceux de l'Égypte qui pendant longtemps
ont réduit en esclavage un peuple entier dans la superstition dégradante;
celle des Pontifes de la Rome Impériale qui ont mené au trône de faibles ou
sauvages empereurs qui donnaient des vierges chrétiennes en pâture à des
lions affamés, celle de Clément V, le couard, rapace et cruel Pape, qui a
sacrifié à son ambition et à sa rapacité l'Ordre du Temple. Non comme
symbole d'une quelconque foi ou religion, ou de telle église particulière, mais
par ambition impie et dédaigneuse, par imposture, comme à toute période qui
fait des hommes des dupes, les met en état d'esclavage par la crainte, les
déshumanise autant qu'elle les brutalise par la superstition en tant que maître
de l'Ignorance et allié du despotisme.
Mon Frère, les espoirs que nous avons nourris en toi n'ont pas été déçus, de
même nous n'avons pas été trompés sur ton caractère et tes opinions. Tu as
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prouvé que tu étais ennemi de la tyrannie et de l'usurpation d'autorité et que
tu étais digne d'être constitué Chevalier Kadosh.
Un Ordre qui fut grand et sublime est sur le point de te recevoir en son sein;
quand les Commanderies et les Prieurés étaient présent dans chaque pays
chrétien d'Europe; il était une rempart de la chrétienté contre l'Infidèle et son
Beauseant flottait sur plus d'un champ de bataille en Syrie et en Palestine. Tu
as choisi ce chemin que tu vas suivre désormais. Sois ferme, comme ces
nobles martyrs qui maintenèrent l'innocence de l'Ordre au milieu des
flammes, dans les pires tortures et qui, depuis, mène la guerre contre tous
ceux qui oppriment le peuple, ennenmis des Droits de l'Homme, comme tu as
détesté la mémoire de ceux qui tuèrent l'innocent, et qui, ensuite, se
partagèrent les propriétés et la richesse de ce noble Ordre persécuté.
Mais ne te hâte pas trop fort par zèle imprudent. L'erreur et le mal sont
abritées par de solides fortifications, reforcées et consolidées au fil du temps.
Seuls, par approches régulières, ces travaux peuvent être menés à bien. Il est
peut être seulement de notre ressort que de préparer le chemin de nos
successeurs. Nous devons attendre patiemment et en silence l'heure et le
temps. Aumentons le nombre de nos prosélytes, en n'admettant même pas
nos plus intimes amis, à moins que nous soyons certaons de leur discrétion et
de leurs aptitudes, et frapper ainsi quand nos coups porteront. À genoux; mon
Frère !
L'Aspirant s'agenouille sur le genou droit et le Commandeur dit, en frappant
trois fois du plat de son épée, sur l'épaule droite, sur l'épaule gauche et sur la
tête au moment où les mots marqués d'astérisques sont prononcés cidessous:
À la gloire de la Grande Source et Origine de tout ce qui est, au nom et sous
les auspices du Grand Consistoire des Sublimes Princes du Royal Secret,
32 ème Degré du Rite Écossais Ancien et Accepté, dans l'État de…, sous la
juridiction du Suprême Conseil des Souverians Grands Inspecteurs
Généraux, 33 ème Degré du même Rite, pour… siégeant à…; en vertu de
l'Autorité dont je suis investi en tant que Commandeur de… , Commanderie
des Chevaliers Kadosh, N°…, je te crée, constitue* et reçois* Chevalier
Kadosh, Chevalier de l'Aigle Noir et Blanc, et l'un de ces pauvres
compagnons-soldats du Temple de Salomon, et comme membre actif de
cette Commanderie.
♃ attache ensuite les éperons d'or autour des chevilles du nouveau Chevalier,
disant :
Nous te consacrons avec les éperons de la chevalerie. Fais en sorte de les
porter avec honneur ! Debout Chevalier Kadosh et du Temple !
L'Aspirant se remet debout. retourne à sa place, s'assied, frappe un coup
et dit :
Restez assis, Officiers et Chevaliers !
Tous reprennent place à l'exception du Maréchal des Cérémonies et du
nouveau Chevalier.
Messire Maréchal des Cérémonies, donnez l'investiture au nouveau Chevalier
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avec les Signes, gestes et mots à ce Degré.
Ceux-ci sont donnés au nouveau Chevalier comme suit :
Le nouveau Chevalier est aussi informé de la batterie, l'âge, la marche, les
heures de début et de fin des travaux de l'Ordre. Ensuite dit :
Messire Maréchal des Cérémonies, donnez l'investiture au nouveau Chevalier
à l'aide du Cordon et bijou de l'Ordre, et avec l'épée de Chevalier Kadosh.
