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1. PRESENTATION Les bassins côtiers méditerranéens s'étendent ...

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<strong>1.</strong> <strong>PRESENTATION</strong><br />

<strong>Les</strong> <strong>bassins</strong> <strong>côtiers</strong><br />

<strong>méditerranéens</strong><br />

<strong>s'étendent</strong> du bassin de<br />

l'oued Rhiss-Nekor à l’est<br />

au bassin de l'oued<br />

Fnidek à l’ouest et<br />

occupent une superficie<br />

de près 6.910 Km 2 , leur<br />

altitude moyenne est de<br />

550 m.<br />

La population globale<br />

dans ces <strong>bassins</strong> est de<br />

l'ordre de 1,4 Millions d'habitants,<br />

les ruraux représentent environ 54<br />

% et sont concentrés surtout en<br />

zone de montagne.<br />

Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

La région a un relief très accidenté constitué, d'Ouest en<br />

Est, d'une succession de vallées et de montagnes. Elle est<br />

drainée par de nombreux cours d'eau qui, à leurs<br />

embouchures, forment des vallées étroites à l'exception de<br />

celles de Martil, de Rhiss-Nekor et de l'oued Laou qui sont<br />

relativement larges.<br />

Sur la base de considérations hydro-climatiques et afin de<br />

mieux préciser la distribution des ressources en eau, la<br />

zone est départagée en deux grandes unités hydrologiques<br />

homogènes :<br />

• la zone Méditerranée Ouest d´une superficie de 3330<br />

Km 2 , sous influence mixte, comprend la zone côtière<br />

de Fnideq à Oued El Had; elle est principalement<br />

drainée par les Oueds Smir, Martil, Amsa, Laou et El<br />

had,<br />

119


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

• la zone Méditerranée Est, au-delà de l´Oued El Had<br />

d´une superficie de 3580 Km 2 , sous influence<br />

méditerranéenne, comprend les petits <strong>bassins</strong><br />

versants <strong>côtiers</strong> <strong>méditerranéens</strong> des oueds Amter,<br />

Ouringa, Mesatasa, Boufrah, Badès et Bousicour et<br />

s´étend aux <strong>bassins</strong> versants des Oueds Rhiss et<br />

Neckor près d´Al Hoceima.<br />

La zone, soumise aux influences méditerranéenne au Nord,<br />

océanique à l'Ouest, continentale à l'Est, est caractérisée<br />

par un climat de transition qui présente une grande<br />

diversité allant du semi-aride à l´humide :<br />

• la chaîne rifaine qui s´étend de Tétouan à Ketama<br />

en passant par Chefchaouen caractérisée par un<br />

climat semi humide ; les précipitations dépassent<br />

souvent 1000 mm et peuvent atteindre 1800 mm sur<br />

les hauts reliefs,<br />

• la zone Est de Jebha à Al Hoceima, à climat semi<br />

aride, avec des précipitations qui ne dépassent pas<br />

600 mm.<br />

<strong>Les</strong> précipitations nivales intéressent les altitudes au dessus<br />

de 1000 à 1500 m des hauts reliefs du Rif, où on enregistre<br />

5 à 10 jours de neige par an. Sur les sommets de plus de<br />

2000 m situés au centre de la chaîne du Rif, l’enneigement<br />

dure de 1 à 3 mois selon les années. La fonte des neiges<br />

contribue au soutien des débits d’étiage des oueds <strong>côtiers</strong><br />

<strong>méditerranéens</strong> entre Tétouan et Oued Laou, ainsi qu´à<br />

l’alimentation des aquifères souterrains, notamment de la<br />

chaîne calcaire du Rif.<br />

Le long de la côte méditerranéenne, sous l´effet de<br />

l´influence continentale, le climat devient de plus en plus<br />

aride lorsqu´on s´éloigne vers l´Est. En effet, les<br />

précipitations baissent de 634 mm à Oued Laou à seulement<br />

337 mm à Jebha et 346 mm à Al Hociema.<br />

120


Poste<br />

Nb.<br />

moyen<br />

de jours<br />

pluvieux<br />

Pluie max<br />

moyenne<br />

journalière<br />

(mm)<br />

Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Part de la pluie<br />

moyenne<br />

annuelle (%)<br />

Bab Taza 57 95 7<br />

Tétouan 80 60 10<br />

Koudiat<br />

Kourirène 50 75 12<br />

Jebha 40 50 15<br />

Targuist 46 45 11<br />

Pluviométrie dans les <strong>bassins</strong> Côtiers Méditerranéens<br />

L'évaporation varie entre 1200 mm et 1900 mm.<br />

L'évaporation du mois de Janvier est la plus faible alors que<br />

le maximum est atteint en Juillet et Août. Ces deux mois<br />

totalisent près de 30 % de l'évaporation totale annuelle. La<br />

température moyenne varie entre 16 et 18 °C avec un<br />

minimum en Janvier et un maximum en Août. La<br />

température minimum varie entre 1°C et 3°C.<br />

<strong>Les</strong> <strong>bassins</strong> versants <strong>méditerranéens</strong> connaissent une<br />

