Kibai 146 – page 4 sur l'IH au Burkina – Alain Siri - PNUD
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<strong>PNUD</strong>-KIBAI<br />
Le <strong>PNUD</strong> vient de publier son rapport<br />
mondial <strong>sur</strong> le développement<br />
humain pour l’année 2009 qui est<br />
le dix-huitième d’une série de rapports<br />
publié tous les ans.<br />
L’édition de cette année porte <strong>sur</strong><br />
le thème « Lever les barrières :<br />
mobilité et développement humain<br />
». Le rapport passe en revue<br />
le corpus des données internationales<br />
et nationales actuellement disponibles<br />
en matière de migration,<br />
et les analyses selon la perspective<br />
des hommes et des femmes impliqués<br />
dans le processus, à savoir : les migrants,<br />
leur famille, leur commun<strong>au</strong>té d’origine<br />
et la commun<strong>au</strong>té de destination <strong>au</strong><br />
sein de laquelle ils vivent et travaillent. Le<br />
rapport met en évidence les gains potentiels<br />
de la migration pour toutes les parties<br />
concernées, mais met en garde de considérer<br />
la migration comme une alternative <strong>au</strong><br />
développement national. Le rapport recommande<br />
enfin une prise en compte des<br />
questions de migration dans les politiques<br />
et stratégies nationales de développement,<br />
notamment pour les pays comme le <strong>Burkina</strong><br />
Faso qui enregistre un t<strong>au</strong>x d’émigration<br />
élevé (9,8%).<br />
Le rapport mondial <strong>sur</strong> le développement<br />
humain, f<strong>au</strong>t-il le rappeler, s’appuie <strong>sur</strong> un<br />
cadre conceptuel novateur centré <strong>sur</strong> la<br />
question de développement humain me<strong>sur</strong>é<br />
par l’Indice de Développement Humain<br />
(IDH). La pertinence de cet indice réside<br />
dans le fait qu’il permet de classer les pays<br />
du monde <strong>au</strong> regard de leur développement<br />
qualitatif et non uniquement et économiquement<br />
quantitatif comme le PIB.<br />
L’IDH est un indice synthétique qui me<strong>sur</strong>e<br />
le nive<strong>au</strong> moyen du développement humain<br />
d’un pays. Il retient trois dimensions<br />
indispensables dans tout processus de<br />
développement à savoir : la santé (avec<br />
comme indicateur l’espérance de vie),<br />
l’éducation (moyenne pondérée du t<strong>au</strong>x de<br />
scolarisation global dans le primaire, le<br />
secondaire et le supérieur (1/3) et du t<strong>au</strong>x<br />
d’alphabétisation des adultes de plus de<br />
15 ans (2/3)) et le revenu (Produit intérieur<br />
brut par habitant).<br />
L’IDH est d’abord une me<strong>sur</strong>e relative à un<br />
instant, c’est-à-dire qu’il me<strong>sur</strong>e le chemin<br />
parcouru par un pays pour atteindre les<br />
normes internationales retenues en matière<br />
de développement humain. Un IDH de<br />
0,389 en 2007 signifie que le <strong>Burkina</strong> Faso<br />
a réalisé 38,9 pourcent du chemin qui<br />
mène <strong>au</strong> plein développement humain. Il<br />
lui reste à parcourir 61,1% du chemin.<br />
L’IDH peut faire l’objet de trois analyses :<br />
− D’abord, pour un pays donné, on peut<br />
étudier son évolution. Celle-ci reflète les<br />
progrès réalisés vers l’atteinte des normes<br />
en matière de développement humain.<br />
Le <strong>Burkina</strong> Faso fait partie des pays<br />
africains qui ont connu une h<strong>au</strong>sse régulière<br />
depuis 1975 (cf. figure ci-dessus).<br />
− Ensuite, une deuxième utilisation possible<br />
de l’IDH est de classer les pays pour une<br />
année donnée <strong>sur</strong> l’échelle du développement<br />
humain. Les pays retenus pour le<br />
classement sont <strong>au</strong> nombre de 182 (des<br />
pays en crise comme l’Afghanistan, le<br />
Libéria et la Somalie ont été réintégrés <strong>au</strong><br />
classement cette année du fait de la disponibilité<br />
des données). Cette approche<br />
permet de classer les pays selon les besoins<br />
de développement qui restent à<br />
couvrir à un moment donné. C’est cette<br />
utilisation de l’IDH qui est la plus fortement<br />
médiatisée. Le <strong>Burkina</strong> Faso est<br />
<strong>au</strong>jourd’hui classé 177 ème/182.<br />
− Enfin, une troisième utilisation est de<br />
comparer le classement des pays en fonction<br />
de l’IDH et du classement en fonction<br />
