02.07.2013 Views

chut 15 - Théâtre de Cavaillon

chut 15 - Théâtre de Cavaillon

chut 15 - Théâtre de Cavaillon

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

au sommaire<br />

page 2<br />

Padox, le stage<br />

page 3<br />

L’édito du Directeur<br />

page 4<br />

Le programme <strong>de</strong> 3 ème édition<br />

<strong>de</strong> la Boîte à frissons<br />

si elle avait eu lieu...<br />

page 5<br />

Robert Santiago<br />

Trio Trad<br />

pages 6 - 7<br />

L’amour <strong>de</strong>s trois oranges<br />

pages 8 - 9<br />

Dog face<br />

pages 10-11<br />

La bonne âme <strong>de</strong> Setchouan<br />

pages 12-13<br />

Le festival <strong>de</strong> Jazz en Luberon<br />

La ville qui n’existait pas<br />

pages 14-<strong>15</strong><br />

Prémices<br />

pages 16-17<br />

Padox dans la ville<br />

page 18<br />

Rési<strong>de</strong>nces au <strong>Théâtre</strong><br />

page 19<br />

L’action culturelle<br />

page 20<br />

Le festival Gare aux oreilles<br />

page 21<br />

Le festival d’Avignon<br />

page 22<br />

La photo mensonge<br />

et les brèves<br />

page 23<br />

Points <strong>de</strong> Chut...<br />

et Les infos pratiques<br />

page 24<br />

La programmation 2003 - 2004<br />

prenez la main et …<br />

ren<strong>de</strong>z-vous à la<br />

page indiquée<br />

État, mon cher État, je sais combien ta position est<br />

difficile, mais reconnais que tu nous fais une vie qui n’est<br />

pas, si j’ose ainsi parler, le rêve. Avoue que tu ne la<br />

facilites pas. Tu nous fais les grèves, tu nous fais les<br />

faillites, tu nous fais les crises. Tu nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

travailler pour toi <strong>de</strong>ux jours sur cinq. Tu nous saisis au<br />

moindre manquement… Ne proteste pas, tu nous<br />

saisis ! Tu nous livres le pétrole au prix du lait, le journal<br />

au prix <strong>de</strong>s classiques. Tu nous fais la guerre… Ne<br />

proteste pas, tu nous l’as faite !... Bref, tu amènes le soir<br />

à mon guichet un peuple énervé, usé par ses luttes <strong>de</strong> la<br />

journée, méfiant, irrité, et surtout contre toi… Ah ! tu le<br />

sais… C’est heureux !... Et nous, en échange, que<br />

faisons-nous <strong>de</strong> lui ? Nous l’apaisons, nous l’égayons.<br />

Nous donnons à cet esclave éculé la toute-puissance sur<br />

les couleurs, les sons et les airs. Nous donnons à cet<br />

automate un cœur <strong>de</strong> chair avec tous ses compartiments<br />

bien revus, avec la générosité, avec la tendresse, avec<br />

l’espoir. Nous le rendons beau, sensible, omnipotent.<br />

Nous lui donnons la guerre où il n’est pas tué, la mort<br />

dont il ressuscite. Nous lui donnons l’égalité, la vraie,<br />

celle <strong>de</strong>vant les larmes et <strong>de</strong>vant le rire. Nous te le<br />

rendons à minuit sans ri<strong>de</strong>s au front, sans ri<strong>de</strong>s à l’âme,<br />

maître du soleil et <strong>de</strong> la lune, marchant au volant, apte à<br />

tout, prêt à tout.<br />

3<br />

Ne crois-tu pas d’abord que si le rôle du théâtre est <strong>de</strong><br />

faire un peuple qui tous les matins se réveille joyeux à<br />

l’idée <strong>de</strong> jouer sa partie dans l’État, le moindre rôle d’un<br />

Etat serait <strong>de</strong> faire un peuple qui tous les soirs soit dispos<br />

et mûr pour le théâtre ? Mais si tu crois qu’il s’agit du<br />

théâtre gratuit, tu commets là un <strong>de</strong> tes nombreux<br />

impairs, et pas le moindre. Il s’agit <strong>de</strong> savoir si l’État<br />

voudra enfin comprendre qu’un peuple n’a <strong>de</strong> vie réelle<br />

gran<strong>de</strong> que si il a une vie irréelle puissante. Que la force<br />

d’un peuple est son imagination, et que le soir, quand la<br />

nuit avec sa fraîcheur l’amène doucement au repos et au<br />

rêve, il ne suffit pas <strong>de</strong> colorer à l’électricité les<br />

monuments <strong>de</strong> son passé. C’est très bien d’illuminer la<br />

tour Eiffel, mais ne crois-tu pas que c’est encore mieux<br />

d’illuminer les cerveaux ?<br />

Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au nom <strong>de</strong> tous les directeurs syndiqués <strong>de</strong><br />

théâtre, que l’État, au lieu <strong>de</strong> nous donner tous les jours<br />

<strong>de</strong>s petits soucis, nous donne <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s volontés et<br />

nous réclame <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s actions…<br />

Jean Giraudoux<br />

L’Impromptu <strong>de</strong> Paris<br />

(représenté pour la première fois à Paris le 4 décembre<br />

1937, au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> l’Athénée)<br />

Merci à Lucie Allaman Berset et Augustin Berset, <strong>de</strong> Maubec,<br />

«vilains» rapporteurs et très gentils pécous, d’avoir voulu tirer <strong>de</strong><br />

l’oubli ce texte (extraits) et <strong>de</strong> nous l’avoir adressé, ainsi qu’à<br />

quelques autres, en ce mois <strong>de</strong> mars 2004.<br />

Jean-Michel Gremillet

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!