Jacky Vieux, fondateur de la Maison du fleuve Rhône, et le Collège ...

Consternation
Nous tous de la communauté éducative du collège Abdoulaye Mar Diop qui avons eu le
privilège de connaître Madame Pascale Jorland BAO, pleurons les larmes de notre corps.
Comme elle était venue, elle est partie sur la pointe des pieds avec cette discrétion
propre aux anges. Notre chance de la côtoyer n’aura duré que deux ans à peine mais le
vide qu’elle nous laisse montre, s’il en était besoin, qu’en si peu de temps, de
collaboratrice, elle était devenue l’un des maillons de notre grande chaîne.
Le respect, l’estime, l’admiration et l’attachement sont entre autres les sentiments les
plus partagés par les membres de l’équipe éducative et les élèves de notre
établissement.
Ce n’est d’ailleurs point surprenant pour qui a su observer et juger celle qui chez nous
comme partout ailleurs, même si elle est passée furtivement, a laissé des marques
indélébiles qui renvoient à sa simplicité, son amabilité, son sens de l’écoute, sa rigueur
dans l’organisation et la méthode, sa compétence, le tout sous-tendu par une très forte
personnalité.
Experte en animation de groupe, elle est arrivée aisément à sensibiliser et mobiliser
notre collège autour du projet "Raconte-moi ton fleuve" qui ne cesse d’enregistrer des
avancées à la grande satisfaction des partenaires français, maliens et sénégalais.
Pourvu seulement que notre Sirène, du Ciel, ne cesse de guider notre pirogue, par
fidélité à sa mémoire, nous souhaitons pouvoir continuer à voguer en sa compagnie et à
raconter le fleuve Sénégal en même temps que nos amis du Rhône et du Niger.
Que Dieu dans son infinie Miséricorde ait pitié de son âme et l’accueille dans le meilleur
de ses paradis. Amen !
Madame Aminata Sarr DIOP
Principal du CEM Abdoulaye Mar Diop
SAINT-LOUIS SENEGAL

Curiosité, empathie et infortune
Pascale, avec un P comme passion et pétille.
Ferveur et modestie, écoute et efficacité, engagement et exigence.
Le Sénégal l’avait-il rendu indulgente ?
Le succès de la fondation du réseau des Maisons du fleuve à Saint-Louis en 2011 était
avant tout le sien. Adoptant l’esprit des enjeux de ces Maisons et ayant l’intuition des
potentiels d’une telle initiative elle avait réglé la chorégraphie complexe de cette
rencontre avec la rigueur que chacun lui connaissait et le doigté que réclame le
« commerce » institutionnel.
Alors qu’elle était en charge de la Direction pédagogique de l’Institut Africain de
Management à Dakar, j’avais été très impressionné par son aisance et sa diplomatie
active dans le tourbillon des enseignants et intervenants qui s’emploient à former les
futurs gestionnaires originaires d’une quinzaine de pays africains.
Avec Cécile, conteuse de fleuves, c’est tout à la fois la pédagogue et la « maman » qui
s’est consacrée à faire se rencontrer les enfants riverains de fleuves outre-mer(s).
Nous ne mènerons pas ensemble le projet, auquel nous avions réfléchi depuis deux ans
avec Pascale et Ibrahima, d’associer l’UNESCO à une chaîne d’échanges et d’innovations
à forger entre riverains et promoteurs de fleuves d’Afrique de l’ouest.
Poursuivre cette entreprise ne serait-il pas, pour ma part de fidélité, la meilleure façon de
la garder vivante ?
Jacky Vieux