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— Jeyrghl rrroui râvvvlorf rrheeu…
— Qu’est-ce qu’il dit, là ?
— J’en sais rien, mais qu’est-ce qu’il pue…
— Jeyrghl rrroui râvv…
Bon. La suite, vous la connaissez…
*
Il est arrivé très énervé. Que dis-je énervé, ulcéré, dans son petit costume cintré et ses chaussures à bouts
carrés. Là, j’ai bien pris garde de ne pas croiser le regard de ma sœur sinon nous étions encore bonnes
pour une petite gausserie des familles, ce qui aurait fait plutôt mauvais genre vu l’état de nos
circonstances atténuantes… On nous a fait asseoir en face de lui et un autre agent (sans accent, celui-là)
(et c’est tant mieux parce que ça devenait un peu lourd à retranscri-reu…) a commencé de lui rapporter
les faits.
Manifestement, il s’était déjà rendu sur les lieux du crime puisqu’il l’a coupé aussitôt pour s’adresser à
ma sœur :
— T’es fière de toi ?
Ouh là là !… Il était vachement agressif…
Je la connais par cœur, je savais qu’elle rêvait de lui répondre un beau « oui » de jeune mariée
enamourée, mais comme nous étions pressées d’en finir, elle a baissé la tête et murmuré :
— Non…
Et puis ça a craqué de nouveau dans son visage et j’ai senti qu’elle allait partir en vrille. Je sentais le fou
rire qui montait, qui montait… Alors, la maligne, elle s’est pincé les narines et toute la joie qui lui
montait au nez est ressortie par les seuls déversoirs possibles, à savoir ces petits canaux qui nous
trahissent souvent au coin des paupières.
Elle pleurait, elle chialait la malheureuse. Elle débordait de rire.