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. J01* ANNÉE N" 40 30 Juin 1934<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />
DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />
DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES<br />
On s'abonne à la Librairie Hachette, 79, Boulev. Saint-Germain, Paris-6 e . (C.C.P., Paris 2683.)<br />
PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E<br />
Transport des écoliers. —Notre enquête (Suite) La page récréative 753<br />
. MAcn.ce ROGER 746 Opinions et communications. — En marge du<br />
Education et pédagogie MAX HEBERT 747 système métrique . . . . . . M.-G. LOTTÎÈR 754<br />
Mon Franc Parler. — Une importante réforme. — Cours de vacances pour étudiants étrangers.<br />
Ài-AIN GERARD 748 — Pour les colonies de vacances. — Postes<br />
Mouvement corporatif. . . . . . LE TEMOIN 749 vacants aux colonies pour octobre 4934. — Un<br />
Causes de l'analphabétisme . B. TOURAINE 750 instituteur docteur ès lettres 754<br />
Revue scientifique. — La Oiotypologie et la Concours des Fureteurs 755<br />
classification scolaire . . . . . CH. BItUJiOLD 751 Petites annonces et annonces commerciales. 737<br />
PARTIE ADMINISTRATIVE<br />
Textes officiels<br />
En lisant l'Officiel. .<br />
Méaento du Secrétaire de mairie: — Travaux<br />
157<br />
ib-j<br />
du mois de juillet<br />
Correspondance<br />
LACABE<br />
137<br />
159<br />
PARTIE SCOLAIRE<br />
Leçons et exercices pour tous les court. 597 0612 I Sujets d'exa-nens et de concours . . . 167 à 46a<br />
Le transport des écoliers. (Cliché L. Beau).<br />
bn\rn' ® om ^ ne (Isère), les élèves du Cours complémentaire viennent en grand nombre des communes voisines,<br />
'Uivante^ ar U ° ° ar au ' om °bile dont l'horaire est établi spécialement à cet effet. (Voir l'article de la page<br />
Paitie général». Si 40
746 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 30 Juin 34<br />
Transport des écoliers.<br />
NOTRE ENQUÊTE (Suitey<br />
LES numéros du 9 et du 16 juin ont présenté,<br />
dans leur détail et même dans leur histoire,<br />
plusieurs organisations de « ramassage »<br />
d'écoliers. En voici d'autres, sommairement<br />
étudiées, que MM. les Inspecteurs d'académie<br />
et MM. les Inspecteurs de l'enseignement primaire<br />
ont bien voulu nous faire connaître.<br />
Dans les Bouches-du-Rhône, transport des<br />
enfants du hameau des Carabins à l'école de<br />
Fos-sur-Mer, du hameau de la Redonne à<br />
l'école de Carry, du quartier de la gare, distant<br />
de 3 kilomètres, aux écoles de Cassis,<br />
des grands élèves du hameau de Putjricard<br />
aux écoles primaires supérieures d'^4i.-r. En<br />
général, on utilise des services publics d'autobus.<br />
Grâce à d'importantes subventions<br />
du Conseil général, les familles n'ont rien à<br />
payer.<br />
Dans la Gironde, à Lugos, les enfants du<br />
quartier de la gare, distant de 8 kilomètres du<br />
bourg, sont amenés à l'école par l'autobus<br />
postal. La commune paie à l'adjudicataire une<br />
somme annuelle de 15899 francs. L'autobus<br />
dépose les enfants à 7 h. 50 devant l'école et<br />
les reprend à 16 h. 30, avec, au printemps un<br />
décalage imposé par l'heure d'été. Auparavant,<br />
les enfants de Lugos allaient en chemin de fer<br />
à l'école d'Ychoux, distante de 13 kilomètres.<br />
Une cantine fonctionne depuis 1928. On se<br />
loue sans réserve de cette organisation.<br />
Dans l'Indre-et-Loire, les élèves, dont quelques-uns<br />
habitent à 6 km. 1/2 de l'école de<br />
Verneuil-sur-j 'ire, y sont amenés par deux<br />
services d'autocars publics. «Jusqu'au 31 mars<br />
1934, les dépenses ont été supportées par la<br />
Caisse des Ecoles seule.<br />
Depuis, les parents sont tenus de participer<br />
aux frais dans la proportion de moitié pour<br />
un enfant, d'un tiers pour deux frères ou<br />
sœurs. « Les dépenses sont assez facilement<br />
acceptées ».<br />
Dans l'Isère, on ne signale que le cas du<br />
Cours complémentaire de Domène, où viennent<br />
« de nombreux élèves originaires des communes<br />
environnantes, empruntant, à tarif spécial, des<br />
cars automobiles dont les horaires ont été<br />
calculés pour les besoins de la cause ». 2<br />
Dans la Manche, un service privé d'autobus<br />
fonctionne, du 1 er novembre au 1 er mars, à<br />
Buais. Il transporte 16 élèves d'un hameau<br />
éloigné de 4 km. à l'école du bourg. Le prix de<br />
transport est fixé à 0 fr. 50 par jour et par<br />
enfant.<br />
1. Voiries numéros des 9 et 16 juin. Un erratum : l'auteur<br />
de l'article sur Combres~[&'ijkin) est non pas M. D ELFOND,<br />
mais M. BEFOND.<br />
2. Voir la gravure de la page précédente.<br />
Dans la Marne, le ministre avait accordé des<br />
subventions à six communes. Une seule a pu<br />
organiser le transport des enfants, du hameau<br />
de Longevas à Marson. Les frais s'élèvent à<br />
4250 francs. La commune verse 2500 francs<br />
l'État, 900.<br />
En Saône-et-Loire, deux organisations. A<br />
Sanvignes-les-Mines, un service d'autobus<br />
fonctionne, du 1 er novembre au 1 er avril,<br />
depuis 1920, pour les enfants des hameaux<br />
éloignés, à la grande satisfaction des parents.<br />
En 1932, la commune a versé 7000 francs,<br />
l'État, 5000. .<br />
A Chalon-sur-Saône, un service de transport<br />
a fonctionné pendant un an, amenant aux<br />
écoles de la ville 80 enfants d'une cité neuve,<br />
en attendarit qu'elle fût pourvue d'un groupe<br />
scolaire. Coût : 20597 fr.<br />
Enfin, en Seine-et-Oise, M. l'Inspecteur d'académie<br />
signale un exemple, en termes assez<br />
instructifs pour être intégralement reproduits.<br />
La Commune de La Verrière ne possède aucun<br />
édifice public et jusqu'en 1930 ne comptait<br />
que 79 habitants. La création d'un lotissement<br />
augmenta sérieusement l'effectif scolaire, qui<br />
atteignit en 1933, 30 élèves, ayant à parcourir<br />
une distance de 6 km. aller et retour, par de<br />
mauvais chemins, pour fréquenter les dusses<br />
du Mesnil-Sainl-Denis.<br />
La Municipalité de La JVerrière organisa en<br />
février 1933 un service de transport automobile<br />
qu'un entrepreneur du Mesnil-Saint-Denis consentit<br />
à assurer. Des points d'arrêt avaient été<br />
désignés en quatre endroits de la commune de La<br />
Verrière qui est assez étendue : les enfants devaient<br />
s'y trouver à des heures indiquées pour le départ<br />
du matin. Le retour s'effectuait à la fin de la<br />
journée scolaire, c'est-à-dire vers 16 h. 15. Tous<br />
les écoliers, sans limite d'âge, ont été ainsi trans-;<br />
portés par les plus mauvais temps.<br />
La dépense résultant de cette institution,<br />
300 fr. par mois, est supportée par la commune<br />
pour les mois d'hiver, c'est-à-dire < d'octobre à<br />
Pâques. L'entrepreneur continue à assurer le<br />
service pendant l'été, aux frais des familles, a<br />
raison de 4 francs par élève et par semaine. Certaines<br />
familles ne pouvant supporter cette charge,<br />
leurs enfants vont à pied; mais, par le mauvais<br />
temps, il leur est loisible de prendre la voiture.<br />
La commune songe à avoir jjne école, désir<br />
justifié par le nombre actuel des élèves : environ<br />
40.<br />
ETTE liste n'épuise certainement pas ce qui<br />
C a été tenté pour le transport des écolieré.<br />
Mais elle comporte, croyons-nous, les divers<br />
types d'organisation. Elle permet, en tout cas,<br />
des constatations qui feront l'objet d'un prochain<br />
article.<br />
MAURICE ROGER. _<br />
ÛELFAUD et MILLET. A R I T H M É T I Q U E .<br />
é , t e S „ . Un vol. in-16, illustré, cartonné. 6.50
30 Juin 34 PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 747<br />
Éducation et pédagogie.<br />
'ETTE entorse à l'emploi du temps, ne la<br />
V-/ regrettons pas trop, mon jeune ami.<br />
Vous abordiez, me disiez-vous, une question<br />
du programme de calcul toute nouvelle pour<br />
vos élèves. Quelle meilleure occasion de les<br />
mettre directement aux prises avec l'obstacle,<br />
de les observer dans leurs tâtonnements, de se<br />
rendre compte, pas à pas, des démarches de<br />
leur esprit au travail, de les obliger, surtout, à<br />
un effort tendu de réflexion personnelle et de<br />
volonté opiniâtre, stimulé par le silence même,<br />
inusité et impressionnant, de la classe attentive?<br />
Vos interventions surent se réduire au<br />
minimum, comme il convenait. Les preuves du<br />
problème, s'imposant d'autorité, suffisaient à<br />
juger des réponses bonnes et des réponses<br />
mauvaises. Nous noùs passionnions tous les<br />
deux à ce combat d'un nouveau genre. La<br />
leçon », manifestement, intéressait les élèves<br />
et les maîtres. La Técréation en fut oubliée,<br />
plus exactement retardée. Qui donc y songeait ?<br />
"Mais, d'exercices en exercices, et l'entraînemenl<br />
produisant ses effets, c'est la division<br />
tout entière qui témoignait finalement qu'elle<br />
avait compris, découvert ce que vous vous étiez<br />
proposé' d'expliquer en deux, trois séances<br />
échelonnées. Mieux valait, très certainement,<br />
aller tout de suite jusqu'au bout, d'une seule<br />
course et d'un même élan. Nous nous exagérons<br />
toujours, voyez-vous, la fatigue présumée de<br />
'attention écolière. Pensez-vous vraiment que<br />
des enfants de dix ans ne soient pas capables<br />
d'une heure xl 5 attention, quand s'en mêlent<br />
l'intérêt et le sentiment, la curiosité étonnée<br />
et l'amour-propre piqué au vif ? La joie<br />
d'avoir trouvé « tout seul » animait ces enfants.<br />
Plus encore, ce qui fut ainsi appris, à la force<br />
du poignet, sera mieux retenu, définitivement<br />
retenu. C'est la mâle victoire des volontés<br />
intelligentes, une conquête, plus encore et<br />
mieux qu'une acquisition !<br />
Mes yeux s'étaient portés, machinalement,<br />
sur l'emploi du temps affiché auprès du bureau.<br />
Ce savant découpage des horaires journaliers,<br />
des matinées et des après-midis, à longueur de<br />
semaine et à une minute près, il m'avait, ce<br />
jour-là, laissé rêveur, quelque peu. J'en voyais<br />
fort bien la nécessité. J'en approuvais tout<br />
haut la sagesse pratique, au demeurant traditionnelle.<br />
Le moyen, me disais-jé, de faire<br />
autrement ? Pourtant, mé disais-je aussi tout<br />
tas, quel dommage d'arrêter ainsi en plein<br />
élan des curiosités qui viennent seulement de<br />
s allumer à vos explications ! Quelle imprévoyance<br />
que de remettre au lendemain ce qui<br />
pourrait tout de suite être fait, saisi sur le vif !<br />
Quel démenti aux conditions normales d'un<br />
enseignement véritablement collectif que cette<br />
éternelle prime aux premiers — toujours eux —<br />
au préjudice des esprits moyens, plus lents à<br />
se mettre en route et à suivre ! Et quelle<br />
perte de temps, tout compte fait, que ces<br />
déplacements successifs de l'attention passant<br />
d'un exercice à l'autre, du calcul à la géographie,<br />
et à l'orthographe, et au chant !<br />
On m'a conté cette histoire d'une débutante<br />
qui faisait dans sa classe des matinées<br />
entières de français, et sans doute aussi des<br />
après-midis de calcul. Je ne pouvais pas lui<br />
donner raison, évidemment. J'aurais dû sans<br />
doute m'indigner de tant d'inaptitude, ou<br />
d'inexpérience. J'aurais pu plaisanter et<br />
médire de ces apprentissages improvisés. Je<br />
me suis demandé, à la réflexion, si . tant<br />
d'ingénuité n'était pas excusable, parce;que,<br />
pour le moins, libre de préjugés. Le meilleur<br />
juge, après tout, de nos querelles, c'est encoçe<br />
l'enfant. Qu'il s'intéresse, qu'il prenne goût à<br />
sa tâche d'écolier, qu'il s'y attarde par opiniâtreté,<br />
qu'il mesure ses forcés à l'usage et ne<br />
s'arrête qu'à bout d'attention et d'intérêt ;<br />
croyez-vous que ces qualités-là soient tellement<br />
négligeables ? Ainsi faisons-nous nousmêmes,<br />
les uns et les autres, toutes les fois que<br />
nous le pouvons. Pensons-y et souvenons-nous.<br />
Mon père me confiait un jour son étonnement<br />
d'entendre toujours, passant près des<br />
classes, la voix du maître ou des élèves.<br />
— Voudrais-tu qu'ils apprissent à se taire ?<br />
lui répliquai-je en souriant.<br />
— Ce serait trop beau, me rétorqua cet<br />
honnête homme. Je pensais tout bonnement<br />
qu'apprendre à lire tout bas ne serait pas une<br />
leçon perdue. La lecture silencieuse ne figure<br />
donc pas à vos emplois du temps ?<br />
L'autre réflexion, d'un philosophe de mes<br />
amis, qui n'entendait rien à la pédagogie :<br />
— Comment, dans vos classes primaires,<br />
passez-vous donc de l'élocution à la rédaction,<br />
de la pensée parlée à la pensée écrite ? Car<br />
enfin, insistait-il, ce n'est pas la même chose,<br />
tant s'en faut.<br />
— Évidemment, mon ami, très évidemment,<br />
à n'en pas douter.<br />
L'ÉDUCATION voulait des leçons sévères, à<br />
la mesure de. nos volontés attentives,<br />
aux prises avec les difficultés et se disciplinant<br />
elles-mêmes.<br />
L'éducation se voudrait limité,-dans ses allées<br />
et venues, 'et le choix du moment.<br />
L'éducation gagnerait beaucoup à se' délivrer<br />
des soucis et des habitudes du métier,<br />
quand elles menacent de devenir une-servitude.<br />
MAX HÉBERT,<br />
Directeur..de l'Ecole .Normale d'Instituteurs de St-Brieuc<<br />
DELFAUD et MILLET. A RITHMÉTIQUE. efmoyen. U n volume in-16. illustré, cartonné. 8 f f.
748 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 30 Juin 34<br />
MON FRANC PARLER<br />
UNE IMPORTANTE RÉFORME<br />
LES décrets-lois concernant l'enseignement<br />
primaire élémentaire ont paru depuis<br />
quelques semaines. Les deux premiers, comme<br />
il était à prévoir, ont bien mauvaise presse.<br />
Par contre, le troisième ne semblait pas devoir,<br />
au premier abord, rencontrer un trop<br />
mauvais accueil. Pour une fois, l'enseignement<br />
primaire et l'enseignement technique avaient<br />
réussi à se mettre d'accord tout le long d'une<br />
grande page de réglementation ! Progrès évident<br />
qui ne pouvait que frapper les esprits.<br />
Sur quoi se sont-ils mis d'accord ? Je<br />
n'aurai pas la mauvaise grâce d'essayer de<br />
l'expliquer aux lecteurs du Manuel alors que<br />
M. l,e ministre de l'Education nationale a<br />
bien voulu se charger lui-même de ce soin la<br />
semaine dernière dans les colonnes de ce<br />
journal. Après avoir lu ce très clair exposé,<br />
aucun doute ne peut plus subsister sur les<br />
intentions du ministre.<br />
Mais que la publication du décret ait été<br />
suivie presque aussitôt de celle d'un commentaire<br />
aussi autorisé indique bien que des<br />
inquiétudes s'étaient déjà manifestées. L'interview<br />
ministérielle réussira-t-el!e à les calmer<br />
complètement? Je n'en suis pas certain, si<br />
j'en juge d'après ma correspondance.<br />
J1 faut bien en convenir: le mariage des deux<br />
enseignements ne dit rien qui vaille à la grosse<br />
majorité du personnel des cours complémentaires<br />
et des écoles primaires supérieures. Il<br />
reste sous l'impression de la « politique d'annexion<br />
» pratiquée avec tant de succès depuis<br />
la guerre par l'enseignement technique. Il<br />
craint que la réglementation envisagée n'aboutisse<br />
finalement à une nouvelle offensive<br />
contre l'enseignement général et que, dans la<br />
combinaison imaginée — très heureuse^ en<br />
apparence, — celui-ci ne soit le mauvais<br />
marchand.<br />
Très sincèrement, je crois que ces appréhensions<br />
ne sont pas fondées. Loin de menacer la<br />
situation de l'enseignement général dans les<br />
cours complémentaires, la réforme lui évitera<br />
sans doute une offensive qui se dessine<br />
déjà depuis quelques temps et qui aurait<br />
pu finir par devenir dangereuse.<br />
MAINTES reprises, et il y a encore quelques<br />
A semaines à peine, j'ai insisté sur le péril<br />
social que nous préparait la ruée de la jeunesse<br />
vers les diplômes et les carrières libérales<br />
et administratives. Des voix autorisées<br />
se sont élevées de différents côtés pour reprocher<br />
à nos cours complémentaires de trop<br />
exclusivement réserver leurs efforts à la<br />
préparation du brevet et aux concours admi<br />
nistratifs. L'opinion réclamait, sinon une<br />
orientation nouvelle de ces cours, du moins<br />
une réforme qui les adaptât mieux aux<br />
besoins réels des populations auxquels ils sont<br />
destinés. Cette conception du C. C. n'est-elle<br />
pas, d'ailleurs, conforme à celle dont s'étaient<br />
inspirés les rédacteurs de la loi de 1886?<br />
C'EST à ce besoin que s'efforce de répondre<br />
le nouveau décret. Et, pour une fois, pas<br />
de réforme fragmentaire, mais une réforme<br />
d'ensemble constituant un tout cohérent.<br />
Désormais, l'enseignement professionnel et<br />
technique à forme industrielle, commerciale,<br />
hôtelière, ménagère —• selon les besoins des<br />
régions — sera assuré dans tous les établissements<br />
du second degré par la création de<br />
sections spéciales annexées aux lycées, collèges,<br />
écoles primaires supérieures et cours<br />
complémentaires. L'orientation professionnelle<br />
des enfants est méthodiquement organisée.<br />
Elle se fera dans les cours préparatoires<br />
des E. P. S., dans ceux qui seront créés dans<br />
les écoles pratiques et dans les cours supérieurs<br />
que le décret appelle « cours préparatoires i<br />
des cours complémentaires. Partout, même<br />
personnel, même programme : des instituteurs<br />
dans les cours préparatoires; des maîtres<br />
techniques dans toutes les sections professionnelles,<br />
les premiers relevant pédagogiquement<br />
et administrativement de la direction<br />
de l'enseignement primaire et les seconds<br />
la direction de l'enseignement technique. Ce'a<br />
est capital, et doit apporter tout apaisement<br />
à ceux qui craignaient que, dans une réforme<br />
de cette nature, l'enseignement général ne<br />
fût sacrifié à l'enseignement technique.<br />
Nos cours complémentaires restent ce qu'ils<br />
sont. L'enseignement général y conserve sa<br />
place prépondérante. Mais des spécialistes ;<br />
donneront désormais, sous l'autorité du directeur,<br />
l'enseignement pré-professionnel depuissi<br />
longtemps réclamé par les familles et grâce ®<br />
fonds dont dispose l'enseignement technique,<br />
les écoles pourront enfin être pourvues du ma'<br />
tériel dont elles.manquent à peu près partout.<br />
Les amis des cours complémentaires auraient<br />
donc tort de s'inquiéter. Par cette réforme, la<br />
situation de ces cours, que commençait a<br />
ébranler l'évolution économique et sociale,<br />
sera non seulement consolidée, mais renforcée,<br />
si celle-ci est appliquée dans l'espn<br />
où son auteur nous dit l'avoir conçue. E<br />
pourquoi douter que la direction de l'cnse)<br />
gnement primaire ne sache veiller à en écaij<br />
ter toute déviation ?<br />
ALAIN GÉRAHD.<br />
DELFAUD et MlLLET. ARITHMÉTIQUE, moyen. Un vol. in-16, illustré, cartonné. 8 fr
30 Juin 34 PARTIE GENERALE 749<br />
MOUVEMENT CORPORATIF<br />
UNE PROPOSITION DE LOI SUR LES RETRAITES<br />
A Fédération des Fonctionnaires et l'enà<br />
tente des retraités continuent d'agir<br />
avec persévérance auprès du Parlement pour<br />
tenter d'obtenir un vote de désapprobation<br />
îles décrets-lois relatifs aux retraites avec<br />
l'espoir de faire admettre u n texte qui, tout<br />
en maintenant la loi de 1924, ajusterait celleci<br />
aux restrictions décidées pour les traitements<br />
dans le régime des économies générales<br />
du budget.<br />
D'après une information publiée dans la<br />
Tribune, sous la signature de M. Neumeyer,<br />
les dispositions essentielles de la proposition<br />
•edigée par MM. Goude et Tranchand et qui<br />
ioit être celle du groupe parlementaire des<br />
retraités seraient les suivantes :<br />
« 1° Le régime de la loi du 14 avril 1924 doit<br />
ïtre respecté et si le Gouvernement estime,<br />
ju'il comporte certains abus, ceux-ci doivent<br />
ître soumis à l'examen des commissions<br />
:ompétentes de la Chambre qui en délibére-<br />
•ont, le Gouvernement n'ayant reçu aucun<br />
plein pouvoir pour réformer le régime des<br />
'etraites ;<br />
2° Les' pensions intégralement établies<br />
sur la base des traitements au 1 er octobre 1930,<br />
:'est-à-dire totalement péréquées, subiront<br />
a même retenue de 5 à 10 % que les traitenents<br />
des fonctionnaires en activité;<br />
3° Les pensions qui étaient en voie de péréuation,<br />
c'est-à-dire qui avaient droit aux<br />
eux premières tranches de la péréquation, ne<br />
ubiront qu'un prélèvement réduit. Ce serait<br />
échelle de réduction prévue ci-dessus, dimiuée<br />
de 50 %.<br />
Au 1" octobre 1934, la péréquation intégrale<br />
leur serait appliquée, c'est-à-dirc que les<br />
bénéficiaires de ces pensions recevraient la<br />
troisième tranche, mais subiraient alors le<br />
prélèvement de 5 à 10 % ;<br />
4 La péréquation serait applicable, suivant<br />
les dispositions de l'article 100 de la loi<br />
du 31 mars 1932, à tous les autres retraités.<br />
Mais elle ne jouera pour eux que lorsqu'ils<br />
rempliront les conditions d'âge ou d'invalidité<br />
prévues par les articles précités et, en<br />
attendant, leur pension actuelle ne sera ni<br />
augmentée, ni amputée du prélèvement de<br />
10 %. ^<br />
Ce n'est que lorsque leur pension sera péréquée<br />
que celle-ci sera soumise aux prélèvements<br />
prévus ci-dessus ».<br />
AÏS la Chambre trouvera-t-elle, avant de<br />
J-VA. partir en vacances, le temps d'examiner<br />
cette proposition avec l'acceptation d u Gouvernement<br />
? Les pouvoirs exceptionnels pour la<br />
publication de nouveaux décrets-lois expirent<br />
le 30 juin, mais M. Germain-Martin pense que<br />
si, d'ici là, le régime des retraites n'est pas<br />
modifié, le Gouvernement demandera un<br />
nouveau délai pour procéder par décret-loi<br />
aux rectifications essentielles, après le départ<br />
des Chambres. Le ministre des Finances<br />
n'aurait donc pas renoncé à opposer la jjrocédure<br />
des décrets-lois à celle des délibérations<br />
régulières du Parlement pour réglementer les<br />
retraites des fonctiondaires.<br />
La date des vacasaces.<br />
A Chambre des Députés a voté, le 22 juin,<br />
une proposition de résolution tendant<br />
inviter le Gouvernement à fixer au 1 er juilla<br />
date d'ouverture des vacances scolaires.<br />
Le rapporteur, M. Jean Desgranges, fit<br />
marquer que « juillet, qui n'est pas très<br />
vorable à l'étude, est tout à fait indiqué<br />
Pur les bains de mer et pour les cures d'altide,<br />
qui sont généralement impossibles en<br />
ptembre ».<br />
Le ministre de l'Education nationale se<br />
clara favorable au projet, qui n'est pas<br />
pendant sans soulever « quelques problèmes<br />
Jagogiques délicats » : modification des<br />
tes d'examens, nécessité de réviser les<br />
n ffés en cours d'année, en particulier de<br />
L E TÉMOIN.<br />
rendre fixes les vacances de la fin du second<br />
trimestre, afin d'équilibrer les périodes de travail.<br />
Voici le texte adopté par la Chambre :<br />
Article unique. — La Chambre invite le Gouvernement<br />
à iixer chaque année les vacances scolaires<br />
de la façon suivante :<br />
1° Pour les enseignements supérieur et secondaire,<br />
du 1 er juillet au 15 septembre;<br />
2° Pour l'enseignement primaire, du 1 er juillet<br />
au 1 er septembre.<br />
Qu en pensent nos lecteurs ? Nous serons heureux<br />
de recevoir leurs avis.<br />
M. G.<br />
ELFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. vol. in-16, illustré, cartonné. 8.80
750<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
Causes de l'analphabétisme.<br />
DANS un article précédent 1 nous écrivions :<br />
« Après l'examen écrit, tous les jeunes<br />
soldats qui ont obtenu la note 0 à la première<br />
épreuve (écriture et orthographe) subissent<br />
une épreuve orale de lecture ». A l'occasion de<br />
cette épreuve individuelle, l'examinateur pose<br />
quelques questions destinées à le renseigner<br />
sur les causes de l'analphabétisme.<br />
- En plusieurs années, nous avons pu réunir<br />
lès réponses de 114 jeunes gens, dont le plus<br />
grand nombre ne connaissent pas les signes<br />
de l'alphabet. Sous la réserve de leur sincérité,<br />
ces réponses ont permis d'étudier les deux<br />
causes suivantes : régularité de la fréquentation,<br />
situation de famille.<br />
RÉGULARITÉ DE LA FRÉQUENTATION. —<br />
Sur 114 illettrés, combien ont eu une scolarité<br />
normale d'au moins 5 ans ? Nous en trouvons<br />
15. En considérant seulement le dernier<br />
examen qui portait sur 856 recrues, ils sont<br />
6 qui constituent réellement le déchet de<br />
notre école actuelle. C'étaient des enfants<br />
auxquels ne convenaient pas nos méthodes<br />
pédagogiques courantes.<br />
Voici quelques-unes des réponses obtenues :<br />
un conscrit a changé très souvent d'école;<br />
trois avouent qu'ils avaient la « tête dure »;<br />
trois ont tout oublié (ils avaient dû apprendre<br />
fort peu) ; trois accusent nettement l'instituteur<br />
de ne les avoir pas fait travailler. Les<br />
autres réponses manquent de précision.<br />
Tous les autres, soit 99, sont compris dans<br />
le petit tableau suivant :<br />
N'ont jamais fréquenté une école : 12.<br />
Ont eu une fréquentation à peu près nulle<br />
(moins d'un an) : 27.<br />
Ont eu une fréquentation très irrégulière<br />
pendant plus d'un an : 60.<br />
D'après leur origine, nous trouvons dans<br />
les deux premiers groupes : deux étrangers<br />
qui n'ont jamais fréquenté d'école française,<br />
un enfant de nomades, trois enfants de forains<br />
et un enfant de mariniers qui ont eu une fréquentation<br />
très irrégulière, parce que leur vie<br />
ne s'accordait pas avec notre organisation<br />
scolaire actuelle.<br />
De plus, 8 soldats ont donné comme motif<br />
de leur fréquentation irrégulière de longues<br />
maladies de l'enfance. Après ces éliminations,<br />
il en reste 84 qui auraient dû suivre normalement<br />
les exercices scolaires. Cette constatation<br />
troublante conduit à rechercher la<br />
distance de l'habitation àl'école et la situation<br />
de famille.<br />
SITUATION DE FAMILLE. — Peu de jeunes<br />
gens habitaient à 4 ou 5 kilomètres de l'école.<br />
1. Voir Manuel général du 31 mars 1934.<br />
Mais presque tous appartiennent à des familles<br />
peu aisées r<br />
14 sont orphelins, dont 3 appartiennent à des<br />
familles nombreuses.<br />
3 appartiennent à des familles de 3 enfants.<br />
8 — — 4 -<br />
7 — — 5 - 1<br />
12 — — 6 —<br />
6 — — 7 - ;<br />
5 — — 8 -<br />
5 — — 9 -<br />
8 — — 10 — |<br />
8 — — plus de 10<br />
10 — à des familles nombreuses,<br />
sans que l'examinateur ait précisé le > nombre<br />
de frères et sœurs.<br />
Plus de la moitié ont été employés aux<br />
travaux des champs, soit avec leurs parents,<br />
soit comme domestiques et parfois à partir de<br />
7 ans.<br />
IL est indéniable qu'une relation étroite existe<br />
entre l'analphabétisme et la situation<br />
de famille. Les illettrés proviennent presque<br />
tous de familles nombreuses. Dès 7, 8 ou 10 ans,<br />
ils ont dû apporter leur gain pour aider à subvenir<br />
aux dépenses de la famille; ils ne sont<br />
presque jamais allés à l'école; et, maintenant,<br />
ils sont condamnés à vivre en dehors de notre<br />
civilisation.<br />
Notre enquête n'a porté que sur les illettrés,<br />
Nous sommes persuadés que, si elle avait pu<br />
s'étendre aux jeunes gens qui sont d'un niveau<br />
intellectuel inférieur à celui d'un enfant de<br />
9 ans, elle aurait montré que la cause de leur<br />
ignorance doit être recherchée dans l'irrégularité<br />
de la fréquentation. Et souvent, les<br />
enfants qui fréquentent mal appartiennent à<br />
des familles nécessiteuses.<br />
Comme toute organisation humaine, notre<br />
école a ses imperfections, elle enregistre des<br />
échecs; mais ceux qui lui sont entièrement<br />
imputables sont peu nombreux. C'est en<br />
dehors de l'école même que, pour le plus<br />
grand nombre, il faut en chercher les causes,<br />
Il n'en reste pas moins qu'on se demande<br />
avec quelque appréhension ce qui, socialement<br />
et politiquement, peut résulter du fait que<br />
le quart de nos jeunes gens possèdent une<br />
instruction inférieure au savoir normal d un<br />
enfant de 10 ans.<br />
Nous rechercherons dans un prochain et<br />
dernier article, si les cours que les jeunes gew<br />
suivent pendant leur incorporation sont<br />
capables d'améliorer cette situation.<br />
D . T O U R A I N E ,<br />
Inspecteur de l'Enseignement primaire.<br />
DëLPAUD et MILLET. A R I T H M É T I Q U E . surfeur. UN vol. in-16, illustré, cartonné. 9 ff'
30 Juin 34 PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 751<br />
REVUE SCIENTIFIQUE<br />
LA BIOTYPOLOGIE ET LA CLASSIFICATION SCOLAIRE<br />
'ESPÈCE humaine est nettement différen<br />
L ciée dans ses individus. Le mélange des<br />