Ceci est fait et dit:
Tu as reçu l'investiture, Messire A… B… , à l'aide des insignes d'un Chevalier
Kadosh, et aussi avec les armes que chacun d'entre nous doit toujours porter
dans la Commanderie. Cet Ordre est entièrement chevaleresque, quoique le
Degré soit de style Kadosh philosophique; car nous devrions être toujours en
armes, prêts à défendre la cause de l'Humanité.
Tu n'accomplis rien si tu ne combats pas pour la vérité. Messire maréchal des
Cérémonies, place maintenant le nouveau Chevalier entre les colonnes!
♃ accomplit sa tâche, dit:
Debout et à l'Ordre, Officiers et Chevaliers ! Examinez ce Chevalier
nouvellement admis, votre Frère, connaissez-le bien et accueillez-le partout
en tant que quelqu'un devenu soldat de l'Humanité peinante, opprimée et
souffrante. Applaudissons à sa noble résolution afin qu'il se remémore sans
faille et qu'il ne viole jamais ses promesses solennelles. À moi, mes Frères,
par la batterie!
Ils tirent tous la batterie. Ensuite, par les trois mouvements du signe,
l'acclamation, trois fois, "LAUS DEO."
Assis, Officiers et Chevaliers. Messire Maréchal des Cérémonies, que le
nouveau Chevalier se fasse reconnaître lui-même par les Vice-
Commandeurs!
Il est conduit tour à tour vers chacun, donne le Mot, Signes et Gestes. Ensuite
dit:
Messire Turcopilier, Messire Drapier, recevez ce nouveau Chevalier et, avec
propre assistance, proclamez-le Chevalier Kadosh.
☿
Le Turcopilier et le Drapier entourent le candidat, lui prennent le bras gauche
et le bras droit, leurs épées baissées, et, précédés du Lieutenant de la Garde
et suivis du Premier et du Second Diacre, eux aussi ayant dégainé, font trois
fois le tour du Temple, s'arrêtant chaque fois, côté ouest, et ☿ clame:
OYEZ! OYEZ! OYEZ! Messire A… B…, ci-devant Chevalier de Saint-André
d'Écosse et du Soleil, a été dûment créé et constitué Chevalier Kadosh, de
l'Aigle Noir et Blanc, et est dûment enrolé parmi les Compagnons-soldats du
Temple de Salomon.
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À chaque tour, on entend de la
MUSIQUE
ou alors, des trompettes précèdent la procession et émettent le son adéquat
avant la proclamation.
LA MUSIQUE S'ARRÊTE
Quand les circumdéambulations cessent, le nouveau Chevalier Kadosh est
conduit à l'Est et placé à la droite de , il est debout, se lève et dit:
À l'ordre, Officiers et Chevaliers! Une fois encore, en signe de satisfaction que
nous éprouvons par cette augmentation de nos effectifs qui renforce notre
force, en acceptant ceci comme bon présage de notre succès ultime,
applaudissons et prions Dieu, par la batterie et trois fois trois ! À moi, Officiers
et Chevaliers!
Ils tirent la batterie et l'acclamation, comme précédemment.
Assis, Officiers et Chevaliers ! Messire Orateur, veuille instruire le nouveau
Chevalier en ce qui concerne l'histoire de ce Degré.
☿
Le nouveau Chevalier est assis devant et il fait face à l'Orateur, qui lui lit
l'histoire de l'Ordre du Temple, ou bien, par une brève introduction, il rappelle
les points et faits importants, et lui donne un texte imprimé, à lire, et complète
par ceci:
Le mot KADOSH est hébreu, il signifie Pur, Sacré, Sainteté, Sanctifié,
Consacré, Purifié.
Avec son article défini, il signifie Emplacement Sacré ou Sanctuaire. MA
KADOSH, le Temple, est employé dans le Livre des Chroniques comme
synonyme de HAÏKAL, le Temple de Jérusalem, qui est aussi nommé HA
KADOSH. Le terme HAÏKAL-KADOSHIK, Ton Temple Sacré est aussi employé.
'Chevalier Kadosh' signifie ainsi, littéralement, 'Chevalier du Temple' et la
raison de cette acception est évidente.
