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GUIDE du PAPILLON - College Jean Montemont

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Faisons pousser l’avenir<br />

LES <strong>PAPILLON</strong>S<br />

LES <strong>GUIDE</strong>S<br />

<strong>du</strong> jardinage re sponsable<br />

1


UN PARTENARIAT<br />

POUR LE DÉVELOPPEMENT<br />

DURABLE<br />

En s’associant avec Noé Conservation (association loi 1901 d’intérêt général),<br />

Gamm vert, numéro un français de la distribution des loisirs verts,<br />

s’engage à promouvoir le développement <strong>du</strong>rable en apportant sa connaissance<br />

et son professionnalisme dans le monde <strong>du</strong> jardin, dans le cadre <strong>du</strong> programme<br />

« Papillons & Jardin ».<br />

Le programme « Papillons & Jardin »<br />

Le programme « Papillons & Jardin » de Noé Conservation<br />

contribue à la préservation de la biodiversité au jardin en<br />

soutenant des actions de protection des papillons menacés sur<br />

le terrain et en proposant au grand public de modifier ses gestes<br />

au quotidien, en faveur de l’environnement dans le jardin.<br />

Participez à l’observatoire des papillons des jardins<br />

La grande diversité et les exigences écologiques variées des papillons leur confèrent<br />

un rôle d’indicateur de la qualité des milieux naturels. Pour cette raison, un<br />

« Observatoire des Papillons des Jardins » permet de collecter vos observations dans<br />

votre jardin, via Internet, puis de les analyser et de vous restituer les résultats. Plus<br />

nous serons nombreux à participer à cette initiative nationale, plus les informations<br />

seront intéressantes ! Nous attendons vos observations : www.noeconservation.org,<br />

www.mnhn.fr ou www.gammvert.fr<br />

En collaboration avec le<br />

Et avec le soutien de la FONDATION NICOLAS HULOT POUR LA NATURE ET L’HOMME<br />

et de la FONDATION D’ENTREPRISE VEOLIA ENVIRONNEMENT<br />

Soutenez le programme « Papillons & Jardin »<br />

Pour soutenir le programme « Papillons & Jardin »<br />

vous pouvez adresser vos dons par chèque bancaire ou postal<br />

(à l’ordre de Noé Conservation) à l’adresse suivante :<br />

Noé Conservation, 3 rue Larochelle, 75014 Paris.<br />

Une lettre d'information électronique vous sera envoyée si vous le souhaitez pour vous donner des nouvelles <strong>du</strong> projet.<br />

AVANTAGES FISCAUX : 66 % <strong>du</strong> montant de votre don est directement dé<strong>du</strong>ctible de vos impôts dans la limite de 20 % de<br />

votre revenu net imposable (art. 200 <strong>du</strong> CGI). Ainsi, un don de 100 €, par exemple, ne vous revient qu’à 34 € après dé<strong>du</strong>ction<br />

fiscale. Un reçu fiscal vous sera adressé.


PRÉFACE<br />

Chers lecteurs,<br />

« Certains papillons ne vivent qu'une journée et en<br />

général il s'agit pour eux <strong>du</strong> plus beau jour de leur<br />

vie ». Ce petit clin d’œil de Geluck nous invite à<br />

découvrir le monde méconnu et merveilleux des<br />

papillons. En effet, ceux-ci enrichissent notre vie,<br />

d’abord par les services qu’ils nous rendent<br />

(comme la pollinisation), mais aussi par leur beauté<br />

et la gaîté qu’ils apportent dans nos jardins !<br />

Nos jardins sont potentiellement de véritables<br />

réserves de biodiversité. Mais par ignorance ou<br />

manque d’intérêt, nous ne favorisons pas toujours<br />

la vie sauvage… Chacun peut pourtant faire<br />

évoluer son comportement dans le jardin par<br />

des gestes simples (bonne utilisation des pesticides,<br />

compostage des déchets ménagers, économies<br />

d’eau, plantation d’essences locales...) qui<br />

auront un impact positif sur toute la biodiversité<br />

et permettront le retour des papillons. En plus,<br />

ces petits gestes, répétés par des millions de<br />

jardiniers amateurs, contribuent à l’amélioration<br />

de notre environnement.<br />

Le livret « Les papillons », de la série des guides<br />

pédagogiques <strong>du</strong> jardinage responsable de<br />

Gamm vert, a pour but de vous aider à mieux<br />

comprendre le monde merveilleux de nos amis<br />

ailés et colorés. Un premier pas pour mieux<br />

respecter la biodiversité et l’environnement<br />

dans le jardin, et devenir un éco-jardinier ! Avec<br />

« l’Observatoire des Papillons des Jardins », vous<br />

pouvez aussi partager vos observations de<br />

papillons et contribuer ainsi à la connaissance de<br />

notre patrimoine naturel, avec le Muséum<br />

National d’Histoire Naturelle.<br />

Rejoignez-nous sur<br />

www.noeconservation.org<br />

La nature a besoin de votre soutien.<br />

Merci pour la diversité de la vie !<br />

Arnaud Greth,<br />

Président de Noé Conservation<br />

Sommaire<br />

Préface 3<br />

Intro<strong>du</strong>ction 4<br />

Un corps d’insecte 8<br />

Une vie de papillon 10<br />

L’alimentation 12<br />

Papillon et camouflage 14<br />

Inviter les papillons dans son jardin 16<br />

Vigie-Nature, l’Observatoire<br />

des Papillons des Jardins 24<br />

Quelques espèces<br />

communes à reconnaître 25<br />

Glossaire,<br />

bibliographie,<br />

Adresses utiles. 30<br />

3


INTRODUCTION<br />

Gracieux entre tous, le papillon a toujours su émerveiller les hommes. Qui n’a jamais observé, un<br />

après-midi d’été, un papillon volant de fleur en fleur ? Ou bien éteint la lumière, le soir venu, pour<br />

empêcher un papillon de nuit de se brûler les ailes ?<br />

4<br />

Les papillons sont apparus avec les premières plantes<br />

à fleurs, il y a 150 à 200 millions d’années.<br />

Comme les sauterelles et les coccinelles, ils descendent<br />

des Mécoptères, ou mouches-scorpions, qui<br />

volaient dans les forêts de fougères préhistoriques.<br />

Le papillon est un insecte de l’ordre des<br />

Lépidoptères, <strong>du</strong> grec « lepis » (écaille) et de « pte-<br />

Un symbole fort dans l’imaginaire des hommes…<br />

Chez les Grecs, le terme de psyché désigne à la fois l’âme humaine et le papillon. Selon la mythologie,<br />

Prométhée façonna le corps humain avec de l’argile, et Athéna y insuffla un papillon pour l’animer.<br />

Cette association symbolique est également connue en Amérique Centrale et en Asie <strong>du</strong> Sud-Est.<br />

La métamorphose de la chenille en papillon est un symbole qui est repris dans toutes les mythologies.<br />

Comme le papillon qui émerge de sa chrysalide, l’âme humaine est appelée à renaître<br />

des épreuves pour s’éveiller à la sagesse.<br />

L’art funéraire romain illustra sur les sarcophages et dans les catacombes les mythes de Psyché<br />

et sa passion tragique pour Eros. Psyché y figure avec des ailes de papillon et son compagnon<br />

des ailes d’oiseau. Le passage de la vie cachée de chrysalide à la vie aérienne en pleine lumière<br />

constituait une image frappante de résurrection offerte par la nature. Quelques écrits légendaires<br />

de Bretagne et de Lorraine décrivent l’âme <strong>du</strong> défunt s’envolant sous l’apparence d’un papillon.<br />

Le méconium (déjection) des papillons Vanesses, rouge et indélébile, est certainement à l’origine<br />

des pluies de sang relatées dans les chroniques antiques et médiévales. En ces temps sans pesticides,<br />

les émergences massives de ces papillons, fréquents autour des lieux habités, devaient pouvoir<br />

donner lieu à ce prodige interprété comme l’annonce d’une catastrophe.<br />

Plus joyeux, le premier papillon <strong>du</strong> printemps promettait aux jeunes filles de Bigorre<br />

et de Bretagne un mari dans l’année.<br />

La modification des milieux naturels est la cause principale de la disparition des papillons.


