2009/2010 Valorisation de la Biodiversité par l'Insertion Sociale et le ...

Master BGAE – M2 IEGB
UFR de Sciences et Techniques / Université Montpellier2
Valorisation de la Biodiversité
par l’Insertion Sociale et le
Développement Local
Myriam Gissinger, Carole Sainglas, Amélie Jalla, Julie
Aubert Moulin, Céline Faure
2009/2010
Photo : Renaud Puissauve – 2008 – Marais du Viguirat – Bouche du Rhône (13)
Valorisation de la Biodiversité par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010

SOMMAIRE
INTRODUCTION .............................................................................................................................................................. 1
DESCRIPTION DU SITE D’ETUDE : LES MARAIS DU VIGUEIRAT .................................................................... 2
A. LE CONTEXTE ......................................................................................................................................................... 2
B. LES OBJECTIFS ........................................................................................................................................................ 2
C. TERRITOIRE ENVIRONNANT : LE MAS-THIBERT ..................................................................................................... 3
LES DIFFERENTES ACTIVITES DEVELOPPEES SUR LES MARAIS DU VIGUEIRAT .................................... 4
A. L’ACCUEIL DU PUBLIC ET L’ECO-TOURISME : SOURCE DE REVENUS ET D’ECHANGES .............................................. 4
Les visites du site ............................................................................................................................................... 4
Echanges d’expériences .................................................................................................................................... 4
Activités parallèles directement liées à l’écotourisme ...................................................................................... 5
B. GESTION DES MILIEUX NATURELS ET COLLABORATION AVEC LES ACTEURS LOCAUX ............................................. 5
C. RECHERCHE ............................................................................................................................................................ 6
D. COMMUNICATION ................................................................................................................................................... 6
E. GARDIENNAGE ET SURVEILLANCE .......................................................................................................................... 6
LES EMPLOIS GENERES PAR LE FONCTIONNEMENT DES MARAIS DU VIGUEIRAT ................................ 6
A. LES EMPLOIS DIRECTS CREES PAR LES MARAIS DU VIGUEIRAT .............................................................................. 6
B. LES EMPLOIS INDIRECTS CREES PAR LES MARAIS DU VIGUEIRAT ........................................................................... 7
C. LES COMPETENCES RECHERCHEES AUX MARAIS DU VIGUEIRAT ............................................................................ 7
LES IMPACTS SUR LA BIODIVERSITE ...................................................................................................................... 7
BUDGET ET FINANCEMENT DU PROJET ................................................................................................................. 9
CADRE REGLEMENTAIRE ......................................................................................................................................... 10
LIENS ENTRE VALORISATION ET CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE ............................................... 10
CONCLUSION ................................................................................................................................................................. 10
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................... 12
ANNEXES ......................................................................................................................................................................... 13
Valorisation de la Biodiversité par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010

« Le problème qu’on a avec l’environnement et la biodiversité, c’est que c’est super complexe.
Un jour on va se retrouver devant des gens qui vont nous dire : « mais ça sert à quoi un
moustique » […] Et les gens vous disent : et si ca disparait ça fait quoi ? Allez expliquer ça, de
façon simple, en 10 secondes si vous êtes devant un journaliste. Il faut parler d’autre chose,
d’autres critères, il faut présupposer que les gens qui vous écoutent ont des notions, ce qui
n’est pas forcément le cas, y compris dans le milieu scientifique qui est aujourd’hui de plus en
plus cloisonné.[…] c’est très compliqué de parler de la biodiversité, de la mettre en avant,
alors de la chiffrer c’est aussi compliqué […] Allez chiffrer ça : quelle est la valeur d’un
flamand rose ? C’est évident que si vous enlevez les flamands roses peut-être que le tourisme
en Camargue aura moins d’effet, mais comment vous le chiffrez ? Comment vous arrivez à
faire comprendre ça ? Et ce n’est pas un argument, vous allez voir les élus en disant « vous
avez un capital formidable », eux ils voient les emmerdes qu’ils ont, avec les écolos qui les
empêchent de construire… »_ M. Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 1
Le mot « local est défini sur les critères de la gestion de la biodiversité. Je cherche ce qui est
l’unité fonctionnelle écologique du territoire et sur cette base là, je considère que le local c’est
cette unité fonctionnelle du territoire. Nous, on l’a arrêtée de façon arbitraire et d’un point de
vue pratique au territoire de Mas Thibert qui correspond aussi à la feuille INSEE […]»_ M.
Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 2