L'Ordre ayant été dissous et la Grande Maîtrise de tout l'Ordre ayant cessé à
la mort de DeMolaï 23 (toutes les prétentions à une succession véridiques
relèvent de la fraude), chaque branche templière, depuis cet événement, s'est
organisée indépendamment l'une de l'autre. Les Chevaliers Kadosh, d'origine
écossaise et s'étant ensuite multipliés en France, se sont unis avec les
Maçons du Rite de Perfection, et le Degré devint l'un de ceux de ce Rite, le
Commandeur du Grand Consistoire des Sublimes Princes étant Grand Maître
des Kadosh. Lorsque le Degré devint partie du Rite Écossais Ancien et
Accepté en trente trois Degrés, le Grand commandeur de chaque Suprême
Conseil devint Grand Maître Kadosh, ou de l'Ordre Maçonnique du Temple du
Rite Écossais, pour sa Juridiction : les Commandeurs des Grands
Consistoires représentant les Grands Prieurs de l'Ordre.
Repars maintenant vers l'Est afin d'y recevoir d'autres instructions.
Le nouveau Chevalier est conduit à l'Est, s'assied devant et en face du
Commandeur qui lui adresse la parole ainsi:
La Maçonnerie, mon Frère, comme le champ du fermier, donnera des trésors
23 NdT : Jacques de Molay : Le vingt-deuxième et dernier Maitre de l'Ordre du Temple
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au travailleur, seulement s'il les gagne par l'effort diligent. Le temps seulement
et l'étude te permettront de comprendre cela : et alors tu verras pourquoi ceci
est si hautement prisé par ces hommes généreux qui estiment la paix
tranquille de l'esprit au-dessus des honneurs et de la richesse ainsi que
l'amour de la Vérité et le plaisir d'aider nos contemporains. Retirée, comme la
Vérité, dans le secret de ses retraites, la Maçonnerie présente ses symboles
à ses Initiés, et leur demande de les étudier et de les comprendre, afin qu'ils
leurs donnent de la valeur, comme le font les hommes qui accordent de la
valeur à ce qui est obtenu par la difficulté et l'effort.
Pour être bon et vrai Chevalier Kadosh, tu dois révérer et aimer le DIEU
d'infinie bienfaisance, le travail pour le bien de la race humaine, t'efforcer
d'acquérir la connaissance des merveilles de la Nature et les sublimes vérités
de la saine philosophie et la pratique de toutes les vertus.
Beaucoup d'hommes ont la faculté de devenir savant, mais peu peuvent
devenir bons, généreux, désinterressés et magnanimes.
Beaucoup sont des savants émérites et peu savent comment être homme. Il y
a beaucoup de distance entre science et vertu; et cependant pour le bien du
monde, il ne devrait jamais y avoir divorce entre les deux. La Maçonnerie peut
seule les unir indissolublement; car la Maçonnerie et amour et somme de
toutes les perfections.
Cette union est l'un des objectifs de ce Degré. Son but est de rendre réel en
action les plus nobles des sentiments.; de redonner à l'homme toutes ses
puissances et sa dignité d'être humain, et de faire revivre l'ancienne
description, à savoir celle d'être semblable à l'image de la déité.
Tu étais à peine devenu maçon, quand tu as promis d'aimer et d'assister "les
enfants de la veuve". Ici, cette phrase voulait seulement signifier 'Les
Maçons'. Pour toi, en tant que Chevalier Kadosh, cela signifie 'tous', ceux que
l'infortune poursuit, que la méchanceté opprime, ceux que l'erreur et le
fanatisme persécutent.
Les Templiers, mon Frère, ont vudans la légende de la Maîtrise, une eétrange
ressemblance avec le sort tragique de leur ordre et de leur Grand-Maître,
Jacques De Molaï. Il a souvent été dit que nous devrions le reconnaître dans
notre Grand Maître Khirūm; et dans les trois assassins, les trois
dénonciateurs des Templiers, Squin de Florian, Noffodei et le Prieur de
Montfaucon 24 .
Les Templiers ne prirent pas la peine de condamner au gibet les trois infâmes
fripons qui trouvèrent leur récompense peu de temps après; l'un fut pendu, un
autre assassinné et on n'a pas la trace du troisième, le souvenir de tous
devrait disparaître dans l'oubli.
