programme en pdf - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

concert de gala
concours
reine élisabeth
mercredi 12 juin 2013 - 20h
jeudi 13 juiN 2013 – 20h | bruxelles, palais des beaux-arts (eN direct sur musiq'3 et klara)
veNdredi 14 juiN 2013 – 19h | lille, auditorium du nouveau siècle (4e et 5e prix)
dimaNche 16 juiN 2013 – 16h | mons, le manège
6 e prix
andrew tyson (États-unis)
chopin,
concerto pour piano et orchestre n° 1 en mi mineur op. 11 (1830) w env. 40’
1. allegro maestoso
2. romance : larghetto
3. rondo : vivace
5 e prix
Zhang Zuo (chine)
lisZt, concerto pour piano et orchestre n° 1 w env. 20’
1. allegro maestoso
pause
2. quasi adagio
3. allegretto vivace
4. allegro marziale animato
4 e prix
stanislav khristenko (russie)
rachmaninov,
concerto pour piano n° 3 en ré mineur op. 30 (1909) w env. 45’
1. allegro non tanto
2. intermezzo
3. alla breve
george tudoraché, concertmeister
orchestre philharmonique royal de liège
patrick davin, direction
1 €
mercredi 12 juin 2013 concours reine élisabeth [programme 28]

ABONNEZ-
VOUS !
Piano 5 étoiles
Grands concertos
(détails en page 12)
Place au Piano pour l’édition 2013 du Concours
Reine Élisabeth ! Les 4 e , 5 e et 6 e lauréats se lancent
dans leur tour d’honneur, avec le concerto de leur
choix, à Liège, Bruxelles, Lille et Mons sous la
baguette complice de Patrick Davin.
le concours Reine ÉliSaBeTH
eugène Ysaÿe. la reine Élisabeth de Belgique
(1876-1965) tient sa passion pour les sciences et
les arts de son père, le duc charles-théodore
de Bavière, savant ophtalmologue allemand.
À l’instigation du violoniste liégeois eugène Ysaÿe
(1858-1931), célèbre dans le monde entier, elle
suscite la création d’un concours international pour
jeunes virtuoses, permettant de mettre en évidence
la maturité technique et artistique des candidats
et de les lancer dans leur carrière. en 1937 a lieu le premier concours Ysaÿe, qui voit triompher
l’école russe — david oïstrakh en tête. d’emblée, le public est au rendez-vous, attiré par le
mélange de compétition et d’enjeu artistique de l’événement. en 1938, une deuxième édition est
consacrée au piano — emil guilels en sort vainqueur, tandis qu’arturo Benedetti-michelangeli
figure en septième position. le triomphe des russes conduit à la création d’un établissement
d’enseignement supérieur destiné à améliorer la formation des jeunes artistes belges : ce sera la
chapelle musicale reine Élisabeth, édifiée en 1939 par le comte paul de launoit sur une parcelle
de sa propriété d’argenteuil (Waterloo). le bâtiment sera agrandi par ses soins en 1950 afin de
permettre d'héberger les 12 lauréats du concours reine Élisabeth.
Quatre disciplines. après la seconde guerre mondiale, marcel cuvelier, fondateur en
1940 des jeunesses musicales de Belgique, convainc la reine Élisabeth de donner son nom
au concours. la première session a lieu au printemps 1951, selon les principes directement
hérités du concours Ysaÿe. désormais, les prestigieux bâtiments de la chapelle musicale reine
Élisabeth d’argenteuil accueillent les finalistes pour leur semaine d’étude du concerto imposé
inédit : il deviendra très vite un des symboles du concours. le concours musical international
reine Élisabeth est réservé au violon (depuis 1951), au piano (depuis 1952), à la composition
(depuis 1953) et au chant (depuis 1988). la session 2007 s’est accompagnée de deux nouveautés :
une présélection sur dvd permet d’éviter un voyage inutile aux candidats non admis et d’alléger
la première épreuve publique, les membres du jury ne remettent plus leurs cotes au fur et
à mesure des séances mais en fin de parcours (afin d’avoir une vue d’ensemble de tous les
candidats). enfin, pour les catégories instrumentales et vocale, les sessions se déroulaient
traditionnellement tous les quatre ans. depuis 2007, elles sont triennales. le prochain concours
de piano aura donc lieu en 2016. le concerto imposé lors des finales 2013 — In the Wake of Ea du
Français michel petrossian — a été sélectionné parmi 141 partitions au concours de composition
(décembre 2012) par un jury international rassemblant kris defoort, hakola kimmo, toshio
hosokawa, michael jarrell, hanspeter kyburz et Frederik van rossum.