importante érosion des sols en raison de facteurs naturels<br />

(Relief, climat, géomorphologie, couvert végétal, …etc.) et<br />

de facteurs liés à l'activité humaine (défrichement des<br />

forêts, surpâturage, inadéquation des pratiques culturales<br />

…). <strong>Les</strong> mesures de l'envasement et du transport solide<br />

permettent d'évaluer la dégradation spécifique à des<br />

valeurs variant de 900 à 3360 T/km²/an dans la région de<br />

Tétouan et de 2000 à 2400 T/km²/an dans la zone d’Al<br />

Hoceima.<br />

121


2. RESSOURCES EN EAU<br />

Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

La région est caractérisée par d'importantes variabilités<br />

topographiques (Altitudes élevées pour les montagnes du<br />

Rif et basses au niveau des plaines côtières..), climatiques<br />

(Montagnes très arrosés et plaines orientales semi-arides)<br />

et géologiques (Nappes karstiques très importantes, zones<br />

étendues sans aquifères, plaines et vallées réduites), ce qui<br />

induit une disparité quant à la disponibilité et à<br />

l'abondance des ressources en eau particulièrement en ce<br />

qui concerne les ressources en eau souterraines.<br />

2-<strong>1.</strong> <strong>Les</strong> eaux de surface<br />

L'importance des précipitations, l'imperméabilité des<br />

terrains de couverture et le caractère montagneux fait que<br />

le ruissellement est relativement important dans les <strong>bassins</strong><br />

versants de la région et que les cours d'eau ont des régimes<br />

irréguliers caractérisés par un écoulement torrentiel en<br />

périodes de crues.<br />

<strong>Les</strong> apports mensuels maximums sont enregistrés sous<br />

forme de crues souvent violentes entre les mois de<br />

Décembre et Février. <strong>Les</strong> débits de crues peuvent atteindre<br />

des valeurs élevées et les étiages sont souvent nuls à<br />

l'exception des oueds drainant la dorsale calcaire qui<br />

continuent à s'alimenter en période estivale par les eaux de<br />

résurgence des sources.<br />

Débit (m 3 Oued<br />

Bassin<br />

(km<br />

/s)<br />

2 ) Module Max. Min.<br />

Martil 1220 12,0 3350 0,2<br />

Laou 915 14,0 2150 2,0<br />

Amsa 125 1,0 590 0,0<br />

Smir 75 0,7 154 0,0<br />

Rhiss 800 1,3 950 0,0<br />

Neckor 960 1,5 950 0,0<br />

Débits des différents cours d’eau<br />

122


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

<strong>Les</strong> apports en eau annuels de la région connaissent de<br />

fortes variations selon les différentes zones du bassin.<br />

Évalué à 1685 Mm 3 en moyenne, le volume total des apports<br />

varie de 270 à 5150 Mm 3 .<br />

Zone<br />

Méditerranéens<br />

Ouest<br />

Méditerranéens<br />

Est<br />

Apports (Mm 3 /an)<br />

Surface<br />

(km 2 ) Moyen Min. Maxi.<br />

Décennale<br />

sèche<br />

Décennale<br />

humide<br />

3330 1455 225 4510 460 2865<br />

3580 230 45 640 90 425<br />

Total 6910 1685 270 5150 550 3290<br />

2-2. <strong>Les</strong> eaux souterraines<br />

Apports des principaux <strong>bassins</strong><br />

<strong>Les</strong> formations géologiques de la zone sont essentiellement<br />

constituées par des faciès imperméables ou peu<br />

perméables. Seules la chaîne calcaire, les plaines, les<br />

vallées alluviales et quelques petits <strong>bassins</strong> isolés,<br />

bénéficient de l’infiltration des eaux de pluie. Ces<br />

éléments font que les réservoirs d’eau souterraine de la<br />

zone sont limités, à l’exception des unités<br />

hydrogéologiques suivantes : la chaîne calcaire, Rhiss-<br />

Neckor, Martil-Allila et Oued Laou.<br />

• La chaîne calcaire du Rif<br />

La chaîne calcaire du Rif constitue une des principales<br />

chaînes calcaires du Maroc, caractérisée par une porosité<br />

de fissures et par une karstification développée. Elle<br />

s’étend sur une superficie d’environ 1100 km 2 , depuis la<br />

région de Sebta au Nord jusqu’à celle d’Al Hoceima à l’Est.<br />

Elle est subdivisée en trois unités principales: le Haouz de<br />

Tétouan, la Dorsale calcaire et la chaîne des Bokoya.<br />

123


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

La chaîne reçoit une pluviométrie moyenne variant entre<br />

300 mm/an (massif des Bokoya à l’Est) et 1100 mm/an<br />

(dorsale calcaire au centre). <strong>Les</strong> connaissances très limitées<br />

