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ARH Info numéro 44 - Novembre 2007 - Parhtage santé

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N° <strong>44</strong> novembre <strong>2007</strong><br />

Au sommaire<br />

SIOS <strong>2007</strong>-2012<br />

La réforme des USLD<br />

La VAP<br />

Les 10 ans de l’<strong>ARH</strong> RA<br />

Création d’une UHSA<br />

Dialogue avec les usagers :<br />

quels enjeux ?<br />

Etc...


2<br />

sommaire<br />

03 : Editorial de Patrick Vandenbergh<br />

04 : SIOS <strong>2007</strong>-2012<br />

08 : Observatoire régional de la T2A<br />

10 : Situation budgétaire des EPS et PSPH<br />

11 : Le point sur la réforme des USLD<br />

12 : La VAP : programme de travail<br />

15 à 23 : DOSSIER : Les 10 ans de l'<strong>ARH</strong> RA<br />

24 : Nouvelles unités de médecine au CH du Pays du Giers<br />

25 : Un projet médical commun pour le plateau d'Hauteville<br />

26 : Le CH de Rumilly<br />

27 : Le CH de Ste Foy lès Lyon, premier établissement " solaire "<br />

28 : Les projets du CH de Voiron<br />

30 : Création d'une UHSA<br />

34 : Première journée régionale de tabacologie<br />

38 : Dialogue avec les usagers : quels enjeux ?


Editorial de Patrick Vandenbergh, secrétaire<br />

général de l’agence régionale<br />

Les dernières "rencontres annuelles" de l'agence, moment fort<br />

qui permet, une fois par an, de réunir l'ensemble des agents de<br />

l'Etat et de l'assurance maladie contribuant à la réalisation des missions du GIP, ont été<br />

l'occasion de faire un bilan des 10 ans d'activité et de tracer des perspectives pour<br />

l'avenir.<br />

Même si la création des <strong>ARH</strong> a été difficilement vécue au départ par les services de<br />

l'Etat, parce que trop mal présentée, tout le monde s'accorde aujourd'hui sur l'aspect<br />

positif que cela a produit tant pour permettre un travail en commun plus efficace entre<br />

services de l'Etat et de l'assurance maladie, que pour accélérer le processus de réorganisation<br />

de l'offre de soins pour mieux s'adapter aux besoins et améliorer l'efficience.<br />

Au cours de ces dix années, des réformes importantes sont intervenues, initiées par le<br />

plan Mattei, modifiant à la fois le mode d'allocation des ressources aux établissements<br />

et les outils de planification.<br />

Le système de régulation conduit par l'agence en a subi les contrecoups sans que son<br />

cadre d'intervention ait été modifié. Ceci a engendré certaines perturbations. Très prochainement<br />

une réorganisation interne de l'agence vous sera présentée pour tenter de<br />

remédier temporairement à cette situation. Elle préfigurera les futures Agences<br />

Régionales de Santé qui seront vraisemblablement mises en place début 2009.<br />

Au-delà des réformes structurelles, dont nous sommes toujours très friands en France,<br />

la réussite passera aussi par la capacité des acteurs à dépasser les enjeux de pouvoir<br />

sur la gestion des questions de <strong>santé</strong> au bénéfice de l'efficacité d'un dispositif de régulation<br />

qui permettra de sauver un système de soins auquel tous nos concitoyens sont<br />

attachés et qui reste envié par beaucoup.<br />

Les 10 ans de fonctionnement de l'<strong>ARH</strong> Rhône Alpes témoignent aujourd'hui de la<br />

capacité des acteurs locaux à dépasser ces enjeux au bénéfice d'une action concertée<br />

et de l'atteinte d'objectifs communs.<br />

Il reste à ce que tous les niveaux de décision démontrent la même capacité !<br />

3


4<br />

Schéma interrégional d'organisation sanitaire<br />

Auvergne-Rhône-Alpes <strong>2007</strong>-2012 (SIOS)<br />

L'ordonnance n° 2003-850 du 04 septembre 2003 modifie profondément les modalités de régulation de l'offre de soins.<br />

Désormais, la quasi-totalité des autorisations d'activités de soins sont délivrées au niveau régional. Deux exceptions<br />

sont cependant prévues par le nouvel article L6121-4 du code de la Santé publique : les activités ou équipements de<br />

niveau national, et ceux de niveau interrégional.<br />

Le niveau inter régional est à l'origine des schémas inter régionaux de l'organisation sanitaire (SIOS).<br />

L'arrêté ministériel en date du 24 janvier 2006 définit les inter régions, Rhône-Alpes rejoignant l'Auvergne pour constituer<br />

le cadre du SIOS Auvergne-Rhône-Alpes, avec 7 millions d'habitants.<br />

Les SIOS doivent permettre de "mettre en place une organisation des<br />

soins adaptée à des activité hautement spécialisées, en favorisant la<br />

coordination des moyens, et en veillant à répondre aux besoins ".<br />

Cinq champs relèvent d'une organisation interrégionale :<br />

la chirurgie cardiaque, la neurochirurgie, la neuroradiologie<br />

interventionnelle (NRI), les grands brûlés et les<br />

greffes.<br />

Peu d'établissements sont en mesure de mettre en œuvre ces<br />

activités spécialisées.<br />

Sur le modèle des S.R.O.S., un SIOS intégré avec 4 volets est<br />

prévu (la NRI étant regroupée avec la neurochirurgie).<br />

Chirurgie cardiaque<br />

8 établissements sont concernés par l'activité de chirurgie car-<br />

diaque adulte : en Rhône-Alpes, les 3 CHU et 4 établissements<br />

du secteur privé (infirmerie Protestante, Clinique du<br />

Tonkin, Clinique de la Sauvegarde, Clinique Belledonne) ; en<br />

Auvergne, le CHU de Clermont Ferrand. Ces établissements<br />

ont accueilli 5 587 séjours de chirurgie cardiaque en 2006. La<br />

chirurgie cardiaque pédiatrique se pratique dans les CHU de<br />

Grenoble et Lyon.<br />

A terme, un seul centre de référence devrait être positionné à<br />

Lyon pour la chirurgie cardiaque pédiatrique. Pour les adultes,<br />

CHU Clermont-Ferrand CHU 42<br />

le besoin paraît quantitativement couvert. La question se pose<br />

toutefois de la couverture des besoins pour la Haute-Savoie<br />

et, par conséquent, d'une adaptation du maillage territorial,<br />

ainsi que des nécessaires coopérations entre sites existants.<br />

En définitive il apparait souhaitable, en termes de réponse aux<br />

besoins, de privilégier la proximité, en envisageant un nouveau<br />

site.<br />

Neurochirurgie et NRI<br />

L'activité de neurochirurgie se répartit actuellement sur 7 sites<br />

pour l'inter région Sud-est : les quatre CHU, le centre hospita-<br />

lier de Valence et deux établissements privés (clinique du<br />

Tonkin et clinique d'Argonay) En 2006, on dénombrait 4321<br />

séjours en neurochirurgie dans l'inter région, dont 427 d'en-<br />

fants de moins de 18 ans.<br />

L'inter région comprend quatre sites de neuroradiologie interventionnelle<br />

par voie endovasculaire (NRI) : les quatre CHU.<br />

Ils ont réalisé 711 actes en 2006.<br />

Les objectifs du SIOS neurochirurgie et NRI


- Conforter et renforcer l'existant<br />

Les quatre CHU ont vocation à assurer une activité de neurochirurgie,<br />

y compris la neurochirurgie fonctionnelle cérébrale<br />

(NFC) et l'activité de neuroradiologie interventionnelle (NRI),<br />

tant pour les adultes que pour les enfants. Dans le cas de<br />

Rhône Alpes, d'autres établissements, pour une meilleure<br />

accessibilité aux soins, peuvent également assurer une activité<br />

de neurochirurgie adulte à condition d'être en mesure de<br />

répondre aux normes en vigueur.<br />

En Auvergne : le CHU de Clermont-Ferrand est le seul CHU<br />

de l'inter région où l'activité de neurochirurgie et celle de réanimation<br />

pédiatrique sont installées sur deux sites distincts. Une<br />

réflexion est menée en interne en vue de mettre en place une<br />

solution adaptée, conforme aux impératifs réglementaires pour<br />

regrouper sur un seul et même site le plateau technique de<br />

neurochirurgie et la réanimation pédiatrique.<br />

Dans le bassin de Valence, l'avenir de la neurochirurgie est<br />

conditionné par le respect de la réglementation. Actuellement,<br />

l'activité de neurochirurgie pratiquée au centre hospitalier de<br />

Valence équivaut à une extension de l'activité du CHU de St-<br />

Etienne dans le cadre de l'autorisation que ce dernier détient.<br />

Cette situation ne pourra être conservée en l'état avec les nouvelles<br />

dispositions réglementaires. Chaque site pratiquant la<br />

neurochirurgie, dans la limite des objectifs quantifiés du SIOS<br />

déclinés en nombre d'implantations par territoire de <strong>santé</strong>,<br />

devra disposer d'une autorisation spécifique au site.<br />

Dans les bassins haut-savoyards, la sécurisation des prises<br />

en charge des polytraumatisés en Haute Savoie est à poursuivre.<br />

Il y a lieu de structurer et de mettre en place une permanence<br />

des soins et traiter, dans les deux bassins de Haute<br />

Savoie, les urgences de premier niveau, évitant ainsi les transferts<br />

dans les CHU de Lyon ou Grenoble voire en Suisse.<br />

- Améliorer l'équipement de radio chirurgie en conditions<br />

stéréotaxiques de l'inter région Sud-est<br />

L'inter-région Rhône-Alpes-Auvergne souffre d'un déficit global<br />

d'offre dans le domaine de la radio chirurgie en conditions stéréotaxiques<br />

(RCS), thérapeutique alternative ou complémentaire<br />

à la neurochirurgie pour le traitement des lésions du sys-<br />

tème nerveux.<br />

Eu égard au nombre important de patients potentiels (plusieurs<br />

centaines par an) qui pourraient bénéficier de cette technique<br />

dans l'inter-région, il apparaît indispensable de déployer cette<br />

modalité de prise en charge moins invasive.<br />

Au contraire de Clermont-Ferrand qui traite plus de 100<br />

patients par an, les établissements rhônalpins orientent de<br />

nombreux patients vers d'autres centres français - Marseille ou<br />

Lille principalement - mais avec des délais de prise en charge<br />

beaucoup trop longs, réduisant de fait trop souvent l'alternative<br />

thérapeutique à la seule chirurgie.<br />

Dans l'inter région Sud-est, cette orientation doit se traduire<br />

par 2 centres de traitement: avec :<br />

- la confortation du centre auvergnat, qui répond aux besoins<br />

de la RCS de sa zone d'attraction et qui bénéficie également<br />

d'un recrutement national (environ 15 à 20%) ; et son extension<br />

dans le cadre de coopérations interrégionales, dans les<br />

domaines intra et extra crâniens ;<br />

- la création d'un centre rhônalpin fédérant les activités des<br />

CHU de la région dans le cadre d'un groupement de coopération<br />

sanitaire (GCS). Ce centre sera exclusivement dédié à la<br />

pathologie intracrânienne. Il sera situé sur le campus de l'hôpital<br />

neurologique et neurochirurgical Pierre Wertheimer à<br />

Lyon.<br />

- Favoriser l'utilisation de la télémédecine<br />

L'avis du neurochirurgien par télémédecine constitue, dans<br />

son principe, un progrès certain et un élément indiscutable<br />

d'amélioration de la prise en charge des patients à partir des<br />

établissements périphériques dépourvus de cette spécialité<br />

médicale.<br />

Il devrait permettre également d'éviter a priori des transferts<br />

inutiles en neurochirurgie (patients inopérables ou au-delà de<br />

toute ressource thérapeutique). En conséquence il convient<br />

d'optimiser son utilisation, afin d'améliorer et d'anticiper notamment<br />

les difficultés d'aval au sortir des services de neurochi-<br />

rurgie.<br />

- Se coordonner avec les structures d'urgence (services<br />

d'urgences, SAMU, SMUR)<br />

Les coopérations inter régionales<br />

en neurochirurgie et NRI nécessi-<br />

tent un travail étroit et coordonné<br />

avec les structures d'urgences,<br />

SAMU et SMUR adultes et pédia-<br />

triques.<br />

En particulier la démarche sur la<br />

structuration de la neurochirurgie<br />

dans le département de la Haute<br />

Savoie (deux bassins) doit être<br />

St Luc-St Joseph<br />

5


6<br />

intégrée à la prise en charge des urgences par le Réseau Nord<br />

Alpin des Urgences (RENAU).<br />

- Mettre en place une instance inter régionale<br />

Afin de faire vivre les propositions faites dans le cadre du<br />

SIOS de neurochirurgie et NRI et de permettre des échanges<br />

entre les professionnels sur les évolutions et les éventuelles<br />

difficultés, il est prévu la mise en place d'une instance de<br />

concertation inter régionale sous l'égide des deux <strong>ARH</strong>.<br />

Grands Brûlés<br />

Les patients atteints de brûlures sont accueillis dans la plupart<br />

des établissements de l'inter région. Toutefois, en fonction de<br />

leur gravité, ils sont orientés le plus souvent vers une structu-<br />

re plus adaptée selon des procédures plus ou moins finalisées<br />

selon les établissements.<br />

L'inter région Sud-est dispose de 2 des 23 centres référents de<br />

court séjour spécialisés dans la prise en charge des brûlés<br />

graves (Hôpital E Herriot et CH St Luc-St Joseph). Deux établissements<br />

de soins de suite et rééducation se sont spéciali-<br />

sés pour l'accueil des brûlés. Ces établissements se sont<br />

organisés en filière fonctionnant de manière efficace depuis<br />

plusieurs dizaines d'années. En 2006, sur 1277 brûlés hospi-<br />

talisés en " court séjour " dans la région Rhône-Alpes, 720 l'ont<br />

été en centre de traitement des brûlés (CTB) (HEH et Saint<br />

Joseph -Saint Luc) soit 60%, alors qu'au niveau national 1/3<br />

seulement des patients est hospitalisé en CTB. Le recrutement<br />

est constitué pour près de 30% par des enfants (soit<br />

environ 370 enfants).<br />

Dans un contexte difficile d'effectifs médicaux en nombre<br />

insuffisant, il paraît indispensable d'optimiser la répartition des<br />

spécialistes disponibles en évitant une trop grande dispersion<br />

des centres.<br />

Les objectifs du SIOS “Grands brûlés”<br />

Une meilleure organisation interrégionale des soins en<br />

brûlologie a pour objectifs de :<br />

-diminuer l'incidence des brûlures par des actions de prévention,<br />

- éviter et prévenir la gravité des brûlures par des actions d'in-<br />

formation du grand public. La population générale doit être<br />

informée et sensibilisée aux facteurs de risques des brûlures<br />

et à leur gravité. ;<br />

- réduire la gravité des brûlures par l'enseignement et l'information<br />

sur les gestes d'urgence à faire immédiatement en cas<br />

de brûlure ;<br />

- garantir aux patients porteurs d'une brûlure les méthodes de<br />

traitement compatibles avec leur état de <strong>santé</strong>, la qualité et<br />

sécurité des soins quel que soit le lieu d'accueil ;<br />

- les structures prenant en charge des brûlés doivent être clairement<br />

identifiées en fonction de leur plateau technique et de<br />

leur capacité de prise en charge et s'organiser dans le cadre<br />

d'un réseau connu et reconnu par tous les établissements de<br />

l'inter région. ;<br />

- adapter l'offre de soins.<br />

Afin d'optimiser l'utilisation des lits de grands brûlés, d'éviter<br />

des occupations prolongées de lits de soins aigus très coûteux,<br />

qui limitent l'offre de soins, les patients seront orientés,<br />

dès que leur état de <strong>santé</strong> le permettra, vers une structure<br />

adaptée à leur état et disposant d'un plateau technique permettant<br />

d'assurer éventuellement de la chirurgie réparatrice.<br />

La spécificité des établissements de SSR spécialisés devrait<br />

être reconnue et les moyens adaptés à l'activité dans le cadre<br />

de la future T2A SSR :<br />

- définir des recommandations et les faire connaître, former et<br />

évaluer ;<br />

- promouvoir la prise en charge globale du patient et rechercher<br />

les conditions d'une autonomie " maximale ".<br />

Greffes<br />

Il n'existe pas de réseau de prélèvement formalisé dans l'inter<br />

région mais des conventions bilatérales ont été signées<br />

entre les CHU et divers établissements de <strong>santé</strong> pour l'organi-<br />

sation de cette activité. Les équipes des 4 CHU (Clermont-<br />

Ferrand, Grenoble, Lyon et Saint Etienne) réalisent les prélèvements<br />

multi-organes (PMO) dans 20 établissements de<br />

<strong>santé</strong> autorisés répartis dans 19 agglomérations.<br />

Les objectifs du SIOS “greffes”<br />

- Augmenter le nombre de greffons disponibles, de donneurs<br />

volontaires du registre national et d'unités de sang placentaire,<br />

pour cela il est nécessaire de :<br />

- promouvoir les prélèvements d'organes, de cellules et de tissus<br />

en renforçant les campagnes d'information ;<br />

- faire diminuer les refus de prélèvements de la part des<br />

familles ;<br />

- optimiser le recensement des donneurs potentiels, en mettant<br />

en place un outil de recensement dans tous les établisse-<br />

ments ;<br />

- augmenter l'efficience des prélèvements (nombre de prélèvements<br />

effectifs et d'organes prélevés) par sa professionnali-<br />

sation ;<br />

- développer les prélèvements à cœur arrêté ;<br />

- développer le prélèvement à partir de donneur vivant pour le<br />

rein et le foie ;<br />

- prendre en considération l'activité de prélèvement de CSH à


partir de donneurs familiaux et non apparentés (hospitalisation,<br />

bloc opératoire et anesthésistes) ;<br />

- développer le registre national de donneurs volontaires et<br />

mettre en place un centre de prélèvement d'unités de sang<br />

placentaire (USP) au niveau de l'inter région en développant le<br />

prélèvement d'unités de sang placentaire dans les services de<br />

gynécologie ;<br />

- reconnaître la place de réseaux de prélèvement afin de développer<br />

les coopérations et mutualiser les compétences des<br />

moyens humains et matériels autour du prélèvement ;<br />

- professionnaliser le transport des cellules et améliorer le<br />

transport des équipes réalisant les prélèvements ;<br />

- développer la formation initiale auprès des étudiants des différentes<br />

filières et des personnels de <strong>santé</strong> (professions médicales<br />

