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le abir ya’akov et ses fils
en mesure de prendre le relais à la tête de la communauté, ainsi que
l’avaient fait lui-même et ses ancêtres. Grand était son désir de fouler
la terre d’érets Israël, pourtant il semblait dire qu’il n’était pas certain
d’atteindre sa destination.
Il se mit en chemin pour la Terre sainte, ne prenant pour tout effet
que son bâton et un sac contenant ses écrits. Il fit son chemin par
l’Algérie puis par la Tunisie. Dans chaque ville où il s’arrêtait, les juifs
sortaient à sa rencontre et l’escortaient. Il continua jusqu’à Damenhour
à proximité d’Alexandrie, en Egypte, où il fit halte chez le célèbre
notable Moché Ben Seroussi zal. C’est là qu’il sentit qu’il était sur le
point de rendre l’âme ; il appela alors à son chevet deux de ses élèves et
leur fournit ses instructions quant aux soins à apporter à sa dépouille.
Lorsque ces derniers demandèrent s’ils devaient l’ensevelir en érets
Israël, il répondit que du Ciel, on leur indiquerait l’endroit où il devait
reposer. Le Abir Ya’akov quitta ce monde le 20 tévèt 5640 (1880).
La triste nouvelle du décès du Abir Ya’akov commença à se répandre
et arriva à Alexandrie. Immédiatement, les membres de la communauté
dépêchèrent à Damenhour une délégation portant une missive signée
par Rabbi Eliyahou ‘Hazan, le Grand-Rabbin d’Alexandrie et auteur
du Ta’aloumot lev, demandant que la dépouille du Abir Ya’akov soit
transférée à Alexandrie afin d’y être enterrée, auprès des nombreux
autres Sages qui s’y trouvaient déjà. Il s’ensuivit une querelle entre
les juifs de Damenhour et ceux d’Alexandrie, chacun arguant que le
Abir Ya’akov devait être enterré dans sa ville. On en arriva au point
où les juifs d’Alexandrie décidèrent qu’avec ou sans l’accord des juifs
de Damenhour, ils prendraient le Abir Ya’akov et l’enterreraient chez
eux. Pourtant, à chaque fois qu’ils essayaient de sortir le corps pour
le placer dans le fiacre qui devait le transporter, de violentes averses
se mettaient à tomber et entravaient leurs plans… A la cinquième
tentative avortée, il ne faisait plus de doute pour personne que du Ciel,
on avait désigné Damenhour comme le lieu de repos éternel du Abir
Ya’akov… (La tradition familiale veut que le Abir Ya’akov ait été enterré
à l’emplacement de l’ancienne région de Gochen, là où notre ancêtre
Ya’akov avait établi sa résidence lors de son séjour en Egypte.)
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