on » (aile). Cet ordre regroupe 127 familles et environ<br />

165 000 espèces répertoriées. Il est divisé en<br />

deux sous-ensembles, les Rhopalocères, ou<br />

"papillons de jour" (environ 20 000 espèces dans le<br />

monde dont 415 en Europe et 257 en France), et les<br />

Hétérocères ou "papillons de nuit" (environ 130 000<br />

espèces sur terre). Au total, les papillons représentent<br />

10 % des espèces animales connues au monde.<br />

Un rôle primordial dans les écosystèmes<br />

L’importance des papillons dans un écosystème<br />

donné n’est pas évidente à première vue. Pourtant,<br />

en raison de l’alimentation de leurs larves et <strong>du</strong> rôle<br />

essentiel joué par les a<strong>du</strong>ltes en tant que pollinisateurs,<br />

ces insectes occupent depuis fort longtemps<br />

un rôle majeur dans l'évolution des végétaux. Les<br />

papillons constituent aussi un maillon indispensable<br />

de la chaîne alimentaire et contribuent à en assurer<br />

l’équilibre. Rappelons, à titre d’exemple, que d’innombrables<br />

oiseaux dépendent des chenilles pour<br />

s’alimenter. Les papillons, la diversité des espèces<br />

et leur densité, sont ainsi de bons indicateurs de la<br />

qualité des milieux.<br />

Un insecte en danger<br />

De nombreuses menaces, principalement <strong>du</strong>es aux<br />

activités humaines, pèsent sur les papillons. En effet,<br />

leurs exigences souvent très strictes (dépendance<br />

d’une ou de quelques plantes hôtes pour les chenilles,<br />

disponibilité des ressources de nourriture pour<br />

les a<strong>du</strong>ltes, existence d'aires ensoleillées, chaudes et<br />

abritées des vents) limitent fortement leur choix d'habitat<br />

et les rendent très sensibles aux modifications,<br />

parfois peu apparentes, de leur environnement.<br />

La cause principale de la disparition des papillons est<br />

la destruction massive de leurs milieux, sans lesquels<br />

ils ne peuvent ni survivre, ni se repro<strong>du</strong>ire. En effet,<br />

leur survie est directement liée à la présence des<br />

plantes nourricières des chenilles. La destruction des<br />

haies et l'assèchement des zones humides <strong>du</strong>s à l'expansion<br />

de l'activité humaine ont pour conséquence<br />

de modifier la végétation. La mauvaise gestion de certaines<br />

forêts et la pollution ont également beaucoup<br />

altéré la biodiversité. Les papillons, comme de nombreux<br />

autres animaux, sont touchés par cette altération<br />

des milieux naturels, qui tend peu à peu à les faire<br />

disparaître.<br />

La situation des papillons est particulièrement<br />

préoccupante dans le nord-ouest de l’Europe où l’on<br />

commence à constater la raréfaction d’espèces<br />

communes et abondantes, telles la Petite Tortue ou<br />

le Demi-deuil. Les collections anciennes et la bibliographie<br />

permettent de suivre la régression de certaines<br />

espèces. En région parisienne, l’urbanisation et le<br />

développement des infrastructures ont fait disparaître,<br />

au cours <strong>du</strong> XX ème siècle, 20 à 40 espèces de<br />

papillons de jour. En Bourgogne, 6 à 7 espèces ont<br />

disparu dans la seconde moitié <strong>du</strong> XX ème siècle… et<br />

d’autres risquent de subir le même sort dans un avenir<br />

proche.<br />

Il est donc nécessaire de changer nos comportements<br />

afin de ne pas provoquer d'irréversibles bouleversements<br />

dans nos écosystèmes.<br />

5


Aujourd’hui, de nombreux espaces plus ou moins<br />

artificialisés sont susceptibles d’accueillir des<br />

papillons : ce sont les jardins privés, les parcs, les<br />

bords de routes, les champs en friche… autant de<br />

sites qui constituent, en plus des espaces naturels,<br />

un enjeu de protection de la biodiversité.<br />

En France, 90 % des foyers disposent d’un espace de<br />

jardinage lié à leur habitat principal : jardins, terrasses,<br />

balcons ou rebords de fenêtres. Mais, les jardins<br />

ont per<strong>du</strong> de leur caractère sauvage et ne sont<br />

souvent plus adaptés aux exigences des papillons.<br />

Dans les zones périurbaines, ils sont pourtant les<br />

6<br />

derniers espaces de ver<strong>du</strong>re, et constituent un ultime<br />

refuge pour les papillons ainsi que pour de nombreuses<br />

autres espèces animales et végétales<br />

(oiseaux, petits mammifères, insectes…).<br />

Quelques gestes simples pourraient permettre de<br />

repenser le jardin et de donner l’occasion aux petits<br />

et aux grands de redécouvrir, grâce aux papillons,<br />

les merveilles de la nature. S’intéresser aux<br />

papillons, c’est aussi s’interroger sur notre impact<br />

sur la nature, et adopter un comportement plus<br />

respectueux et plus responsable vis-à-vis de l’environnement.


Protégés par la loi<br />

Depuis quelques années, une protection légale et des listes d’espèces considérées comme<br />

menacées ont été mises en place (26 espèces de papillons protégées par la loi en France).<br />

Ces décrets de protection ont eu le mérite d’offrir aux papillons un cadre de protection juridique<br />

et d’attirer notre attention sur leur statut. Désormais, les papillons de jour sont de mieux<br />

en mieux pris en compte lors de travaux d’aménagement, dans les études d’impact<br />

ou dans les plans de gestion.<br />

7


UN CORPS D’INSECTE<br />

Le corps des insectes est segmenté en trois parties : tête, thorax et abdomen. Les papillons se<br />

différencient par la présence d’écailles sur les ailes et par un appareil buccal suceur constitué<br />

d’une trompe. Découvrons ces particularités.<br />

● Yeux bombés à multiples facettes.<br />

● Trompe : c’est la langue des papillons. L’insecte<br />

l’enroule dans une structure protectrice sous sa<br />

tête. La trompe permet d'aspirer le nectar des fleurs<br />

qui contient fructose, glucose, protéines, vitamines<br />

et autres substances énergétiques indispensables<br />

pour voler. La taille de la trompe est très variable.<br />

Certaines espèces de sphinx, par exemple, ont une<br />

trompe qui mesure plus de 30 cm !<br />

● Les antennes : elles ont le même rôle que le nez<br />

8<br />

antenne<br />

trompe<br />

pattes<br />

œil composé<br />

aile antérieure<br />

tête thorax abdomen<br />

aile postérieure<br />

chez l'homme, à la différence près qu'elles sont<br />

incomparablement plus sensibles aux odeurs. Le fait<br />

que les deux organes olfactifs soient séparés leur<br />

permet de localiser des sources complexes d'odeurs.<br />

● Les ailes : lorsque le papillon sort de la chrysalide,<br />

ses ailes sont molles et plus petites que son corps.<br />

● Pattes : 6 pattes comme tous les insectes !<br />

● Abdomen : plus gros chez la femelle pour la pro<strong>du</strong>ction<br />

des œufs.


Le vol<br />

Le type de vol dépend de la forme des ailes. Ainsi, des papillons comme le Flambé ou le Machaon<br />

qui ont une grande surface d'aile ont la possibilité de faire de longs vols planés et peuvent<br />

parcourir de grandes distances sans battre des ailes. D'autres espèces ont des ailes beaucoup<br />

plus petites ou moins larges, ce qui les oblige à battre des ailes plus rapidement. Certains<br />

papillons, comme le Moro-sphinx, peuvent réaliser jusqu'à 80 battements d'ailes par seconde,<br />

ce qui leur permet d’atteindre des pointes de vitesse (jusqu’à 54 km/h), faire <strong>du</strong> surplace,<br />

ou encore d'aller en marche arrière, selon la position dans laquelle ils mettent leurs ailes<br />

(on l’appelle aussi pour cette raison le sphinx colibri).<br />

Les écailles<br />

Les ailes des papillons ont la particularité d'être couvertes d'écailles, qui sont des poils aplatis<br />

et élargis. La taille et le nombre des écailles sont variables. Les motifs colorés des ailes dépendent<br />

de leur disposition et de leur couleur. Les écailles sécrètent également les phéromones qui attirent<br />

les indivi<strong>du</strong>s de sexe opposé. De nombreuses espèces possèdent plus d'un million d’écailles !<br />

Cela explique l'extrême complexité et la grande précision des dessins des ailes,<br />

qui font des papillons de si beaux insectes.<br />

Ocelle d’une aile de Machaon.<br />

9


UNE VIE DE <strong>PAPILLON</strong><br />

Quelle que soit leur <strong>du</strong>rée de vie, les papillons doivent traverser quatre phases successives<br />

(l’œuf, la chenille, la chrysalide et l’a<strong>du</strong>lte appelé imago), dont deux sont actives (chenille<br />

et imago) et deux sont passives (œuf et chrysalide).<br />

La naissance d’un papillon<br />

Les femelles pondent les oeufs par centaines, au<br />

printemps ou en été. Le stade œuf <strong>du</strong>re entre 3 et 8<br />

jours. C'est une période passive <strong>du</strong>rant laquelle se<br />

forment les chenilles.<br />

La 2 ème phase est active et est aussi la plus longue <strong>du</strong><br />

cycle (s’il n'y a pas d'hivernation). C'est lors de cette<br />

période que l'on peut observer le plus gros changement<br />

de taille : un oeuf d’1 mm devient une chenille<br />

de 4 cm ou plus ! Pour parvenir à cette croissance<br />

exceptionnelle, les chenilles doivent consommer des<br />

quantités considérables de végétaux. Cette extraordinaire<br />

croissance les oblige à effectuer plusieurs mues.<br />

La phase suivante est la chrysalide. Passive cette<br />

phase donne lieu à une transformation totale à l'intérieur<br />

de l'insecte. Des cellules sont chargées de la<br />

réorganisation de l'anatomie de l'animal, <strong>du</strong> stade<br />

10<br />

de chenille à celui de papillon. Ce processus est très<br />

complexe et encore peu connu des scientifiques.<br />

Après débute la 4 ème et dernière phase : l'insecte parfait,<br />

l’imago. La vie d'insecte ailé peut alors commencer.<br />

Lorsqu'ils ne sont pas au repos, les papillons volent<br />

à la recherche de nourriture. Durant cette période,<br />

leur principal but est de trouver un partenaire pour<br />

s'accoupler, et assurer ainsi la régénération de<br />

l'espèce. Ils passent le reste de leur temps à défendre<br />

leur territoire et à fuir d'éventuels prédateurs.<br />

Un besoin de soleil<br />

Les papillons sont des animaux à sang froid. La<br />

température de leur corps dépend donc de la température<br />

extérieure, et plus particulièrement des<br />

rayons <strong>du</strong> soleil qu'ils peuvent capter pour se<br />

réchauffer. Ils ne peuvent pas voler si leur température<br />

est trop basse. Ils passent ainsi beaucoup de temps<br />

au soleil pour absorber un maximum d'énergie<br />

lumineuse. Leur rythme de vie dépend donc de l'ensoleillement,<br />

ce qui explique qu'ils ne sont pas très<br />

actifs lors des journées peu ensoleillées, et qu'ils le<br />

sont plus en milieu de journée.<br />

Durée de vie<br />

La <strong>du</strong>rée de vie des papillons est très variable. Elle est de quelques semaines, et même de quelques<br />