de la géométrie des unités constituant cette chaîne, font<br />

qu’une évaluation précise des réserves en eau qu’elles<br />

renferment n’est pas possible à l’état actuel.<br />

La recharge de la chaîne par l’infiltration des eaux de pluie<br />

est évaluée à environ 270 Mm 3 /an, dont 53 Mm 3 sur le<br />

Haouz de Tétouan, 200 Mm 3 sur la dorsale calcaire et 15<br />

Mm 3 sur la chaîne de Bokoya.<br />

Le drainage de<br />

la chaîne<br />

calcaire se fait<br />

par une<br />

multitude de<br />

sources, dont<br />

les principales<br />

sont citées ciaprès<br />

:<br />

Source Ras El Ma (Chefchaouène)<br />

• Source de Ras El Ma: elle est située à l’Est de la<br />

ville de Chefchaouen et constitue sa seule source<br />

d’alimentation en eau potable. Son débit moyen<br />

est de 420 l/s. L’eau de la source est également<br />

utilisée pour l’irrigation de 600 ha de cultures<br />

maraîchères,<br />

• Source Zerka : elle est située à environ 8 km au<br />

Sud-Est de la ville de Tétouan et draine un débit<br />

moyen d’environ 300 l/s (1990-2001). L’eau est<br />

utilisée pour l’irrigation des parcelles situées dans<br />

la vallée de l’oued Zerka (environ 500 ha),<br />

124


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

• Source Maggou : elle est située à environ 9 km au<br />

Nord -Est du centre Bab Taza. Le débit moyen de<br />

l’oued Maggou, qui reçoit à la fois les écoulements<br />

de la source et le ruissellement superficiel, est de<br />

440 l/s. L’eau est utilisée pour l’alimentation en<br />

eau du douar limitrophe et pour l’irrigation de 200<br />

ha environ,<br />

• Source Danou : son débit varie entre 100 et 800<br />

l/s, alimentant l’oued Farda, affluent de l’oued<br />

Laou,<br />

• Sources Ghbalou et Deffagh : leur débit de crue<br />

dépasse 100 l/s. Ces sources sont intégralement<br />

utilisées pour l’alimentation en eau potable rurale<br />

des petites agglomérations voisines de Tétouan,<br />

• sources du versant Est du Jbel Moussa : sont<br />

captées pour l’alimentation en eau potable de la<br />

ville de Sebta, avec un débit moyen d’environ 100<br />

l/s,<br />

• Sources Cherafate : elle est située à 12 km de la<br />

ville de Bab Taza et draine le massif du Jbel<br />

Lechheb, avec un débit moyen de 105 l/s. L’eau<br />

est utilisée pour l’alimentation en eau et pour<br />

l’irrigation de 200 ha.<br />

Le drainage de la chaîne se fait également par plusieurs<br />

cours d’eau superficiels, dont les écoulements se<br />

poursuivent en aval au niveau des plaines alluviales qui<br />

jalonnent la côte méditerranéenne (Oued Laou, Bou<br />

Ahmed, et Amsa…).<br />

• <strong>Les</strong> nappes alluviales de la côte<br />

méditerranéenne<br />

125


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

La nappe Rhiss-Neckor<br />

Cette nappe est la plus importante des nappes alluviales de<br />

la zone méditerranéenne. De forme triangulaire, elle<br />

s’étend sur une superficie d’environ 100 Km2 entre la mer<br />

Méditerranée au Nord, le massif calcaire des Bokoya au<br />

Nord-Ouest, les vulcanites au nord-est, les cônes de<br />

déjection à l’Est et par les flyschs schisto-gréseux<br />

imperméables au Sud-Est.<br />

Elle circule dans un remplissage quaternaire, constitué<br />

d’alluvions hétérogènes, composé de galets, cailloutis,<br />

sable, limon, argile, etc. La nappe est libre ou captive<br />

selon les secteurs. Son substratum est constitué par des<br />

marnes schisteuses bleues et de quartzites primaires.<br />

L’épaisseur des alluvions varierait entre 100 et 200 m à<br />

l’amont et entre 300 et 400 m dans la moitié aval.<br />

<strong>Les</strong> niveaux piézométriques de la nappe connaissent une<br />

remontée quasi-générale pouvant atteindre par endroit 10<br />

m pendant les 5 dernières années, soit une augmentation<br />

moyenne annuelle variant entre 0 et 0.5 m. Cette remontée<br />

a commencé depuis la réalisation du barrage M.B.A El<br />

Khattabi. Des périodes de baisse du niveau de la nappe sont<br />

enregistrées, elles coïncident avec des années de<br />

sécheresse et une diminution des lâchers du barrage.<br />

La salinité de l’eau varie entre 2 et 5 g/l. <strong>Les</strong> zones de<br />

faible minéralisation correspondent aux axes<br />

d’alimentation préférentiels situés le long des oueds Rhiss<br />

et Neckor.<br />

<strong>Les</strong> prélèvements sont évalués à environ 3 Mm 3 /an, répartis<br />

en 2 Mm 3 /an pour les pompages agricoles et 1 Mm 3 /an pour<br />

les pompages d’eau potable. Le bilan de la nappe montre<br />

qu’il y’a un excédent d’environ <strong>1.</strong>7 Mm 3 /an, qui corrobore<br />