races qui s'est effectué au cours des temps, la<br />
diversitédes conditions danslesquellesl'homme<br />
s'est trouvé placé ont fait apparaître certains<br />
caractères morphologiques ou fonctionnels, de<br />
nature physiologique ou psychologique, qui<br />
permettent d'établir dans notre espèce des<br />
groupes, des sous-groupes et même des variétés.<br />
En dehors de l'intérêt scientifique que<br />
peut présenter une pareille tentative de classification,<br />
il y a lieu d'envisager les applications<br />
pratiques qu'on en peut faire, en ce qui<br />
concerne l'orientation professionnelle. Ce sont<br />
ces considérations pratiques qui ont présidé<br />
au très intéressant travail dont nous allons<br />
entretenir nos lecteurs et qui est dû à la collaboration<br />
de MM. H. Laugier, E. Toulouse et<br />
D. Weinberg.<br />
LA biotypologie ne vise pas seulement à établir<br />
une classification des individus ; elle<br />
cherche aussi à trouver des corrélations entre<br />
les caractères distinctifs de chaque groupe<br />
ou de chaque variété. On connaît l'exemple<br />
typique que Darwin donne de ces corrélations :<br />
les chats blancs qui ont des yeux bleus sont<br />
sourds. C'est une idée répandue que certaines<br />
facultés sont sous la dépendance du développement<br />
de tels organes ou de l'abondance de<br />
certaines sécrétions glandulaires, que certains<br />
traits du caractère, comme la bonne ou la<br />
mauvaise humeur, sont étroitement liés au<br />
fonctionnement du tube digestif et, en particulier,<br />
du foie. L'ensemble des qualités qui<br />
définissent ce qu'on convient d'appeler la<br />
virilité d'un individu serait en rapport avec<br />
le développement de son système pileux.<br />
L'influence des, facteurs organiques sur le<br />
caractère et sur l'intelligence, ou plutôt la<br />
dépendance des deux ordres de faits a donné<br />
lieu déjà à d'importantes applications, mais<br />
les recherches entreprises jusqu'ici se bornent<br />
surtout à signaler des corrélations entre<br />
certains aspects hien définis de l'individu.<br />
Llles rattachent par exemple les facultés<br />
mentales à la configuration du crâne, certaines<br />
formes de la sensibilité à la longueur du buste,<br />
etc...<br />
T A hiotypologie doit s'efforcer de faire<br />
- Li appel à tous les caractères observables.<br />
Elle doit être basée en outre sur un très grand<br />
nombre d'observations individuelles, chaque<br />
individu étant examiné sous l'aspect organique,<br />
physiologique ou psychologique. Dans<br />
l'ordre des facultés intellectuelles, Rossolino<br />
eut l'idée de donner une représentation graphique<br />
de l'individu, connue sous le nom de<br />
« profil mental ». Les diverses facultés (attention,<br />
volonté, perception, mémoire, compréhension,<br />
combinaison, adressé, imagination,<br />
observation) étaient « notées » dans une<br />
échelle déterminée. Les valeurs obtenues<br />
étaient portées sur u n graphique analogue à<br />
celui que représente la figure 1 et les points<br />
obtenus pour chacune des facultés étaient<br />
reliés par un trait continu ou profil. Pour éliminer<br />
les différences accidentelles, purement<br />
individuelles, Rossolino opérait sur des groupes<br />
homogènes d'individus et il prenait pour<br />
chaque faculté la moyenne des notes qu'il<br />
avait données aux individus du groupe. La<br />
figure 1 représente deux profils mentaux : celui<br />
Attention<br />
l/o/on té<br />
Percefît/on<br />
g; f Vi s ue//é<br />
Auditive<br />
^ { Numérique<br />
C ompré/? ension<br />
Combinaison<br />
Adresse<br />
Irnaô/n at/on<br />
/<br />
\ S<br />
><br />
/<br />
S<br />
's.<br />
y<br />
/<br />
V<br />
\<br />
> s<br />
\<br />
\ \<br />
\<br />
?<br />
Attention<br />
l/o/on té<br />
Percefît/on<br />
g; f Vi s ue//é<br />
Auditive<br />
^ { Numérique<br />
C ompré/? ension<br />
Combinaison<br />
Adresse<br />
Irnaô/n at/on !<br />
•<br />
V<br />
Observa/ton<br />
S<br />
»
752 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 30 Juin 34<br />
observations pour/ chacun des indices envisages.<br />
Les valeurs obtenues ont été traduites<br />
en écarts à partir de l'indice moyen, c'està-dire<br />
qu'on a fait correspondre la note 0<br />
à l'indice moyen, les indices supérieurs recevant<br />
des valeurs positives, les indices inférieurs<br />
des valeurs négatives. Les résultats<br />
correspondant à chaque groupe ont été reportés<br />
sur un graphique analogue à celui que nous<br />
avons décrit tout à l'heure. L'enchevêtrement<br />
des trois profils biotypologiques ainsi obtenus<br />
et représentés, d'après les auteurs, par la<br />
figure 2, permet de comparer aisément, au<br />
Poids<br />
Tai//e<br />
Buste<br />
Envergure<br />
flemôre infèr.<br />
Epaules<br />
Bassin<br />
Thorax largeur<br />
Thorax profond.<br />
Crâne longueur<br />
Crâne largeur<br />
Force -Fléchisseurs<br />
force- dos<br />
Force Jambes<br />
Capacité vita/e<br />
"Pression mox.rcfM<br />
a; I Augment. Diff'j<br />
Pou/s repo s<br />
KAccè/èratlon<br />
f Normaux physiques<br />
^ I insuffisants d/gest.<br />
fnsoffis. respir.<br />
I Dèéiles physiques<br />
^ \ Hér édo "SvnAif//.<br />
Tact<br />
Audi/ion<br />
Vision<br />
Mémoire brute<br />
Fixation fogiq*<br />
Hecon.de mots.<br />
Intelligence<br />
Modestie<br />
S ympathie<br />
Ouest, nsychon.<br />
Normaux<br />
Dêùi/ei simples<br />
Trouâtes caract.<br />
Tend, psychopath<br />
Jomn. Ter. noct<br />
0.7 O.s 0,5 0fi Ç3 04 030 6 07<br />
point de vue des divers caractères, les bons,<br />
Jes moyens et les mauvais élèves 1 .<br />
Quelques résultats généraux, de la plus<br />
Tiaute importance, apparaissent au premier<br />
coup d'œil sur ce graphique :<br />
1° Les meilleurs élèves sont parmi les plus<br />
jeunes; les mauvais sont parmi les plus âgés.<br />
2° Les meilleurs élèves se montrent inférieurs<br />
aux autres dans tout ce qui a rapport à<br />
la partie physique du profil (anthropométrie,<br />
1. C. R. de l'Académie des Sciences. 26 février 1934.<br />
physiologie, médecine générale) ; les mauvais<br />
cièves se révèlent, au contraire, supérieurs aux<br />
autres, dans cette partie du profil.<br />
3° La partie psychologique du profil accuse<br />
une supériorité très marquée des bons élèves,<br />
« Ces constatations, concluent les auteurs,<br />
intéressantes en elles-mêmes et qui nous<br />
paraissent légitimer la généralisation de la<br />
méthode biotypologique à tous les problèmes<br />
de la classification des individus, comportent<br />
dès maintenant d'importantes conséquences<br />
pratiques pour les examens médicaux ou<br />
d'aptitude physique, qui réalisent une sélection<br />
préalable à l'entrée des carrières les plus<br />
diverses ».<br />
N 'OUBLIONS pas qu'il s'agit dans tout cela<br />
de moyennes et sachons nous servir de<br />
constatations qui ont un caractère statistique.<br />
Il arrive de rencontrer des élèves remarquablement<br />
doués au point de vue physique,<br />
comme au point de vue intellectuel. Il y en a<br />
aussi qui ne sont doués à aucun point de vue,<br />
mais ce sont là, sinon des exceptions, au moins<br />
des cas peu courants. Dans Vensemble, il se<br />
produit une compensation entre les aptitudes<br />
physiques et intellectuelles, et cela est heureux<br />
ainsi, puisqu'on ne saurait prétendre à tout.<br />
L'existence d'une justice naturelle semble<br />
donc établie, au moins dans le domaine des<br />
aptitudes, mais cette justice n'a qu'un caractère<br />
statistique. Elle ressemble en cela aux<br />
lois du hasard ! Voilà, certes, un beau sujet<br />
de méditation pour les philosophes.<br />
CH. BRUNOLD.<br />
Récréation mathématique.<br />
Solution de la question proposée dans la<br />
Revue scientifique du 9 juin 1934, page 698.<br />
1 2 3 4 - 5 6 7 8 9<br />
de renseignements commerciaux.<br />
Nous rappelons que le Manuel général a créé, à côté de ses offices de renseignements professionnels,<br />
de consultations juridiques, de voyages, de permutations, un Office de renseignements<br />
commerciaux.<br />
Il suffit, pour profiter de ses services, d'écrire au :<br />
Manuel général, Office de renseignements commerciaux, 79, Bd St-Germain, Paris (6 e )
30 Juin 34 PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 753<br />
LA PAGE RÉCRÉATIVE<br />
L' « Y » d'Henry Becque.<br />
'AUTEUR de la Parisienne et des Corbeaux avait<br />
L un indiscutable - talent, mais" il avait un<br />
très mauvais caractère. Un journaliste s'étant<br />
permis un jour de citer quelques fragments de<br />
son œuvre en orthographiant son prénom avec<br />
un i au lieu d'un y, Henry Becque lui lava vivement<br />
la tête. On rit beaucoup dans les salles<br />
de' rédaction et le spirituel Toché décocha à<br />
l'irascible auteur dramatique ces amusantes<br />
flèches rimées en forme de triolets :<br />
Il s'écrit avec un i grec<br />
Le doux prénom de M. Becque.<br />
Henri sans i grec, serait sec;<br />
Il s'écrit avec un i grec.<br />
Becque, à toi mon salamalec,<br />
Je vais à toi comme à L a Mecque.<br />
11 s'écrit avec un i grec,<br />
Le doux prénom de M. Becque.<br />
Si Becque n'a pas le nez grec.<br />
Il a l'i, lettre vraiment grecque.<br />
On le sait de Paris au Pecq.<br />
Si Becque n'a pas le pec grec.<br />
Il peut bien se dire qu'avec<br />
Son i grec, il est un grand Becque.<br />
Si- Becque n'a pas le nez grec<br />
Il a l'i, lettre vraiment grecque.<br />
(Extrait de Le Nid.)<br />
Le menuisier.<br />
N connaît le souci de documentation exacte<br />
O de l'auteur des Hommes de bonne volonté.<br />
Pour camper le personnage de Jerphanion dans<br />
son atmosphère, notre écrivain désira revoir<br />
en détail sa vieille Ecole normale. Il demanda<br />
même à pénétrer dans une « turne » pour en apprécier,<br />
mètre en mains, les dimensions exactes.<br />
« Voici Romains qui vient travailler ici »,<br />
dit le secrétaire en l'abandonnant sur le seuil.<br />
« Fort bien », fit l'unique occupant, un conscrit,<br />
sans paraître autrement ému. Et tandis que<br />
Julcis Romains arpentait, contemplait, compulsait<br />
des notes : « Ce n'est pas tout ça, dit-il.<br />
Pendant que vous y êtes, il y a le chauffage qui<br />
ne marche pas, et puis des courants d'air, et la<br />
porte qui joint mal ». Jules Romains, qui n'en'<br />
est pas à un signe de gloire près, ne se tenait<br />
pas de joie à l'idée qu'on le prenait pour le<br />
piombier, ou le menuisier de la maison. L'histoire<br />
est authentique, et le conscrit normalien<br />
nls d'un membre de l'Institut !<br />
D<br />
Noir et Blanc.<br />
RCommuniqué par M. ROBERT DELATRE,<br />
L 10, rue Molitor, Paris, 16°.<br />
Une définition.<br />
ITES-NOUS ce que c'est que le sel.<br />
— Le sel, M'sieur, c'est quelque chose<br />
qui donne un mauvais goût à la soupe quand<br />
on n'en met pas dedans ». • '
754 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 30 Juin'34<br />
Opinions et communications.<br />
En marge du système métrique.<br />
Dans le Manuel général du 21 avril dernier, je<br />
relève cette opinion de M. Escavi, inspecteur de<br />
l'Enseignement primaire à Gap : « Jamais, au grand<br />
jamais et' nulle part rie vient dans la conversation<br />
ou sur une lettre de commande le mot de décastère,<br />
pas plus que celui de déeistère ».<br />
Etant fils d'artisan et ayant moi-même toisé et<br />
vendu des arbres, je me crois obligé de rectifier le<br />
point de vue de M. Escavi.<br />
En effet, dans le langage courant, on emploie<br />
beaucoup le mot déeistère. Le marchand de bois<br />
achète les arbres sur pied au décistèrè; le cultivateur,<br />
le propriétaire toisent leur bois en déeistère.<br />
Pour les arbres, c'est même la seule mesure employée,<br />
à ce point que tous les » tarifs » usités dans<br />
ma région ne comportent que dés volumes en<br />
décistères. Pour les bois de chauffage, le stère<br />
reprend sa revanche, "et surtout les mes ires provinciales<br />
(cordes par exemple) qui valent de-1 stère<br />
à 7 ou S stères.<br />
Quant au mot décaslère, je crois (il ne faut pas<br />
que j'affirme, je' risquerais d'être démenti) qu'il<br />
n'est jamais employé.<br />
M. G. LOTTIER,<br />
Instituteur à Fontenouiltes (Yonne).<br />
Pour les colonies de vacances.<br />
Le vendredi 15 juin, notre collabora tricej<br />
Mme Marie Boutier, mandatée par le Cercle parisien<br />
de la Ligue française de l'Enseignement, a fait par<br />
T. S. F., au poste de la Tour Eiffel, un « Appel des<br />
œuvres de colonies de vacances aux parents et à<br />
tous ceux qui s'intéressent à l'enfance ».<br />
Mme Boutier souhaite vivement que son appel<br />
soit entendu des instituteurs et des institutrices<br />
des villes. En conseillant les familles, en les dirigeant<br />
vers les oeuvres de la région ou, par l'intermédiaire<br />
du Comité des Œuvres de Colonies de<br />
vacances, 3, rue Bécamier, vers des œuvres da mer<br />
ou de montagne, ils peuvent rendre à la cause de<br />
l'enfance un réel service. Mieux que quiconque, ils<br />
savent apprécier pour l'enfance les bienfaits de la<br />
vie au grand air dans un milieu sain matériellement<br />
et moralement.<br />
Cours de vacances pour étudiants étrangers.<br />
Des cours de vacances pour étudiants étrangers<br />
sont organisés par l'Université do Toulouse, du<br />
3 juillet au 9 septembre à Bagnèrcs-de-Bigorre<br />
(Hautes-Pyrénées), du 21 septembre au 31 octobre à<br />
Toulouse.<br />
Pour tous renseignements, s'adresser M. Rothschild,<br />
Professeur ait Lycée de Tarbas, Directeur des<br />
cours de vacances, 32, place Marcadieu, ù Tarbes<br />
(Hautes-Pyrénées). (Joindre un coupon do poste<br />
international pour la réponse).<br />
Le Directeur des cours nous informe qu'une réduction<br />
de 30 fr. sur les droits d'inscription sera accordée<br />
à tous les-étudiants, veiius par l'intermédiaire<br />
du Manuel général.<br />
Postes vacants aux colonies<br />
pour octobre 1934.<br />
On demande pour servir à la Martinique, un<br />
professeur d'Ecole normale Lettres.<br />
Les candidatures doivent être adressées au<br />
ministère des Colonies (Inspection Conseil de l'Instruction<br />
publique).<br />
Un instituteur docteur es lettres.<br />
Nous apprenons que M. Vauquelin, professeur de<br />
cours complémentaire à Paris, vient d'obtenir le<br />
grade de docteur ès lettres, avec mention honorable,<br />
sur la thèse suivante :<br />
Les aptitudes fonctionnelles el réducalion.<br />
Par ses aperçus pédagogiques et ses conclusions,<br />
cette thèse est susceptible d'intéresser vivement<br />
les éducateurs.<br />
Le Manuel général est heureux d'apporter à<br />
M. Vauquelin ses sincères félicitations pour ce beau<br />
succès.<br />
CONCOURS DES FURETEUR S<br />
Résultats du Concours n° 41.<br />
Question principale. — Un ami facétieux me<br />
demande d'aller lui acheter des timbres de 5 fr., 1 fr. et<br />
0 fr. 05. « Il me faut, dit-il, autant de timbres que tu auras<br />
dépensé de francs. Le nombre total des timbres est un carré<br />
parfait; ce nombre diminué de sa racine est égal au double<br />
du nombre qui indique le numéro de l'immeuble où se<br />
trouve le bureau de poste; d'autre part, ce numéro a<br />
deux chiffres; leur somme augmentée de 1 est la racine<br />
carrée du nombre total des timbres.» Qui m'indiquera<br />
combien je dois acheter de timbres de chaque sorte?<br />
Le bureau de poste se trouve du côté des numéros impairs<br />
de la rue, et celle-ci, de ce côté, compte moins de 53 immeubles.<br />
Soient d le chiffre des dizaines et u le chiffre<br />
des unités du numéro de l'immeuble où se trouve le<br />
bureau de poste. La racine carrée du nombre des<br />
timbres est d -f- u -h 1, et l'on peut écrire.<br />
(d -f u + I f— (d + u -f lf = 2 # d"+ui<br />
ou (d + u -f 1) {d + u +-1 — 1) =20 d -f 2u<br />
(d + u 4- 1) (d + u) = 20 d -f- 2u<br />
= 2 (d + u) + 18 d.<br />
(d + u -f 1) (d + u) — 2 {d + u) = 18 d<br />
(d + u) (d+u —1) = 18 d (1J.<br />
Mais d -}- u ei d + u •—• 1, qui sont deux nombres<br />
entiers consécutifs, sont premiers entre eux.<br />
Donc 18 d peut être décomposé en un produit d<br />
deux facteurs premiers entre eux et consécutifs.<br />
Qr 18 d —• % X 3* X d.<br />
Si 2 est premier avec 3 2 X d, ces deux nombres ne<br />
sont pas consécutifs:<br />
Si 2 X 3 1 est premier avec d, celui-ci, inférieur à<br />
10, ne peut avoir comme valeur que 1, 5 ou 7;<br />
mais alors 2 X 3" et d ne sont pas consécutifs.<br />
Reste donc un seul cas possible : 3" est premier<br />
avec 2 d, qui ne peut avoir alors comme valeur que<br />
8 ou 10. De sorte que d ne peut être que 4 ou 5.<br />
Si d = 4, on a dans l'égalité (1)<br />
(4+,u) (4 + u —.1) = 72,<br />
4 -J- u — 1 est alors la racine carrée de 72 à 1 près<br />
par défauli donc 4 + u— 1=8, d'où u = 5.<br />
Si d = 5, (5 + u) (5-tru — 1 ). = 90 ; 5 -f- u — 1<br />
est la racine carrée de 90. à 1 près par défaut',<br />
5 + u — 1 = 9, d'où u = 5.<br />
DELFAUD et MlLLET. ARITHMÉTIQUE, moyen. Un voii >n-I6, illustré, cartonné. 8 fr.
30 Juin 34 PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 755<br />
La poste se trouve donc au numéro 45 ou au<br />
numéro 55; la rue compte moins de 53 immeubles<br />
de ce côté; elle peut donc avoir un n° 45 et un n° 55,<br />
de sorte que les 2 réponses sont admissibles l .<br />
Par conséquent, on do il acheter,soit (4 + 5 + l) 1 =<br />
100 timbres, soit (5 + 5 + 1)' = \1\limbres.<br />
Désignons par x le nombre des timbres (le 5 francs,<br />
par y celui des timbres de 1 fr. et par z celui des<br />
timbres de 0 f. 05. On a :<br />
x | y-f z = 1.00 (ou 121 y.<br />
5x + y +0,05? = 100 [ou 121).<br />
X + y + z = 5 X + y +0.05-Z<br />
x + z == 5>x + 0,05 z<br />
0,95 z = 4 x<br />
13<br />
.-r^r z = 4x ou 19 z-= 80 x<br />
15 . -, ' .,<br />
— est une fraction irréductibles, et z sont des<br />
bO ' ' • • ' . ' . , . . •<br />
équimultiples de 19 et de 80, Chacun d'eux étant<br />
in;,': icur à 121, on a, : x == ,19 et ,z. =s- ,8Q. .<br />
Far suite, si x + y + z = 100, y = 1.<br />
si x + y + z = 121, y — 22.<br />
Je. dais donc acheter 19 timbres de 5 fr.,.<br />
80 timbres de 0 fr. 05, et, si la poste "esVau<br />
i. Sf l'on supprime, dans Pénoncê, F expression
756 <strong>MANUEL</strong> GENERAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
l' PETITES ANNONCES<br />
r ENSEIGNEMENT<br />
• Cours et leçons. = -<br />
ROFESSORAT chant et musique, Etat<br />
P et Ville de Paris. Cours oraux et par<br />
correspondance. J.-R. Pierron, 147, av.<br />
Parmcntier, Paris, 10 e . M. G. 9441.<br />
i NSTITUTRICE 28 ans, B, S., C. A. P.,<br />
I exccl. réf., cherche pour août leçons<br />
dans famille, môme étrangère, mer ou<br />
mont. M. G. 977.<br />
iNST r 26 a., sachant nag., cherche pour<br />
L août-sopt. col. de vacances mer ou<br />
montagne. M. G. 980.<br />
|INSTITUTEUR 27 ans, surveillerait<br />
L colonies vacances. M. G. 992.<br />
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Circulaire ministérielle du 16 juin 1934.<br />
à MM. les Inspecteurs d'académie,<br />
J'ai l'honneur d'appeler votre attention sur la<br />
circulaire du 10 avril 1934 (titre III), relative au<br />
paiement des indemnités pour heures supplémentaires<br />
allouées au personnel enseignant des<br />
Éccics primaires supérieures.<br />
A x termes de cette circulaire, si un professe^.<br />
professeur-adjoint ou un instituteur-apjoirit<br />
donne plus de 20 heures de service dans des ensei<br />
gnements généraux et des enseignements spéciaux,<br />
ce sont les heures consacrées aux enseignements<br />
spéciaux qui doivent être considérées comme<br />
supplémentaires et donner lieu à indemnités.<br />
Il ne peut être accordé d'indemnités pour les<br />
enseignements généraux qu'aux maîtres qui<br />
consacrent plus de 20 heures à ces enseignemenls.<br />
Dans certains départements, ces instructions<br />
ont été perdues de vue. J e vous prie, en raison<br />
de la situation budgétaire actuelle, de vouloir<br />
bien les appliquer très exactement à dater du<br />
1 er octobre 1934.<br />
En lisant l'Officiel.<br />
Dépenses engagées par l'instituteur.<br />
Un crédit déterminé a été porté au budget<br />
primitif communal pour l'acquisition de livres<br />
tle prix pour les élèves des écoles publiques.<br />
L'instituteur public a acheté ces prix et les a remis<br />
aux lauréats. Le conseil municipal peut-il, quelques<br />
jours après la distribution des prix, décider que<br />
le crédit est diminué d'un tiers ? Dans l'affirmative,<br />
l'instituteur doit-il payer la différence de ses<br />
deniers ?<br />
1° Le Conseil municipal de cette commune,<br />
invoquant la diminution du nombre des élèves, a,<br />
comme la loi le lui permet, réduit dé 750 à 500 fr. le<br />
crédit inscrit au budget primitif de 1933, pour<br />
achat de livres de prix. Un Conseil municipal peut<br />
toujours, en effet, suivant une jurisprudence constante,<br />
supprimer ou réduire une dépense facultative,<br />
tant qu'elle n'a pas été engagée.<br />
2" En la circonstance, les instituteurs avaient<br />
procédé à l'achat des prix sans en référer au<br />
maire à qui cette décision appartient. La municipalité<br />
ne paraît donc pas pouvoir être engagée au<br />
delà de la somme qu'elle a fixée pour cette dépense.<br />
(J • O. du 2 juin 1934. D. p. 1362.)<br />
Balayage des classes.<br />
Dans les communes ou sections de moins de<br />
500 habitants agglomérés, le balayage doit être<br />
assuré par les élèves en âge de pouvoir en être<br />
chargés par leurs familles (circulaire du 6 juin 1906<br />
du ministère de l'intérieur). Le balayage ne peut<br />
être imposé aux élèves comme une punition, mais<br />
doit être considéré comme un devoir. Cette mesure<br />
d'ordre et de salubrité ne soulève d'ordinaire<br />
aucune difficulté. [J. O. du 9 juin 1934. — D. p.<br />
1469.)<br />
Récompenses honorifiques aux colonies.<br />
Les seuls textes qui réglementent l'attribution<br />
des distinctions honorifiques du personnel de<br />
l'enseignement primaire aux colonies sont les<br />
décrets des 30 octobre 1895, 31 juillet 1917 et du<br />
22 février 1926. Ce dernier texte fixe séparément<br />
pour la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion<br />
d'une part, et pour l'ensemble des autres colonies,<br />
d'autre part, le contingent annuel à répartir.<br />
Ces textes concernant à la fois les maîtres métropolitains<br />
détachés aux colonies et les maîtres des<br />
cadres locaux. [J. O. du 19 mai 1934. —D. p. 1193.)<br />
Statistique des instituteurs.<br />
délégués du ministre de l'Education nationale<br />
dans les divers Etats étrangers<br />
34 Turquie 2<br />
41 1<br />
113 1<br />
7 Angleterre . . . 1<br />
9 États-Unis . . . 21<br />
3 2<br />
4 Portugal . . . . 4<br />
9 1<br />
4 1<br />
1 Tchécoslovaquie . 1<br />
3 Guatémala . . . 1<br />
(J. O. du 15 juin 1934. — D. O. 1509).<br />
Syrie. . .<br />
Espagne .<br />
Egypte. .<br />
Belgique.<br />
Roumanie<br />
Uruguay.<br />
Perse . .<br />
Grèce . .<br />
Albanie .<br />
Afghanistan.<br />
Chine .<br />
Hémenfo tlu Secrétaire île mairie.<br />
Travaux du mois de juillet.<br />
Envoi des pièces trimestrielles (voir tableau<br />
spécial dans le n° du 7 octobre 1933, page 60).<br />
Envoi des pièces mensuelles courantes (voir<br />
tableau spécial dans le n° du 14 octobre 1933,<br />
page 11 de la Partie administrative).<br />
Travaux spéciaux de ce mois :<br />
ÉTRANGERS. —Envoi au préfet, par nationalité,<br />
de l'état numérique des étrangers résidant dans la<br />
commune au 30 juin.<br />
ÉLECTIONS. — Clôture de la liste électorale<br />
agricole (loi du 3 janvier 1924, art. 13).<br />
ASSISTANCE. — Réunion trimestrielle. Révision<br />
de la liste d'A. M. G. et des autres assistances.<br />
CONTRIBUTIONS. — Aviser les contribuables de<br />
DELFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. Un vol. in-16, illustré, cartonné. 8.80
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 30 Juin 34!<br />
Une dictée...<br />
Une leçon de choses.<br />
Le Riz,<br />
aliment universel.<br />
Le riz, vous le savez,!<br />
est l'aliment quotidien<br />
de la moitié de la population<br />
du globe. L'Asie<br />
est son pays d'origine ;<br />
on l'y mange en approchant<br />
des lèvres une<br />
sorte de bol plein de riz, |<br />
que l'on pousse dans la<br />
bouche à l'aide de deux<br />
bâtonnets.<br />
Le riz est un aliment<br />
excellent, très sain, très<br />
riche en substances nutritives.<br />
Le riz d'Indochine,<br />
venu de notre<br />
grande colonie asiatique,<br />
est précieux pour la<br />
France, puisque tout en<br />
nous fournissant des<br />
plats agréables et variés,<br />
il développe notre commerce<br />
et apporte la prospérité<br />
à l'agriculture!<br />
indochinoise. f<br />
Ecrire ais ^bureau de Propagande '<br />
62, Rue de Richelieu, Paris (2 e )
a tournée du contrôleur des G. D. (si elle n'a pas<br />
mcoro ou Heu). Convoquer les répartiteurs. Préparer<br />
le travail de révision des rôles.<br />
Ordonnancement dans le mois do la sommo due<br />
m Trésor pour l'impôt 4 p. 100 établi sur le revenu<br />
les obligations émises par la commune. Transnettrelo<br />
mandat au receveur d'enregistrement.<br />
HYGIÈNE. — Prendre les mesures de salubrité<br />
léccsi'aires pendant la période des grandes chaeurs.<br />
Arrêté pour assurer la décence des bains et sécuité<br />
des baigneurs;<br />
COMPTABILITÉ COMMUNALE. — Demande de subîention<br />
au Conseil général pour travaux d'utilité<br />
mbliijue.<br />
Loi. quo le budget additionnel est revenu en<br />
nail'ic, noter les recettes et les dépenses au B. P.,<br />
PARTIE ADMINISTRATIVE. — N° 40 159<br />
liquider les dépenses régularisées par le B. A.<br />
Préparer le relevé des ordonnancements faits<br />
en dépenses imprévues depuis la session de mai<br />
pour présenter à la session d'août.<br />
DIVERS. — Envoi au sous-préfet do l'état des<br />
imprimés nécessaires à l'école pour l'année suivante.<br />
Recevoir et afficher les déclarations faites par<br />
les cultivateurs de chanvre pour obtenir la prime<br />
prévue par la loi du 24 octobre 1916.<br />
Préparation du programme de la fête du 14 Juillet<br />
et réglementation des mesures d'ordre à y<br />
observer.<br />
Préparer session d'août et convocation du<br />
Conseil municipal.<br />
Réunion du Comité de la caisse des écoles avant<br />
la Cn de l'année scolaire.<br />
Correspondance.<br />
Logement ou indemnité. — T. à I. (BOTJCHES-<br />
IU-H::ÔNE.) — L'instituteur à qui la commune<br />
ccord un logement convenable a-t-il le droit d'opter<br />
mir Vindemnité en tenant lieu ?<br />
L'aitiele 14 de la-loi du 30 octobre 1886 met à la<br />
harge des communes le logement de chacun des<br />
tembres du personnel enseignant de leurs écoles<br />
lémentaires.<br />
L'article 4 de la loi du 19 juillet 1889 prévoit que<br />
! logement de ce personnel pourra être assuré<br />
ar des indemnités représentatives. •<br />
Do ces deux textes résulte pour les communes la<br />
ossibilité, à leur choix, de s'acquitter de leurs<br />
bligations soit par le logement en nature, soit<br />
ar l'indemnité en tenant lieu. La faculté d'option,<br />
issée aux communes,, n'est pas reconnue, par<br />
ontrc, aux instituteurs, aux institutrices. Cette<br />
iterprétation des dispositions législatives est<br />
îprimée dans un avis du Conseil d'État, en date<br />
u2 juillet 1891. Il importe de savoir, pourtant,<br />
u'à ce droit d'option reconnu aux communes,<br />
ni, en certains cas pourrait prendre u n carac-<br />
:re abusif, et être préjudiciable au bon fonctionemenfc<br />
du service public, la haute assemblée a<br />
xé des limites. Il appartient à l'autorité supér<br />
eure, lorsqu'elle estime qu'un maître est dans<br />
impossibilité de trouver dans la localité un logeant<br />
convenable, d'obliger la commune à fournir<br />
a logement en nature.<br />
Dispositions transitoires relatives aux penons.<br />
—- Pour les instituteurs qui se demandent<br />
ils ont intérêt à solliciter leur admission à la<br />
Imite ou à rester en fonctions P<br />
Le décret-loi du 10 mai 1924 a établi une<br />
îriode transitoire do 4 années, pendant laquelle<br />
3 pensions de retraite concédées pourront être<br />
ipéricures à celles qui résulteraient de l'appliition<br />
stricte de celui du 4 avril. Pendant cette<br />
îriode, de 1934 à 1937 compris, les pensions<br />
font calculées selon les dispositions législatives<br />
1924, telles qu'elles régissaient les liquidations<br />
'ant avril dernier; mais le montant en sera<br />
duit do 15 % pour les pensions concédées en<br />
134, do 17,5 % pour colles de "1935, de 20 % pour<br />
Mes do 1936, do 22,5 % pour celles de 1937.<br />
Suivant la date qu'il envisagera, avant 1938,<br />
l'instituteur, l'institutrice, compte tenu de son<br />
traitement moyen et de ses annuités, pourra<br />
calculer la pension qui lui reviendrait si la législation<br />
n'avait subi nulle modification, et en fixer<br />
le montant, selon l'année de la retraite à ses 85<br />
ou 82,5, ou 80, ou 77,5 % .<br />
Les pensions concédées à partir du 1 er janvier<br />