jours, pour certaines espèces. C'est le cas <strong>du</strong> Bombyx <strong>du</strong> mûrier (Bombyx mori), qui vit si peu<br />

de temps qu'il ne se nourrit même pas lorsqu'il est a<strong>du</strong>lte. En revanche, d'autres espèces vivent<br />

beaucoup plus longtemps - autour d’une année - en particulier celles qui hibernent sous la forme<br />

a<strong>du</strong>lte. Ainsi le Citron va passer près de 7 mois (Avril-Octobre) à voltiger dans la campagne.


L'hibernation<br />

Comme tous les animaux, les papillons doivent survivre<br />

à l'hiver, quelle que soit la forme sous laquelle ils<br />

le font. Selon les espèces; ils hibernent en œuf,<br />

chenille, chrysalide ou a<strong>du</strong>lte. Pour résister aux températures,<br />

ils utilisent le plus souvent des liquides<br />

qu'ils contiennent dans leur corps et qui les empêchentdegeler,parexemple<strong>du</strong>glycérol.Ilsse<br />

réfugient alors en forêt, dans des fissures de murs,<br />

des greniers ou des cavités pour se protéger des températures<br />

basses et des pluies hivernales.<br />

Territoire<br />

Les papillons de jour choisissent leurs territoires. Ils<br />

recherchent activement un emplacement, si possible<br />

ensoleillé et chaud. L'environnement choisi dépend<br />

aussi de l’écologie de l'espèce concernée. Il peut<br />

s'agir d'un sentier forestier, d'une clairière ensoleillée,<br />

d'une prairie fleurie ou encore d'une haie. La taille des<br />

territoires est variable selon les espèces, mais aussi<br />

selon les indivi<strong>du</strong>s. Un seul papillon peut garder à lui<br />

tout seul jusqu'à 1000 m 2 , ce qui est énorme pour sa<br />

taille. Lorsqu'ils ont trouvé un territoire qui leur<br />

convient, les papillons font en sorte de se le réserver<br />

et de le défendre des autres papillons. Mais certaines<br />

espèces sont plus agressives que d'autres et chassent<br />

aussi les autres animaux qui se trouvent dans leur<br />

périmètre. C'est le cas des Hespérides qui n'hésitent<br />

pas à poursuivre mouches, bourdons et autres petits<br />

animaux qui tenteraient une intrusion. Les mâles chassent<br />

en priorité les mâles rivaux, afin de s'approprier<br />

les femelles. D'autres espèces gardent des territoires<br />

à plusieurs, ce qui accroît leur efficacité.<br />

La migration<br />

Certaines espèces de papillons effectuent annuellement des migrations. Cependant, il est rare<br />

que les indivi<strong>du</strong>s ayant migré entreprennent le voyage <strong>du</strong> retour. Par ce moyen, ils peuvent coloniser<br />

chaque année, en été, des régions où ils ne pourraient survivre l'hiver, en raison <strong>du</strong> climat trop froid.<br />

Ainsi, à l’approche de l’hiver, certains papillons familiers de nos jardins, comme le Vulcain<br />

ou la Vanesse <strong>du</strong> chardon, migrent vers des régions plus hospitalières.<br />

Ces modestes papillons bravent parfois les Alpes, emboîtant le pas des oiseaux migrateurs<br />

qui empruntent ces mêmes routes vers l’Afrique. Sur le continent américain, le plus célèbre<br />

des papillons migrateurs est le Monarque qui voyage <strong>du</strong> Canada jusqu'au Mexique en automne,<br />

puis revient au Canada au printemps, après hivernation. En trois mois, un même indivi<strong>du</strong><br />

parcourt plus de 3 000 km à raison de 20 à 30 km par jour ! Un défi incroyable pour ces insectes<br />

qui souffrent de la disparition des forêts dans lesquelles ils passent l’hiver.<br />

La repro<strong>du</strong>ction<br />

Les mâles et les femelles peuvent se repérer à<br />

plusieurs kilomètres grâce à leurs antennes très sensibles.<br />

Lorsqu'ils se sont rapprochés, la parade<br />

nuptiale commence. Le mâle doit sé<strong>du</strong>ire la femelle<br />

pour l'inciter à s'accoupler. Pour cela, il s'adonne à<br />

de véritables danses. Il poursuit la femelle qui feint<br />

de s'enfuir. Les mâles étant très persévérants, la<br />

poursuite peut <strong>du</strong>rer longtemps. Parfois, plusieurs<br />

mâles luttent pour la même femelle. Une véritable<br />

guerre des odeurs s'engage alors, chaque mâle<br />

libérant son propre parfum dans l'espoir d'être<br />

l'heureux élu qui pourra s'accoupler avec elle.<br />

L’accouplement se fait en général au sol ou sur une<br />

feuille. Les femelles pondent leurs œufs après avoir<br />

été fécondées. Elles les déposent délicatement sur<br />

les feuilles de la plante hôte, à laquelle ils se collent.<br />

Cependant, les femelles de certaines espèces,<br />

comme le Demi-deuil, pondent leurs œufs en vol. Il<br />

s’agit d’espèces dont les chenilles peuvent se nourrir<br />

de beaucoup de variétés de plantes, et les œufs ont<br />

donc de grandes chances de tomber sur une plante<br />

hôte qui leur convienne.<br />

Accouplement<br />

d’Oedipes.<br />

Parc régional<br />

des Landes<br />

(Gascogne).<br />

11


L’ALIMENTATION<br />

Seuls les deux stades actifs s’alimentent : les chenilles de feuilles des plantes qui les abritent<br />

et les papillons <strong>du</strong> nectar des fleurs. Les deux autres stades vivent sur les réserves accumulées<br />

lors des phases actives : l’œuf par la femelle, et la chrysalide par la chenille.<br />

De la chenille<br />

C'est lors de cette phase que les papillons se<br />

nourrissent le plus et consomment la majorité de ce<br />

qu’ils absorbent au cours de leur vie. Les chenilles<br />

sont pourvues de puissantes mandibules et se nourissent<br />

généralement de plantes. Si la plupart ne<br />

s’attaquent qu’à une seule espèce, quelques unes<br />

sont plus tolérantes et s’accomodent de plusieurs<br />

plantes nourricières. Les feuilles sont généralement<br />

plus appréciées, mais certaines chenilles peuvent<br />

aussi se nourrir de bois et parfois même d'insectes<br />

(et notamment d'autres chenilles). Lors des années<br />

favorables, elles peuvent pulluler et les dommages<br />

qu'elles peuvent causer aux cultures expliquent<br />

qu'elles ne soient pas toujours très appréciées de<br />

l'homme. Les chenilles de la Piéride <strong>du</strong> chou sont le<br />

cauchemar des jardiniers : elles peuvent dévorer un<br />

chou en quelques jours, ne laissant derrière elles<br />

que les feuilles trop coriaces !<br />

12<br />

De l’a<strong>du</strong>lte<br />

Les papillons doivent se nourrir pour trouver les<br />

protéines et les sucres qui leur fournissent l'énergie<br />

nécessaire pour voler. Ils puisent souvent cette énergie<br />

dans le nectar des fleurs, aliment très riche en<br />

sucre. Il arrive aussi qu'ils boivent la sève de certaines<br />

plantes. Les fleurs qui offrent leur nourriture aux<br />

papillons sont très nombreuses. Les plus sollicitées<br />

sont celles de couleurs vives, qui sont plus facilement<br />

repérables. Mais les papillons repèrent aussi<br />

les fleurs grâce à la lumière ultraviolette qu'elles<br />

émettent. Les prairies fleuries, offrant de grandes<br />

quantités de nectar, sont le lieu privilégié des<br />

papillons. Ils y volent de fleur en fleur, faisant le<br />

plein d'énergie. Les mâles doivent absorber d'autres<br />

substances pour pouvoir se repro<strong>du</strong>ire : ne pouvant<br />

émettre de phéromones sans certains éléments<br />

nutritifs, ils doivent d'abord prélever des sels<br />

minéraux dans leur environnement.<br />

Gazé posé sur une fleur de sauge


Les chenilles sont pourvues de puissantes mandibules<br />

et se nourissent généralement de plantes.<br />

“Le plus beau des papillons n’est qu’une chenille habillée”.<br />

13


<strong>PAPILLON</strong><br />

ET CAMOUFLAGE<br />

Pour les papillons, savoir parfois être discret signifie survivre. Face aux nombreux prédateurs<br />