et paramédicales).<br />

- Améliorer l'accès à la liste d'attente, afin de permettre la prise<br />

en charge des patients en attente d'une transplantation, de<br />

diminuer les fuites hors région et de réduire les délais d'atten-<br />

te, il est nécessaire d'optimiser la gestion des listes d'attente,<br />

et de faciliter les conditions d'inscription sur une liste.<br />

- Augmenter le nombre de transplantations et améliorer l'offre<br />

de soins,<br />

L'objectif national global est d'augmenter de 20 à 30% le<br />

nombre de greffes en 5 ans ;<br />

cet objectif devant être modulé en fonction des organes :<br />

- + 30% pour le rein, soit 6% en moyenne par an (un objectif<br />

d'une augmentation de 6 à 8% par an des transplantations<br />

rénales permettrait de réduire de 5% le nombre de patients<br />

inscrits sur une des listes d'attente) ;<br />

- + 20 à 25% pour le foie ;<br />

- développement de l'activité actuelle pour l'intestin (2 à 5<br />

patients par an) ;<br />

- développement de l'activité actuelle pour le cœur par augmentation<br />

du nombre de greffons et retour des fuites ;<br />

- développement de l'activité dans le prolongement de la pro-<br />

gression actuelle pour le poumon (15 greffés en 2004, 19 en<br />

2005) ;<br />

- + 30% au moins pour les CSH. L'augmentation du nombre de<br />

greffes à partir des donneurs volontaires du registre et à partir<br />

des unités de sang placentaire permet de donner un maximum<br />

de chances au patient et surtout de diminuer le nombre de<br />

patients qui sont retirés de la liste pour cause de décès ou<br />

d'évolution de leur maladie (approximativement 40% des inscrits).<br />

- Développer la qualité, la sécurité et l'évaluation des activités<br />

et des pratiques.<br />

Pour atteindre ces objectifs, les actions à développer sont<br />

les suivantes :<br />

- définir des indicateurs de qualité de traitement et de prévention<br />

des risques, en lien avec l'agence de biomédecine ;<br />

- assurer l'exhaustivité du recueil de données de la base<br />

Cristal pour les greffes d'organe et de la base Promise pour les<br />

CSH ;<br />

- diminuer la durée d'ischémie froide afin de transplanter des<br />

organes de qualité ;<br />

- améliorer le suivi médical et social des patients greffés par<br />

l'utilisation d'un dossier de transplantation commun et celui des<br />

donneurs sains pour les CSH ;<br />

- mettre en place des réseaux de prélèvements et de greffes<br />

regroupant tous les acteurs autour d'un objectif commun pour<br />

permettre la mutualisation des moyens humains et matériels ;<br />

- améliorer la formation des internes et des médecins traitants<br />

susceptibles d'avoir un patient greffé dans leur clientèle ;<br />

- mettre en place des réunions d'échange, de concertation<br />

commune entre les différentes équipes de transplantation d'un<br />

même organe et d'organes différents autour de thèmes communs<br />

(immunosuppresseurs, tolérance…) ;<br />

- harmoniser les pratiques à l'échelle interrégionale et intra-<br />

muros et les diffuser par tous les moyens possibles.<br />

Les CROS des 2 régions ont donné un avis favorable au<br />

SIOS, le 20 septembre en Rhône-Alpes, le 1er octobre en<br />

Auvergne. La commission exécutive du 10 octobre <strong>2007</strong><br />

en Rhône-Alpes, et celle du 23 octobre en Auvergne, ont<br />

approuvé ce schéma. Il est accessible sur le site P<strong>ARH</strong>TA -<br />

GE de l'<strong>ARH</strong>.<br />

CHU38 HCL HEH HCL CARDIO maquette HFME<br />

Françoise Bourgoin, <strong>ARH</strong> RA<br />

7


8<br />

T2A, GHS, GHM, DATIM, PMSI…<br />

Mais encore DP, DAS, AC …<br />

L'Observatoire Régional de la T2A<br />

Premiers Enseignements<br />

Avec la mise en place de la T2A, l'essentiel des ressources des établissements de <strong>santé</strong><br />

MCO devient directement lié à l'activité, qu'il s'agisse des recettes des GHS (groupes<br />

homogènes de soins), des financements mixtes (urgences, prélèvement d'organe…) ou<br />

encore des médicaments onéreux ou dispositifs médicaux implantables facturables en<br />

sus.<br />

Seules les missions d'intérêt général (MIG) ou les engagements contractuels spécifiques<br />

(AC) restent exclus d'une contrainte d'activité.<br />

Le modèle T2A met en service une<br />

régulation prix/volume complexe.<br />

Les mécanismes propres au PMSI, les<br />

arbitrages nationaux rendus sur les<br />

tarifs, la mise en œuvre concomitante<br />

de la réforme CCAM contribuent notamment<br />

à opacifier les conséquences<br />

financières de la mise en œuvre de la<br />

réforme.<br />

L'idée de la création d'un observatoire<br />

de la T2A est née de ces différents<br />

constats : il s'agit d'observer les modifications<br />

de comportement, volontaires<br />

ou involontaires induites par l'introduc-<br />

tion de ce nouveau mode de tarification<br />

qui a des conséquences aussi bien sur<br />

la facturation que sur la politique d'ad-<br />

mission et donc sur la planification.<br />

Cette instance est inscrite au program-<br />

me de travail de l'<strong>ARH</strong>.<br />

Les impacts financiers liés<br />

aux séjours<br />

Avec l'arrivée du descriptif médicoadministratif<br />

prévu par le PMSI, la valo-<br />

risation du séjour obéit à des paramètres<br />

plus nombreux et plus complexes<br />

qu'auparavant. Chacun de ces<br />

paramètres possède une influence<br />

directe sur les montants mis à la charge<br />

des régimes d'assurance maladie<br />

On détaillera ici les principales difficultés.<br />

Le recueil de l'information médicale<br />

ou ...<br />

Le début des difficultés<br />

Le diagnostic principal<br />

Dans le résumé de séjour du PMSI, le<br />

diagnostic principal, DP, est "le motif de<br />

prise en charge qui a mobilisé l'essentiel<br />

de l'effort médical et soignant au cours<br />

de l'hospitalisation"<br />

Le guide précise également que "le DP<br />

est déterminé à la fin du séjour du mala-<br />

de dans l'unité médicale"… "en connaissance<br />

de l'ensemble des informations<br />

médicales le concernant ".<br />

Les erreurs de codage et les habitudes<br />

erronées font notamment l'objet de<br />

mesures correctives à l'examen des<br />

résultats du logiciel DATIM (Détection des<br />

atypies de l’info médicale) .<br />

On remarque également le difficile équilibre<br />

à trouver entre une gestion de tré-<br />

sorerie à optimiser, réclamant de la rapidité<br />

dans la production des factures, et<br />

la définition même du recueil.<br />

Les diagnostics associés significatifs<br />

Il s'agit de recueillir "une affection sup-<br />

plémentaire, venant en sus du diagnostic<br />

principal, le compliquant ou compliquant<br />

son traitement".<br />

"Dans cette acception, est considéré<br />

comme significatif tout problème associé<br />

au DP ayantdonné lieu à une prise<br />

en charge supplémentaire (investigation,<br />

traitement…) du fait d'une affection<br />

nouvelle (telle une affection aiguë inter-<br />

currente) ou préexistante."<br />

Les diagnostics associés significatifs<br />

sont susceptibles d'intervenir dans le<br />

classement du GHM (groupe homogène<br />

de malades). La forte présence de ces<br />

GHM avec complications ou l'augmentation<br />

de leur fréquence fait l'objet d'examens,<br />

notamment au regard des résul-<br />

tats proposés par DATIM.<br />

Les actes ou ...<br />

Les difficultés s'amplifient<br />

L'une des principales difficultés mises à<br />

jour lors de la mise en place de la T2A<br />

relevait de la présence d'actes dits "frontières"<br />

occasionnant les facturations de<br />

GHS contestées lors des contrôles T2A<br />

menés par l'UCR (Unité de coordination<br />

régionale).<br />

Ces interrogations ont trouvé des<br />

réponses successives et complémentaires<br />

au travers des textes parus depuis


sur le sujet.<br />

La création des forfaits sécurité et environnement<br />

hospitalier en mars <strong>2007</strong> est<br />

notamment accueillie avec satisfaction<br />

par les fédérations d'établissements.<br />

Les discussions continuent pour obtenir<br />

un consensus sur certains actes tels que<br />

les monitorings fœtaux, les épreuves<br />

d'effort cardiaque, ou sur des actes de<br />

chirurgie dermatologique cutanée.<br />

Le recueil des informations adminis-<br />

tratives ou ...<br />

Comment complexifier davantage ?<br />

La durée du séjour<br />

Le recueil par GHM obéit à 3 règles de<br />

15/03/2006 Passage<br />

Nomenclature Dispositif MI Tarifs<br />

V9 à V10<br />

Intégration du<br />

coût aux GHS<br />

01/09/2006 Retrait des DMI<br />

de 72 GHS<br />

Comme on le voit, les très nombreux<br />

arbitrages rendus pendant un an ren-<br />

dent particulièrement difficile toute<br />

interprétation liée aux tarifs.<br />

Dans les cliniques, le chiffre d'affaires<br />

de structures très spécialisées (centre<br />

d'endoscopie, clinique orthopédique…)<br />

est particulièrement impacté.<br />

La Mesure des impacts<br />

Les évolutions constatées dans les éta-<br />

facturations :<br />

- les séjours courts, d'une durée inférieure<br />

à la borne basse, subissent une valo-<br />

risation réduite de 50 % ;<br />

- les séjours longs bénéficient d'un supplément<br />

journalier par journée au-delà<br />

d'une borne haute ;<br />

- et enfin les séjours "classiques" (ceux<br />

dont la durée se situe dans la fourchette<br />

indiquée dans la grille tarifaire).<br />

Mais la durée du séjour peut également<br />

donner des pistes sur l'évolution des<br />

modes de prise en charge comme une<br />

augmentation de la prise en charge<br />

ambulatoire, un meilleur développement<br />

des filières d'aval ou une éventuelle segmentation<br />

des séjours.<br />

- 1 % en<br />

moyenne<br />

Revalorisation de la néonatologie.<br />

Création de 4 GHS. Revalorisation<br />

des suppléments… .<br />

01/10/2006 Baisse provisoire<br />

01/01/1007<br />

01/03/<strong>2007</strong> Passage<br />

synthèse concernant les seuls établissements privés.<br />

V10àV10bis<br />

moyenne de 2,6 % hors<br />

obstétrique,<br />

néonatologie, soins palliatifs.<br />

Retour aux tarifs du 01/09/2006<br />

Création des 3 forfaits<br />

sécurité-environnement.<br />

Coef des<br />

Etablissements<br />

2ème étape<br />

de convergence.<br />

3ème étape de<br />

convergence.<br />

blissements privés de la région de 2005<br />

à 2006 résultent aussi des importantes<br />

restructurations mises en œuvre pendant<br />

cette période (Ouverture, regroupement,<br />

modification de statut) et des<br />

difficultés de production d'une information<br />

de qualité lors de la première mise<br />

en œuvre de la T2A.<br />

Malgré les contrôles et les redressements<br />

opérés (notamment la suppression<br />

de cinq mois d'activité en double<br />

Sur ce dernier point, nous avons recherché<br />

le volume d'hospitalisations multiples,<br />

séparées par un faible intervalle<br />

de temps, et d'une durée sensiblement<br />

inférieure à la durée moyenne de séjour<br />

observée en France.<br />

Le constat opéré sur la base 2005<br />

montre une faible représentation de ce<br />

type de parcours sur l'ensemble de la<br />

base régionale.<br />

Les impacts financiers liés aux tarifs<br />

Du 15 mars 2006 au 1er mars <strong>2007</strong>, cinq<br />

"grilles" tarifaires ont cohabité dans les<br />

établissements privés, trois dans les éta-<br />

blissements publics et PSPH.<br />

Ces évolutions concernent l'ensemble<br />

dans une clinique), certains éta-<br />

blissements et leurs fournisseurs<br />

informatiques n'ont pas été en<br />

mesure de produire une informa-<br />

tion médicale exhaustive et de<br />

qualité.<br />

Les multiples changements de<br />

SSII intervenus pendant la période<br />

contribuent à aggraver cette situation.<br />

Les bases 2005 et 2006 sont le<br />

reflet de ces difficultés et excluent,<br />

pour certaines cliniques une partie<br />

de leur activité et, pour d'autres,<br />

une partie spécifique des recettes<br />

(prothèses…).<br />

Les éléments en notre possession<br />

laissent toutefois clairement apparaître<br />

une hausse importante de<br />

l'activité essentiellement ciblée sur<br />

les séjours de moins d'une journée.<br />

Cette tendance se stabilise puis s'inver-<br />

se en <strong>2007</strong> au fur et à mesure de la<br />

parution des textes, notamment l'arrêté<br />

du 27 février <strong>2007</strong>.<br />

Compte tenu de la nature des séjours,<br />

les répercussions financières sont plus<br />

modérées et inférieures également aux<br />

évolutions nationales.<br />

Bernard Chautard, CRAM<br />

9


10<br />

La situation budgétaire des établissements de<br />

<strong>santé</strong> publics et PSPH<br />

Première analyse des rapports quadrimestriels<br />

Les rapports quadrimestriels révèlent une détérioration de la situation budgétaire des établissements<br />

au niveau régional.<br />

Le déficit prévisionnel de 36 M€ à l'EPRD (état prévisionnel des recettes et des dépenses)<br />

initial atteint près de 79 M€ au 30 avril <strong>2007</strong>, soit 2 % des recettes de la région. Hors CHU,<br />

la part du déficit régional estimé à 5 M€ s'aggrave de près de 8.5 M€.<br />

La détérioration du résultat trouve son origine pour 80 % dans les CHU, 15 % dans les<br />

autres établissements MCO et 5 % dans les établissements psychiatriques.<br />

Qu'est ce qu'une situation financière dégradée ?<br />

En référence à l'article D 6145-63 du Code de Santé Publique,<br />

la situation financière d'un établissement est qualifiée " dégradée<br />

" si le résultat déficitaire atteint le seuil de 2.5 % ou 3.5 %<br />

des produits, selon l'importance du budget.<br />

La situation budgétaire des CHU est beaucoup plus préoccupante<br />

que la prévision budgétaire l'envisageait.<br />

Le déficit constaté dans les CHU, proche des 3 % des<br />

recettes, amène à qualifier leur situation financière comme<br />

dégradée.<br />

Une sous-évaluation des dépenses de personnel au CHU de<br />

St Etienne ou des charges à caractère médical aux Hospices<br />

Civils de Lyon minoraient notamment le déficit prévisionnel.<br />

L'estimation en cours d'année ne fait que confirmer le problème<br />

structurel déjà patent des deux établissements. Les déficits<br />

prévus se chiffrent respectivement à 16 et 55 M€.<br />

Quant au CHU de Grenoble, la réalisation de nouvelles<br />

recettes d'activité n'est pas à la hauteur des espérances et<br />

explique pour partie l'aggravation du déficit, proche des 16 M€.<br />

Le déficit structurel cumulé des trois CHU atteint plus de 4 %<br />

des recettes.<br />

Le résultat des autres établissements MCO suit une évolution<br />

identique à la moyenne régionale.<br />

La part du résultat déficitaire est de l'ordre de 1 % des recettes<br />

de classe 7, (recettes liées aux soins et recettes d'activités<br />

annexes),.pour les établissements publics MCO, avec une<br />

dégradation plus sensible pour les structures les plus petites.<br />

Plusieurs établissements voient leur situation budgétaire se<br />

dégrader, c'est le cas des centres hospitaliers du Haut Bugey,<br />

d'Annonay, des Hôpitaux Drôme-Nord mais aussi de Valence,<br />

Roanne et Albertville-Moutiers. S'ajoutent deux établissements<br />

de plus petite taille, en Isère, les hôpitaux de La Mure<br />

et St Marcellin.<br />

L'excédent prévisionnel à l'EPRD initial des établissements<br />

PSPH est en légère progression.<br />

La dégradation de la situation budgétaire des établissements<br />

psychiatriques est la plus importante.<br />

On constate une forte détérioration de la situation des établissements<br />

publics psychiatriques, dont le déficit dépasse les 1.5<br />

% de la classe 7. Les centres hospitaliers de St Laurent du<br />

Pont et de Savoie connaissent une situation inquiétante par<br />

rapport à l'estimation à l'EPRD.<br />

La part du résultat des établissements psychiatriques PSPH<br />

reste stable. Il faut néanmoins rappeler que le déficit prévisionnel<br />

avoisine 3 % des recettes.<br />

Deux structures privées sont en difficulté : Le centre de lutte<br />

contre l'isolement de l'Isère et le centre MGEN du Rhône.<br />

Le déficit se stabilise dans les hôpitaux locaux.<br />

La part du déficit reste proche des 6 % de la classe 7 et confirme<br />

la situation financière dégradée de certains établissements,<br />

notamment les hôpitaux de Vernoux, Morestel et<br />

Amplepuis.<br />

La situation des établissements SSR reste satisfaisante.<br />

Bien que le résultat excédentaire des établissements se soit<br />

globalement accru, deux établissements connaissent une<br />

situation budgétaire inquiétante, le centre Georges Claudinon,<br />

voire très inquiétante pour le centre La Marteraye.<br />

Les premiers résultats de l'analyse quadrimestrielle des EPRD<br />

au 30 avril <strong>2007</strong> devront être rapprochés de ceux réalisés au<br />

30 septembre afin de vérifier si la dépréciation observée par<br />

rapport à l'EPRD initial se confirme ou non.<br />

Sylvis Ancel, DRASS<br />

Source : rapports quadrimestriels au 30/04/07 exploitables (91 sur<br />

178 établissements)


Le point sur la réforme des unistés de soins<br />

de longue durée, les USLD<br />

L'article 46 de la LFSS (loi de financement de la sécurité sociale) pour 2006 prévoit une répartition des capacités et des crédits propres<br />

aux USLD actuelles entre sanitaire et médico-social. Le dimensionnement des nouvelles unités de soins de longue durée (USLD) sera<br />

établi à partir des analyses transversales (Coupe Pathos) de la population accueillie dans les structures existantes. Le profil des USLD<br />

redéfinies correspond aux patients requérants des soins médicaux et techniques importants (SMTI) et / ou en fin de vie (profil M2).<br />