1938 seront liquidées en conformité des restrictions<br />
des décrets-lois, qui donneront leur plein<br />
effet à partir de cette date.<br />
B. E. : Épreuve de chant. — G. A B. (SEINE).<br />
— En quoi consiste l'épreuve de chant de l'examen<br />
du brevet élémentaire : il n'en est pas fait mention<br />
dans le programme limitatif de cet examen, pour<br />
l'année courante ?<br />
L'épreuve de chant à l'examen en vue de l'admission<br />
dans les écoles normales et de l'obtention du<br />
brevet élémentaire est suffisamment définie par<br />
l'arrêté du 18 janvier 1887, pour qu'il n'en soit,<br />
pas fait mention au programme limitatif. Elle<br />
consiste en ceci :<br />
« Exécution d'un chant scolaire figurant sur<br />
une litsejde cinq morceaux présentée par le"candidat,<br />
suivie de questions simples sur la musique<br />
de ce chant. (Durée de l'épreuve : 10 minutes au<br />
maximum.) »<br />
C. E. P. : Mention d'études complémentaires.<br />
— D . A L . (ORNE). — En quoi consiste le certificat<br />
d'études complémentaires ? Quel en est le programme<br />
?<br />
Aux termes de l'article 3 de l'arrêté du 25 janvoer<br />
1895, les élèves qui ont suivi un cours complémentaire<br />
peuvent, à la fin de l'année scolaire,<br />
demander à subir, sur les matières enseignées à<br />
ce cours un examen qui se passe dans les mêmes<br />
formes que celui du certificat d'études primaires<br />
élémentaires. Mention des notes obtenues par lès<br />
élèves qui ont satisfait à ces épreuves est faite sur<br />
le certificat d'études primaires, sous la rubrique :<br />
Mention d'études primaires complémentaires.<br />
Des épreuves à subir, il n'est pas d'autre<br />
programme que celui du cours complémentaire;<br />
et l'examen fait, en général, l'objet d'un règlement<br />
départemental.<br />
LACABE.<br />
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et A. MILLET, professeur au Lycée Janson-de-SailIy. — Un vo\ in-16, cartonné : 8 fr.<br />
r Ce livre s'adresse plus particulièrement aux classes où sont réunis les élèves du Cours élémentaire 2° année et ceux<br />
du Cours moyen. l ro année. Il a semblé aux auteurs que ce livre avait une importance particulière, non seulement parce<br />
qu'il est destiné aux classes à plusieurs Cours, les plus délicates à conduire, mais aussi parce qu'aux Cours élémentaire<br />
et moyen les enfants acquièrent les notions de base, celles dont le degré de précision et de sûreté commandera les<br />
progrès futurs.<br />
Ils ont donc donné tous leurs soins à ce qui leur a paru être l'objet essentiel de ce Cours mixte ; donner aux enfants<br />
une claire compréhension des règles et du mécanisme de la numération décimale, les conduire à la pratique rapide et<br />
sûre des opérations, les habituer à traiter sous leur forme la plus simple les problèmes fondamentaux de l'arithmétique.<br />
CENTRE D'INTÉRÊT : UN ÉPI<br />
Exercice d'observation : Un épi de blé.<br />
Matériel. —• Épis pleins et épis vides de leurs<br />
grains, brins de paille.<br />
I. Observation libre.<br />
II. Observation dirigée. — L'épi. -— Sa longueur<br />
mesurée en centimètres, ou comparée à un<br />
doigt. De quoi se compose un épi? Où sont placés<br />
les grains ? Quelle est leur direction ? Combien<br />
voyons-nous de rangées de grains autour d'un épi ?<br />
Peut-on les compter facilement ? •— Les grains<br />
sont-ils rangés les uns contre les autres ? Sont-ils<br />
.placés en bon ordre ? Est-il facile de compter les<br />
grains de blé? Pourquoi?<br />
Le grain. — Détachons l'un des grains. Par quoi<br />
est-il entouré ? Débarrassons-le de ses enveloppes.<br />
Combien en comptons-nous ? Sont-elles épaisses ?<br />
[Résistantes ? Que protègent-elles ? Quelle est leur<br />
forme ? Retirons le grain de ses enveloppes. A<br />
quoi ressemble-t-il? (à un pain fendu). Est-il dur?<br />
mou ? Essayons de le casser, de l'écraser. Que<br />
jfait-on avec le grain de blé ? Où écrase-t-on les<br />
grains de blé? A quoi sert la farine? Qui fait<br />
'le pain? Qui a semé le blé? Quels sont les<br />
|enfants qui ont déjà vu semer du blé? Comment<br />
jfait le semeur? Qui a vu moissonner? Qui à vu<br />
(battre le blé? Comment s'y prend-on?<br />
Le chaume. •— Est-il très long? Essayons de le<br />
1 plier. Se casse-t-il facilement? Que voyons-nous<br />
le long de cette tige? »-» Des nœuds. Sont-ils très<br />
rapprochés? Coupons la tige près d'un nœud. »-> Elle<br />
lest pleine à l'endroit où le nœud apparaît, elle<br />
,est creuse ensuite. Est-elle ronde ? Est-elle plus<br />
grosse au sommet qu'à la base ?<br />
I Les feuilles. — Entourent-elles la tige ? Sur<br />
quelle longueur ? Sont-elles serrées autour de la<br />
tige ? Quelle est la forme de la feuille ? Connaissez-vous<br />
des feuilles qui lui ressemblent? Regardons<br />
les nervures. Quelle direction suivent-elles ?<br />
A quoi servent les tiges du blé lorsqu'elles sont<br />
sèches? Que fait-on de la paille? Comment l'entasse-<br />
:t-on ? La paille est-elle lourde ou légère ? S'enillamme-t-elle<br />
facilement ?<br />
Dessin.<br />
Dessin d'observation. — Un brin de paille. —<br />
|Respecter la longueur, la largeur du chaume et la<br />
^distance entre chaque nœud.<br />
Un épi de blé.<br />
Dessin de mémoire. — Une glane, une gerbe<br />
de blé, une batteuse en plein travail avec tous les<br />
ouvriers affairés, une meule de paille, un moulin<br />
à vent, la roue du moulin.<br />
Dessin d'imagination. — (Voir le conte). 1° La<br />
Partie scolaire.<br />
petite poule rouge s'en va trouver le dindon et le<br />
canard qui refusent de l'aider.<br />
La petite poule rouge sème son blé.<br />
2° La petite poule rouge retourne vers le dindon<br />
et le canard et leur demande de l'aider à porter le<br />
blé au moulin. — Elle porte seule le blé au mou-'<br />
lin.<br />
3° La petite poule rouge mange le bon pain<br />
qu'elle vient de faire, avec ses poussins. Le canard<br />
et le dindon, honteux, attendent tristement à la<br />
porte, tête basse. Modelage.<br />
Modelons des épis en disposant de très petites<br />
boules de pâte autour d'un brin de paille.<br />
Modelons diverses sortes de pain : pain long,<br />
pain en couronne, en traçant avec un ébauchoir<br />
quelques traits transversaux.<br />
Fabriquons un paneton.<br />
Jeux sensoriels.<br />
1" exercice. 1° Reconnaître par la vue et le toucher<br />
différentes poudres : du sel, de la farine, du<br />
tapioca, etc.<br />
Montrer le sel, la farine.<br />
2° Les yeux bandés, palper alternativement les<br />
3 matières..<br />
3° Les yeux bandés, reconnaître la farine, le tapioca,<br />
le sel.<br />
2 e exercice. — Reconnaître et distinguer différents<br />
grains de céréales : avoine, orge, seigle, blé.<br />
Les montrer alternativement après en avoir<br />
pris connaissance individuellement, et les yeu-c<br />
bandés.<br />
3» exercice. — Trier des grains de céréales mélangés<br />
dans une boîte et les répartir suivant leur<br />
espèce dans autant de boîtes séparées.<br />
4* exercice. — Reconnaître au toucher le pain<br />
frais, le pain rassis, la mie, la croûte.<br />
5» exercice. — Distinguer, en les soupesant, un<br />
épi plein d'un épi vide, un brin de chaume qui<br />
vient d'être coupé d'un brin de paille sèche<br />
Jeux de calcul.<br />
Dessinons sur notre cahier plusieurs épis de blé<br />
et comptons-en les grains.<br />
N» tO
598 CLASSE D'INITIATION 30 Juin 34<br />
Sur notre table, nous représentons chaque quantité<br />
par des - jetons-dizaines et des petits jetons.<br />
Le 1 er épi compte 16 grains.<br />
Le 2° épi compte 13 grains.<br />
Le 3 e épi compte 14 grains.<br />
Comptons d'abord tous les petits jetons. Rassenr<br />
blons-les pour voir si nous ne pourrions pas rempla"<br />
cer 10 d'entre eux par un gros jeton. Nous trouvons,<br />
13 petits jetons. Nous en remplaçons 10 par un<br />
jeton-dizaine. 'Plaçons le jeton-dizaine au-dessus<br />
Q OOO ooo<br />
Q ooo<br />
Q oooo<br />
des autres jetons-dizaines. Combien avons-nous<br />
maintenant de dizaines ? 4. Combien reste-t-il<br />
— _ de petits jetons ? 3.<br />
• lo Ecrivons le nombre obtenu : 43.<br />
I'® Dessinons l'opération sur notre cahier.<br />
_ 43 Multiplication. — Dessinons sur le cahier<br />
des-êpis contenant lemême nombre de grains:<br />
20, 21, 22 par exemple. Comptons le nombre total<br />
de grains dans 2, 3 ou 4 épis.<br />
Nombres de 2 en 2, de 3 en 3, de 0 à 100. —<br />
Chaque enfant reçoit une boîte emplie de grains<br />
de blé, il les aligne sur sa table par groupes de 2 ou<br />
de 3. Puis, il les compte et écrit au fur et à mesure<br />
les nombres obtenus sur son cahier.<br />
Partage. — Une mère poule a trouvé 20 grains<br />
de blé dans un champ. Elle veut les partager entre<br />
ses 4 petits poussins. Combien donnera-t-elle de<br />
graines à chaque poussin"?<br />
Disposons 4 petites assiettes sur la table et plaçons<br />
alternativement 1 grain de blé<br />
dans chaque assiette. Nous avons ainsi 201 4<br />
utilisé 4 grains. Nous pouvons alors q grecommencer<br />
cette opération, 5 fois •'<br />
en tout.<br />
Chaque poussin a reçu dans son assiette cinq<br />
grains.<br />
\ MW0l \ @0000! \ 00000! \ (500 00 !<br />
Partageons aussi des miettes de pain entre<br />
plusieurs oiseaux, des croissants entre plusieurs<br />
enfants, -etc...<br />
Exercices de langage.<br />
René va acheter un pain chez la boulangère.<br />
— Matériel. — Une gravure représentant une<br />
boulangerie. — Un élève mime les actions de la<br />
boulangère, un autre est un client. Tour à tour,<br />
les autres enfants expriment à haute voix par une<br />
courte phrase les actions accomplies par chaque<br />
personnage ou répondent seulement à une question<br />
posée par la maîtresse.<br />
1° La devanture de la boulangerie. — Les différentes<br />
sortes de pains. Les petits pains, les croissants,<br />
les pains de seigle, les pains de gruau, les<br />
biscottes, les pains longs, les pains tendus, les<br />
pains en couronne, les pains au lait, les miches. —•<br />
Où sont placés ces pains ? — Comment sont-ils disposés?<br />
Qui les apporte au magasin ? — Dans quoi<br />
les apportc-t-on ?<br />
2° Les qualités de ces pains. — Quand ils sortent<br />
du four, ils sont dorés et croustillants, ils sont frais,<br />
mais, si on ne les mange qu'après deux ou trois<br />
jours, ils sont devenus rassis, et ils paraissent beau<br />
coup moins agréables à manger. Certains pains sont<br />
arrondis, d'autres allongés, tendus, etc.'<br />
3° Les actions de la boulangère et du client.<br />
— Le client entre, salue, choisit, demande poliment,<br />
place le pain dans un sac, paie, vérifie le<br />
poids du pain et la monnaie rendue.<br />
La boulangère prend le pain, le place... sur quoi ?<br />
Elle le pèse... avec quoi? •— Elle ajoute ou retranche<br />
un morceau de pain. Pourquoi ? — Avec quel instrument<br />
le coupe-t-elle ? — Le pain est enveloppé.<br />
Pourquoi ? Avec quoi ? —Que fait la boulangère<br />
de l'argent qui lui est donné? Que fait-elle de la<br />
monnaie ? — Où est placé son tiroir-caisse ? Le<br />
laisse-t-elle ouvert ? fermé ? Pourquoi 1<br />
Un conte.<br />
LA PETITE POULE ROUGE<br />
La petite poule rouge grattait dans la cour quand<br />
elle trouva un grain de blé I<br />
— Qui -est-ce qui va semer ce blé ? dit-elle- -<br />
— Pas moi, dit le dindon.<br />
— Ni moi, dit le canard.<br />
— Ce sera donc moi, dit la petite poule rouge,<br />
et elle sema le grain de blé.<br />
Quand le blé fut mûr, elle dit :<br />
•— Qui est-ce qui va porter se grain au moulin ?<br />
— Pas moi, dit le dindon.<br />
— Ni moi, dit le canard.<br />
— Alors, je le porterai, dit la petite poule rouge;<br />
et elle porta le grain au moulin.<br />
•Quand le blé fut moulu, elle dit :<br />
— Oui est-ce qui va faire du pain avec -cette<br />
farine V<br />
— Pas moi, dit le dindon.<br />
— Ni moi, dit le canard.<br />
— Je le ferai, alors, dit la petite poule rouge;<br />
et elle lit du pain avec la farine. Quand le pain fut<br />
cuit, -elle dit :<br />
— Qui est-ce qui va manger ce pain ? — Moi,<br />
cria le dindon. — Moi, cria le canard. — Non, pas<br />
vous, dit la petite poule rouge. Moi et mes poussins<br />
nous le mangerons. Claclc 1 Clack 1 Venez, mes<br />
chéris 1<br />
Miss SATIAH CONE BRYÀIS'T.<br />
Récitation.<br />
•LE CHAMP DE BLÉ<br />
Le matin, dans le champ de blé;<br />
On entend comme un air de fête :<br />
Tirli 1 tirli ! Soleil levé,<br />
C'est le réveil de l'alouette<br />
Au champ de blé,<br />
Lariré I<br />
Au champ de blé 1<br />
Tout brin de paille .en la moisson;<br />
C'est un llûteau lorsque la brise<br />
Vient accompagner la chanson,<br />
La chanson de la perdrix grise<br />
Au champ de blé,<br />
Lariré I<br />
Au champ de blé 1<br />
Les oiseaux n'y chanteront plus<br />
Car bientôt, les faux, les faucilles<br />
Vont mettre le sol tout à nu<br />
Et chasser les voix si gentilles<br />
Du champ de blé,<br />
Lariré I<br />
Du champ de blé 1<br />
HUGUES LAI>AIHE.<br />
Les chansons berriaudes. Figuière, éd.<br />
Mlle R . LAFOND.<br />
BircctriCG-S'écoIo d'application. C. A. T. lï. M.<br />
DELFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. S I$r,w. Un vol. In-I6, illustré, cartonné. 9 fr.
30 Juin 34 ÉDUCATION MORALE E T CIVIQUE 599<br />
i j a B B B B B B A L'ÉCOLE PRIMAIRE 1 1 1<br />
^EDUCATION MORiÀLE W<br />
La guerre.<br />
i Pourquoi me tuez-vous ? — Eh quoi 1 ne demeurez-vous<br />
pas de l'autre côté de l'eau ? Mon ami, si<br />
vous demeuriez de ce côté, je serais un assassin et<br />
cela serait injuste de vous tuer de la sorte ; mais<br />
puisque vous demeurez de l'autre côté, je suis un<br />
brave, et cela est juste. »<br />
PASCAL. Pensées § 293. Éd. Brunschvicg.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE. — I. Les souffrances<br />
de la guerre. — En 1914 — il y a bientôt<br />
20 ans de cela — une guerre effroyable a éclaté<br />
entre la Franco et l'Allemagne. N'en avez-vous pas<br />
déjà entendu parler? Sans doute vos parents et<br />
vos grands-parents, dont certains y ont euxmêmes<br />
pris part, vous en ont-ils conté quelques<br />
épisodes? Ils vous ont dit aussi, j'en suis sûr,<br />
combien cette longue épreuve (elle a duré près de<br />
5 ans) avait été douloureuse, que de deuils et de<br />
misères elle a causés partout et quels affreux souvenirs<br />
ils en ont conservés. Jamais, en effet, aucune<br />
guerre n'a été plus meurtrière et n'a provoqué<br />
plus de ruines et de dévastations.<br />
1° Les hommes qui en ont surtout souffert sont<br />
évidemment les soldats : arrachés à la vie familiale<br />
et à leur profession, ils ont dû vivre de longs mois<br />
dans des tranchées, sous la menace constante des<br />
obus, des balles, des gaz asphyxiants, etc...<br />
Des médecins arrivent dans une ambulance pour soigner<br />
les blessés pendant la terrible bataille de Verdun (1916).<br />
Certains, couchés sur leur brancard, au ras du sol,<br />
nous saisissaient par les jambes et suppliaient que l'on<br />
s'occupât d'eux. Quelques infirmiers affolés s'élançaient<br />
au hasard, mais n'arrivaient pas à satisfaire aux besoins<br />
d'une si vaste souffrance. Je me sentais à tout instant<br />
agrippé par ma capote, et une voix me disait : « Je<br />
suis ici depuis quatre jours ! Faites mon pansement,<br />
je vous en supplie. » Et comme je répondais que j'allais<br />
revenir tout de suite, l'homme se mettait à pleurer :<br />
« Ils disent tous qu'ils vont revenir, et ils ne reviennent<br />
jamais... • Parfois, un homme tourmenté par le délire<br />
nous tenait au passage des propos incohérents. Parfois,<br />
nous tournions autour d'un lit silencieux pour voir la<br />
figure du blessé, mais il n'y avait plus là qu'un cadavre.<br />
G. DUHAMEL. Vie des Martyrs.<br />
2° Mais les non-combattants ont eu à subir aussi<br />
de pénibles épreuves : ils ont connu les privations,<br />
l'inquiétude perpétuelle, souvent la douleur causée<br />
par la mort d'un être cher, parfois même<br />
l'épouvante des bombardements.<br />
A Reims, en 1916, les écoles étaient installées dans les<br />
caves pour que les enfants fussent à l'abri des obus.<br />
Nous allions descendre dans les classes, lorsqu'à<br />
8 h. 55 exactement, une détonation formidable retentit,<br />
une secousse violente ébranla tout le bâtiment et une<br />
fumée noire, épaisse, mêlée de poussière blanche, se<br />
répandit dans le cellier: un zio venait de tomber sur<br />
le toit à 20 mètres de nous et, perçant deux platesformes,<br />
avait projeté des balles et des éclats jusque<br />
près des enfants. Cris affolés des plus grands et de leurs<br />
parents qui, pour partir, attendaient la fin de la rafale;<br />
pleurs et sanglots des petits... Très impressionné...,<br />
mais me raidissant, je prononce : « C'est tout, il n'y en<br />
a jamais deux de suite au même endroit. N'ayez plus<br />
peur, mes enfants. Que tout le monde descende dans<br />
la cave, les petits d'abord. Nous avons le temps... »<br />
L'exode s'est effectué en trois minutes et sans bousculade.<br />
BroDiEZ. (Lectures pour Tous. 15 juillet 1916.)<br />
3° Tout cela vous montre qu'il ne faut jamais jouer<br />
à la guerre : quand on songe aux combattants de<br />
1914, à tous ces pauvres soldats hachés, saignants,<br />
convulsés, qui emplissaient les cimetières du front<br />
et les hôpitaux, on se sent envahi d'une espèce<br />
d'horreur pour tout ce qui ressemble à cette effroyable<br />
tuerie. En vérité, la guerre n'est ni belle,<br />
ni joyeuse, ni amusante : c'est « la chose la plus<br />
horrible qui soit sur terre », a dit le maréchal Foch.<br />
COMPLÉMENTS POUR LES COURS<br />
MOYEN ET SUPÉRIEUR. — II. Les effets<br />
désastreux de la guerre. — Jadis, les conflits<br />
armés pouvaient être profitables au vainqueur.<br />
Mais aujourd'hui, les luttes entre peuples sont<br />
devenues tellement onéreuses que les avantages<br />
d'un succès, si grands qu'ils soient, ne peuvent<br />
jamais compenser la valeur des richesses employées<br />
à les obtenir.<br />
1° La guerre moderne, en effet, entraîne un»<br />
énorme destruction de vies humaines et de biens<br />
matériels; ainsi la campagne de 1914-1918 a coûté<br />
à la France I 383 000 morts, 740 000 mutilés, et<br />
une dépense de 143 milliards de francs; 20 603<br />
usines et 293 733 maisons ont été entièrement<br />
démolies, etc.. De là une dette si considérable que<br />
notre pays, malgré sa victoire, en est encore accablé<br />
(effondrement du change) et reste en proie aux<br />
plus graves difficultés financières et économiques.<br />
2° Dans le domaine moral, les résultais de la<br />
guerre ne sont pas moins funestes-, en déchaînant<br />
les intérêts violents et brutaux, elle pousse au<br />
mépris de la vie humaine, au mépris de la propriété,<br />
au mépris du travail : c'est pourquoi on n'a jamais<br />
enregistré tant de vols, de suicides et de crimes que<br />
depuis 1918.<br />
III. Les conflits armés sont-ils évitables ? —<br />
Que la guerre soit tout à la fois une sottise et un<br />
fléau, il n'est assurément personne qui n'en convienne;<br />
mais beaucoup de gens s'imaginent que<br />
c'est un mal auquel il faut se résigner, parce qu'il<br />
est impossible de le faire disparaître. Il n'est pas,<br />
sachez-le, de plus coupable erreur.<br />
1° La guerre, en effet, n'est pas du tout une nécessité<br />
naturelle, comme on le prétend quelquefois :<br />
la nature nous offre bien des exemples de lutte<br />
entre deux individus (combats d'animaux), mais<br />
non de batailles entre deux groupes d'individus;<br />
la guerre, en réalité, est une invention humaine,<br />
et strictement humaine. S'obstinerait-on d'ailleurs<br />
à y voir la manifestation d'un instinct qu'il no s'en<br />
suivrait pas qu'on doive renoncer à le corriger,<br />
s'il est reconnu que cet instinct est dangereux.<br />
2° El puis, Vhisloire nous apprend que la guerre<br />
n'est généralement pas voulue par les peuples :<br />
neuf fois sur dix, elle est le fruit de l'ignorance,<br />
de l'aveuglement, de la cupidité, de l'ambition<br />
des rois ou des hommes au pouvoir; par contre,<br />
chaque fois que des gouvernements ont sincèrement<br />
tenu à éviter une guerre, ils y sont arrivés (ex. de<br />
la Monarchie de juillet en 1840;de la II I e République<br />
après Fachoda ou Agadir, etc.)<br />
Bref, les conflits sanglants entre nations n'ont<br />
rien de fatal; aujourd'hui plus que jamais, il importe<br />
de s'en convaincre et de travailler à empêcher le<br />
retour de pareilles catastrophes; car les moyens<br />
de destruction des armées modernes sont tels que<br />
si une nouvelle guerre éclatait, c'en serait fini<br />
de l'Europe, irrémédiablement.<br />
Lectures. — LECONTB DE LISLE. Le soir d'une<br />
bataille. (Poèmes Barbares). — ROLAND DORGELÈS.<br />
Les Croix de Bois. (Chap. VIII). F. FEnRÉ.<br />
DELFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. éitmlZlirt. Un vol. in-I6, illustré, carto :né. 6.50
600 LECTURE DU SAMEDI 30 Juin 34<br />
L'odyssée d'un poisson rouge.<br />
Je me souviens qu'un soir, comme je me rendais<br />
chez mon ami Francis C..., je m'arrêtai, près de<br />
son logis, devant la boutique d'un marchand de<br />
poissons rouges. Un dernier rayon de soleil glissait<br />
sous les platanes du quai du Louvre et dorait les<br />
bocaux et, ces poissons, vous eussiez dit de mouvants<br />
pétales de coquelicot ou do vivants rubis.<br />
Une idée saugrenue me traversa l'esprit. J'achetai<br />
un poisson ainsi qu'un bocal, et, sans vouloir qu'on<br />
les enveloppât le moins du monde, je me rendis en<br />
cet équipage, et pour la joie des passants, chez<br />
C..., tout au plaisir de lui faire un aussi surprenant<br />
cadeau. Je montai les trois étages et sonnai. J'attendis<br />
un instant. Je sonnai encore : mais nulle<br />
main ne vint ouvrir la porte. Sans poser mon bocal,<br />
de crainte que quelque habitant du logis ne le fît<br />
choir par mégarde, ou qu'un chat plein de traîtrise<br />
me péchât mon poisson rouge, j'allai consulter la<br />
concierge, qui ne me put donner aueun éclaircissement.<br />
Qu'allais-je faire de mon poisson ? Il était déjà<br />
nuit. Le marchand avait fermé ses volets. Laisser le<br />
bocal à la concierge, il n'y fallait pas songer. Elle<br />
eût pu prévenir G... et briser ainsi toute ma joie<br />
de lui ménager une surprise. Je partis donc, portant<br />
mon mouvant pétale de coquelicot, qui, dans<br />
sa prison de cristal, sur ma table posée au restaurant,<br />
me regarda dîner. Le,garçon me recommanda des<br />
soles dont toute la clientèle faisait, ce soir-là, ses<br />
délices; mais, par une sorte de scrupule, que vous<br />
apprécierez, je n'osai point dévorer un poisson sous<br />
les Je yeux ne vous vivants conterai de mon point pensionnaire. comment je parvins à<br />
regagner mon logis à Passy, après avoir promené '<br />
le vivant rubis dans le métro, ainsi que dans le<br />
tramway, au milieu de la gaieté curieuse des personnes<br />
que je rencontrais et qui se demandaient<br />
comment un homme d'aspect raisonnable pouvait,<br />
de la sorte, voiturer un poisson rouge. Je ne pus<br />
empêcher un jeune enfant de mettre dans mon<br />
bocal la moitié du bâton de chocolat qu'il mangeait<br />
et qu'il voulait partager avec le poisson.<br />
Rentré chez moi, je songeai que cette aventure<br />
était vraiment ridicule, mais encore une fois, qu'elle<br />
était charmante, et que C... aurait bien de la joie,<br />
le lendemain, quand je lui raconterais les péripéties<br />
de mon entreprise.<br />
Je me rappelle : il faisait un joli soleil matinal. Je pris mon bocal et partis. J'appelai un taxi, afin de<br />
ne point, comme la veille, m'offrir en spectacle; et<br />
nous voilà, le poisson et moi, emportés vers le logis<br />
de mon ami. Je ne sais si vous avez jamais, dans une<br />
auto, transporté un poisson rouge. C'est chose périlleuse;<br />
c'est une œuvre de choix qui veut beaucoup<br />
d'amour, redirait Verlaine. Nous n'avions pas fait<br />
deux cents mètres que j'avais les mains trempées, le<br />
visage éclaboussé; enfin, dans un virage agrémenté<br />
d'un fort horrible cahot, ce fut une catastrophe : le<br />
bocal chavira dans mon gilet, le poisson roula sur le<br />
coussin. Je me mis à crier si fort que la voiture<br />
s'arrêta, et si brusquement, que je donnai du<br />
nez dans la vitre au risque de me blesser. Mon<br />
chapeau, dans le choc, s'envola. dans les airs. Le<br />
chauffeur crut sans doute avoir affaire à quelque fol,<br />
car, nu-tête, le poisson rouge fourré dans le bocal<br />
vide, je me jetai dans la première maison en criant :<br />
« De l'eau 1 de l'eau 1 » Le temps que mit une brave<br />
et honnête femme à me conduire au robinet de sa<br />
cuisine me parut interminable. J'aurais pleuré dans<br />
le bocal; mais les larmes sont salées, la poésie grecque<br />
nous l'enseigne, et mon poisson, déjà bien faible,<br />
eût, sur le coup, péri en cette mer improvisée.<br />
Ah 1 qui dira ma joie, lorsque, dans l'eau réconfortante,<br />
le poisson, après avoir traîné sur le flanc,<br />
donna un coup de queue, ouvrit ses'ouïes, remua ses<br />
nageoires et se reprit à vivre 1<br />
Je décidai de continuer ma route à pied et, mon<br />
chapeau encore tordu, les vêtements mouillés,<br />
j'arrivai enfin chez C... Cette fois, il était chez lui;<br />
et, le bocal derrière le dos, comme qui porte la<br />
surprise d'un bouquet, j'entrai dans son bureau.<br />
Je lui fis un petit discours, et non point d'un geste<br />
large, mais d'un geste mesuré, car je ne voulais point<br />
envoyer le poisson sur le parquet, je lui offris mon<br />
illustre présent. C... trouva que c'était uno idée<br />
admirable, et chargea la femme de ménage d'aller<br />
en toute hâte aux renseignements, d'apprendre de<br />
quels mets se repaissent les poissons rouges et de ne<br />
revenir qu'avec une abondante nourriture pour cet<br />
hôte nouveau.<br />
Vous ne pouvez imaginer la place que ce poisson<br />
rouge tint dans ma vie par la suite. C... était mon<br />
ami; les saisons ont passé, et il est toujours mon<br />
ami, et ce poisson rouge, qu'à chacune de mes<br />
visites je ne manquais pas de saluer de quelques'<br />
mots affectueux, me semblait le symbole de l'amitié.I<br />
Après bien des années, je continuais de m'attacher à<br />
lui, n'ayant que la crainte de le voir mourir un jour,<br />
car il avait été le témoin discret -—• si discret •—•<br />
de tant de doctes causeries, d'entretiens familiers,<br />
de repas, où parmi les vins aimables, nous avions<br />
échangé tant de projets, des rêves en si grand<br />
nombre !<br />
Il y avait plus de vingt ans qu'il nageait chez C...<br />
Petit poisson deviendra grand. Mais non, il avait<br />
toujours la même corpulence. Parfois, comme<br />
cambré, il montait et venait souffler, le bout du<br />
museau à l'air, puis il plongeait et s'en allait à la<br />
godille; il avait toujours l'air d'avoir les mains dans<br />
les poches.<br />
Un beau jour, comme C... était en villégiature à<br />
Tournay — qui est en Bigorre — je reçus un télégramme<br />
qui me conviait à rejoindre mon compagnon,<br />
et, ravi, je partis aussitôt.<br />
Mais à Tournay, dans la maisonnette de C...,'<br />
quelle surprise! Sur une table, il y avait mon<br />
poisson qui nageait toujours.<br />
— Tu vois, je l'ai amené, me dit C...<br />
Nous passions les journées les plus agréables du<br />
monde à ne rien faire ou à pêcher à la ligne. Quelle<br />
joiel Les loisirs, le bon air, les peupliers légers, la<br />
pipe sous les platanes et tous les charmes de l'amitié 1<br />
Mais voilà qu'un soir, après dîner, comme nous<br />
passions au fumoir, je poussai un cri. Le bocal<br />
était vide.<br />
— Où est le poisson ? demandai-je.<br />
—- Où est le poisson ? demanda C...<br />
Enfin Mariette, la vieille servante que nous<br />
interrogions, prononça les paroles suivantes :<br />
— Que Monsieur se figure... Tout à l'heure,<br />
pendant que je mettais le couvert, le chat, avec la<br />
patte, l'a péché. Il y avait longtemps qu'il rôdait<br />
autour. J'ai chassé le chat et alors, comme je pensais<br />
que le chat demain ou un autre jour, finirait par le<br />
prendre ...<br />
— Alors?<br />
•— Alors, je l'ai ajouté, ce soir, à la friture.<br />
— Ce soir ?<br />
— Cela a fait un petit poisson de plus, et bien<br />
frais; il était tout vif quand je l'ai pris.<br />
Nous l'avions mangé. Du moins l'un de nous,<br />
C... ou moi_, l'avait mangé. J'en étais tout mélancolique.<br />
Mais mon ami m'avoua :<br />
— N'aie donc pas un chagrin si sombre. Ce poisson,<br />
ce n'était pas le même depuis vingt ans. Chaque<br />
fois que j'allais en voyage, qu'en aurais-je fait?<br />
Je le donnais à la femme de ménage, à un ami.<br />
Puis, quand je Tevenaïs à Paris, j'en achetais un<br />
autre, pour toi, parce que j'avais vu que tu y tenais,<br />
à cette petite histoire. Vingt ans... J'en ai acheté<br />
des poissons rouges !...<br />
TRISTAN DERÊME.<br />
(Les Annales.)<br />
Lecture communiquée par Mme CALMET, Insliiulrice à Broquiès (Aveyron). (Prix de 50 fr.)
