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Lorient + n° 54 - CCAS - Lorient

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Histoire<br />

Les fleurs ont une histoire<br />

Le printemps est là, avec sa palette de couleurs que nous offrent les fleurs. De tout<br />

temps, celles-ci ont été un élément de bouquets récompensant un héros ou un athlète<br />

vainqueur, un motif décoratif ou un symbole.<br />

En Egypte, le lotus qui s’épanouit<br />

chaque matin était<br />

associé au dieu Râ, le soleil qui se<br />

lève chaque jour. L’iris, abondant<br />

dans la vallée du Nil, était l’attribut<br />

du pharaon et, plus tard,<br />

devenu « fleur de lys », il sera le<br />

symbole de la royauté. Sa blancheur<br />

évoque la pureté et l’éclat :<br />

« Le lis ne travaille ni ne file mais<br />

il est mieux vêtu que Salomon »<br />

(Evangile)<br />

« La blanche Ophélie flotte<br />

comme un grand lys » (Rimbaud)<br />

Les fleurs seront l’élément décoratif<br />

indispensable de nos<br />

grands châteaux (Loire, Vaux –<br />

le Vicomte, Versailles) et, avec le<br />

développement de la botanique et<br />

l’intérêt des peintres pour elles à<br />

partir du 17e , elles finissent par<br />

inspirer les poètes.<br />

Certaines d’entre elles ont été<br />

rapportées de pays lointains par<br />

d’intrépides voyageurs : le navigateur<br />

Bougainville découvre<br />

lors de son tour du monde (fin<br />

du 18e siècle) l’espèce qui portera<br />

son nom, originaire du Brésil. Le<br />

franciscain Plumier trouva en<br />

forêt tropicale (vers 1700) une<br />

plante qu’il baptisa « bégonia »<br />

pour honorer Begon, intendant<br />

des Antilles sous Louis XIV et<br />

une autre, le « fuchsia » dont le<br />

nom évoque le botaniste Fuchs.<br />

Le camélia (qui doit son nom au<br />

Jésuite Kamel, mort à Manille<br />

en 1706) était cultivé en Asie<br />

de l’Est, en concurrence avec le<br />

thé ; les deux plantes étant encore<br />

confondues au 18e puisque Linné<br />

appelait le thé « camelia sinensis ».<br />

4 <strong>Lorient</strong> + Mai 2012<br />

Cette fleur doit sa célébrité à l’héroïne<br />

de Dumas.<br />

D’autres botanistes ont ainsi<br />

été récompensés : l’Américain<br />

Garden (18 e ) crée le gardenia,<br />

souvent à la boutonnière des dandys<br />

au 19 e ; Magnol (1700) le magnolia.<br />

Le Suédois Dahl, élève de<br />

Linné, donne son nom au dahlia<br />

ainsi dépeint par Verlaine :<br />

« Fleur grasse et riche, autour de<br />

toi ne flotte aucun<br />

Arôme, et la beauté sereine de ton<br />

corps<br />

Déroule ; mats, ses impeccables<br />

accords »<br />

Le nom de la passiflore (fleur de<br />

la Passion) est lié à une légende<br />

du 17 e selon laquelle un Jésuite<br />

crut découvrir dans la fleur la<br />

couronne d’épines, les clous de<br />

la Passion et un ciboire. Mais,<br />

autour de nous, des fleurs plus<br />

simples ont aussi leur charme : on<br />

pense d’abord à la rose, avec ses<br />

150 espèces (Ronsard s’écrie : « la<br />

rose est des fleurs la plus belle »)<br />

mais on déplore la brièveté de sa<br />

vie. Ainsi Malherbe (16 e ) évoquant<br />

la mort prématurée de la<br />

fille d’un ami, écrit :<br />

« Et, Rose, elle a vécu ce que vivent<br />

les roses l’espace d’un matin »<br />

La tulipe, rapportée en Europe<br />

au 16 e par un ambassadeur en<br />

Turquie, inonde depuis quelques<br />

mois les champs de ses vives couleurs.<br />

Théophile Gautier la peint<br />

ainsi :<br />

« Nulle fleur au jardin n’égale ma<br />

splendeur<br />

Mais la nature, hélas, n’a pas<br />

versé d’odeur<br />

Dans mon calice fait comme un<br />

vase de Chine. »<br />

Déjà connue des Egyptiens, la<br />

marguerite (« perle » en latin)<br />

permet à Prévert de remercier<br />

l’homme avec humour :<br />

« Aux marguerites tu as donné un<br />

nom de femme<br />

Ou bien aux femmes tu as donné<br />

un nom de fleur. »<br />

Ainsi que le décrit un poète du<br />

XVI e , la violette est discrète :<br />

« Franche d’ambition, je me cache<br />

dans l’herbe,<br />

Modeste en ma couleur, modeste<br />

en mon séjour. »<br />

L’œillet qui fut utilisé en politique<br />

(blanc pour la droite, rouge pour<br />

la gauche) est joliment décrit par<br />

Ponge, poète du XX e :<br />

« A bout de tige se déboutonne<br />

hors d’une olive souple un jabot<br />

merveilleux de satin froid dont<br />

le parfum provoque à l’intérieur<br />

du nez un plaisir juste au bord de<br />

l’éternuement »<br />

Le coquelicot était au Moyen-Age<br />

le nom du coq à cause de son cri.<br />

A partir du XVI e , il fut attribué<br />

à cette fleur qui ressemble à une<br />

crête.<br />

Ces fleurs simples, Clemenceau,<br />

visiteur assidu du jardin de Monet<br />

à Giverny à partir de 1890, les<br />

mettra dans son jardin de Vendée<br />

qu’il décrit au peintre dans une<br />

lettre de 1923 :<br />

« Moi je prospère comme une<br />

fleur [il a 82 ans]. J’en ai de toutes<br />

les façons : des touffes de giroflées<br />

( il y en a des roses qui sont incomparables),<br />

anémones simples,<br />

rouge coquelicot. La campagne

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