la tendance à la remontée des niveaux d’eau enregistrés<br />

depuis 1998.<br />

126


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Nappe de l’oued Laou<br />

La plaine de l'Oued Laou qui renferme un aquifère<br />

considéré comme l’un des plus importants du littoral<br />

méditerranéen, est située à environ 40 Km au Sud-Est de la<br />

ville de Tétouan et s'étend sur une superficie d’environ 18<br />

Km 2 . Son importance réside dans la qualité et la quantité<br />

de ses ressources en eau, actuellement très peu exploitées.<br />

Elle est limitée au nord par les formations marneuses du<br />

Pliocène, à l’est par la mer Méditerranée et du Sud -Est<br />

jusqu’au Nord –Ouest par des formations primaires. <strong>Les</strong><br />

formations aquifères sont constituées par, d'une part, les<br />

alluvions sablo-graveleuses à ciment limoneux du<br />

Quaternaire récent, constituant la nappe supérieure et<br />

ayant pour toit des limons sableux avec graviers et d'autre<br />

part les sables et graviers libres et conglomérats à éléments<br />

calcaro-gréseux (probablement d’age villafranchien)<br />

constituant l’aquifère inférieur. <strong>Les</strong> deux formations<br />

aquifères sont séparées par des vases plastiques<br />

imperméables. Le substratum de l’aquifère est constitué<br />

d’argiles bleues du Pliocène inférieur.<br />

La profondeur de la nappe est généralement comprise<br />

entre 2 et 3 m et atteint à moins de 1 m dans la zone de<br />

merja et à plus de 4 m au niveau de la limite amont.<br />

L’écoulement général de la nappe se fait du Sud Ouest vers<br />

le Nord Est, en direction de la mer. La productivité des<br />

ouvrages est importante, pouvant dépasser 50 l/s.<br />

127


540<br />

539<br />

538<br />

537<br />

536<br />

535<br />

534<br />

533<br />

532<br />

531<br />

Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Oued Laou<br />

Cote de l'épaisseur des formations aquifères<br />

0 1 2Km<br />

530<br />

520 521 522 523 524 525 526 527 528 529 530<br />

Epaisseur (en m)<br />

Epaisseur de l'aquifère de l'Oued Laou<br />

La cote de la surface piézomètrique de la nappe varie entre<br />

8 m et le niveau général de la mer. L’analyse des<br />

historiques piézomètriques montre des variations<br />

saisonnières du niveau de la nappe, de l’ordre de 1 m<br />

d’amplitude. Ce régime de fonctionnement témoigne du<br />

caractère alluvial de la nappe qui est soutenue par la<br />

percolation des eaux de surface.<br />

<strong>Les</strong> prélèvements au niveau de la nappe sont encore limités<br />

et ne dépassent guère 0.4 Mm 3 /an et sont destinés à<br />

l'alimentation du centre Oued Laou et pour assurer l'appoint<br />

de l'irrigation au niveau de la plaine.<br />

110<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

128


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Autres nappes alluviales de la côte<br />

méditerranéenne<br />

Plusieurs autres nappes alluviales, plus ou moins<br />

importantes, jalonnement la bordure méditerranéenne<br />

entre les villes de Tanger et d’Al Hoceima. <strong>Les</strong> nappes les<br />

plus importantes sont Martil-Allila, Negro, Bou Ahmed. Ces<br />

nappes sont actuellement en équilibre.<br />

<strong>Les</strong> autres nappes sont d'une importance locale du fait<br />

qu'elles assurent l'alimentation en eau potable des centres<br />

limitrophes (Ksar Sghir, Targha, Azla, Jebha, Beni<br />

Boufferah….) mais ce rôle est à appeler à diminuer au fur<br />

et à mesure de l'augmentation des besoins en eau et de<br />

leur fragilité à une éventuelle surexploitation en raison des<br />

risques d'intrusion marine.<br />

Nappe<br />

Entrées<br />

(Mm 3 /an)<br />

Sorties<br />

(Mm 3 /an)<br />

Total des<br />

prélèvements<br />

(Mm 3 /an)<br />

Ressources<br />

supplémentaires<br />

mobilisables<br />

(Mm 3 /an)<br />

Rhiss-Neckor 17,0 15,5 3,0 6,0<br />

Oued Laou 16,8 16,8 0,6 10,0<br />

Martil-Allila > 29,5 > 31,3 7,8 1,5<br />

Negro 2,1 2,1 0,7 0,9<br />

3. QUALITE DES RESSOURCES EN EAU<br />

3-<strong>1.</strong> <strong>Les</strong> sources de pollution<br />

• Pollution Domestique<br />

Le volume d’eau usée générée par la ville de Tétouan,<br />

principale grande ville de la région est estimé à 43 000 m 3 /j<br />

soit une charge organique de l’ordre de 19 350 kg d’O2/j<br />

129


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

A côté de la grande ville, les rejets d’eaux résiduaires<br />

domestiques des autres centres sont représentés comme<br />

suit : Al Hoceima: 5300 m 3 /j ; Chefchaouen: 3900 m 3 /j;<br />

Fnideq: 3580 m 3 /j; Mdiq: 2130 m 3 /j; Martil :2340 m 3 /j.<br />

Il est à noter que les stations d’épuration de la région ne<br />

sont pas opérationnelles (Al Hoceima : hors service et<br />

Chefchaouen : non raccordée) ; celles des centres<br />

touristiques Ksar Errimal, Marina Smir, Kabila, Restinga et<br />

Holiday fonctionnent en période estivale seulement. La<br />

zone dispose également de deux stations expérimentales<br />

fonctionnelles une à Mdiq et une à Tétouan.<br />

• Pollution industrielle<br />

A Tétouan, il s’agit surtout des industries chimiques,<br />

parachimiques, mécaniques, métallurgiques électroniques<br />

et agroalimentaires.<br />

La charge de pollution industrielle est estimée à 1929 T de<br />

MO/an.<br />

eau<br />

3-2. Impact de la pollution sur les ressources en<br />

Eau de surface<br />

Le diagnostic de l'état de la qualité des ressources en eau,<br />

permet de distinguer quatre zones différentes:<br />

• <strong>Les</strong> oueds des <strong>bassins</strong> versants situés entre la ville de<br />