30 Juin 34 CALCUL : COURS PRÉPARATOIRE ET ÉLÉMENTAIRE 601<br />
. C O U R S P R É P A R A T O I R E .<br />
Révision d es nombres de 1 à 100.<br />
1. Le jeu de billard. — Louis et André jouent<br />
au billard. Ils doivent lancer chacun 5 fois la boule.<br />
l r ° partie. Louis commence et marque : 4, 25, 50,<br />
3, 10. Total ? 92.<br />
André compte : 10, 10, 2, 5, 50. Total ? »-» 77.<br />
Qui a gagné ? »->• Louis. Combien de points a-t-il<br />
de plus qu'André ? 92 — 77. Compter de 77 à<br />
80, puis de 80 à 92, soit 15.<br />
2° partie. Louis marque : 3 fois 2, 2 fois 25, soit ?<br />
56. André : 2 fois 4, 3 fois 20, total ? »->• 68. Qui<br />
a gagné ? »-» André. Combien a-t-il en plus ?<br />
Compter de 56 à 60, de 60 à 68, soit 12.<br />
II. Calculons.<br />
32 + 3 + 5 + 8 + 3 90—2 — 3 — 4—1<br />
47 + 4 + 6 + 4 + 9 82— 3 —4 — 5 — 2<br />
78 + 4 + 3 + 5 + 10 74 — 4 — 4 — 6 — 1<br />
24 = • x 6 18 = 9 X • 7 X 4 = »<br />
24 = • x 4 18 = 6 X • 8 X 3 = •<br />
Poser les opérations suivantes et les effectuer :<br />
24 + 12 + 35 + 12.; 98 — 33; 36x2; 25x3;<br />
16 .x 4; 48 : 2; 57 : 3; 96 : 4.<br />
III. Dessinons. — Décorer une bande en répétant<br />
le dessin d'un jouet : cheval monté sur roulettes,<br />
ou mouton, chèvre.<br />
Exercices. — 1. Dicter les nombres : 31, 71,<br />
61, 81, 91, 73.<br />
2. Classer par ordre de grandeur croissante :<br />
40, 72, 26, 95, 88, 100.<br />
3. Quel est le nombre qui précède 90, 70, 69 ?<br />
4. Ecrire les nombres de 10 en 10 jusqu'à 100.<br />
5. Ecrire les nombres de 5 en 5 de 50 à 100.<br />
6. Ecrire les nombres de 4 en 4 de 71 à 91.<br />
7. Au jeu de tonneau, Paul a marqué 96 points,<br />
Pierre la moitié des points de Paul et Jean le<br />
tiers. Combien de points PieTre et Jean ont-ils<br />
chacun î<br />
8. Paul avait 77 billes. Il en a perdu 15, puis<br />
23, puis 4. Quelle est sa perte ? Que lui Teste-t-il ?<br />
9. La maman a partagé également un sac de<br />
48 billes entre ses 3 enfants. Combien en ont-ils<br />
chacun ?<br />
10. Un sac de billes en contient 23. Combien<br />
4 sacs semblables -en contiennent-ils ?<br />
1 COU R S ÉLÉMENT AIR E ]<br />
CALCUL MENTAL<br />
1 " année. •— 1. A 9 f.le bidon d'essence de 51.,<br />
que valent 10 litres, puis 15 1. d'essence ï<br />
2. Un 1. d'huile pèse -900 g. Que pèse un dal ï<br />
3. Avec une automobile, Il faut 12 1. d'essence<br />
par l'OO km. Combien en faut-il pour faire 300 lem.?<br />
4. Un cycliste achète une chambre à air 12 f.,<br />
une enveloppe 17 f. Il donne un billet de 50 f.<br />
Combien doit-on lui rendre 1<br />
5. Un jardin carré a 24 m. de côté. Que mesure<br />
Bon pourtour ?<br />
2° année. —1. A 12 f. le bidon d'essence de 51.,<br />
çpie valent 20 1. d'essence, 50 1., 1 hl. ?<br />
2. Une automobile consomme 13 1. d'essence aux<br />
100 km. Que lui faut-il pour parcourir 500 km?<br />
3. Je donne 50 f. pour payer mon biilet de chemin<br />
de fer. L'employé me rend 1 pièce de 10 f.,<br />
3 pièces de 2 f. et 2 pièces de 1 f. Gue coûte le<br />
billet ?<br />
4. Un cycliste parcourt 12 km. en 30 minutes.<br />
Quelle est sa vitesse à l'heure ? Quel chemin parcourt-il<br />
en 3 h. î<br />
PROBLÈMES<br />
Transports, voyages, promenades.<br />
i r e année. — 1. Une automobile consomme<br />
12 1. d'essence aux 100 km. Quel chemin parcourrat-elle<br />
avec 72 1. d'essence ? R. : 600 km.<br />
2. Une automobile fait 1 km. par minute. Combien<br />
fait-elle en 1 heure? en 4 heures?<br />
R. : 60 km. ; 240 km.<br />
3. Paul, à bicyclette, a mis 11 minutes pour parcourir<br />
3 km. 300 m. Combien de mètres parcourt-il<br />
par minute ? a-» R. : 300 m.<br />
4. Jean, son camarade, a mis 4 fois plus de temps<br />
que lui pour faire le même chemin, à pied. Quel<br />
chemin fait-il par minute ? R. : 75 mètres.<br />
5. Un coureur met 17 minutes pour franchir<br />
3536 mètres. Combien de mètres fait-il par minute ?<br />
R. : 208 mètres.<br />
6. Jeudi, papa a pris un billet de chemin de fer,<br />
aller et retour; ce 'billet est valable 4 jours. Le dimanche<br />
ne compte pas. Quel est le dernier jour<br />
de validité du billet? ~ »-> R. : Lundi.<br />
7. La charge maximum d'un -wagon est de 12<br />
tonnes. Ce wagon peut-il recevoir le chargement de<br />
4 camions de bois portant chacun 2500 kg ? Combien<br />
porterait-il en trop ou en moins ?<br />
»-» R. : 2 tonnes en moins.<br />
8. L'avion Paris-Marseille met 5 heures pour<br />
franchir la distance de 790 km. qui sépare ces<br />
2 villes. Quelle est sa vitesse à l'heure ? Sa vitesse<br />
à la minute, en mètres ?<br />
s-» R. : 158 km. ;2633 mètres.<br />
9. Une automobile consomme 4 f. d'huile et 20 f.<br />
d'essence par 100 km. A combien revient un parcours<br />
de 700 km.? de 1200 km.?<br />
R. : 168 f.; 288 f.<br />
S c année. — 1. Une automobile consomme 121.<br />
d'essence aux 100 km. Quel chemin aurait-elle fait<br />
lorsqu'elle aura consommé 1321. d'essence ?<br />
»-»• R. : 1100 km.<br />
2. Une automobile parcourt -20 km. en 30 minutes.<br />
Combien aura-t-elle parcouru en 3 heures ?<br />
R. : 120 km.<br />
3. Un automobiliste a parcouru sur piste 40 km.<br />
en 20 minutes. -Combien fait-il en une heure ? Combien<br />
méttra-t-il de temps pour franchir 156 km.?<br />
»-> R. : 120 km. ; 78 minutes.<br />
4. Avec papa, j'ai pris le train pour rendre visite<br />
à ma tante qui habite à 28 km. Le train s'est arrêté<br />
2 fois, 5 minutes à chaque arrêt, et il a mis 38 minutes<br />
pour arriver à destination. Avec quelle vitesse<br />
à l'heure roule ce train ? »-> R. : 60 km.<br />
5. Les vacances en 1934 commenceront le mercredi<br />
1 el août et la rentrée est fixée au 1 eT octobre.<br />
Quel sera le jour de laTentrée? *-> R. : Un lundi.<br />
6. Un camion ne doit pas porter plus de 3 tonnes.<br />
Peut-il Tecevoir le c'Ifsrgemen't de 3 voitures portant<br />
chacune 20 sacs do blé pesant chacun 80 kg ? Quel<br />
serait le chargement, en trop on en moins?<br />
R. : 1800 kg. en trop.<br />
7. On peut aller de Paris à Londres en utilisant<br />
le train et le bateau ou bien l'avion. Par le train<br />
et le bateau, en partant do Paris à 10 h., on arrive<br />
à Londres a 19 h. En partant du Bourget par avion,<br />
à 8 h. 45, on arrive à destination à 11 h. 45. Quel est<br />
le moyen le plus rapide ? Quel temps gagne-t-on ?<br />
»->• R. : Par avion, on gagne 6 h.<br />
jDELFADD et MlLLET. ARITHMÉTIQUE. JtmôyTn. U n volume in-16, illustré, cartonné. 8 fr.<br />
- - • _ . i - i i i. i • . » .ni — — — — — — — — — —
602 CALCUL : COURS MOYEN ' 30 Juin 34<br />
8. Un avion consomme 50 1. d'essence tous, les<br />
200 km. Quelle quantité d'essence doit-il emporter<br />
pour parcourir 1400 km.? »-*• R. : 350 1.<br />
9. Un motocycliste part avec 12 1. d'essence<br />
dans son réservoir. Sa machine consomme 4 1. par<br />
100 km. Il s'arrête quand le réservoir est vide,<br />
Quelle distance a-t-il parcourue? »->• R. : 300 km.<br />
10. On loue un garage 150 f. par mois. Combien<br />
de mois a-t-on payé la location si on a déboursé<br />
X650 f. ? »-> R. : 11 mois.<br />
GÉOMÉTRIE (révision).<br />
1 'e année. — 1. Pour étendre du linge, la blan<br />
chissjsuse passe une corde autour de 3 arbres qui<br />
ne sont pas sur la même ligne. En allant d'un arbre<br />
à l'autre, on trouve 12 m., 8 m., 9 m. Quelle longueur<br />
de corde est nécessaire ? Ajouter 2 m. pour<br />
la partie de la corde qui entoure les arbres.<br />
R. : 31 m.<br />
2. Un terrain triangulaire a pour côtés 35 m.,<br />
42 m., 38 m. Il est entouré d'une clôture à 3 f. le<br />
mètre. Que vaut la clôture ? »-> R. : 345 f,<br />
3. Dans un carré, je trace un cercle qui touche les<br />
quatre côtés. Le rayon du cercle est de 4 cm. Quel<br />
est le pourtour du carré ? 5-> R. : 32 cm.<br />
2 « année.— 1. Le triangle formé par la diagonale,<br />
Je grand côté et le petit côté d'un champ rectangulaire<br />
a pour dimensions : grand côté 40 m.; petit<br />
côté 30 m. et périmètre : 120 m. Que vaut la diago<br />
nale ? »-> R. : 50 m.<br />
2. J'ai une feuille de papier rectangulaire ABCD<br />
de 24 cm. de long sur<br />
O F<br />
14 cm. de large. Je découpe<br />
le triangle 1 pour<br />
le reporter en 2. Quelle<br />
ligure ai-je formée ? Je<br />
mesure le côté oblique<br />
FC, je trouve 16 cm.<br />
Que vaut le périmètre<br />
ABCD? Le périmètre<br />
FEDC?<br />
R. : 76 cm ; 80 cm.<br />
Travail manuel. — 1. Décorer une bordure<br />
comportant un fond de papier de couleur avec des<br />
triangles équilatéraux en papier de 2 couleurs dont<br />
les sommets se présentent tantôt en haut, tantôt<br />
en bas.<br />
2. Décorer une bordure avec des cercles en<br />
papier, égaux ou inégaux, de 2 couleurs, empiétant<br />
les uns sur les autres; la bande a un fond de<br />
papier d'une autre teinte.<br />
COURS M OYEN<br />
ET CERTIFICAT D'ÉTUDES<br />
CAECKJL MENTAL<br />
t re année. —1. Quel est le prix de 24 balles à<br />
1 f. 50 l'une ?<br />
2. Que coûtent 16 ares de terrain à 2 f. le m ' ?<br />
3. Quel est le prix de 4 livres à 3 f. 95 l'un ?<br />
4. A 14 f. le kg. de viande, que dois-je payer<br />
pour 750 g. de viande ?<br />
5. Combien valent 8 cahiers à 0 f. 75 pièce ?<br />
** année. — 1. Quel est le prix de 125 g. de café<br />
à 24 f. le kg ?<br />
2. Que coûtent 18 ares de terrain à 30 000 f.<br />
l'hectare ?<br />
3. J'achète 1 kg. de sucre 4 f. 60; 1/2 livre de<br />
café à 11 f. la livre. Que dois-je à l'épicier ?<br />
4. Que coûtent 18 livres de lecture à 4 f. 95<br />
l'un ?<br />
5. A 16 f. le kg. de viande, que valent 350 g. ?<br />
PROBLÈMES<br />
Budget familial.<br />
f'« année. — 1. Pour 168 f., une ménagère<br />
achète 3 m. d'étoffe et 8 m. de doublure. Chaque<br />
mètre d'étoffe coûte autant que 4 m. de doublure.<br />
Combien coûte le mètre de chaque sorte ?<br />
»-> R. : 33 f. 60 ; 8 f. 40.<br />
2. J'ai acheté un morceau de bœuf pour 9 f. 20<br />
à raison de 12 f. le kg. Le boucher a mis sur le<br />
plateau de la balance : 1/2 kg., 1 double hg., 1/2 hg.<br />
et un 1/2 dag. N'y a-t-il pas erreur ? Dans l'affirma-''<br />
tive, à l'avantage de qui ?<br />
n- R. : 0 f. 14, à l'avantage du boucher.<br />
3. Un ouvrier dépense 22 f. par jour en moyenne.<br />
Il travaille 25 jours par mois et économise au bout<br />
de l'année 670 f. Quel est son gain journalier?<br />
R. : 29 f.<br />
4. Quel est le prix de revient d'une tasse de café<br />
pour laquelle on emploie 20 g. de café à 5 f. 20<br />
le 1/2 kg. et 2 morceaux de sucre pesant 8 g. chacun<br />
à 4 f. le kg ? im- R. : 0 f. 272.<br />
6. Un propriétaire veut échanger 6 pièces de vin<br />
contenant chacune 215 1. de vin à 1 f. 80 le 1. contre<br />
du cidre valant 0 f. 75 le 1. Dire : 1° combien<br />
de 1. de cidre il pourra recevoir en échange;" 2°<br />
combien cette quantité représente de tonneaux do'<br />
200 1. »->• R. : 3096 1. ; 15 tonneaux et 96 1.<br />
6. Une personne est décidée à dépenser 180 f<br />
pour l'achat d'une étoffe. On lui montre d'aborci<br />
une étoffe qui coûte 24 f. le mètre. Combien en<br />
aurait-êlle de mètres ? On lui montre ensuite une<br />
autre étoffe qui coûte 25 % de plus que la l r °.|<br />
Combien en aurait-elle de mètres ?<br />
h R. : 7 m. 50; 6 m.<br />
7. Dans une famille, la dépense pour les 4 premiers<br />
mois est de 6600 f. De combien faut-il réduire la<br />
dépense mensuelle pour que la dépense totale<br />
annuelle ne soit que de 18 000 f. ?<br />
»-> R. : 225 f.<br />
8. J'ai acheté 1920 kg. de raisins à 65 f. les 100 kg.<br />
II faut 320 kg. de raisins pour obtenir 220 I. de vin.<br />
J'ai en outre 64 f. de frais de pressurage. A combien<br />
me revient l'hl. de vin ? »-» R. : 99 f. 40 par excès.<br />
9. Pour parcourir 1000 km., une automobile a<br />
usé 10 I. d'essence aux 100 km., à 2 f. 20 le litre;<br />
0 1. 125 d'huile à 10 f. le litre. La voiture est<br />
graissée tous les 1000 km. et un graissage coûta<br />
8 f. A combien est revenu le km. parcouru?<br />
H- R. : 0 f. 23.<br />
2 «année.;—1. Un verger a produit : 1° 200 Icg.<br />
de très beaux fruits qui ont été vendus en hiver<br />
au prix de 4 f. 50 le kg, mais qui avaient perdu<br />
1/16 de leur poids au moment de la vente; 2° 56<br />
bouteilles de cidre mousseux vendues 6 f. 75 l'une; :<br />
3° 2 barriques de cidre ordinaire contenant chacune<br />
250 1. Ce cidre est vendu 1 f. 65 le 1., mais il y a un<br />
déchet de 5 %. Les frais divers, main-d'œuvre<br />
impôts, etc., se sont élevés à 633 f. 50. 1° Calculer<br />
le revenu net du verger. 2° Ce revenu est précisément<br />
égal au prix d'acquisition de 2 parcelles de terri:<br />
qui agrandiront le verger. La l ra parcelle coûte<br />
2 f. le m 2 ; la seconde, d'une superficie triple de la<br />
l ro , coûte 4 f. le m'. Trouver le nombre de m 1<br />
de chaque parcelle.<br />
»-* R. : 1372 f. ; 98 m ' ; 294 m*.<br />
2. J'avais 3 notes à payer s'élevant à 21 f. 75;<br />
12 f. 85; 15 f. 40. Mon débiteur n'a voulu recevoir<br />
que le nombre de francs portés sur chaque note,<br />
me faisant ainsi la remise des centimes. Quelle<br />
remise % m'a-t-il faite sur le montant total des<br />
3 factures ? (C. E. P.). »-> R. : 4 %.<br />
DELFAUD et MiLLET. ARITHMÉTIQUE. Z°"7n. Un vol. in-16, illustré, cartonné. 8 fr.
30 Juin 34 LANGUE FRANÇAISE : COURS PRÉPARATOIRE 603<br />
GENTRE D'INTÉRÊT : LA MONTAGNE<br />
* GOURS PRÉPARATOIRE,,<br />
I. — RÉCITATION<br />
MONTAGNE<br />
A travers les grandes prairies,<br />
Le Vent caché dans le brouillard<br />
Pourchasse les feuilles flétries<br />
Du sycomore et du fayard.<br />
Toutes les cimes familières<br />
Ont disparu du ciel trop has,<br />
Et, pour éclairer les bruyères,<br />
Le soleil ne se lève pas.<br />
Louis PIZE. Les Muses champêtres. Garnler.<br />
II. — ÉUOCUTIOX E T Ï OCABIIIUBÏ<br />
HISTOIRE D'UNE PETITE GENTIANE<br />
Elle a dormi longtemps, la gentiane, bien longtemps !<br />
Oh ! le sommeil d'hiver, sous la blancheur de la neige<br />
amoncelée ! Auaun bruit jusqu'à l'ensevelie. Des jours<br />
et des mois d'attente. Enfin la neige fond, la lumière<br />
approche : l'azur apparaît. Et vite, pressée de vivre,la<br />
gentiane étire ses feuilles, déclôt ses yeux bleus qui<br />
regardent. Bans la lumière du matin apparaissent des<br />
brebis, des vaches encore endormies. La gentiane boit<br />
à pleins yeux l'air vif chargé de la senteur amère des pins.<br />
Mais, brusquement, la lumière se voile, le ciel pâlit, des<br />
vapeurs glacées Tampent. Déjà les rochers, les troupeaux<br />
ont disparu dans le brouillard. La nuit revient, la longue<br />
nuit d'hiver. Le ciel s'est refermé; la neige tombe, ensevelisseuse.<br />
La gentiane frissonne. Oh ! la morsure du<br />
froid sur ses pétales si tendres ! Plocon sur flocon et la<br />
prison se referme sur la fleur vivante. Pauvre gentiane !<br />
elle ne veut pas mourir, ses yeux bleus se ferment :<br />
]la gentiane est morte.<br />
D'après E. POTJVTLXON.<br />
Pays et paysages. Plon-Nourrit.<br />
Elocution. — De quoi s'agit-il 7 — Pourquoi les<br />
plantes dormeht-élles ainsi l'hiver? »-> Le froid<br />
empêche la sève de circuler. — Pourquoi le sort<br />
de la petite gentiane est-il plus triste encore ? s-*<br />
Elle n'entend aucun bruit, elle ne voit pas la lumière,<br />
elle est comme étouffée sous la neige. — Pourquoi<br />
attend-elle des mois ? — Pourquoi la neige<br />
,rond-elle enfin ? s-* Printemps, température adou-<br />
;cîe, premiers rayons du soleil. — Que fait alors la<br />
gentiane? v-* Eclosion des feuilles, puis des fleurs.<br />
— Que voit-elle? —Que respire-t^elle ? — Que veut<br />
dire : brusquement ? »-> Tout à coup . — Qu'arrivet-il?<br />
— Pourquoi?-—- Que se passe-t-il à nouveau?<br />
— De quoi souffre la gentiane? — Comment se<br />
termine son histoire ?<br />
Vocabulaire. — 1° Les montagnards vivent<br />
,dans des chalets an flanc de la montagne. La fonte<br />
des neiges alimente les torrents qui coulent au fond<br />
des ravins. Des troupeaux de brebis et de vaches<br />
paissent dans dos prairies fleuries de gentianes.<br />
2° La montagne élevée-, un hardi montagnard;<br />
un chalet joli mais peu confortable-, la neige épaisse;<br />
les torrents rapides-, les ravins profonds; de nombreux<br />
troupeaux; des chardons bleuies.<br />
3° Les montagnards grimpent liardiment; on<br />
construit les chalets avec les sapins de la montagne;<br />
les torrents roulent, en grondant, une eau écumeuse;<br />
la neige ensevelit les plantes; les troupeaux<br />
paissent dans les prairies et agitent leurs clochettes.<br />
g ÇÔJJR S É L É M E N TA i R E. I<br />
I. — TEXTES A ÉTUDIER<br />
EN TRAVERSANT LES PYRÉNÉES<br />
La nuit était claire, mais de gros arbres bordaient la<br />
route et y jetaient par moments beaucoup d'obscurité.<br />
Le postillon ralentit ses chevaux, se retourna et cria au<br />
cocher : « Dites à ces dames de ne pas avoir peur, j'ai de<br />
bons chevaux J>. .Ma mère entendit ces paroles et s'étant<br />
penchée à la portière, elle vit trois personnages, deux<br />
sur un côté de la route, l'autre en face, à dix pas de nous<br />
environ. Ils paraissaient petits et se tenaient immobiles.<br />
«Ce sont des voleurs,cria ma mère. Je vois leurs fusils. »<br />
Le postillon se mit à rire, car cette vision de fusils lui<br />
prouvait bien que ma mère ne savait guère à quels ennemis<br />
nous avions affaire. Il fouetta ses chevaux et passa<br />
résolument au grand trot devant ces trois flegmatiques<br />
personnages, qui ne se dérangèrent pas le moins du<br />
monde. Ma mère crut distinguer des chapeaux pointus.<br />
Hais quand les chevaux, très effrayés, eurent fourni<br />
une longue course, ie postillon les mit au pas, descendit<br />
pour venir parler à ses voyageuses : « C'étaient trois<br />
grands ours de montagne », expliqua-t-il. Ma mère eut<br />
plus peur que jamais, elle suppliait le postillon de nous<br />
conduire bride abattue jusqu'au prochain gîte.<br />
D'après G. S AND.<br />
Histoire de ma vie. Calmann-Lévy.<br />
Elocution. — Où se passait cette scène ? —<br />
Comment voyageaient ces gens ? »-* De nuit et en<br />
diligence. -—• Quelle différence y a-t-il entre le<br />
postillon et le cocher ? »-»• Le cocher est assis sur<br />
son siège d'où il dirige la voiture et son attelage;<br />
le postillon est monté sur l'un des chevaux. —<br />
Quel conseil donna le postillon au cocher? — Que<br />
virent les yoyageurs ? — Quelle était l'attitude des<br />
personnages ? —- Comment vous expliquez-vous que<br />
la mère de l'auteur vil leurs fusils ? — Pourquoi le<br />
postillon se mit-il à rire? — Expliquez - ennemis. —•<br />
Quels sont les ennemis des souris? des oiseaux? de<br />
la santé? — Que fit ie postillon ? — Au lieu de :<br />
flegmatiques, on aurait pu dire? s-* Indifférents, impassibles.<br />
— Que crut voir la voyageuse ? -— Pourquoi<br />
les chevaux étaient-ils très effrayés ? — Quelle<br />
explication donna le postillon ? — Comment vous<br />
expliquez-vous la présence de ces animaux ? »->• Les<br />
ours bruns vivent dans les montagnes et ils étaient<br />
encore nombreux dans les Pyrénées au siècle dernier.<br />
— Pourquoi la mère de l'auteur eut-elle plus<br />
peur que jamais ? —- Expliquez : bride abattue;<br />
gîte, !h> Refuge, abri,où l'on trouvera bonne table,<br />
bon lit et sécurité. — Que pensez-vous du postillon?<br />
»-*• Il était Jhabitué à ces sortes de rencontres;<br />
il fit preuve de sang-froid et de courage joyeux.<br />
II. — VOCABULAIRE<br />
1. Noms. — La montagne, les monts, les pics,<br />
les sommets, les glaciers, les cascades, les précipices,<br />
les crevasses, les avalanches, les routes en lacets, les<br />
sentiers de chèvre, les raidillons, les sports d'hiver :<br />
la luge, le ski; les ascensions.<br />
2. Adjectifs. — Les TOCS sauvages et arides; les<br />
monts pelés; les sommets tailladés, arrondis; les<br />
pics effilés, anguleux; les neiges éternelles- les glaciers<br />
ëtincelants; l'eau glacée des cascades; une<br />
crevasse meurtrière; l'avalanche soudaine et redoutable;<br />
les sentiers escarpés.<br />
3. Verbes. — On escalade des rochers, on franchit<br />
un précipiee, on se désallère à une cascade, on suit<br />
les routes en lacets, on gravit les raidillons, on<br />
admire les glaciers, on évalue la hauteur des pics,<br />
on se livre, on s'adonne «ux sports d'hiver.<br />
DELFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE, ét^pérUur. Un vol. in-16, illustré, cartonné. 8.80
604 LANGUI-, l'HANÇAlSE : COURS ÉLÉMENTAIRE 30 Juin 34 !<br />
Exercices.— i° Que peut-on escalader ? (un mur) ;<br />
franchir ? (une rivière à la nage, un obstacle). Quand<br />
se désaltère-t-on ? (Lorsqu'on a soif.) Où peut-on se<br />
désaltérer? (Fontaine, débit de boissons.) Que peut-on<br />
suivre ? (La piste du gibier.) Que peut-on gravir ?<br />
(Une côte, un sentier escarpé.) Que peut-on admirer ?<br />
(Un coucher de soleil sur la montagne.) Que peut-on<br />
évaluer ? (Une marchandise.) A quoi peut-on s'adonner ?<br />
(Au jeu, à une occupation favorite.) Comment peut-on<br />
patiner ? (Patins à roulettes ou à glace.)<br />
2° Employez dans trois phrases trois synonymes de :<br />
sommet (cime), cascade (chute d'eau), précipice (ravin).<br />
III.— GRAM5IAIRE E T CONJUGAISON A. — Révision : Voir Manuel général.<br />
L'article : le, la, les (n° 10); un, une, des (n° 11);<br />
l'adjectif qualificatif (n° 12); l'adj. quai, s'accorde<br />
en genre avec le nom (n° 14); formation du féminin<br />
en ère (n° 15); formation du fém. en se (n° 16);<br />
formation du fém. en lie, lie, nne, sse (n° 17); formation<br />
du fém. en euse, Irice, esse (n° 18); les noms ;<br />
féminins différents des noms masculins (n° 19).<br />
B. — Révision : Voir Manuel général.<br />
Le présent des verbes en cr (n° 10); particularités<br />
de conjugaison dans le présent des verbes en<br />
er (n° 3 11-12); le présent des verbes en ir (2° gr.)<br />
(n° 14); le présent des verbes en ir, oir, re (3 e gr.)<br />
dans les v. réguliers (n° 15); le présent des v. en ir,<br />
oir, re, dans les v. irréguliers (n° 16); l'imparfait<br />
dans les v. du 1 er et du 3 e gr. (n° 17); l'imparfait<br />
dans les verbes du 2 e gr. (n° 18); particularités<br />
de conjugaison dans l'imparfait de certains<br />
verbes (n° 19).<br />
IV. — ORTHOGRAPHE<br />
A. — LES ALPES<br />
Elles forment un vaste cirque autour de Chambéry,<br />
et leurs arêtes rocheuses demeuraient teintes d'un rose<br />
éblouissant, tandis que flottait sur leur base et leur flanc,<br />
comme une délicate écharpe, cette gaze bleuâtre qui est<br />
l'indice des beaux jours.<br />
H. BonDEAUx. La peur de vivre. Fayard.<br />
Observons et justifions. — Teintes (teinture);<br />
ébloûissanf; tandis; flanc (flanc/ier); gaze (étoffe<br />
légère, ici nuage); bleuâtre; indice.<br />
B. — LES MONTAGNES DES MAURES<br />
Leurs cimes se détachaient sur le ciel pur, si nettes<br />
avec les sombres pins, les châtaigniers de claire émeraude,<br />
les chênes-lièges d'un vert plus doux, qu'on les eût<br />
dites peintes de frais. Il semblait, tant l'azur était vif,<br />
respirer à pleins poumons, un air nouveau.<br />
D'après V. MARGUERITTE.<br />
Observons et justifions. — Maures (habitants<br />
de la Mauritanie); cimes; pins (arbres); châtaigniers;<br />
émeraude; chénes-Iièges; doua:; il semblait respirer<br />
(quand 2 verbes se suivent, le 2 e est à l'infinitif).<br />
V. — E A PHRASE<br />
Aucun bruil jusqu'à l'ensevelie 1 : ni le fracas de<br />
ravalanche qui croule, ni la fuite aérienne de l'isard<br />
effleurant le glacier. (E. POUVILLON).<br />
1° Quelle partie de la phrase exprime l'idée principale<br />
? »->- Aucun bruit jusqu'à l'ensevelie; le reste<br />
de la phrase ne fait qu'expliquer, développer cette<br />
idée. Remarquons que cette l re partie ne contient<br />
pas de verbe et que l'adjectif qualificatif : ensevelie<br />
est employé comme un nom. Il eût fallu dire : Aucun<br />
bruit ne parvient jusqu'à la gentiane ensevelie, mais<br />
c'eût été plus long et plus lourd; de même, on<br />
aurait dû mettre : elle n'entend ni le fracas...<br />
1. Il s'agit d'une petite gentiane enfouie sous la neige.<br />
2° Faire analyser : croule, aérienne, glacier.<br />
3° Sur ce modèle, complétez les phrases : Pas un'<br />
bruit dans la campagne assoupie : ni..., ni...; NUI<br />
mouvement à la surface de l'eau dormante : ni...,<br />
ni...; Pas la moindre trace de gibier : ni..., n...<br />
COURS M OYEN<br />
ET CERTIFICAT D'ÉTUDES<br />
I. — TEXTES A ÉTUDIER<br />
A. — MON PAYS (Récitation).<br />
Le sol de mon pays sent la chèvre et la ronce.<br />
Ainsi qu'un aigle au ciel, il est seul, il est haut.<br />
Comme le clairon d'un héraut<br />
A l'aurore il brille et annonce<br />
L'impérial essor d'une force qui naît.<br />
Mon pays de rocs bleus aux sentiers de genêts,<br />
Par d'éternelles eaux fécondé jusqu'aux moelles,<br />
Semble, à son front royal, attacher les étoiles.<br />
Plus vieux que le sol franc et que le sol gauloi3<br />
Il a ses parchemins sur le flanc des cavernes<br />
Où des hommes pensifs, violents et sans lois<br />
Que la mort guette et cerne,<br />
Ont dessiné d'un doigt herculéen<br />
Le fabuleux profil des ours pyrénéens.<br />
D'après ISABELLE SANDY.<br />
B. — LES MONTS DE L'ESTEREL<br />
Les sommets changent suivant l'heure. Brumeux à<br />
l'aube, bientôt ils se dégagent; les pentes boisées s'estompent<br />
en une verdure égale où les sapins dominent;<br />
les plus hautes des cimes, d'un violet foncé, s'échancrent<br />
sous le ciel fin où se confondent bientôt, en une ligne<br />
grêle et d'un caprice heureux, les dentelures des arbres.<br />
Çà et là, des pans rocheux s'allument et brillent, offrent<br />
à nu des grottes, des aspérités et des lits creux de torrents<br />
désertés des sources.<br />
Une chaîne est derrière celle-là, apparaît impalpable<br />
et bleutée : c'est encore une Alpe; et puis il en est d'autres<br />
dont l'ondulation joint la terre au ciel !<br />
Des pentes, partout déclives, inclinent leurs villages<br />
et leur végétation. Des colorations successives et variées<br />
inondent tout à tour les flancs des montagnes ; le bleu profond<br />
des mers se retrouve au sommet, et des forêts plus<br />
noires que celles des légendes penchent au-dessus de<br />
l'abîme une toison d'ébène.<br />
EDMOND PILON.<br />
Elocution. — A quoi donne-kon le nom d'Esterel?<br />
H Aun massif montagneux formé par les Alpes de<br />
Provence. — Donnez des synonymes de : sommets. —<br />
Comment vous expliquez-vous la présence de la<br />
brume au sommet des montagnes à l'aube ? »->•<br />
Condensation de la vapeur d'eau contenue dans<br />
l'atmosphère, en brume, en brouillard au contact<br />
de la paroi de la montagne très froide dans ces<br />
régions élevées. — Expliquez : ils se dégagent. s-><br />
Us précisent leurs silhouettes, ils affirment leurs<br />
contours. — Comment comprenez-vous : s'estompent<br />
? »-» Vues à une certaine distance, ces pentes<br />
boisées couvertes d'une végétation aux verts<br />
différents, ne présentent plus qu'une couleur uniforme,<br />
aux tons atténués, d'un vert adouci. — A<br />
quel corps de métier est emprunté le mot : Trait fort, plein, accentué. — Comment<br />
comprenez-vous : caprice heureux 1 *-*• Le<br />
hasard des bouleversements géologiques et de la I<br />
végétation alpestre a confondu en une même ligne<br />
agréable à l'œil la cime des montagnes et celle des<br />
arbres. — Que rencontre-t-on çà et là dans l'Esterel?<br />
DELFAUD et MlLLET. ARITHMÉTIQUE, SUpéW©ur. Un. vol. in-16, illustré, cartonné. 9 fr.