INTRODUCTION
Pourquoi intégrer l’Homme dans la conservation de la biodiversité ? La Stratégie mondiale de
la conservation, publiée en 1970, deux ans avant la conférence de Stockholm‚ est un événement
important dans la prise de conscience internationale. Elle préconise un «développement qui prévoit des
améliorations réelles de la qualité de la vie des hommes et en même temps de conserver la vitalité et la
diversité de la Terre». Cette idée se confirme dans la convention sur la diversité biologique (1992) qui
préconise aux parties contractantes de préserver et maintenir «les connaissances, innovations et
pratiques des communautés autochtones et locales qui incarnent des modes de vie traditionnels
présentant un intérêt pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique ».
Comment valoriser cette biodiversité (Encart 1) ? La plupart des services rendus par la
biodiversité sont des services publics (fixation du carbone, fourniture d’eau potable…). Beaucoup de
ces services échappent au marché, qui ne fonctionne que pour les biens et les services privés : «Ça n’a
pas de prix, donc ce n’est pas reconnu» G. Launay (Libération, 23 octobre 2009). Le fait que la valeur
des services rendus soit oubliée dans l’évaluation de la biodiversité entraine une aberration : il semble
plus intéressant économiquement parlant de convertir un écosystème que de le gérer de manière
durable. Cependant, si l’on prend en considération ces services écosystémiques, il est plus rentable de
conserver l’écosystème que de le transformer. Restaurer un écosystème n’est donc pas un coût mais un
investissement pour le futur. La valeur de la biodiversité apparait donc comme un nouvel outil
permettant d’intégrer au maximum les coûts directs et indirects de la biodiversité dans l’économie.
Face à ce constat, il est important de l’intégrer au plus vite dans les prises de décision car il permet une
prise de conscience de l’importance de la biodiversité lorsque l’on décide de la modifier ou de la
détruire.
Cependant, «la prise en compte des générations futures a fait quelque peu oublier les
générations présentes : un monde inéquitable aujourd’hui ne peut pas être durable» (Jacques Weber,
2000). Le problème auquel nous devons faire face est donc d’intégrer l’Homme à son environnement
tout en valorisant et respectant la biodiversité. Pour cela, nous avons choisi d’étudier deux processus :
l’insertion sociale et le développement local. L’insertion sociale vise à faire évoluer un individu isolé
ou marginal vers une situation caractérisée par des échanges satisfaisants avec son environnement. Le
développement local est, quant à lui, un processus grâce auquel la communauté participe au
façonnement de son propre environnement dans le but d'améliorer la qualité de vie de ses résidents
(Encart 2).
En quoi les rapports sociaux et la valorisation économique de la biodiversité peuvent-ils être
associés ? Jacques Weber (2000) fait le constat que les problèmes liés à la gestion des espaces naturels
sont généralement abordés uniquement à partir d’observations écologiques. Ainsi, l’organisation
sociale humaine est encore très faiblement prise en considération. Pourtant, en France, il existe de
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Fig.1 : Localisation des Marais du Vigueirat (Camargue, Bouche du Rhône) Source : Amis des
Marais du Vigueirat, 2009

nombreux espaces accessibles et gérés par l’ensemble des citoyens de la commune. Par exemple, la
«Petite Camargue» (territoire non morcelé de 1081 ha) gérée « en communal » depuis le quinzième
siècle, ne cesse d’évoluer sur le plan des usages des marais, avec des activités parfaitement intégrées
dans le marché européen.
Dans ce contexte, nous avons cherché à caractériser concrètement la valorisation de la
biodiversité à travers le développement local et l’insertion sociale. Pour nous aider dans notre
démarche, nous avons effectué une interview de M. Lucchesi, directeur des Marais du Vigueirat et de
M. Egidio, maire de Mas Thibert, ville voisine des Marais et ayant une forte relation avec cet espace
naturel.
DESCRIPTION DU SITE D’ETUDE : LES MARAIS DU VIGUEIRAT
A. Le contexte
Les Marais du Vigueirat (Figure 1) possèdent une diversité biologique remarquable et
présentent une importance essentielle pour le maintien de la biodiversité sur le territoire français. Avec
49% des vertébrés de France (dont 35% sont des espèces protégées en France, 21% sont des espèces
inscrites sur la liste rouge de France), les Marais ont une importante responsabilité régionale. Les
milieux naturels répertoriés sur le domaine constituent une mosaïque de milieux humides allant des
plus salés au plus doux. La plupart sont représentatifs des milieux de la Camargue fluvio-lacustres.
De plus, ce patrimoine est reconnu en temps que : ZNIEFF type 1, ZICO, site Natura 2000,
ZPS, site d’intérêt communautaire, zone centrale de Réserve de Biosphère de Camargue et en tant que
Réserve naturelle Nationale. Ces espaces remarquables bénéficient d’une conservation et d’une gestion
certaine, d’une part, par l’acquisition des terrains par le Conservatoire du littoral, et d’autre part, par la
gestion confiée aux Amis des Marais du Vigueirat depuis 2001.
B. Les objectifs
L’objectif des Marais du Vigueirat est de faire de la gestion durable de son environnement le
moteur économique et social d’un territoire rural. Ce projet consiste à la création d’un pôle
d’attractivité écotouristique destiné au développement du territoire de Mas-Thibert, en associant
directement la population locale. A terme, ce serait l’afflux des visiteurs sur le village qui permettrait
de relancer l’économie locale et de financer la gestion du patrimoine naturel du domaine. Entre 2003 et
2007, la création d’un programme Life (outil de financement européen) Promesse 1 a fait de celui-ci un
projet de développement durable de grande envergure. Il a permis notamment, de conduire une
1 Life Promesse : Projet de Management Environnemental sur un Site Sensible Eco-touristique
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concertation associant les acteurs socio-économiques de Mas-Thibert et du Plan du Bourg 1 dans la
démarche éco-responsable entreprise, et de générer une réflexion sur l’avenir de ce territoire.
Les objectifs des Marais du Vigueirat sont à la fois :
De préserver un site aux enjeux écologiques importants : future Réserve Naturelle Nationale ;
De s’insérer dans la dynamique du territoire sur lequel ils se situent et de participer activement à
son développement économique et social ;
De sensibiliser les différents publics autour des problématiques environnementales et d'éco-
responsabilité.
D’organiser la réduction des aspects négatifs de l’activité humaine sur le site, notamment ceux
liés à l’écotourisme, en le rendant le plus éco-responsable possible.
De part ces nombreux objectifs, les Marais se sont engagés depuis 1996 dans une démarche
ambitieuse et raisonnée pour l’ouverture du site au public. Ils jouent un rôle important dans le
développement éco-responsable des territoires, en associant les acteurs locaux, par un processus de
concertation élargie (mise en place d’un P3D 2 sur le Plan du Bourg), mais aussi en exportant
l'expérience des Marais du Vigueirat, afin que ce projet fasse “boule de neige”, et que ceux qui le
souhaitent, trouvent dans ce projet pilote les moyens de diminuer leur impact sur l'environnement
(ARPE, 2007 & Site du Life Promesse, 2009). Pour mener à bien ces objectifs les Marais ont de
nombreux partenaires, dont la ville d’Arles et le Conservatoire du Littoral (Annexe A).
Les activités développées sur le site des Marais du Vigueirat sont organisées autours de quatre
axes principaux : la protection de la nature, l’ouverture au public, la transmission de savoirs et la
recherche scientifique.
C. Territoire environnant : Le Mas-Thibert
Le village se situe sur l’unique route menant aux Marais du Vigueirat (Figure 1). Il représente
entre 15 000 et 19 000 hectares avec 2 200 habitants si l’on compte tous les Mas aux alentours.
L’activité est essentiellement agricole avec environ 30 exploitations : riz, vigne, élevage de taureaux,
chevaux, moutons. La chasse est la 2 ème activité rurale. Le sud est partagé entre un environnement
industriel avec le complexe portuaire de Fos, et un pôle d’écotourisme avec les Marais du Vigueirat.
Le Mas Thibert est touché par un fort taux de chômage (20%, record des Bouches du Rhône), avec une
population aux nombreuses ethnies dont 30% de harkis.
1 D’une superficie de 31 000 ha pris en sandwich entre la plaine de la Crau le plan du Bourg se situe à l'est du Grand-Rhône
2 P3D : Plan Décennal de Développement Durable
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Fig.2 : Illustration géographique des Marais du Vigueirat (Mas Thibert, Bouche du Rhône)
Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2008
Fig.3 : Zonation de l'espace pour maintenir un équilibre entre protection de la nature et activités
touristiques. Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2008