l'oued Laou et Al Hoceima avec des eaux de bonne<br />

qualité.<br />

• <strong>Les</strong> oueds avec des eaux de bonne qualité, situés en<br />

général en amont des <strong>bassins</strong> versants et comprenant<br />

notamment, les cours d'eaux des oueds Martil,<br />

Fnidek et Bailème avant leur entrée en zone urbaine<br />

130


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

en amont des rejets respectivement des villes de<br />

Tétouan, de Fnidek et du centre d'Azla.<br />

• <strong>Les</strong> zones où les eaux sont très polluées, situées en<br />

aval des rejets urbains et industriels. Il s'agit<br />

notamment de :<br />

- l'oued Martil à l'aval des rejets de la ville de<br />

Tétouan,<br />

- l'oued Fnidek à l'aval des rejets de la ville de<br />

Fnidek,<br />

- l'oued Bailème à l'aval des rejets du centre<br />

d'Azla.<br />

• <strong>Les</strong> zones proches des estuaires à salinité élevée<br />

(oued Laou, Targha, Rhiss, oued Martil et oued<br />

Smir).<br />

Eaux souterraines<br />

<strong>Les</strong> nappes de la région peuvent être subdivisées en deux<br />

catégories:<br />

• <strong>Les</strong> nappes où les eaux sont généralement de<br />

bonne qualité et aptes à tous les usages:<br />

Negro, Emsa, Laou et Martil à l'amont des<br />

rejets des eaux usées de la ville de Tétouan,<br />

• <strong>Les</strong> nappes où les eaux sont de qualité<br />

moyenne à mauvaise : Nappe de Martil dans sa<br />

frange côtière ayant une salinité élevée en<br />

raison de l'intrusion marine (10 g/l) ou à<br />

proximité de l'oued Martil du fait de la<br />

contamination par l'infiltration des eaux<br />

polluées de l'oued et la nappe de Neckor-Rhiss<br />

qui présente à l'aval un taux de salinité<br />

relativement élevé.<br />

131


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

132<br />

Etat de qualité de la nappe de Rhis-Neckor


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

4. MOBILISATION ET UTILISATION DES RESSOURCES EN<br />

EAU<br />

4-<strong>1.</strong> L’effort de mobilisation<br />

L'effort de<br />

mobilisation des<br />

eaux de surface<br />

de la région est<br />

resté très<br />

modeste eu<br />

égard à ce qui a<br />

été fait pour<br />

d'autres régions.<br />

<strong>Les</strong> barrages<br />

Barrage M.B.A.Al Khattabi<br />

En effet, les performances hydrauliques des sites, la forte<br />

dégradation des sols qui engendre l'envasement précoce des<br />

barrages et les glissements de terrains sont autant de<br />

facteurs qui n'ont pas encouragé le développement de la<br />

mobilisation des eaux de surface à des coûts acceptables.<br />

<strong>Les</strong> principaux grands barrages qui régularisent les cours<br />

d'eau des <strong>bassins</strong> <strong>côtiers</strong> <strong>méditerranéens</strong> totalisent une<br />

capacité de stockage de près de 82 Mm 3 et permettent de<br />

régulariser actuellement près de 190 Mm 3 dont 140 Mm 3<br />

exclusivement pour la production hydroélectrique (barrage<br />

Ali Thelat).<br />

133


Barrage<br />

Mise en<br />

service<br />

Capacité<br />

(Mm 3 )<br />

Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Volume<br />

régularisé<br />

(Mm 3 )<br />

Ali Thelat 1935 - 140,0 E<br />

But<br />

Nakhla 1961 5,0 11,0 AEPI<br />

Smir 1991 43,0 17,0 AEPI<br />

M.B.A. El<br />

Khattabi<br />

1981 24,0<br />

19,0<br />

AEPI,I<br />

Joumouâa 1992 6,5 2,5 AEPI<br />

Ajras 1969 3,0 - I<br />

TOTAL - 81,5 190 -<br />

<strong>Les</strong> eaux souterraines<br />

<strong>Les</strong> prélèvements dans les nappes s'élèvent à plus de 70<br />

Mm 3 /an et sont destinés principalement à l'AEPI des villes<br />

et centres urbains et à l'irrigation des PMH. Ces ressources,<br />

qui sont exploitées soit à partir des nappes alluviales soit à<br />

partir des résurgences des sources au pied de la dorsale<br />

calcaire, constituent aussi une ressource stratégique pour<br />

l'alimentation en eau potable des populations rurales.<br />

La pression sur les nappes de la région est encore<br />

supportable mais risque de connaître une surexploitation si<br />

des mesures de gestion rationnelle et de protection ne sont<br />

pas mises en place.<br />

4-2. Utilisation de l’eau<br />

L’eau potable<br />

Aménagements hydrauliques existants<br />

L'alimentation en eau potable et industrielle des centres<br />

urbains totalise près de 56 Mm 3 . <strong>Les</strong> villes de Chefchaouen<br />

et Oued Laou sont exclusivement alimentées à partir des<br />

eaux souterraines tandis que d'autres (Tétouan, Martil,<br />

134


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Mdi'q, Fnidek, Al Hoceima et Targuist ) sont principalement<br />

approvisionnées à partir des eaux de surface.<br />

En milieu rural, le taux global d'accès à l'eau potable est<br />

passé de 11% en 1994 à près de 46% en 2004.<br />

L’irrigation<br />

L'irrigation bénéficie de près de 73 Mm 3 . <strong>Les</strong> périmètres de<br />