SO Juin 34 LANGUE FRANÇAISE : COURS MOYEN 605<br />
•— Quels sens peut prendre le mot : aspérité ? *-><br />
Obstacle matériel à franchir; difficulté à surmonter.<br />
•— Justifiez l'épithète de : impalpable appliquée à<br />
cette chaîne. »-> Impalpable : qu'on ne peut pas<br />
palper, toucher, parce que lointaine, inaccessible;<br />
a aussi le sens de : irréelle, fantastique parce qu'apparue<br />
à travers cette espèce de gaze, de brouillard<br />
léger qui enveloppe les hauts sommets. — Remarquer<br />
le genre du mot Alpe : féminin. — Comment<br />
comprenez-vous ce fragment de phrase : il en esl<br />
d'autres dont Vondulalion joint la terre au ciell —<br />
Quelle remarque faites-vous à propos de : pentes<br />
déclives 1 } »->• Alliance do deux mots qui ont exactement<br />
le môme sens, puisque déclive signifie : qui va<br />
en pente. — Comment vous expliquez-vous la<br />
présence de ces colorations successives et variées ? —<br />
Expliquez : toison d'ébène. »->• La verdure sombre,<br />
analogue à l'ébène, des forêts de sapins.<br />
II. — VOCABULAIRE<br />
1. Noms.-— Une chaîne; un massif-, la sierra;<br />
la cime; le faîte; lés crêts; les aiguilles; les cols;<br />
les défilés; les combes; le funiculaire; les raccourcis;<br />
les clarines des vaches; le chamois, l'isard, les ascensionnistes,<br />
les alpinistes, le pic, le piolet, l'alpensloclc;<br />
les skieurs.<br />
2. Adjectifs. — Un massif volcanique, impénétrable,<br />
la' sierra désertique; les cimes neigeuses; les<br />
cols praticables; les défilés encaissés; les pentes<br />
déclives; les courbes verdoyantes; le tintement harmonieux<br />
et nostalgique des clarines; le bond léger,<br />
aérien du chamois, l'aire inaccessible de l'aigle;<br />
une ascension périlleuse; un guide expérimenté; un<br />
précipice béant.<br />
3. Verbes. — On franchit une chaîne de montagnes;<br />
on excursionne; on organise, on lente une<br />
ascension; on s'enivre d'air pur; les pics dominent<br />
la vallée qui s'estompe dans le brouillard; l'aigle<br />
s'enlève d'un vol puissant; le chasseur poursuit<br />
l'isard qui fuit comme en se jouant; la neige réverbère<br />
la lumière; le sapin ploie sous sa charge hivernale.<br />
4. Etude du suffixe aison. — Indique : 1° la<br />
manière de. Ex. : la conjugaison est la manière de<br />
conjuguer un verbe; 2° l'époque, le temps pendant<br />
lequel a lieu un phénomène. Ex. : la floraison est le<br />
temps pendant lequel les fleurs s'épanouissent.<br />
Exercices. — i° Précisez les différences de sens entre<br />
les mots : isard et chamois; touriste, excursionniste,ascensionniste,<br />
alpiniste. Quelle est, dans ces mots, la valeur<br />
du préfixe iste ? — Nommez des fleurs alpestres et indiquez<br />
ce qui les caractérise (gentiane, saxifrage, chardon<br />
bleu, renoncule des glaciers ; couleurs vives ; pétales,<br />
feuilles duveteux).<br />
2° Indiquez quelles indispensables précautions doivent<br />
prendre des ascensionnistes (engager un guide, se faire<br />
accompagner d'un guide, se munir d'un pic..., d'un cordial...,<br />
se chausser de souliers à crampons, s'alimenter<br />
légèrement, s'assurer de la fermeté de la couche de<br />
neige, se lier en cordée, n'avaticer que prudemment...)<br />
3° Construisez quatre phrases dans lesquelles vous<br />
introduirez quatre mots contenant le suffixe aison.<br />
III. — GRAMMAIRE ET COXJUGAISOX<br />
A. — Révision. — Voir Manuel général.<br />
Les pronoms : possessifs (n°22); ; — relatifs (n° 23);<br />
— indéfinis (n° 24). -— L'adverbe (n° 25). — Les<br />
adjectifs employés comme adverbes (26).<br />
; B. — Révision. — Voir Manuel général.<br />
Le mode indicatif (n° 22). — Conjugaison négative<br />
(n° 23). — Conjugaison interrogative, intérrogative<br />
et négative (n° 24). — Le mode conditionnel :<br />
temps présent (n° 25). — Le mode conditionnel :<br />
temps passé (n°. 26).<br />
IV. — ORTHOGRAPHE<br />
A. — FLEURS DES ALPES<br />
Les sentiers courent entre les haies colorées, d'où<br />
jaillissent d'innombrables fleurs, parmi lesquelles triomphent<br />
les chicorées sauvages. H y en a partout, sur les<br />
talus, dans les prairies, au milieu des blés où elles rivalisent<br />
d'éclat avec les coquelicots; pour voir le soleil,<br />
elles se haussent par-dessus les épis, grandes parfois<br />
comme des arbustes. Leurs pétales sont d'un bleu clair<br />
et limpide, moins foncé que les bleuets, moins pâle que<br />
les pervenches, d'une teinte un peu laiteuse qui rappelle<br />
certaines porcelaines de Sèvres. Des champs en friche,<br />
entièrement couverts de ces étoiles d'azur, forment de<br />
vastes nappes bleues que l'on viendrait admirer de loin,<br />
si la fleur, commune et roturière, ne s'épanouissait sur<br />
de vulgaires tiges, ligneuses et sans feuilles.<br />
D'après GABRIEL FAURÉ.<br />
Observons et justifions. — Haies; /aillisseni<br />
(de /et; suj. fleurs : plur.); parmi; ta/us; coquelicots<br />
(coq); /faussent (/zauteur); par-dessus; bleuets; ces<br />
(adj. dém. : celles dont on vient de parler); admirer<br />
(précédé du verbe viendrait, donc infinitif).<br />
B. — COUCHER DE SOLEIL SUR LA SIERRA-NÉVADA<br />
Ses pics, qui dominent la ville 1 ,paraissent avoir rassemblé<br />
sur eux la lumière de l'heure. Ils sont éblouissants, tout<br />
en or glacé de rose. Partout, le long de leurs flancs,monte<br />
une ombre bleuissante. Elle dépasse la masse des sapins,<br />
gagne les roches nues, s'avance aux confins des neiges.<br />
La belle teinte d'or se défend. Peu à peu, elle pâlit. Ses<br />
bords s'argentent. L'ombre monte. Au sommet, la Sierra<br />
s'empourpre. C'est une cime d'aventurine et d'agate,<br />
une gemme prodigieuse qui doucement devient rubis.<br />
La pénombre violacée monte encore. Le rubis géant n'est<br />
plus qu'un petit bûcher qui flamboie tout au faîte. Et<br />
soudain, après une courte agonie, cela disparaît. Tout<br />
s'est éteint. »<br />
PAUL REBOUX.<br />
Questions d'examen. — 1° Qu'est-ce qui caractérise<br />
cotte description ? (»-* l'excès des couleurs).<br />
Relevez les termes qui justifient votre affirmation.<br />
2° Donnez des synonymes de : pics, flancs,<br />
confins.<br />
3° Analysez les mots : qui (dominent), de (l'heure),<br />
rubis, soudain (après une courte agonie).<br />
V. — LE PARAGRAPHE<br />
Sujet de devoir. — Un de vos camarades éloigné,<br />
a passé de joyeuses vacances, l'an passé, dans un<br />
petit village de montagne. Vos parents vous ont chargé<br />
de lui demander par lettre tous renseignements relatifs<br />
à un séjour d'un mois ou deux dans la région.<br />
Plan.—A. ENTRÉE EN MATIÈRE. —Vous vous informez<br />
rapidement de la santé et des occupations<br />
de votre camarade, de l'endroit où il ira passër ses<br />
prochaines vacances.<br />
B. DÉVELOPPEMENT. — Vous lui rappelez ses<br />
enthousiastes descriptions du petit village de<br />
montagne où il a passé, avec ses parents, de si<br />
bonnes vacances l'an dernier, les belles promenades<br />
et les ascensions, fertiles en émotions de toutes<br />
sortes, dont il vous a fait le récit. — Vous exposez<br />
l'objet de votre lettre : demande de renseignements<br />
précis dont vos parents vous ont chargé auprès de<br />
lui; vous comptez sur son obligeance pour lui donner<br />
les indications suivantes. -— Rappeler le nom du<br />
village en question. Comment y accède-t-on ? —<br />
Description et orientation de l'hôtel ou du chalet. —<br />
Conditions : nourriture, prix... Excursions à faire<br />
1. Grenade.<br />
DELFAUD et MILLET. A RITHMÉTIQUE. vol. in-i6, illustré, cartonné. 8.80
606 LANGUE FRANÇAISE : COURS SUPÉRIEUR 30 Juin 34<br />
dans les environs. Sports auxquels on peut se<br />
livrer : tennis, canotage sur lac.... Occupations<br />
diverses : peinture de jolis .sites, photographie de<br />
montagnards en costumes régionaux; herborisation<br />
: quelles fleurs y trouve-t-on ? A quelle hauteur<br />
? Votre joie si votre camarade venait avec<br />
vous : bonnes parties en perspective.<br />
C. CONCLUSION. • — Remerciements anticipés;<br />
formule finale de cordialité affectueuse.<br />
Autre sujet à "traiter. — Un jeune marchand de<br />
marrons évoque devant un client pomt pressé les<br />
forêts de châtaigniers et les » pugs > de son Auvergne.<br />
Failes-le parler.<br />
m m U<br />
R S S U<br />
I. — RÉCITATION<br />
P É R I E U R 7<br />
EN MONTAGNE<br />
Ces aiguilles de glace oîi s'éclairent ces monts<br />
L'année a pour- six mois retiré ses rayons;<br />
Le soleil est noyé dans la mer de nuages<br />
Qui brise jour et nuit contre ces hautes plages,<br />
Et jette, au lieu d'écume, à leur cime, à leurs flancs,<br />
la neige que la bise y fouette en flocons blancs...<br />
L'éternel ouragan torture -ces sommets;<br />
Les vagues de brouillards n'y reposent jamais;<br />
Un sourd mugissement, qu'une plainte accompagne,<br />
Koule ria-ns l'air, et son des os de la montagne.<br />
C'est la lutte des vents dans le ciel .- c'est le choc<br />
Des nuages jetés contre l'écueil du roc;<br />
C'est l'âpre craquement de la branche flétrie,<br />
Qui sous les lourds glaçons se tord, éclate et crie...<br />
Les bonds irrégulieT3 de la lourde avalanche,<br />
Qui tombe, et que le vent roule en poussière blanche;<br />
L'étemel contre-coup des chutes des torrents<br />
Qui sillonnent les rocs sous leurs bonds déchirants,<br />
Et font rouler le gouffre, où la cascade tonne,<br />
D'un souffle souterrain, continu, monotone,<br />
Tout semblable de loin aux frémissements sourds<br />
De la eorde d'un arc qui vibrerait toujours.<br />
LAMARTINE. Jocelyn.<br />
II. — VOCABULAIRE<br />
Voir C. moyen. — Ajouter l'étude des mots de la<br />
famille de mont. En amont : près de la source;<br />
monticule : petit mont; montueux : au relief accidenté,<br />
composé de vallées et de collines; montagneux:<br />
qui a beaucoup de -montagnes; montagnard-, monceau<br />
: mont en miniature, tas; amoncellement :<br />
amas assez considérable d'objets, de pierres...;<br />
ullramontain : au delà des monts; tramontane :<br />
pour les Italiens, vent du nord, au delà des monts;<br />
promontoire : élévation au-dessus de la mer; orographie<br />
: relief d'un pays (d'un mot grec qui signifie<br />
montagne); monter : aller vers le mont, aller en<br />
haut, élever les poids d'une horloge d'où le sens de<br />
mettre une machine sur pied ; montant, monture-, démontable-,<br />
remontoir-, surmonter: monter au-dessus.<br />
III. — GRAMMAIRE ET CONJUGAISON<br />
A et B. — Même révision qu'au C. moyen.<br />
IV. — ORTHOGRAPHE<br />
EN MONTAGNE<br />
0 volupté d'aller à l'aventure, dans l'allégresse du<br />
matin vermeil sur les hauts plateaux balayés par le vent 1<br />
Je n'en connais pas de plus exaltante. H semble que tout<br />
l'être s'épanouisse, qu'un afflux de sève gonfle les muscles<br />
et active le cours du sang. On éprouve cette libération<br />
de soi-même, cette impression d'alacrité 1 que les cbi-<br />
1. Alacrité : humeur joyeuse.<br />
.<br />
mistes attribuent à une plus grande quantité d'ozone<br />
dans l'air. Chaque sensation devient jouissance, se transforme<br />
en joie physique, et l'on savoure le bonheur de.<br />
vivre avec une telle plénitude que l'on croit parfois<br />
défaillir. La pensée erre et bondit dans l'espace^ libre<br />
et sans entrave, se pose au hasard sur les choses. On perçoit<br />
tous les souffles, tous les bruissements, tous leB<br />
chuchotements des milliers de voix dont est tramé le<br />
silence de la nature. On frémit pour une feuille qui tombe,<br />
un oiseau qui passe, un bourdonnement d'insecte, une<br />
odeur plus pénétrante. Enivrement merveilleux qui tient<br />
presque du délire...<br />
GABRIEL FAURÉ.<br />
Questions d'examen. — 1° Quelles sont, selon<br />
l'auteur, les impressions ressenties en montagne?<br />
Justifiez vos affirmations. (Joie de se sentir libre,<br />
attrait de l'inconnu : « O volupté d'aller à l'aventure »;<br />
agrément de la solitude peut-être, contact avec la<br />
vraie nature dans sa beauté et sa rudesse : « dans<br />
l'allégresse du malin vermeil, sur les hauts plateaux<br />
balayés par le vent s; exaltation des fonctions phy-'<br />
skjues : activité de la circulation, impression de<br />
bien-être total, gaîté de l'humeur; il semble...<br />
exaltation de la sensibilité : on perçoit.„ on frémit-,<br />
exaltation des facultés intellectuelles : a la pensée<br />
erre— «, sorte d'ivxesse physique, d'enthousiasme<br />
qui jette l'individu hors de lui-même elle lait vivre<br />
d'une vie, se'mble-t-il, décuplée.)<br />
2° De quels termes fauteur s'est-il servi pour<br />
exprimer l'acuité subitement acquise de l'ouïe?<br />
Indiquez les nuances de sens qui séparent ces termes<br />
(souffles, bruissements, chuchotements).<br />
3° Donnez 5 mots de la même famille que :<br />
afflux, et faites entrer ces mots dans 5 phrases.<br />
4° Analyse des propositions contenues dans la<br />
dernière phrase : Enivrement... délire (2 propositions :<br />
1° prop. principale elliptique du sujet et du verbe<br />
sous-entendu (on ressent un enivrement merveilleux) ;<br />
2° qui tient presque du délire : prop. subordonnée par<br />
qui à la principale et complément de enivrement<br />
merveilleux).<br />
V. — RÉDACTION<br />
Sujet de devoir. — Imaginez un dialogue entre<br />
un petit citadin et un Jeune montagnard, dialogue<br />
dans lequel Fan vante les agréments de « sa s ville el<br />
Vautre exalte tes charmes de » sa J montagne.<br />
INDICATIONS. — Ce dialogue (définir : conversation<br />
entre deux personnes) doit-être animé et<br />
refléter les sentiments d'enthousiaste attachement<br />
que chacun des enfants nourrît à l'endroit de i sa •<br />
ville ou de « sa » montagne. C'est un parallèle dont<br />
le caractère essentiel doit être l'équilibre : répliques<br />
alternées et de longueurs sensiblement égales; à<br />
chaque phrase, à chaque exclamation de l'un vantant<br />
un des charmes de son lieu natal doit correspondre<br />
une phrase de l'autre, une exclamation exactement<br />
opposée ou de même nature. Ex. : Joie de la solitude<br />
et de la liberté en montagne s-> Plaisir de se sentir<br />
une unité dans la foule coudoyée et sentiment de<br />
la protection qu'engendre pour cette unité, si faible<br />
par elle-même, la vie en société. Délices de pêcher<br />
la truite vive dans les torrents bouillonnants, au<br />
fracas des pierres heurtées. »-* Allégresse de se<br />
laisser glisser en barque au .fil d'une paisible rivière<br />
qu'anime seule la présence d'une péniche déchargeant<br />
ses marchandises.<br />
Autre sujet à traiter.. — Imaginez l'histoire<br />
d'un petit ramoneur, venu des montagnes de Savoie,<br />
que ses parents, trojp pauvres, ont dû envoyer dans<br />
une grande ville pour y exercer son pénible métier.<br />
MLLE TRIBOULET,<br />
Institutrice.<br />
ÛELFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. é/émê"ire. U n v ol> IN-I6, illustré, cartonné. 6.50
30 Juin 34 CALCUL : COURS SUPÉRIEUR 607<br />
3. Pour la confection d'un gâteau, une ménagère<br />
emploie 150 g. de farine à 1 f. 50 le 1/2 kg., 150 g.,<br />
de sucre à 4 f. le lcg., 100 g. de beurre à 6 f. le 1/2 kg.<br />
et 4 oeufs à 5 f. 40 la douzaine. A combien revient<br />
ce gâteau ? Chez le pâtissier le même gâteau est<br />
marqué 7 t. 50. Combien la ménagère a-t-elle<br />
économisé en le faisant ? »-> R. : 4 f. 05 ; 3 f. 45.<br />
4. Une ménagère payait chaque année 1075 f. à<br />
une blanchisserie pour le lavage de son linge. Elle<br />
achète une machine à laver de 380 f. et dépense<br />
125 f. pour l'aménagement de la buanderie. En se<br />
servant de sa machine, elle utilise une blanchisseuse<br />
12 heures par mois à 2 f. 25 l'heure et elle dépense<br />
annuellement 188 f. de produits divers. Quel est<br />
[e bénéfice réalisé la 1 re année, la 2 e année ? (C. E. P.)<br />
R. : 58 f. ; 563 f.<br />
5. La nourriture d'un écolier coûte à ses parents,<br />
en moyenne, 6 f. par jour. Il lui faut, en outre,<br />
250 f. de vêtements par an et 6 f. de fournitures<br />
scolaires par mois de classe. Combien coûte-t-il<br />
à sa famille pendant les 7 ans qu'il fréquente l'école?<br />
Il y a 2 mois de vacances par an. On comptera les<br />
années de 365 j. (C. E. P.). *-> R. : 17 500 f.<br />
6. Dans une famille, 6 personnes prenaient chaque<br />
jour au déjeuner du matin, 3 morceaux de sucre de<br />
80 morceaux au 1/2 kg. La ménagère achète maintenant<br />
du sucre dont le 1/2 kg. contient 100 morceaux<br />
et les membres de la famille sucrent toujours<br />
leur déjeuner avec 3 morceaux. 1° Quel poids de<br />
sucre économise-t-on par an ? 2° Quelle est la<br />
valeur de cette économie en supposant que le prix<br />
du sucre n'ait pas varié de l'année, et soit 4 f. 10 le<br />
kg. ? (C. E. P.). »-»• R. : 8 kg. 2125; 33 f. 65.<br />
7. J e lis sur un journal : rente française 3 %<br />
68 f. 60; rente 5 % 106 f. 50. Quel est le taux de<br />
placement de l'argent pour chaque rente ? Si<br />
j'achète 450 f. de rente, combien dépenserai-je<br />
avec la rente 3 % et avec la rente 5 % ?<br />
R. . 4,37 %; 4,69 %; 10 290 f.; 9585 f.<br />
Problèmes divers. — 8. Peut-on trouver quelle<br />
est la plus grande des 2 fractions 5/9 et 11/15 sans<br />
les réduire au même dénominateur? Comment?<br />
s-»- R. : Il manque moins à 11/15 pour égaler<br />
l'unité qu'à 5/9; donc : 11/1 5 > 5/9.<br />
9. Les 75 élèves d'une école veulent acheter un cinéma<br />
de 3870 f.; l'Etat en paie le tiers, la commune<br />
50 %. Lés enfants ont encaissé une somme de<br />
507 f. 90, produit d'une fête. Enfin ils versent chacun<br />
-0 f. 50 par mois. En combien de mois auront-ils<br />
la somme nécessaire ? (C. E. P.). »-» R. : 4 mois.<br />
CERCLE, CIXIMMtE (révision).<br />
1 rc année. — 1. Une table est formée d'une partie<br />
rectangulaire et de 2 demi-cercles; la largeur de la<br />
table est de 1 m. 30 et sa longueur totale de 3 m. 50.<br />
1° Quel est le rayon des demi-cercles qui terminent<br />
la table ? 2° Quel est le périmètre de cette table ?<br />
*-> R. : 0 m. 65; a m. 48.<br />
2. On emploie 1 m' 57 de tôle pour fabriquer un<br />
tuyau de poêle de 2 m. de longueur. Calculer le<br />
diamètre de ce tuyau. »-> R. : 0 m. 25.<br />
3. Dans un baquet qui contient 2 dal. d'eau<br />
lorsqu'il est plein, on jette 3 briques mesurant<br />
22 cm. de long, 11 cm. 5 de large et 6 cm. d'épaisseur.<br />
Combien de décilitres d'eau restera-t-il dans le<br />
baquet? *-> R. : 154 dl. 46.<br />
2° année. — 1. Le réservoir à essence d'une<br />
automobile est un cylindre de 0 m. 30 de diamètre<br />
et de 42 dm 3 390 de capacité. Quelle est sa longueur<br />
? On emplit ce réservoir aux 2/3. Sachant que<br />
l'automobile consomme 9 1. aux 100 km., quelle<br />
distance peut-elle parcourir ? (u = 3,14). (C. E.P.)<br />
»->• R. : 0 m. 60; 314 km.<br />
2. Un groupe do maisons occupe un emplacement<br />
rectangulaire de 29 m. de long sur 19 m. de large.<br />
Cet emplacement est bordé d'un trottoir d'une<br />
largeur uniforme de 1 m. 50, dont les 4 angles sont<br />
arrondis, de manière à former des quarts de cercle.<br />
1° Calculer la surface du trottoir (n = 3,14).<br />
2° Sachant que l'établissement du trottoir a coûté<br />
3663 f., quel est son prix de revient par m" ?<br />
(C. E. P.). »-> R. : 151 m» 06; 24 f. 25.<br />
3. Dans une feuille de tôle rectangulaire de<br />
2 m. 20 de long sur 0 m. 80 de large, on a découpé<br />
le plus possible, pour former des fonds de boîtes,<br />
des rondelles de 5 cm. de rayon. 1° Combien do<br />
rondelles aura-t-on ? 2° Quelle sera la surface du déchet?<br />
3° Ce déchet est vendu 1 f. le kg. et le m" de<br />
tôle pèse 3 kg. 9. Que retirera-t-on de la vente du<br />
déchet de 100 feuilles de tôle? (C. E. P.).<br />
»-• R. : 176 ; 0 m 2 3784; 147 f. 60.<br />
ARITHMÉTIQUE<br />
1. Un caissier compte un nombre égal de pièces<br />
de 20 f., de 10 f. et de 5 f. Il trouve, pour la valeur<br />
de toutes ces pièces, 3255 f. 1° Quelle est la somme<br />
formée par chaque sorte de pièces ? 2° Le problème<br />
serait-il possible si la somme globale était 5000 f.?<br />
3° Pourriez-vous donner une réponse sachant seulement<br />
que la somme globale est comprise entre<br />
4850 f. et 5000 f. ?<br />
»-> R. : 1860 f. ; 930 f. ; 465 f. ; 2° le problème<br />
est impossible; 3° 2840 f.; 1420 t.; 710 f.; en<br />
tout : 4970 f.<br />
2. Un courtier vend pour le compte d'un négociant<br />
50 pièces de vin. Après avoir prélevé 8 % sur<br />
le prix de vente, il remet au négociant 20 608 f.<br />
Sachant que le négociant a fait un bénéfice net de<br />
12 % sur le prix d'achat, on demande : 1° le prix<br />
d'achat d'une pièce de vin; 2° la somme prélevée<br />
par le courtier sur la vente totale.<br />
R. : 400 f.; 1792 f.<br />
3. Vous effectuez la multiplication 675 x 404.<br />
1° Le résultat est un multiple de 27 et un multiplo<br />
de 100. Pouviez-vous le prévoir ? 2° En effectuant<br />
la multiplication, un étourdi a placé le second produit<br />
partiel un rang trop à droite; un autre, un rang trop<br />
à gauche. Quels multiplicateurs ont-ils en réalité<br />
employés ? Trouver, sans faire les opérations,<br />
combien de fois l'erreur du 1 81 vaut celle du 2 1 '.<br />
sm- R. : 675 = 27 X 25; 404 = 101 x 4; le<br />
produit = 27 x 101 X 25 X 4 ou 101x27x100. 2°<br />
44 et 4004. 3° 10 fois.<br />
ALGÉRRE<br />
Une personne achète 12 m. de toile et 20 m. de<br />
drap. Elle obtient une remise de 1,5 % sur le montant<br />
de sa facture et paie son achat 1083 f. 50. Si<br />
elle avait acheté 8 m. de toile et 16 m. de drap et<br />
obtenu une remise de 2 %, elle aurait payé cet<br />
achat 823 f. 20. Quel est le prix, sans remise, du<br />
mètre de toile et du mètre de drap ?<br />
»-> R. : 25 f.; 40 f.<br />
CYMNRRE. PYRAMIDE (révision).<br />
1. Un vase cylindrique contient une certaine<br />
quantité d'eau s'élevant au 1/3 de sa hauteur. On<br />
y plonge un morceau de fer dont une moitié seulement<br />
est immergée et qui fait monter le niveau de<br />
l'eau aux 5/9 de la hauteur du vase. Le poids du<br />
morceau de fer est de 1 kg. 950 et la densité du<br />
métal est 7,8. On demande la capacité du vase.<br />
»-> R. : 0 1. 5625, soit 0 1. 56 par défaut.<br />
2. Une toiture de zinc a la forme d'une pyramide<br />
régulière. La base carrée a 9 m. 20 de côté, son<br />
apothème 5 m. 70. Les feuilles de zinc se recouvrant<br />
en partie, la surface de la toiture n'est que les<br />
23/25 de celle des feuilles employées. On donne en<br />
outre l'épaisseur des feuilles, 1 mm., et la densité<br />
du zinc 6,8. Calculer le poids de la toiture :<br />
»-» R. : 775 kg. 200.<br />
U<br />
L. LARIVÉ,<br />
Directeur d'école.<br />
QELFAUQ et MILLET. ARITHMÉTIQUE, élémenia/rc. Un vol. in-16Lillustré, carto.njé. 6 .50<br />
V
608 HISTOIRE 30 Juin 34<br />
[VfcOURS -ÉLÉMENTAIRE ];<br />
Le pouvoir royal sous les Capétiens.<br />
1. Faiblesse de la royauté en 987. — 1. Le roi.<br />
— Un seigneur élu par les grands seigneurs (qui<br />
ont intérêt à choisir le moins puissant et le plus<br />
pauvre de France). Hugues Gapet possède un<br />
modeste domaine, resserré entre les grands comtés<br />
de Flandre, de Champagne, et les grands duchés<br />
d'Aquitaine, de Bourgogne, de Normandie (voir<br />
carte).<br />
2. Son autorité. — Comme les autres seigneurs,<br />
le roi tire de ses terres les revenus qui lui sont indispensables;<br />
il n'a pas, comme Gharlemagne, de<br />
représentants dans le royaume : comtes, ducs,<br />
évêques, se réunissent pour examiner les affaires<br />
du pays; ils forment la Cour du roi, et le monarque<br />
ne peut rien faire sans leur assentiment.<br />
II. La royauté put devenir forte. — 1. Grâce<br />
à l'appui de l'Eglise. —• « L'Eglise crée pour le<br />
roi iin huitième sacrement : le sacre. Elle lui confère<br />
une sorte d'ordination; une espèce de prêtrise...<br />
Si sacrée est désormais la personne du prince...<br />
que celui qui porte la main sur lui commet un sacrilège...<br />
Si saint est le caractère dont il est revêtu,<br />
qu'il en reçoit le don des miracles et que l'attouchement<br />
de sa jnain royale guérit les écrouelles. i<br />
P.AMBATJD z Histoire de la Givilisaïiort. Colin.<br />
2. Grâce aux Croisades, au mouvement<br />
communal, qui permettent aux rois d'intervenir<br />
dans les affaires des seigneurs.<br />
3. Grâce à l'activité incessante de certains<br />
souverains. — Philippe Auguste. — Saint Louis.<br />
— Philippe IV le Bel. (cf. leçons n os 19, 20 et 21).<br />
III. Les progrès du pouvoir royal de 987 à<br />
1328. — 1. La royauté héréditaire. — Afin de<br />
conserver la dignité dans leur famille, les premiers<br />
Capétiens font sacrer leur fils aîné de leur vivant...<br />
2. Le roi a des Conseils. — Les chefs des serviteurs<br />
de sa maison sont bientôt des seigneurs : le<br />
comte de Champagne exerce les fonctions de<br />
sénéchal; l'archevêque de Reims, celles de chambrier.<br />
L'ensemble de ces officiers constitue à la fois<br />
la Cour et le Conseil du Roi.<br />
Mais à mesure que le royaume s'agrandit, le<br />
travail augmente et le roi partage la tâche :<br />
o) Saint Louis crée un Parlement, chargé uniquement<br />
de la justice.<br />
b) Philippe IV crée une Chambrz des Comples,<br />
qui gère les finances royales.<br />
c) Un Grand Conseil s'occupe de toutes les autres<br />
affaires.<br />
3. Le roi lève l'i mpôt. — Ses propres ressourcesne<br />
suffisent plus à solder les dépenses, aussi Philippe IV<br />
lève-t-il des aides dans tout le royaume, pour l'entretien<br />
de son armée.<br />
4. Le roi représenté dans le royaume. —<br />
Dans son domaine, pour faire exécuter les ordonnances<br />
(les lois), pour maintenir l'ordre, rendre la<br />
justice... il a des prévôts. Philippe Auguste en nomme<br />
partout et, pour les surveiller, crée les taillis (sénéchaux<br />
dans le Midi), qui « rendent compte au roi,<br />
trois ou quatro fois l'an, de l'administration du<br />
royaume >. Enfin, des enquêteurs, véritables missi,<br />
sont nommés pour surveiller les baillis.<br />
IV. Conclusion. — Le roi est obéi; le royaume<br />
organisé.<br />
La vapeur : ses applications.<br />
I. L'utilisation de la vapeur. — Après les belles"<br />
tentatives do Papin, c'est surtout en Angleterre, le<br />
pays du charbon, que la machine à vapeur avait<br />
été perfectionnée. La première étape avait conduit<br />
Newcomen, vers 1715, à la construction de la pompe<br />
à feu, uniquement destinée à Élever l'eau, et bientôt<br />
adoptée en Angleterre comme pompe d'épuisement<br />
des mines; la seconde fut parcourue par Watt<br />
qui, d'abord, apporta à la pompe à feu des perfectionnements<br />
décisifs, vers 1770, puis fil de la machine<br />
à vapeur le véritable moteur universel apte à toutes<br />
les applications, et tout d'abord pouvant actionner<br />
les manufactures. Cet important perfectionnement<br />
était à peu près terminé vers 1785, et les applications<br />
se développèrent rapidement en Angleterre.<br />
La construction de la machine à vapeur resta pendant<br />
assez longtemps le monopole de ce dernier<br />
pays; ce n'est qu'en 1824 que les premières machines<br />
utilisables dans l'industrie furent construites en<br />
France. HAMOTAUX": Histoire de la Nation française,<br />
t. 14. Plon-Nourrit.<br />
II. La voiture à vapeur. — En 1769, Joseph 1<br />
Cugnot, un Lorrain, réussit à construire une voiture<br />
à vapeur qu'il destinait à la traction des canons.<br />
Essayée en présence de Clioîseul, alors ministre de<br />
la Guerre, la machine, chargée de quatre personnes/<br />
put se déplacer avec une vitesse de 4 kilomètres à<br />
l'heure; mais la chaudière était insuffisante et,<br />
après un quart d'heure de marche, il fallait un arrêt<br />
d'égale durée pour la remettre sous pression. Sur<br />
l'ordre de Choiseul, une nouvelle machine fut<br />
construite à l'Arsenal de Paris. La machine avait<br />
deux cylindres, où la vapeur agissait par sa pression<br />
et non par condensation. La construction était<br />
achevée en 1771; presque aussitôt, Choiseul était<br />
disgracié, et personne ne s''intéressa plus à l'invention<br />
de Cugnoï. HANOTATXX : ouv. cité.<br />
III. Le premier bateau à vapeur. — Ce fut<br />
un capitaiine français qui, en 1816, vint de Londres<br />
à Paris sur /'Elise, accomplissant ainsi la première<br />
traversée de la Manche. Le "bateau aborda au Havre<br />
"à la Stupeur des pilotes et marins du port. Il remonta<br />
la Seine par une nuit obscure : « Les villageois se<br />
rassemblaient sur les rives du fleuve, appelés par<br />
le bruit des roues, effrayés à la vue des étincelles et •<br />
des jets de flamme qui s'échappaient du bateau.<br />
Cette espèce de torche, sillonnant avec rapidité<br />
le cours du fleuve, attirait de loin tous les regards<br />
et semait l'épouvante sur son parcours. Les cris<br />
sinistres : Au feu.! Au feu 1 le tocsin et les aboiements<br />
des chiens ne cessèrent, jusqu'au point du jour, de<br />
poursuivre la fantastique apparition. RAMBAUD.<br />
Histoire de la Civilisation contemporaine. Colin.<br />
IV. Les machines industrielles.—La première<br />
machine à vapeur qui ail été construite en France<br />
figura à l'Exposition de 1806. Depuis cette époque,<br />
la vapeur a été appliquée à tous les usages possibles.<br />
L'agriculture s'en est emparée pour ses batteuses,<br />
ses charrues; l'industrie, pour ses machines à tisser,<br />
à filer, pour .ses usines métallurgiques, ses scieries,<br />
papeteries, imprimeries. En 1839, il y avait en<br />
France 2450 machines à vapeur; en 1859, 13 691;<br />
en 1882, 46 289. Une seule machine à vapeur, dans<br />
une usine,, peut mettre en mouvement une infinité<br />
de machines-outils, depuis le tour du tourneur<br />
jusqu'à l'énorme marteau-pilon si puissant et si<br />
docile, qui peut forger des pièces d'acier de plusieurs<br />
milliers de kilogrammes -et casser une noisette sans<br />
l'écraser. RAMBAUD : ouv. cité.<br />
V. Conclusion. — L'utilisation des machines à<br />
vapeur de nos jours: chemin do fer; navires;<br />
usines. Les concurrents de la vapeur : mazout,<br />
essence, pétrole, électricité. GEOHGES VÉRON.<br />
DELPAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. Un volume in-16. illustré, cartonné. 8 fr.