qui les menacent, les papillons doivent employer de nombreuses ruses, afin de ne pas figurer<br />

au menu d’un de leurs prédateurs.<br />

Le camouflage des chenilles<br />

Les chenilles se camouflent non seulement en<br />

adoptant la couleur de leur milieu, mais aussi en<br />

prenant l’aspect de leur support. La chenille <strong>du</strong><br />

Phalène <strong>du</strong> bouleau a la couleur des branches de<br />

bouleau et une forme très allongée avec des petites<br />

bosses qui repro<strong>du</strong>isent parfaitement les bourgeons<br />

des brindilles. Dans un autre genre, la chenille de la<br />

Noctuelle batis a différentes teintes de brun et une<br />

forme plus ronde. Au repos sur une feuille, elle<br />

ressemble à s'y méprendre à une fiente d'oiseau...<br />

Chrysalide de Machaon.<br />

14<br />

Chenille mimétique sur une tige de calen<strong>du</strong>la.<br />

Le camouflage des chrysalides<br />

Durant cette période, l'insecte est immobile et sans<br />

défense, sa vie dépend donc de sa discrétion.<br />

Comme beaucoup d'autres chrysalides, celle <strong>du</strong><br />

Machaon est fixée à une tige et retenue par une ceinture<br />

de soie. Sa forme la fait ressembler à une feuille.


Le camouflage des papillons<br />

C'est sans doute chez l'insecte a<strong>du</strong>lte que le camouflage<br />

est le plus développé et le plus complexe. En<br />

effet, chez le papillon, c'est la coloration des écailles<br />

des ailes qui permet le camouflage. Le nombre<br />

d'écailles étant très élevé, les motifs qu'elles<br />

représentent peuvent être infiniment variés, et<br />

d'une très grande précision. Ajoutée à cela, la forme<br />

des ailes est très variable et caractéristique de<br />

chaque espèce. Ces deux éléments expliquent pourquoi<br />

les papillons sont si difficiles à repérer quand<br />

ils sont posés. Les papillons nocturnes sont généralement<br />

mieux camouflés que les papillons diurnes,<br />

pour la simple raison que <strong>du</strong>rant toute la journée, ils<br />

restent immobiles, tandis que dans le même temps,<br />

les prédateurs chassent. Les papillons de nuit sont<br />

ainsi souvent plus ternes que les papillons de jour.<br />

Parmi les plus connus, il y a la Feuille morte <strong>du</strong><br />

chêne, par sa forme de feuille et sa couleur brunroux,<br />

et certains Sphinx, comme le Sphinx <strong>du</strong><br />

liseron, qui se confond parfaitement avec l'écorce<br />

des arbres. Mais beaucoup d'autres papillons plus<br />

petits, aux couleurs ternes, sont eux aussi presque<br />

impossibles à repérer dès qu'ils se posent au sol ou<br />

sur un tronc.<br />

S’adapter pour survivre<br />

Lorsqu’au nord de l'Angleterre, des mines de charbon ont été ouvertes, la fumée dégagée<br />

a progressivement noirci les troncs des bouleaux, rendant le Phalène <strong>du</strong> bouleau très vulnérable.<br />

Alors que plusieurs décennies plus tard, les chercheurs pensaient que l'espèce avait disparu<br />

de cette région, ils découvrirent une nouvelle forme, appelée carbonaria, dont la couleur<br />

était beaucoup plus sombre et parfaitement adaptée à son milieu. L'espèce avait progressivement<br />

évolué : seuls les papillons de couleur sombre avaient pu survivre et se repro<strong>du</strong>ire, donnant<br />

des descendants également sombres. Un bon exemple de sélection génétique !<br />

Le guépier<br />

est un prédateur<br />

redoutable<br />

pour les papillons<br />

Les prédateurs naturels<br />

Citron posé sur une feuille.<br />

Les prédateurs des papillons vont des petits insectes<br />

aux gros mammifères. Les oiseaux sont sans doute<br />

les prédateurs les plus redoutables, en particulier<br />

lorsqu'ils doivent nourrir leurs petits. Des espèces<br />

comme les mésanges bleues apprécient particulièrement<br />

les chenilles, qui sont des proies faciles et<br />

très nourrissantes. Les chauves-souris font, elles<br />

aussi, de grands ravages chez les papillons de nuit.<br />

Il est fréquent de trouver au sol des ailes de Sphinx<br />

ou de Paon de nuit, qui sont les seuls restes <strong>du</strong><br />

repas d'un de ces mammifères insectivores.<br />

Les araignées sont bien connues pour être elles<br />

aussi des mangeuses de papillons. Elles ont adopté<br />

deux techniques de chasse principales. La première<br />

est la toile, qu'elles tissent pour barrer des points<br />

stratégiques (haies et lieux de passage des insectes).<br />

L'autre technique est de se cacher là où les<br />

papillons vont se nourrir, c'est-à-dire au cœur des<br />

fleurs dont ils puisent le nectar.<br />

15


INVITER LES <strong>PAPILLON</strong>S<br />

DANS SON JARDIN<br />

Un jardin à papillons bien conçu doit répondre à leurs besoins pour leur nourriture, mais aussi à leurs<br />

exigences écologiques. Attirer les papillons dans son jardin suppose donc de bien les comprendre.<br />

Voici comment procéder :<br />

1. Réfléchissez au style de votre jardin. Un style<br />

désordonné, aux plates-bandes incurvées et aux<br />

combinaisons asymétriques d'arbustes, de fleurs,<br />

de couleurs et de textures, convient mieux pour attirer<br />

les papillons. Les plates-bandes de fleurs ayant<br />

comme plantation de fond des arbustes seront plus<br />

visitées.<br />

2. Considérez l'ensoleillement de votre jardin. Les<br />

papillons ont besoin de soleil pour se réchauffer.<br />

C'est pourquoi on les observe en plus grand nombre<br />

les jours ensoleillés et chauds, tandis que le temps<br />

frais et pluvieux les rend plutôt inactifs.<br />

3. Les papillons ont aussi besoin de protection contre<br />

le vent. Si vous possédez de grands espaces, la plantation<br />

d'arbres en atténuera les effets. Sinon, des<br />

massifs d'arbustes et des clôtures recouvertes de<br />

plantes grimpantes joueront le même rôle.<br />

4. Identifiez les espèces de papillons présentes dans<br />

les milieux environnants. Faites une distinction entre<br />

les milieux forestiers, les petits boisements, les<br />

champs sauvages, les terrains vagues, les bords de<br />

route, etc. Chaque type d’habitat attire des espèces<br />

particulières. Notez les espèces observées et les<br />

plantes utilisées soit comme nourriture par les chenilles,<br />

soit comme source de nectar. Vous serez alors<br />

16<br />

en mesure de choisir vos plantes en fonction des<br />

espèces que vous voulez attirer dans votre jardin.<br />

Un aménagement progressif<br />

La 1 ère année, vous pouvez débuter par l'aménagement<br />

de petites plates-bandes qui contiennent trois<br />

ou quatre espèces de plantes mellifères fleurissant<br />

<strong>du</strong>rant l'été (voir tableau p. 18-19).<br />

La 2 ème année, vous augmentez la quantité et la<br />

sélection des plantes mellifères pour allonger la<br />

période de floraison afin de couvrir la saison de mai<br />

à octobre.<br />

La 3 ème année, augmentez encore la quantité de plantes<br />

mellifères. Expérimentez avec des plantes indigènes<br />

qui fournissent de la nourriture aux larves ou<br />

<strong>du</strong> nectar aux papillons. Procurez-vous des plants de<br />

pépinière pour ne pas détruire les milieux naturels.<br />

Les plantes en pot ont de meilleures chances de survie<br />

à la plantation.<br />

Pour plus de succès<br />

Pour augmenter vos chances de succès avec les<br />

papillons dans votre jardin, il est essentiel de connaître<br />

les besoins et les habitudes de vie des espèces que<br />

vous voulez attirer : papillons des champs, des forêts,<br />

des milieux humides ? Papillons diurnes ou nocturnes ?<br />

Sur quelles plantes pondent-ils leurs œufs ? Quelles<br />

sont les plantes qui pro<strong>du</strong>isent <strong>du</strong> nectar ? À quelle<br />

époque les a<strong>du</strong>ltes apparaissent-ils ? ...<br />

L'observation vous permettra de vous familiariser<br />

avec ces notions. La localisation de votre jardin a<br />

aussi beaucoup d'importance pour le succès de votre<br />

démarche : si vous êtes à proximité d'un environnement<br />

rural, vous aurez beaucoup plus de chances de<br />

succès, mais un balcon fleuri peut aussi être attractif !<br />

L'aménagement de plusieurs jardins urbains pour les<br />

papillons et la conservation de couloirs verts, comme<br />

les abords des routes, des voies ferrées et des cours<br />

d'eau, reliant la campagne environnante à la ville sont<br />

des mesures encourageant les papillons à gagner<br />

votre jardin.