2 3

anDReW TYSon
6 e PriX - PriX de la Ville de bruXelles
états-unis (1986). andrew tyson
étudie avec claude Frank au curtis institute,
puis avec robert mcdonald à la juilliard
school de New York. lauréat de nombreux
concours, il remporte, en 2011, le 1 er prix et
plusieurs prix spéciaux aux Young concert
artists international auditions. en 2012, il
obtient le 5 e prix au concours international
de leeds, ainsi que le terence judd-hallé
orchestra prize. il s’est produit dans de
prestigieuses salles aux États-unis, en europe
(suisse, portugal, pologne), au mexique ou
en Nouvelle-Zélande, tant en soliste qu'avec
différents orchestres américains (orchestres
symphoniques de durham, raleigh,
old York road, chapel hill
philharmonia, chamber
orchestra of the triangle),
qu’en musicien de chambre,
avec des partenaires comme
r. díaz, r. kirshbaum,
j. silverstein, ray chen.
www.andrewtysonpiano.com
la libre. « le choix de la
sonate n° 15 k. 533 est en soi
un trait d’audace, et, quand
on joue comme andrew
tyson, un coup de génie !
[…] In the Wake of Ea, jeté
d’emblée dans le mystère le
plus dense, se déploie selon
ses deux axes essentiels :
la narration et la couleur. […]
et l’entrée dans le 2 e Concerto
de rachmaninov est aussi
personnelle et évidente que
tout ce qu’on a entendu de
lui jusqu’ici. […] l’américain
emploie ses immenses
moyens et son génie
musical à servir une vision
émerveillée de l’œuvre,
vierge, dégagée des clichés,
et, une fois encore, plus intérieure que
démonstrative. »
le soir. « avec andrew tyson, la Sonate
de mozart devient le moment de bonheur
de ce concours. […] dans l’imposé, il suscite
l’orchestre plus qu’il ne le suit, variant les
attaques, les intensités, les couleurs dans
un dialogue presque zen qui demeure
constamment l’écho d’une pensée. […] les
moyens du pianiste explosent ensuite dans un
2 e Concerto de rachmaninov, gorgé d’une sève
enthousiaste et d’un chant majestueux. »
choPin
conceRTo PouR Piano n° 1 (1830)
tournée européenne. en 1829,
Frédéric chopin (1810-1849) — 19 ans —
vient tout juste de s’affranchir de son maître
vénéré, joseph elsner. il est sur le point de
quitter varsovie pour se faire entendre à
travers l’europe. pour vanter ses mérites
de compositeur et d’interprète, il décide
d’entreprendre un grand Concerto pour piano
en fa, lequel sera créé en mars. Fort du
succès remporté par ce dernier, il en compose
un second en mi, dont les deux premiers
mouvements sont achevés au mois de mai
1830, et le finale au mois d’août. il s’agit du
Concerto n° 1, qui sera créé en septembre
chez ses parents, avec un quatuor à cordes.
sa virtuosité l’effraye quelque peu : « devant
lui, je me trouve aussi ignorant qu’à l’époque
où je ne connaissais rien encore du clavier… il
est tellement original que je crains de ne pas
arriver à l’apprendre » (22 septembre 1830).
la première audition avec orchestre a lieu le
11 octobre à varsovie, juste avant que chopin
ne parte en tournée pour Breslau, vienne,
munich et stuttgart.