Parallèlement, l'agence souhaite, dans le cadre de la thématique " Personnes Agées " dont elle fait une priorité, se donner une visibi-<br />

lité au titre des besoins en structures pour personnes âgées hospitalo-requérantes.<br />

Il existe ainsi deux démarches distinctes<br />

mais liées :<br />

- une démarche de planification ayant pour<br />

objet de couvrir les besoins observés à partir<br />

de la coupe Pathos réalisée dans les USLD<br />

actuelles et les besoins estimés dans les ex-<br />

USLD récemment requalifiées en appliquant<br />

les projections démographiques ;<br />

- une démarche de partition des capacités et<br />

des enveloppes financières tenant compte<br />

des constats de la coupe Pathos USLD avec<br />

une marge de manœuvre régionale variable<br />

selon le taux d'équipement observé (inégalité<br />

interrégionale).<br />

On prévoit un étalement sur 3 ans de la redéfinition<br />

de ces unités. Les établissements<br />

voulant s'inscrire dans cette démarche doi-<br />

vent déposer leur demande avant le 31 mars<br />

de chacun des 3 exercices, la décision finale<br />

de partition étant prise par un arrêté conjoint<br />

du directeur de l'<strong>ARH</strong> et du préfet le 30 juin<br />

pour un effet le 1er janvier de l'année suivante.<br />

L'<strong>ARH</strong> ayant engagé une actualisation de<br />

plusieurs volets du SROS III en lien, en particulier,<br />

avec l'évolution des textes réglemen-<br />

taires, il apparait légitime d'inscrire le volet<br />

USLD dans cette démarche.<br />

Au printemps 2006 les unités de soins de<br />

longue durée existantes réalisent donc une<br />

coupe Pathos, validée par la direction du service<br />

médical de l'assurance maladie. Elle<br />

permet de mesurer la part des patients SMTI<br />

+ M2 hébergée dans ces structures.<br />

Les propositions de partition des capacités<br />

tiennent compte au final de plusieurs éléments<br />

: les résultats de la Coupe Pathos, une<br />

taille critique suffisante, le respect des obligations<br />

de l'arrêté du 12 mai 2006, relatif au<br />

référentiel destiné à la réalisation des coupes<br />

transversales dans les USLD, les orientations<br />

du SROS ainsi que les divers taux<br />

d'équipement de la région.<br />

Le projet SROS USLD est le fruit d'un travail<br />

de réflexion préalable avec un groupe<br />

d'experts de différents milieux, désignés par<br />

la société de gériatrie. Présenté au conseil<br />

d'orientation du SROS il fera l'objet de<br />

consultations réglementaires (conférence<br />

sanitaire, CRO sanitaire, CRO médicosocial)<br />

avant décision et publication.<br />

Pour mesurer la réalité du besoin, il fallait<br />

aussi prendre en compte la réforme engagée<br />

depuis 1999. La transformation des soins de<br />

longue durée ne s'étant pas déroulée de façon<br />

homogène selon les départements, il en<br />

résulte une grande disparité de l'offre de<br />

soins en USLD (7.62 à 35.97 lits pour 1000<br />

habitants de plus de 75 ans). Devant ce<br />

constat, et au vu des résultats de l'enquête<br />

Pathos, nous proposons d'établir 2 indices<br />

définissant :<br />

* la capacité maximale par territoire calcu-<br />

lée sur la base du taux de SMTI + M2 observée<br />

dans les territoires ayant peu ou pas<br />

transformé ;<br />

* la capacité minimale sur la base de la<br />

valeur moyenne observée au plan régional.<br />

Ces modes de calcul prennent en compte la<br />

structuration de l'âge des populations des<br />

bassins.<br />

Ce volet s'attache à une répartition harmonieuse<br />

des unités, au terme du mouvement de<br />

partition des unités existantes.<br />

Pour s'assurer de la qualité de service rendu,<br />

plusieurs critères sont nécessaires :<br />

* l'inscription dans un fonctionnement coor-<br />

donné de la filière gériatrique du territoire ;<br />

* compétences d'une équipe pluridisciplinaire<br />

comprenant obligatoirement médecin<br />

et cadre infirmier formé à la gériatrie ;<br />

* une politique de formation continue des<br />

personnels à la prise en charge de la person-<br />

ne âgée ;<br />

* une permanence soignante assurée par une<br />

infirmière IDE 24H/24H ainsi qu'une<br />

astreinte médicale ;<br />

* une humanisation des locaux et une identification<br />

d'unité spécialisée par territoire en<br />

fonction des besoins locaux ;<br />

* un profil de vie et de soins personnalisé<br />

défini après une évaluation gériatrique à l'en-<br />

trée avec suivi régulier ;<br />

* l'engagement dans une démarche qualité<br />

(événements indésirables, gestion des récla-<br />

mations, prescription et référentiels disponibles,<br />

développement du soutien des<br />

équipes…).<br />

La réforme des USLD s'inscrit dans un<br />

contexte difficile couplant, dans un premier<br />

temps, une démarche de planification établie<br />

sur la base du constat de l'existant et des<br />

insuffisances observées, et une démarche de<br />

répartition des enveloppes sanitaires<br />

actuelles, dans le cadre de moyens financiers<br />

limités. L'atteinte des objectifs de planifica-<br />

tion ne pourra donc s'envisager que dans un<br />

second temps, en particulier sur la base<br />

d'éventuelles reconversions.<br />

Michel Vermorel, DRSM<br />

11


12<br />

Un programme de travail chargé pour la commission<br />

régionale de la VAP,<br />

Valorisation de l'Activité en Psychiatrie<br />

La circulaire du 15 mars <strong>2007</strong> prévoit la mise en place au niveau régional d'une commission de<br />

la Valorisation de l'activité psychiatrique (VAP) avec, pour vocation première, le traitement des<br />

problèmes liés au recueil de l'information médicale en psychiatrie (RIM-P).<br />

Cette commission, composée (au moins) du DIM et du contrôleur de gestion de chaque établissement<br />

exerçant une activité de psychiatrie, représente, en Rhône-Alpes, une assemblée<br />

de 100 à 120 personnes, hors représentants de l'agence. (Tout sur la VAP : <strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> n° 41, mars <strong>2007</strong>)<br />

La région, pilote pour l'expérimentation PMSI en psychiatrie,<br />

dispose d'une antériorité importante dans le recueil<br />

de l'information médicale. De ce fait beaucoup de pro-<br />

blèmes, même s'ils ne sont pas résolus, ont pu être traités.<br />

Il est donc tout à fait opportun d'élargir le champ d'action<br />

de cette commission à d'autres thèmes, en lien avec<br />

les futurs compartiments de la VAP et en cohérence avec<br />

les travaux entrepris au niveau de la Commission régionale<br />

de concertation en <strong>santé</strong> mentale (CRCSM).<br />

L'utilisation des données d'activité médicale en psychiatrie<br />

pourrait d'ailleurs éclairer sa réflexion différemment,<br />

tant sur la planification des équipements sanitaires que<br />

sur leurs modalités de financement.<br />

Comme pour la Commission régionale de concertation en<br />

<strong>santé</strong> mentale (CRCSM), il a paru indispensable de s'organiser<br />

en groupes thématiques sur la base d'un programme de<br />

travail présenté lors de la réunion d'installation de la commis-<br />

sion, le 26 juin <strong>2007</strong>.<br />

Un programme de travail autour de 4 thèmes :<br />

* Le recueil de l'information médicale<br />

* La définition du fichier structure (groupe spécifiquement<br />

public et PSPH)<br />

* Les retraitements comptables (groupe spécifiquement public<br />

et PSPH)<br />

* L'utilisation des données d'activité.<br />

Les trois premiers groupes présentent des objectifs opération-<br />

nels similaires, très orientés sur les aspects techniques de la<br />

mise en œuvre du recueil de l'information médicale :<br />

* proposer des lieux d'échanges entre les professionnels afin<br />

que les expériences des uns viennent abonder la réflexion des<br />

autres ;<br />

* lister les problèmes techniques liés aux systèmes d'information<br />

;<br />

* lister les questions de transcription des textes et guides<br />

nationaux ;<br />

* proposer des définitions communes à la région, partagées<br />

entre les établissements et l'agence ;<br />

* poser en commun les cadres d'analyse comparative entre<br />

établissements à la suite des contrôles exercés par l'agence ;<br />

* enfin, saisir l'échelon national de problématiques particu-<br />

lières pour obtenir son aide mais également être source de<br />

proposition.<br />

Aujourd'hui, définir une date précise de mise en œuvre de la<br />

réforme relève plus de la rumeur que de la certitude. Pourtant,<br />

à l'instar de l'actualité sportive, l'objectif régional partagé est<br />

bien de se mettre en état d'alerte pour plonger dans la réforme<br />

dès que le coup de sifflet retentira…<br />

Où il est question de l’utilisation des données...<br />

En ce qui concerne le dernier groupe de travail, la question de<br />

l'utilisation des données se pose… dès lors que des données<br />

sont disponibles. Nous sommes encore loin du compte avant<br />

d'envisager des méthodes d'analyse de case-mix !<br />

Pourtant, ce thème évoque en miroir la problématique posée<br />

dans la recherche d'une définition du compartiment géo populationnel<br />

de la VAP : " Peut-on justifier d'un différentiel de coût<br />

de la prise en charge des patients psychiatriques en raison de<br />

caractéristiques géo populationnelles ?". Il répond aussi aux<br />

objectifs recherchés par le groupe SROS de la CRCSM, à<br />

savoir, d'une part préciser l'offre au niveau du bassin de <strong>santé</strong><br />

et, d'autre part, vérifier l'adaptation de l'offre de soin en psychiatrie<br />

en termes de territoires de <strong>santé</strong>.<br />

Ici, un aspect du calendrier est certain, (mais sait-on jamais ?)


: le compte à rebours pour le lancement des travaux préparatoires<br />

au SROS 4 est enclenché et nous devons considérer<br />

qu'ils vont démarrer demain.<br />

Son volet psychiatrie devra intégrer nombre de réformes et<br />

d'évolutions que le SROS 3 seulement effleure :<br />

* l'organisation de la psychiatrie dans les nouveaux territoires<br />

de <strong>santé</strong> ;<br />

* la nouvelle gouvernance : pôles d'activités médicales et/ou<br />

secteurs ;<br />

* activité et objectifs quantifiés ;<br />

* nouveaux cycles d'investissements ;<br />

* psychiatrie et handicap psychique ;<br />

* refonte des textes relatifs aux modalités de prise en charge ;<br />

* impact de la démographie médicale.<br />

Beaucoup d’ambition dans les objectifs !<br />

Donc beaucoup d'ambition dans les objectifs qui animent cette<br />

commission régionale mais beaucoup de pragmatisme quant<br />

aux résultats à atteindre….<br />

Quatregroupes de travail constitués déjà à l'œuvre !<br />

Une première réunion a eu lieu pour chacun des thèmes.<br />

Et ce sont 54 professionnels et 9 représentants des diverses<br />

composantes de l'agence qui débattent des sujets ouverts,<br />

certains participant à plusieurs groupes.<br />

Ces groupes, ce sont aussi 4 médecins psychiatres, 16 médecins<br />

DIM, 6 cadres de <strong>santé</strong> et directeurs des soins qui parta-<br />

gent expériences et questions avec une représentation très<br />

large des " administratifs ", contrôleurs de gestion, financiers,<br />

directeurs de systèmes d'information….<br />

Qui avait parlé d'incompatibilité de communication entre<br />

"médico et écono" en psychiatrie ?<br />

De loin, avec 26 participants, le groupe relatif au retraitement<br />

comptable mobilise le plus les intérêts… (Ou les inquiétudes ?)<br />

Un premier constat…<br />

L'envie de poursuivre ce qui est perçu comme une évolution<br />

incontournable, même si elle a tendance à ressembler à une<br />

aventure à rebondissements (PMSI, VAP, …), mais une certaine<br />

désespérance face à des règles du jeu qui se font et se<br />

défont, des échéanciers qui se précipitent pour se suspendre.<br />

… et déjà deux revendications très fortes vis-à-vis du<br />

national …<br />

* La production d'un cahier des charges encadrant les propositions<br />

des éditeurs de logiciels ;<br />

* La publication très rapide des nouveaux textes relatifs aux<br />

modalités de prises en charge en psychiatrie.<br />

Ce sont deux incontournables pour pouvoir passer de l'incan-<br />

tatoire au concret opérationnel.<br />

Mais surtout beaucoup d'attente !<br />

Les travaux de recensement démarrent dans chaque groupe<br />

et sont déjà engagés :<br />

* un recensement des difficultés rencontrées en région pour le<br />

recueil de l'information ;<br />

* un recensement des différents logiciels utilisés ;<br />

* un recensement des modalités de constitution des fichiers<br />

structures.<br />

La présentation de deux études réalisées par l'assurancemaladie<br />

et l'URCAM suscitent déjà des questionnements tant<br />

sur la méthodologie que sur l'interprétation potentielle des<br />

résultats.<br />

Il s'agit en premier lieu d'une étude portant sur la prévalence et<br />

l'incidence des troubles psychiatriques à partir du recensement<br />

par âge et territoire des ALD (affections de longue durée) liées<br />

à la psychiatrie : en quelque sorte une cartographie des requérants<br />

en soins psychiatriques.<br />

En second lieu, l'étude de l'URCAM (à lire page 14) propose<br />

de cartographier la consommation médicamenteuse pour<br />

affections psychiatriques, par territoire et par âge.<br />

Le croisement des deux bases de données, constituées sur<br />

des critères de sélection identiques, (exercice, tranches d'âge,<br />

territoires de <strong>santé</strong>) est particulièrement attendu, mais nous<br />

aurons l'occasion d'en reparler….<br />

Corinne Martinez, <strong>ARH</strong><br />

Photo de Pierrette Marquant (CH Le VInatier)<br />

13


14<br />

En bref ...<br />

Prise en charge des détenus<br />

:<br />

Un nouvel établissement<br />

pour mineurs à Meyzieu<br />

La loi d'orientation et de programmation<br />

pour la Justice de Septembre 2002<br />

prévoit la création d'établissements<br />

pénitentiaires pour mineurs de<br />

13 à 18 ans.<br />

L'établissement du Rhône ouvert en juin<br />

<strong>2007</strong>, implanté à Meyzieu, a vocation à<br />

accueillir 60 jeunes.<br />

Les jeunes sont encadrés par le personnel<br />

de l'administration pénitentiaire, de<br />

la protection judiciaire de la jeunesse,<br />

et de l'éducation nationale.<br />

La prise en charge sanitaire (soins<br />

somatiques, soins psychiatriques, pré-<br />

vention et éducation à la <strong>santé</strong>) est réalisée<br />

par les établissements publics de<br />

<strong>santé</strong>, Hospices Civils de Lyon et centre<br />

hospitalier du Vinatier, conformément à<br />

la loi de 1994 confiant les soins aux<br />

détenus aux établissements publics<br />

hospitaliers.<br />

Une très grande part sera consacrée à<br />

la prévention qui fera l'objet d'un tra-<br />

vail pluridisciplinaire et inter administrations.<br />

D'ores et déjà des actions de prévention<br />

sur le tabagisme et une réflexion sur la<br />

prévention du suicide sont envisagées.<br />

Une période de six mois à compter de<br />

l'ouverture, permettra d'observer le<br />

fonctionnement de l'équipe médicale<br />

(composée d'un médecin généraliste,<br />

d'un psychiatre, de trois infirmiers, d'un<br />

cadre infirmier, d'un psychologue, d'un<br />

dentiste) et son articulation avec les<br />

autres personnels en charge des jeunes.<br />

Chantal Dumont DDASS 69<br />

Une contribution de l'assurance<br />

maladie à la réflexion sur<br />

le SROS psychiatrie<br />

Dans le cadre de la mission régionale de <strong>santé</strong> (MRS), l'URCAM, avec l'ap-<br />

pui de la caisse primaire d'assurance maladie de Lyon, met à disposition de<br />

la CRCSM (commission régionale de concertation en <strong>santé</strong> mentale) des<br />

données relatives à l'offre de soins libérale en psychiatrie ainsi qu'à la<br />

consommation de " soins dits de psychiatrie ".<br />

Ces données, dans un premier temps départementales, seront prochainement<br />

déclinées par bassin hospitalier.<br />

Pour la consommation de soins en psychiatrie, l'observation concerne les ressortissants<br />

du régime général hors section locale mutualiste. Ils sont répartis en 3<br />

groupes : les “consommants" de 0 à 16 ans, ceux de 17 à 20 ans et ceux de 21<br />

ans et plus. Les prestations dites ”traçantes” de cette consommation sont les hospitalisations<br />

en services spécialisés et les consultations auprès des psychiatres et<br />

neuropsychiatres. Trois classes pharmaceutiques sont également concernées :<br />

les neuroleptiques, les normo thymiques et les psychostimulants.<br />

Pour chacune de ces prestations, l'indicateur, calculé à partir des données de l'as-<br />

surance maladie, est le nombre de consommants pour 100 000 personnes protégées:<br />

Il permet de réaliser des comparaisons sur la nature et le niveau de recours<br />

aux soins dans les différentes zones géographiques observées.<br />

Les premiers résultats disponibles par département mettent d'ores et déjà<br />

en évidence une hétérogénéité des comportements et / ou pratiques, qu'il<br />

conviendra d'analyser au regard des pathologies et de l'offre de soins.<br />

L'offre de soins libérale dans les spécialités concernées par cette étude est très<br />

inégale selon les départements. Ainsi, au 31 mai <strong>2007</strong>, la densité de psychiatres<br />

et neuro psychiatres libéraux en Rhône-Alpes est de 10,8 pour 100 000 habitants<br />

mais leur implantation géographique n'est pas du tout homogène. On constate<br />

une forte concentration dans les départements du Rhône et de l'Isère avec une<br />

densité respectivement de 16,6 et 12,0 pour 100 000 habitants. Dans l'Ardèche et<br />

l'Ain, les taux atteignent seulement 3,3 et 3,6.<br />

Catherine Malbos, Urcam


L'<strong>ARH</strong> Rhône-Alpes<br />

fête ses 10 ans<br />

Le 27 septembre <strong>2007</strong>, l'agence régionale de l'hospitalisation de Rhône-Alpes organisait<br />

ses "rencontres annuelles" à Annecy.<br />

Cette journée, traditionnellement journée de travail et de réflexion pour les membres<br />

constitutifs du GIP <strong>ARH</strong>, revêt cette année une coloration particulière puisque <strong>2007</strong><br />

marque le 10ème anniversaire de l'agence régionale de l'hospitalisation Rhône-Alpes.<br />