Le jardin doit fournir des sources de nectar diversifiées<br />

et échelonnées <strong>du</strong> printemps à l'automne. Les<br />

plantes qui attirent le plus les papillons sont celles<br />

pro<strong>du</strong>isant beaucoup de nectar (cette ressource<br />

abondante sera partagée entre plusieurs espèces)<br />

ou dont la corolle est trop profonde pour les autres<br />

insectes butineurs (seuls les papillons à la trompe<br />

assez longue pourront atteindre le précieux nectar).<br />

Une grande diversité de fleurs est recommandée.<br />

Même dans le plus petit des jardins, il faut laisser des<br />

"espaces sauvages" contenant des arbres, arbustes<br />

et plantes indigènes (saule, viorne, sureau, épilobe,<br />

salicaire...). Les pelouses composées d’une seule<br />

espèce de graminée (comme le gazon) sont un milieu<br />

stérile pour les papillons. Un mélange de graminées<br />

et de trèfle fournit une source de nourriture à certaines<br />

espèces, tandis que les "prés fleuris" constituent<br />

un habitat idéal à un grand nombre d’insectes.<br />

Quelles plantes choisir pour inviter<br />

les papillons chez soi ?<br />

Au moment de choisir les plantes à fleurs pour la<br />

prochaine saison, pourquoi ne pas favoriser celles<br />

qui, en plus d’être belles, attirent les papillons ?<br />

Nous vous conseillons par exemple de regrouper<br />

une variété de végétaux tels que : des plantes grimpantes,<br />

des plantes à fleurs annuelles et vivaces et<br />

des arbustes, de couleurs variées à un endroit bien<br />

ensoleillé et abrité <strong>du</strong> vent. Ceci vous permettra<br />

d’obtenir une grande gamme de couleurs et de sources<br />

de pollens, de nectars et de feuillages (nourritures<br />

des papillons et des chenilles).<br />

Nous préconisons en outre de privilégier les combinaisons<br />

de fleurs de couleurs jaune et mauve, car en<br />

plus de dégager un parfum agréable, elles attirent<br />

davantage les papillons. Nous suggérons également<br />

de planter des fleurs ou arbustes à fleurs simples et<br />

dont la corolle est profonde.<br />

Enfin, il faut s’assurer de choisir des plantes ayant<br />

différentes périodes de floraison, de sorte que la<br />

présence de fleurs soit continue de mai à octobre.<br />

De cette façon, les papillons n’auront pas besoin de<br />

quitter votre jardin à la recherche de nourriture.<br />

Le Vulcain, un visiteur fréquent des jardins.<br />

17


18<br />

DES PLANTES POUR<br />

Voici quelques suggestions de végétaux qui fournissent feuillage aux chenilles<br />

Nom français Nom latin Floraison Caractère attractif<br />

Abelia Abelia floribunda Printemps / été plante nectarifère<br />

Achillée millefeuille Achillea millefolium Été / automne plante nectarifère<br />

Anthyllide vulnéraire Anthyllis vulneraria Été plante hôte<br />

Asclépiade Asclepias tuberosa Printemps / été plante nectarifère<br />

Aubépine Crataegus sp Printemps plante nectarifère<br />

Baguenaudier Colutea arborescens Printemps plante hôte et nectarifère<br />

Bourrache Borago officinalis Printemps / été plante hôte et nectarifère<br />

Bugle rampante Ajuga reptans Printemps / été plante nectarifère<br />

Campanule feuilles rondes Campanula rotundifolia Printemps / été plante hôte et nectarifère<br />

Cardère à foulons Dipsacus fullonum Été plante nectarifère<br />

Centaurée scabieuse Centaurea scabiosa Été plante hôte et nectarifère<br />

Cerisiers Prunus avium Printemps plante nectarifère<br />

Digitale pourpre Digitalis purpurea Printemps / été plante nectarifère<br />

Échinacée Echinacea purpurea Printemps / été plante nectarifère<br />

Fenouil vulgaire Foeniculum vulgare Été plante hôte<br />

Knautie des champs Knautia arvensis Printemps / été plante hôte et nectarifère<br />

Lavande officinale Lavan<strong>du</strong>la angustifolia Été plante nectarifère<br />

Lavatères Lavatera sp Été / automne plante nectarifère<br />

Lilas Syringa sp Printemps / été plante nectarifère<br />

Linaire des murs Linaria cymbalaria Été plante hôte<br />

Lotier corniculé Lotus corniculatus Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère<br />

Luzerne cultivée Medicago sativa Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère<br />

Marguerite Chrysanthemum sp Printemps / été plante nectarifère<br />

Menthe Mentha sp Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère


LES <strong>PAPILLON</strong>S<br />

(plantes hôtes) et pollen et nectar aux papillons (plantes nectarifères).<br />

Nom français Nom latin Floraison Caractère attractif<br />

Monarde Monarda sp Printemps / été plante nectarifère<br />

Monnaie <strong>du</strong> Pape Lunaria biennis Printemps plante nectarifère<br />

Népéta Nepeta sp Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère<br />

Origan vulgaire Origanum vulgare Été plante hôte et nectarifère<br />

Orme champêtre Ulmus campestris Printemps plante hôte<br />

Orpin blanc Se<strong>du</strong>m album Été plante hôte et nectarifère<br />

Ortie dioïque Urtica dioica Été plante hôte<br />

Panicaut plat Eryngium planum Été plante hôte et nectarifère<br />

Phlox des jardins Phlox paniculata Printemps / été plante nectarifère<br />

Pied d’alouette Delphinium sp Été plante nectarifère<br />

Prunier Prunus domestica Printemps plante nectarifère<br />

Rose trémière Alcea rosea Printemps / été plante hôte et nectarifère<br />

Roses Rosa sp Printemps / été plante nectarifère<br />

Sainfoin esparcette Onobrychis sativa Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère<br />

Saponaire officinale Saponaria officinalis Été plante nectarifère<br />

Sauge officinale Salvia officinalis Printemps plante nectarifère<br />

Scabieuse colombaire Scabiosa columbaria Été plante hôte et nectarifère<br />

Serpolet Thymus serpyllum Été plante hôte et nectarifère<br />

Spirée Spirea sp Printemps / été plante nectarifère<br />

Thym vulgaire Thymus vulgaris Printemps plante hôte et nectarifère<br />

Valériane rouge Centranthus ruber Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère<br />

Vesce Jarosse Vicia cracca Printemps / été plante hôte et nectarifère<br />

Violette Viola sp Printemps / été plante hôte<br />

Zinnia Zinnia sp Printemps / été plante nectarifère<br />

19


Terrasses et balcons<br />

Un jardin miniature ne peut espérer attirer autant de<br />

papillons qu’un grand terrain, mais il est toutefois<br />

possible d’en tirer partie ! Quels que soient les pots<br />

ou conteneurs (baquets, jardinières, paniers<br />

suspen<strong>du</strong>s…), le principe consiste à les remplir de<br />

fleurs à papillons aux couleurs vives et à maintenir<br />

leur floraison le plus longtemps possible. Les pots<br />

doivent être placés dans un endroit ensoleillé et<br />

abrité, groupés les uns près des autres plutôt qu’éparpillés.<br />

Haies<br />

Les bons réflexes<br />

Une haie champêtre et diversifiée, composée d’une<br />

grande variété d’arbustes (chèvrefeuille, églantier,<br />

sureau, cornouiller, noisetier, troène, pommier…)<br />

demeure le point de départ incontournable d’un jardin<br />

naturel et vivant. En plus de son rôle de brise-vue<br />

préservant l’intimité de celui qui la plante, la richesse<br />

de la vie animale qui s’y réfugie fait qu’elle a un<br />

rôle essentiel pour le maintien de nombreuses espèces.<br />

Elle garantit par ailleurs un jardin animé de<br />

divers chants d’oiseaux.<br />

Il convient de se conformer à quelques règles de bon sens :<br />

les pesticides sont des médicaments pour les plantes. Le respect des doses est nécessaire pour<br />

assurer l’efficacité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it mais aussi pour ne pas endommager la plante traitée et son entourage.<br />

Pour éviter de traiter trop largement, y compris des insectes qui n’attaquent pas la plante, choisissez<br />

un pro<strong>du</strong>it de traitement ciblé. Si vous avez un doute sur l’origine de l’infestation de votre plante,<br />

apportez une feuille malade ou une photo à votre magasin. Il vous sera alors indiqué le bon pro<strong>du</strong>it.<br />

Ne traitez que la plante malade, et ce, par un temps sans vent pour ne pas asperger d’autres végétaux.<br />