en réalité, le second. les parties
orchestrales du Concerto en fa ayant été
égarées au cours du voyage qui le conduisait
à paris, c’est le Concerto en mi que chopin
est forcé de publier sous le titre de Premier
Concerto, en 1833 chez l’éditeur parisien
schlesinger — le Concerto en fa ne sera publié
que trois ans plus tard chez Breitkopf. l’œuvre
est dédiée au grand pianiste kalkbrenner. s’ils
portent la marque du génie, les Concertos
pour piano de chopin n’en demeurent pas
moins des œuvres de jeunesse dont les
faiblesses résident essentiellement dans
l’orchestration. si nombre de compositeurs
et de chefs d’orchestre ont tenté d’en
proposer des versions revues et corrigées — à
commencer par andré messager —, l’usage
veut aujourd’hui que l’on respecte davantage la
substance originale voulue par le compositeur.
l'audition parisienne de 1832 fut donnée
en version pour piano et quintette à cordes
dans les salons de pleyel. c'était le premier
concert de chopin devant le tout-paris. Y
assistaient notamment liszt, mendelssohn et
kalkbrenner.
célèbre romance. chopin lui-même
avouait sa prédilection pour le Concerto
en mi, dont il jouait volontiers le deuxième
mouvement, une magnifique Romance, au
sujet de laquelle il écrivit à son ami titus :
« je n’y ai pas recherché la force. c’est
plutôt une romance calme et mélancolique.
elle doit faire l’impression d’un doux regard
tourné vers un lieu évoquant mille charmants
souvenirs. c’est comme une rêverie par un
beau temps printanier, mais au clair de lune.
aussi l’accompagnement est-il en sourdine ».
ce mouvement, éminemment romantique,
est précédé d’un Allegro maestoso dont la très
longue introduction orchestrale — un reproche
parfois adressé à chopin — énumère tous les
thèmes avant que le piano ne les reprenne
à son compte. le Concerto s’achève par un
brillant Rondo (refrain/couplets), exubérant et
plein de sève, où passent les accents d’une
« cracovienne », cette danse rapide issue de la
région de cracovie, dans laquelle les couples
se frappent les talons l’un contre l’autre, crient
et chantent avec entrain.
piano pleyel, de chopin (paris, 1839)
4 © j.-m. angles-cité de la musique
5
Éric mairlot

6
ZHanG Zuo
5 e PriX – PriX de la région
de bruXelles-caPitale
chine (1989). Zhang Zuo commence le
piano en allemagne, avant de poursuivre sa
formation à l’École des arts de shenzhen
sous la tutelle de dan Zhao Yi. elle étudie
ensuite aux côtés de Nelita true à l’eastman
school of music, avant d’intégrer la juilliard
school de New York, en 2010, où elle se
perfectionne avec Yoheved kaplinsky et
robert mcdonald. elle a joué en récital
aux États-unis (lincoln center, carnegie
hall), en France (salle cortot), en russie
(théâtre du Bolchoï), au canada, japon, en
chine, corée, Nouvelle-Zélande. elle s’est
aussi produite avec de grands orchestres,
comme l’orchestre philharmonique de
londres ou l’orchestre philharmonique de
pékin. elle a pris part à plusieurs concours
internationaux : shenzhen (2006, 1 er prix),
vendome (2009), gina Bachauer (2010).
www.zhang-zuo.com
la libre. « la chinoise respire un vrai
plaisir de jouer, et on a rarement entendu
Beethoven aussi ludique que cette Sonate
op. 31 n° 3. [dans l’imposé,] la maîtrise
technique reste impressionnante, mais on
sent que cet univers musical est moins
spontanément le sien. [dans le 1 er Concerto
de tchaikovski,] Zhang Zuo confirme
toutes ses immenses qualités : virtuosité,
expressivité, intelligence, passion et une
façon de se donner sans réserves. la salle
explose. […] »
le soir. « Élégance, précision, imagination,
Zhang Zuo est une fine musicienne dotée de
moyens importants. […] le Beethoven de cette
18 e Sonate est la rencontre heureuse d’un ton
enjoué et de savants effets perturbateurs.
une belle imagination de timbres domine
l’attaque de l’imposé : elle prélude à un
dialogue vivifiant avec l’orchestre qui nous
vaut des moments d’une belle complicité.
