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Entretien avec Djeddou Hassan<br />
réalisé par Sofiane Septi Kermia<br />
A LA UNE<br />
N°03 du 11 au 18 Janvier 2007<br />
“… Ana oulid El-Harrach<br />
Je l’ai rencontré mille et<br />
une fois le long des<br />
interminables couloirs de<br />
la radio où il exerce ses<br />
activités d’animateur<br />
d’antenne. L’allure<br />
dynamique, le verbe facile<br />
et le sourire engageant, il<br />
«force» votre réserve et<br />
vous vous retrouvez<br />
«naturellement» en train<br />
de l’écouter vous débiter<br />
une tranche de vie avec<br />
des mots qui la colorent<br />
en gris ou azur, selon<br />
l’orientation et le<br />
sentiment qu’il veut faire<br />
naître en vous. A chaque<br />
tablée à laquelle il<br />
s’associe, il y a<br />
invariablement le rire qui<br />
jaillit, enfle et contamine,<br />
car rien n’est plus<br />
contagieux que la bonne<br />
humeur. Il a ce don de<br />
moduler, tant et si bien,<br />
pour rendre et faire vivre<br />
une situation que,<br />
finalement, il ne pouvait<br />
sans doute pas éviter de<br />
finir par atterrir dans un<br />
studio de radio. Face à un<br />
micro. En star aujourd’hui<br />
consacrée.<br />
MIDI PEOPLE : Nom, prénom, date de naissance<br />
e t c .<br />
D.H : Attends un peu, on n’est pas au commissariat,<br />
que je sache ! Mais qu’importe, après tout, je vais<br />
tout te dire, tout avouer. Mon vrai nom est Hassan<br />
Cherchali. J’ai 43 ans, je suis né à El Harrach, j’y<br />
habite encore et ne parlons pas d’y mourir, on a bien le<br />
temps pour ça, n’est ce pas ? Si tu veux le savoir, note<br />
bien que je suis marié depuis 1996 et que je suis père<br />
de quatre enfants.<br />
Quand es-tu arrivé à la radio ?<br />
L’idée a germé entre 1989 et 90 lorsqu’un ami anim<br />
a t e u r, sur la chaîne en langue nationale, me fit la proposition<br />
d’une participation ponctuelle. Je me suis<br />
alors retrouvé, pendant 8 mois, dans une rubrique de<br />
l’émission Nadi Essabah (le club du matin). Au courrier<br />
que m’adressaient les auditeurs sur différents thèmes,<br />
concernant leur vie personnelle ou la société en<br />
général, je répondais en utilisant des extraits de chansons<br />
choisies, doublés de brefs commentaires teintés<br />
de dérision et d’un humour plutôt acide.<br />
Parallèlement à une autre activité salariée, j’ai, en réalité,<br />
fait de la radio sans percevoir aucun sou durant<br />
plusieurs années pratiquement jusqu’en 1995. A v r a i<br />
dire, cela m’importait peu car je voulais absolument<br />
«faire du micro». J’ai ensuite participé à des sketches<br />
radiophoniques aux côtés de Linda Yasmine, A t h m a n e<br />
Ariouet ou encore Zineb Arrès… J’accourai à chaque<br />
fois qu’on me faisait appel et toutes ces années d’apprentissage<br />
ont façonné ma personnalité artistique,<br />
enrichi ma formation et donné «du métier». Cela m’a<br />
appris, autant que possible, la manière de reproduire<br />
une image par les mots car c’est un objectif essentiel<br />
qu’il s’agit d’approcher de plus près.<br />
Certes, j’avais une expérience, même relative, dans<br />
le théâtre amateur, notamment «le théâtre de la rue» à<br />
El Harrach avec des gens comme Aïssa <strong>Le</strong>graâ, Hadj<br />
K o u i d e r, Abdelkader Nessih mais, grâce aussi aux<br />
kechafa (scouts) qui m’avaient appris El anachid<br />
(chants révolutionnaires), le sketch et un tas d’autres<br />
activités, sous l’égide de ce qui était l’UNJA<br />
lorsqu’elle avait regroupé les organisations de masse<br />
telles que les Scouts ou la JFLN. Laisse-moi te dire<br />
qu’à cette époque-là, j’avais d’abord travaillé à<br />
l’Institut de cartographie en 1986, après avoir été<br />
agent de bureau en 84. Mais j’avais tout de suite commencé<br />
à étudier, en cours du soir au lycée Aïcha pour<br />
devenir aide-comptable au bout de deux ans. Ensuite,<br />
j’ai acquis le certificat de maîtrise de technique comptable<br />
à l’Ecole commerciale, avant de m’attaquer au<br />
Certificat d’études en droit comptable qui m’avait permis<br />
d’exercer, comme sous-directeur administratif,<br />
dans une revue qui traitait de l’agriculture. Pour nous<br />
r é s u m e r, il faut en conclure que je suis « entré en radio<br />
» par…effraction. Non punie par la loi, El hamdoulillah<br />
!<br />
Il a bien fallu choisir un jour entre la radio et le<br />
reste, n’est ce pas ?<br />
Même si, jusqu’en 1995, tout le monde à la radio<br />
savait que je travaillais sans être payé, ça ne me gênait<br />
pas outre mesure puisque j’avais d’autres ressources.<br />
Mais les événements du moment et la situation sociale<br />
de 95 m’avaient conduit à démissionner de mes fonctions<br />
dans la revue dont je vous ai parlé, et j’ai commencé<br />
à être payé au cachet à la radio. En tant que<br />
comédien d’abord. C’est ce statut formateur qui incitera<br />
la hiérarchie à me «bombarder» animateur d’antenne<br />
en 1997, en compagnie de Raounek et Fatima<br />
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