la PMH moderne s´étendent actuellement sur une<br />

superficie agricole totale de 7810 ha. On y distingue :<br />

• Le périmètre de l´oued Laou, développé à proximité<br />

de l´embouchure de l´oued sur une superficie agricole<br />

utile de 1400 ha, est d´aménagement ancien datant<br />

des années quarante. L´irrigation est assurée par un<br />

seuil de dérivation sur le cours aval de l´oued Laou ;<br />

le barrage, actuellement complètement envasé d´Ali<br />

Thelat n´assure plus de régularisation des eaux.<br />

• Le périmètre d´Ajras, d´une superficie de 695 ha et<br />

irrigué depuis 1975 par la retenue collinaire d´Ajras,<br />

sera alimenté par les eaux du barrage Raouz qui sera<br />

mis en service cette année 2005.<br />

• Le périmètre de Rhiss-Neckor de la plaine d´Al<br />

Hoceima est aménagé sur une superficie de 5 715 ha.<br />

L´alimentation en eau est assurée par les eaux<br />

dérivées de l´oued Rhiss et les eaux régularisées par le<br />

barrage M.B.A El Khattabi sur l´oued Neckor. Or<br />

devant l´importance des apports solides (1 Mm 3 /an en<br />

moyenne), qui ont eu pour conséquence une réduction<br />

de la capacité du barrage à seulement 20 Mm 3 , et le<br />

développement de la demande en eau potable de la<br />

ville d´Al Hoceima ; l´irrigation du périmètre ne<br />

pourra plus être assurée à terme par le barrage.<br />

Actuellement, seuls 6 Mm 3 sont annuellement lâchés<br />

pour les besoins de l´irrigation du périmètre de<br />

Neckor.<br />

135


L’énergie hydroélectrique<br />

Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

L´énergie hydro-électrique est relativement peu<br />

développée dans les <strong>bassins</strong> <strong>côtiers</strong> <strong>méditerranéens</strong> au<br />

regard des potentialités en ressources en eau et des chutes<br />

naturelles existantes.<br />

La puissance hydro-électrique totale installée est de 16 MW<br />

au complexe de l´oued Laou-Talembote.<br />

Le productible annuel moyen observé sur les trente<br />

dernières années est de 36 GWh/an.<br />

5. DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES EN EAU<br />

5-<strong>1.</strong> La demande en eau<br />

La demande en eau globale dans la bassin devrait passer de<br />

130 Mm 3 actuellement à plus de 150 Mm 3 à l’horizon 2020.<br />

Besoins en eau (Mm 3 Usage<br />

)<br />

2004 2020<br />

AEPI 56 78<br />

Irrigation 73 73<br />

Total 129 151<br />

5-2. Aménagements hydrauliques projetés<br />

<strong>Les</strong> barrages<br />

136


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Eu égard au développement de la demande en eau potable,<br />

des projets d´aménagement hydro- agricoles identifiés et<br />

des objectifs de lutte contre les inondations ; quatre<br />

projets de grands barrages ont été identifiés dans la zone :<br />

• <strong>Les</strong> barrages Koudiat Guensoura et Amsa entrent en<br />

concurrence pour l´alimentation en eau potable de<br />

Tétouan.<br />

Cependant, le barrage Koudiat Guensoura offre<br />

plusieurs avantages :<br />

à la taille envisagée (100 Mm 3 ), ce barrage<br />

régularise un important volume qui permet<br />

de s´affranchir de la demande en eau<br />

potable supplémentaire de la ville de<br />

Tétouan et sa zone côtière bien au-delà de<br />

l´horizon 2030 ;<br />

les apports au niveau de ce barrage sont<br />

beaucoup plus soutenus et dépassent de cinq<br />

à six fois ceux affichés au site du barrage<br />

Amsa ; ce qui offre une meilleure<br />

•<br />

sécurisation des besoins en eau potable ;<br />

il contribuera à la protection contre les<br />

inondations de la plaine de Martil au droit de<br />

la ville de Tétouan.<br />

Le barrage Ifassyène : étudié pour l´alimentation en<br />

eau potable de la ville d´Al Hoceima et le soutien de<br />

l´irrigation du périmètre de Rhiss-Nekor, ce barrage<br />

a peu de chance d’être retenu, il sera comparé au<br />

dessalement de l´eau de mer et à la désalinisation<br />

des eaux de la nappe de Rhiss-Nekor.<br />

• Le barrage Moulay Bouchta : sa réalisation est<br />

nécessaire pour sécuriser l’alimentation en eau<br />

potable de la ville de Chefchaouen.<br />

137


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Dans la zone entre oued Laou et oued Rhiss, les <strong>bassins</strong><br />