Pour célébrer ces 10 ans, nous avons réuni les anciens directeurs de l'agence Rhône-<br />

Alpes et les membres de la commission exécutive.<br />

Cette journée est l'occasion de faire un bilan, de recueillir différents témoignages<br />

et…d'envisager les évolutions futures ?<br />

Quatre tables rondes, correspondant à 4 périodes chronologiques : la création de l'agence,<br />

1997-1998, la maturité, 1999-2003, le questionnement, 2004-2006 et les perspectives,<br />

<strong>2007</strong> et après, rythment la journée.<br />

Indépendamment des acteurs en présence aux différentes périodes, le souhait est de<br />

faire ressortir les évolutions qui ont marqué le fonctionnement de l'agence depuis les<br />

ordonnances jusqu'à aujourd'hui et, si possible, en tirer des enseignements pour la<br />

suite.<br />

15


16<br />

En juin 1993, dans le cadre du Commissariat Général du Plan,<br />

un groupe présidé par Raymond Soubie, dénommé<br />

"Prospective du Système de Santé" édictait un "scénario de<br />

régulation du système de soins en France" à l'horizon 2010.<br />

Le scénario inclut alors un "modèle de régulation régionale"<br />

prévoyant un "partage des pouvoirs entre niveau national et<br />

niveau régional". L'administration nationale, s'appuie sur une<br />

Régie nationale de l'assurance maladie - établissement public<br />

- chargée notamment de la péréquation des ressources entre<br />

les régions en fonction d'indicateurs de besoins. Elle définit<br />

des programmes nationaux de <strong>santé</strong> publique et assure un<br />

rôle strictement réglementaire une fois "l'espace de liberté<br />

régional défini".<br />

La création des agences<br />

Au niveau régional, une "Agence régionale des services de<br />

<strong>santé</strong>" est créée. Etablissement public administratif, l'agence<br />

est dotée d'un Conseil d'Administration composé de représentants<br />

élus des assurés et des professionnels. Avec les moyens<br />

alloués par la Régie Nationale, l'Agence met en œuvre les<br />

priorités régionales définies à partir d'une analyse des besoins<br />

et à l'intérieur d'un objectif régional d'évolution des dépenses.<br />

L'Agence regrouperait sans doute une grande partie des attributions<br />

des DDASS, DRASS et CRAM.<br />

"La règle générale sera l'établissement de contrats de financements<br />

pluri-annuels, assortis d'objectifs de résultat et d'exigence<br />

en termes de qualité des soins". Les contrats englobent<br />

médecine de ville et médecine hospitalière.<br />

Un tel modèle inspire nécessairement les ordonnances<br />

JUPPE, même s'il apparaît beaucoup plus avant-gardiste et<br />

finalement peut-être plus proche de ce qui sera en place en<br />

2010, voire bien au-delà.<br />

En tout cas, trois ans plus tard, les ordonnances paraissent et<br />

instaurent les agences que l'on connaît.<br />

La principale différence tient au fait que les agences, en tant<br />

que GIP, sont une émanation des services de l'Etat et de<br />

l'Assurance Maladie, et non un établissement public autonome<br />

composé de représentants élus des professionnels et des<br />

assurés.<br />

On reste dans un système pyramidal de déconcentration<br />

administrative, qui offre cependant l'avantage de permettre un<br />

pilotage unique du système hospitalier au niveau territorial,<br />

regroupant les moyens et compétences des services de l'Etat<br />

et de l'Assurance Maladie.<br />

Ainsi que le définit l'article L 6115-1 du code de la <strong>santé</strong><br />

publique, les <strong>ARH</strong> ont pour mission "de définir et de mettre en<br />

œuvre la politique régionale de l'offre de soins hospitaliers,<br />

d'analyser et de coordonner l'activité des établissements de<br />

<strong>santé</strong> publics et privés, de contrôler leur fonctionnement et de<br />

déterminer leurs ressources".<br />

Patrick Vandenbergh, <strong>ARH</strong> RA<br />

Cette première table ronde permet de<br />

se replonger dans le contexte de<br />

l'époque et de rappeler la perception<br />

de la réforme par les différents partenaires.


Ils étaient là !<br />

Stéphane Paul, directeur de la<br />

DRASS Rhône Alpes à cette époque<br />

se souvient :<br />

"La communication sur cette réforme a<br />

été épouvantablement mauvaise. C'est<br />

compliqué d'être à la fois dans le<br />

hiérarchique et le fonctionnel. On s'en<br />

est sorti grâce à des groupes de travail<br />

ayant des missions claires. La 2ème aide est venue de la pression<br />

du monde hospitalier qui souhaitait savoir à quelle sauce il<br />

allait être mangé."<br />

Jacques Kiner, directeur de la caisse<br />

régionale de l’assurance maladie,<br />

vice-président de la commssion exé-<br />

cutive depuis la création des<br />

agences, est aussi le témoin de leur<br />

évolution.<br />

"J'ai vécu la création des agences avec<br />

passion. C'était l'aboutissement d'un<br />

vieux rêve. Dans un contexte de terre<br />

de mission, on avait un terrain favorable pour bâtir quelque<br />

chose d'intelligent.<br />

C'était aussi la rencontre de métiers respectifs complémentaires<br />

et parallèles. A cette occasion j'ai découvert les DDASS et pu<br />

apprécier leur travail "<br />

Antoine Catinchi, premier secrétaire<br />

général de l’agence jusqu'en<br />

1999<br />

“Le sentiment de dépossession des<br />

DDASS a très vite nécessité la création<br />

d'une façon de travailler. Avec la<br />

mise en place des comités techniques<br />

se réunissant une fois par semaine<br />

pour préparer les décisions, tout le<br />

monde a pu trouver sa place. Il fallait<br />

passer par une étape "on appartient tous à la même maison" pour<br />

imposer une culture nouvelle.<br />

Pour tous les acteurs il y avait une grande difficulté pour comprendre<br />

comment tout cela s'articulait et déjà certains se demandaient<br />

si c'était la première marche vers l'institution unique. De<br />

plus, la non association des élus locaux à cette construction a<br />

fortement handicapé les agences.”<br />

Pour Michel Pélissier,<br />

premier directeur de l’<strong>ARH</strong> RA,<br />

ce fut un grand traumatisme...<br />

“Ce fut un grand traumatisme dans le<br />

paysage institutionnel de l'époque. En<br />

Rhône-Alpes, ça s'est pas mal passé car<br />

deux personnes ont joué le jeu :<br />

Jacques Kiner et Stéphane Paul.<br />

Le premier travail consistait à installer<br />

l'<strong>ARH</strong>.<br />

La ligne hiérarchique suppose la notion d'autorité hiérarchique, or<br />

l'<strong>ARH</strong> n'était pas une autorité hiérarchique en plus mais une autorité<br />

fonctionnelle. Cette dichotomie ne va pas de soi et perturbe<br />

l'organisation : chacun se demande "qui est mon chef ?"<br />

Je regrette qu'on ait raté l'occasion de créer une structure qui permette<br />

de prendre en compte les besoins de <strong>santé</strong> des usagers. Les<br />

problèmes du lien ville/hôpital et celui de l'absence de gestion des<br />

urgences ne sont toujours pas réglés.”<br />

Danielle Pinat, directeur de DDASS<br />

lors de la mise en place des <strong>ARH</strong>,<br />

parle de dépossession.<br />

"Je répondrais avec le terme de<br />

"dépossession". Les DDASS avaient<br />

déjà perdu avec la décentralisation.<br />

Je crois qu'on ne réforme pas en<br />

ajoutant des structures à<br />

d'autres structures.<br />

On réforme en modifiant les états d'esprit.<br />

Les DDASS ont vécu en première ligne cette autorité hiérarchique<br />

et fonctionnelle que représentait l'<strong>ARH</strong> en restant sous la double<br />

tutelle du préfet et du D<strong>ARH</strong>. Les DDASS devaient être un facili-<br />

tateur, au niveau local, de l'exécution de la décision or, de loin,<br />

l'<strong>ARH</strong> était perçue "comme un machin en plus".<br />

Miche Vermorel,médecin conseil à la<br />

DRSM responsable du<br />

secteur hospitalier<br />

“L'arrivée de l'agence a créé une certaine<br />

crispation dans les travaux et les rela-<br />

tions. Mais le D<strong>ARH</strong> et le<br />

secrétaire général de l'époque ont tout<br />

fait pour lever ces crispations.<br />

Cette réforme des agences n'allait pas<br />

encore assez loin pour nous puisqu'elle a<br />

maintenu la coexistence de plusieurs décideurs.”<br />

17


18<br />

La compétence générale des agences, rappelée lors de la pre-<br />

mière table ronde et contenue dans l'article L 6115-1 du code<br />

de la <strong>santé</strong> publique, renvoie à deux types de mission :<br />

- la planification : élaboration du SROS, juridiquement<br />

opposable aux établissements et délivrance des autorisations<br />

d'activité et d'équipement ;<br />

- l'allocation des ressources aux établissements avec<br />

deux systèmes très différents : la dotation globale pour<br />

les publics et PSPH, les tarifs de prestations pour les éta-<br />

blissements privés.<br />

Moins net dans les textes, l'objectif assigné aux agences et à<br />

leurs directeurs est aussi, à travers ces missions, de "rationaliser<br />

l'offre de soins", façon polie de dire, comme l'a rappelé M.<br />

Philippe RITTER dans son article sur le bilan et perspectives<br />

des <strong>ARH</strong> (in la "Revue du Trésor" n° 12 - décembre 2006 ) :<br />

"restructurez vigoureusement, mais sans faire de vagues".<br />

De ce point de vue, toutes les régions ne se trouvaient pas<br />

logées à la même enseigne en terme de contrainte, puisqu'une<br />

forte péréquation inter-régionale sévissait alors : une<br />

région pouvait se voir appliquer un taux de progression des<br />

dépenses compris entre + 1 % et + 2 % quand l'autre se voyait<br />

autoriser un + 5 % à + 6 %.<br />

Curieusement d'ailleurs, nous avons changé de système de<br />

répartition sans qu'un réel bilan critique global de cette politique<br />

de péréquation n'ait été réalisé.<br />

Toujours est-il qu'en Rhône-Alpes, région péréquée autour de<br />

la moyenne, l'agence a entrepris cette politique de restructu-<br />

La maturité<br />

"restructurez vigoureusement, mais sans faire de vagues".<br />

ration et obtenu, dans l'adversité, quelques résultats.<br />

Elle s'est appuyée pour cela sur le SROS 2, arrêté à la fin des<br />

années 90, qui préconisait, au vu d'une offre de soins mani-<br />

festement trop dispersée, le regroupement d'établissements<br />

par la constitution de pôles hospitaliers de différents niveaux<br />

de compétence.<br />

Au niveau budgétaire et financier, afin de se doter d'une marge<br />

d'action significative, l'agence a très tôt procédé à une préemption<br />

à la source sur les budgets des établissements à hau-<br />

teur de 0,5 %, afin de pouvoir accompagner la mise en œuvre<br />

du schéma. Cette marge a été réutilisée de manière sélective,<br />

permettant notamment d'élaborer des programmations d'opé-<br />

rations de développement dans les secteurs de la psychiatrie<br />

et des soins de suite, à partir de ressources prélevées sur les<br />

établissements MCO.<br />

Sans pouvoir tirer un bilan complet de l'action de l'agence au<br />

cours de cette période, force est de constater qu'avec l'auto-<br />

nomie dont elle disposait, elle a pu conduire une politique permettant<br />

de restructurer l'offre - on peut citer quelques opérations<br />

symboliques : Moûtiers, Chamonix-Sallanches,<br />

Oyonnax-Nantua - dont certaines pas encore menées à terme<br />

(Feurs/Montbrison)- et d'affecter les ressources sur les priorités<br />

de <strong>santé</strong> de la région (renforcement des pôles de référen-<br />

ce en MCO, opérations de développement en psychiatrie et<br />

Soins de Suite et Réadaptation). P.Vandenbergh<br />

Quel est le ressenti des acteurs de l'époque<br />

sur cette période, dite de maturité, marquée<br />

par des opérations importantes<br />

mais relativement courte dans le temps ?


Jean-François Bénévise, Jean-Marie Lagrange,<br />

Patrick Vandenbergh, Marie-France Véran-Peyret,..<br />

essaient de définir cette période<br />

Pour Jacques Kiner :<br />

" On ne peut plus se contenter de vivre avec un décideur<br />

sans argent, l'Etat, et un financeur sans autorité. "<br />

Pour Miche Vermorel :<br />

"La T2A reste un facteur que l'on maîtrise mal.<br />

Concernant ce paramètre, la maturité n'est pas atteinte<br />

collectivement."<br />

Jean-François Bénévise, directeur<br />

de la DRASS Rhône-Alpes à cette<br />

époque<br />

"On n'a pas l'impression de maturité<br />

mais d'organisation distincte./... /<br />

Pour ma part, j'ai Toujours considéré<br />

que la DRASS devait être le<br />

pilier régional de l'<strong>ARH</strong> et que les<br />

DDASS devaient garder leur pleine<br />

autonomie. Pour la première fois nous avons un système de<br />

décision collective et, ce qui est unique dans le système <strong>ARH</strong>,<br />

pour la 1ère fois le pouvoir central admet une autonomie de<br />

décision assez vaste au niveau régional./…/<br />

Il n'y a pas d'évaluation externe réalisée sur l'agence : qu'est ce<br />

qu'on a apporté de plus par rapport à un existant ? Qu'est ce<br />

qu'on a produit ?<br />

Aujourd'hui nous sommes confrontés à un nouvel enjeu :<br />

l'explication à la population "<br />

Patrick Vandenbergh, secrétaire<br />

général de l’<strong>ARH</strong> RA depuis 1999<br />

"La maturité pour moi, c'est l'articulation<br />

entre la gestion des ressources et la<br />

planification./…/ Ce qui matérialise le<br />

plus la maturité en termes d'organisation<br />

interne, ce sont les équipes de secteur.<br />

/…/ La T2A reste une<br />

réforme technique, mais c'est le mode de régulation qui l'a accompagnée<br />

qui a heurté de plein fouet nos<br />

organisations./…/<br />

C'est avant cette réforme que l'agence a le mieux fonctionné par<br />

rapport à la définition initiale qui en avait été faite dans les ordonnances<br />

Juppé. Le fait de travailler de manière transversale a pu<br />

créer de la cohérence. Aujourd'hui le paradoxe est d'avoir des<br />

SROS 3 territoriaux et de vivre une<br />

recentralisation interne de régulation. "<br />

Jean-Marie Lagrange, est<br />

alors directeur de la<br />

DDASS 69...<br />

"La maturité a été le rapprochement<br />

du public et du privé<br />

dans une plus grande collaboration."<br />

...et Marie-France Véran-Peyret,<br />

médecin-inspecteur de <strong>santé</strong><br />

publique, à l’inspection régionale de<br />

la <strong>santé</strong> de la DRASS<br />

"On atteindra une véritable maturité<br />

lorsqu'on arrivera à avoir<br />

des outils qui nous<br />

permettent de partager des<br />

informations"<br />

19


20<br />

Ce questionnement résulte principalement de la modification<br />

incontournable du rôle de l'agence qui découle de la mise en<br />

œuvre du "plan hôpital <strong>2007</strong>" avec son triptyque : investissement,<br />

T2A et gouvernance.<br />

Pour une part, ces réformes ne sont encore qu'au début de<br />

leur mise en place et il est difficile d'en mesurer tous les effets.<br />

Pour autant, en particulier avec la réforme de la tarification,<br />

tout le monde a bien perçu que les agences avaient perdu en<br />

autonomie et en marge d'action financière. Plus exactement,<br />

cette perte n'est pas tant la T2A en elle-même, qui reste une<br />

réforme technique de tarification, que le choix du mode de<br />

régulation qui l'a accompagnée. Sans d'ailleurs que ce choix<br />

ait été débattu de manière très transparente, l'option a été<br />

prise alors d'assurer une régulation depuis le niveau national<br />

sur la base d'un tarif unique, mettant ainsi fin au système de<br />

péréquation et à l'autonomie relative des agences.<br />

Parallèlement, la loi d'août 2004 sur la <strong>santé</strong> publique a repositionné<br />

le Préfet de Région comme "grand timonier" de la<br />

"<strong>santé</strong> régionale", le SROS n'étant plus qu'une composante du<br />

"Plan Régional de Santé Publique".<br />

Dans les relations avec le ministère, les agences se perçoivent<br />

de moins en moins administration de mission et de plus<br />

en plus "administration de gestion", en particulier dans les<br />

situations dites de crise sanitaire, comme la canicule. De nouvelles<br />

missions ont été assignées : gestion de crise et vigi-<br />

lances de toutes sortes (en ordre dispersé avec les services<br />

de l'Etat), gestion des ressources humaines, évaluation des<br />

directeurs, performance en matière d'achats...<br />

Paradoxalement, alors que le plan hôpital <strong>2007</strong> mise sur la<br />

plus grande liberté et responsabilité des établissements,<br />

l'agence se voit confier des missions dans la gestion interne<br />

de ces derniers.<br />

Le questionnement<br />

La limite est en effet assez mince entre la mission de conseil<br />

et d'assistance que l'on semble attendre aujourd'hui des<br />

agences et l'immixtion dans la gestion.<br />

Il est incontestable qu'avec l'affaiblissement des SROS et de<br />

la politique d'autorisation en tant qu'outils de régulation,(1) au<br />

bénéfice d'une régulation par le tarif, les missions des agences<br />

vont devenir plus qualitatives.<br />

La nouvelle génération de contrats illustre tout à fait ce propos.<br />

Autrefois enjeu financier pour les établissements sous dotation<br />

globale, le contrat est aujourd'hui un socle qui reprend les activités<br />

et moyens dont disposent l'établissement et les engage-<br />

ments auxquels il doit répondre en terme qualitatif. Le rôle<br />

dévolu auparavant quasi exclusivement à l'ANAES rentre<br />

désormais dans le champ des agences.<br />

Le chamboulement intervient de plus à un moment où les partenaires<br />

de l'agence se posent des questions sur leur propre<br />

évolution (mise en œuvre de la LOLF et réduction des effectifs<br />

pour l'Etat, réorientation des missions de contrôle pour l'assurance<br />

maladie).<br />

Malgré ces questionnements multiples, d'aucun voit un bel<br />

avenir pour les agences au travers des ARS, sans pour autant<br />

en préciser le contenu.<br />

Les Missions Régionales de Santé, créées en 2005, en sont<br />

peut-être une préfiguration, en instituant un champ de compétences<br />

commun ville/hôpital, mais limité à quelques domaines<br />

précis. Des expériences d'intégration des <strong>ARH</strong>, URCAM et<br />

Région sous la forme d'ARS devraient être conduites, mais<br />

elles n'ont pas été mises en œuvre, le contrôle des établissements<br />

de <strong>santé</strong> apparaissant comme un enjeu de pouvoir<br />

important. P.Vandenbergh<br />

(1) on a vu récemment les derniers déboires des Objectifs<br />

Quantifiés<br />

Les partenaires constitutifs du GIP se sententils<br />

toujours aussi partie prenante de la mission ?<br />

Quelle articulation avec le préfet sur la <strong>santé</strong><br />

publique ?<br />

Ne s'éloigne-t-on pas du "modèle SOUBIE"<br />

précité, fondé sur le décloisonnement et la<br />

concertation entre les différents partenaires,<br />

tout en maintenant un discours de façade sur<br />

les A.R.S. ?