[…] le premier mouvement du Concerto de
tchaikovski a beaucoup de classe. il a aussi
un sacré aplomb que l’on n’attendait peutêtre
pas de cette candidate. »
lisZt
conceRTo PouR Piano n° 1 (1839-1849)
Forme continue. comme son ami
chopin, Franz liszt (1811-1886) commença
à écrire ses deux Concertos pour piano alors
qu’il était âgé d’une vingtaine d’années, et
les remaniera à plusieurs reprises. Ébauché
à rome vers 1839, achevé dix ans plus tard
à Weimar, révisé en 1850, le Concerto n° 1
ne sera dévoilé au public qu’en 1855, sous
la direction de Berlioz. curieusement, les
critiques furent peu amènes. pourtant, tous
les ingrédients du succès de liszt sont là.
il innove en étendant la forme classique du
concerto : au lieu des trois mouvements
d’usage, il en écrit quatre pour le 1 er Concerto,
six pour le Second ! ceux-ci ne s’entendent
pas, liés entre eux par d’habiles transitions,
laissant croire que l’on n’entend qu’un seul
long mouvement. quant à la construction
orchestrale, elle cherche, selon les mots de
schumann, « une nouvelle et brillante façon de
lier l’orchestre et le piano ». l’orchestre est ici
traité comme tel, et non plus comme fairevaloir
du piano.
grandiose. le 1 er Concerto est dédié à
henry litolff, compositeur qui qualifiait ces
œuvres de « Concertos symphoniques ». ses
proportions, son dynamisme, son caractère
rhapsodique en font une œuvre idéale au
concert. dans l’Allegro maestoso initial,
l’arrivée fracassante du piano, ses cascades
de notes adoucies par un solo de clarinette
donnent une mouvance toute romantique
à ces pages. lorsque la tempête passe, le
lyrisme poignant du Quasi Adagio apporte de
nouveaux thèmes, récurrents tout au long
de l’œuvre, transformés et sublimés. des
touches d’inquiétude parsèment les passages
les plus élégiaques, variant l’atmosphère en
permanence. quant à l’ostentation qu’on a
pu reprocher au compositeur, elle fait partie
intégrante de sa conception, disant que
c’était avant tout « une pièce destinée à être
représentée en public », impliquant « une
expression brillante et un style grandiose ». il
s’y tint ! on remarque en outre les nombreux
solos destinés à quelques instruments de
l’orchestre, dialoguant véritablement avec
le piano. le tintement du triangle que l’on
entend au début de l’Allegretto vivace a
d’ailleurs conduit le critique edouard hanslick,
sarcastique, à qualifier l’œuvre de « concerto
pour triangle »… le dernier mouvement,
Allegro marziale animato — qui porte bien son
nom — reprend les thèmes développés, dans
un caractère de fanfare militaire. le piano
les transforme avec éclat, puis l’orchestre le
rejoint avec force cymbales dans un climax
étourdissant.
julie carBoNell

STaniSlaV KHRiSTenKo
4 e PriX – PriX des gouVernements
communautaires de belgique,
offert cette année Par le gouVernement de la communauté flamande
russie (1984). diplômé du cleveland
institute en 2010, stanislav khristenko a
commencé ses études au conservatoire
tchaikovski de moscou. lauréat de nombreux
prix (unisa en afrique du sud, campillos en
espagne, città di cantù en italie, tongyeong
en corée, etc.), il vient de remporter le
concours international maria canals, à
Barcelone. en récital, il s’est produit au
konzerthaus de vienne, au carnegie hall
de New York, à la phillips collection de
Washington, ainsi qu’en espagne, italie
et russie. il a joué en soliste sur les cinq
continents, avec de grands ensembles
comme l’orchester Berliner musikfreunde,
le cleveland orchestra, le hong kong city
chamber orchestra, l’orchestre symphonique
de phoenix.
www.khristenko.com
la libre. « [dans] haydn, la musicalité
est généreuse et la vision, personnelle,
essentiellement chantante. […] ces qualités
trouveront leur plein emploi dans In the
Wake of Ea de michel petrossian, […] une
succession de propositions bien enlevées.
[le 1 er Concerto de Brahms s’]inscrit dans le
droit fil de sa personnalité et de ses moyens.