versants sont de très modeste taille avec une géologie et<br />

une topographie défavorables et une demande en eau<br />

faible et dispersée ; les sites identifiés représentent des<br />

projets techniquement complexes et économiquement<br />

coûteux. Mais ils constituent les seules ressources sur<br />

lesquelles le versant Nord des montagnes du Rif peut<br />

asseoir son développement.<br />

Barrage Oued Apports<br />

(Mm 3 /an)<br />

Koudiet<br />

Guensoura<br />

Capacité<br />

(Mm 3 )<br />

Volume<br />

régularisé<br />

(Mm 3 )<br />

Mharjate 185 100 64<br />

But<br />

AEPI<br />

Tétouan,<br />

PMH,<br />

protection<br />

contre les<br />

inondations<br />

Amsa Amsa 34 82 22 AEPI Tétouan<br />

Mly.<br />

Bouchta<br />

My<br />

Bouchta<br />

20 12 4<br />

AEP<br />

Chefchaouen<br />

AEPI Al<br />

Ifassyenne Rhiss 27 150 20 Hoceima,<br />

PMH<br />

<strong>Les</strong> eaux souterraines<br />

Aménagements hydrauliques projetés<br />

<strong>Les</strong> nappes de la chaîne calcaire du Rif<br />

Ces nappes sont contenues dans les différentes unités<br />

hydrogéologiques constituant la chaîne calcaire du Rif,<br />

s’étendant entre la région de Tétouan (Haouz de Tétouan,<br />

dorsale calcaire) et celle d’Al Hoceima (chaîne des<br />

Bokoya), sur une superficie de 1050 Km 2 située dans sa<br />

majorité dans la partie la plus arrosée de la zone.<br />

La recharge naturelle de cette chaîne est évaluée à environ<br />

270 Mm 3 /an, alimente plusieurs dizaines de sources plus ou<br />

moins importantes. Elles sont exploitées pour<br />

138


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

l’alimentation en eau potable (Source Ras El Ma pour l’AEP<br />

de la ville de Chefchaouen, Sources Yarghist et Torreta<br />

pour l’AEP de la ville de Tétouan), ou utilisées par la<br />

population limitrophe pour satisfaire ses besoins<br />

domestiques ou pour l’irrigation de quelques petits<br />

périmètres agricoles traditionnels (cas de la source Souyah,<br />

débit moyen variant entre 300 et 400 l/s, qui alimente un<br />

périmètre irrigué d’environ 600 ha de superficie).<br />

Cependant, la mobilisation importante des ressources en<br />

eau de cette chaîne est difficilement envisageable dans<br />

l’état actuel, pour les raisons suivantes :<br />

la connaissance encore limitée des différentes unités<br />

hydrogéologiques de la chaîne qui se traduit par la<br />

difficulté d’identifier les zones de fortes<br />

productivités ; cette difficulté est due en premier<br />

lieu à l’extrême complexité tectonique de la chaîne<br />

résultant de son compartimentage en plusieurs blocs<br />

calcaires d’extension plus ou moins importante. Ce<br />

compartimentage est parfois responsable des faibles<br />

productivités au niveau des forages captants. En<br />

second lieu, il existe une incertitude sur<br />

l’importance de l’enracinement de la chaîne calcaire<br />

en profondeur empêchant toute évacuation des<br />

réserves permanentes situées sous le niveau des<br />

exutoires naturels (sources et cours d’eau<br />

superficiels) de ce complexe aquifère ;<br />

les conséquences socio-économiques importantes,<br />

pouvant être engendrées des tarissements des<br />

sources par des pompages dans des forages<br />

d’exploitation sans investigation approfondie au<br />

préalable permettant de maîtriser les implications<br />

éventuelles,<br />

la difficulté de réalisation de travaux de<br />

reconnaissance, liée à des problèmes d´accès.<br />

139


De part la nature<br />

géologique des<br />

unités qui la<br />

constituent et la<br />

pluviométrie qu'elle<br />

reçoit, la chaîne<br />

calcaire recèle un<br />

potentiel de<br />

ressources<br />

important mais<br />

jusqu'à présent<br />

insuffisamment<br />

investigué et<br />

évalué.<br />

La source Zarka au Sud de la<br />

ville de Tétouan l’une des plus<br />

importantes sources de la<br />

dorsale calcaire<br />

Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Ceci est dû d'une part aux raisons évoquées ci-dessus et<br />

d'autre part à l'inexistence de besoins en eau importants<br />

justifiant un effort d'investigation approfondie. Un effort<br />

de reconnaissance serait impératif dans l'avenir pour<br />

évaluer le potentiel exploitable de cette chaîne sans<br />

porter préjudice ni aux utilisations actuelles ni aux<br />

différents équilibres hydrologiques.<br />

<strong>Les</strong> nappes alluviales de la cote méditerranéenne<br />

Nappes pouvant permettre de mobiliser des ressources<br />

en eau supplémentaires plus ou moins importantes<br />

140


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Ces nappes sont celles, Rhiss-Nekor, Oued Laou, Martil-<br />

Allila et Negro. Ces nappes alluviales des <strong>bassins</strong> <strong>côtiers</strong><br />

<strong>méditerranéens</strong> renferment d’importantes ressources en<br />

eau souterraine. Ces nappes sont soit en équilibre (Oued<br />

Laou, Martil-Allila et Negro), soit excédentaires (Rhiss-<br />

Nekor).<br />

• La nappe Rhiss-Neckor est appelée à jouer un rôle de<br />

plus en plus important dans l'alimentation en eau de<br />

la ville d'Al Hoceima et ce au fur et à mesure de la<br />

réduction de la capacité de régularisation du Barrage<br />

M.B.A El Khattabi par le phénomène d’envasement.<br />

• Le niveau d'exploitation de la nappe Oued Laou est<br />

actuellement en dèça de ses potentialités. Ces<br />

potentialités permettront, en plus de l'appoint<br />

d'irrigation de la plaine, de garantir pour un horizon<br />

lointain les besoins en eau potable du centre Oued<br />

Laou et des localités rurales limitrophes.<br />

Nappes d’intérêt hydrogéologique limité<br />

Ces unités sont constituées par les nappes alluviales des<br />

<strong>bassins</strong> <strong>côtiers</strong> <strong>méditerranéens</strong> suivants: Smir, Amsa, Azla,<br />