24
Philippe le Bel étoit vindicatif, fier, avide, prodigue, & s'abusant toujours sur les moyens que ses ministres employoient
pour lui trouver de l'argent. Il ne fut pas difficile de lui faire goûter le projet d'une vengeance qui mettroit dans ses coffres la
dépouille des Juifs & une partie des richesses que les Templiers avoient en partage. Il ne s'agissoit plus que de trouver des
accusateurs, & l'on en avoit en main. Les deux premiers qui se présenterent, furent, un bourgeois de Bésiers, prieur de
Montfaucon près Toulouse, nommé Squin de Floriau, & Noffodei, florentin, Templiers apostats, détenus tous deux en prison
pour leurs crimes (Extrait de la première édition de l'Encyclopédie, ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des
Métiers de Diderot et d'Alembert). NdT : D'après ce texte, il n'y aurait pas eu trois dénonciateurs mais deux, contrairement à
ce qu'énonce le rituel.
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Non, mon Frère ! Le bon de Molaï était une victime, mais il y avait plus noble
victime que lui, l'ORDRE lui-même, dont il était une partie. Dans la persécution
et la destruction de l'Ordre, par le fait d'être en travers de la route de la
puissance royale et de l'ambition papale, proclamant le droit de la pensée
libre et du libre examen, nous voyons se renouveler, sous une autre forme, la
légende, toujours changeant mais toujours la même, d'Osiris et de Typhon 25 ,
de la Lumière et de l'Obscurité, du principe du Bien et du Mal.
Ce sont les trois assassins du fils de la veuve que nous voyons se reproduire
en la puissance royale de France incarnée par Philippe le Bel, la puissance
papale et pontificale en la personne de Clément V et la caste et les privilèges
représentés l'Ordre rapace des Chevaliers de Rhodes ou de Malte ou de
Saint-Jean de Jérusalem.
Contre quels ennemis combattre, tu en apprendras plus dans les cahiers
d'instruction.
De cette instruction, nous n'allons répéter et conclure que ce qui suit:
Dans la plupart des rituels de ce Degré, tout respire la vengeance 26 . L'esprit
originel de ce Degré est latent dans partie des mots et des gestes. Mais tout
ceci, mon Frère, n'est qu'allégorie. La Vengeance, dans l'acception ordinaire
de ce mot, est contrebalancée par l'enseignement philosophique de la
Maçonnerie. La Vertu seule, et maints exemples, la patience et l'énergie à
s'opposer au Mal, un courage indomptable, et, en cas de besoin, un recours à
l'épée en cas de guerre déclarée doit assurer notre victoire. La mort de De
Molaï et la destruction de son Ordre n'exigent aucune autre vengeance de
nos mains, que celle que nous devrions prévenir au retour de tels méfaits.
Avec la plume, avec notre parole, par toutes les influences avérées et
secrètes, avec nos moyens fianciers, et, si nécessaire, avec l'épée, nous
irons de l'avant pour défendre la cause du progrès humain, pour travailler afin
d'affranchir la pensée humaine, pour libérer la conscience et rendre égaux les
droits de tous, en tous lieux.
Là où une nation combat pour gagner ou regagner sa liberté, partout où
l'esprit humain affirme son indépendance, là où le peuple exige ses droits
inaliénables, là iront nos plus chaleureuses sympathies. Chez nous, nous ne
nous soumettrons à aucune tyrannie, nous ne nous compromettrons avec
25 La légende fait d'Osiris et d'Isis, son épouse, des souverains bienfaiteurs. Osiris enseigna aux humains les rudiments de
l'agriculture et de la pêche, tandis qu'Isis leur apprit le tissage et la médecine. Pendant ce temps, Seth (Typhon) régnait sur les
contrées désertiques et hostiles ainsi que sur les terres étrangères. Jaloux de son frère, il projeta son assassinat. Pendant un
banquet en l'honneur d'Osiris, Seth (Typhon) offrit à l'assistance un magnifique coffre, jurant de le céder à celui qui
l'emplirait parfaitement. Quand vint le tour d'Osiris, qui fut le seul à y parvenir, Seth fit refermer et sceller le coffre, tandis
que ses complices chassaient les invités et tenaient Isis à l'écart... Seth (Typhon) jeta le coffre dans le Nil, qui l'emporta dans
la Méditerranée. Osiris mourut noyé et c'est pour cela qu'il est souvent représenté le visage de couleur bleu ou vert. Après
l'assassinat de son époux, Isis se mit à la recherche de son corps. Elle le retrouva à Byblos, au Liban, d'où, après maints
stratagèmes, elle le ramena en Égypte pour l'enterrer et le pleurer. Seth (Typhon) finit par découvrir le tombeau, sortit le
corps du caveau et le dépeça en quatorze morceaux qu'il dispersa dans le Nil. Isis, l'épouse et veuve fidèle, retrouva les
lambeaux du corps de son bien-aimé, sauf le phallus, avalé par un poisson. Elle le reconstitua en argile, puis elle entreprit de
rassembler le corps meurtri de son défunt mari, avec l'aide de sa sœur Nephtys. Elle embauma le cadavre, assistée par
Anubis, lui redonnant une dernière étincelle de vigueur. Lorsqu'il fut ranimé temporairement par Isis, qui lui insuffla la vie,
Osiris put la féconder. Elle lui donna un fils, Horus, « Le vengeur de son Père », qui combattit son oncle Seth (Typhon) dans
des joutes interminables. Le tribunal des dieux finit par trancher : Horus entra en possession de son héritage et occupa le
trône d'Égypte, comme Pharaon après lui.
