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Napoléon III et Eugénie reçoivent à Fontainebleau - Office de ...

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adressé <strong>à</strong> Mérimée – « Venez sans culotte » – aurait pu servir pour tous les invités <strong>de</strong><br />

Biarritz. […] C<strong>et</strong>te vie paisible <strong>et</strong> bon enfant n’était troublée que par <strong>de</strong>s réceptions plus<br />

protocolaires organisées pour accueillir la reine d’Espagne, le roi <strong>de</strong>s Belges, le chancelier<br />

Bismarck ou le roi du Portugal.<br />

Les moindres faits <strong>et</strong> gestes <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te micro-société étaient copieusement commentés<br />

dans les gaz<strong>et</strong>tes, ce qui eut pour conséquence immédiate <strong>de</strong> déclencher un déferlement<br />

<strong>de</strong> mondanités sur la Côte basque. Dès 1859, le docteur Barthes constatait que « Biarritz<br />

n’a jamais été autant favorisé <strong>de</strong> la présence du grand mon<strong>de</strong>. Le roi Léopold, le prince<br />

d’Ol<strong>de</strong>nbourg, qui a une suite d’une cinquantaine <strong>de</strong> personnes, vingt ou vingt-cinq princes<br />

russes, le prince <strong>de</strong> Monaco, <strong>et</strong> une foule <strong>de</strong> notabilités, <strong>de</strong> célébrités <strong>et</strong> autres déités<br />

font l’ornement <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite ville qui contient quatre mille étrangers. » C<strong>et</strong>te affluence<br />

distinguée ne faisait que souligner le sous-équipement <strong>de</strong> la station qui <strong>de</strong>vait encore<br />

gagner ses galons balnéaires. L’empereur s’y employa avec le plus grand zèle, en initiant<br />

non seulement les aménagements urbains <strong>de</strong> Biarritz (nouvelles artères, promena<strong>de</strong>s,<br />

espaces verts, fontaine, embarcadère), mais aussi, en instruisant <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> grosœuvre<br />

aux alentours, dans le seul but <strong>de</strong> dompter la mer <strong>et</strong> d’apprivoiser le tourisme.<br />

« Il s’intéresse <strong>à</strong> tout, précise Michel Cha<strong>de</strong>faud, <strong>à</strong> la construction <strong>de</strong>s j<strong>et</strong>ées <strong>de</strong>stinées <strong>à</strong><br />

faire échec <strong>à</strong> la barre <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> l’Adour, <strong>à</strong> l’établissement <strong>de</strong>s digues <strong>de</strong> Socoa,<br />

<strong>de</strong> l’Artha <strong>et</strong> <strong>de</strong> Sainte-Barbe <strong>à</strong> l’entrée <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>-Luz, <strong>à</strong> la création <strong>de</strong> ports <strong>de</strong><br />

refuge (Capbr<strong>et</strong>on, Biarritz). » De son côté, l’impératrice prenait, dès 1863, les rennes<br />

d’un nouveau chantier qui lui tenait <strong>à</strong> cœur, la chapelle impériale placée sous le patronage<br />

<strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> la Gua<strong>de</strong>loupe. Construit en briques, l’édifice romano-mauresque<br />

fut confié <strong>à</strong> l’architecte Émile Boeswilwald <strong>et</strong> la polychromie <strong>de</strong> la décoration intérieure<br />

<strong>à</strong> l’ornemaniste Denuelle qui appliquèrent pour ce précieux joyaux les théories violl<strong>et</strong>le-duciennes.<br />

Ainsi, grâce aux impulsions données par le couple impérial, le p<strong>et</strong>it village<br />

<strong>de</strong> pêcheurs <strong>de</strong> Biarritz pouvait désormais rivaliser avec les stations balnéaires <strong>de</strong> la côte<br />

norman<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> la côte d’Azur.<br />

(…)<br />

Le régénérateur <strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s<br />

Jacques Sargos<br />

(extraits)<br />

(…)<br />

Au milieu du XIXe siècle, la forêt sans cesse croissante occupait déj<strong>à</strong> un p<strong>et</strong>it cinquième<br />

du territoire landais <strong>et</strong> les techniques <strong>de</strong> sylviculture ou d’assainissement <strong>de</strong>s sols<br />

étaient bien connues <strong>de</strong>s habitants. Si les pins ne progressaient pas suffisamment vite<br />

aux dépens du désert, c’était : 1°) par manque <strong>de</strong> voies <strong>de</strong> communication, empêchant<br />

d’exploiter les parties les plus enclavées du territoire ; 2°) par insuffisance du réseau<br />

naturel <strong>de</strong> drainage, ce qui entraînait la transformation <strong>de</strong>s lan<strong>de</strong>s en marais dès<br />

l’automne ; 3°) <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> la structure foncière <strong>de</strong>s communes landaises, où une<br />

majorité <strong>de</strong> paysans se refusait <strong>à</strong> voir disparaître les pâturages communautaires au<br />

profit <strong>de</strong> forêts privées détenues par les plus riches. <strong>Napoléon</strong> <strong>III</strong> n’a donc pas créé<br />

la forêt landaise, ni introduit la culture du pin maritime, déj<strong>à</strong> florissante avant lui. Mais<br />

par une loi d’exception que seul pouvait faire voter un régime autoritaire, il a imposé<br />

la généralisation <strong>de</strong> la forêt en obligeant les communes <strong>à</strong> assainir <strong>et</strong> ensemencer leurs<br />

lan<strong>de</strong>s communales. La loi <strong>de</strong> 1857 a permis la formation du plus grand massif forestier<br />

français. Mais c<strong>et</strong>te conversion forcée a eu un coût social que la propagan<strong>de</strong> étatique<br />

s’est appliquée <strong>à</strong> occulter. Faute <strong>de</strong> pouvoir financer leur mise en valeur, les municipalités<br />

landaises ont été obligées <strong>de</strong> bra<strong>de</strong>r une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> leurs communaux. Bien

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