LES DIFFERENTES ACTIVITES DEVELOPPEES SUR LES MARAIS DU VIGUEIRAT
A. L’accueil du public et l’éco-tourisme : source de revenus et d’échanges
Les Marais du Vigueirat constituent un important site éco-touristique pour la région avec 25
000 visiteurs en 2009 qui sont donc passés par le Mas Thibert. Ils ont l’ambition d’atteindre 100 000
visiteurs pour 2010. Notons qu’avant le Life Promesse, il y avait environ 8 000 à 10 000 visiteurs/an
au Mas Thibert. L’origine du public accueilli aux Marais est essentiellement française (90%), et à 67%
des départements du Sud/Sud-Est. La zonation de l’espace (Figure 2 et 3) permet de concilier
protection de la nature – objectif prioritaire du site – et accueil du public : 90% du domaine est dédié à
la protection de la nature 1 et 10% à la sensibilisation et à la pédagogie du public (zone de découverte),
car la valeur naturelle y est plus faible (ancienne zone agricole).
Les visites du site
Découverte par le grand public : Les Marais proposent des visites libres (gratuites) dans la
zone de découverte (sentier de l’Etourneau) ou guidées (5€/adulte) dans la zone de protection de la
nature. Ces visites guidées peuvent se faire en calèche (14€/adulte), ou à pied avec les guides du
Bureau des Guides Naturalistes du Pays d’Arles (10-14€/adulte). Sur les 25 000 visiteurs de l’année
2009, 13 629 ont fait un tour de calèche (Interview Egidio, 2009). Des manifestations ponctuelles
peuvent également être organisées, où le public est alors invité à participer.
Education à l’environnement : L’accueil des scolaires concerne tous les niveaux, de la
maternelle au lycée. Les classes et leurs enseignants, sont accueillis par le CPIE Rhône-Pays d’Arles à
la demi-journée ou à la journée dans le cadre d’un programme pédagogique validé par l’Education
Nationale. Cette activité est menée à travers une convention entre le CPIE et les Amis des Marais.
1405 élèves et 174 accompagnateurs ont été reçus en 2008.
Formation à l’environnement : Les Marais accueillent des formations à la journée et en stage
de plusieurs jours, pour tout type de formation et s’adressent à des étudiants et des professionnels. Les
thèmes abordés sont la méthodologie du plan de gestion des espaces naturels, le baguage des oiseaux
et le projet des Marais du Vigueirat. Ces formations ont concerné environ 285 personnes en 2008.
Echanges d’expériences
Le site accueille régulièrement des groupes de professionnels de l’environnement pour faire
découvrir les projets et activités menés. Ces échanges ont concerné 380 personnes en 2008. Le site est
également utilisé par des organismes extérieurs, pour des séminaires, week-end d’intégration, etc. (163
personnes concernées en 2008). De plus, les Amis des Marais font des interventions à l’extérieur lors
de colloques ou ateliers de travail afin de présenter leur projet.
1 La zone de protection est scindée en deux : Une zone sanctuaire à l’accès interdit ou fortement réglementé, les seuls aménagements sont voués à
préserver la faune de la présence humaine ; une zone tampon subissant le dérangement des activités en bordures extérieurs du domaine et de gestion du site.
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«Laisser chasser des chasseurs qui ont demandé, dans le fameux projet P3D, à pouvoir chasser
dans un marais, nous permet de réhabiliter une zone agricole en milieu naturel. On essaie de
poser des règles de fonctionnalité en créant un bassin versant qui utilise le moins d’eau
possible et en recréant des habitats. D’autre part, on travaille aussi sur l’impact de la chasse :
c’est un projet social. Dans les retombées de la protection de la nature, les bonnes relations
avec une société de chasse sont un élément plus que positif. […]. J’ai 700 droits de chasse
autour du domaine et là on s’intéresse à 35. […]Mais bon là il se trouve que c’est une équipe
de jeunes, on les connait bien, ça se passe bien. […].Donc les quelques oiseaux qui vont
mourir, ce n’est pas un souci. Je dirais que l’on travaille aussi sur du long terme avec la
population et sur des notions de plaisir. Les marais du Vigueirat nous ont permis d’accéder à
un bout de territoire donc une vision positive des gestionnaires» _ M. Lucchesi (Directeur du
Marais)
Encart 3

