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La voie dvotionnelle - Parc La Belle Idée

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Les différentes profondeurs du dhikr<br />

Pour donner une première idée de la technique du dhikr proprement dite, citons la<br />

description qu’en donne Al-Ghazali dans <strong>La</strong> revivification des sciences de la religion :<br />

« Après s’être assis dans la solitude, il (le sûfi) ne cesse de dire de bouche Dieu<br />

‘Allâh, Allâh’, continuellement, et avec la présence du cœur. Cela jusqu’à ce qu’il<br />

parvienne à un état où il abandonne le mouvement de la langue, et <strong>voie</strong> le mot<br />

comme coulant sur celle-ci. Puis il en vient au point d’effacer la trace du mot sur<br />

la langue, et il trouve son cœur continuellement appliqué au dhikr ; il y persévère<br />

assidûment jusqu’à ce qu’il arrive à effacer de son cœur l’image de la locution,<br />

des lettres et de la forme du mot, et que le sens du mot demeure seul en son<br />

cœur, présent en lui, comme joint à lui, et ne le quittant pas. Il est en son pouvoir<br />

de parvenir à cette limite, et de faire durer cet état en repoussant les tentations ;<br />

par contre, il n’est pas en son pouvoir d’attirer à lui la Miséricorde du Très-<br />

Haut. » 197<br />

« L’invocation est une réalité intérieure dans laquelle l’Invoqué prend possession<br />

du cœur, tandis que l’invocateur est effacé et disparaît. Elle possède cependant<br />

trois écorces, l’une d’entre elles plus proche du noyau que les autres.<br />

<strong>La</strong> première couche représente le dhikr effectué par la langue seulement.<br />

L’aspirant invoque sans cesse avec sa langue, s’évertuant à se rendre présent<br />

par le cœur, puisque celui-ci doit consentir à être présent par l’invocation. Si on<br />

l’abandonnait à sa véritable nature, il errerait à travers les vallées de la pensée<br />

jusqu’à ce qu’il rejoigne le cœur. <strong>La</strong> lumière du cœur consommerait alors les<br />

passions ainsi que les esprits mauvais. Sa propre invocation prendrait le pas et<br />

celle de la langue s’affaiblirait, le corps et l’âme s’empliraient de lumière et le<br />

cœur serait purifié de tout autre que Dieu…<br />

Le cœur devient alors le réceptacle pour les inspirations et un miroir poli, capable<br />

de refléter les révélations divines et les perceptions gnostiques. » 198<br />

L’imam al-Ghazali dit que : « le dhikr en réalité, c’est la progression de l’emprise<br />

du Mentionné sur le cœur, tandis que le dhikr lui-même s’efface et disparaît (…).<br />

Le dhikr a trois écorces qui vont se rapprochant du noyau, le noyau est derrière<br />

elles, et les écorces n’ont d’autre mérite que de conduire à lui. L’écorce<br />

extérieure n’est que le dhikr de la langue. » 199<br />

On voit à travers cette description que la première couche du dhikr est la répétition à<br />

voix haute (avec la langue) du nom divin. Cette couche du dhikr de la langue admet<br />

elle-même différents degrés qui amènent jusqu’au dhikr du cœur. C’est la<br />

concentration de l’attention sur l’invocation qui permet de stopper les divagations<br />

mécaniques de la conscience. Le registre de la présence du divin se ressent dans le<br />

cœur par l’émotion et peu à peu l’attention descend dans le cœur. Ghazali parle de la<br />

descente du cerveau dans le cœur.<br />

197 Mystique musulmane, Sûfisme et Kalâm, p. 277.<br />

198 <strong>La</strong> clef de la réalisation spirituelle et l’illumination des âmes, p. 48.<br />

199 Mystique musulmane, Expérience intérieure du dhikr, Op.cit., p. 214.<br />

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