Le Monde en cuLottes courtes - Mondomix
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ghana flavor<br />
Pour les amateurs de musique africaine sixties, le Ghana est un peu le paradis.<br />
<strong>en</strong> quête de highlife dans la capitale, accra, on a cherché des dance band dans les<br />
maquis de quartier et les boîtes de nuit insipides. on l’a finalem<strong>en</strong>t trouvé un dimanche<br />
matin, chez Ebo Taylor, dans une petite ville de l’ouest : saltpond.<br />
comme quoi…<br />
Texte et photographies Eglantine Chabasseur<br />
quand on connaît mal Accra, on passe<br />
plusieurs fois par jour par « The Circle »,<br />
un rond point imposant d’où part<strong>en</strong>t les<br />
taxis et les tro-tro, les bus collectifs, à<br />
destination d'à peu près n’importe où.<br />
<strong>Le</strong> bouchon de l’av<strong>en</strong>ue Kwame nkrumah<br />
avance au rythme hétéroclite de<br />
prières et de chansons <strong>en</strong> vogue crachées<br />
par les hauts-parleurs de la rue.<br />
Ici, la musique urbaine est le hip-life,<br />
r<strong>en</strong>contre plus ou moins heureuse du<br />
highlife des années 1950 et du hip-hop<br />
des années 2000. <strong>en</strong>core aujourd’hui,<br />
le highlife originel fait fantasmer tous les<br />
amateurs de musiques « rétro » africaines.<br />
C’est la première musique urbaine<br />
à avoir produit des vedettes panafricaines<br />
et, surtout, la bande-son du premier<br />
pays indép<strong>en</strong>dant d’Afrique. dans les<br />
années 50, le Ghana avait une longueur<br />
d’avance. Mais, <strong>en</strong> 2010, où peut bi<strong>en</strong><br />
se cacher le sémillant highlife dans cette<br />
capitale gigantesque de deux millions<br />
d’habitants ?<br />
n°43 NOV/DEC 2010<br />
<strong>Mondomix</strong>.com<br />
mUsée hétérOClIte<br />
Pour <strong>en</strong> savoir davantage, on me conseille<br />
de contacter le professeur Collins,<br />
connu comme le loup blanc pour son<br />
implication sans faille dans le highlife.<br />
Fils d’un Britannique, il est né et a grandi<br />
à Accra et possède la nationalité ghané<strong>en</strong>ne.<br />
<strong>Le</strong> professeur Collins a participé<br />
à toutes les mutations du highlife<br />
des années 70 avec son groupe Bokoor,<br />
puis avec son studio, dans lequel il a<br />
<strong>en</strong>registré toute une génération de musici<strong>en</strong>s.<br />
Aujourd’hui, il reçoit volontiers<br />
les visiteurs dans son highlife institute,<br />
un petit musée hétéroclite installé <strong>en</strong><br />
périphérie d’Accra. Au bord de la route,<br />
des femmes <strong>en</strong> robes liberty propos<strong>en</strong>t<br />
des caramels mous et des beans <strong>en</strong> salade.<br />
dans un mégaphone cabossé, un<br />
prédicateur v<strong>en</strong>d du paradis. <strong>Le</strong> bus <strong>en</strong><br />
direction de la Tiafa Junction démarre<br />
<strong>en</strong> trombe et slalome habilem<strong>en</strong>t. des<br />
larges et propres av<strong>en</strong>ues du c<strong>en</strong>tre ville,<br />
on débouche sur des petites rues mal<br />
goudronnées, où d’improbables travaux<br />
de construction bloqu<strong>en</strong>t la circulation<br />
depuis plus de dix ans. <strong>Le</strong> tro-tro ne<br />
peut plus avancer, on continue à pied.<br />
Avec sa maison coincée <strong>en</strong>tre le chantier<br />
et une rivière cim<strong>en</strong>tée, le professeur