Activités parallèles directement liées à l’écotourisme
Une guinguette bio (buvette) : Cette buvette est tenue par un partenaire, « La Boatel». Il y vend
des jus de fruit et sirops bios, thés et pâtisseries maison, et prend en charge des repas à base de produits
bio du terroir pour les groupes de visiteurs.
Une boutique : Elle permet la vente de souvenirs et d’outils pédagogiques : cartes postales,
livrets du sentier, location de jumelles, produits régionaux, etc.
B. Gestion des milieux naturels et collaboration avec les acteurs locaux
Elevage et pâturage : 4 éleveurs locaux possèdent des troupeaux de chevaux et de bovins
assurant le pâturage du site. Cette activité permet à la fois la conservation des milieux naturels et des
espèces (maintien des milieux ouverts), mais aussi le maintien de l’activité d’élevage traditionnel et
des races locales d’intérêt patrimonial pour la conservation du patrimoine génétique du cheptel.
Pêche : La régulation de l’Ecrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii), espèce invasive, se
fait à travers le développement d’une petite activité de pêche sur le site et l’utilisation de techniques
particulières pour ne pas nuire aux autres espèces aquatiques. Elle permet de valoriser les ressources
naturelles et d’insérer un pêcheur local dans le projet des Marais. Cette activité permet aussi de
financer les projets du site à travers la location d’un droit de pêche.
Apiculture : 40 ruches sont présentes sur le site depuis mars 2008. L’activité ne porte pas
encore sur la production de miel mais sur la constitution d’essaims destinés à la vente.
Chasse durable : Il existe 35 droits de chasse sur 50ha, à l’extérieur du domaine initial (Encart
3). La liste du gibier a été établie en collaboration avec les Marais du Vigueirat et les chasseurs. Cette
activité permet la réhabilitation écologique d’une zone agricole en milieu naturel, en bonne relation
avec la société de chasse.
Travaux d’entretien et d’aménagement du site : Ils concernent, entre autres, la gestion des
espèces végétales envahissantes, la restauration des clôtures, chemins et aménagements pour l’accueil
du public, les aménagements pour la faune, la gestion hydrologique - conforme avec le cycle
climatique méditerranéen et le fonctionnement passé du delta, pour le maintien des caractéristiques
méditerranéennes des milieux humides, de la faune et de la flore du site - etc.
Mise en place d’un Système de Management Environnemental : Pour modifier les
comportements, les Amis des Marais du Vigueirat ont décidé d’appliquer la démarche EMAS (Eco-
Management and Audit Scheme). C’est une accréditation européenne qui permet de définir pour le site
un système de management environnemental volontaire basé sur l’amélioration continue. Elle tient
compte de l’analyse des impacts sur le milieu, de la planification de leur réduction, de la mise en
œuvre d’actions de réduction et de l’évaluation. L’approche participative du personnel est un pré
requis de cet outil destiné à maîtriser les impacts de l’activité de la structure. Les Marais ont obtenu les
certifications EMAS et ISO 14001.
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Fig.4 : Graphique présentant l’impact de la communication dans la répartition des visiteurs
2008 aux Marais du Vigueirat Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2008
Fig.5 : Graphique présentant l’évolution de l’emploi sur les Marais du Vigueirat (1988 à 2009)
Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2008
Cependant, « Il ne faut pas mythifier le projet. [..]. La réserve n'est pas à la taille des
problèmes de chômage locaux »
« Résultats directs : sensibles car l’argent reversé aux salariés et aux entreprises était utilisé
dans Mas Thibert. Résultats indirects : faibles car il n’y pas beaucoup d’entreprises à Mas
Thibert, donc peu de redistribution d’argent public. ». _ M. Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 4

C. Recherche
Les Marais du Vigueirat constituent un site privilégié pour la recherche scientifique. Des études
sont réalisées sur le site, comme les placettes d’alimentation pour les vautours percnoptères, le suivi
des anguilles géniteurs, le baguage des oiseaux, etc. Différents partenaires sont impliqués : CNRS,
Tour du Valat, ONCFS, IRD, Université de Provence, etc.
D. Communication
La communication aux Marais du Vigueirat se fait selon différents axes :
Communication interne : publication numérique interne (Le Petit Echo), réunions, affichages…
Communication vers le grand public : plaquettes, newsletter (L’Echo des cabanes), site web,
signalétique extérieure, salons, etc.
Communication via les partenaires et les médias : Office de tourisme d’Arles, village de
vacance Maeva, PNR de Camargue, Région PACA, journaux, radio, etc.
Lors d’enquêtes sur les Marais (Figure 4), il a été établi qu’une grande part des visiteurs venait
grâce au « bouche à oreille » ou était déjà venu. Ceci montre la satisfaction de la clientèle, mais aussi
de la qualité de l’accueil généré sur le site.
E. Gardiennage et surveillance
La surveillance et le gardiennage sont les garants de la tranquillité du site et des espèces mais
également du bon déroulement de l'ensemble des activités qui y sont menées. Ces tâches sont assurées
principalement par 4 gardes, qui sont informés d’éventuels problèmes par le personnel et les
partenaires ayant une activité sur le site. Ce gardiennage est effectué sur l’ensemble du site,
particulièrement sur les zones d’accueil du public (parking et sentiers). Toute activité menée sur le site
est donc soumise à une réglementation propre.
LES EMPLOIS GENERES PAR LE FONCTIONNEMENT DES MARAIS DU VIGUEIRAT
A. Les emplois directs créés par les Marais du Vigueirat
Les Amis des Marais du Vigueirat sont employeurs sur le site depuis 2001 (Figure 5). Ils ont
embauché 19 salariés en 2008, 23 en 2009, et 46 sont prévus en 2010 avec l’ouverture du nouveau
chantier d’insertion, propre aux Amis des Marais (Encart 4). L’objectif des Marais du Vigueirat est
d’atteindre 60 emplois fixes.
Les fonctions des employés se répartissent ainsi :
Direction (1 personne) ;
Gestion du patrimoine naturel et de la biodiversité (5 personnes en 2009) ;
Accueil du public (6 personnes en 2009) ;
Formation/éducation/échange ;
Administration et finances (4 personnes en 2009) ;
Communication ;
Valorisation de la Biodiversité par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010 page 6