30 Juin 34 GÉOGRAPHIE 609<br />
, III §11111 1BSBB | |<br />
m HP<br />
Océans et Mers.<br />
X. Rappelons les caractères des océans. —<br />
1. Eau. — Bleue, sombre, verdâtre; salée; en<br />
perpétuelle agitation : vagues; marée; tempêtes.<br />
2. Profondeur. — Très variable ; de grandes<br />
profondeurs, 7, 8, plus de 9000 mètres, dans le<br />
Pacifique, par exemple (deux fois le Mont-Blanc),<br />
de faibles profondeurs, 200 à 60 mètres, dans la<br />
Manche. Il y a un véritable relief sous-marin.<br />
3. Vie dans l'Océan. — On y trouve une multitude<br />
de plantes marines, aux formes singulières;<br />
des animaux de mille sortes, depuis l'énorme<br />
baleine, le requin vorace, jusqu'au hareng et la<br />
sardine.<br />
4. Le travail des eaux. — Le rappeler.<br />
5. L'utilité des océans et des mers. — L'Océan<br />
a-t-il une influence sur le climat ? Pourquoi ?<br />
Offre-t-il de3 ressources 7 Lesquelles ? Sur l'Océan<br />
circulent les bateaux qui nous amènent des produits<br />
de contrées fort lointaines.<br />
XI. Examinons aeS cartes.—1. Remarquons:<br />
a) la vaste étendue occupée par les eaux sur le<br />
globe : il y a trois fois plus d'eau que de terre;<br />
i) L'inégale répartition des eaux : l'hémisphère<br />
6ud est plus riche que l'hémisphère nord.<br />
2. Situons les océans. — Le plus vaste, le<br />
Pacifique (la moitié environ des eaux) ; puis l'Atlantique<br />
(1/4); l'Océan Indien (1/5); enfin, deux océans<br />
plus petits, moins importants aussi, le Glacial<br />
Arctique, le Glacial Antarctique.<br />
3. Citons des pays qui sont bordés par ces<br />
océans; montrons-les sur le globe, sur les cartes.<br />
Citons aussi les grandes mers ; Manche, Mer du<br />
Nord, Méditerranée, Adriatique.<br />
III. Les communications maritimes. — Elles<br />
s'effectuent surtout par :<br />
1. L'Océan Atlantique, bordé de grands pays<br />
industriels. Lesquels ?<br />
2. La Méditerranée, communiquant avec<br />
l'Océan Indien par le canal de Suez.<br />
3. L'Océan Pacifique, bordé de pays neufs<br />
en pleine activité; cet Océan communique avec<br />
l'Atlantique par le canal de Panama.<br />
Exercices. — Voyages sur la carte : du Japon,<br />
de la Chine... aux Etats-Unis, en France, en Angleterre,<br />
etc.<br />
COURS M O Y E N trSUPERIEUR<br />
Le blé dans le monde.<br />
I. L'aire de culture du blé. — « Elle va depuis<br />
la zone tropicale jusqu'à la zone arctique, si l'on<br />
considère les différentes espèces do blés. Les blés de<br />
printemps peuvent se semer jusqu'au 65° degré de<br />
latitude; les blés d'hiver eux-mêmes peuvent réussir<br />
très haut en latitude, si une couche de neige suffisante<br />
couvre le sol pendant la saison froide; les<br />
blés durs conviennent aux pays demi-secs, les blés<br />
lendres aux pays humides. Tout ce que le blé<br />
demande, c'est un été assez ensoleillé, un printemps<br />
assez humide, un sol assez profond et assez riche.<br />
Or, ces sols, il y en a beaucoup dans le monde :<br />
la grande zone des limons qui iraverse d'ouest en<br />
esl les grandes plaines de l'Europe occidentale et<br />
centrale, les « terres noires » de Russie et de Sibérie,<br />
le lœss de la Chine du Nord, les alluvions de la plaine<br />
DELFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. Cours<br />
moyen.<br />
indo-gangétique, l'humus des prairies nord-américaines<br />
et de la pampa sud-américaine, des plaines<br />
du sud-est aulralien, voilà autant de terroirs qui<br />
conviennent au blé si le climat y est suffisamment<br />
humide et ensoleillé •. MATJBETTE : Les grands marchés<br />
des matières premières. Colin.<br />
II. La production du blé. — (Graphiques.)<br />
1. La part de chaque continent. — Production<br />
globale, en milliers de quintaux : 1 300 000.<br />
L'Europe produit, en gros, la moitié de cette<br />
quantité; l'Amérique, 1/3; l'Asie, 1/10; l'Océanie et<br />
l'Afrique réunies, 1/15.<br />
2. Les grands producteurs.<br />
Etats<br />
classés par ordre.<br />
U. R. S. S<br />
Etats-Unis<br />
Canada<br />
Inde Anglaise<br />
Argentine. . . <<br />
France<br />
Italie<br />
Australie .<br />
Espagne<br />
Allemagne<br />
Europe Cent, et Orient.<br />
POURCENTAGE.<br />
Rende,<br />
de la prodelapro- ment t<br />
ductionduct. du l'hectare<br />
mondiale eoulioent.<br />
18<br />
17<br />
8<br />
8<br />
5<br />
4.8<br />
4,4<br />
4,3<br />
3,2<br />
2.9<br />
10<br />
36<br />
55<br />
25<br />
77<br />
15<br />
9,7<br />
8,7<br />
J><br />
6<br />
5,5<br />
20<br />
7<br />
10<br />
XI<br />
8,5<br />
7 •<br />
12,5<br />
12<br />
6<br />
10<br />
21<br />
12<br />
III. La consommation et le commerce. —<br />
1. Le blé est consommé en quantités considérables :<br />
en kg. et par habitant, voici, pour une année, la<br />
moyenne de consommation : Belgique, 260; France,<br />
240; Pays-Bas, 205; Europe orientale, 180; Etats-<br />
Unis, 165; Allemagne, 150; Suisse, 125.<br />
2. Les grands pays exportateurs de blé sont :<br />
l'Argentine, le Canada, les Etats-Unis, l'U. R. S. S.,<br />
les pays de l'Europe centrale et orientale.<br />
IV. Le problème de la surproduction. — A<br />
la veille de la guerre, le marché du blé se trouvait<br />
à peu près équilibré et soustrait aux sautes de<br />
prix; cependant les prix montaient lentement,<br />
révélant une consommation qui s'accroissait sans<br />
que la production la suivît. Cette situation inquiétait<br />
beaucoup d'esprits; on recensait les territoires<br />
susceptibles d'être gagnés au blé, car on pensait<br />
qu'un jour le blé pourrait manquer à l'humanité.<br />
Actuellement, tout est changé; la production a<br />
fortement progressé, s'accroissant d'un quart entre<br />
1913 et 1930. Cette augmentation provient essentiellement<br />
des pays d'outre-mer, Canada, Etats-<br />
Unis, Argentine et Australie; ces quatre Etats,<br />
encouragés par la défaillance de l'Europe orientale<br />
au cours de la guerre, se substituèrent à elle comme<br />
fournisseurs de blé à l'Europe industrielle. Entre<br />
1913 et 1926, la surface emblavée passait de<br />
4 025 000 ha. à 10 220 000 dans le Canada; de<br />
19 060 000 ha. à 24 763 000 dans les Etats-Unis.<br />
Par rapport à 1909-1913 (= 100), la production de<br />
blé passait à 215 pour le Canada; 119 pour les Etats-<br />
Unis, 165 pour l'Argentine, 172 pour l'Australie.<br />
Mais, pendant ce temps, l'Europe reconstituait sa<br />
production; la Russie reparaissait sur les marchés.<br />
D'autre part, la consommation du blé diminuait,<br />
remplacée dans les pays de niveau de vie élevée par<br />
celle des légumes, des fruits, des produits de laiterie.<br />
D'énormes stocks de blé se formaient. E n même<br />
temps, la baisse des prix se précipitait, aggravée par<br />
de bonnes récoltes. DEMANGEON -.Annales de Géographie,<br />
n° 229, janv. 1932.<br />
V. Conclusion. — Dire un mot sur la situation<br />
actuelle du marché du blé.<br />
GEORGES VÉRON.<br />
Un vol. ln-16, illustré, cartonné. 8 fr.
610 LEÇONS D E CHOSES 30 Juin 34'<br />
El LEÇONS deCHOSÈS El<br />
De la bière.<br />
Matériel. — Bouteille de bière, verres de diverses<br />
formes, bol, eau, cônes de houblon-, orge, une pierre,<br />
de la craie, une infusion de cônes de houblon.<br />
Plan de la leçon. — I. La bière est un liquide.<br />
— a) Verser de la bière dans différents verres, dans<br />
un bol.<br />
6) Dans des vases de même forme, mettre une<br />
pierre, de la craie.<br />
La bière prend la forme des vases; la pierre et<br />
la craie ne se déforment pas.<br />
c) Essayer de prendre la bière entre les doigts;<br />
impossible; on peut prendre la pierre, la craie.<br />
d) Quand on a touché à la pierre, il ne reste pas<br />
de trace après les doigts; la bière les mouille.<br />
e) Citer des corps qui, par les caractères précédents,<br />
ressemblent à la bière : lait, eau, vin, etc. : ce sont<br />
des corps liquides.<br />
II. Couleur. — a) Jaune. Citer des corps jaunes<br />
comme de la bière. Citer des corps d'un autre<br />
jaune que la bière.<br />
b) Au-dessus de la bière, il y ade la mousseblanche;<br />
elle est formée de bulles; observons cette mousse;<br />
elle diminue d'épaisseur; les bulles crèvent. Comment<br />
peut-on faire des bulles ? s-> Avec de l'eau<br />
de savon, en soufflant. On les gonfle avec de l'air<br />
qui est un gaz. Les bulles de la bière sont gonflées<br />
avec un gaz.<br />
III. Saveur. — Amertume agréable; un peu<br />
sucrée.<br />
IV. Fabrication de la bière. — a) Goûter l'infusion<br />
de houblon: également a'mère. C'est au houblon<br />
que la bière doit son amertume; montrer des cônes<br />
de houblon.<br />
b) Citer d'autres boissons que la bière. Î-> Vin,<br />
cidre.Quese produit-il quand on boit trop de vin?<br />
L'eau produit-elle le môme effet ï C'est que dans<br />
l'eau, il n'y a pas d'alcool; il y en a dans le vin, le<br />
cidre, la bière.<br />
c) Montrer de l'orge; c'est l'orge qui rend la bière<br />
un peu sucrée et qui produit l'alcool qu'elle contient.<br />
V. Usage de la bière. — Boisson. A quelle<br />
époque de l'année boit-on surtout de la bière ?<br />
C'est en effet une boisson très rafraîchissante.<br />
C O U R S M O Y E N ET S U P E R I E U R<br />
Les fermentations.<br />
Matériel. — Du vin, du cidre, de la bière, de la<br />
levure de bière-, une mère de vinaigre; du vinaigre,<br />
du lail caillé, de l'eau sucrée avec un peu de levure.<br />
Trois appareils constitués<br />
comme Vindique la<br />
figure : chacun par une<br />
bouteille ou un ballon<br />
terminé par un tube recourbé<br />
plongeant dans<br />
l'eau de chaux.<br />
Dans le ballon A, il y<br />
a de l'eau qui a été sucrée<br />
et à laquelle on a ajouté<br />
de la levure une semaine<br />
auparavant-, dans le ballon<br />
B, il y a de l'eau sucrée et de la levure placée<br />
depuis la veille seulement ; dans le ballon C, on a<br />
mis de l'eau sucrée également plusieurs jours par<br />
avance; mais il n'y a pas de levure.<br />
Plan de la leçon. — I. Remarques. — a) Avec<br />
quoi fait-on le vin ? Le vin est-il sucré ? Cependant 1<br />
le raisin est sucré. — Qu'arrive-t-il à ceux qui'<br />
boivent du vin pur en excès ? Quelle est la partie'<br />
du vin qui produit l'ivesse ? S'enivre-t-on en mangeant<br />
beaucoup de raisin ?<br />
b) Conséquence : il y a de l'alcool dans le vin;<br />
il n'y en a pas dans le raisin.<br />
Il y a une matière sucrée dans le jus du raisin;<br />
elle n'existe plus dans le vin.<br />
II. Conclusion. — Le sucre du raisin s'est sans<br />
doute transformé en alcool.<br />
III. La fermentation. — a) Goûtons l'eau sucrée<br />
dans laquelle on vient de mettre de la levure : elle<br />
est sucrée; elle sent la levure.<br />
b) Goûtons l'eau qui a été sucrée quelques jours<br />
auparavant; dans le ballon A, elle n'est plus sucrée;<br />
elle sent la levure comme la précédente.<br />
C'est donc comme le jus du raisin et le vin.<br />
c) Observons l'eau sucrée en fermentation de<br />
l'appareil B : des bulles s'échappent du tube, traversent<br />
l'eau de chaux; celle-ci blanchit. Quel est<br />
donc le gaz qui s'échappe ?<br />
Observons l'appareil A; il n'y a plus de bulles;<br />
le carbonate de calcium formé s'est déposé au fond<br />
du verre; ce qui se passe en B est la fermentation!<br />
alcoolique, transformation du sucre en alcool avec<br />
dégagement de gaz carbonique. Dans l'appareil A,<br />
la fermentation est terminée.<br />
d) Observons l'appareil C contenant seulement de<br />
l'eau sucrée, l'eau de chaux n'a pas blanchi; une<br />
simple pellicule à la surface produite par le gaz<br />
carbonique de l'air; il n'y a pas de dégagement gazeux;<br />
goûtons l'eau de ce ballon : elle est sucrée.<br />
Elle n'a pas fermenté.<br />
IV. Conclusions.— a) La fermentation alcoolique<br />
est la transformation d'une matière sucrée en alcool.<br />
b) Elle est accompagnée de dégagement de gaz<br />
carbonique.<br />
c) Cette fermentation se produit sous l'action de la<br />
levure qui est constituée par des microbes appelés<br />
ferments-, ces ferments se multiplient très rapidement.<br />
V. Applications de la fermentation alcoolique.<br />
— L'alcool du vin provient donc de la fermentation;<br />
on n'ajoute pas de levure parce que les<br />
ferments sont sur la peau du grain de raisin.<br />
Il en est de même du cidre et du poiré.<br />
La bière contient de l'alcool également; on<br />
transforme l'amidon qui est dans le grain d'orge<br />
en une matière sucrée qu'on fait ensuite fermenter.<br />
Pour faire de l'alcool avec des betteraves, on en<br />
fait fermenter le jus qui est sucré, etc.<br />
VI. Autres fermentations. — a) Fermentation<br />
acétique. — Il arrive quelquefois que le vin aigrit.<br />
Que se passe-t-il ? L'alcool, qui a été produit par<br />
des ferments, est à son tour transformé par d'autres<br />
ferments en un corps nouveau qu'on appelle l'acide<br />
acétique : c'est lui qui donne sa saveur et son odeur<br />
au vinaigre; donc le vinaigre de vin ou de cidre ne<br />
contient plus d'alcool; l'alcool est remplacé par de<br />
l'acide acétique. De même que les ferments alcooliques<br />
sont réunis en une masse qu'on appelle la<br />
levure, les ferments qui transforment l'alcool en<br />
vinaigre se réunissent en une colonie qui s'appelle<br />
la mère. Montrer une mère de vinaigre. L'observer.<br />
Différence d'aspect avec la levure.<br />
b) Fermentation du lail. — Quand le lait caille,<br />
c'est encore dû à des ferments.<br />
c) Fermentation du beurre. — Le beurre rancit.<br />
d) Fermentation putride.— Les matières qui sont<br />
en putréfaction : œufs, viande, déchets d'animaux,<br />
feuilles, bois, paille etc., sont également en fermentation;<br />
la mauvaise odeur est due au dégagement<br />
de gaz divers qui se produisent. Comme dans la<br />
fermentation alcoolique, il y a dégagement de gaz<br />
carbonique.<br />
E. VENGEON,<br />
Professeur de C. C.<br />
D e l f a u d et M i l l e t . A R I T H M E T I Q U E ^. S " U n vol. in-16, niustrj, cartonné. 8 .80
30 Juin 34 ENSEIGNEMENT MÉNAGER 611<br />
Notions de pâtisserie familliaîe.<br />
Faut'Jl faire de la pâtisserie à la maison?—<br />
On a écrit : « La pâtisserie c'est un .prétexte à consommer<br />
du sucre ». E t quand cela serait ? Le sucre:<br />
n'est-il pas de tous les .aliments énergétiques le<br />
plus riche, le plus assimilable et, .proportionnellement,<br />
lo moins coûteux? Or si l'enfant, dans les<br />
bonbons, mange le sucre pour le sucre, la ménagère<br />
sait bien qu'il faut déguiser le sucre pour Je faire<br />
accepter à l'homme, au travailleur. C'est ce qui<br />
justifie la peine qu'elle prend pour préparer à la<br />
maison les gâteaux que les ressources do son budget<br />
ne lui permettraient pas de payer très cher chez<br />
le pâtissier.<br />
Ce qui coûte dans la pâtisserie, ce sont les -œufs,<br />
le beurre, le sucre, aliments de toute première nécescité,<br />
mais môme à prix égal, le gâteau que l'on fait<br />
représente sur celui du pâtissier une économie réelle<br />
si l'on tient compte de la qualité des denrées, et il<br />
cause un plaisir plus vif et plus durable parce que la<br />
satisfaction gourmande se double de reconnaissance.<br />
Certes, JIOUS sommes d'accord pour penser que la<br />
confection de la pâtisserie est une occupation des<br />
loisirs, mais qui n'a pas de loisirs ? Beaucoup de<br />
femmes qui travaillent consacrent de temps à<br />
autre une soirée ou quelques heures du dimanche<br />
à la préparation d'un mets qui sera pour la famille<br />
une agréable surprise. Quant à la femme qui est<br />
à la maison, elle acquerra vite la dextérité nécessaire<br />
pour .préparer le gâteau en même temps que<br />
le repas, ses loisirs n'en seront pas troublés.<br />
L'installation spéciale, à la pâtisserie est très<br />
sommaire et relativement peu coûteuse :<br />
1° Une planche avec une raclette en bois;<br />
,2° Un rouleau que l'on peut remplacer par une<br />
bouteille;<br />
3° Une roulette à découper que l'on remplacera<br />
au besoin par couteau et fourchette.;<br />
4° Un ion fouet pour battre les œufs;<br />
5° Une poche à douille qui se remplace fort bien<br />
par un cornet de papier blanc;<br />
6° Une pince à pâte qui se remplace par deux<br />
bâtonnets ou deux grosses aiguilles;<br />
7° Des pinceaux qui se remplacent .par uno<br />
plume de volaille ou un tampon d'ouate au bout<br />
d'un .crayon;<br />
8° Quelques moules de forme variée que l'on<br />
remplace au besoin par les plats et casseroles en<br />
aluminium ou en pyrex, utilisés .pour la cuisine<br />
courante;<br />
9° Une grille pour poser les gâteaux pendant<br />
qu'ils jefroidissent;<br />
Les autres ustensiles : tamis, terrines, cuillers,<br />
etc... se trouvent dans tous les ménages de même<br />
que la balance et la pendule, indispensables dans<br />
toute cuisine;<br />
10° L'outil duquel dépend en grande partie le<br />
succès, c'est le ,four..<br />
Nos grand'mères faisaient d'excellents gâteaux<br />
à l'aide du four de campagne qui n'était autre<br />
qu'unB cloche de tôle recouvrant à la fois le moule<br />
et les braises. Elles utilisaient aussi le four du boulanger.<br />
Pour -bien cuire un gâteau, 11 faut pouvoir obtenir<br />
un four doux, à chaleur constante et réglable.<br />
Il faut de plus que ce four ne soit pas imprégné<br />
des relents de la cuisson des viandes ; on doi t donc<br />
pouvoir nettoyer et aérer l'intérieur.<br />
On utilise ce qu'on a : four de cuisinière, au<br />
charbon ou au mazout, four à gaz ou au gaz butane,<br />
mais l'idéal, c'est évidemment le four électrique.<br />
On trouve aujourd'hui un four électrique dont<br />
l'intérieur s'enlève et se lave comme une cuvette<br />
puisqu'il est en émail blanc. Le dessus du four,<br />
formé de vitres superposées, permet de suivre la<br />
cuisson sans ouvrir, ce qui est précieux:. Les résistances<br />
elles-mêmes sont enfermées dans des tubes<br />
de pyrex à l'abri des souillures, par conséquent<br />
dans une enveloppe lavable. La • température se<br />
règle à quatre" allures, ce qui permet toutes les<br />
variantes souhaitables.<br />
L'art ménager ne cesse de travailler pour<br />
nous. -— La pâtisserie, c'est l'art d'utiliser les<br />
pâtes après les avoir préparées. Les pâtes_ se classent<br />
en un petit nombre de types qu'il faut étudier<br />
séparément.<br />
Ces différentes pâtes sont -modifiables selon le<br />
gâteau que l'on veut obtenir, mais les grandes<br />
règles de leur préparation sont Identiques.<br />
Recettes : Tarte aux prunes.<br />
Pâte Irisée. — Proportions ; 250 g. de farine,<br />
125 g. de beurre, 25 g. .de saindoux, 80 g. d'eau<br />
légèrement salée et sucrée (un demi-verre à eau),<br />
12 g. de sucre, 500 g. de fruits.<br />
Sur la planche, mettre la farine, Je saindoux<br />
et le beurre ramolli (non fondu) coupé en morceaux.<br />
Avee le .bout des doigts, fraiser, -c'est-à-dire<br />
mélanger intimement le beurre et la farine. Au<br />
moyen de la spatule, délayer .en. incorporant l'eau<br />
salée (et sucrée.<br />
La pâte très rapidement faite et mise en boule<br />
doit reposer au moins une heure. Utilisée le lendemain,<br />
elle n'en est que plus fine et plus aérée.<br />
La tarte. — Abaisser la pâte au rouleau en lui<br />
donnant la forme d'une galette d'un demi-eentimètre<br />
d'épaisseur. Graisser au saindoux le moule<br />
à tarte, y placer la pâte symétriquement. Couper<br />
la pâte à quelques centimètres des bords, replier<br />
ce qui déborde et former un ourlet en forme de<br />
feston en pinçant la pâte avec les doigts ou avec<br />
une pince de pâtissier. Passer les bords"au pineeau<br />
trempé dans au jaune d'oeuf étendu d'eau. Mettre<br />
sur le fond "une couche de sucre en poudre.<br />
Garnir le fond de mirabelles ou de quetscheB<br />
équeutées et lavées. Remplir les vides d'un sirop<br />
de fruits ou, à défaut, d'un sirop de sucre parfumé<br />
au kirsch ou à la liqueur.<br />
"Mettre & four chaud, c"est-à-dire au four allumé<br />
depuis un quart d'heure et entretenu. Surveiller la<br />
cuisson et garantir le dessus de la tarte au -moyen<br />
d'un papier beurré ou huilé, s'il y a lieu; 45 minutes<br />
de cuisson suffisent.<br />
Démouler la tarte, la plaeer sur une grille, et,<br />
une fois refroidie, saupoudrer de sucre à glacer.<br />
Même recette pour tous les fruits qui supportent<br />
la cuisson.<br />
Les meringues.<br />
On utilise beaucoup de jaunes d'œufs pour le6<br />
soupes, les ;sauces, les crèmes. Les blancs sont la<br />
base des délicieuses et peu coûteuses meringues :<br />
3 blancs-d'œufs, 150 g. de sucre, 1 pincée de sel;<br />
si possible un parfum : café ou vanille.<br />
On met dans les blancs le sel et le parfum, on<br />
monte en neige très ferme, on fait tomber le sucre<br />
en pluie et, au lieu de battre, on mélange en tournant<br />
doucement de bas en haut, avec le fouet.<br />
On prend la pâte par cuillerée et on la dresse en<br />
forme d'œufs sur la tôle beurrée et enfarinée ou<br />
encore sur un papier blanc.<br />
On saupoudre de sucre à glace le dessus des<br />
meringues.<br />
On met cuire une heure à four très doux, à peine<br />
tiède. Puis on laisse sécher les meringues à four<br />
éteint et fermé. On ne les retire que lorsque le<br />
four est complètement froid.<br />
On les garnit avec de la crème fouettée introduite<br />
entre deux meringues ou on les pose en garnitures<br />
sur un plat de crème fouettée, agrémentée de fruits<br />
confits.<br />
MARIE BOZJTIER.<br />
DELFAUD et MlLLET. ARITHMÉTIQUE, supérieur. Un vol. in-16, illustré, cartonné. 9 îf.