26 NdT : en français dans le texte
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aucun tyran, ni ne parlementerons avec l'usurpation; mais, à l'appel du Grand
Maître appelant aux armes et disant "DIEU LE VEUT", nous préférerons la mort
au déshonneur.
Ceci est la vraie vengeance, symboliquement représentée par le Degré d'Élu;
une grande et noble vengeance envers le mal et l'oppression. L'opposition à
la royale tyrannie a constitué le gouvernement interne de la Maçonnerie
démocratique. La haine de l'usurpation sacerdotale et de l'intolérance a
entraîné les auspices de Saint Jean sous lesquels les Loges bleues
travaillent, et l'adoption d'un artisan du métal, fils d'une pauvre veuve, comme
héros; sa recherche par ses compagnons qui étaient de robustes gens du
peuple, artisans du bois et de la pierre; avec la nouvelle dignité assignée par
la Maçonnerie aux associations industrielles, le côté évident de ses
oppositions aux injustes privilèges des classes dominantes et aux Ordres qui
se replaisent dans les monopoles qui leur permet une existence de vie
indolente.
Voici la maçonnerie du vrai Kadosh : Amour du peuple, aversion de la
tyrannie, considération sacrée des droits de la pensée libre, liberté de paroles
et de la conscience; haine de l'intolérance et de la bigoterie, de l'arrogance du
clergé et de l'usurpation; exécration du charlatanisme et de l'imposture, quelle
qu'en soit la vêture, celle des prophètes, des prêtres, des démagogues ;
respect et considération pour le travail qui ennoblit la nature humaine et
opposition à tous les monopoles qui oppriment l'homme qui travaille.
————————— Messire orateur, à toi la parole.
se lève, s'incline et adresse un bref discours, à l'intention des Frères et, en
particulier, au candidat, invitant ce dernier à lui répondre. Après quoi,
[Frappant un coup et se levant] À l'ordre, Officiers et Chevaliers!
Tous se lèvent et se mettent à l'ordre. , au nom de toute la Commanderie,
remercie l'orateur pour son discours et, reprenant son siège, dit,
Assis, Officiers et Chevaliers! Frère A… B…, le Conseil sera heureux
d'écouter toute observations que tu auras à nous proposer.
Le nouveau Chevalier répond à l'Orateur, s'il le décide, après quoi, et s'il reste
silencieux,
Messires Vice-Commandeurs, informez les Officiers et les Chevaliers dans
vos vallées respectives, que le Conseil sera heureux d'écouter quiconque
aura à prendre la parole pour le bien de l'Ordre en général ou de cette
Commanderie en particulier.
⊕ Officiers et Chevaliers de ma Vallée, il plait au Commandeur de vous informer
que le Conseil, etc.
Officiers et Chevaliers de ma Vallée, etc.
Ensuite, les Chevaliers prennent la parole s'ils le jugent utile. Si personne ne
se lève ou, après que tous ont fini :
Messire Premier Vice-Commandeur, le silence règne dans ma vallée.
⊕ Messire Commandeur, tout est silence dans l'une et l'autre vallées
Messires Vice-Commandeurs, informez les Officiers et les Chevaliers dans
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vos vallées respectives que le tronc de fraternelle assistance va leur être
présenté avec l'exhortation d'usage.
⊕ Officiers et Chevaliers de ma vallée, le tronc de fraternelle assistance va vous
êtes présenté. Que chacun contribue selon ses moyens, sans être satisfait de
donner à un niveau qui ne serait rien pour lui, mais apportez une contribution
libérale, afin qu'elle soit digne de la Commanderie, et qu'elle nous permette
d'apporter une substancielle assistance à l'infortune et à la misère! Car notre
richesse n'est jamais que concédée par Dieu ; et nous sommes tous Ses
aumôniers chargés de la distribuer charitablement.