Les partenaires constitutifs du GIP se sentent-ils toujours aussi<br />

partie prenante de la mission ?<br />

Pour Jacques Kiner, La CRAM n'a<br />

pas de place dans ces nouvelles<br />

agences<br />

"L'assurance maladie s'oriente de plus en<br />

plus vers le contrôle. "L'<strong>ARH</strong> de mis-<br />

sion" n'existe plus. /…/. A quoi je sers<br />

maintenant dans une <strong>ARH</strong> ? On constate<br />

le retour du préfet de région dans le<br />

PRSP. La CRAM n'a pas de place dans<br />

ces nouvelles agences : d'ailleurs les MRS n'existent pas. Je ne<br />

veux pas être simplement un contrôleur et les ARS n'apporteront<br />

pas de réponse si on ne redéfinit pas les rôles/…/<br />

Il faut rompre avec nos habitudes et rassembler tout le monde "<br />

Guy Legal, directeur régional du service<br />

médical de l’AM jusqu’en 2006<br />

"Le résultat des agences est positif<br />

même si on n'a pas obtenu toutes les<br />

restructurations souhaitées. Mais<br />

demain, que ferons- nous ?<br />

La séparation entre les deux domaines,<br />

ambulatoire et hospitalier, n'est plus de<br />

mise et c'est sans doute l'enjeu des<br />

ARS/…/ Pour moi l'opposition<br />

ville/hôpital n'existe pas. Demain, quelle union pourrons-nous<br />

faire pour réaliser une vraie gestion<br />

des risques dans la ville et à l'hôpital ?"<br />

Pierre Alégoët,<br />

directeur de la DRASS RA<br />

"Des ARS, pour quoi faire ? La<br />

ministre parle de "refonder le service<br />

public" : Faut-il absolument créer une<br />

nouvelle instance pour assurer la maîtrise<br />

des dépenses ?<br />

Il serait préférable de faire une rupture<br />

avec le système actuel en intégrant le<br />

médico-social et une autre responsabilité,<br />

celle de la sécurité sanitaire/…/ En Rhône-Alpes, il n'y a pas<br />

besoin de mobiliser les acteurs, les fusions existent déjà. En<br />

revanche ne faudrait-il pas faire une vraie rupture avec le corps<br />

préfectoral ?"<br />

Jacques Métais, directeur de<br />

l’<strong>ARH</strong> RA de 2001 à 2003<br />

"Je ferai plusieurs constats : le métier de<br />

base de l'agence continue à être au cœur<br />

de ses préoccupations mais avec des évo-<br />

lutions. Ce métier de base est facilité par<br />

la T2A.<br />

La démographie médicale est<br />

un élément puissant de restructuration.<br />

2ème constat : l'introduction de la T2A a privé les <strong>ARH</strong> d'un levier<br />

d'action financier important mais l'<strong>ARH</strong> continue à rémunérer les<br />

MIG, la psychiatrie, les SSR et les investissements les plus lourds.<br />

Dans le même temps on note l'attitude plus centralisatrice des<br />

ministères de la <strong>santé</strong> et de<br />

l'administration centrale assimilant l'<strong>ARH</strong> aux<br />

services déconcentrés de l'Etat<br />

3ème constat : c'est le refus d'admettre que l'organisation hospita-<br />

lière est plus efficace qu'elle ne l'a jamais été.<br />

Que nos hôpitaux ne soient pas assez performants,<br />

là je suis d'accord mais c'est un autre sujet."<br />

René Bonhomme, directeur de la<br />

DDASS haute Savoie<br />

"Les différences de fonctionnement tien-<br />

nent d'abord aux différences entre<br />

régions. Notre raison d'être pour tous,<br />

c'est de répondre aux besoins de <strong>santé</strong><br />

/…/ Si on va vers une ARS, quel avenir<br />

pour les DDASS ? Il faudrait trouver une<br />

définition pour<br />

les missions d'action sociale."<br />

Anne Boucharlat, médecin inspecteur<br />

de <strong>santé</strong> publique à la DRASS RA<br />

"Est-ce qu'actuellement on répond aux<br />

vrais besoins ?<br />

Est-ce que les soins sont fournis aux<br />

bonnes personnes ?"<br />

21


22<br />

Plus qu'une table ronde, il s'agit dans ce temps-là de permettre<br />

à la Directrice des Hôpitaux et au directeur actuel de<br />

l'agence de donner leur point de vue ou vision de l'évolution à<br />

terme des agences.<br />

Au-delà des appellations et structures de type ARS, il serait<br />

surtout nécessaire de pointer les conditions de mise en œuvre<br />

d'une réforme qui permette d'assurer qualité des soins et maî-<br />

trise des coûts.<br />

N'est-on pas dans une situation paradoxale aujourd'hui où l'on<br />

semble attendre toujours plus des agences - pour intégrer les<br />

champs ambulatoires et médico-sociaux - alors que leur évolution<br />

récente, vue de l'intérieur en tout cas, tend à les éloigner<br />

de leur objectif premier et à leur faire perdre leur intérêt et<br />

Nous reprenons certains éléments de son exposé :<br />

"J'ai partagé la même aventure que vous. L'hôpital a bougé et<br />

nécessite une organisation étroite avec les organismes de l'assurance<br />

maladie notamment la CNAMTS.<br />

Comme l'a dit Jacques Kiner : "la passion est toujours là, il faut<br />

donner de l'envie", je vais donc essayer de vous donner de<br />

l'envie.<br />

Vous avez parlé davantage de restructuration que de régula-<br />

tion : on ne fait pas de gestion, on fait du pilotage.<br />

Les <strong>ARH</strong> se trouvent au milieu du gué car leurs attributions<br />

sont limitées, parce que l'on a fait le pari d'un fonctionnement<br />

en réseau, plus intéressant mais plus exigeant qu'un travail<br />

hiérarchique.<br />

Les perspectives<br />

avantage de départ.<br />

Vouloir étendre les missions et le champ ne nécessite-t-il pas<br />

au préalable de reprendre la réflexion sur l'évolution d'une<br />

structure nécessairement transitoire ?<br />

Il ne semble pas, de ce point de vue-là, que le "plan hôpital<br />

<strong>2007</strong>" ait intégré toutes les conséquences de sa mise en<br />

œuvre sur l'évolution du pilotage du système de <strong>santé</strong>, au<br />

moins hospitalier.<br />

Sous l'apparence d'une réforme de technique tarifaire, la T2A<br />

a sous-tendu un autre mode de régulation de fait, auquel les<br />

institutions mises en place en 1996 doivent nécessairement<br />

s'adapter, mais sans que le cadre en ait été clairement défini.<br />

P.Vandenbergh<br />

Annie Podeur, directrice de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, présente lors<br />

de cette journée, apporte des précisions sur "ce cadre" et ouvre d'autres perspectives.<br />

Tout le monde est d'ailleurs conscient d'être au milieu du gué<br />

c'est pourquoi, déjà en 2002, on parlait d'ARS, mais personne<br />

ne met la même chose sous le même vocable.<br />

Dans notre pays on achoppe sur le "mécano-administratif"<br />

en oubliant l'essentiel.<br />

Les ARS sont donc à nouveau "à la mode". D'ailleurs le chan-<br />

tier, lancé officiellement par la ministre, démarre aujourd'hui.<br />

Un COPIL associant l'Etat, l'assurance maladie et les parlementaires,<br />

réfléchit sur le sujet et un projet de loi devrait émer-<br />

ger au printemps 2008<br />

Les objectifs sont toujours les mêmes : rendre les meilleurs<br />

services au meilleur coût, les sous-objectifs également : opti-<br />

miser la ressource, réduire les inégalités interrégionales et<br />

rendre l'organisation visible pour la population, les élus et<br />

même les professionnels de <strong>santé</strong>.<br />

Quelles sont Les clefs de la réussite ?<br />

La première clef serait d'identifier la plus-value de la réfor-<br />

me - le périmètre. Qu'est ce qui, aujourd'hui dysfonctionne ?<br />

Par exemple, la permanence des soins dysfonctionne ; l'hospitalisation<br />

à domicile réussira seulement si les médecins libé-<br />

raux sont associés. Qu'en est-il de la prévention ? Et puis<br />

d'autres sujets : s'il y avait une meilleure réflexion au niveau du<br />

territoire, il y aurait peut-être une meilleure articulation entre le<br />

sanitaire et le médico-social, etc…<br />

La 2ème clef : savoir se donner des outils : si on crée des<br />

ARS, elles auront des marges de manœuvre régionales, il fau-


"Nous avons surtout une 4ème clef de la réussite : ce sont des valeurs !”<br />

dra donc les utiliser pour réduire les inégalités entre régions<br />

dans le champ ambulatoire par exemple. Le système d'information<br />

partagé, autre outil, est "vital".<br />

Les systèmes actuels ont du mal à communiquer entre les services<br />

de l'Etat et l'assurance maladie.<br />

La 3ème clef passe par la réussite de la gouvernance !<br />

Comment conserver un pilotage responsable, prenant en<br />

compte le respect de la démocratie sanitaire ? Comment<br />

conserver le caractère interministériel d'une politique de <strong>santé</strong> ?<br />

Pour réussir les ARS un mode de coordination étroit sera<br />

nécessaire entre la CNAMTS, l'Etat et la CNSA."<br />

Marc Bremond, médecin, conseiller de l'URML et consultant<br />

indépendant : votre "profil" vous désignait pour animer les<br />

tables rondes correspondant aux 4 étapes de l'agence, qu'est-ce<br />

qui, pour vous, dans cet exercice, a été le plus marquant ? M.B.<br />

: L'exercice de modération des tables rondes impose d'être à l'écoute<br />

de chacun des orateurs en tant que témoin d'une réalité en mouve-<br />

ment, d'être attentif à l'expression d'une pensée construite grâce à<br />

l'expérience d'un vécu, d'être en éveil sur ce qui fait lien entre les<br />

intervenants. Dans cet exercice ce qui m'a le plus frappé c'est le<br />

thème d' "être une équipe, d'être ensemble ". Ce sujet est revenu très<br />

fréquemment dans les propos des uns et des autres, comme s'il apparaissait<br />

important de se rappeler qu'être ensemble n'est pas un acquis<br />

mais une construction de tous les jours. Dans un contexte où on pourrait<br />

penser que les acquis institutionnels partagés entre <strong>ARH</strong>, CRAM,<br />

URCAM, DRASS, DDASS depuis ces dix dernières années ont été<br />

suffisamment robustes pour donner du corps à l'idée d'équipe instituée,<br />

il semble assez surprenant d'entendre qu'il faut réactualiser l'alliance<br />

entre tous. Plus surprenant encore, il semble que l'essence<br />

même de ce rapprochement entre les institutions soit extrêmement<br />

sensible à la personnalisation des rapports. Autrement dit l'institution<br />

<strong>ARH</strong> n'existe que si elle sait faire toute la place à l'expression des<br />

personnalités représentant les institutions partie prenante. Ce qui est<br />

finalement assez éclairant sur ce qu'est le modèle de régulation régionale<br />

à la française qui s'est progressivement mis en place depuis plus<br />

de quinze ans (les premiers SROS expérimentaux). L'<strong>ARH</strong> est le lieu<br />

où, grâce au débat sur la planification de l'offre de soins à moyen<br />

terme, se négocie un ordre social régional adapté à la mise en œuvre<br />

de cette planification. On est loin d'une instance tutélaire et technocratique<br />

toute puissante.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Est-ce que cette journée vous a permis de découvrir un<br />

rôle de l'agence que vous ignoriez jusqu'alors ?<br />

*********<br />

Une "conclusion-exhortation" de la part d'Annie Podeur :<br />

"Nous avons surtout une 4ème clef de la réussite : ce sont des<br />

valeurs ! Il faut renoncer à nos territoires administratifs pour<br />

réfléchir aux territoires de vie de nos concitoyens.<br />

Il faut avoir la capacité d'accepter les réformes et faire fi de nos<br />

ego respectifs.<br />

Ne restez pas dans des interrogations existentielles sur vos<br />

postes ou vos structures, mettez en application le SROS 3 : ça<br />

va plus loin que la filière de soins, il s'agit de la filière globale<br />

de prise en charge."<br />

reprise des propos de l’ensemble des participants :JF<br />

M.B. : J'ai compris que l'<strong>ARH</strong><br />

avait, avec la mise en place de la<br />

T2A, vu sa marge de manœuvre<br />

réduite pour lier planification de<br />

l'offre de soins et dynamique des<br />

établissements, même si sur ce<br />

sujet les positions des uns et des<br />

autres semblent assez contrastées.<br />

J'ai également perçu tout le travail<br />

d'accompagnement que peuvent<br />

mener les personnels de l'<strong>ARH</strong><br />

auprès des établissements qui la<br />

sollicitent. Je ne voyais pas l'<strong>ARH</strong> aussi proche des établissements.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Comment "sentez-vous" l'évolution prochaine ?<br />

M.B. : La mise en cohérence de l'offre de soins de <strong>santé</strong>, qu'elle<br />

concerne la ville, l'hôpital, le secteur médico-social, est une priorité<br />

assez bien identifiée. Ce qui suppose une vision renouvelée d'une planification<br />

qui prendrait en compte toutes les dimensions des parcours<br />

de soins. Penser cette nouvelle planification appelle dès lors à réfléchir<br />

sur des modes d'organisation collective des professionnels de<br />

<strong>santé</strong> et du médico-social qui puissent garantir la mise en cohérence<br />

des parcours de soins. Pourquoi ne pas imaginer l'<strong>ARH</strong> comme un<br />

maître d'ouvrage définissant des cahiers des charges adaptés à l'organisation<br />

des parcours de soins et qui lancerait des appels d'offre aux-<br />

quels répondraient des professionnels de <strong>santé</strong> et du médico-social<br />

organisés… ce n'est peut-être qu'une utopie mais elle a déjà fait l'objet<br />

d'un scénario, écrit dans un rapport du plan en 1990. //<br />

23


24<br />

Nouvelles unités de médecine<br />

au centre hospitalier du Pays du Giers<br />

En septembre dernier, le CHPG inaugurait un hôpital de jour et un hôpital de semaine.<br />

Florence Nart, directrice de l'établissement, insiste dans son discours sur tout ce qui est innovant.<br />

Elle parle de nouveaux métiers, les coordonateurs ; elle parle de l'attention portée aux<br />

malades, du souci de leur bien-être… ; elle parle de la "philosophie " du service : simplicité, écoute,<br />

convivialité, échanges…<br />

Nous avons choisi d'interviewer GhislaineDurupt, cadre de<br />

<strong>santé</strong><br />

(à gauche sur la photo)<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : La conception d'hôpital de jour ou de semaine n'est<br />

pas en soi une nouveauté. En quoi les unités qui viennent<br />

d'être ouvertes au CHPG sont-elles innovantes ?<br />

G.D : Elles sont innovantes à plusieurs titres. Tout d'abord la<br />

pluridisciplinarité médicale : en effet les spécialistes du CHPG<br />

se rendent auprès de leurs patients dans ces unités ; la coordination<br />

assurée par un médecin non spécialisé ; l'accueil per-<br />

sonnalisé à l'étage : les infirmières prennent en charge les<br />

patients à l'accueil médico administratif, dès que les<br />

démarches sont terminées ; l'accompagnement du patient<br />

dans ses gestes, sa vie, tout au long de son séjour dans ces<br />

unités par les mêmes professionnels : le soin et la relation<br />

s'inscrivent ainsi dans la continuité. Innovation aussi dans un<br />

service hôtelier repensé pour plus de proximité avec le patient,<br />

pour la possibilité d'un apport alimentaire (repas complet ou<br />

collation) à toute heure. Cette flexibilité permet de s'adapter<br />

aux soins ou aux déplacements des patients lors des examens<br />

et consultations. Cette fonction est remplie par des aides soignantes<br />

accomplissant le nouveau métier de " référent hôtelier<br />

", en partenariat avec les diététiciennes. "Tout ça" différencie<br />

ces unités des unités " standard ".<br />

Le concept qui a guidé ce projet est " prendre soin ". Et "<br />

prendre soin " signifie: l'attention à la personne associée à une<br />

technique fiable ou, dit autrement, comment faire vivre ces<br />

deux aspects pour des soins rapides, efficaces, mais parfois<br />

agressifs (chimiothérapie) en partenariat avec la personne<br />

accueillie.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Quel est le rôle du médecin "coordonnateur" ?<br />

