« Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie, Alléluia ! »

Homélie de
Monseigneur Gérald Cyprien Lacroix
Archevêque de Québec
Primat du Canada
DIMANCHE DE PÂQUES
Basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec, Québec, 8 avril 2012
Très chers frères et sœurs,
« Ce jour que fit le Seigneur
est un jour de joie, Alléluia ! »
Aujourd'hui « est le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie ! »,
chanterons-nous tout au long de Pâques. Ces versets du Psaume 117 inondent de joie la célébration
de la foi chrétienne. Le Père a ressuscité son Fils Jésus Christ, le Bien-aimé, Celui en qui Il
met toute sa complaisance parce qu'Il a aimé jusqu'à donner sa vie pour nous. Vivons ainsi notre
joie de Pâques. Christ est ressuscité: fêtons, pleins de joie et d'amour, cette résurrection.
La mort n’a pas eu le dernier mot, Jésus est ressuscité ! Les ténèbres n’ont pas eu le dernier
mot, Jésus est ressuscité ! Aujourd'hui, Jésus Christ a vaincu la mort, le péché, la tristesse. Il a
ouvert, pour nous tous et toutes, les portes d'une nouvelle vie. Que personne ne soit triste! Le
Christ est notre Paix et notre Chemin pour toujours. Voici le grand signe que l'Evangile nous
donne aujourd'hui: le tombeau de Jésus est vide. Nous ne devons plus chercher parmi les morts
Celui qui est vivant, car Il est ressuscité. Cela ne veut pas dire que nous sommes à l’abri des difficultés,
des tempêtes de la vie et même de la mort. Non, tout cela fait partie de l’existence humaine.
Mais la résurrection du Christ nous éveille à une espérance fiable, car nous ne sommes
plus seuls à vivre les étapes de notre vie. Le Christ donne un sens, une direction. Notre foi nous
permet de voir beaucoup plus loin que nos limites, nos luttes, nos épreuves. Elle nous ouvre à la
vie en abondance, à la vie éternelle.
Nous avons mis notre confiance en Jésus ; Il est passé par la mort mais Dieu l’a ressuscité.
Ce Jésus a vécu la souffrance, subit le rejet, l’humiliation, la douleur physique et morale. Il a tout
vaincu par et dans l’amour. Au cours des prochains cinquante jours, nous célébrerons la résurrec-

tion de Jésus comme si c’était un seul et grand dimanche. Nous laisserons se déployer notre foi
en nous inspirant du témoignage des disciples qui ont été les témoins oculaires de sa vie, de sa
passion, de sa mort et qui l’ont rencontré plusieurs fois après la résurrection.
Le tombeau vide et les apparitions seront les grands signes pour la foi des croyants.
L'Évangile de ce dimanche nous le rappelle : «C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était
arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut» (Jn 20:8). Le 11 octobre 2012, nous nous joindrons
à l’Église universelle pour vivre l’année de la foi. Le Saint-Père Benoît XVI nous y invite afin de
fortifier notre foi et d’être des croyants et croyantes crédibles au cœur du monde. « Le renouveau
de l’Église passe aussi à travers le témoignage offert par la vie des croyants : par leur existence
elle-même dans le monde les chrétiens sont en effet appelés à faire resplendir la Parole de vérité
que le Seigneur Jésus nous a laissée » (Benoît XVI, Lettre apostolique Porta fidei, No. 6).
Laissons-nous transformer, rajeunir, restaurer dans notre foi pascale. Que le Christ soit en
tout notre Seigneur. Laissons sa Vie vivifier la nôtre et renouvelons la grâce de notre baptême.
Devenons ses disciples, des apôtres au cœur du monde aujourd’hui. Habités par l'amour, annonçons
en tout lieux notre bonheur de croire en Jésus Christ. Soyons des témoins joyeux et pleins
d'espérance de sa Résurrection. C’est la façon la plus concrète d’œuvrer à la croissance de
l’Église et au renouveau de nos communautés chrétiennes.
Expérimenter la résurrection ne se fait pas avec la tête, mais avec le cœur. Ce n’est pas
parce que le Christ est invisible qu’il est absent de ce monde. Il est là avec nous, comme il l’a
promis : « Et moi, je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20). C’est
avec l’assurance de notre foi en Jésus Christ que nous avançons dans la vie.
Saint Paul écrit aux Colossiens, c’est ce que nous venons d’entendre : «Vous êtes ressuscités
avec le Christ » (Col 3, 1). Comment comprendre cela ? Comment le vivre, surtout ? J’y vois
une invitation non seulement à célébrer dans la joie et la foi la résurrection du Christ, mais à
l’accueillir en moi, à laisser la puissance de sa résurrection faire son œuvre en moi, en nous.
En ce dimanche de Pâques, de résurrection, le dimanche qui donne sens à tous les dimanches
de l’année à cause de cette victoire de Jésus dans sa résurrection, célébrons dans l’action de
grâce et laissons au Seigneur toute la place afin qu’il achève en nous ce qu’il a si bien commencé.
« Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie, Alléluia ! »
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