[…] rondo final, vif et tout en puissance,
magnifiquement maîtrisé sur le plan
technique, généreux — c’est une des qualités
majeures du jeune russe. »
le soir. « ses moyens impressionnants,
il les met au service d’un haydn stylé mais
gorgé de surprises, à la fois pudique et
ironique. dans l’imposé, ils lui permettent de
créer la plus forte complicité jusqu’ici dans
l’interpénétration du clavier et de l’orchestre
avec de stupéfiants effets de résonances
croisées. dans le 1 er Concerto de Brahms,
le pianiste russe se révèle un architecte de
la grande forme. […] des sonorités amples
et profondes et un contrôle sidérant des
intensités lui permettent de sculpter la
phrase dans la masse. […] un bel exemple de
la grande école russe. »
rachmaninoV
conceRTo PouR Piano n° 3 (1909)
virtuose. composé en secret dans la
résidence d’ivanovka, en prévision d’une
tournée américaine, le Concerto n° 3 fut
créé par serge rachmaninov (1873-1943)
le 28 novembre 1909 à New York, sous la
direction de Walter damrosch. le lendemain,
le New York herald rapportait : « monsieur
rachmaninov fut rappelé plusieurs fois par le
public qui insista pour qu’il rejoue, mais il leva
les mains dans un geste signifiant qu’il était
d’accord pour rejouer mais que c’étaient ses
doigts qui ne l’étaient pas. ceci fit beaucoup
rire le public qui, à ce moment-là seulement,
le laissa partir ! »
le chant. rachmaninov a souligné
combien le « chant » était important dans sa
musique. au sujet du thème initial de son
Concerto n° 3, il déclara : « il n’est emprunté
ni à des formes de chants populaires, ni à des
sources religieuses : il s’est tout simplement
écrit tout seul… vous allez probablement
l’attribuer au domaine de l’inconscient !
la seule chose à laquelle je pensais en
composant ce thème c’était à la sonorité. je
voulais chanter la mélodie sur le piano, tout
comme un chanteur la chanterait, et je voulais
trouver un accompagnement orchestral lui
convenant, ou plutôt un accompagnement
qui n’assourdirait pas ce chant. c’est tout. »
(lettre à joseph Yasser, 1935)
après une très courte introduction
orchestrale, le premier thème de l’Allegro
non tanto est énoncé au piano, à l’octave. il
s’agit d’une mélodie très simple dans laquelle
certains commentateurs ont cru déceler
l’influence d’anciennes mélodies religieuses
russes. un court motif rythmé annonce le
second thème. le développement, au cours
duquel le thème initial passe par diverses
modulations, comporte un vaste crescendo
au terme duquel le piano s’échappe en de
grandes envolées d’accords martelés. il existe
deux versions de la cadence, l’une usuelle et
l’autre plus virtuose, « glissante comme du vifargent
» (B. morrison). une micro-réexposition
assure la transition vers le décrescendo final.
l’intermeZZo (adagio) déploie une riche
inspiration mélodique. l’orchestre y expose seul
un long thème que le piano reprend sous forme
de variations très élaborées. comme toujours
chez rachmaninov, les cordes chantent avec
une chaleur et une éloquence sans pareil. des
mélodies délicates dans leurs épanchements
amoureux fluent et refluent à tout instant. la
fin est marquée par un interlude orchestral
angoissé assurant la jonction avec le troisième
mouvement.