du produit intérieur brut par tête. On apprécie<br />
ainsi les efforts d’un pays à développer<br />
les capacités humaines (santé et<br />
éducation) relativement à sa richesse. Un<br />
pays qui obtient un meilleur classement<br />
en IDH comparativement à celui du revenu<br />
par tête montre son efficacité en matière<br />
de politique sociale et qu’il fait relativement<br />
mieux que d’<strong>au</strong>tres pays. En classant<br />
les pays suivant le classement selon<br />
le PIB par tête moins le classement selon<br />
l’IDH, le <strong>Burkina</strong> Faso obtient le 152 ème<br />
rang <strong>sur</strong> 182, en ex quo avec des pays<br />
comme Singapour, Turquie et l’Algérie et<br />
devant le Nigeria, la Côte d’Ivoire, l’Afrique<br />
du Sud, l’Arabie Saoudite, le Koweït…<br />
Il f<strong>au</strong>t souligner que le nive<strong>au</strong> de l’IDH et le<br />
classement du <strong>Burkina</strong> Faso publiés dans le<br />
rapport 2007/2008 ont été revus du fait de<br />
la prise en compte des résultats d’un vaste<br />
travail effectué par la Banque Mondiale<br />
pour actualiser les parités de pouvoir d’achat<br />
(PPA) en Afrique.<br />
Comme il a été dit plus h<strong>au</strong>t, l’évolution de<br />
l’IDH est positive <strong>au</strong> <strong>Burkina</strong> Faso<br />
passant de 0,267 en 1975 à<br />
0,389 en 2007. Cette évolution<br />
positive est imputable :<br />
− Aux efforts dans l’éducation<br />
primaire entraînant une h<strong>au</strong>sse<br />
de scolarisation de près de 20<br />
points de pourcentage en dix<br />
ans ;<br />
− A l’amélioration de certains<br />
indicateurs intermédiaires de<br />
santé dont notamment l’accès à<br />
l’e<strong>au</strong>, l’insuffisance pondérale<br />
des enfants de moins de cinq<br />
ans, la mortalité infantile qui ont<br />
un effet directe <strong>sur</strong> l’espérance de vie ;<br />
− Au coût de la vie relativement bas, comme<br />
le démontre le produit intérieur brut en<br />
parité de pouvoir d’achat (PPA).<br />
Cependant, le pays enregistre un m<strong>au</strong>vais<br />
classement qui s’explique notamment par :<br />
− Un nive<strong>au</strong> de développement humain initialement<br />
faible et les efforts des <strong>au</strong>tres<br />
pays à améliorer leurs nive<strong>au</strong>x ;<br />
− La composante « éducation » ( scolarisation<br />
+ alphabétisation) qui continue de plomber<br />
le nive<strong>au</strong> de l’IDH. Des progrès importants<br />
ont été réalisés <strong>au</strong> <strong>Burkina</strong> Faso dans la<br />
scolarisation primaire (h<strong>au</strong>sse d’environ<br />
20 points de pourcentage en dix ans) mais<br />
dans le secondaire, le nive<strong>au</strong> de scolarisation<br />
reste encore faible (environ 15,6% en<br />
2005) et n’<strong>au</strong>gmente significativement<br />
que depuis quelques années (année académique<br />
2003/2004).<br />
L’évolution de l’IDH <strong>au</strong> <strong>Burkina</strong> Faso montre<br />
des progrès, mais pas assez suffisants pour<br />
améliorer significativement le rang du pays.<br />
L’analyse ci-dessus de cet indicateur et ses<br />
composantes appellent <strong>au</strong>x recommandations<br />
suivantes pour consolider les efforts<br />
nation<strong>au</strong>x :<br />
− Poursuive les efforts de politiques en matières<br />
d’amélioration des variables intermédiaires<br />
ayant un impact <strong>sur</strong> la santé et<br />
l’espérance de vie, à savoir, l’accès à l’e<strong>au</strong><br />
potable et l’assainissement, la nutrition, la<br />
santé de l’enfant.. ;<br />
− Accélérer le processus engagé de formulation<br />
et de mise en œuvre de la politique<br />
d’accélération de l’alphabétisation ;<br />
− Poursuivre les réformes pour l’amélioration<br />
des t<strong>au</strong>x de scolarisation dans le secondaire<br />
et le supérieur car le nive<strong>au</strong> actuel de<br />
ceux-ci tirent significativement vers le bas<br />
le t<strong>au</strong>x brut combiné de scolarisation ;<br />
− Prendre des me<strong>sur</strong>es tendant à réduire la<br />
h<strong>au</strong>sse du coût de la vie consécutif <strong>au</strong>x<br />
crises afin de ne pas tasser le produit intérieur<br />
brut par habitant<br />
Isiyaka SABO, Economiste Principal<br />
Page 4<br />
CE QUE NOUS FAISONS : RAPPORT MONDIAL SUR LE DEVELOPPEMENT<br />
HUMAIN 2009 DU <strong>PNUD</strong> ET INDICATEUR DU DEVELOPPEMENT (IDH) AU<br />
BURKINA FASO