Le rituel agraire.pdf - Ayamun
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CONCLUSION<br />
Ainsi donc s'achève la première partie du Rituel <strong>agraire</strong>,<br />
celle des rites et pratiques rattachées à une date fixe. Ils se<br />
situent quasi-uniquement au cours des six mois qui s'écoulent<br />
entre le solstice d'hiver (tuyalin n tafukt, 5 Bu-Djember)<br />
solennisé lors de Yennayer et le solstice d'été (5 Yunyu)<br />
solennisé au jour de leinesra (24 Yunyu). Ni dans la composition<br />
de cette longue période de beaucoup la plus riche en<br />
subdivisions (cf. <strong>Le</strong> Calendrier <strong>agraire</strong> et sa composition,<br />
F.P., n° 125, 1975-1), ni dans le <strong>rituel</strong> ici étudié, rien ne nous<br />
autorise à croire que l'année <strong>agraire</strong> fut primitivement répartie<br />
en grands cycles, la saison humide et la saison sèche.<br />
(Cf. J. SERVIER, pp. 275-276, et passim.)<br />
Peut-on cependant à la fin de ce travail dégager»q«elque<br />
conclusion ? Il en est une qui semble s'imposer. Si dans les<br />
rites et pratiques encore largement observés, le fellah cherche<br />
de toute évidence à s'intégrer au rythme même de la<br />
nature, s'il veut être pour sa terre cultivateur et non exploiteur,<br />
ses comportements actuels ne laissent guère de place<br />
aux relations avec les Puissances invisibles, de quelque<br />
nom qu'on les désigne. Voici le peu que l'on relève en ce<br />
domaine. Tout d'abord des invocations (lefwatteh) adressées<br />
à Dieu et aux Gardiens (ieessasen). On ne les a pas mentionnées<br />
car rien n'est fixé, ni collectivement ni individuellement<br />
; tout est laissé à l'initiative privée. A signaler encore,<br />
mais très localement et assez mal intégrés dans le <strong>rituel</strong><br />
<strong>agraire</strong> proprement dit, des pèlerinages à un lieu saint<br />
(zzerda, ftebyita) souvent accompagnés d'immolation (timesret,<br />
lewzie) ou tout au moins d'un repas communautaire.<br />
On trouve enfin l'une ou l'autre pratique de signification<br />
ambiguë. Telle la coutume, observée ici ou là, qui consiste<br />
à laisser un peu de nourriture dans le plat après le<br />
souper inaugural de la nouvelle année (imensi useggwas).