612 CAUSERIE 30 Juin 3 i<br />
-I; .U'-.'V-L<br />
La Petite Entente.<br />
La Petite Entente est devenue l'un des éléments<br />
les plus actifs de la diplomatie européenne. D'abord<br />
simple alliance à trois, entre la Tchécoslovaquie,<br />
la Yougoslavie et la Roumanie, elle a été consolidée<br />
en 1933 de telle sorte qu'on a pu la considérer<br />
comme une ébauche de Fédération danubienne.<br />
Les bases en furent jetées au mois d'août 1920<br />
et l'entente devint effective à la suite d'une série<br />
d'accords militaires et politiques liant deux à deux<br />
la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et la Roumanie.<br />
C'est cette analogie avec les traités conclus deux<br />
à deux par les Etats de la Triple Entente au début<br />
du xx° siècle qui a fait désigner le nouveau groupement<br />
du nom plus modeste de Peliic Entente.<br />
Par ces conventions, signées en 1921 et 1922, les<br />
Etats contractants se déclarent résolus à maintenir<br />
la paix et l'ordre établis par les Traités de 1919 et<br />
1920. Ils s'engagent à se prêter assistance au cas<br />
où l'un d'entre eux serait attaqué par une puissance<br />
étrangère. Ils ne doivent conclure aucune aùtre<br />
alliance sans en avoir informé les membres de la<br />
Petite Entente. Enfin, les ministres des Affaires<br />
étrangères de chaque Etat se réunissent à intervalles<br />
réguliers, assurant la communauté de direction.<br />
A l'origine, la Petite Entente est un acte defensif.<br />
Au lendemain de la guerre 1914-1918, sur les ruines<br />
de l'ancienne Autriche-Hongrie, naissait la Tchécoslovaquie,<br />
grandissaient la Roumanie et la Yougoslavie.<br />
Mais aussitôt les efforts de restauration des<br />
Habsbourg, surtout en Hongrie, risquaient de<br />
remettre en question le nouveau statut territorial.<br />
Des mouvements révolutionnaires agitaient ce qui<br />
restait de l'ancienne monarchie. C'est contre le<br />
retour éventuel des souverains déchus et pour le<br />
maintien de l'œuvre des traités de paix de Versailles,<br />
de St-Germain, de Trianon et de Neuilly que fut<br />
créée la Petite Entente. C'est ce que M. Benès a<br />
appelé lui-même sa « phase défensive ».<br />
A partir de 1924, la Petite Entente entreprit, dans<br />
l'Europe centrale, une œuvre de consolidation,<br />
d'accord avec la S. D. N. dont elle a toujours été<br />
un des défenseurs les plus énergiques. Une série de<br />
conventions commerciales permirent le rétablissement<br />
des échanges avec l'Autriche, puis avec la<br />
Hongrie. Vis-à-vis de l'Italie, de la Russie, des<br />
questions balkaniques, la Petite Entente pratiqua<br />
une politique antirévisionniste. La diplomatie<br />
s'habitua à écouter ses avis, qui représentaient<br />
ceux d'un bloc de 45 millions d'habitants. Son prestige<br />
s'accrut du fait que les ministres des Affaires<br />
étrangères des trois pays restèrent longtemps en<br />
fonctions et purent donner la mesure de leurs<br />
qualités d'hommes d'Etat. Faut-il rappeler la<br />
renommée européenne d'un Benès et d'un Titulesco ?<br />
Depuis 1933, la Petite Entente s'est transformée<br />
en une communauté internationale stable. Les circonstances<br />
du moment expliquent ce changement.<br />
Une campagne active, menée dans plusieurs puissances<br />
européennes, faisait craindre une révision<br />
des traités. Le mouvement en faveur de l'Anschluss<br />
se développait. On découvrait l'existence de contrebandes<br />
d'armes à destination de pays désarmés.<br />
L'influence de la S. D. N., rempart des petites<br />
nations, diminuait, tandis que prenait corps l'idée<br />
d'un directoire des grands Etats de l'Europe. Enfin<br />
la crise économique et la paralysie des échanges<br />
plongeaient les régions danubiennes dans la misère.<br />
Ce malaise profond décida les membres de la<br />
Petite Entente à consolider leur union.<br />
Par l'Acte du 15 février 1933, la Petite Entente<br />
devient une « organisation internationale unifiée,<br />
ouverte éventuellement à d'autres Etats, dans des<br />
conditions à convenir dans chaque cas particulier ».<br />
Un Conseil permanent, composé des trois ministres<br />
des Affaires étrangères, est chargé de coordonner<br />
la politique des Etats et se réunit obligatoirement<br />
trois fois par an. Il est assisté d'un Secrétariat<br />
permanent et d'un Conseil économique. Les conventions<br />
d'alliance signées deux à deux par les membres<br />
de la Petite Entente sont renouvelées pour une<br />
durée illimitée. La politique extérieure est désormais<br />
unifiée : chaque déoision diplomatique exige<br />
le consentement unanime du Conseil permanent.<br />
En matière économique, les Etats signataires décident<br />
de faciliter les relations fluviales par le<br />
Danube, d'assurer la cohésion de leurs communications<br />
ferroviaires et aéronautiques, de réviser<br />
leur tarif douanier, enfin de favoriser leurs échanges.<br />
L'activité de la Petite Entente s'est singulièrement<br />
accrue depuis lors. Des accords ont été signés<br />
avec la Russie, des relations amicales ont pu être<br />
nouées avec la Bulgarie. Le succès principal a été<br />
la signature, au début de 1934, du Pacte balkanique<br />
entre la Roumanie, la Yougoslavie, la Grèce et la<br />
Turquie, pacte ouvert aux autres Etats de la péninsule.<br />
Si la Bulgarie et l'Albanie restent, momentanément<br />
du moins, en dehors de l'Union balkanique,<br />
le traité marque la réconciliation d'anciens adversaires<br />
et peut contribuer à la pacification des<br />
esprits dans ce coin troublé de l'Europe.<br />
Les efforts n'ont pas été moindres dans le domaine'<br />
économique. La Tchécoslovaquie étant une grande<br />
puissance industrielle, la Yougoslavie et la Roumanie<br />
demeurant surtout agricoles, il semble facile<br />
de signer des accords entre des pays complémentaires.<br />
Mais la Tchécoslovaquie a aussi une agriculture<br />
prospère dont les intérêts sont défendus au<br />
Parlement par les agrariens. Les deux autres<br />
Etats ont de leur côté des industries à soutenir. Une<br />
union douanière réalisée brusquement et pleine-,<br />
ment aurait des effets désastreux. En outre, la<br />
baisse des prix a beaucoup diminué la capacité<br />
d'achat des masses rurales. Enfin, lès échanges sont<br />
rendus plus malaisés du fait que la Tchécoslovaquie<br />
est séparée de ses alliés par la Hongrie. C'est<br />
pourquoi le Conseil économique de la Petite Entente<br />
s'est appliqué à étudier ces questions complexes<br />
avant de réunir la Conférence économique de Prague<br />
en janvier 1934. Là, fut mis sur pied un plan de<br />
ventes et d'achats entre les trois alliés, que le<br />
postale et d'une liaison ferroviaire et aérienne plus<br />
intimes. C'est utile si l'on songe qu'il faut actuellement<br />
24 heures pour aller en chemin de fer de<br />
Belgrade à Bucarest séparées par 500 km. à vol<br />
d'oiseau.<br />
Ainsi, par un curieux retour des choses, certains<br />
des Etats successeurs de la monarchie habsbourgeoise<br />
démembrée, se groupent au lendemain du<br />
démembrement et renforcent progressivement leur<br />
association. Si l'Empire autrichien, en effet, n'a<br />
donné que des déboires au point de vue politique,<br />
il n'était pas un mauvais organe économique. Ainsi<br />
que l'a montré l'éminent historien français de<br />
l'Europe centrale, L. Eisenmann, le Danube est un<br />
lien entre les Etats qu'il traverse, en même temps<br />
que le grand fleuve est un trait d'union entre<br />
l'Europe occidentale, maritime, industrielle et<br />
l'Europe orientale, massive et encore agricole.<br />
Lorsque Palacky lançait en 1848 sa formule célèbre :<br />
« Si l'Autriche n'existait pas, il faudrait l'inventer »,<br />
il l'envisageait comme une sorte de confédération<br />
des peuples de l'Europe centrale.<br />
La Petite Entente, qui tire sa raison d'être de<br />
ces nécessités géographiques sanctionnées par<br />
l'histoire, sera-t-elle le point de départ d'Une confé<br />
dération danubienne ?<br />
"t -, '•<br />
/ i : • ?•_'< " • •' • . 1<br />
M.-L. et M. DEBESSE. I<br />
DELFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. é,émZ?aire. Un vol. in-iô, inustré, étonné. 6.50
30 Juin 34 TEXTES FRANÇAIS EXPLIQUÉS : COURS COMPLÉMENTAIRE 149<br />
HHV- 1 .-. 1 4-.'<br />
m<br />
h<br />
ImPI , - EXPLIOTO . .<br />
Victor Hugo.<br />
Le Manleau impérial 1 .<br />
I. Circonstances de la composition. — Après<br />
.le coup d'Etat du 2 décembre 1851, par lequel le<br />
prince-président Louis-Napoléon avait supprimé les<br />
libertés politiques, Victor Hugo avait dû quitter la<br />
France. Il s'était réfugié d'abord à Bruxelles, où il<br />
composa l'Histoire d'un Crime et Napoléon le Petit-,<br />
ensuite il était passé dans l'île de Jersey. C'est là<br />
tru'il écrivit Les Ghâtiments, reeueil d'invectives<br />
jiassioiinées et souvent magnifiques contre Napoléon<br />
III. La colère et l'indignation lui ont inspiré<br />
quelques-uns de ses plus beaux vers. « Contre le<br />
Second Empire et son fondateur, il était animé<br />
• l'une haine sincibre et vraiment formidable : il<br />
parlait en défenseur du droit violé et de la liberté<br />
• : ;tragée. » (M. Levaillant.) Plusieurs pièces célèbres<br />
'le Victor Hugo appartiennent à ce recueil •: L'Expiaion,<br />
Stella, l'Obéissance passive, Sonnez, sonnez<br />
toujours, et enfin le Manteau impérialj que nous<br />
expliquons aujourd'hui.<br />
II. Conception de la pièce. — Dans cette<br />
poésie, d'inspiration satirique, Victor Hugo, pour<br />
Pétrir Napoléon III, iie le prend pas directement à<br />
u"Ue. Il fie sert d'une fiction dont il tire des effets<br />
Glissants. Napoléon avait choisi pour emblème de<br />
I Empire les abeilles qui représentaient l'activité<br />
laborieuse du peuple français : le manteau d'apparat<br />
(la l'empereur était en velours pourpre semé<br />
d'abeilles d'or. Le poète voit dans le choix de ce<br />
! . mbole une dérision effrontée et il oppose à l'infamie<br />
du personnage les vertus que symbolisent les<br />
abeilles, èt c'est à elles qu'il s'adresse ici.<br />
ÏU. Étude littéraire. — 1 r « question. —<br />
glndiez la composition de cette pièce et distinguez-en<br />
les deux grandes divisions : montrez qu'elle est construite<br />
en crescendo, s-* R. : S'adressant aux abeilles<br />
ils manteau comme si «lies étaient douées de sentifcent<br />
-et de vie, Victor Hugo exalte dans une première<br />
partie (str. 1 et 2) les vertus qu'elles représentent<br />
et conclut en les exhortant à s'envoler de ce<br />
manteau; mais il ne suffit pas de s'éloigner de cet<br />
homme, il faut l'attaquer, l'invectiver, le combattre<br />
et finalement le chasser (deuxième partie, str. 3<br />
a 6)" La progression est marquée, d'une part, par<br />
les injonctions de plus en plus ardentes : ruez-vous...,<br />
fomWllonriez..., pcrcez-ie..., acharnez-vous..., qu'il<br />
soit chassé..., et, d'autre part, à l'aide d'invectives<br />
de plus en plus violentes : cet infâme... maudit...<br />
l'immonde trompeur. Enfin, la colère et l'indignation<br />
[lu poète enveloppent dans une même réprobation<br />
o tyran et les Jiommes lâches (v. 36) qui souffrent<br />
'& tyrannie.<br />
2» question. — Pourquoi les abeilles doivent-<br />
Iles s'envoler de ce manteau 2 R. : C'est parce<br />
ïu'elles n'y sont pas à leur place-; leurs vertus<br />
s'opposent, en effet, aux vices que le poète attribue<br />
mplicitement au personnage dont elles ornent<br />
'habit d'apparat.<br />
3® question. — Quelles vertus des abeilles sont<br />
élébrées dans la première strophe 2 R. : C'est<br />
euv activité joyeuse (dont le travail est joie), activité<br />
l'èires qui ont une .bonne Gonscience; c'est ensuite<br />
eur activité innocente : elles ne donnent pas la<br />
nort à d'autres créatures vivantes; ce sont des<br />
itres presque immatériels, des êtres de spiritualité<br />
,1. VoirX«i Textes français, E. P. S. (2 a et 3" années), par<br />
JIEVAILUEA, AUDIÀI et AUMEONIER, p. 332.<br />
qui se nourrissent des souffles du ciel; c'est enfin<br />
une activité bienfaisante : si elles dérobent aux<br />
Tleurs Timbre, c'-est pour donner aux hommes le<br />
miel. Au contraire, pense Victor Hugo, l'homme au<br />
manteau n'agit que par intrigues tortueuses et<br />
sinistres ^opposées au travail joyeux); il a causé la<br />
mort de bien des innocents (cf. : L'enfant avait<br />
reçu deux balles dans la iêlc...fc enfin c'est par ambition<br />
personnelle et par égoïsme qu'il s'est emparé<br />
du pouvoir.<br />
4° question. — Montrez que les expressions, les<br />
images et les comparaisons de la strophe 2 traduisent<br />
toutes l'idée de pureté. R. : Le poète les appelle<br />
chastes buveuses de rosée (breuvage pur venu du<br />
ciel); il les compare à l'épousée (la vierge qui s'est<br />
unie à l'époux par un mariage saint).; elles visitent<br />
le lys, fleur immaculée qui symbolise la pureté du<br />
cœur; elles n'ont de rapport qu'avec les choses les<br />
plus pures : sœurs des corolles; filles de la lumière.<br />
Victor Hugo fait ici discrètement mais clairement<br />
allusion aux orgies de la cour impériale qu'il a<br />
dénoncées, à tort sans doute, dans d'autres passages<br />
des Châtiments-:<br />
C'est pour loi, pour les Deutz et pour tes Mascarilles,<br />
Pour que tu puisses boire avec de belles filles,<br />
Et le soir Vattabler dans le Louvre,à l'écart...<br />
5° question, — A quelle vertu des abeilles le<br />
poète fait-il allusion dans la strophe 3 ? Relevez les<br />
expressions qui la traduisent. •»-> R. : Les abeilles ne<br />
sont pas seulement laborieuses et pures; elles savent,<br />
au besoin, combattre courageusement; elles sont<br />
généreuses, c'est-à-dire, au sens classique et cornélien<br />
du mot, qu'elles ont le cœur noble, l'âme valeureuse.<br />
Victor Hugo songe sans doute aux combats que se<br />
livrent parfois entre elles les abeilles — combats<br />
chantés par le poète latin Virgile — mais il songe<br />
aussi aux ouvriers des faubourgs parisiens qui<br />
savent être généreux et qui, les jours de révolution<br />
(juillet 1830, février 1848J savent se changer en<br />
soldats de la liberté. Cette idée est traduite par les<br />
expressions : guerrières... généreuses... flèches de<br />
flamme (l'aiguillon ardent, qui cause des blessures<br />
cuisantes est comparé à une flèche de jeu : très belle<br />
image).<br />
6° question. —-Quelles idées sont exprimées dans<br />
la strophe 4 ? R. ; Les abeilles expliquent à<br />
« l'homme i pourquoi elles ne veulent rien avoir de<br />
commun avec lui. Elles représentent des'mœurs<br />
pures (chalets ou vivent des populations rustiques<br />
et innocentes); elles représentent l'art, la pensée,<br />
la poésie ^Platon, philosophe grec d'une grande<br />
élévation).<br />
7 e question. — Comment le poète évoque-i-il dans<br />
la strophe 5 les . vices et les crimes dont il, accuse le<br />
personnage auquel s'adressent les abeilles ? »-> R.*:<br />
Il les évoque en rappelant le souvenir de tyrans<br />
fameux dans l'histoire par leurs débauches (Tibère),<br />
et leurs cruautés (Charles I X, allusion au massacre<br />
de la Saint-Barthélémy). D'après la tradition,<br />
Charles IX aurait, dans la nuit de ce massacre,<br />
tiré lui-même du luiut (Tun balcon du Louvre, sur les<br />
protestants qui tentaient de fuir en traversant la<br />
Seine. Un poète protestant du .xvi" siècle dit de lui :<br />
Ce roi, non juste roi, mais juste arquebusier.<br />
Et elles concluent en disant qu'il faudrait placer<br />
sur son manteau les corbeaux [essaim tioir) do<br />
l'ancien gibet de Paris [M-onlfaucon).<br />
8° question. — A qui s'adresse la leçon de la<br />
strophe 6 î j-> R. ; Au peuple de France. Victor<br />
Hugo essaye de lui faire honte pour l'exciter à<br />
secouer le joug.<br />
CHEVAILLIER.<br />
IHEVA ILLIER-AUDIAT-AUMEUNIER. LES TEXTES FRANÇAIS. 2° et 3* années. E. P. S. 17 fr.
