Le roman chinois - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong><br />
phénomènes de la nature, étonné par leurs manifestations dont il ne<br />
pouvait comprendre les causes, et se rendant bien compte qu'ils étaient<br />
au-dessus des forces humaines, tâcha de se les expliquer, et toutes les<br />
explications qu'il en donna forment la mythologie. Il en fut ainsi pour<br />
les anciens peuples de l'Europe ; il en fut de même pour les Chinois.<br />
Mais, contrairement à la mythologie européenne, les légendes<br />
mythologiques <strong>chinois</strong>es n'ont jamais été, jusqu'ici, réunies en un<br />
ouvrage spécial et se trouvent dispersées un peu partout dans les<br />
anciens textes. Il en existe un grand nombre dans le Chan-hai-king<br />
(Livre sacré des mers et des montagnes), p.013 et la plus connue est,<br />
sans doute, celle de Si-wang-mou (La Dame reine d'Occident).<br />
À part ces légendes, on connaît encore le Mou-t'ien-tseu-tchouan<br />
(Histoire du roi Mou) qui fut découvert en l'année 279 après J.-C. dans<br />
la tombe de Siang-wang de la dynastie des Wei. Dans cet ouvrage qui<br />
raconte surtout les expéditions militaires du roi Mou, et dans lequel on<br />
voit aussi le personnage de Si-wang-mou, il se trouve pourtant moins<br />
de surnaturel, et le personnage du roi Mou est décrit comme un simple<br />
mortel. Cet ouvrage qui fut découvert écrit sur des plaquettes de<br />
bambou, forme maintenant six livres, et a été traduit par Eitel 1 .<br />
Quoique œuvres d'imagination, ces récits et légendes ne peuvent<br />
être considérés comme se rapprochant du <strong>roman</strong>, car ce sont des<br />
relations de choses et d'aventures qu'on croyait alors être plus ou<br />
moins vraies. C'est seulement quand T'AO-TS'IEN, de la dynastie de Tsin<br />
(V e siècle ap. J.-C.) écrivit son Récit de la Source des Pêchers, T'ao-<br />
youan-ki, qu'on voit pour la première fois une œuvre imaginée de<br />
toutes pièces et traitée comme une fiction. L'idée et le style de cette<br />
nouvelle — car elle est trop courte pour être nommée <strong>roman</strong> — sont<br />
excellents, et on peut dire, sans exagération, que c'est la première<br />
œuvre <strong>roman</strong>esque qui ait paru avant la dynastie des T'ang, ce qui lui<br />
confère une grande valeur au point de vue littéraire.<br />
1 Cf. H. Maspero, La <strong>Chine</strong> antique, chapitre VIII, pages 582 et 583.<br />
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