Officiers et Chevaliers de ma vallée, etc.
présente le tronc à chaque Chevalier, commençant par le Commandeur, et
ensuite à chaque Officier successivement et enfin aux Chevaliers; il revient
ensuite vers le Trésorier, qui décompte et annonce le montant. Il est disposé
de la somme selon les règles en usage.
—————————
FERMETURE DE LA COMMANDERIE
[Frappant un coup] Messires Vice-Commandeurs, quelles sont les nouvelles
de l'Ordre à l'Ouest ?
⊕ Messire Commandeur, nos frères de l'Ouest nous offrent leurs salutations.
Les Aigles se rassemblent et le sort de la Tyrannie est scellé.
Messire Orateur, quelles sont les nouvelles de l'Ordre au Sud ?
☿
La Vérité combat vaillamment l'Erreur, et le Grand Océan électrique 27 de la
Pensée est agité jusque dans ses profondes abysses. La tempête poind à
l'horizon et l'éclair est prêt de s'élancer à l'encontre du mal ancien et des
oppressions de toujours.
Et au Nord, Messire Aumônier ?
♁
Messire Commandeur, la nuit se termine. Le fanatisme blêmit avec terreur,
l'Intolérance proteste de n'avoir pas été entendue et dit que c'est une erreur
de supposer qu'elle a jamais persécuté.
À l'Est, les gens commencent à connaître leurs droits et sont conscients de
leur dignité. La longue nuit s'achève, l'aube poind. Les rayons du soleil
embraseront bientôt le sommet des montagnes. Messire Premier Vice-
Commandeur, à quelle heure les Chevaliers Kadosh suspendent-ils leurs
travaux?
⊕ Messire Commandeur, lorsque le jour paraît.
Et pourquoi au lever du jour ?
⊕ Pour mieux dissimuler nos projets des personnes malicieuses et mal
intentionnées.
27 NdT sic : 'electric ocean' dit le texte en anglais
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Quels sont ces projets ?
⊕ Punir le crime et protéger l'innocence
Comment devons-nous punir le crime ?
⊕ En résistant à l'impression et à l'imposture, avec les paroles, la plume et
l'épée, en soulevant les gens envers leurs tyrans; en désarmant ces tyrans,
qui opèrent dans le monde temporel ou dans le spirituel, en les faisant juger,
et leur infliger des châtiments tels qu'ils dissuadent d'autres de suivre le
exemples maléfiques.
Comment pouvons nous protéger l'innocence ?
⊕ En travaillant à éleverl'humanité, et en s'interposant entre l'oppresseur et sa
victime, entre le Fanatisme et le sacrifice quotidien, lorsqu'il broie l'âme par la
crainte et qu'il la brutalise avec la superstition.
Messire Second Vice-Commandeur, que devons nous faire pour soutenir
réellement de tels grands objectifs ?
⊕ Messire Commandeur, en semant la bonne graine afin que certains pourront
grandir vers Dieu, lequel, par sa grâce, les aura désignés.
PRIÈRE
Notre Père qui es aux cieux ! en Qui nous vivons, nous nous mouvons et
existons! Toi, dont l'infinie Bienfaisance désire que chaque homme jouisse de
toutes les bénédictions que ta magnificence a mises à sa portée, et dont il se
prive seulement par sa seule ignorance, sa faiblesse et son irrésolution ! Aide
nous, dans Ton amour pour Tes enfants, à écarter les obstacles que la
tyrannie et l'imposture interposent entre l'homme et le bonheur, entre l'homme
et la connaissance de lui-même et de Toi! Aide nous à délivrer tous nos
Frères de leurs chaînes qui les dégradent, et conduis les oppresseurs au
jugement ! et cependant n'oublions pas que nous devons connaître notre
devise NEKAM ADONAÏ ; la Vengeance est Tienne, ô Seigneur! Tu auras
réparation, à moins que nous persécutions les persécuteurs et devenions
intolérants en haïssant l'intolérance ! AMEN! Ainsi soit-il !
Portez armes! Présentez armes! Saluez ! À la gloire du Grand Architecte de
l'Univers, source et origine de tout ce qui existe; au nom et sous les auspices,
etc., par vertu des pouvoirs dont je suis investi en tant que Commandeur de…
Commanderie Kadosh, N°…, je déclare les travaux suspendus.Reprenez vos
épées.
Officiers et Chevaliers, retirez vous en paix
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