150 PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE : COURS COMPLÉMENTAIRE 30 Juin 3\<br />
ÈWÈIÊÉÊÊÊÊ 71<br />
Problèmes.<br />
1. Quatre éléments de pile Bunsen sont réunis en<br />
tension; calculer l'intensité du courant qui circulerait<br />
dans une résistance de 0 M. 5 réunissant les<br />
pôles de la pile. Force électromotrice de chaque<br />
élément 1 v. 8; résistance intérieure 0 io. 8.<br />
SOLUTION.<br />
' Application de la formule :<br />
nr + R<br />
4 x 1,8 _7,2<br />
4 X 0,8 + 0,5 3,7<br />
^ 1,94 ampère.<br />
2. Même question, les éléments étant en parallèle.<br />
SOLUTION.<br />
Dans ce cas ; i = r + nR<br />
1 = 0,8,4^5 X 4 = B = 2 ' 6 ampèreS ' -,<br />
3. Calculer la résistance intérieure d'une pile<br />
qui fournit un courant de 0,8 ampère sur une résistance<br />
extérieure de 0 us. 4 et de 0,5 ampère sur une<br />
résistance extérieure de 1 to. 5. La résistance de<br />
l'ampèremètre employé est de 0 to. 05.<br />
SOLUTION.<br />
Si E est la force êleclromotrice de Vélément, en appliquant<br />
la formule E = I (R + r), nous avons dans le<br />
premier cas : E = 0,8 (0,4 + 0,05 + x), et dans le second<br />
cas : E = 0,5 (1,5 + 0,05 + x), en appelant x la<br />
résistance intérieure de la pile.<br />
Donc: 0,8 (0,45 + x) = 0,5 (1,55 + x)<br />
0,36 + 0,8i = 0,775 + 0,5 x<br />
0,3 x = 0,775 — 0,36.<br />
0,415<br />
X 0,3 = 1 u>. 38.<br />
4. La force électromotrice d'une pile est de 1 v. 4.<br />
En réunissant les 2 pôles, par un fil d'une résistance<br />
de 1 to. 5, la différence de potentiel entre les pôles de<br />
la pile tombe à 1 v. 1. Expliquer ce phénomène;<br />
en déduire la valeur de la résistance intérieure de la<br />
pile.<br />
SOLUTION.<br />
a) Si on branche en tension sur la pile un voltmètre<br />
dont la résistance est très grande, le circuit ne comprenant<br />
que la pile et le voltmètre, le courant est à ce<br />
moment I =<br />
E<br />
R + r<br />
Donc E = I {R + r).<br />
R est la résistance du voltmètre et r celle de la<br />
pile-, l'intensité du courant étant très faible, IR n'est<br />
pas négligeable-, mais Ir est aussi très faible et négligeable<br />
: donc E — IR. Réunissons les 2 pôles par un<br />
fil de résistance égale à 1 to. 5; une très faible partie<br />
du courant passe par le voltmètre; mais le circuit<br />
extérieur est constitué en outre par une faible résistance<br />
en dérivation. D'une part, l'intensité du courant qui est<br />
la même dans tout le circuit va augmenter; d'autre<br />
part, la résistance intérieure de la pile n'est plus<br />
négligeable par rapport à la résistance extérieure.<br />
Donc, dans la formule E — I (R + r) = IR -f. Ir,<br />
nous constatons que E est la somme de 2 différences de<br />
potentiels : une cliule de potentiel IR à l'extérieur et une<br />
chute de potentiel Ir à l'intérieur-, la différence de<br />
potentiel de 1 v. 1 esl donc la différence de potentiel<br />
IR, c'est-à-dire la force êleclromotrice E de la pile<br />
diminuée de la chute de potentiel à l'intérieur delà pil'c.<br />
• h) Le courant étant I, appliquons la loi d'Ohm au<br />
fil de résistance de 1 to. 5 :<br />
r - ë - h l<br />
R~l,5<br />
Vinlensilé étant la même dans tout le circuit<br />
je peux la calculer en tenant compte de la résistance x<br />
de la pile :<br />
!..<br />
E<br />
R + r<br />
1,5 + x<br />
M _ 1.8<br />
1,5 ~ 1,5 + x<br />
1,1 (1,5 + a) '= 1,8 x 1,5<br />
1,65 + l,liî= 2,7<br />
1,05<br />
= 0 io. 95.<br />
1,1<br />
5. En 5 minutes, on a porté la température t'e<br />
100 g. d'eau de 10° à 90° en plongeant dans cette<br />
eau un fil de ferro-nickel d'une résistance de 5 ohms;<br />
on demande quelle était l'intensité du courant.<br />
SOLUTION.<br />
Appliquons la formule de Joule :<br />
U<br />
4,18<br />
Quantité de chaleur produite :<br />
Q = 1 ji th x 100 x 80 = 8000 microlhermies.<br />
I = 60 x 5 = 300 secondes.<br />
5XI'X 300<br />
8000 = '<br />
4,18<br />
I' = 8000 x 4,18 8 X 41,8 = 22,3<br />
1500 15<br />
I = v'22,3 =4,7 ampères.<br />
6. Une pile alimente une petite lampe; un ampèremètre<br />
nous indique que l'intensité du courant est<br />
de 1,8 ampère; la résistance intérieure de la pile est<br />
2 io. 5; celle du filament de la lampe est de 40 to.; et<br />
celle du fil de cuivre de 0 to. 5. Quelle est la quantité<br />
de chaleur produite en chaque élément du circuit en<br />
1/4 d'heure?<br />
SOLUTION.<br />
1° Dans la pile :<br />
Rl 2 Q t<br />
= RIH X 0,24<br />
2,5 X 1,8 2 x 900 x 0,24 =1749,6 microlhermies.<br />
2° Dans le fil de cuivre :<br />
0,5 X 1,8 J x 900 x 0,24 = 349,9' microlhermies.<br />
3° Dans le filament :<br />
40 X 1,8' X 900 x 0,24 = 27993,6 microlhermies<br />
7. La résistivité du cuivre est de 1,6 microlitis<br />
Quelle est la résistance d'un fil de cuivre de 3 mm 1<br />
de section et de 1 km. de longueur?<br />
SOLUTION.<br />
R = p'- s<br />
l — 100000 cm; p = 0 io.,0000016<br />
s = 0 cm 2 03.<br />
_ 100000 X 0,0000016 0,16 16 _ „<br />
R = p 3 = p 3 =<br />
3 = 5 w " 3<br />
E. VENGEON.<br />
Professeur do C. C.<br />
E. ESCAL. CHIMIE. 1", 2' et 3* années. E. P. S. Un volume in-!6, illustré, cartonné. 15.51
30 Juin 34 HISTOIRE : COURS COMPLÉMENTAIRE 151<br />
Là France en Extrême-Orient.<br />
1. L'expédition de Chine. 1856=1860. —<br />
Après la guerre de l'Opium, la Chine, par la convention<br />
de Nankin (août 1842), avait cédé à la<br />
Grande-Bretagne la propriété de l'île de Hong-<br />
Kong et ouvert au commerce de cette puissance<br />
les cinq ports de Canton, Amoy, Fou-Tcheou,<br />
Ning-Po et Çhang-Haï. —• De son côté, la France,<br />
par la convention de Whampoa (ocl. 1844), obtint<br />
pour ses navires l'accès de ces cinq ports et fil<br />
reconnaître son droit de protection sur les missions<br />
catholiques en Chine.<br />
La Cour de Pékin mit tout en œuvre pour entraver<br />
l'exécution de ces traités. —- Au lendemain de la<br />
guerre d'Orient, la France et l'Angleterre se concertèrent<br />
en vue d'une intervention commune,dont<br />
le prétexte fut fourni par le meurtre d'un prêtre des<br />
missions étrangères, le P. Chapdelaine, et la saisie<br />
d'un navire anglais par les autorités chinoises de<br />
Canton (1856). — Ce port fut bombardé par une<br />
flotte anglaise qui, montant vers le nord, -força<br />
l'entrée du Peï-Ho et contraignit la Chine à signer<br />
avec l'Angleterre et la France le traité de Tien-Tsin,<br />
(juin 1858). De nouveaux ports étaient ouverts au<br />
commerce étranger; l'Angleterre et la France pourraient<br />
établir des légations à Pékin.<br />
Mais lorsque les plénipotentiaires européens<br />
se présentèrent devant Takou, à l'entrée du Peï-<br />
Ho, pour échanger les ratifications, leurs bâtiments<br />
furent attaqués. — Les généraux Gran<br />
et Cousin-Montauban, débarqués à Chang-Haï<br />
(avril 1860), enlevèrent les forts du Peï-Ho, marchèrent<br />
sur Pékin, mirent en déroute l'armée tartare<br />
à Palikao et entrèrent dans la capitale<br />
du Céleste Empire. — Les Chinois avaient exercé<br />
des mutilations sur les prisonniers faits pendant les<br />
négociations; par représailles, les alliés incendièrent<br />
le Palais d'été. Les conventions de Tien-Tsin ou<br />
traité de Pékin (ocl. 1860) visent l'ouverture du<br />
port de Tien-Tsin, confirment le traité de 1858...<br />
et réintègrent les chrétiens dans la possession de<br />
leurs rétablissements religieux. PETIT : Histoire de<br />
France, 2. Larousse.<br />
II. La France et l'Annam. — 1. L'empire<br />
d'Annam. — Il comprenait depuis le début du<br />
xix e siècle, au nord : le Tonkin,c'est-à-dire le riche<br />
delta et la vallée du Song-Koï ou Fleuve Rouge;<br />
au centre, le long de la mer de Chine, l'Annam<br />
proprement dit; au sud, la Cochinchine avec le delta<br />
du Mékong. — L'ensemble de ces territoires représentait<br />
à peu près les 3/5 de la superficie de la<br />
France. — La population de race jaune-, active,<br />
laborieuse, intelligente, se montait à 13 millions<br />
d'hommes. La moitié vivait au Tonkin, région à<br />
peine plus grande cependant que deux départements<br />
français. •— Le gouvernement était une<br />
monarchie absolue. — L'empereur, résidant à<br />
Hué, gouvernait à l'aide de nombreux fonctionnaires,<br />
les mandarins. Les souverains annamites<br />
s'étaient autrefois reconnus vassaux de la Chine :<br />
mais ils avaient cessé depuis longtemps de payer<br />
le tribut, signe de' vassalité.<br />
Sur les deux rives du Mékong, s'étendait le<br />
royaume de Cambodge, peuplé comme l'Annam par<br />
des jaunes : il était gouverné par des rois pacifiques,<br />
et sans cesse menacé dans son indépendance<br />
par des voisins : l'Annam et le Siam.<br />
2. Les premières relations avec la France. —<br />
l^lles remontent à la fin du XVIII 0 siècle. En vertu<br />
d'un traité signé à la veille de la Révolution (1787),<br />
Louis XVI avait mis à la disposition du souverain<br />
d'Annam des officiers et des ingénieurs. — Ce<br />
furent eux qui enveloppèrent Hué et les princi<br />
pales places du Tonkin de fortifications à la Vauban.<br />
— Depuis lors, la France n'avait cesssé de<br />
s'intéresser à l'Annam, parce qu'elle espérait y trouver<br />
une station navale pour ses escadres, une voie<br />
d'accès vers la Chine pour son commerce.<br />
3. Les étapes de la conquête. — Des persécutions<br />
contre les chrétiens indigènes, un massacre<br />
de missionnaires français, ordonné par l'empereur<br />
Tu-Duc (1858), fournirent à Napoléon l'occasion<br />
d'intervenir.<br />
a) Sous son régne, la France enlève la Cochinchine<br />
à l'Annam (.1859-1867), et fait accepter son protectorat<br />
au Cambodge (1863).<br />
b) Sous la III e République, la France conquiert le<br />
Tonkin et impose son protectorat à l'Annam (1882-<br />
1885). —- MALET. Nouvelle hist. univers, t. 4.<br />
Hachette.<br />
III. Les affaires du Tonkin. — 1. Entreprise<br />
de Dupuis. — Des bandes armées, les Pavillons<br />
noirs, infestaient le sud de la Chine; un négociant<br />
français, Dupuis, envoya au gouvernement chinois,<br />
par le Fleuve Rouge, une cargaison d'armes<br />
avec une escorte chinoise. — Le gouvernement<br />
annamite voulut l'arrêter. Dupuis réclama une<br />
indemnité. -— Pour régler ce différend, le Gouverneur<br />
do Cochinchine envoya au Tonkin un des<br />
explorateurs de 1868, Garnier, lieutenant de vaisseau,<br />
en le chargeant de négocier avec l'Annam<br />
un tarif douanier. — Garnier arriva à Hanoï (nov.<br />
1873), avec 2 canonnières et 175 marins.— Les<br />
mandarins prétendirent réduire son rôle à expulser<br />
Dupuis; il se querella avec eux, déclara ouvrir<br />
le Fleuve Rouge aux navires français et chinois<br />
et fixa lui-même les droits de douanes. Puis il<br />
somma le général annamite de désarmer la place<br />
de Hanoï, occupée par 7000 hommes; sur son refus,<br />
il prit d'assaut la citadelle et captura le gouverneur.<br />
Les marins français allèrent occuper tous les postes<br />
fortifiés, les Annamites intimidés se rendirent sans<br />
combat et Garnier fut maître de tout le délia du<br />
Tonkin... Le gouvernement français, embarrassé de<br />
cette conquête imprévue, négocia la paix avec l'Annam;<br />
il fit évacuer le Tonkin, ne laissant à Hanoï qu'un<br />
résident avec des troupes (traité de Saigon, mars 1874).<br />
2. Le blocus du Petchili. •—• Pour atteindre la<br />
Chine qui ne respectait aucun traité, la flotte<br />
française bloqua l'entrée du golfe du Petchili,<br />
par où le riz arrivait à Pékin (avril 1885). — Pendant<br />
qu'on négociait, les opérations continuaient<br />
au Tonkin. —• Un corps français de 7000 hommes<br />
prit Lang-Son, débloqua Tuyen-Quan et atteignit<br />
la frontière de Chine. Les Chinois, ayant reçu des<br />
renforts, prirent l'offensive; les Français surpris<br />
évacuèrent Lang-Son... Cet accident fit tomber<br />
le ministère Ferry et rendit impopulaire la campagne<br />
du Tonkin. La Chine, par le traité de Tien-<br />
Tsin, renonça à la souveraineté sur l'Annam, ouvrit<br />
au commerce européen deux villes du Yunnan et<br />
promit de faire exécuter ses travaux publics par des<br />
ingénieurs français.<br />
IV. L'organisation de la conquête. -— Le<br />
Tonkin fut complètement pacifié en 1897... Un<br />
nouveau gouverneur général (déc. 1896), Doumer,<br />
voulant exécuter un plan de grandes entreprises au<br />
moyen des ressources nouvelles, transforma le système<br />
fiscal; répartit l'impôt direct du Tonkin de<br />
façon à augmenter les charges des plus riches, et<br />
le produit total, et créa des impôts indirects. —<br />
Puis il obtint la réunion de tous les pays de l'Annam<br />
sous un gouvernement commun de l'Indochine<br />
française... Le gouverneur général devait résider<br />
alternativement en Cochinchine, à Saigon et au<br />
Tonkin. — Un conseil supérieur de l'Indochine fut<br />
chargé de discuter le budget (1897). SEIGNOBOS, Histoire<br />
de France contemporaine : t. 8. Hachette.<br />
GEORGES VÉRON.<br />
A. MILLET. ALGÈBRE, r, 2' et 3' années. E. P . S. Un volume in-16, cartonné. 12 fr.
152 GÉOMÉTRIE : COURS COMPLÉMENTAIRE 30 Juin 34<br />
Positions relatives de la droite<br />
et du cercle (révision).<br />
I. Exercices dirigés. -— 1 .On donne un Irianqle<br />
ABC et deux points : D sur AC et P sur AB. On<br />
trace Je cercle passant par A, D, P. La parallèle PM<br />
menée par P à BC rencontre te cercle en M. Quel est le<br />
lieu de M quand le point P parcourt AB (fe point D<br />
restant fixe) ?<br />
Joindre MD. Quelle que soit la position de P sur<br />
'paiera l'angle D, {même mesure :<br />
moitié de r arc<br />
AM) et l'angle 13,<br />
( correspondants ).<br />
Il en résulte l'égalité<br />
de l'.angle D,<br />
et de l'angle fixe<br />
B, {somme des angles<br />
A et G). Donc,<br />
le point D étant<br />
fixe, le point M<br />
sera toujours sur<br />
3e lieu demandé.<br />
Réciproquement : M étant un point de- MD, le<br />
cercle passant par MAD coupe le côté AB du triangle<br />
en P.<br />
La droite MP sera parallèle à BC. En effet, les<br />
angles P, et D t ont même mesure; B, et D, sont<br />
égaux par construction; il -en jésuite l'égalité des<br />
angles P, et B„ d'où MP parallèle àBG.<br />
2. Deux-circonférences de centres O et 0', de rayons<br />
B, R', se cou- ç<br />
pent en A...Soit<br />
P le milieu de ,<br />
00'. On mène C<br />
les cordes AC,<br />
AC' perpendiculaires<br />
à AP. Démontrer<br />
que AC<br />
= AC'... (B. E.<br />
Paris 1932, extrait).<br />
.<br />
Abaisser les perpendiculaires OM et O'M' sur CC'.<br />
Dans le trapèze OMM'O', la droite issue du milieu<br />
du côté 00' est parallèle aux bases : elle aboutit au<br />
milieu A de MM". Les segments MA et AM' étant<br />
égaux, les segments doubles CA et C'A le sont également.<br />
Enseignem.<br />
Primaire<br />
Supérieur<br />
et<br />
Brevet<br />
Élémentaire<br />
3. On donne un cercle de centre O... Par un point<br />
P intérieur à ce cercle, on mène deux cordes perpendiculaires<br />
APB et CPD et on<br />
prend le point A' diamétralement<br />
opposé à A. Comparer<br />
les cordes CB ei EU1". (B. E.<br />
Rennes, 1933, extrait).<br />
Joindre AC et AD. Etablir<br />
l'égalité des angles C, et A'<br />
(même mesure 1/2 are AD),<br />
d'oti résulte celle de leurs<br />
compléments A 2etA, (triangles<br />
rectangles A~CP et ADA').<br />
Aux angles inscri ts-égaux A.,<br />
et Aj, correspondent des arcs égaux CB et DA',<br />
sous-tendus par des cordes égales. D'oti CB = DA'.<br />
II. Devoirs. — 1 .On donne une demi-circonférence<br />
de diamètre AB et sur ce diamètre deux points<br />
G et D èquidistanls du<br />
centre O. Par C et D., on<br />
trace deux parallèles qui<br />
coupent la demi-circonférence<br />
en C et D'., Démontrer<br />
que la corde C'D'<br />
est perpendiculaire à ces<br />
2parallèles.<br />
Joindre O au milieu E de C'D'. Dans le trapèze<br />
CDD 'C', la droite OE sera parallèle aux bases. Donc<br />
C'D', perpendiculaire à OE, sera perpendiculaire<br />
aux 2 droites CC' et DD".<br />
2. Dans une circonférence O, on mène deux diamètres<br />
perpendiculaires<br />
AB et CD. Par un E<br />
point M de Tare<br />
AC, on mène une<br />
tangente coupant<br />
CD en E et BA en<br />
F. Démontrer que<br />
l'angle MEO est<br />
douille de Vangle _<br />
MBO.{B.E. CaenF<br />
1933, extrait).<br />
1» Joindre MO.<br />
Les angles E et<br />
O, ont leurs côtés<br />
respectivement<br />
perpendiculaires :<br />
est double de l'angle B.<br />
G. DESHÀYES.<br />
iiiiiiimiiuniimuinniiiiimmiimiiiiimiiiMiHniinjniiniinifniiniiiniiiiniiiiiiiiiiiiififiiiiiuiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiriiiiuiin»<br />
A. MILLET<br />
A ritfamétique<br />
Un vol. in-16, cartonné. 14 fr. 75<br />
Corrigé 24 îr. 50<br />
Un vol. in-16, cartonné. .. 12 îr.<br />
Corrigé. . . . . . 25 fr.<br />
Miiiiiiiiuuiiiiuiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiuiiuiuiuuiuimiuiiuiuiiiiiiiuiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiii.iiiiiiiiiiiiiHitiii
latiuel général 1933-1934 Mo 4 0 30 Juin 1934<br />
SUJETS DE COMPOSITIONS<br />
donnés dans<br />
[ES EXAMENS ET CONCOURS DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE<br />
CERTIFICAT D'ÉTUDES PRIMAIRES<br />
i l .<br />
Orthographe et 'Ecriture.<br />
|E ras mon jardin d'He-de-Erance,j'ai réservé une place 1<br />
honneur ara tulipes (hollandaises. .Elles :s 'épanouissent<br />
(«bagne printemps, les fleurs altières, les élégantes qui<br />
tout sacrifié à l'éclat de leur robe. J'aime de leur<br />
Indre hommage et jeJeur donne, quand je le peux,<br />
s nouvelles de leur pays. Elles.soatMen abreuvées, bien<br />
tirées, bien nourries. Et pourtant, je ne sais quelle<br />
•gie s'appesantit BUT la corbeille. Chaque armée,::<br />
tiens exilées sont plus frêles, les verdures plus moroses,<br />
i tiges moins courageuses.<br />
•«GEORGES DUHAMEL.<br />
QUESTIONS.<br />
II. (1 point). Choisissez pour titre à ce texte un<br />
Bot qui figure dans la dictée et qui exprimé le mal<br />
Rue semblent éprouver dans l'Ile-de-France les;<br />
glii.es hollandaises.<br />
(2 points). Exp'ligup?:, en donnant le sens -gu'ils:<br />
pet dans le .texte,, les mots : aliièras;, robe, rendre<br />
Vmmagt, xmir.agetàes.<br />
|llî. (2 points). Nature et fonction des propositions<br />
ntsnues dansla phrase ; « J'mbus... de.le.ur pays. »<br />
INDICATIONS.<br />
Nostalgie.<br />
II. Altières : qui se tiennent droites et dressent la tête;1<br />
1 rcbss l'ensemble de leur calice«t de leur corolle aux<br />
îleurs magnifiques; — rendre hommage •. les admirer,<br />
les complimenter sur leur beauté; — courageuses<br />
pi. -s.<br />
31' J'anme.;; hommages -principale— et je leur<br />
ie des -nouvelles de leur -pays prirteipale coordonnée;<br />
l quand jéle peux : surbordonnle, complète donne.<br />
fi'hmétique pratique et Système métrique.<br />
Pour .-se rendre le matin à leur travail, à Paris, et<br />
' rentrer le soir chez eux, en "banlieue, unanaii et sa<br />
me prennent, à l'aller comme au retour, le tramway<br />
Re inétro. lie mari -travaille 6 jours par semaine et sa<br />
5 jours.<br />
> prix d'un voyage simple en tramway est de 3 tickets<br />
p. 30 l'un; mais le inari prend chaque semaine une<br />
[te à tarif réduit qu'il paie 6 f. 30, et sa femme prend<br />
P *«nMàlfle carte, -qu 'elle paie 5 f. 25.<br />
P n billet simple de métro coûts Of. 70 pour un seul<br />
pge; mais nos deux travailleurs prennent chacun,<br />
Pqiie matin, un billet d'aller et retour nui -ne coûte<br />
Of. 85.<br />
i demande :<br />
•° (2 points). Combien ce ménage dépense par se-<br />
'f /fe en frais de locomotion";<br />
P° (3 points). 'Quelle est l'économie journalière<br />
•usée par chacun d'eux grâce aux tarife réduits du<br />
uway et au métro.<br />
SOLUTION<br />
dépense du ménage par semaine :<br />
î. 6,30 -f 5j25 0,85 x (6 + 5) = 20,90.<br />
' Semé, 14 imnH)34. tSmçonB ^et filles.<br />
Montant de la dépense parj-personne, .tarif ^plein, ;p.our<br />
une journée :<br />
f. 0,3 X 6 -f o,7o X 2 = 3,2.<br />
Montant de la dépense réelle par jour :<br />
f. 0,85 -J- ^ = 1,90 ou : f. 0,85 + = 1,90.<br />
o 5<br />
Économie de chacun, par jour-:<br />
£3,2 —n,g ="ï ,33.<br />
IL Une barre de fer a pour section un carré de 4P mm.<br />
de côté etpour longueur 3mètres. Quel est le volumeetle<br />
poids de cette barre sachant que la densité du fer est<br />
de 7,8? (2 points).<br />
On étire cette barre, en la faisant passer en dernier<br />
lieu dans un orifice carré qui a 25 mm. de côté.<br />
Quelle sera la longueur de la barre après cette opération<br />
?<br />
SOLUTION.<br />
Volume de Ja barre ;<br />
du?0,4 "X 0,4 30 = 4;8,<br />
Poids de la barre j '<br />
— 37.44-<br />
Tfouvèlle surface de section:<br />
drr? 0,25-x o;23 — o,-0625;<br />
Nouvelle longueur :<br />
dm a;8 -.-0,0625 = ;?6)8 -= 7 m., 68,<br />
Rédaction.<br />
Tous êtes en Tecréation. TJn "bruit de moteur dans le<br />
ciel. C'est un avion .ûl approche, il passe, il s'éloigne, il<br />
disparait.<br />
Attitudes, conversations, réflexions des élèves pendant<br />
cette scène.<br />
SUJET TRAITÉ.<br />
La cour de récréation est animée; tous les élèves<br />
s'ébattent librement, gesticulent, pousserit des cris.<br />
Soudain, un Tonllement régulier donrihe le tumulte.<br />
Des têtes se lèvent, des yeux avides fonîllen'tle ciel<br />
lumineux : « '(fe avion 1 Kn «vion ,5 -» Ge «aâ vole de<br />
bouche en bouche, tandis que tous les élèves .-sont<br />
maintenant immobiles, le visage tourné «ers .l'aéroplane.<br />
Le moteur jure, ragej tandis que l'ûiseau<br />
géant, qui étincelle nu soleil, passe au-dessus de<br />
notre cour, ©es appels jaiHîsseriî .alors de toutes les<br />
lèvres : « Bonjour 1 bon voyage 1 Hurrahl » Et les<br />
bras se tendent; les mains font des gestes d'amitié.<br />
Mais l'avion poursuit sa route, indifférent à ces<br />
cris d'enfants qu'il ne peut entendre. Derrière lui,<br />
un mince sillage de-fumée, à peine visible par instants.<br />
LQ vrombissement du moteur semble s'arrêter<br />
net, puis le bruit eèt perçu de nouveau, mais<br />
de plus en plus faiblement.<br />
'C'est maintenant un petit point noir, que nos<br />
yeux -suivent longtemps dans le ciel. Les plus<br />
acharnés s'efforcent à ne pas le perdre de vue. « Je<br />
le voi3 encore 1 Et toi ? — Tiens, il est là3 -» Mais<br />
déjà, les petits, que toute persévérance 'fatigue, ont<br />
repris leurs jeux et leurs cris. Seul les grands discutent<br />
entre eux : « C'était un biplan. Oui, un<br />
trimoteur même. — Penses-tu, je n'ai vu qu'une<br />
hélice 1 —•' Moi j'en «i très "bien vu trois 1 — Tout<br />
de même, tas qu'on peut en voir du pays en peu<br />
de temps I — Je voudrais bien monter -en avion.<br />
— Tu te vantes, tu aurais peur! — Peur, c'est<br />
BLFAUD et M illet. ARITHMÉTIQUE. «é^Eire. vol. ln-16, Illustré, cartonné. 6.50
158 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE'L'INSTRUCTICTN PRIMAIRE 30 Juin 3<br />
bon pour toi la peur; moi, voler ne m'effraie pas,et<br />
quand je serai grand, je serai aviateur. —<br />
Quels progrès a -faits la science 1 prononce mon<br />
camarade Alfred, sentencieusement. — Oui, beaux<br />
progrès, reprend Alfred; progrès qui permettent de<br />
tuer les hommes plus sûrement et en plus grand<br />
nombre. »<br />
Et la conversation se prolonge, brusquement<br />
"interrompue par le sifflet du maître. La récréation<br />
est finie; l'avion est loin sans doute; nous ne pensons<br />
plus à lui 1<br />
Sciences.<br />
I. La combustion d'un morceau de charbon ou d'un<br />
morceau de bois enflammé : a) à l'air libre; b) sur la<br />
grille d'une cheminée qui tire bien; c) dans un flacon<br />
rempli d'oxygène.<br />
Quelles remarques faites-vous et quelles conclusions<br />
tirez-vous de vos observations ?<br />
H. Faites le portrait d'un Carnivore que vous avez<br />
observé. Que fait-il pour déchirer sa proie?<br />
Insistez sur ce qu'ont de particulier ses dents et ses<br />
pattes.<br />
INDICATIONS.<br />
I. Un morceau de bois enflammé brûle à l'air libre<br />
avec une petite flamme, d'autant plus vive que le vent<br />
est lui-même plus vif; — dans une cheminée, le morceau<br />
de bois brûle plus rapidement, et la flamme, plus longue,<br />
est attirée vers la partie supérieure de la cheminée<br />
(tirage); — dans l'oxygène, le morceau de bois brûle<br />
avec une rapidité et un éclat extraordinaires : l'oxygène<br />
est le gaz qui, dans l'air, permet et entretient les combustions.<br />
II. Mon chat a le corps leste et souple, 4 membres<br />
qui se déplacent sans bruit (griffes rétractUes, pelotes<br />
de graisse); il voit la nuit; sent et entend admirablement<br />
bien; bouche largement fendue. — Pour manger sa proie,<br />
il la maintient entre ses griffes, avec ses pattes de devant;<br />
et ses canines (crocs) déchirent la chair. — Ses incisives<br />
sont coupantes; ses canines, puissantes et pointues; ses<br />
molaires, garnies de pointes. Ses pattes sont armées de<br />
griffes rétractiles.<br />
Dessin.<br />
1° Poser verticalement sur le bureau deux cahiers<br />
enroulés l'un sur l'autre et tenus à l'aide d'un ruban<br />
ou d'une ficelle.<br />
2° Glisser obliquement un pinceau entre le<br />
cahier et la ficelle.<br />
3° Choisir des cahiers à couvertures de couleurs<br />
différentes.<br />
4° Le cahier de l'intérieur devra dépasser l'autre<br />
à sa partie supérieure.<br />
II<br />
Orthographe : L'histoire de l'a route.<br />
Elle est bien vieille. On prétend que les beaux<br />
ormeaux qui la bordent onl été plantés, du temps<br />
de Sully. Pendant plus de deux siècles, le commerce<br />
de la région l'a largement utilisée. Les lourdes<br />
charrettes des cultivateurs, l'énorme et bruyante<br />
diligence, les luxueux carrosses des seigneurs lui<br />
étaient familiers. Puis on a construit dans son<br />
voisinage le chemin de fer, et la route a été abandonnée.<br />
Personne ne paraissait se soucier d'elle.<br />
QUESTIONS.<br />
I. Expliquer le sens de : on prétend; se soucier<br />
d'elle. Indiquer quelques mots de même famille que<br />
prétendre et que se soucier.<br />
DELFAUD et MILLET. ARITHMETIQUE.<br />
II. Analyser la phrase : * Puis on a construit,<br />
a été abandonnée ». Indiquer la relation qui exisi<br />
entre les propositions de cette phrase.<br />
III. Analyse grammaticale des mots : onl 1<br />
plantés, pendant, personne.<br />
Arithmétique pratique et Système mésrlqut<br />
I. Une boîte rectangulaire en carton a 35 cm. 4<br />
large et 15 cm. de hauteur. On veut la ficeler (1 ton<br />
dans le sens de la longueur); on essaie une ficelled<br />
2 m. 50 de long qu'on applique, sans nœud;, suri<br />
boîte. Elle est trop courte de 5 0 cm. Quell:-. est!<br />
longueur de la boîte ? Sa surface extérieure totale:<br />
Son volume ?<br />
II. Jean et Pierre ont loué une maison qu'il<br />
possèdent en commun. Pierre a reçu le montant!<br />
loyer, 5 6 00 fr. Mais il a payé les impôts, 43G fr., e<br />
l'assurance, 237 francs. Quelle somme dovra-t-i<br />
envoyer à Jean? S'il n'envoie rien, quel intérê<br />
devra-t-il fournir au bout de l'année, à 4 % par an<br />
Rédaction.<br />
Un petit ruisseau raconte son histoire.<br />
Histoire et Géographie.<br />
I. Quand la Constitution actuelle de la France lui<br />
elle votée ? A qui a-t-elle confié le pouvoir îégislali<br />
et le pouvoir exécutif ? Comment le Président de)<br />
République est-il élu ? Comment était-il élu sous 1<br />
deuxième République ?<br />
II. Comparez, au point de vue agricole, la Normal<br />
die et la Bretagne.<br />
III. A quoi les différences que vous signale»<br />
sont-elles dues ?<br />
IV. Délimitez sur un croquis de la Bretagne!<br />
région qu'on appelle « la Ceinture dorée ».<br />
BREVET ÉLÉMENTAIRE ET CONCOUI<br />
D'ADMISSION AUX ÉCOLES NORMALE!<br />
Orthographe : Le lac de Côme.<br />
Le lac de Côme n'est point environné, comme 1<br />
de Genève, de grandes pièces de terre bien closes c<br />
vées selon les dernières méthodes, choses qui ;<br />
l'argent et la spéculation. Ici, de tous côtés, je 1<br />
collines d'inégales hauteurs couvertes de bouquets d'arifi<br />
plantés par hasard, et que la main de l'homme n'a p®l<br />
encore gâtés, et forcés à rendre du revenu. I<br />
Tout est noble et tendre, rien ne rappelle les lai'leursde j<br />
civilisation. Les villages, situés à mi-côte, sont<br />
par les grands arbres, et, au-dessus des sommets des<br />
s'élève l'architecture charmante de leurs jolis cloci^<br />
Si quelque petit champ de cinquante pas de largeiTiSj<br />
interrompre de temps à autre les bouquets de çhâta'<br />
et de cerisiers sauvages, l'œil satisfait y voit croit"<br />
plantes plus vigoureuses et plus heureuses là qu'aille®<br />
Par delà ces collines, dont le faîte offre des eifflW<br />
Qu'on voudrait tous habiter, l'oeil étonné aperçoit!<br />
pics des Alpes, toujours couverts de neige, et leur Jjjp<br />
rité sévère lui rappelle, des malheurs de la vie, ce qu'» 1<br />
faut pour accroître la volupté présente. L'ixaai<br />
est touchée par le son lointain de la cloche de (,<br />
petit village caché sous les arbres; ces sons, portés soi]<br />
eaux qui les adoucissent, prennent une teinte de l<br />
mélancolie et de résignation, et semblent dire à l'ï"<br />
C. élém.<br />
et moyen.<br />
Un volume ïn—16. illustré, cartonné. 0<br />
1:
•Tuin 34 SUJETS D E COMPOSITIONS 159<br />
La vie s'enfuit, ne te montre donc pas si dif-<br />
7,'e envers le bonheur qui se présente ».<br />
STENDHAL.<br />
QUESTIONS.<br />
I. Expliquez la dernière phrase du texte : « La<br />
s'enfuit, ne te montre donc pas si difficile envers<br />
bonheur qui se présente ».<br />
. Analyse de la phrase : Par delà ces collines...<br />
ivolupté présente.<br />
il. Analysez les mots: y, qu'; qu 1 ; dont; donc.<br />
EXPLICATIONS.<br />
. Il est des gens qui ne trouvent rien d'assez bien<br />
ir eux et qui, comme le héron du bon La Fontaine,<br />
smt passer toutes les bonnes occasions. Ils risquent<br />
•i de laisser passer le bonheur, justement parce qu'ils<br />
kontrent trop difficiles.<br />
•'est pourquoi Stendhal nous donne le conseil d'en<br />
'i dès que nous le rencontrons. Ce lac de Côme est<br />
i =ant et il a gardé toute sa primitive beauté : admi-<br />
" le, ce sera un moment de bonheur. Ces petits villages<br />
upés autour de leurs délicieux clochers et enfouis<br />
s la verdure nous attirent : passons-y quelques<br />
rra enchanteresses, ce sera encore du bonheur. Et<br />
voix des cloches si douce après être passée sur les<br />
M semble nous dire : Profitez des heures calmes qui<br />
Vit : la poésie, c'est encore le bonheur...<br />
I. a) Par delà ces collines, l'œil étonne' aperçoit les<br />
des Alpes, toujours couverts de neige : proposition<br />
'cipale ;<br />
) - ont le faîte offre des ermitages : proposition suborne»<br />
par le pronom relatif dont, complément du<br />
collines ;<br />
•) qu'on voudrait tous habiter : proposition subordonnée<br />
le pronom relatif qx', complément du nom ermitages;<br />
) (et) leur austérité sévère lui rappelle, des malheurs de la<br />
c : proposition principale coordonnée à la première,<br />
cipale par la conjonction de coordination ci;<br />
;) qu'il en faut pour accroître la volupté présente :<br />
r-ition subordonnée par le pronom relatif qu',<br />
ipiément du pronom ce.<br />
II. V : pronom personnel, neutre, complément de<br />
| de croître, ou adverbe de lieu, même fonction.<br />
: conjonction de subordination, unit l'adjectif<br />
rr ses à la subordonnée elliptique qu'ailleurs,<br />
•i' : pronom relatif, a pour antécédent ermitages, masn,<br />
pluriel, complément de lieu de habiter.<br />
1 oui: pronom relatif, a pour antédédent collines, fémipiuriel,<br />
complément de faîte.<br />
•onc : conjonction de coordination, unit la vie s'enfuit<br />
p fie te montre pas si difficile, qui est la conséquence<br />
a première.<br />
Composition française.<br />
OTs avez peut-être lu. les amusants « Eegrets sur ma<br />
'e robe de chambre » de Diderot où celui-ci vante les<br />
pies services que sa vieille robe de chambre lui a<br />
ua alors qu'il est devenu l'esclave de la nouvelle,<br />
jtes-vous de son avis et préférez-vous vos habits<br />
és aux neufs? Donnez bien sincèrement les raisons<br />
otre préférence.<br />
DÉVELOPPEMENT.<br />
es habits neufs ! On s'y sent mal à l'aise, ils vous<br />
sforment en « mannequins ». Et puis,- que do<br />
çis ! Gare aux taches I Si l'on s'assoit, il faut<br />
isir sa place, relever la jambe du pantalon, afin<br />
fie pli ne soit pas déformé. Tant de contrainte,<br />
récautions,'de soucis pour ressembler à qui? à<br />
sieur Tout-Ie-Monde. Je me figure être une de ces<br />
t mille automobiles sorties en série d'une grande<br />
c. Il est vrai que, quelquefois, je reçois un<br />
plument : » Votre costumo est magnifique; il<br />
LFAUD et MILLET. ARITHMÉTIQUE. ,<br />
vous va à ravir ». Et je ne sais ce .qui me retient<br />
de répondre avec La Bruyère : « Je loue donc le travail<br />
de l'ouvrier ». J e suis à la mode, mais je n'ai<br />
aucune personnalité...<br />
Et encore, je ne suis maintenant que l'esclave<br />
de mon vêtement neuf, mais autrefois, quand j'étais<br />
enfant... Je me souviens avec effroi de mes promenades<br />
du dimanche au Luxembourg : « Pierre,<br />
attention à ton costume neuf... N'approche pas de<br />
ce manège de chevaux de bois, tu te mettrais du<br />
cambouis; ne touche à rien, tu salirais tes gants<br />
blancs ; ne t'assois pas sur ce banc, pense donc<br />
que tu as ton beau pantalon blanc... » Et ma<br />
pauvre mère ajoutait dans un soupir : « Cet enfant<br />
me fera mourir... il n'a aucun soin. Que de mal<br />
il me donne I » Comme j'aurais volontiers envoyé<br />
à tous les diables mon complet des dimanches I<br />
Pauvres vieux habits de maison, comme je vous<br />
aime I Vous êtes mon double I Que de souvenirs<br />
communs nous avons ensemble! Que d'émotion<br />
lorsque je retrouve dans le coin d'une poche un<br />
vieux papier tout sale, une fleur fanée, un objet<br />
quelconque qui me rappelle de bons souvenirs I<br />
Et puis vous êtes faits à moi : chacun de vos plis<br />
correspond à un pli de mon corps, vous ne me<br />
gênez pas, vous, au moins I Pas de crainte de vous<br />
abîmer; une tache de plus ou de moins, un petit<br />
accroc, cela n'a pas grande importance : jamais,<br />
dans votre discrétion, vous ne m'avez fait sentir<br />
que je commettais une sottise. Et que de services<br />
vous m'avez rendus I « Un livre était-il couvert de<br />
poussière, comme la vieille robe de chambre de<br />
Diderot, toujours, un de vos pans s'offrait à l'essuyer.<br />
L'encre épaisse se refusait-elle à couler de ma<br />
plume, vous présentiez le flanc. On y voit tracés<br />
en longues raies noires, les fréquents services que<br />
vous m'avez rendus. » Vous m'évitez les foudres<br />
maternelles, les conseils du père : « Mon garçon,<br />
la vie est dure à gagner, prends soin de ton vêtement<br />
neuf. Ce n'est pas de sitôt que tu en auras un<br />
autre... » Avec vous, je me sens moi-même, intégralement.<br />
Vous me couvrez, lorsque je vis chez<br />
moi, la partie la plus agréable de ma vie, et c'est<br />
pourquoi je vous aime.<br />
Volontiers, je dirais du vêtement ce qu'on dit<br />
de l'argent : « C'est un bon serviteur et un mauvais<br />
maître ». Oh ! je sais bien qu'il faut parfois « figurer<br />
». Eh bien 1 un habit neuf est assommant<br />
comme... une corvée mondaine,: ils sont faits l'un<br />
pour l'autre.<br />
Histoire.<br />
Comparez l'Angleterre de 1814 et celle de 1914.<br />
Mathématiques.<br />
I. Algèbre. — Les deux termes extrêmes d'une progression<br />
arithmétique sont respectivement égaux à 16<br />
et à 172.. Sachant que la raison de cette progression est<br />
égale à 4, on demande : 1° combien l'on peut insérer<br />
de moyens entre ces deux extrêmes; 2° quelle serait la<br />
somme des termes de cette progression; 3° quel serait<br />
le terme de cette progression tel que la somme des termes<br />
plus petits que lui soit égale à 900.<br />
SOLUTION.<br />
I° Nombre de moyens à insérer :<br />
4<br />
a» Somme = ^ l6 + x '{38 + 2) = 37G0.<br />
3" Soit * + 4 le nombre cherché.<br />
' /16 + x\ (x—16 A<br />
On aura : f —^— j X ( — 1- 1 j =9°°<br />
noue" U n vo '- »n-16i illustré, cartonné. 8 fr.
160 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> £>E L'INSTRUCTION PRIMAIRE 30 Juin Si<br />
d'où: — 7392 = 0<br />
x' (seul acceptable) = — 2 + V4 + 7392 = 84.<br />
x + 4 = 88.<br />
II. Soit une circonférence de rayon r et de centre 0<br />
dont on mène le diamètre.AB. On prolonge AB jusqu 'en G<br />
d'une longueur BC = 2 r, De C, on mène une sécante<br />
CDE qui coupe la circonférence en D et en E et telle que<br />
DE est égal au côté du carré inscrit. 1° Indiquer la construction<br />
de cette sécante ; 2° Calculer la distance OT du<br />
centre 0 à la sécante; 3° Calculer la longueur de DC et<br />
ceEe de BH, H étant le pied de la peipendiculaire abaissée<br />
de E sur AB; 4° Calculer la ; surface de la calotte sphérique<br />
engendrée par l'arc AE tournant autour de AB.<br />
SOLUTION.<br />
i" Mener OG, xayon perpendiculaire en O à AB.<br />
Joindre GB.<br />
Abaisser 01, perpendiculaire<br />
sur<br />
le milieu dé GB.<br />
Décrire une -circ'oniérence<br />
dé<br />
rayon OX. Mener<br />
la tangente ' CT<br />
à cette circonférence.<br />
CT * est la<br />
sécante cherchée,<br />
2°<br />
ED — ts/3.<br />
2 . 2<br />
3° Le triangle -OTC est rectangle.<br />
TC - \ J
[PTjrC'fTOTT'TJ!<br />
"""IIIIIIIIIUH<br />
I N D O C H I N E Le port de Saigon forme avec Cholon, port fluvial chinois, un organisme jouissant de l'autonomie administrative et financière.<br />
Saigon se développe le long de la rivière de Saigon dans laquelle se jette l'arroyo chinois. Cholon est le grand centre d'usinage<br />
S a ï d o n . C h n l n n<br />
e t<br />
d'exportation^du riz. L'arroyo chinois, qui dessert ses 70 usines, est couvert de jonques apportant de l'intérieur le riz brut,<br />
a i g u n - v. n o l O 11 Au premier plan, le pont tournant ; au loin, les nombreuses usines de Cholon. Photo du GouvernementGénéral de l'Indochine.<br />
SUPPLÉMENT AU <strong>MANUEL</strong> atNÉHAL N ° -*0 - |>AO E 75
L'Annam est surtout occupé par des hauts plateaux et des montagnes. Bordant la côte, s'allonge une plaine basse,<br />
alluviale, malsaine, mais fertile et couverte de rizières. Hué, capitale, y compte plus de 60.000 habitants. A u delà du grand<br />
pont, le quartier européen ; près du petit pont, le marché ; à droite, la ville royale, vieille citadelle fortifiée à la Vauban. Au creux<br />
des collines, au fond et à gauche, sont édifiés les tombeaux royaux. Photo Service Aéronautique de l'Indochine.