G.D. : Son rôle est fondamental car, constamment présent<br />

dans ces unités, il fait le lien entre plusieurs spécialistes. Il<br />

assure le suivi quotidien du patient et la synthèse de toutes les<br />

informations concernant le séjour. Là encore nous pouvons<br />

parler d'innovation car c'est un partenariat encore peu répandu<br />

à l'hôpital.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Parlez-nous de ce que vous appelez " L'espace<br />

soins " ?<br />

Cette pièce peut accueillir simultanément 6 personnes pour<br />

recevoir des soins.<br />

Des paravents peuvent être installés entre chaque fauteuil<br />

pour isoler, ceux qui le souhaitent, du regard des autres.<br />

Les soins réalisés dans cet espace ne sont pas invasifs : prise<br />

de sang, pansement, perfusion, surveillance tensorielle. Les<br />

soins plus lourds sont réalisés dans des chambres à un lit :<br />

ponction d'ascite, chimiothérapie hautement émétisante.<br />

L'aménagement de cette pièce a été particulièrement réfléchi.<br />

Les coloris (tons chauds : orangé, tommette, brun, beige…),<br />

les matériaux (dominance de bois), de grandes baies vitrées ;<br />

donnent plutôt l'image d'un salon que d'un local hospitalier<br />

destiné à la dispensation des soins… Pour Laurence Nart, la<br />

directrice :" La communication entre malades est indispensable.<br />

Elle fait partie de la thérapie. Il faut qu'ils puissent papo-<br />

ter pendant les soins."//<br />

Les unités en chiffres<br />

10 places en hôpital de jour,<br />

ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 17h<br />

16 lits en unité de semaine<br />

Hospitalisation comprise entre 2 et 4 jours


Souvenez-vous :<br />

En juillet <strong>2007</strong> les partenaires concernés par le devenir des établissements<br />

du plateau d'Hauteville se réunissent à la préfecture de l'Ain.<br />

Cette rencontre permet d'échanger sur les orientations possibles dans<br />

le cadre défini par le schéma régional d'organisation sanitaire, (SROS<br />

2006-2010). Si le SROS reconnaît une vocation régionale et interbassins<br />

aux établissements de soins de suite du plateau d'Hauteville,<br />

cette orientation doit faire l'objet d'une déclinaison médicale pour la<br />

durée du schéma.<br />

Le préfet et le directeur de l'<strong>ARH</strong>, Jean-Louis Bonnet, proposent<br />

alors que les cinq structures concernées réfléchissent ensemble pour<br />

l'élaboration d'un projet médical commun avec l'aide d'une mission<br />

d'appui. Cette mission associera les collectivités territoriales intéres-<br />

sées.<br />

Pour conforter en quelque sorte cette décision, le directeur de l'agen-<br />

ce se rend sur place à la fin du mois d'août et, comme le souligne<br />

M.Argenti, maire d'Hauteville : "La réflexion sur le projet médical<br />

commun démarre aujourd'hui, 31 août. Il est nécessaire d'avoir<br />

le centre hospitalier public<br />

Un projet médical commun pour<br />

le plateau d'Hauteville<br />

Les établissements concernés<br />

Mangini, le premier sanatorium français<br />

désormais une vision globale de l'activité sanitaire de l'ensemble des<br />

établissements du plateau et de trouver un équilibre entre des activités<br />

de proximité et des activités plus spécialisées. "<br />

A l'origine la vocation du plateau est d'accueillir les malades atteints<br />

de tuberculose. 2500 lits "au plus haut" de la tuberculose, on en<br />

compte 1402 en 1994 et 905 en 2006. Selon M.Argenti, pour main-<br />

tenir la pérennité il conviendrait de conserver la masse critique de<br />

905 lits.<br />

Au cours de sa visite, M. Bonnet constate une qualité de bâti très<br />

diverse plaidant en effet pour une réflexion commune et globale sur<br />

ce qu'on veut faire sur le plateau. Seul un projet médical commun<br />

assurera la pérennisation de l'activité qui passera par la complémentarité<br />

plutôt que par la concurrence. .<br />

Les travaux lancés par la Mairie d'Hauteville et ceux poursuivis en<br />

interne devraient permettre très prochainement de clarifier le paysage<br />

et de préciser le devenir du plateau.<br />

En 1897, à l'initiative de Félix Mangini, est créée l'Œuvre Lyonnaise<br />

des Tuberculeux Indigents, reconnue d'utilité publique. Cette association<br />

va construire en trois ans, sur les conseils du Docteur Dumarest, le<br />

premier sanatorium français à Hauteville (Ain). La tuberculose était<br />

alors un véritable fléau en l'absence de traitements efficaces.<br />

Clair Soleil Château d’Angeville<br />

Jacqueline Ferret, <strong>ARH</strong><br />

Helios<br />

Orcet Le Sermay<br />

25


26<br />

En visite au centre hospitalier de Rumilly…<br />

où l'on met l'accent sur<br />

les coopérations…dans le cadre d'un futur<br />

projet médical de territoire ?<br />

La visite de Monsieur BONNET au centre hospitalier de<br />

Rumilly le 3 octobre dernier, outre la rencontre avec un établissement<br />

dynamique et sa communauté médicale, est l'oc-<br />

casion d'évoquer la coopération et les rapprochements culturels<br />

de cet hôpital avec l'hôpital de référence, le CHRA.<br />

Notons que certaines des initiatives prises par ces deux éta-<br />

blissements peuvent être exportables et reproductibles dans<br />

d'autres structures.<br />

Ces deux établissements tissent des liens depuis de nom-<br />

breuses années à travers, par exemple, des formules de<br />

convention, comme la prestation de laboratoire, le PMSI,…<br />

L'ensemble de ces coopérations s'est structuré grâce à la<br />

communauté d'établissements "CESAR" (Communauté<br />

d'Etablissements de Santé Annecy Rumilly) mise en place en<br />

2001.<br />

M. Triquard, directeur du CH de Rumilly, développe, pour <strong>ARH</strong><br />

<strong>Info</strong>, son partenariat avec l'hôpital d'Annecy.<br />

"Dès 2002, la création d'une Fédération Inter Hospitalière des<br />

urgences permet, grâce à la participation d'une seule équipe<br />

de médecins urgentistes, de professionnaliser la prise en<br />

charge de petites urgences au sein d'une structure de consultation<br />

non programmée, " soins externes " ouverts de 8 heures<br />

à 18 heures 30, 6 jours sur 7 (4600 passages par an).<br />

L'arrêté du 14 mars <strong>2007</strong> de l'<strong>ARH</strong>, suite au dépôt en commun<br />

d'autorisation de l'activité d'urgence, donne alors une véritable<br />

reconnaissance juridique à une activité de petites urgences<br />

dans le bassin de l'Albanais (population de 45.000 habitants)<br />

en pleine expansion. Sa reconnaissance financière est égale-<br />

ment garantie par l'octroi du forfait annuel et le versement des<br />

ATU (accueil et traitement des urgences).<br />

Avec l'extension souhaitée des horaires du soir et la mise en<br />

place de la T2A à 100 %, le système devrait permettre à terme<br />

de conforter deux postes de praticiens hospitaliers sur ce système<br />

de coopération.<br />

Par ailleurs nos deux établissements se sont engagés avec<br />

également le Centre Hospitalier d'Annemasse, dès 2004, dans<br />

un groupement d'achats de commandes pour l'acquisition d'un<br />

dossier médical informatisé. L'appel d'offre commun s'est<br />

concrétisé en choisissant le produit de la société AGFA et son<br />

dossier médical informatisé " ORBIS ". Ce dossier, utilisé<br />

aujourd'hui dans près de la moitié des hôpitaux allemands est<br />

un système d'information très performant de type ERP<br />

(Enterprise ressource Progiciel - progiciel de gestion intégrée).<br />

Installé depuis le début de l'année 2006 au CHRA, il sera une<br />

réalité dès le mois de novembre dans notre établissement.<br />

Pour préparer cette évolution, le centre hospitalier de Rumilly<br />

a investi près de 400.000 euros dans le renouvellement de son<br />

système d'information, partant du cœur de réseau, de la gestion<br />

patient, au circuit informatisé du médicament.<br />

Avec ce choix stratégique, opéré en commun, nos deux établissements<br />

s'ouvrent de véritables " autoroutes de l'information<br />

" qui leur permettront d'évoluer sur les échanges numéri-<br />

sés (radio, laboratoire, dossier médical…).<br />

Nous développons aussi des collaborations en termes de<br />

filières de soins, notamment sur la rééducation et réadaptation<br />

cardiaque et neurologique, mais également pour permettre le<br />

développement des soins palliatifs."<br />

Projet extension<br />

EHPAD<br />

(Photo<br />

M.Dessertine)<br />

Propos recueillis par J.Ferret


Centre Hospitalier de Sainte Foy lès Lyon :<br />

le premier établissement hospitalier solaire<br />

du département<br />

Equilibre budgétaire et développement<br />

durable, un même enjeu.<br />

Le centre hospitalier de Sainte Foy-lès-Lyon engagé en<br />

2005 auprès de l'agence Rhône Alpes dans un contrat de<br />

retour à l'équilibre budgétaire est conduit à étudier<br />

diverses pistes possibles d'économies. L'objectif est<br />

alors de réaliser ces économies sans que celles-ci n'aient<br />

d'impact au niveau de la qualité de la prise en charge du<br />

patient.<br />

Les technologies nouvelles peuvent ainsi être mises à profit :<br />

téléphonie par VOIP*, automatisation du standard 24h/24h<br />

notamment.<br />

Par ailleurs, en observant les principaux postes de dépenses,<br />

la question du renchérissement des approvisionnements énergétiques<br />

se pose et les investigations sur cette problématique<br />

sont approfondies. Au terme de l'analyse de faisabilité et d'opportunité<br />

du bureau d'étude sollicité, l'établissement fait le<br />

choix de changer les énergies de chauffage. En effet, il appa-<br />

raît qu'en couplant énergie solaire avec un passage de l'énergie<br />

fuel au gaz de ville, la facture énergétique annuelle de l'établissement<br />

en matière de production d'eau chaude sanitaire et<br />

de chauffage serait divisée par deux. Le coût de l'investissement<br />

sera amorti en dix ans.<br />

Les panneaux solaires mis en place sur la toiture de l'hôpital et<br />

sur celle de la maison de retraite offrent, en période estivale,<br />

un taux de couverture des besoins en eau chaude sanitaire<br />

proche des 100%, la moyenne annuelle se situant à plus de<br />

50%. De plus, ils s'harmonisent parfaitement avec l'architecture<br />

des bâtiments.<br />

L'hôpital de Rumilly en bref :<br />

Avec 310 lits et places et 320 agents cet établissement de<br />

proximité joue pleinement son rôle avec un service de médecine,<br />

des urgences, un plateau technique. Il dispose de spécialités<br />

dans le domaine de la rééducation cardiaque et neuro-<br />

logique..<br />

Il assure également un véritable "continuum" gériatrique et<br />

développe les soins palliatifs.<br />

Il possède également un IFAS de 27 places d'élèves aides-soignants.<br />

Par ce choix technologique innovant, le centre hospitalier de<br />

Sainte Foy-Lès-Lyon se positionne parmi les premiers sinon<br />

comme le premier établissement hospitalier solaire du département<br />

et démontre que protection de l'environnement et éco-<br />

nomies peuvent aller de paire et participer ainsi non seulement<br />

au développement durable mais aussi à la pérennisation de<br />

notre système de <strong>santé</strong> en contribuant à en assurer l'équilibre<br />

financier.<br />

Les panneaux solaires mis en place sur la toiture<br />

de l'hôpital s’harmonisent parfaitement...<br />

A.Reigner , directeur, G.Le Henaff,dteur adjoint<br />

* "La voix sur réseau IP, ou " VoIP " pour Voice over IP, est une tech-<br />

nique qui permet de communiquer par la voix via l'Internet ou tout<br />

autre réseau acceptant le protocole TCP/IP. Cette technologie est<br />

notamment utilisée pour supporter le service de téléphonie IP (" ToIP "<br />

pour Telephony over Internet Protocol)."<br />

Face à une offre de soins qui se modifie, l'hôpital de Rumilly<br />

souhaite conserver son positionnement sur ses missions de<br />

proximité et se développer dans les domaines des soins de<br />

suite et de réadaptation en aval du CHRA.<br />

Les projets :<br />

Une structure Alzheimer de 48 lits début 2008<br />

La réhabilitation de 2 bâtiments de soin //<br />

27


28<br />

Les projets du centre hospitalier de Voiron<br />

Adaptation de ses structures à l'évolution de <strong>santé</strong> de la population mais aussi projet de<br />

construction d'un hôpital neuf : c'est ce que M.Bonnet, directeur de l'<strong>ARH</strong>, découvre lors<br />

de sa visite au centre hospitalier de Voiron<br />

Ces présentations se sont accompagnées de visites : site du nouvel hôpital, site d'accueil<br />

des personnes âgées de Coublevie et nouveaux locaux de chirurgie ambulatoire.<br />

Une attention particulière sera apportée à l'intégration du<br />

futur bâtiment dans le site<br />

A l'issue d'un concours (février <strong>2007</strong>) mettant en compétition<br />

quatre équipes d'architectes et après examen de chacune des<br />

esquisses par des groupes de travail pluridisciplinaires, le<br />

cabinet Nickl & Partner de Munich est choisi afin d'assurer la<br />

maitrise d'œuvre du nouvel établissement.<br />

Ce nouvel hôpital, beaucoup plus vaste que l'actuel et<br />

construit sur un site plus adapté à d'éventuelles extensions<br />

permettra de conforter et de développer l'offre de <strong>santé</strong> dans<br />

le bassin voironnais mais aussi de s'ouvrir à des activités nouvelles<br />

comme la dialyse et la chimiothérapie.<br />

Une attention particulière sera apportée à l'intégration du futur<br />

bâtiment dans le site et fera également l'objet d'une démarche<br />

HQE (Haute Qualité Environnementale) dans les domaines<br />

Quelques chiffres (données annuelles) :<br />

Le projet hôpital neuf<br />

maquette du futur<br />

hôpital de Voiron<br />

suivants : choix des matériaux, gestion énergétique (chauffe-<br />

rie bois, protections solaires, …) et respect des riverains en<br />

phase chantier (limitation des nuisances).<br />

Des groupes de travail, coordonnés et pilotés par une équipe<br />

"Nouvel Hôpital", représentatifs de l'ensemble des professionnels,<br />

se sont réunis en avril-mai de cette année, pour étudier<br />

les aménagements et l'organisation générale des locaux<br />

du futur hôpital, sur la base de l'esquisse<br />

Les besoins de chaque secteur d'activité répertoriés sont<br />

regroupés dans les domaines suivants :<br />

- hospitalisation complète médecine et chirurgie,<br />

- pôle femme-enfant,<br />

- secteur " chaud " (soins intensifs)<br />

- pôle ambulatoire<br />

- pôle logistique médical et hôtelier<br />

Parallèlement, un comité de pilotage, installé en décembre<br />

2005 et présidé par le préfet, associant les différents services<br />

de l'Etat, les représentants des collectivités locales, l'<strong>ARH</strong> et<br />

l'hôpital, se réunit régulièrement pour coordonner les différentes<br />

procédures liées à l'acquisition des terrains et à la réalisation<br />

des voies d'accès du site.<br />

La fin des travaux est prévue au dernier trimestre 2011.<br />

Hôpital actuel (données 2006) Nouvel Hôpital<br />

220 lits et places 320 lits et places MCO et 26 lits de soins de<br />

suite et de réadaptation gériatrique<br />

8 unités d'hospitalisation 13 unités d'hospitalisation et ambulatoire<br />

9484 séjours en hospitalisation 15000 séjours en hospitalisation<br />

26259 passages aux urgences 35000 passages aux urgences<br />

1613 naissances 2000 accouchements<br />

4808 interventions 5200 interventions et près de<br />

1900 endoscopies


L'accent est mis sur La filière gériatrique...<br />

Trois dates récentes marquent la constitution de cette<br />

filière gériatrique :<br />

2001 : transformation du service de médecine polyvalente<br />

en service de court séjour à orientation gériatrique<br />

(20 lits)<br />

2004 : création d'une consultation gériatrique avancée<br />

non programmée<br />

2006 : labellisation de la consultation mémoire de proximité<br />

(Plan Alzheimer)<br />

Pour la mise en œuvre de cette filière, le centre hospitalier<br />

s'appuie sur ses ressources (l'établissement dispose aussi de<br />

120 lits d'EHPAD) et développe ses partenariats extérieurs :<br />

hôpital local de St Geoire en Valdaine et EHPAD de Voreppe<br />

(direction commune CHV), centres hospitaliers du Voironnais :<br />

Rives, Tullins, St Laurent du Pont, convention avec l'EHPAD<br />

du Voironnais. L'hôpital travaille aussi en lien avec les SSIAD<br />

et l'ADMR, avec les médecins de ville et l'association pour<br />

l'amélioration de la prise en charge des troubles cognitifs dans<br />

le voironnais (APA COG VOIRON). Enfin, il intervient dans la<br />

coordination territoriale pour l'autonomie.<br />

En <strong>2007</strong>, dans un contexte d'urgence, 30 lits de médecine<br />

polyvalente sont créés dans l'objectif de libérer des lits de court<br />

séjour, d'atténuer la pression sur le service des urgences et de<br />

maintenir une activité programmée en chirurgie. Seule cette<br />

opération permet alors une réponse rapide (effet T2A) tout en<br />

s'inscrivant dans une anticipation du programme Hôpital neuf.<br />

L'équipe médicale a déterminé aussi 4 projets cibles, poursuivis<br />

dans le cadre du projet médical :<br />

- la création d'une unité de soins de suite et de réadaptation<br />

gériatrique de 26 lits dans la perspective de l'hôpital neuf ;<br />

- la constitution d'une équipe mobile de gériatrie en s'appuyant<br />

sur l'expérience des consultations gériatriques avancées ;<br />

- la création d'un hôpital de jour gériatrique en partenariat avec<br />

les établissements du Voironnais ;<br />

- la création d'une unité de 15 places pour résidents désorientés,<br />

dans le cadre de la restructuration de l'EHPAD en cours<br />

(réception prévue en juin 2008).<br />

... et des projets transversaux<br />

Par ailleurs l'équipe est engagée dans des projets transver-<br />

saux : équipe mobile soins palliatifs, CLAN (dépistage de la<br />

dénutrition) et EPP (Evaluation des Pratiques en soins palliatifs,<br />

Pertinence des prescriptions médicamenteuses chez les<br />

Et,… en application du SROS,<br />

personnes âgées et évaluation de la prévention des escarres)<br />

Qu'en est-il de l'unité de chirurgie et anesthésie ambulatoire ?<br />

Jusqu'en juin <strong>2007</strong>, le centre hospitalier pratique une activité<br />

ambulatoire au sein de ses services d'hospitalisation complète<br />

(10 places médecine et chirurgie autorisées)<br />

La construction d'un nouveau bâtiment, réceptionné en<br />

novembre 2006 pour accueillir les urgences et les soins intensifs<br />

permet de libérer des locaux pour améliorer les prises en<br />

charge ambulatoires chirurgicales et des IVG<br />

Ces nouveaux locaux et équipements, dimensionnés pour<br />

accueillir 2000 venues en 2009, prendront en charge 1720<br />

patients (dont 300 pour des IVG) dès la première année d'exploitation.<br />

M.Charbois, directeur du CH de Voiron<br />

M.Charbois et M.Bonnet<br />

Entrée des uregnces au CH de Voiron<br />

29


30<br />

La création d'une unité d'hospitalisation<br />

spécialement aménagée en Rhône-Alpes<br />

complète le dispositif de prise en charge<br />

de la souffrance psychique en prison<br />

Ainsi la loi d'orientation et de programmation de la Justice<br />

(LOPJ) n°2002-1138 du 9 septembre 2002 prévoit la création<br />

d'unités d'hospitalisation spécialement aménagées (UHSA)<br />

pour répondre à la demande d'hospitalisations psychiatriques<br />

des personnes détenues.<br />

Cette création est le quatrième volet de la réforme conduisant<br />

à un dispositif global de prise en charge de l'ensemble des<br />

besoins de <strong>santé</strong> des personnes détenues. Ce dispositif<br />

consacre le principe de l'organisation des soins ambulatoires<br />

par les établissements de <strong>santé</strong> au sein des établissements<br />

pénitentiaires, et celui de la création d'unités d'hospitalisation<br />

sécurisées en milieu hospitalier.<br />

Les UHSA sont destinées à l'hospitalisation avec ou sans<br />

consentement des personnes détenues<br />

Les UHSA sont destinées à l'hospitalisation avec ou sans<br />

consentement des personnes détenues, quelles que soient la<br />

pathologie psychiatrique et la durée du séjour, dès lors<br />

qu'existe une indication de prise en charge à plein temps<br />

posée médicalement. Elles ne sont a contrario pas destinées<br />

à la prise en charge de personnes détenues dangereuses ou<br />

réputées dangereuses qui ne présentent pas de trouble psychiatrique<br />

médicalement avéré.<br />

Les UHSA sont rattachées aux secteurs de psychiatrie en<br />

milieu pénitentiaire.<br />

La création de 17 UHSA d'une capacité totale de 705 lits en<br />

deux tranches est ainsi retenue au plan national. La première<br />

tranche de travaux concernant 9 unités de 460 lits débutera en<br />

2008. La seconde, de 8 unités de 245 lits, est prévue pour<br />

2010-2011.<br />

Contexte général<br />

Face au constat d'une certaine inadaptation des moyens actuels du dispositif de <strong>santé</strong> publique pour la prise en char-<br />

ge des problèmes posés par la souffrance psychique et la maladie mentale en prison, il est jugé nécessaire de se doter<br />

d'un nouveau type d'institution calqué sur les unités hospitalières sécurisées interrégionales (UHSI) créées par l'arrêté<br />

du 24 août 2000 pour la prise en charge des pathologies somatiques dans la population pénale.<br />