« La prépondérance d’employés et partenaires originaires, ou habitants, du territoire d’Arles
et plus spécialement de Mas Thibert, favorise l’intégration du site et de ses projets dans le tissu
socio-économique local.» _ M. Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 5
Fig.6 : Budget previsionnel (en euros) – Atelier chantier d’insertion 2009 de l’association des
Amis du Vigueirat Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2008
Fig. 7 : Organigramme présentant les différents partenariats développés par les Amis du
Vigueirat. Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2009b

Entretien des bâtiments et des aménagements, travaux de terrain (5 personnes + les
personnes en chantier d’insertion).
Aux employés se rajoutent chaque année des stagiaires (5 en 2008), ainsi que des bénévoles (21
en 2008) et des personnes en service civil volontaire (2 en 2008). L’origine géographique des salariés
est majoritairement d’Arles (47% en moyenne sur les 8 dernières années, données de 2008) et en
particulier de Mas Thibert (41% en moyenne sur les 8 dernières années, données de 2008) (Encart 5).
Les chantiers d’insertion. Les travaux d’entretien liés au fonctionnement propre du domaine
étaient menés, jusqu’en 2008, par une entreprise d’insertion (Synernat 13). Les Amis des Marais sont
en cours de création de leur propre chantier d’insertion (Figure 6). Il emploiera 4 encadrants et 12
personnes en insertion. Les personnes recrutées viendront principalement du territoire d’Arles (au
moins 40 à 50%), et seront des RMIstes ou des personnes en situation de handicap.
B. Les emplois indirects créés par les Marais du Vigueirat
Les organismes partenaires dont l’activité dépend du site emploient une dizaine de personnes
(Figure 7). Plus de la moitié de ces employés sont originaires de Mas Thibert. On peut citer :
Les entreprises de travaux d’aménagement, intervenant pour les travaux non effectués par les
chantiers d’insertion. Ces entreprises sont locales, et parmi les 12 concernées, 7 sont
arlésiennes ;
L’entreprise de calèches, la CARRETADO. Sa création à Mas Thibert est entièrement due aux
activités touristiques des Marais ;
La buvette « La Boatel». Elle est tenue par une à deux personnes ;
Le pêcheur, œuvrant pour la régulation des espèces d’écrevisses ;
Les 4 éleveurs, travaillant pour la gestion des milieux naturels ;
L’apicultrice.
C. Les compétences recherchées aux Marais du Vigueirat
Elles sont très variables du fait de la pluridisciplinarité des activités présentes sur le site. Ils
recherchent d’abord des compétences professionnelles, vient ensuite la sensibilité aux problématiques
environnementales. Par exemple, pour l’accueil du public, des compétences en tourisme avec une
sensibilité environnementale sont recherchées.
LES IMPACTS SUR LA BIODIVERSITE
Les Marais du Vigueirat représentent le plus grand territoire acquis par le Conservatoire du
Littoral en Camargue. La diversité biologique exceptionnelle du site est le résultat d'une situation
géographique particulière due à la rencontre de deux écosystèmes remarquables, la Camargue et la
Crau. Le domaine présente une mosaïque d'habitats humides méditerranéens d'une grande richesse
biologique, c’est pourquoi il a un fort enjeu écologique.
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« Avant, ça n’était pas surveillé, c’était chassé. C’est à dire qu’en effectifs, c’est incomparable.
D’autre part ça n’était pas géré. En matière de résultats (bilan de la réserve), on a des
augmentations assez énormes en quantité et en qualité d’espèces présentes sur le site ». _ M.
Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 6
Fig. 8 : Evolution de l’indice d’abondance des canards et des foulques sur les Marais du
Vigueirat, en comparaison avec celui de la Camargue, de 1978 à 2001. Source : Amis des
Marais du Vigueirat, 2009
Fig. 9 : Evolution du nombre d’espèces d’oiseux nicheurs sur les Marais du Vigueirat. Source :
Amis des Marais du Vigueirat, 2009
« Notre mission première est la biodiversité. Tout ce que l’on fait est contraint par les règles de
la biodiversité : sur-piétinement, dérangement, pollution, déchets, impacts directs ou indirects
du visiteur... Mais ça on sait faire, c’est du génie écologique […] il suffit d’aller pomper les
bonnes idées dans les pays qui sont en avance. » _ M. Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 7