directement enchaîné, le Finale
(Alla breve) éclate de manière explosive sur
un rythme de chevauchée. le soliste y brille
par un jeu perlé, scintillant en grande partie
dans l’aigu. adoptant le principe cyclique,
rachmaninov y procède à la récapitulation
des thèmes au moyen de larges phrases
construites en parallèle à l’orchestre et au
piano. la fin offre une conclusion grandiose,
bénie des virtuoses, dans laquelle toute la
grandeur et le panache du compositeur se
donnent sans retenue. « rachmaninov était
fait d’acier et d’or, l’acier était dans ses
mains, l’or était dans son cœur. » (joseph
hoffmann, dédicataire du Concerto n° 3)
8 9
Éric mairlot

PaTRicK DaVin
direction
Formé à liège, ancien élève de pierre
Boulez et de peter eötvös, invité régulier de
l’oprl, patrick davin a été chef attitré de
l’ensemble l’itinéraire (paris), de l’ensemble
musiques Nouvelles et du chœur de chambre
de Namur, et premier chef invité de l’opéra
de marseille. il est actuellement premier
chef invité de l’opéra royal de Wallonie
et professeur de direction d’orchestre
au conservatoire de Bruxelles (section
néerlandophone). en 2013-2014, il prendra ses
fonctions de directeur musical et de directeur
artistique de l’orchestre symphonique de
mulhouse. il dirigera des programmes
symphoniques et des productions lyriques
(l’orchestre de mulhouse est l’un des deux
orchestres résidents de l’opéra du rhin).
avec l’oprl, il a enregistré An die Nacht de
mernier (avec la soprano laure delcampe,
cYpres) et l’intégrale des Concertos pour
violon de vieuxtemps (avec des solistes issus
de la chapelle musicale reine Élisabeth,
Fuga liBera). en avril 2012, il a dirigé
La Muette de Portici d’auber à paris, avec
l’orchestre symphonique de la monnaie, et
en juin 2012, Manon de massenet à l’opéra
royal de Wallonie. avec l’oprl, il vient de
faire l’ouverture du Festival de Wallonie 2013 à
Nivelles, sur le thème de Roméo & Juliette vu
par quatre compositeurs différents (Berlioz,
tchaikovski, prokofiev et Bernstein).
oRcHeSTRe
PHilHaRMoniQue
RoYal De liÈGe
soutenu par la Fédération Wallonie-
Bruxelles (avec le concours de la loterie
Nationale), la ville de liège, la province de
liège, l’oprl se produit à liège, dans le cadre
prestigieux de la salle philharmonique, dans
toute la Belgique et à l’étranger. après des
chefs comme Fernand quinet, paul strauss,
pierre Bartholomée ou louis langrée qui ont
forgé l’identité de l’orchestre, au carrefour
des influences germanique et latine, christian
arming, directeur musical depuis septembre
2011, pousse les feux de l’excellence et élargit
les horizons de l’oprl. la saison 2013/2014
est placée sous le signe de l’orient (à l’est du
danube), évoqué par mozart (L’enlèvement au
sérail, Concerto turc), grétry (La Caravane du
Caire), rimski-korsakov (Shéhérazade), Nielsen
(Aladin), r. strauss (Salomé), khatchaturian
(Gayaneh), Bartók (Le Mandarin merveilleux),
et les créations de claude ledoux, Fazil say,
tan dun et Fujikura. cette saison, l’oprl
propose plusieurs temps forts (intégrale de la
musique de chambre de poulenc, Festival les
orientales, tournée en europe centrale).
www.oprl.be
diapason d’or pour le cd Franck
avec christian arming : « Nous le trouvons
passionnant. Incroyablement poétique. L’un
des plus beaux Franck et sans conteste le plus
inattendu, de la discographie ».
(Diapason, janvier 2013)
À ÉcouTeR
chopin,
concerto pour piano n° 1
w m. argerich, orchestre symphonique
de londres, dir. cl. abbado (dgg)
w e. gilels, orchestre de philadelphie,
dir. e. ormandy (soNY)
w m. perahia, orchestre philharmonique
de New York, dir. Z. mehta (soNY)
lisZt,
concertos pour piano et orchestre
w cl.-m. le guay, orchestre philharmonique
royal de liège, dir. l. langrée
(accord/uNiversal)
w B. janis, orchestre philharmonique
de moscou, dir. g. rojdestvenski
(NeWtoN)
w s. richter, orchestre symphonique de
londres, dir. k. kondrachine (decca)
rachmaninov, concerto n° 3
w N. goerner, orchestre philharmonique
de la BBc, dir. v. sinaiski (cascavelle)
w m. argerich, orchestre symphonique de
la radio de Berlin, dir. r. chailly (decca)
w l. Zilberstein, orchestre philharmonique
de Berlin, dir. cl. abbado (dgg)
w l.o. andsnes, orchestre symphonique de
londres, dir. a. pappano (emi)
coFFReT 4 cD Piano 2013 DÉDicace
andrew tYson, Zhang Zuo et stanislav KhristenKo
dédicacent le coFFret 4 cd
du concours reine elisabeth – piano 2013,
à l’issue du concert, dans le hall césar FrancK.