Beni Boufrah et Bouhmed. Ces nappes sont caractérisées<br />

par de réserves totales et des pouvoirs de recharge<br />

naturelle limités ; leurs ressources mobilisables restent par<br />

conséquent limitées.<br />

Cependant, ces nappes dont la qualité des réserves d’eau<br />

est généralement bonne à moyenne, peuvent jouer des<br />

rôles non négligeables pour la satisfaction des besoins en<br />

eau de petits projets : AEP rurale, alimentation de petits<br />

périmètres irrigués (de quelques dizaines d’hectares),<br />

alimentation de petits projets touristiques, etc.<br />

141


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

142


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

143


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

5-3. Orientations stratégiques de développement des<br />

ressources en eau<br />

L'ensemble de la zone connaît un important développement<br />

économique et social engendrant une forte demande en<br />

eau. En plus des aménagements, présentés ci-dessus,<br />

nécessaires à la mobilisation de l’eau à même de satisfaire<br />

une demande sans cesse croissante, des actions devraient<br />

être entreprises notamment pour la préservation des<br />

ressources et la protection contre les inondations.<br />

Préservation de la qualité de l'Eau<br />

Pour les eaux de surface, les principales sources de<br />

pollution sont les rejets domestiques et industriels. C'est le<br />

cas des oued Lao et Martil.<br />

Pour l'oued Martil, qui est le cours d'eau le plus pollué du<br />

bassin, outre l'épuration des eaux usées domestiques<br />

prévue par le concessionnaire de l'assainissement liquide de<br />

Tétouan, un effort considérable doit être mené auprès des<br />

industrielles aux fins sensibiliser sur l'impact probable et<br />

les inciter à réduire les charges polluantes rejetées dans les<br />

cours d'eau.<br />

Pour ce qui est des eaux des retenues des barrages Nakhla<br />

et Smir, l'établissement des périmètres de protection tout<br />

autour des retenues de barrages permettra de préserver la<br />

qualité des eaux de ces barrages, notamment en cas de<br />

pollution accidentelle.<br />

144


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

Protection contre les inondations<br />

La protection contre les inondations constitue l’une des<br />

contraintes majeures de la gestion des ressources en eau au<br />

niveau des <strong>bassins</strong> <strong>côtiers</strong> <strong>méditerranéens</strong>.<br />

Inondation de<br />

la ville de<br />

Tétouan<br />

(décembre<br />

2000)<br />

En effet, la<br />

forte<br />

irrégularité<br />

des régimes<br />

hydrologique<br />

s, la<br />

prédominanc<br />

e du relief<br />

montagneux et la nature des terrains de couverture<br />

souvent imperméables font que le ruissellement est<br />

important et que les cours d’eau <strong>méditerranéens</strong> génèrent<br />

des crues importantes et violentes. Ces dernières<br />

engendrent parfois des inondations qui peuvent causer, des<br />

dommages importants et parfois des pertes humaines.<br />

L’inventaire des sites<br />

présentant un risque<br />

d’inondation a permis de<br />

recenser au niveau des <strong>bassins</strong><br />

<strong>côtiers</strong> <strong>méditerranéens</strong>, 24<br />

sites avec des degrés de risque<br />

variés. Une situation à risque<br />

résulte en fait d'une<br />

incompatibilité entre un niveau<br />

Degré Nombre de<br />

d'urgence sites<br />

Très élevé 3<br />

Elevé 7<br />

Moyen 11<br />

Faible 3<br />

Total 24<br />

de vulnérabilité et un niveau d'aléa d’inondation. Sans une<br />

stratégie s’appuyant sur la maîtrise de la vulnérabilité et la<br />

réduction de l’aléa naturel, il y aurait dans le futur une<br />

forte croissance du risque sans que les causes physiques<br />

145


Bassins Hydrauliques des Côtiers Méditerranéens<br />

<strong>Les</strong> Bassins Hydrauliques du Maroc<br />

responsables du phénomène ne connaissent d’aggravation<br />

significative. Cette croissance est directement liée à la<br />

pression d’occupation du sol dans les zones inondables.<br />

Le plan d'action établi d'après les orientations du Plan<br />

National de Protection contre les inondations, s'articule<br />

autour des axes suivants :<br />

• L'atténuation ou la réduction de l'aléa naturel par la<br />

mise en œuvre des mesures structurelles qui concourent<br />

à la protection des zones exposées. Il s'agit<br />

d'endiguement, d'élargissement ou de curage des cours<br />

d'eau pour la suppression des obstacles à l'écoulement.<br />

Parmi les mesures structurelles figure la réalisation de<br />

barrages dont celui de Koudiat Guensoura qui<br />

contribuera à la protection de la plaine du Martil contre<br />

les inondations.<br />

• Une meilleure prévention à travers les actions<br />

permettant le contrôle de toutes les actions<br />

anthropiques pouvant étendre ou aggraver les impacts<br />

des inondations. Ces actions concernent les<br />

composantes suivantes:<br />

Le contrôle et la réglementation de l'occupation du<br />

sol au niveau des zones inondables et pour laquelle<br />

la délimitation du domaine publique constitue une<br />

condition préalable et nécessaire,<br />

L'amélioration de la prévision et de l'annonce des<br />

crues.<br />

146

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