Avant l’acquisition en 1982 du Ligagneau, et en 1988 de l’Etourneau, qui constituent
aujourd’hui le domaine des Marais, cet espace était constitué de 6 propriétés privées qui n’étaient
ouvertes qu’à un nombre restreint de personnes autorisées par les propriétaires. Il n’y avait alors
aucune gestion du patrimoine naturel. La chasse y était importante, la cueillette des champignons et de
la saladelle étaient acceptées, et la pêche à l’anguille était pratiquée par un pêcheur professionnel. On
trouvait également trois éleveurs qui pâturaient sans convention donc sans garantie de pérennité de leur
activité. Dès l’achat du domaine par le Conservatoire, la chasse, la pêche et la cueillette ont été
interdites. Le pâturage a été conventionné, garantissant des droits aux éleveurs présents. Un
gardiennage a été mis en place sur l’ensemble du site. Les Marais étant totalement endigués depuis le
XXème siècle, comme le reste de la Camargue, le Conservatoire a également favorisé une gestion du
système hydraulique en faveur du retour à un fonctionnement en conformité avec le cycle climatique
méditerranéen. La diversité biologique est particulièrement sensible à la mise en place de la
surveillance et de la gestion (Encart 6). Ces deux outils influencent positivement les principaux
facteurs écologiques du milieu au profit de la diversité biologique du site. Par exemple, grâce à la
surveillance, les effectifs de canards hivernants ont nettement augmenté au cours du temps alors qu’il
n’y a pas eu, proportionnellement, d’augmentation générale des effectifs en Camargue (Figure 8). De
1988 (date d’achat du site) à 2008, on assiste même à une augmentation de 50 à 91% du nombre
d’espèces d’oiseaux nichant sur le site (Figure 9).
Depuis la protection du site en 1988, puis la délégation de sa gestion en 2001 à l’association
des Amis des Marais, les activités se sont encore davantage orientées vers la conservation du
patrimoine biologique de ce domaine. L’élevage est facilité et pérennisé par l’incitation à la mise en
place de mesures agro environnementales, par la prise en charge de certains travaux (clôtures) et de
l’irrigation, ou par la recherche et l’obtention de financements pour l’amélioration des
infrastructures…
Comme nous l’avons vu, le site s’est également ouvert au public. Afin d’éviter que cela ait un
impact négatif sur la biodiversité, sa gestion et donc son impact ont été réfléchis (Encart 7) : La
zonation du site permet un accès restreint aux Marais ; le nombre de visiteurs est limité à 100 000
personnes ; les chemins sont sur pilotis et de nombreuses études d'impacts sont réalisées ; l’ensemble
des activités créées se font dans le plus grand respect de l’environnement, et les employés sont
sensibilisés aux gestes éco-responsables.
La sensibilisation concerne également les populations alentours et les visiteurs. L’ensemble des
démarches éco-responsables au sein du domaine est présenté aux visiteurs grâce à la création d’un
sentier d’interprétation qui fournit des explications détaillées sur les mesures mises en place. Pour
lutter contre le changement climatique, l’association maîtrise ses consommations et sa demande en
énergie et en eau (installation d’énergies renouvelables, diminution des transports). Pour préserver la
biodiversité et les ressources du site, elle gère ses déchets écologiquement (lombri-compost), lutte
Valorisation de la Biodiversité par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010 page 8

« Si on part sur la théorie que la réussite c’est que la biodiversité devienne un moteur de
l’économie locale, c’est le volet économique qui est alors l’indicateur. Un espace naturel dans
un espace rural c’est une chance pour ce territoire, et grâce à cet espace naturel, l’économie
de ce territoire va se développer de façon durable. […] Pour ça, il faut que le volet
économique de l’activité réussisse. Aujourd’hui, nous sommes dépendants à 70% de l’argent
public. […]Tant qu’on n’arrive pas à démontrer économiquement, sur nos résultats comptables
et sur les résultats comptables du territoire, l’impact d’un projet biodiversité, il est très difficile
de dire qu’on a un impact positif sur le développement économique du territoire » _ M.
Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 8
« Quelque part le défaut de ces programmes européens c’est que ça va très vite, beaucoup plus
vite que les mentalités : on a les moyens, on a le personnel, on prend des gens compétents, et
du coup ça booste et après ça s’arrête. » _ M. Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 9
Fig.10 : Bilan 2008 – Fonctionnement général - de l’association des Amis du Vigueirat
Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2008

contre les pollutions et gère rationnellement les ressources. En ce qui concerne les populations
avoisinantes, des projets d’écoles éco-responsables dans le Pays d’Arles et dans la Communauté
d’agglomération Ouest Provence (l’école primaire Daudet de Raphèle et l’école primaire de Mas-
Thibert) ont été mis en place en collaboration avec le CPIE Rhône Pays d’Arles.
L’avenir du territoire environnant est également déterminant pour le maintien de la
conservation du patrimoine naturel des Marais. L’action des gestionnaires au-delà des limites du site
est donc nécessaire. Ils ont donc décidé d’agir en incitant, en accompagnant, en collaborant, en
transférant leurs connaissances en expertise sur des projets nécessitant les échanges de compétences.
Les Amis du Marais permettent d’assurer une fonction d’émergence et d’accompagnement de diverses
initiatives publiques ou privées respectueuses de l’environnement. Par exemple le P3D (Plan Décennal
de Développement Durable) est actuellement géré par l’association citoyenne DEDUCIMA
(DEveloppement DUrable et CItoyenneté à MAs Thibert) qui fut créée pour l’occasion.
BUDGET ET FINANCEMENT DU PROJET
Les Marais du Vigueirat souhaiteraient autofinancer leur projet, mais à ce jour, cet objectif n'est
pas encore atteint (Encart 8). Le projet Life Promesse, a donné beaucoup de moyens jusqu’en 2007
(Encart 9). Le budget de ce projet était de 2,6 millions d'euros sur 4 ans, soit 650 000€ assurés chaque
année. Après ces 4 années, il faut compenser cet apport par des subventions. Aujourd'hui, ils font appel
à des financeurs publics à hauteur de 70 à 80%.
En 2008, ils ont obtenu : Région PACA : 236 000€/an (convention de 3ans) ; Arles : 102
500€/an (convention de 3ans); Département 56 000€ (convention 1 ans) ; Prix Jean Roland RNF :
4000€ ; WWF France : 50 000€ ; Conservatoire du Littoral : 28 000 + 38 465€ ; Agence de l’eau : 32
515€ ; DIREN : 20 000€ (Figure 10). Ils ont également eu un prêt à taux zéro de M. Luc Hoffmann de
200 000€ en juillet 2008 remboursable en 2 ans dont 150 000€ versé fin 2008. Ce prêt leur a permis de
faire face aux délais entre l’engagement des dépenses et le versement des subventions attribuées. Ils
cherchent aussi à faire venir des fonds d’entreprises privées (Encart 10). Selon Mr Lucchesi, ses
dépenses tournent, en règle générale, autour de 1 million d’euros (Figure 11). Les recettes liées à
l’activité sont à hauteur de 200 000€ (visites, boutique, loyer des manades, vente d’énergie, buvette).
Les financements extérieurs leur sont donc indispensables pour le moment.
Tout en restant dans l'éthique du projet, les Marais font la promotion d'une économie solidaire,
à travers leurs achats – auprès d'entreprises "solidaires" – et à travers la vente de produits locaux et/ou
bio. Ils ont également en perspective la création d’un Club d'Investisseurs pour une Gestion
Alternative et Locale de l'Epargne Solidaire.
Valorisation de la Biodiversité par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010 page 9