Herbes aromatiques<br />

Thym, romarin, lavande, sauge, serpolet, menthe<br />

verte, basilic, ciboulette, estragon, mélisse, origan<br />

et sarriette ne font pas le seul bonheur des cordons<br />

bleus. Ces plantes nectarifères constituent également<br />

une source importante de nourriture pour les<br />

insectes butineurs, pour lesquels elles sont très<br />

attractives.<br />

Bassins et points d’eau<br />

Comme tous les êtres vivants, les papillons ont<br />

besoin d’eau. Créer une mare, installer un petit bassin<br />

ou une fontaine dans votre jardin, vous permettra<br />

d’attirer les papillons mais aussi les libellules, les<br />

abeilles, les coccinelles, les batraciens et les<br />

oiseaux… Une simple petite flaque peut enchanter<br />

de nombreux oiseaux pour leur baignade quotidienne.<br />

En été, les papillons peuvent même se contenter<br />

d’une simple soucoupe d’eau, peu profonde, pour<br />

se désaltérer.<br />

21


Les bons réflexes<br />

Si vous disposez d’un grand terrain, pourquoi ne pas réserver un espace spécifique <strong>du</strong> jardin<br />

pour planter une prairie fleurie ?<br />

Réservez 100 à 200 m 2 de terrain que vous planterez d’un semis de gazon fleuri à base de graminées<br />

ou que vous laisserez en friche en semant simplement des annuelles (semis à la volée au printemps).<br />

Cet espace ne devra pas être ton<strong>du</strong> avant l’automne : entretien minimum, beauté des fleurs et des papillons<br />

maximum !<br />

Afin de laisser reposer votre potager, pourquoi ne pas lui offrir quelques mois de répit ?<br />

En effet, une jachère plantée en « engrais verts » tels que Phacélie, Vesce ou Moutarde,<br />

par ailleurs fort décoratives, apporteront à votre terre un repos salutaire tout en permettant<br />

à de nombreuses espèces de papillons de s’épanouir.<br />

Un jardin idéal pour les papillons<br />

Une mare<br />

Un arbre<br />

Un coin de friche Une prairie fleurie<br />

22<br />

Une plante grimpante<br />

Un massif<br />

de plantes nectarifères


Petites recettes pour « appâter » les papillons<br />

Chez les papillons, l’odorat est un sens essentiel. Il permet de repérer la nourriture, de localiser<br />

la plante idéale pour la ponte, ou encore de reconnaître son partenaire. Il est possible de profiter<br />

de ce « nez » aiguisé pour les allécher et ainsi mieux pouvoir les observer.<br />

Pour les papillons de jour, au choix :<br />

• Mélanger 1 cc. de miel, 1 cc. de sucre, 1 pincée de sel et un peu d’eau pour délayer le tout,<br />

• Mélanger un peu de vin rouge avec une bonne dose de sucre et de miel.<br />

Pour les papillons de nuit, au choix :<br />

• Mélanger une mixture de bière de malt, de sirop, de compote de pommes et un peu de rhum,<br />

• Mélanger une mixture de vin rouge, de sucre et de compote de pommes,<br />

• Mélanger une mixture de sucre roux et de rhum,<br />

• Associer des fruits bien mûrs avec <strong>du</strong> sucre, un peu de bière et de vin rouge, le tout ayant<br />

macéré pendant deux jours.<br />

Ensuite, il suffit d’imbiber une serviette en papier (non parfumée) ou une feuille d’essuie-tout<br />

avec la mixture choisie. Puis, placer cette serviette dans un gobelet en plastique lui-même fixé<br />

sur un bâton. Cette « fleur artificielle » est alors fixée dans une haie ou une plate-bande.<br />

Il est aussi possible de faire tremper une ficelle de coton (30 cm) dans ces mixtures<br />

puis de suspendre la ficelle à un arbre. Les mixtures épaisses sont badigeonnées<br />

sur des branches. Les breuvages peuvent être également versés dans des coupelles.<br />

Les périodes les plus favorables sont le début <strong>du</strong> printemps et les mois d’août à octobre.<br />

Maintenant, à vous d’observer !<br />

Une haie fleurie<br />

Un muret<br />

de pierres sèches<br />

Des plantes aromatiques<br />

23


VIGIE-NATURE,<br />

L’OBSERVATOIRE<br />

DES <strong>PAPILLON</strong>S<br />

DES JARDINS<br />

Un « Observatoire des Papillons des Jardins » permet aujourd’hui de rassembler vos observations<br />

de papillons dans votre jardin. Plus nous serons nombreux à participer à cette initiative<br />

nationale, plus les informations seront intéressantes.<br />

La grande diversité et les exigences écologiques variées<br />

des papillons leur confèrent un rôle d’indicateurs de la<br />

qualité des milieux naturels et de la biodiversité qu’ils<br />

abritent. Dans le cadre de l’initiative « Vigie-Nature » <strong>du</strong><br />

Muséum National d’Histoire Naturelle et <strong>du</strong> programme<br />

« Papillons & Jardin » de l’association Noé Conservation,<br />

À terme, cet observatoire constituera un réseau<br />

de surveillance de différentes espèces de<br />

papillons et permettra ainsi de suivre, conformément<br />

aux recommandations européennes, leur<br />

évolution en tant qu’indicateurs de l’état de la<br />

biodiversité. Les réseaux d'amateurs sont<br />

indispensables pour assurer des suivis continus<br />

et faire fonctionner certains observatoires de la<br />

24<br />

un « Observatoire des Papillons des Jardins » a été créé.<br />

Base de données centralisées, cet observatoire tout<br />

public permet de rassembler les observations que vous<br />

collectez dans vos jardins, et de les analyser pour mieux<br />

connaître la biodiversité.<br />

Comment participer à « l’Observatoire des Papillons des Jardins » ?<br />

Rien de plus simple : quand vous êtes dans votre jardin, comptez les papillons et envoyez-nous vos<br />

observations !<br />

L’inscription se fait sur le site www.noeconservation.org.<br />

Vous fournissez vos e-mail, code postal, et une brève description de votre jardin. Nous vous<br />

envoyons ensuite votre première fiche d’observation mensuelle. Affichez-là à côté de la porte d’entrée,<br />

sur le rebord d‘une fenêtre ou dans votre cabanon de jardin, et les comptages peuvent commencer<br />

! Toute la famille peut y participer !<br />

L’identification. La première fois que vous regarderez un papillon de près, son nom ne vous sautera pas<br />

aux yeux… Ce guide vous aidera à identifier la majorité des espèces fréquentant votre jardin. Couleurs,<br />

formes, attitudes… il y a toujours un critère distinctif !<br />

Le comptage. Pour chaque espèce identifiée lors d’une visite dans votre jardin, notez le nombre<br />

d’indivi<strong>du</strong>s que vous avez vus sur votre fiche d’observation. A la fin de chaque mois, saisissez sur<br />

Internet, pour chaque espèce, le nombre maximum de papillons que vous avez pu observer.<br />

L’envoi de vos données. En vous connectant sur le site www.noeconservation.org, vous trouverez<br />

une page identique à votre fiche d’observation. Saisissez seulement le nombre maximum compté<br />

pour chaque espèce. À la fin de la saison, nous vous transmettrons un bilan de vos données comparées<br />

à celles collectées par les autres observateurs.<br />

Maintenant, à vous d’observer !<br />

biodiversité à l'échelon régional ou national en<br />

étroite collaboration avec des scientifiques.<br />

Plus nous serons nombreux, plus les informations<br />

seront utiles ! Pour connaître le protocole détaillé et<br />

saisir en ligne vos observations :<br />

www.noeconservation.org ou www.gammvert.fr


QUELQUES ESPÈCES<br />

COMMUNES<br />

A RECONNAÎTRE<br />

En France, il existe 257 espèces de papillons de jour. Un grand nombre d’entre elles peut être<br />

rencontré dans nos jardins, mais leur identification n’est pas toujours aisée.<br />

Danslalistesuivante,nousavonsretenules<br />

espèces les plus communes et les plus faciles à<br />

identifier. Lorsque plusieurs espèces sont communes<br />

dans les jardins mais très ressemblantes, nous<br />

les avons regroupées en indiquant que plusieurs<br />

espèces semblables existent. Ces groupes sont alors<br />

identifiés sous le nom de l’espèce la plus commune,<br />

mais l’œil entraîné parviendra à distinguer les différences<br />

entre les espèces.<br />

Chaque espèce est présentée par une photographie<br />

de la face supérieure. Si la coloration varie entre<br />

mâles et femelles, une photographie de chaque sexe<br />

est présentée. Si la coloration des parties inférieures<br />

est un critère pour identifier l’espèce concernée, elle<br />

est également illustrée. La distribution française est<br />

représentée par une carte. Un petit logo indique la<br />

taille moyenne de l’espèce : grand (6 cm d’envergure),<br />

moyen (4-6 cm) ou petit (4 cm). Enfin, un texte<br />

décrit les colorations, dessins et autres critères qu’il<br />

vous faudra observer pour identifier chacune de ces<br />

espèces.<br />

25


Liste d’espèces<br />

26<br />

Azuré des nerpruns (Celastrina argiolus)<br />

Bleu clair avec bor<strong>du</strong>re sombre. Dessous gris<br />

très pâle, avec petits points noirs.<br />

Chenille sur différentes plantes (ronce, bruyère,<br />

houx, lierre, arbres fruitiers, etc).<br />

Argus commun (Polyommatus icarus)<br />

Bleu chez le mâle ; brun sombre bordé de points<br />

orange chez la femelle. Dessous brun clair avec<br />

points noirs cerclés de blanc, et bordé de points<br />

noirs et orange. Plusieurs espèces semblables.<br />

Chenille sur plusieurs plantes (trèfle, luzerne,<br />

etc.).<br />

Aurore (Anthocharis cardamines)<br />

Blanc avec une large tache orange vif sur les<br />

ailes avant des mâles. Femelle comme la Piéride<br />

de la rave mais dessous blanc marbré de vert.<br />

Chenille sur crucifères sauvages.<br />

Demi-Deuil (Melanargia galathea)<br />

Damier noir et blanc plus ou moins régulier.<br />

Chenille sur graminées.<br />

Gazé (Aporia crataegi)<br />

Blanc, presque transparent avec nervures noires<br />

très visibles.<br />

Chenille sur aubépine et prunellier.<br />

Piérides blanches (Pieris)<br />

Blanc avec un ou deux points noirs et une bor<strong>du</strong>re<br />

sombre plus ou moins marquée au bout de l’aile<br />

avant. Dessous blanc jaunâtre avec nervures<br />

plus ou moins marquées. Plusieurs espèces<br />

semblables.<br />

Chenille sur crucifères sauvages et cultivées<br />

(choux, colza).<br />

Citron (Gonepteryx rhamni)<br />

Uniformément jaune vif chez le mâle et blanc<br />

verdâtre chez la femelle. Ailes se terminant en<br />

pointe. Dans le Sud, le mâle d’une espèce voisine<br />

(Citron de Provence) porte une large tache orange<br />

sur les ailes avant.<br />

Chenille sur nerprun et bourdaine.