le coffret annuel des meilleurs moments du concours reine Élisabeth fait peau
neuve en 2013. dans une nouvelle présentation, il comprend 4 cd pour vous
offrir plus de musique et plus de souvenirs de cette session de piano !
le coffret 4 cd reprend des extraits des prestations des six premiers lauréats
du concours de piano 2013. on retrouve ces jeunes lauréats dans les concertos
avec orchestre, aussi bien les concertos de mozart avec l’orchestre royal de
chambre de Wallonie sous la direction de michael hofstetter que les grands
concertos du répertoire des finales avec l’orchestre National de Belgique sous la direction de
marin alsop. Bien entendu, leurs mémorables prestations solo des finales et des demi-finales
ne sont pas oubliées.
partenaires : musiq'3, klara, arte Belgique, canvas, le vif, knack, la libre Belgique & de morgen
Le coffret 4 cd Piano 2013 et Le coffret 5 cd des 75 anS Du concouRS
sont disponibLes à La sortie du concert au prix de 45 € cHacun !
10 11

salle Philharmonique
PRocHainS conceRTS
Vendredi 21 juin 2013 – 20h
FÊTe De la MuSiQue
grieg, peer gynt, suite n° 1
saint-saËns, introduction et rondo capriccioso
elgar, variations enigma, nimrod
mendelssohn, songe d’une nuit d’été, scherzo
baZZini, la ronde des lutins
stravinsKY, l’oiseau de feu, berceuse et Finale
moussorgsKY, une nuit sur le mont chauve
(version rimski-Korsakov)
george tudoraché, violon
oprl | jean-pierre haeck, direction
jeudi 27 juin 2013 – 19h
l’orchestre l’ÉtÉ BeeTHoVen
beethoven, concerto pour piano n° 2
beethoven, concerto pour piano n° 4
François-Frédéric guy, piano et direction | oprl
Vendredi 5 juiLLet 2013 – 19h
cLoître du musée de La Vie waLLonne
l’orchestre l’ÉtÉ
SainT-SaËnS
saint-saËns, caprice andalou
saint-saËns, concerto pour violon n° 1
saint-saËns, concerto pour violon n° 2
elina Buksha, liya petrova, jolente de maeyer,
violon
oprl | christian arming, direction
info & réservations :
04 237 90 50 - www.viewallonne.be
dimanche 14 juiLLet 2013 – 19h
l’orchestre l’ÉtÉ
cuiVReS en FÊTe
monteverdi, orfeo, ouverture
bach, choral
mouret, rondeau
verdi, aïda, marche triomphale
duKas, la péri, Fanfare
joplin, easy winners
williams, star wars
sousa, washington post march
cuivres et percussions de l’oprl
jean-pierre haeck, direction
saison 2013/2014
Piano 5 ÉToileS
dimanche 10 noVembre 2013 – 16h
WilHeM laTcHouMia
samedi 1er féVrier 2014 – 16h
MenaHeM PReSSleR
dimanche 16 mars 2014 – 16h
nicHolaS anGelicH
dimanche 27 aVriL 2014 – 16h
DaViD KaDoucH
samedi 17 mai 2014 – 16h
BenJaMin GRoSVenoR
GRanDS
conceRToS
Vendredi 20 décembre 2013 – 20h
samedi 21 décembre 2013 – 16h
MoZaRT 21 : Till FellneR
jeudi 23 janVier 2014 – 20h
cHoPin 2 : Yulianna aVDeieVa
Vendredi 21 féVrier 2014 – 20h
SainT-SaËnS 2 : FaZil SaY
dimanche 23 féVrier 2014 – 17h
SaY/TWinS :
FeRHan eT FeRZan ÖnDeR
jeudi 20 mars 2014 – 20h
BRaHMS 1 : nicHolaS anGelicH
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