Quelle est votre éthique par rapport aux entreprises auxquelles vous demandez des
financements ? « C’est une question qu’on me pose souvent. Par exemple moi, je travaille avec
la fondation Total… j’ai l’habitude de dire qu’on se rappelle bien de la Joconde mais pas de
qui l’a payée. Je veux dire que si avec l’argent on arrive à faire des choses utiles, ça ne me
gène pas ; même si effectivement on pourrait critiquer sa provenance. Je vais vous le dire très
sincèrement, l’argent public n’est pas suffisant. C'est-à-dire que si vous n’allez pas chercher
cet argent là, il vous en manquera. L’ambition qu’on a donnée aux Marais du Vigueirat
multiplie par trois le coût de la gestion. Moi ici, je peux gérer avec 4 personnes : 1 demi poste
de secrétaire, 1 demi poste de direction, et je gère parfaitement 1000ha pour la biodiversité
sans difficulté et ça coûte nettement moins cher. » _ M. Lucchesi (Directeur du Marais)
Encart 10
Fig.11 : Budget previsionnel – Fonctionnement général prévisionel 2009 - de l’association des
Amis du Vigueirat Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2008
Une anecdote racontée par M. Lucchesi : « la réflexion des habitants de Mas Thibert, quand on
leur a annoncé qu’on allait accueillir les enfants du village, a été « enfin ça va servir à quelque
chose ».
Encart 11

CADRE REGLEMENTAIRE
Un livret juridique et un recueil de textes constituent le diagnostic juridique du site des Marais
du Vigueirat, élaboré dans le cadre du règlement européen EMAS. On y trouve notamment les textes
que le projet doit respecter impérativement, et qui sont : Loi littoral (1986), Convention sur la diversité
biologique (Stratégie nationale pour le développement durable), Code (C.) de l’environnement (issu de
la loi du 30 décembre 1996), C. des douanes, de la route, C. de la Construction et de l’Habitation, C.
du travail, C. civil, C. rural, C. de l’urbanisme, C. de Procédure Pénal, C. général des Impôts, C.
général de la Propriété des Personnes Publiques, C. général des collectivités territoriales, C. de la Santé
Publique, C. pénal.
Plusieurs arrêtés, décrets et lois sont également mentionnés dans ce livret juridique et ce recueil
de textes, classés par thèmes (Annexe B).
LIENS ENTRE VALORISATION ET CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE
Pour M. Lucchesi, la valorisation de la biodiversité correspond plutôt à l’intégration de la
biodiversité dans son contexte économique et social. Cette réflexion nous fait comprendre pourquoi le
projet s’est ouvert à l’insertion sociale et pourquoi il permet un développement local. Deux nécessités
coexistent : la première, qui est de gérer la biodiversité et la deuxième, qui est d’être dans un contexte
où il y a une réalité sociale. La biodiversité est alors le moteur du développement des activités
présentes aux Marais. Elle est le capital d’attractivité touristique et de réinsertion sociale. Le fait que le
projet crée de l’emploi localement, de façon directe ou indirecte, qu’il intègre des programmes de
formations, qu’il soit ouvert à tout public (…) permet de mieux faire accepter par des tierces personnes
le côté gestion et conservation de la biodiversité. Le public voit, à travers ces actions, l’utilité du projet
(Encart 11). Selon M. Lucchesi, il faut qu’il y ait plus qu’un lien économique pour que le projet soit
réellement accepté par la population. Il faut un lien affectif, qu’il y ait une notion de plaisir.
C’est probablement l’acceptation par la population qui va aider le projet à atteindre l’objectif
des 100 000 visiteurs, ce qui aboutirait à un autofinancement. La valorisation de la biodiversité
permettrait alors d’alimenter économiquement sa propre conservation.
CONCLUSION
Ce rapport a montré que certaines structures essayent aujourd’hui de valoriser la biodiversité.
Les gestionnaires des Marais du Vigueirat ont ainsi réussi à réaliser la jonction étroite entre la
conservation de la biodiversité et sa valorisation à travers l’insertion sociale et le développement local.
Ce projet est un très bel exemple de collaboration entre tous les acteurs. Il satisfait les critères
culturels, sociaux, politiques et environnementaux. Non viable économiquement, il tend à l’être.
Valoriser la biodiversité à travers le tourisme scientifique ou les sports de pleine nature serait peut être
Valorisation de la Biodiversité par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010 page 10