Flambé (Iphiclides podalirius)<br />

Jaune pâle zébré de larges bandes noires transversales.<br />

Ailes arrière prolongées par une longue<br />

queue et bordées de taches bleues dont une<br />

entourée de rouge orangé. Vol nonchalant.<br />

Chenille sur prunellier.<br />

Machaon (Papilio machaon)<br />

Jaune avec des dessins noirs réguliers. Ailes<br />

arrière prolongées par une queue et bordées de<br />

plusieurs taches bleues et d’une tache rouge<br />

orangé.<br />

Chenille sur carotte et fenouil.<br />

Cuivré commun (Lycaena phlaeas)<br />

Orange avec points noirs et bordé de brun sombre<br />

sur les ailes avant, et inversement brun sombre<br />

bordé d’orange sur les ailes arrière. Posé, ailes<br />

souvent entrouvertes.<br />

Chenille sur oseille et renouée.<br />

Hespérie de la houque (Thymelicus sylvestris)<br />

Brun orangé uni avec nervures parfois noires.<br />

Fine bor<strong>du</strong>re noire. Trapu, vol saccadé. Posé, les<br />

ailes avant sont relevées par rapport aux ailes<br />

arrière. Plusieurs espèces semblables.<br />

Chenille sur graminées.<br />

Procris (Coenonympha pamphilus)<br />

Orange pâle avec fine bor<strong>du</strong>re grise. Petit ocelle<br />

noir sur l’aile avant, plus marqué dessous.<br />

Dessous de l’aile arrière gris.<br />

Chenille sur graminées.<br />

Amaryllis (Pyronia tithonus)<br />

Orangé avec large bor<strong>du</strong>re brun sombre régulière,<br />

se poursuivant parfois le long <strong>du</strong> corps. Un ocelle<br />

noir avec double point blanc sur l’aile avant.<br />

Chenille sur graminées.<br />

Belle-Dame (Cynthia car<strong>du</strong>i)<br />

Orange-rose avec taches noires. Bor<strong>du</strong>re des<br />

ailes avant noire avec taches blanches. Dessous<br />

brun clair avec des dessins complexes, des zones<br />

blanches et une zone rosée souvent cachée.<br />

Papillon migrateur.<br />

Chenille sur plusieurs plantes (chardon, ortie, etc).<br />

27


28<br />

Petite Tortue (Aglais urticae)<br />

Orange avec taches noires et jaunes caractéristiques<br />

sur l’aile avant. Bor<strong>du</strong>re irrégulière noire<br />

avec des taches bleues. Dessous brun foncé.<br />

Chenille coloniale sur ortie.<br />

Robert-le-Diable (Polygonia c-album)<br />

Orangé parsemé de taches noires. Se distingue<br />

surtout par ses ailes irrégulièrement découpées.<br />

Dessous brun-orangé sombre avec un petit « c »<br />

blanc. Territorial.<br />

Chenille sur plusieurs plantes (ortie, houblon,<br />

saule, orme).<br />

Souci (Colias crocea)<br />

Jaune orangé largement bordé de noir. Dessous<br />

jaunâtre avec un point noir sur les ailes avant, et<br />

un point blanc entouré d’orange sur les ailes<br />

arrière. Papillon migrateur.<br />

Chenille sur luzerne et trèfle.<br />

Tabac d'Espagne (Argynnis paphia)<br />

Orangé vif avec taches noires plus ou moins<br />

alignées. Dessous de l’aile avant orangé.<br />

Dessous de l’aile arrière verdâtre avec des zébrures<br />

argentées.<br />

Chenille sur violettes.<br />

Paon <strong>du</strong> Jour (Inachis io)<br />

Rouge sombre avec un grand ocelle bleu, jaune,<br />

rouge et noir sur chaque aile.<br />

Chenille sur ortie.<br />

Vulcain (Vanessa atalanta)<br />

Noir avec une large bande rouge sur chaque aile.<br />

Taches blanches au bout des ailes avant.<br />

Papillon migrateur. Territorial.<br />

Chenille sur ortie.<br />

Argus vert (Callophrys rubi)<br />

Dessus brun, dessous vert métallique. Posé,<br />

ailes souvent fermées.<br />

Chenille sur différentes plantes (ronce, ajonc,<br />

bruyère, houx, chêne, etc).


Brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli)<br />

Brun sombre avec fine bor<strong>du</strong>re noire piquetée de<br />

blanc. Très fine queue sur l’aile arrière avec un<br />

petit ocelle noir à la base. Dessous gris-brun<br />

marbré de bandes sombres. Espèce intro<strong>du</strong>ite<br />

d’Afrique <strong>du</strong> Sud en cours d’expansion.<br />

Chenille sur pélargonium (géranium cultivé).<br />

Grisette (Carcharo<strong>du</strong>s alceae)<br />

Brun clair marbré de brun foncé, gris et ocre.<br />

Bor<strong>du</strong>res comme dentelées. Trapu, vol saccadé.<br />

Chenille sur les mauves.<br />

Mégère (Lasiommata megera)<br />

Brun avec des zones orangées plus ou moins<br />

larges comportant un grand ocelle noir à l’avant<br />

et deux à quatre petits à l’arrière. Une espèce<br />

semblable, l’Ariane, mais brun plus uni.<br />

Chenille sur graminées.<br />

Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum)<br />

Brun-gris et orange, mais ailes presque invisibles<br />

à cause des battements très rapides. Corps<br />

trapu. Rarement posé, butine en vol sur place<br />

grâce à sa longue trompe, ce qui lui donne une<br />

allure d’oiseau-mouche.<br />

Chenille sur plusieurs plantes (gaillet,<br />

argousier, stellaires, aspérules, etc.).<br />

Myrtil (Maniola jurtina)<br />

Brun sombre avec zone orangée et ocelle noir à<br />

l’avant. Dessous plus clair avec une bande claire<br />

diffuse à l’arrière, et une zone orangée avec ocelle<br />

noir à l’avant.<br />

Chenille sur graminées.<br />

Tircis (Pararge aegeria)<br />

Damier brun et jaune orangé. Ocelles noirs avec<br />

centre blanc dans les taches orangées bordant<br />

l’aile arrière. Territorial, affectionne les taches de<br />

lumière.<br />

Chenille sur graminées.<br />

Hespérie de la mauve (Pyrgus malvae)<br />

Brun-noir maculé de petites taches blanches.<br />

Trapu, vol saccadé. Plusieurs espèces semblables.<br />

Chenille sur plusieurs plantes (potentille, ronce,<br />

mauve, etc).<br />

29


Glossaire<br />

Abdomen : dernière des trois parties qui constituent<br />

le corps de l'insecte. Cette cavité contient les organes<br />

repro<strong>du</strong>cteurs et l’appareil digestif. Chez la plupart des<br />

femelles, l'abdomen est muni d'un ovipositeur<br />

qui sert à la ponte des oeufs.<br />

Antennes : organes sensoriels qui ont un rôle olfactif,<br />

auditif (détectent les vibrations de l'air), tactile,<br />

et ont même parfois une fonction gustative.<br />

Appareil auditif : organe de l'ouïe contenu dans l'abdomen<br />

ou le thorax. Il comprend de petits orifices recouverts<br />

d'une fine membrane qui est l'équivalent de notre tympan.<br />

Chenille : second stade de la vie des papillons, généralement<br />

appelé stade larvaire. Le corps de la chenille est<br />

formé de 13 segments (dont les trois premiers constituent<br />

le thorax), de 3 paires de vraies pattes, et de 5 paires<br />

de fausses pattes qui disparaîtront lors de la nymphose.<br />

Chrysalide ou nymphe : troisième stade de la vie<br />

des papillons. C'est <strong>du</strong>rant cette étape que la chenille<br />

se transforme en papillon.<br />

Cocon : enveloppe soyeuse et rigide filée par les chenilles<br />

de certaines espèces grâce aux glandes séricigènes (en<br />

particulier par les papillons de nuit), avant la nymphose.<br />

Écailles : minuscules plaques qui recouvrent les ailes<br />

de tous les Lépidoptères et qui sont placées comme<br />

les tuiles d'un toit.<br />

Écosystème : ensemble des êtres vivants (animaux<br />

et végétaux) qui vivent dans un même milieu,<br />

et des minéraux dont ils ont besoin pour vivre.<br />

Exosquelette : squelette externe et rigide de tous<br />

les insectes. Il est constitué de chitine.<br />

Filière : organe de sécrétion de la soie, par les glandes<br />

séricigènes. La filière est située sous la tête de la chenille.<br />

Hétérocère : groupe qui comprend les papillons de nuit,<br />

bien que certains aient une activité diurne.<br />

Hibernation : état de vie ralentie, dû au froid hivernal.<br />

Le stade de développement pendant lequel le papillon<br />

hiberne dépend de l'espèce.<br />

Imago : nom scientifique donné à l'insecte a<strong>du</strong>lte apte<br />

à se repro<strong>du</strong>ire.<br />

Insectes : un des groupes des invertébrés. Leur corps est<br />

divisé en trois parties et il possède trois paires de pattes.<br />

Lépidoptères : ordre des insectes appelés plus<br />

couramment papillons. Ce mot vient <strong>du</strong> grec lepis,<br />

qui signifie « écaille », et de pteron, « aile ».<br />

Métamorphose : ensemble des transformations successives<br />

que subissent les chenilles pour atteindre l'âge a<strong>du</strong>lte.<br />

Migration : déplacement sur de longues distances,<br />

effectué par certaines espèces de papillons.<br />

Mue : transformation consistant à la perte d'une peau<br />

devenue trop étroite.<br />

30<br />

Nectar : liquide sucré sécrété par les fleurs qui est<br />

la principale nourriture des papillons a<strong>du</strong>ltes (imagos).<br />

Nervures : parties de l'aile qui sont rigides.<br />

Nymphose : étape de transformation de la chenille<br />

en nymphe.<br />

Ocelle : tache ronde évoquant un œil, régulièrement<br />

portée sur les ailes des papillons.<br />

Oeil composé : oeil constitué de nombreuses lentilles<br />

indépendantes.<br />

Ovipositeur : tube par lequel le papillon femelle<br />

pond ses oeufs.<br />

Palpes labiaux : courts pédoncules situés de part<br />

et d'autre de la bouche des papillons, qui leur servent<br />

d'organe tactile ; ils jouent un rôle important dans<br />

la recherche de la nourriture. Ils permettent aussi<br />

de protéger la trompe lorsqu'elle n'est pas en action.<br />

Phéromones : sécrétions glan<strong>du</strong>laires qui jouent un rôle<br />

important dans certains comportements chez les papillons,<br />

en particulier lors de la repro<strong>du</strong>ction.<br />

Plante nourricière (ou plante hôte) : espèce végétale<br />

particulière dont se nourrit une chenille.<br />

Tarse : partie de la patte <strong>du</strong> papillon, souvent utilisée<br />

comme organe olfactif.<br />

Territorial : qui défend son territoire contre les autres<br />

indivi<strong>du</strong>s de la même espèce.<br />

Rhopalocère : groupe qui rassemble les papillons de jour.<br />

2002.<br />

Le jardin des insectes.<br />

Éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 223 p.<br />

2005. Le jardin naturel.<br />

Éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 271 p.<br />

Chinery, M. et Cuisin, M., 1989.<br />

Les papillons d’Europe<br />

(rhopalocères et hétérocères diurnes).<br />

Éditions Delachaux et Niestlé, Lausanne, 320 p.<br />

Collectif, 2004.<br />

Jardin sauvage.<br />

Collection CPN, Boult-aux-Bois, 72 p.<br />

BibliographieAlbouy, V.,<br />

Lafranchis, T., 2000.<br />

Les papillons de jour de France, Belgique<br />

et Luxembourg et leurs chenilles.<br />

Collection Parthénope, éditions Biotope, Mèze, 448 p.<br />

Leraut, P., 1992.<br />

Les papillons dans leur milieu.<br />

Écologuides, éditions Bordas, Paris, 257 p.<br />

Tampion, J. et M., 2003.<br />

Un jardin pour les papillons.<br />

Eyrolles, Paris, 175 p.


Soutenez le programme<br />

“Papillons & Jardin”<br />

en participant à l’Observatoire<br />

des Papillons des Jardins.<br />

www.noeconservation.org ou www.gammvert.fr<br />

Adresses utiles<br />

GROUPES DES LÉPIDOPTÉRISTES PARISIENS<br />

Muséum National d’Histoire Naturelle,<br />

36, rue Geoffroy Saint Hilaire,<br />

75005 Paris<br />

Tél : 01 40 79 06 00<br />

Office pour les Insectes<br />

et leur Environnement (OPIE)<br />

Domaine de l’Inra - La Minière BP30<br />

78041 Guyancourt<br />

Tél : 01 30 44 13 43<br />

Web : http://www.insectes.org<br />

Le Jardin des Papillons<br />

Réserve Naturelle Géologique<br />

de Haute Provence, Saint Benoît<br />

Réservation d’avril à septembre :<br />

04 92 36 70 70<br />

04000 Digne-les-Bains<br />

Tél : 06 30 98 59 63<br />

Noé Conservation<br />

3, rue Larochelle<br />

75014 Paris<br />

Contact @noeconservation.org<br />

Ponema - Annepont<br />

17350 Saint Savinien<br />

Tél. : 05 46 97 77 63<br />

Web : http://www.ponema.org<br />

Proserpine, CPIE des Alpes de Haute<br />

Provence<br />

9 rue Bourg Reynaud<br />

04200 Sisteron<br />

Tél : 06 30 98 59 63<br />

Web : http://www.proserpine.org<br />

Terre Vivante<br />

Domaine de Raud<br />

38710 Mens<br />

Tél : 04 76 34 80 80 - Fax : 04 76 34 84 02<br />

email : infos@terrevivante.org<br />

Web : http://www.terrevivante.org<br />

Union de l’Entomologie Française<br />

64 rue Vannerie, 21000 Dijon<br />

Tél. : 03 80 67 52 89<br />

Rédaction : Antoine Cadi, Karine Langloÿs et Arnaud Greth (Noé Conservation) avec la participation de Bérangère Lamboley (Gamm vert),<br />

Pierre-Yves Henry, Romain Juillard, Karine Ancrenaz et Christian Kerbiriou (Muséum National d’Histoire Naturelle) - Conception maquette, réalisation et<br />

mise en page : Euro RSCG Compagnie - Iconographie : Bios, les Lépidoptéristes Parisiens (Luc Manil, Sonia Rubinowicz, Yvan Diringer, Matt Rollings).<br />

Illustrations : Géraldine Jaffrelot.<br />

31


LES <strong>GUIDE</strong>S<br />

<strong>du</strong> jardinage re sponsable<br />

Tout sur les papillons et le développement <strong>du</strong>rable<br />

appliqué au jardin<br />

Il est de plus en plus prisé d'aménager son jardin en pensant à la nature. C'est une façon de rendre son<br />

environnement plus vivant. Bien peu de gens, cependant, aménagent leur jardin pour attirer des papillons.<br />

Pourtant, certaines espèces de papillons auraient bien besoin d’un peu d’attention ! De nombreuses<br />

menaces, principalement <strong>du</strong>es aux activités humaines, pèsent sur celles-ci. Il est aujourd’hui nécessaire<br />

de changer nos comportements, afin de ne pas provoquer d'irréversibles bouleversements dans leurs<br />

écosystèmes et, à terme, leur disparition.<br />

Nos jardins ont per<strong>du</strong> de leur caractère sauvage et ne sont souvent plus adaptés aux exigences des<br />

papillons. Dans les zones périurbaines, ils font partie des derniers espaces de ver<strong>du</strong>re, et constituent un<br />

refuge pour les papillons ainsi que pour de nombreuses autres espèces (oiseaux, petits mammifères,<br />

insectes…).<br />

Au-delà de leur beauté admirable, les papillons savent aussi se rendre utiles en butinant de fleur en fleur,<br />

assurant ainsi la pollinisation indispensable, entre autre, à la pro<strong>du</strong>ction de fruits et de légumes.<br />

Dans ce guide pédagogique, vous découvrirez des gestes simples permettant la fois de repenser<br />

le jardin, et de donner l’occasion aux petits et aux grands de découvrir, grâce aux papillons, les merveilles<br />

de la nature et ainsi d’adopter un comportement plus respectueux et plus responsable vis-à-vis<br />

de l’environnement.<br />

Les magasins Gamm vert sont à votre service pour vous conseiller et vous proposer tout le matériel<br />

et les pro<strong>du</strong>its nécessaires à la con<strong>du</strong>ite et à l’entretien <strong>du</strong> jardin, dans le respect des principes<br />

<strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable.<br />

Le papier utilisé pour<br />

la fabrication de ce guide<br />

a été sélectionné<br />

par Gamm vert afin<br />

de participer à la prévention<br />

de l’environnement<br />

et de la biodiversité.<br />

www.gammvert.fr<br />

Ne pas jeter sur la voie publique. Photos non contractuelles. Gamm vert SA. RC Paris B 337 891 287. Edition : Gutenberg On Line.

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