L'implantation prévue à Lyon, dans le cadre de la première<br />

tranche, doit couvrir temporairement les besoins des Régions<br />

Pénitentiaires de Lyon et Dijon dans l'attente de la création<br />

d'une UHSA à Dijon. Il faut rappeler que les Directions<br />

Interrégionales des Services Pénitentiaires (DISP) couvrent<br />

plusieurs régions administratives ainsi la DISP de Lyon a compétence<br />

sur les régions de Rhône Alpes et Auvergne et celle<br />

de Dijon sur les régions de Bourgogne, Franche Comté et<br />

Champagne Ardennes.<br />

La région Rhône Alpes est la première à répondre aux exigences<br />

des ministères concernés<br />

La région Rhône Alpes est la première à répondre aux exigences<br />

des ministères concernés (Justice et Santé) et le site<br />

du centre hospitalier le Vinatier (le terrain retenu se situe à<br />

l'extrémité Nord-Est du site du C.H) devrait accueillir la première<br />

UHSA.<br />

L'UHSA relève du secteur 69P10 de psychiatrie en milieu péni-<br />

tentiaire, Service Médico-Psychologique Régional (SMPR) de<br />

Lyon dont l'établissement de rattachement est le Centre<br />

Hospitalier Le Vinatier.<br />

Le CH Le Vinatier est le maître d'ouvrage de l'opération<br />

Le CH Le Vinatier est le maître d'ouvrage de l'opération de<br />

construction, dans le cadre d'une procédure de conceptionréalisation.<br />

Le bâtiment, d'une capacité de 60 places réparties<br />

en 3 unités de 20 lits représente une surface utile de 2515 m2,<br />

soit environ 4025 m2 de surface hors œuvre nette estimée<br />

pour l'accueil des patients, de l'équipe soignante et de l'équi-<br />

pe pénitentiaire en charge de la sécurité.


Cette unité devant desservir également les établissements de<br />

la région Auvergne, des représentants de l'<strong>ARH</strong> Auvergne et<br />

des représentants de structures psychiatriques de cette région<br />

sont associés à ce groupe.<br />

Un groupe technique, regroupant les différentes composantes<br />

des institutions décisionnelles, contribue à l'élaboration d'un<br />

document commun consensuel.<br />

Ce groupe comprend des membres de la DISP, de l'<strong>ARH</strong>RA,<br />

de la DRASS, de la DDASS du Rhône, de l'<strong>ARH</strong> Auvergne.<br />

Deux prestataires assurent l'assistance à maîtrise d'ouvrage<br />

(AMOME Conseil) et la programmation des besoins fonction-<br />

nels et techniques (COUZANNE programmation).<br />

L'UHSA : une opération d’un type particulier<br />

En effet cette opération doit garder comme objectif prioritaire<br />

celui de la primauté du soin, même si la personne détenue<br />

demeure sous écrou pendant son hospitalisation et est, de ce<br />

fait, soumise à des règles contraignant sa liberté de déplacement<br />

et de communication et celui d'une double prise en char-<br />

ge, sanitaire et pénitentiaire, afin d'assurer des soins adaptés<br />

dans un cadre sécurisé.<br />

La réalisation de l'UHSA doit pouvoir assurer aux patients<br />

détenus des soins de qualité, équivalents à ceux offerts à la<br />

population en général : ceci implique de disposer de la même<br />

diversité des modes de prise en charge et de traitement. Il<br />

s'agira notamment de permettre des hospitalisations avec<br />

consentement et d'organiser la continuité des soins entre les<br />

diverses structures de prise en charge, aussi bien pendant l'incarcération<br />

que lors de la sortie de détention. Il s'agira aussi de<br />

maintenir la sécurité pénitentiaire et criminologique en préve-<br />

nant les évasions et en assurant la sécurisation des personnes<br />

et des biens. Optimiser les moyens de mise en œuvre de façon<br />

à limiter les besoins en effectifs de sécurité et à éviter autant<br />

que possible de devoir mobiliser les prêts de main forte et optimiser<br />

l'utilisation des compétences des professionnels intervenant<br />

au sein de l'UHSA : ces deux principes doivent également<br />

guider la conception d'une telle unité.<br />

Conduite de projet<br />

Le groupe projet constitué, animé par le maître d'ouvrage (direction du Vinatier), sur la base du cahier des charges<br />

national, a élaboré d'une part un programme médical et d'autre part un programme des besoins<br />

fonctionnels et techniques.<br />

Qui sont les patients ?<br />

Conformément aux règles hospitalières en vigueur, l'UHSA a<br />

vocation à prendre en charge les hommes et les femmes détenus<br />

souffrant de troubles psychiatriques nécessitant une hos-<br />

pitalisation. Elle peut accueillir aussi des mineurs détenus. Les<br />

unités d'hospitalisation sont donc mixtes par exception au principe<br />

en vigueur dans les établissements pénitentiaires, de<br />

séparation des hommes et des femmes et des majeurs et des<br />

mineurs. Il appartient à l'établissement de <strong>santé</strong> de garantir la<br />

protection des mineurs. L'UHSA admet les patients selon les<br />

deux indications d'hospitalisation, avec consentement ou sans<br />

consentement. Elle peut également être conduite à recevoir<br />

des détenus hospitalisés d'urgence.<br />

Et les personnels ?<br />

Une équipe médicale et des personnels pénitentiaires<br />

L'équipe médicale a pour mission d'assurer la délivrance et la<br />

continuité des soins, tout au long du séjour du patient à<br />

l'UHSA, ainsi que la gestion interne des unités de soins en<br />

s'appuyant sur le règlement intérieur hospitalier. Elle assume<br />

le fonctionnement, au quotidien, d'une unité mixte (hommes,<br />

femmes, mineurs) et est capable d'évaluer la dangerosité psychiatrique<br />

du patient et sa prévention. Enfin, elle assure la<br />

sécurité intérieure des locaux d'hospitalisation et de soins.<br />

Le rôle des personnels pénitentiaires est strictement limité aux<br />

aspects pénitentiaires de l'UHSA. Il concerne d'abord la sécu-<br />

rité des personnes et des biens ainsi que la sécurité anti-évasion<br />

et anti-intrusion. Il permet le suivi pénitentiaire de la situation<br />

des patients détenus en coordination avec l'établissement<br />

pénitentiaire concerné et le maintien des liens familiaux.<br />

Ainsi l'équipe pénitentiaire assure la prévention des tentatives<br />

d'évasion et d'intrusion, la protection des personnes, des biens<br />

et du bâtiment, la prise en charge des modalités d'entrée et de<br />

sortie des patients, la gestion et l'organisation des visites des<br />

familles aux parloirs. L'équipe pénitentiaire peut aussi avoir la<br />

charge du transport du patient détenu lors de ses déplacements<br />

hors de l'établissement.<br />

31


32<br />

Schéma d’organisation<br />

Calendrier de l’opération<br />

Programmation janvier à juin <strong>2007</strong><br />

Concours de concepteur réalisateur juillet à novembre <strong>2007</strong><br />

Notification du contrat début 2008<br />

Début des travaux 2ème trimestre 2008<br />

Fin des travaux 3ème trimestre 2009


L'UHSA s’inscrit dans le programme “Culture à l’hôpital<br />

Depuis 1998, le centre hospitalier le Vinatier développe et pérennise l'action culturelle conduite par "la Ferme du<br />

Vinatier" dans le cadre aujourd'hui de la convention Direction Régionale des Affaires Culturelles / Région Rhône Alpes<br />

/ Agence Régionale de l'Hospitalisation.<br />

Aussi, confirmant son intérêt pour la culture, l'hôpital souhaite<br />

intégrer une intervention artistique durable dans un projet<br />

architectural qui impacte fortement son territoire avec des<br />

enjeux humains importants. Il mobilise ses compétences<br />

locales pour accompagner ce processus.<br />

Une intervention artistique incluse dans la démarche de<br />

conception<br />

Une intervention artistique est donc incluse dans la démarche<br />

de conception et chaque équipe de concepteur réalisateur<br />

proposera une association avec un artiste pour travailler en<br />

collaboration étroite avec les architectes.<br />

La création de l'UHSA et son implantation sur le site du<br />

Vinatier s'inscrit dans une problématique à trois dimensions :<br />

* fonctionnelle : le principe est posé d'une admission exclusi-<br />

vement liée à une indication médicale, sans préjudice de sa<br />

situation pénale, avec une vie quotidienne réglée par un fonctionnement<br />

hospitalier mais soumis à la sécurité pénitentiaire ;<br />

Focus<br />

Lors de sa visite à Lyon en septembre dernier, la ministre de la<br />

justice, Rachida Dati, a indiqué lors d'une interview donnée au<br />

journal "Le Progrès" que :<br />

"la structure de Bron (UHSA) sera opérationnelle en 2009 et<br />

accueillera des personnes détenues atteintes de troubles psychiatriques<br />

graves, pendant l'exécution de la peine /…/ A Bron<br />

il pourrait y avoir une deuxième structure adaptée à l'accueil de<br />

personnes qui ont fini leur peine, mais qu'un juge, après avis<br />

d'un collège de médecins, considérera encore comme dange-<br />

reuses, et elles y recevront des soins." //<br />

* institutionnelle : le projet d'urbanisme et de paysage du<br />

Vinatier (cf <strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> n° 41) pose un certain nombre de prin-<br />

cipes qui devront être pris en considération pour l'implantation,<br />

et le fonctionnement de l'UHSA ;<br />

* urbaine : le plan de développement territorial du Grand Lyon<br />

prévoit à terme la transformation du périphérique Laurent<br />

Bonnevay en boulevard urbain. A ce titre, la collectivité territoriale<br />

accorde une attention particulière à la " façade " de<br />

Laurent Bonnevay.<br />

Le projet artistique concernera les murs d'enceinte, la porte<br />

d'entrée, la salle d'attente des familles pour le parloir et les<br />

parloirs tout en maintenant l'unité de vie collective et le lien<br />

entre les chambres. Il dispose de plusieurs champs d'inter-<br />

vention : ambiance chromatique, création de lumière, design,<br />

création paysagère… mais dans des contraintes techniques<br />

de sécurité et d'entretien facile et peu coûteux<br />

Article écrit à partir d'extraits de documents produits par Couzanne<br />

Programmation, la ferme du Vinatier et l'<strong>ARH</strong>.<br />

La vigne du Vinatier : photo de M.Atrops<br />

33


34<br />

Première Journée Régionale de Tabacologie<br />

Le 25 septembre dernier, l'<strong>ARH</strong> RA co-organisait avec le CHU de Lyon, la Première<br />

Journée Régionale de Tabacologie, journée dont la thématique était, cette année, "tabac<br />

et cancer".<br />

Cette action s'inscrit dans le cadre de l'application des textes de mars <strong>2007</strong> relatifs aux<br />

autorisations d'activité en cancérologie.<br />

Le docteur Michèle Bertocchi, pneumologue, responsable de la coordination de tabacologie,<br />

s'est particulièrement investie dans la préparation de cette manifestation.<br />

Nous avons recueilli son témoignage.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Docteur Bertocchi, quels sont selon vous les points<br />

les plus positifs de cette journée ?<br />

M.B : De nombreux points positifs sont à retenir de cette journée,<br />

commençant par l'intitulé "Première journée régionale de<br />

tabacologie" sous-entendant qu'il y en aura d'autres, et montrant<br />

combien l'<strong>ARH</strong> souhaite renforcer la tabacologie rhônealpine<br />

et améliorer la lisibilité de ses actions.<br />

Le programme varié de cette journée, qui a traité de sujets<br />

d'ordre législatif (mise en place du décret du 15 novembre<br />

2006 concernant l'interdiction de fumer dans les lieux publics),<br />

d'ordre organisationnel avec présentations d'expériences<br />

menées par différentes institutions, et de sujets plus cliniques<br />

(sevrage tabagique et cancérologie, tabac et cœur…), le rap-<br />

pel des principales conférences de consensus en matière de<br />

tabacologie publiées récemment en France ont permis de<br />

montrer le large éventail que balaye la problématique de la<br />

tabacologie. Par ailleurs, la qualité de présentation des différents<br />

intervenants (médecins tabacologues, infirmières, chargés<br />

de mission en éducation pour la <strong>santé</strong>), a largement<br />

contribué à la réussite de cette journée.<br />

Cette journée, de par la personnalité des participants,<br />

témoigne aussi du partenariat réel <strong>ARH</strong>-HCL et de la volonté<br />

de promouvoir la tabacologie comme enjeu majeur de <strong>santé</strong><br />

publique.<br />

La présence, en tant que modérateur, du Docteur Larinier,<br />

tabacologue au Centre C2A Lyon, et formatrice pour le réseau<br />

"hôpital sans tabac" a permis d'insister sur la formation continue<br />

comme élément essentiel de la politique de prévention<br />

des pratiques addictives, et notamment du tabagisme.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Comment s’est passée la mise en place du décret<br />

du 15 novembre 2006 en région Rhône-Alpes ?<br />

M.B : Malgré des délais de mise en application courts au 1er<br />

février <strong>2007</strong>, seulement deux mois et demi après publication,<br />

la mise en place est globalement satisfaisante. Comme l'a rappelé<br />

le Docteur Anne-Sophie Ronnaux-Baron, médecin de<br />

<strong>santé</strong> publique, responsable du comité départemental d'hygiè-<br />

ne sociale de Lyon, la France ne fait que rattraper les autres<br />

pays européens en matière de législation renforcée vis-à-vis<br />

du tabagisme passif. En effet, alors qu'il y a 15 ans la loi Evin<br />

permettait à la France d'être "bonne élève" et "avant-gardiste"<br />

en matière d'interdiction de fumer dans les lieux publics en<br />

Europe, elle était devenue "mauvaise élève" car l'Irlande, il y a<br />

3 ans, puis l'Italie il y a 2 ans, et récemment l'Angleterre et<br />

l'Espagne, mettaient en place des législations strictes pour<br />

protéger des effets du tabagisme passif. Les expériences<br />

menées au Centre Léon Bérard, aux HCL, au CHU de<br />

Grenoble, et l'exemple très réussi de la mise en place du<br />

décret dans un centre hospitalier spécialisé en secteur psy-<br />

chiatrique, l'Hôpital Valmont à Valence, montrent que l'interdiction<br />

totale de fumer à l'intérieur des locaux est bien respectée<br />

par les malades et les personnels. Comme souvent, le pro-<br />

blème de résistance vis-à-vis de cette nouvelle réglementation<br />

est plus importante du côté des personnels soignants que des<br />

malades, pour lesquels le message "je ne fume plus à l'inté-<br />

rieur des locaux" est en général respecté. La réussite de l'hôpital<br />

Valmont, qui a signé la charte "hôpital sans tabac" montre<br />

que même en secteur psychiatrique la prise en charge du<br />

tabagisme n'est pas mission impossible !<br />

La mise en application du décret peut s'opérer sans problème


36<br />

Un nombre important de structures et d'acteurs interviennent<br />

en matière de tabacologie en Rhône-Alpes.<br />

Dr Michèle Bertocchi<br />

majeur à condition de bien expliquer (la pédagogie du "vivre<br />

ensemble"), d'accompagner les patients et les personnels soignants<br />

tout en prenant en compte les résistances de chacun.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Quels sont les partenaires impliqués en tabacologie<br />

dans notre région ?<br />

M.B : Cette journée a en effet permis de mettre en évidence le<br />

nombre important de structures et d'acteurs intervenant en<br />

matière de tabacologie en Rhône-Alpes. Ainsi, l'Institut Rhône-<br />

Alpes Auvergne de Tabacologie (IRAAT) crée en 1999, regroupe<br />

des enseignants de médecine, des professionnels de <strong>santé</strong><br />

et de la prévention sanitaire, des chercheurs, des éducateurs.<br />

Ll'IRAAT a pour objectifs l'étude du tabagisme en région<br />

Rhône-Alpes, la recherche sur la dépendance tabagique, la<br />

mise en place de formations pratiques à l'aide au sevrage des<br />

fumeurs, la prévention chez les adolescents. Plusieurs programmes<br />

d'actions sont en route (Matab pour les maternités<br />

sans tabac, Sportab : étude du tabagisme en milieu sportif en<br />

partenariat avec la Direction Régionale de la Jeunesse et des<br />

Sports de Rhône-Alpes…).<br />

La Fédération Rhône-Alpes d'Education pour la Santé<br />

(FRAES) mène un programme régional 2004-<strong>2007</strong> inscrit<br />

dans le cadre du plan cancer et financé par l'INPES (enquêtes<br />

sur le tabagisme féminin, prévention du tabagisme des ado-<br />

lescents…). La création d'un outil pédagogique, la Tababox,<br />

CD pour la prévention du tabagisme des jeunes, ainsi qu'un<br />

site www.tabatek-ra.org, aide à la prévention du tabagisme en<br />

région Rhône-Alpes. Citons encore le CODES 42 (Comité<br />

Départemental d'Education pour la <strong>santé</strong>).<br />

A ces différents acteurs s'ajoutent bien sûr les unités de coordination<br />

de tabacologie hospitalières. Si les actions menées et<br />

les acteurs sont nombreux, il conviendrait d'améliorer la lisibilité<br />

de la tabacologie rhône-alpine et de sortir d'un milieu un<br />

peu clos ne s'adressant qu'à des experts tabacologues.<br />

L'idéal serait de pouvoir toucher et informer les médecins<br />

généralistes, les spécialistes concernés par les pathologies<br />

liées au tabac, les patients et aussi le grand public.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Y a-t-il des données nouvelles en matière de tabacologie<br />