une idée à développer pour cette structure ambitieuse et reconnue innovante depuis qu’elle a reçu le
Prix Mireille (Meilleure Initiative REgionale Innovante et Locale Labellisée Ecodéveloppement) sur
le thème du « développement durable ». Un tel label, décerné par l’ARPE (Agence Régionale Pour
l’Environnement), est une reconnaissance de la qualité du projet Life PROMESSE, et un coup de
phare déclencheur d’un plus vaste essaimage de la démarche d’écoresponsabilité.
Intégrer l’Homme à son environnement tout en valorisant la biodiversité est complexe. De
nombreuses initiatives se développent à travers le monde dans ce sens ; toutes ayant des avantages et
des inconvénients. La solution parfaite n’existe pas. Il faut valoriser tout projet allant dans ce sens et
faire en sorte qu’il suive une démarche d’amélioration continue.
Valorisation de la Biodiversité par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010 page 11

BIBLIOGRAPHIE
PUBLICATIONS ET ETUDES SCIENTIFIQUES
Jacques Weber, 2000. Enjeux économiques et sociaux du développement durable.
Cirad et Insitut français de la biodiversité. 37 pages.
OUVRAGES GENERAUX
ARPE (Agence Régionale Pour l’Environnement) (2007). Attribution par l’ARPE du Prix
« MIREILLE » 2007 sur le thème du « développement durable » aux Marais du
Vigueirat (Camargue) pour leur projet Life PROMESSE. 18e Rencontres Régionales de
l’Environnement Région PAC, le 19 août 2007. 9 pages.
Les Amis des Marais du Vigueirat et Benoît Miellet (Objectif environnement). Livret
Juridique 2007-1. 146 pages.
Les Amis des Marais du Vigueirat et Benoît Miellet (Objectif environnement). Recueil de
textes 2007-1. 225 pages.
Les Amis des Marais du Vigueirat (Décembre 2009). Présentation du projet de Réserve
Naturelle Nationale des Marais du Vigueirat. 89 pages.
Les Amis des Marais du Vigueirat (2009). Note de synthèse 2009. 13 pages.
Les Amis des Marais du Vigueirat (2008). Rapport d’activités 2008. 150 pages.
Jean Yves Martin, (mars 2009). Rapport général du commissaire aux comptes sur les
comptes annuels. Exercice clos le 31 décembre 2008. 25 pages.
Les Amis des Marais du Vigueirat (2009). Le projet Marais duVigueirat : note de synthèse
2009. 13 pages.
Site internet du Life Promesse mis en place sur les Marais du Vigueirat : http://www.life-
promesse.org/transmettre_l_ecoresponsabilite/les_habitants_du_territoire_et_la_concert
ation
REFERENTIELS REGLEMENTAIRES ET LEGISLATIFS
CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE, 1992. Organisation des Nations
Unies. [disponible sur : www.cbd.int/convention/convention.shtml]
Biodiversité et valorisation par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010

ANNEXES
ANNEXE A : Les partenaires et acteurs du projet des Marais du Vigueirat
(Source : Amis des Marais du Vigueirat, 2008)
Le Conservatoire du Littoral
Les Amis des Marais du Vigueirat
La Chambre d’Agriculture des Bouches du Rhône
Le Parc Naturel Régional de Camargue
La Mairie d’Arles
La Région PACA
Les habitants de Mas Thibert
WWF (lors du Life Promesse)
CPIE Rhône Pays d’Arles
Biodiversité et valorisation par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010

ANNEXE B : Complément d’information sur les lois, décrêt, arrêté applicables aux
Marais du Vigueirat
Spécifique Air et Energies :
- Arrêté du 24 mai 2006 relatif aux caractéristiques thermiques des bâtiments nouveaux
et des parties nouvelles des bâtiments.
- Loi n°2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du
service public de l’électricité
- Arrêté du 8 mai 2007 relatif au contenu et aux conditions d’attribution du label « haute
performance énergétique »
Spécifique Déchets :
- Décret n° 99-374 du 12 mai 1999 relatif à la mise sur le marché des piles et
accumulateurs et à leur élimination, modifié
- Décret n°2005-829 du 20 juillet 2005 relatif à la composition des équipements
électriques et électroniques et à l’élimination des déchets issus de ces équipements
- Arrêté du 7 aout 1998 relatif à l’élimination des cadavres d’animaux et au nourrissage
des rapaces nécrophages
Spécifique Eau :
- Décret n°94-469 du 3 juin 1994 relatif à la collecte et au traitement des eaux usées.
Spécifique espaces naturels :
- Arrêté du 30 août 2006 relatif à la formation des gardes particuliers et à la carte
d’agrément.
- Arrêté du 11 aout 2006 fixant la liste des espèces, races ou variété d’animaux
domestiques.
- Arrêté du 19 février 2007 fixant les conditions de demande et d’instruction des
dérogations portant sur des espèces de faune et de flore sauvage protégées.
- Arrêté du 29 janvier 2007 fixant les dispositions relatives au piégeage des animaux
classés nuisibles.
Spécifique sécurité et accueil du public :
- Arrêté du 1 er aout 2006 fixant les dispositions prises pour l’accessibilité aux personnes
handicapées des établissements recevant du public et des installations ouvertes au
public lors de leur construction ou de leur création
- Arrêté du 21 mars 2007 fixant les dispositions prises pour l’accessibilité pour les
personnes handicapées des établissements existants recevant du public et des
installations existantes ouvertes au public
Biodiversité et valorisation par l’insertion sociale et le développement local – M2 IEGB – 2009/2010