Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France
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- Pline l’ancien (23-79 après JC) explique dans son ouvrage "Histoire naturelle" que<br />
rien n’est plus malfai<strong>sa</strong>nt que le <strong>sa</strong>ng menstruel. Par <strong>sa</strong> seule présence une femme en pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> menstruations est respon<strong>sa</strong>ble <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> tout ce qui l’entoure, elle rend aigre le<br />
vin, stérile les plantations agricoles, fait pourrir les fruits, rend enragée les chiens et finit par<br />
empoisonner son propre corps lorsque la fin <strong>de</strong>s règles survient [21]. Ces croyances<br />
correspon<strong>de</strong>nt aux convictions populaires <strong>de</strong> cette époque mais elles sont également à<br />
l’origine <strong>de</strong>s représentations populaires <strong>de</strong> la femme menstruée et <strong>de</strong> la femme ménopausée<br />
qui seront véhiculées durant tout le moyen âge. On <strong>de</strong>vra attendre le XIX ème siècle pour que<br />
ces <strong>de</strong>rnières soient réfutées et disparaissent complètement <strong>de</strong>s esprits.<br />
- Soranos d’Ephèse (98-138 après JC), est considéré comme le premier mé<strong>de</strong>cin<br />
spécialisé en gynécologie obstétrique, il considère la ménopause comme une étape<br />
physiologique <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s femmes et non comme un phénomène pathologique. Dans ce sens,<br />
il remet en cause la démarche <strong>de</strong> traiter systématiquement les femmes ne présentant pas ou<br />
plus <strong>de</strong> menstruations, ainsi que l’ensemble <strong>de</strong>s moyens thérapeutiques utilisés. Les<br />
arguments qu’il avance sont d’une part le danger potentiel que peuvent induire ces<br />
thérapeutiques sur les femmes traitées et d’autre part l’absurdité et l’impossibilité <strong>de</strong> vouloir<br />
changer l’évolution naturelle <strong>de</strong> la vie notamment lorsque ces mêmes femmes ne souffrent<br />
d’aucun mal. Parmi ses théories, il développe l’idée que les menstruations servent d’aliment<br />
au fœtus et déclare également que l’utérus n’est pas indispen<strong>sa</strong>ble à la vie, qu’il peut être<br />
retiré <strong>sa</strong>ns engendrer la mort [22].<br />
- Galien (131-201 après JC) effectua une bibliographie <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300 ouvrages sur l’état<br />
<strong>de</strong>s connais<strong>sa</strong>nces <strong>de</strong> son époque. Sa rédaction étant contemporaine <strong>de</strong> l’ascension du<br />
christianisme, ceci valu à son écrit d’être reconnu et utilisé comme référence médicale durant tout<br />
le Moyen âge. On y trouve <strong>de</strong>s notions anatomiques où y sont décrits précisément l’appareil<br />
génital féminin, <strong>de</strong> même que l’hypophyse. Bien que Galien reprenne la théorie <strong>de</strong> Soranos<br />
d’Ephèse selon laquelle le <strong>sa</strong>ng menstruel intervient dans l’alimentation du fœtus, il considère que<br />
les menstruations sont liées à un excès <strong>de</strong> <strong>sa</strong>ng cyclique, et que cet excès trouve son origine dans<br />
le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s femmes qu’il qualifie <strong>de</strong> "oisive et sé<strong>de</strong>ntaire". C’est la théorie pléthorique.<br />
3. Du Moyen Age à la Renais<strong>sa</strong>nce "médicale" [4]<br />
3.1. Le Moyen Age :<br />
Cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’histoire est pauvre autant en terme d’avancée médicale qu’en terme<br />
d’évolution <strong>de</strong>s mœurs, notamment vis à vis du statut <strong>de</strong> la femme dans la société. De fait, les<br />
théories <strong>de</strong> Galien et d’Hippocrate restent <strong>de</strong>s dogmes, et pour le malheur <strong>de</strong>s femmes, la<br />
pru<strong>de</strong>nce et le bon sens <strong>de</strong> Soranos d’Ephèse sont oubliés. Du coup tous les moyens sont bons<br />
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