?<br />

M.B : Oui bien sûr, d'abord il faut souligner que beaucoup<br />

d'idées fausses sont encore bien ancrées dans les esprits des<br />

patients, du grand public mais aussi de la communauté médicale<br />

qui malheureusement souffre d'un défaut notable de sensibilisation<br />

et de formation en matière de prévention des addic-<br />

tions, notamment du tabagisme. Le Docteur NGUYEN, responsable<br />

du centre d'addictologie de l'Hôpital de Roanne, a<br />

montré dans son exposé qu'il existait des rumeurs fausses,<br />

mais aussi des réalités en matière de tabacologie. La tabacologie,<br />

comme la médecine au sens large, doit être en accord<br />

avec les recommandations et les conférences de consensus<br />

récemment publiées (exemple "l'évidence based medicine"<br />

publiée en France ces dernières années, la conférence de<br />

consensus sur le sevrage tabagique 8-9 octobre 1998, les<br />

recommandations de bonnes pratiques de l'ANAES sur les<br />

stratégies thérapeutiques médicamenteuses de l'aide à l'arrêt<br />

du tabac mai 2003, etc…) Lors de la soirée scientifique,<br />

Jacques Le Houezec, chercheur en <strong>santé</strong> publique et membre<br />

de la Société Française de Tabacologie, a exposé les mécanismes<br />

neuro-biologiques de la dépendance tabagique ainsi<br />

que les nouvelles approches thérapeutiques validées, montant<br />

ainsi combien la tabacologie est une spécialité médicale scientifique.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Y a-t-il de nouveaux comportements à risque en<br />

tabacologie ?<br />

M.B : Oui, par exemple, "la fume" à travers la chicha (narguilé)<br />

devient un vrai problème de <strong>santé</strong> publique et une nouvel-


Pour le docteur Bertocchi, la mesure la plus efficace pour lutter contre<br />

le tabagisme : la sensibilisation et la formation de base en matière de<br />

conduites addictives, et notamment d'addiction au tabac,<br />

de tous les professionnels de <strong>santé</strong><br />

le forme de tabagisme chez les jeunes. 50 % des collégiens et<br />

lycéens à Paris en 2006 auraient utilisé cette technique de<br />

fume extrêmement nocive pour la <strong>santé</strong>. Ces risques ne sont<br />

malheureusement pas connus des jeunes et du grand public.<br />

L'autre nouvelle technique est l'utilisation du tabac à chiquer,<br />

de mauvaise qualité en France, qui occasionne des dégâts<br />

bucco-dentaires très importants.<br />

Ces nouvelles formes d'utilisation du tabagisme doivent être<br />

portées à la connaissance des médecins et des acteurs de<br />

<strong>santé</strong> publique pour pouvoir mettre en place des programmes<br />

de prévention surtout vis-à-vis des adolescents.<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : En matière de tabacologie, y-a-t-il des avantages<br />

cliniques démontrés dans certaines disciplines ?<br />

M.B : Bien sûr. Si les méfaits du tabac sont largement démontrés<br />

dans de nombreuses publications scientifiques, les béné-<br />

fices à l'arrêt du tabagisme sont aussi très importants. Le<br />

sevrage tabagique est particulièrement efficace en matière de<br />

cancérologie, donnant même des résultats supérieurs à la chi-<br />

miothérapie en termes de survie dans certains cancers du<br />

poumon par exemple. En tant que médecin et tabacologue, je<br />

suis moi-même convaincue de l'intérêt et des bénéfices immé-<br />

diats du sevrage tabagique en pathologies cardiovasculaires,<br />

avec notamment une diminution de 50 % du risque de récidive<br />

d'infarctus du myocarde un an après accident coronarien aigu<br />

si arrêt du tabac…<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> : Quelles seraient, à votre avis, les mesures les<br />

plus pertinentes à prendre pour lutter efficacement contre le<br />

tabagisme ?<br />

M.B : La mesure la plus efficace à mon sens est la sensibilisation<br />

et la formation de base en matière de conduites addictives,<br />

et notamment d'addiction au tabac, de tous les profes-<br />

sionnels de <strong>santé</strong>. En effet, la qualité de la prise en charge des<br />

patients passe par une connaissance minimale de base de la<br />

tabacologie, des recommandations publiées et de l'abandon<br />

des idées fausses.<br />

La deuxième mesure très importante passe par l'augmentation<br />

significative des moyens alloués en matière de tabacologie :<br />

augmentation des consultations via la formation de médecins<br />

tabacologues, d'infirmières tabacologues, de sages-femmes<br />

tabacologues, de diététiciennes et de psychologues disponibles<br />

dans les unités de coordination de tabacologie. En cela<br />

l'<strong>ARH</strong> doit pouvoir soutenir les projets d'équipes pour améliorer<br />

l'offre de soins et la prise en charge des patients, comme<br />

cela est souhaité dans le décret de novembre 2006.<br />

Enfin, une meilleure communication et un travail en réseau<br />

entre les structures existantes et les différents acteurs actifs en<br />

matière de tabacologie semble nécessaire pour harmoniser les<br />

pratiques. En cela, les futures réunions régionales annuelles<br />

devraient permettre d'améliorer les actions et la lisibilité de la<br />

tabacologie rhône-alpine.<br />

Zoom sur le SNUS<br />

Connaissez-vous le SNUS ?<br />

propos recueillis par J.Ferret<br />

Le SNUS est de la poudre de tabac humide. Il est fabriqué et principalement<br />

consommé en Suède et en Norvège. La méthode de<br />

consommation habituelle consiste à le placer derrière la lèvre<br />

supérieure et à le garder en place pendant une durée qui peut<br />

aller de quelques minutes à plusieurs heures.<br />

Il existe deux principaux types de snus sur le marché :<br />

- le snus original est une poudre humide qui peut être tassée avec<br />

les doigts pour former des cylindres compacts de la taille souhaitée.<br />

Il est généralement vendu en boîte de 50 grammes.<br />

- le snus en portion ou est constitué de petit sachets de poudre<br />

(d'une matière proche des sachets de thé).<br />

Le snus suédois est fait à partir de tabac séché à l'air. Le tabac<br />

mélangé avec de l'eau, du sel, du carbonate de sodium et des<br />

arômes, est préparé en chauffant le mélange, généralement à la<br />

vapeur.<br />

À la différence des tabacs oraux américains, le snus n'est pas préparé<br />

à l'aide d'un processus de fermentation.<br />

Le snus est vendu principalement en Suède et en Norvège, mais<br />

il peut être trouvé dans diverses régions du monde fréquentées<br />

par les touristes scandinaves (à l'exception des pays de l'Union<br />

européenne) et maintenant par le biais d’internet.<br />

Conséquence sur la <strong>santé</strong><br />

Comme le snus n'est pas prévu pour être inhalé, il n'affecte pas<br />

les poumons comme les cigarettes le font, mais il contient plus de<br />

nicotine que les cigarettes. L'Organisation Mondiale de la Santé<br />

(OMS) reconnaît que les Suédois ont le taux le plus bas de cancer<br />

du poumon en Europe, en partie dû au faible taux de tabagisme.<br />

Il ne semble pas y avoir d'augmentation du risque de cancers<br />

oraux ou pulmonaires.<br />

Le risque de majoration des maladies cardio-vasculaires n'est pas<br />

clair alors qu'il est nettement établi pour le tabagisme traditionnel.<br />

37


38<br />

Dialogue avec les usagers : quels enjeux ?<br />

Pourquoi un forum sur ce sujet en <strong>2007</strong> ?<br />

Six ans après le premier forum des usagers de la <strong>santé</strong> en Rhône-Alpes, organisé par<br />

l'Agence Régionale d'Hospitalisation (<strong>ARH</strong>) en septembre 2001, une deuxième rencontre<br />

a eu lieu le 18 septembre de cette année à l'Ecole de Santé des Armées à Lyon.<br />

Cette rencontre permet de mesurer le chemin parcouru.<br />

Rappelez-vous<br />

Quelques mois après le 1er forum, 30 associations créent le<br />

CISS-RA (collectif inter associatif Rhône-Alpes) qui, aujourd'hui,<br />

en rassemble 67<br />

Dans le même temps, la loi du 4 mars 2002, appelée aussi loi<br />

Kouchner, voit le jour. Cette loi relative aux droits des malades<br />

et à la qualité du système de <strong>santé</strong> " reconnaît aux associa-<br />

tions d'usagers de la <strong>santé</strong> la légitimité de leur implication active<br />

et de leurs actions en faveur d'une prise en charge globale<br />

de l'usager, dans la démarche de soins ".<br />

Cette loi crée un dispositif d'agrément des associations qui<br />

assurent la représentation des personnes malades et des usagers<br />

du système de <strong>santé</strong>.<br />

Le Forum confirme la montée en puissance, le rôle et l'impli-<br />

cation croissante des représentants d'usagers aux niveaux<br />

régionaux, territoriaux et locaux.<br />

Le forum avait pour principal objectif l'analyse des conditions<br />

Ce dispositif d'agrément a en effet été souhaité par les asso-<br />

ciations pour reconnaître leur capacité à représenter les usagers,<br />

au nom de l'intérêt général, en l'espèce celui de la <strong>santé</strong><br />

publique.<br />

Depuis de nombreuses années, dans notre région, des associations<br />

œuvrent pour l'intérêt général des usagers du système<br />

de <strong>santé</strong>.<br />

En mai <strong>2007</strong>, 60 % des 316 établissements hospitaliers de la<br />

région avaient au moins un représentant des usagers.<br />

Pour la présidente du collectif des usagers, Bernadette<br />

Devictor, " l'idée est de construire avec, et non contre les<br />

médecins ou les professionnels de <strong>santé</strong> ".<br />

Quel est son point de vue sur le forum ?<br />

Le point de vue de la présidente du CISS -RA sur le forum ?<br />

dans lesquelles se développe le dialogue avec les usagers<br />

(freins éventuels et facteurs favorables) et la mise en évidence<br />

de ses enjeux.<br />

Le Collectif Interassociatif Sur la Santé, qui rassemble près de<br />

70 associations d'usagers de la région, indique que la représentation<br />

des usagers correspond à plus de 2000 mandats<br />

dans la région et souligne qu'une des premières conditions au<br />

fonctionnement de la démocratie sanitaire, c'est la transparence<br />

: il est indispensable que l'ensemble des étapes du processus<br />

de nomination dans les établissements de <strong>santé</strong> soit<br />

connu de tous (professionnels et associations d'usagers).<br />

Les représentants d'usagers sont présents dans de très nom-<br />

breuses instances : au sein des établissements dans les<br />

conseils d'administrations, dans les CRUQS et autres commissions<br />

(certification, CLIN, CLUD, CLAN, …) ; au niveau ter-<br />

ritorial et départemental, ils participent aux CODAMUPS, aux<br />

conférences sanitaires de bassin, aux CPP, aux CPAM, …. ; au


niveau régional, ils sont présents au comité de révision du<br />

SROS, au CROS, au CROSMS, au CTRU, à la CRN, la<br />

CRSM, la CRS, ….(cf glossaire en fin d'article)<br />

Depuis le début de la mise en place de la démocratie sanitaire,<br />

il y a dix ans, de nombreux professionnels de <strong>santé</strong> constatent<br />

que les représentants d'usagers sont avant tout soucieux<br />

de construire avec eux un système de <strong>santé</strong> s'organisant à<br />

partir des besoins des usagers pour l'amélioration de la qualité<br />

de la prise en charge. Certes, ils représentent une force de<br />

contestation, mais de plus en plus souvent perçue comme<br />

salutaire et opportune.<br />

Qu'ont pointé les intervenants ?<br />

Les intervenants ont souligné qu'en effet la légitimité de la<br />

place du représentant des usagers n'est plus à rappeler : il fait<br />

partie intégrante des acteurs du monde sanitaire. Ils ont insisté<br />

sur le fait que la vision transversale dont disposent les repré-<br />

sentants d'usagers est un levier essentiel pour améliorer l'organisation<br />

des soins. Le représentant des usagers, acteur de<br />

terrain, fait remonter les besoins et attentes des patients et<br />

familles de patients. Son implication permet aussi la mise en<br />

place de solutions innovantes (par exemple, aide à la structuration<br />

de nouvelles organisations des soins entre la médecine<br />

hospitalière et la médecine de ville). Le représentant des usagers<br />

peut être amené à jouer un rôle d'arbitre entre les différents<br />

partenaires des instances. Il aide à recentrer les débats<br />

sur l'organisation des soins et accélère le changement des<br />

mentalités. Son expression sur l'organisation du dispositif des<br />

soins apporte des changements réels et palpables sur des thé-<br />

matiques telles que le parcours de soins, les filières de soins<br />

en continu, la sécurité des soins, la transition de la notion de<br />

proximité à celle d'accessibilité, …<br />

Si l'intérêt du dialogue a été maintes fois mis en avant, les<br />

freins à l'établissement de celui-ci ont également été évoqués.<br />

Du côté des représentants des usagers, on relève une contribution<br />

parfois insuffisante au dialogue due soit à leur absence<br />

de participation soit à leur manque de formation. Du côté des<br />

professionnels persiste une crainte à l'égard des représentants<br />

d'usagers perçus seulement comme force contestataire<br />

(exemple de l'interdiction faite à un représentant d'usagers<br />

d'entrer en contact avec les usagers par peur qu'il ne suscite<br />

des plaintes) ; ou bien le représentant des usagers reste enco-<br />

re " extérieur " : par exemple, il est invité à participer une fois<br />

que les choses sont déjà presque bouclées entre professionnels.<br />

Lors de ce forum, le CISS-RA rappelle ses missions : échange<br />

et capitalisation d'expériences entre représentants d'usagers,<br />

organisation de formations, ... Une charte du représentant des<br />

usagers inscrit sa mission dans un contact permanent avec les<br />

usagers et les autres associations pour exercer une représentation<br />

transversale (et non pas en son nom propre ou en celui<br />

de son association uniquement), dans un engagement de formation<br />

continue, dans une démarche constructive avec les<br />

autres acteurs du monde sanitaire.<br />

De g à d : Patricia Bessy, conseillère qualité HCL, David<br />

Pérol, médecin de <strong>santé</strong> publique, Nadiège Baille, dtrice<br />

CH trévoux, Bernadette Choulet, RU<br />

De gà d : Laurent Raisin Dardre, Dteur HCL, François<br />

Faisan, RU, dr Bréchignac, urgentiste, Joël May, DDASS<br />

69, Caroline Faesh, journaliste<br />

39


40<br />

Le forum permet de dégager des perspectives<br />

Le président de l'URML souligne tout l'intérêt d'un dialogue<br />

croissant entre le corps médical et les patients. C'est sur la<br />

base d'une confiance réciproque que peut être réfléchie l'amélioration<br />

de la qualité des soins. La mise en place d'une plateforme<br />

d'échanges réguliers avec le CISS-RA est annoncée.<br />

Le secrétaire général de l'<strong>ARH</strong> enregistre la demande de<br />

transparence dans les nominations des représentants d'usa-<br />

gers. L'<strong>ARH</strong> souhaite poursuivre les axes actuels de collaboration<br />

(en particulier le dossier informatisé régional) et développer<br />

des actions en direction du grand public et des soi-<br />

gnants en collaboration avec le CISS-RA.<br />

Le CISS RA indique qu'il s'agit maintenant de faire vivre le<br />

mieux possible la démocratie sanitaire. Cet engagement<br />

nécessite une double mobilisation :<br />

Montage photo : département Image CRAM RA<br />

* celle des associations d'usagers agréées pour susciter des<br />

candidats aux différents postes. " Nous, usagers, avons un<br />

double défi à relever : celui de l'ubiquité (nombre de mandats<br />

à exercer) et celui de la qualité de représentation qui exige une<br />

démarche volontaire de disponibilité et de formation " ;<br />

* celle des professionnels de <strong>santé</strong> :<br />

- pour une meilleure information des patients sur l'existence<br />

des représentants des usagers dans les établissements et les<br />

diverses instances ;<br />

- pour le recours à des représentants d'usagers membres d'associations<br />

agréées ;<br />

- pour la création de conditions favorables à un dialogue de<br />

qualité, en reconnaissant que les usagers sont des partenaires<br />

à part entière du système de <strong>santé</strong> ;<br />

- pour faciliter la participation des RU aux formations (meilleure<br />

circulation d'information, participation financière, ….) //<br />

<strong>ARH</strong> <strong>Info</strong> - Lettre d’information de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation de Rhône-Alpes - Directeur de la Publication Jean-Louis BONNET<br />

Comité de Rédaction Françoise BOURGOIN, Patrick VANDENBERGH, Jacqueline FERRET, Isabelle SECK.<br />

Rédaction <strong>ARH</strong>RA , 129 rue Servient - 69003 Lyon Tél. 04 78 63 71 11 - http://rhone-alpes.parhtage.sante.fr<br />

Maquettage et mise en page : Jacqueline FERRET - Impression : Imprimerie Ferréol - Meyzieu

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